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Full text of "Le bibliographe moderne : courrier international des archives et des bibliothèques"

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LE 

BIBLIOGRAPHE MODERNE 

COURRIER INTERNATIONAL 

DES ARCHIVES ET DES BIBLIOTHÈQUES 



JANVIER-AVRIL 1906. 



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LE 



BIBLIOGRAPHE MODERNE 

COURRIER INTERNATIONAL 

DES ARCHIVES ET DES BIBLIOTHÈQUES 

PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION 

DE 

M. HENRI STEIN 



10* ANNÉE — 1906 



PARIS 

ALPH. PICARD «Je FILS 

LIBRAIRES-ÉDITEURS 
*»*, rue Bonaparte, »a 

TOUS DROITS RÉSERVÉS 



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LA PREMIÈRE ÉDITION 

DE VIRGILE 

IMPRIMÉE A PARIS 
1470-1472 



Un intérêt tout particulier s'attache aux plus anciens livres 
imprimés en France, c'est-à-dire à ceux qui sortirent des presses 
établies à Paris, dans le collège de Sorbonne, par les trois typo- 
graphes allemands que Jean Heynlin et Guillaume Fichet y 
avaient appelés au commencement de Tannée 1470, Ulric Gering, 
Michel Friburger et Martin Grantz. Les bibliographes qui ont spé- 
cialement étudié ces premiers incunables parisiens, Gheviilier, 
Madden, J. Philippe et tout récemment A. Glaudin *, fixent à 
vingt-deux le nombre des volumes sortis de ces presses depuis 
le milieu de 1470 jusqu'aux premiers mois de 1473, date où les 
trois imprimeurs quittèrent la Sorbonne pour s'installer à leurs 
frais rue Saint-Jacques. Dans la liste de ces volumes, qui ont tous 
été imprimés avec les mêmes caractères ronds que de nombreuses 
reproductions ont rendus célèbres figure une édition de Virgile, 

1. Chevillier (A.), L'origine de l'imprimerie de Paris...., 1694, in-4, p. 1-118. 
— Madden (J.-P.-A.), Lettres d'un bibliographe» 5 # série, 1878, in-8, p. 154- 
197. — Philippe (Jules), Origine de l'imprimerie d Paris, 1885, in-8. — Clandin 
(A.), The first Paris press : an account of the books printed for Gr. Fichet 
and J, Heynlin in the Sorbonne, 1470-1472 (lllustrated monographs printed . 
for the Bibliographical Society, London, n° 6), 1898, in-4, ouvrage résumé en 
français sons le titre de : Origines de l'imprimerie d Paris; la première 
presse de la Sorbonne (extr. du Bulletin du Bibliophile), 1899, 60 p. in-8. 
Cf. du même auteur : Histoire de l'imprimerie en France aux XV* et 
XVP siècles, t. I, 1900, in-foi., p. 17-61. 

2. Outre les ouvrages précités de J. Philippe et d'A. Claudin, voir : Thierry- 



132*779 



6 CH. MORT ET. 

dont le seul exemplaire signalé jusqu'ici est un in-4 de 50 feuil- 
lets, qui ne contient pas l'œuvre entière du poète latin, mais 
seulement les Bucoliques et les Géorgiques. Cet exemplaire, qui a 
longtemps fait partie delà riche bibliothèque de lord Spencer, est 
maintenant dans celle de Mrs Rylands, à Manchester: catalogué 
par Dibdin avec les autres livres de lord Spencer *, il a été soi- 
gneusement décrit par J. Philippe, qui a donné un fac-similé de 
la première page des Bucoliques et de la dernière des Géor- 
giques >, et en dernier lieu par A. Claudin dans la bibliographie 
détaillée qui accompagne l'édition anglaise de son étude sur la 
première presse de la Sorbonne 3. 

La question s'était posée de savoir si les premiers typographes 
parisiens, qui avaient imprimé les Bucoliques et les Géorgiques, 
n'avaient pas aussi imprimé, pendant leur séjour au collège de 
Sorbonne, le principal poème de Virgile, l'Énéide. Il semblait 
fort probable que Guillaume Fichel avait dû faire reproduire par 
les typographes qu'il protégeait l'œuvre entière du poète qu'il 
loue en termes enthousiastes (omnium poetarum longe prin- 
ceps....) dans la célèbre lettre à Robert Gaguin placée en tète de 
l'Orthographia de Gasparin de Bergame 4 . Mais, faute de preu- 
ves, on ne pouvait que s'associer aux réserves faites sur ce 
point par Van Praet et J. Philippe 

Or, en examinant, il y a quelques mois, une édition incunable 
de Virgile, sur la date et la provenance typographique de laquelle 



Poux (O.), Premiers monuments de Vimprimerie en France au XV* siècle, 
1890, in- fol. (pl. IV- V), et P. Champion, Les plus anciens monuments de la 
typographie parisienne : préfaces typographiques des livres sortis des presses 
de la Sorbonne. (1470-1472), recueil de fac-similés...., 1904, in-4. 

1. Dibdin (Th.-Fr.), Bibliotheca Spenceriana, t. II, 1814, gr. in-8, p. 487- 
488. — V. aussi Graesse, Trésor...., t. VI, p. 346; Brunet, Manuel...., 5« éd., 
t. V, col. 1297; Copinger, Supplément to Hain's Repertorium bibliographicum , 
part II, vol. II, 1902, v° Vergilius, n° 6087. 

2 Op. cit., p. 164-168 

3. Claudin (A.), The first Paris press p. 64. 

4. Le texte a été publié notamment par A. Claudin, ibid., p. 72; des fac- 
similés en ont été donnés par M. L. Delisle (Doc. publ. par la Soc. de VHist. 
de Paris, 1889, in-8) et par M. P. Champion, op. cit., pl. 5-14. 

5. J. Philippe, op. cit., p. 229-230 (où il cite Van Praet, Catalogue des 
livres impr. sur vélin,..., 1813, in- fol., p. 5). 



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LA PREMIÈRE ÉDITION DE VIRGILE IMPRIMÉE A PARIS. 7 

j'avais été consulté, j'ai eu la surprise de constater que j'étais 
en présence d'un exemplaire de l'édition imprimée avec lès ca- 
ractères de la Sorbonne, qui contenait, non seulement le texte 
des Bucoliques et des Géorgiques, absolument conforme à celui 
qu'avaient décrit J. Philippe et A. Claudin, mais aussi le texte 
entier de VÉnéide. Le propriétaire <le ce rarissime incunable 
tient à le conserver dans sa famille et ne parait nullement dis- 
posé à le céder à une bibliothèque publique. Mais il a bien voulu 
m'autoriser à en faire connaître l'existence et à en reproduire 
quelques pages par la photographie. Je lui exprime ici nies 
vifs remerciements. 

Le premier point à établir, c'est que les caractèrés typogra- 
phiques, avec lesquels ce volume a été imprimé, sont identiques 
aux caractères ronds qui ont servi de 1470 à 1472 pour l'impres- 
sion des Gasparini Epistolae et des autres volumes sortis des 
presses de Gering et de ses associés, et qui ne furent plus em- 
ployés par eux, lorsqu'ils s'installèrent rueSainUFacques, en 1473. 
Pour être convaincu de cette identité, il suffit, je crois, de jeter 
les yeux sur les planches en photolypie, jointes à cette notice, 
qui reproduisent les pages de l'incunable correspondant au 
début de la première Églogue (folio 1 r°), au début du premier 
livre de l'Énéide (fol. 82 r°), à la fin du douzième livre et aux 
pièces qui suivent (fol. 207 r°). Dans ces fac-similés, la dimen- 
sion des caractères est plus petite que dans l'original, car les 
photographies sont réduites d'un tiers environ (la justification 
a 125 millimètres sur 75 au lieu de 180 sur 106); mais, malgré 
cette réduction, le type est clairement reconnaissable pour qui- 
conque a vu, en original ou en fac-similé, une page de l'un des 
volumes issus de la première presse parisienne. 

Voici maintenant la notice bibliographique du volume, faite 
sur le modèle de celles qu'a données A. Claudin dans la mono- 
graphie que j'ai citée plus haut. On remarquera que dans cette 
édition de Virgile, le texte n'est accompagné ni de préface ni de 
commentaires, que chacune des Églogues, chaque livre des 
Géorgiques et de l'Énéide est précédé de l'argument en vers mis 
sous le nom d'Ovide, et qu'à la suite du XII 9 livre de l'Énéide ne 
figurent aucun des petits poèmes attribués à Virgile, mais seu- 



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CH. MORTET. 



lemenl les deux pièces de vers bien connues qui font allusion au 
désirque le poète mourant auraitmanifesté de détruire l'œuvre à 
laquelle il n'avait pu mettre la dernière main. 

VIRGILIUS MARO (PUBL1US). Bucolica, Georgicv, Aeneis. S. l. n. 

d. , in-4» (287 mm x 497 ; justification, 180 mm x 106). 

Collation : 208 fî. non chiffrés ; 32 lignes ; ni réclames ni signa- 
tures imprimées; cahiers signés à la main s : a (12 ff.), b~d (10 ff.), 
c(8ff.),/ , (12ff.) t 9'U (10 ff.), a: (6 flF.)- 

Registre : a, Publii Virgilii ; b, Ducite ; c, Denique quid ; d, Vel scena ; 

e, Verum ubi ; f (f° 1 v°), Compendiosum carmen ; g, Quinquaginta ; 
h, Illa sibi ; j, Effuge ; k, Dissimulare ; /, Inde gyam ; m, Promissisqwe 
patris; n, Saxum ingens; o, Dissice (pour Disjice) ; p> Insequitur; 
<7, Ergo etsi ; r, Continuo ; s, Quem turnus ; f, Caetera ; u, Nam qui- 
cùmqwe ; x, Immunem. 

Description : F 0 1 r° », sign. aK Publii Virgilii maronis mantuani uatis 
clarissimi || Bucolica et Aegloga prima foeliciter incipit. Il Une ligne 
en blanc. || Hic deflet meliboeus profugiat quid inique. || Tityrus ast 
laetus quis contulit otia dicit ; || 

F 0 50 r°, sign. e*(àla fin). Illo Virgilium me tempore dulcis alebat il 
Parthenope ! sludiis florentem ignobilis oti. !, Carmina qui lusi pasto- 
rum audaxqt/e iuventa II Tityre te patule cecini sub legmine fagi ; || 
Finis foelix Georgicorwm Virgilii. Il 

F« 80 v*. Blanc. 

Fo 51 r°, sign. p. Blanc. 

F 0 51 v°. Compendiosum carmen Ouidii II in duodecim aeneidis li- 
bros ; Il Une ligne en blanc. || [P] Rimus habet. Iybicam ueniunt ut troes 
in urbem. Il Suivent H autres vers et une ligne en blanc. Il Carmen 

1. C'est à tort que J. Philippe (op cit., p. 164) a qualifié d'in-folio l'exem- 
plaire incomplet provenant de la bibliothèque de lord Spencer, et avec raison 
que A. Claudin (The first ParUpress^ p. 64) a corrigé cette erreur de for- 
mat ; car, dans chaque cahier, les vergeures du papier sont verticales et les 
pontuseaux horizontaux. 

2. Dans l'exemplaire actuellement décrit, le recto du premier feuillet de 
chaque cahier (sauf a et /) porte à l'angle inférieur droit une double signa- 
ture manuscrite ; la plus ancienne, en chiffres arabes, a été partiellement 
atteinte par la rognure du volume; l'autre, en chiffres romains, a été mise 
plus tard- un peu au-dessus de la première. 

3. D'après la description d'A. Claudin, dans l'exemplaire incomplet prove- 
nant de la bibliothèque de lord Spencer le premier feuillet serait entièrement 
blanc ; ce détail est en contradiction avec l'état du présent exemplaire, où le 
texte des Bucoliques commence avec le premier feuillet du cahier de six 
feuilles doubles par lequel s'ouvre le volume. 



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Pl. I 



[ fciblu VttgttU maronis mantuant uati» tUtittimi 
Ikicott» * Vglpga prima fccUcitec incipu. 

: dcflct mcltbccus jpfugjbt quid joique. ' 
Tityri* aft tetiw qais çontultt ©tflTdiàt • 

([NWtbctas ÏTxtyws 
Icyrc tu patule tttubas fub tcgnrine tagû _ 
rSilucftccm tcnui mufi meditatts auena» m*m*i- r - 

Nos patria? fines jet dulcia Ungmas atua» ^ *i 

Nos ptnâ fugjm 7 *tu tityce Ictus ûi ûhza ' 
1 Fozmofâ tefonare docef amatyllida filuas; 
KTI4HQ meUt^e deus nobts ë otu t cat* 
; mifo f trfïp deusuttius atam 
; tenet noftus ab ouiltbus imbuet agnus* 
ïlemcas etcare boues(ut cemis^et tpfum 
Udere£gu* uellem}calamo petmtfit agcefli • 
iME^l^on cquidem inutdco«rmt02 magis«undîc| totis 
I Vfcpadeo turbâtur agdf #en ipfe capellas 
I Pcotenuf 3Bger ago«hanc etiam uix tityce doco* 
[Hic intct denfas corilos modo nancf gcmelloj; 
Spem gcegls(ab filice tn nuda)conmxa rtliqukt* ; . A 
&epc malum boc nobis(fi meni non Ici» fuiftet) 
I De eelo taâas memîm p2aeduxre quercus» 
Saepe finiftta caua pdtxit ab tltce C02mx» 
Scd tamçn ifte deus quis (itAia tityte noWs ; 
Tl* %yxbm quam dieuntfitaram'meUbcte putaut 
Stultus ego'huic nofttse fimtlcm«quo faspcfolerous 
Pa(lo2es ouiu teneros depellece fottus* 
Sic dfrûbus catulos fimUes-'fie matcibus bados 
| NoaaVfic ptuis œmponere magna folebami 
Ve* h*C Ctnt&aitas tnter caput cxtulit utbcs' 



m: 



y. 




flg 



Miototypie l5.-rUiaud, Pari* 



Virgile 

Éd. imprimée avec les types de la Sorbonne (1470- 1472) 
Fol. 1 r° (réduit d'un tiers). 



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Pl. Il 



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cLZL ^7 • 



.ftna/ultanKf unattxcfot qui £mufc abadTo* 



fampjofugua^juilrwcpucnît ' • ^ 
multS tlle^ôii ia&uut adtoT 

ica quoqf ♦ bdlq pff^Uini condctet wbcm» 
IbCcrettp ckos lat^Ojgcnus unde latbmitti 
JkUmtypamsjaty rftsernanurorrtt; | 
Mtth mtbt Ctttfi mcmoa 'quo numlne befo^ 
%nd ot dolent tfgma ckum/eot uolt*r* caf ufi 
Infigpcm (JWfcitt ulmrrh'coC *fttc taboxf 
façuimt^ QeleftUx* ixatf 

\ Ibfthabtta colcA^ twio-bic illius atxiiai 
MÎc^cumis futcboc tcgnum dca gtntibai cffcJ 

J^^, ^^^^^ ^ ^AM^iafetfM ^k^^A. 4 • 

lÉdtfttii^ 




Hit attthk toec H p fc K» aequoac tctfr 



Virgile 

Éd. imprimée avec les types de la Sorbonne (1470-1472) 
Fol. 52 r© (réduit d'un tiers). 



1 



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Pl. III 



■ 



i 



MUntis puwuirium qutm aulnete turnus 
Sfcrauecac.'attp humecte inrmicum tnfigne srettbat. 
Jl^lis poft§ fcui monument* dofcms, 
SKftfaftf hauuVfurits accenfus.'ee tra 
TFembilts.tu ne bine fpolus indute meowm 
ftipiere mtte.^alhs te hoc uulnetc/palUs 
fcimoUt'Ct j**nam fceletato ex fanguine fumit. 
Moc dufcnfr'fettum aduetfo fub pedoze eondic 
fcuidus-aft ilU foluuntuc fetgoze merabza. 
^itacj cum gemitu fugit tndtgnata Tub umbza*/ 

Cpblu ^rgtilt Matonis Ubet duodecimu* 
-xnetdoi finit 6ctltatet ; 



i Catmina flammif 

Ecednereducem* 
*uç0 uetat*uatûfc$ fimtil.tu maxime œfar 
C)*on finis.et latia» confulis byftozue* 
fcfelix gemino eecidtt p»pe petgamon tgni . 
({Bt pene eft alto tcoia oemata rego. ' 

(jÈplamatio caferîs AugufH in ttiffum 
(J¥irgiUi p^arttttdigconibuftione* 

^^^^^ 

Tarn dt^iw^trnrfas.-'étgo tànU 
^^a^«rdqtri^2ictdt mafa Ma£w 
4h fcelu^tndigrtum^ôluet^ Itrtew dlues/ 
fe potetunt fpedrace ocuh.'nee patcet honcri 
EI^' to^diid^open fecuabit amozem' 
Met* apollo ueta-muf* pzobibete latin** 




MPI 



VlRGILE 

Éd. imprimée avec les types de la Sorbonne (1470-1471) 
Fol. 207 to (réduit d'un tiers). 



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LA FREMIÈRE ÉDITION DE VIRGILE IMPRIMÉE A PARIS. 9 

Ouidii in prtmum aeneidis. || [A] Eneas primo libyae depellitur oris. 
|| Suivent iO autres vers et une ligne en blanc. Il Me ego qui quondam 
gracili modulatus auena || Suivent 3 vers. 

F 0 52 r<>, sign. /"*. Incipit liber primus aeneidis foeliciter. || Une 
ligne en blanc || [A] Rma, uirumque cano ! troiae qui prtmum 1 ab 
oris || Suivent 29 vers. 

F° 207 r°, sign. Pallantis pueri. uictum quem uulnere turnus II 
Suivent les 9 derniers vers de VÈnèide, et une ligne en blanc. Il Publii 
Virgilii Maronis liber duodecimus II aeneidos finit foeliciter ; Il Deux 
lignes en blanc. |) Jusserat haec rapidis aboleri carmina flammis || Vir- 
gilius ! phrygium quae cecinere ducem. Il Suivent deux autres disti- 
ques et une ligne en blanc. || Exclamatio caesaris Augusti in iussum || 
Virgilii pro aeneidis combustione. Il Une ligne en blanc. || Ergo ne su- 
premis potuit vox improba uerbis, || Suivent 6 autres vers. 

F° 207 vo. Liber et aima ceres succurrite. uester in armis || Suivent 
28 vers dont le dernier est : || Laudetur ! uigeat ! placeat ! relegatur ! 
ametur ; || Une ligne en blanc. Il Finit exclamatio caesaris in Virgilii 
uotum; 

F" 208. Blanc (?) 

Filigranes du papier : 1° Y, à la queue fleuronnée, surmonté d'une 
croix latine (Midoux etMatton, n° 346). — 2° Écu couronné aux armes 
de France, portant à la pointe un t gothique (ibid. y n° 261). — 3° Ancre 
avec crochets à deux branches (ibid., n° 141). — 4° Ancre avec cro- 
chets à deux branches, surmontée d'une croix latine (ibid., n° 465). 

Comme on le voit par la notice qui précède, dans cette édition 
de Virgile le texte des Bucoliques et des Géorgiques correspond 
exactement aux cinq premiers cahiers du volume (a-e), et le 
texte de l'Énéide, au lieu de suivre immédiatement, ne com- 
mence qu'au verso du premier feuillet du sixième cahier (/"), ré- 
serve faite, au recto, d'une page blanche qui pouvait recevoir un 
titre manuscrit, en grisailles ou en couleurs. Cette disposition 
indique que l'édition avait été divisée intentionnellement par les 
typographes de la Sorbonne en deux parties matériellement dis- 
tinctes l'une de l'autre, dont chacune pouvait être reliée, vendue 
et consultée séparément * : ce qui étaità la fois plus commode 

1. Faute d'impression, qui a été corrigée à la main dans l'exemplaire décrit : 
on a gratté le 2* et le 3 a jambage de l'm, et on a allongé à la plume le 1", do 
façon à figurer un s long. 

2. La même disposition se retrouve dans l'édition de Virgile donnée pur 
D. Gering en 1478, dont il est question plus loin. 



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40 CB. MORTET. 

pour les étudiants, à qui ces éditions de classiques latins étaient 
principalement destinées, et plus avantageux pour les éditeurs, 
au point de vue commercial. Elle explique aussi comment il se 
fait que TÉnéide soit absente de l'exemplaire de lord Spencer, 
qui ne représente que la première partie de l'édition, tandis 
qu'elle figure dans l'exemplaire actuellement décrit, où les deux 
parties ont été reliées Tune à la suite de l'autre 

Le volume qui fait l'objet de la présente notice a appartenu à 
l'ancienne bibliothèque des Frères prêcheurs réformés de Li- 
moges, comme l'indique l'ex-libris manuscrit qui figure en tète 
du premier folio: ex conv. fr. predic. réf. Lemov. 11 est en mau- 
vais état : de l'ancienne reliure, qui date du xv # siècle, il ne sub- 
siste que les ais de bois et les nerfs soutenant la couture; un 
grand nombre de feuillets sont détachés ; deux même, le 10 e du 
second cahier (b) et le 6 e du dernier (x), sont perdus 2. Le papier 
a été troué par les vers en maints endroits, et les feuillets blancs 
ont été recouverts au xvn e siècle d'écritures qui paraissent être 
des brouillons. d'écoliers. Les annotations manuscrites, de la fin 
du xv* ou du xvi fl siècle, qui figurent sur les marges, sont sans 
intérêt. — L'enluminure du volume est ordinaire. Au premier 
folio (pl. 1), au début de la première Églogue, une grande ini- 
tiale (T) est peinte en or, sur un fond pourpre, orné à l'intérieur 
de rinceaux filigranés et entouré d'un encadrement bleu ; les vi- 
gnettes marginales, qui se détachent de cette initiale et bordent 
le texte sur trois côtés, sont en or et en couleur ; la vignette in- 
férieure supporte un écu, à champ de gueules, dont les armoiries 
sont effacées. Les autres Églogues, les divers livres des Géor- 
giques et de l'Énéide, les principaux arguments attribués à Ovide, 
commencent chacun par une grande initiale filigranée, qui est 
alternativement bleue ou rouge (pl. II). Les versets (1) placés 
en tête de chaque rubrique, de chaque incipit ou explicita de 



1. L'absence de foliotât ion et de signatures imprimées rendait facile cet 
arrangement à double fin : la signature des cahiers et la foliotation se faisaient 
à la main de façon différente, suivant qu'on séparait ou qu'on réunissait les 
deux parties. 

2. Le premier correspond aux vers 397-460 du livre I" des Géorgiques; le 
i, qui terminait le volume, était probablement blanc. 



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LA PREMIÈRE ÉDITION DE VIRGILE IMPRIMÉE A PARIS. 11 

chaque alinéa du texte, sont aussi alternativement rouges ou 
bleus (pl. I et III). La décoration a été faite avec peu de soin, et 
souvent l'enlumineur a dessiné une initiale quelconque, au lieu 
de celle qui convenait au sens t. 

Dans Tordre chronologique des publications sorties des presses 
de la Sorbonne, quel rang peut-on assigner à cette édition de 
Virgile ? A cet égard, les indications précises qui pourraient ré- 
sulter d'une préface, d'une pièce de vers, d'une mention dans la 
correspondance de Guillaume Fichet, font complètement défaut, 
et Ton est réduit à des présomptions assez vagues. A. Claudin 
estime * que Gering et ses associés, qui imprimèrent à la fin de 
1470 et en 1471 des traités de grammaire ou de rhétorique (Gas- 
parin de Bèrgame, Guillaume Fichet, Laurent Valla) et quelques 
œuvres de prosateurs latins (Salluste,Florus, Cicéron), ne purent 
s'occuper qu'ensuite des poètes, mais que Virgile dut être im- 
primé le premier, avant Juvénal et Térence; or comme on a de 
sérieuses raisons de penser que le Juvénal parut au plus tôt pen- 
dant le mois d'août ou de septembre 1472 3, il en résulterait que 
l'on peut dater approximativement le Virgile des premiers mois 
de l'année 1472. Celle hypothèse parait confirmée par une par- 
ticularité importante de la composition typographique: le 
nombre de lignes à la page, qui est de 22, 23 ou 24 dans la plu- 
part des volumes imprimés en 1470 et 1471, est au contraire de 
32 dans le Virgile, comme dans les Elegantiae de L. Valla (fin de 
1471), dans le Spéculum vitae humanae (avril 1472), dans le Ju- 
vénal (août-septembre 1472), ainsi que dans le Térence et le 
Sophologium, qui furent vraisemblablement les derniers ou- 
vrages imprimés au collège de Sorbonne 

Une question reste à examiner. Quel rapport y a-t-il entre 
l'édition de Virgile qui est sortie despresses delà Sorbonne, pro- 

1. En voici quelques exemples : 7* Églogue, [M\orte pour [F]orte; 3* livre 
des Géorgiques, [N]e quoque pour [T]e quoque ; l* r livre de l'Enéide, [P]rma 
pour [A]rma; 4* livre, [U]t regina pour [A]t regina; 6 e livre, [H]ic pour 
\S]ic; 10» livre, [M\anditur pour [P]anditur; 11* livre, [A]cceanum pour 
[O]coeanum. 

2. The first Paris press, p. 24-25. 
3 Ibid. % p. 26. 

4. Ibid., p. 22. 



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12 



CH. M0RTET. 



bablenient en 1472, en tout cas avant le mois d'avril 1473, et celle 
qui, imprimée en 1478 par Ulric Gering i, a été jusqu'à présent 
considérée comme la première édition complète de Virgile qui ait 
vulejourà Paris?Au point de vue de l'exécution typographique, il 
est incontestable que l'édition de 1478 est supérieure à la précé- 
dente. Le caractère employé est encore un caractère rond, mais 
plus beau, d'un dessin plus élégant, d'un contour plus net et 
plus ferme; les lettres sont mieux alignées et de larges inter- 
lignes donnent plus de jour au texte; il n'y a, pour la même jus- 
tification, que 28 lignes à la page au lieu de 32. Le Virgile de 
1478 est un chef-d'œuvre typographique, comparable aux belles 
impressions italiennes de la même époque 2 . Mais si Ton com- 
pare les deux éditions au point de vue du texte imprimé, on cons- 
tate que, dans la seconde, Gering a reproduit purement et sim- 
plement le texte de la première, en le faisant précéder d'une courte 
lettre de l'humaniste bolonais Ph.Béroalde .et d'une vie anonyme 
de Virgile, et en le faisant suivre d'une souscription finale où 
figurent le nom de l'imprimeur, le lieu et la date de l'impression. 
Sauf le changement de deux mots dans le titre initial 3 et 
quelques corrections orthographiques 4 , le texte de l'édition de 
1478 est exactement copié sur celui de 1472. On en trouve une 
preuve décisive dans les formules û'incipit et d'explicit qui ac- 
compagnent chaque livre des Géorgiques et de l'Énéide. Voici, 
d'après l'édition de 1472, la série de ces formules : 

b* v°. Incipit primus liber georgicorwm. P. Virgilii maronis. 

c* v°. Finit primus georgicorum. 

c* r°. Incipit Liber Secundus Georgicorum. 

1. On en trouvera la description dans Brune t, op. cit., t. V, 1274; Graesse, 
op. cit., t. VI, 333; Copinger, op. cit , n* 6022; et le même, Incunabula Fîr- 
giliana (Trans. o f the bibliogr. Society, II, part II, n* 28*, p. 152-153). 

2. Cf. un fac-sim. dans Thierry-Poux, op. cit., n° 10, pl. V, 5; et dans 
À. Claudin, Hist. de Vimpr. en France, t I, p. 84. 

3. Publii Virgilii Maronis Mantuani vatis clarissimi || Carmen Bwolicum 
(au lieu de Bucolicaet Aegloga prima) fœliciter incipit. 

4. Par exemple : presque partout Poeta substitué à Poœta; dans l'argu- 
ment de la l r# Eglogue, profugiat quod (au lieu de quid) inique. Inverse- 
ment, l'édition de 1478 contient des fautes d'impression qui ne sont pas dans 
celle de 1472 : ainsi, au début de la 4*Églogue, Aeloga pour Aegloga, au 
début de la 7*, Aeglega pour Aegloga, DaphanidU pour Daphnidis. 



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LA PREMIÈRE ÉDITION DE VIRGILE IMPRIMÉE A PARIS. 13 

c i0 r*. Finit liber secundus Geoirgicorww. 

» Incfpit Tertius liber Georgicorum. fœliciter. 
d 9 v°. Finit tertius georgicort/m Virgilii. 

» Incipit Quarlus Georgicorum. Virgilii. 
e* r* Finis fœlix Georgicorum Virgilii. 
f* r°. Incipit liber primus aeneidis fœliciter. 
g* v°. Finit primus Aeneidis. 

Vincipit et Vexplicit du livre II et du livre III sont omis, 
i* ro. Incipit Quartus Aeneidis. 
& ro. Finit Quartus Aeneidis. 
ki v°. Incipit Quintus Aeneidis. 
ro« v. Finit Quintus Aeneidis. 

Vincipit du livre VI est omis. 
n» r°. Finit Sextus Aeneidis. 

Vincipit du livre VII ést omis. 
o* ro. Finit Septimus Aeneidis. 

Vincipit et rexplicit des livres VIII à XI sont omis, ainsi que 
Vincipit du livre XII. 

r°. Publii Virgilii Maronis liber duodecimus || œneidos finit 
fœliciter. 

On voit par ce tableau que les formules varient d'un livre 
à l'autre (les mots liber, Virgilii étant ici exprimés, là supprimés), 
et que souvent elles ont été complètement omises. Or tous les 
incipit et les explicit qui figurent dans l'édition de 1472 se 
retrouvent exactement, avec les mêmes diversités de formule , 
dans l'édition de 1478 ; et toutes les fois qu'ils ont été omis dans 
la première, ils manquent aussi dans la seconde. 

Autre observation, également concluante. On a remarqué 1 
que Tédilion de 1478 est la première en date où figure, dans la 
première Églogue, le vers : Saepe sinistra cava praedixit ab 
ilice cornix 2 . Or, comme on pourra s'en convaincre en jetant les 
yeux sur le fac-similé de la planche 1, ce vers est déjà dans l'édi- 
tion imprimée au collège, de Sorbonne. Celle-ci est donc bien le 
prototype de celle-là. 

Ch. Mortet. 

1. Van Praet, op. cit., p. 454 (cf. Brunet, op. cit., t. V, 1274). 

%. C'est le 18* de l'Églogue : ce vers, omis par la plupart des manuscrits, 
parait avoir été ajouté par quelque copiste 'qui aurait transporté là un 15* vers 
de la IX* Églogue, en y changeant deux mots :A nte sinistra cava monuisset 
ab ilice cot-nix. Cf. Virgile, éd. O. Ribbeck, 1859-1862, t. I, p. 2. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE 



ET SON FILS 

Archivistes au XVIII» siècle 



I. — Le Moine formé par les Bénédictins à Marmoutier. 

Les érudits ont fréquemment l'occasion de consulter et aussi 
d'apprécier et d'admirer les volumineux inventaires d'archives 
qui furent dressés au xvui* siècle par des chanoines gardiens 
d'archives, ou par des notaires, ou plus spécialement par des pro- 
fessionnels dénommés de diverses manières : archivistes, féo- 
distes ou feudistes, géomètres, généalogistes. A cette catégorie 
de laborieux et notoires érudits appartenait un homme qui fut 
archiviste de plusieurs églises et abbayes fort importantes, 
membre de quelques académies, avocat au Parlement, et auteur 
d'un ouvrage de diplomatique assez apprécié jadis et encore 
utile : Pierre-Camille Le Moine. Je n'ai pu recueillir que de bien 
maigres éléments de sa biographie proprement dite. Les rensei- 
gnements que j'ai glanés et que je présente aujourd'hui s'appli- 
quent, à part l'indication de la date et du lieu de sa naissance, à 
l'exercice de sa profession d'archiviste. 

Il naquit à Paris le 23 décembre 1723, ainsi que l'indiquent les 
quelques ouvrages de biographie qui parlent de lui pour lui con- 
sacrer quelques lignes incomplètes ou inexactes. 

Il fut avocat au Parlement de Paris, mais je ne crois pas qu'on 
puisse l'identifier avec le seul Le Moine que YAlmanach royal 
indique avec cette profession en 1767 et années suivantes et 



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PI ERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 15 

pour la dernière fois en 1786: Le Moine d'Herly, demeurant au 
cloître Notre-Dame. 

Suivant les indications que donnent quelques lettres de Le 
Moine lui-même, cet archiviste fut formé dans sa profession en 
l'abbaye de Marmoutier, en Touraine. 

« Nous tenons des bénédictins, dit-il dans la préface de sa Di- 
plomatique pratique, les premiers éléments d'un art aussi in- 
connu que nécessaire », et il rappelle le souvenir de D. Mabillon 
qui c consacra ses veilles à ce genre d'étude;.... éclaira son 
ordre et sa patrie», et de D. Gérou, bénédictin de la congréga- 
tion de Saint-Maur à Marmoutier, dont il se fait honneur d'être 
le disciple (p. 12, note). 

Et lorsque, le 3 novembre 1770, Le Moine proposa au chapitre 
de Saint-Germain des Prés un plan pour l'arrangement des ar- 
chives de cette abbaye, il exprima son désir de vouloir ainsi 
témoigner la reconnaissance qu'il devait à l'Ordre, c Formé par 
le savant et laborieux Dom Gerou, je rendrai à Tordre ce que 
j'en ai reçu, heureux que l'on m'admetle à faire mes preuves sous 
les yeux de mes maîtres. » 

En 1778, dans sa préface à l'inventaire des chartes de l'abbaye 
de Corbie 1 , Le Moine rappelle son zèle pour l'ordre de Saint- 
Benoit, l'honneur qu'il eut d'en être l'élève dans sa jeunesse, 
lorsque Dom Gérou, qui travailla à l'histoire des hommes illustres 
du Berry et de la Touraine, commença à l'instruire dans la 
science de la diplomatique et le plaça à Saint-Marlin de Tours en 
1752. t Mes vœux, dit-il, seraient de rendre à l'ordre ce que j'ai 
reçu de Tordre, et d'y être attaché le reste de mes jours, au 
moins comme officier, ne pouvant Tèlrecomme membre. » 

La Bibliothèque générale des écrivains de l'ordre de Saint- 
Benoit, IV, 96-98 (cf. note I, 383), l'Histoire littéraire de la con- 
grégation de Saint-Maur (p. 765-767), consacrent une même 
notice à Dom Guillaume Gérou, que Le Moine appelle son 
maître. 

Ce bénédictin, né en 1701, travailla d'abord à la Bibliothèque 
des auteurs du Berry, puis, en l'abbaye de Marmoutier, à la Bi- 

1. Bibl. nat., ms. fr. 8793, p. iii. * 



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16 MAURICE LECOMTE. 

bliothèque des auteurs de Touraine, ensuite, en l'abbaye de 
Saint-Benoit-sur-Loire, à la Bibliothèque des auteurs orléanois, 
et mourut en cette abbaye le 27 avril 1767 *. 

Son amour du travail est particulièrement vanté par Y Histoire 
littéraire. 11 avait fait profession en 1718 à l'abbaye de Vendôme, 
et, après ses études, enseigné les humanités à Pontlevoy. 

M. Levillain, Examen critique des chartes.... de Corbie 
(p. 120-121), prend cependant LeMoine en flagrant délit d'inexacti- 
tude au sujet d'une analyse d'un diplôme de Charles le Chauve de 
840, d'après une copie qu'il parait avoir vue et non lue. Il s'agis- 
sait d'un diplôme de Charlemagne et d'une copie qui en aurait 
été faîte en 840. 

Parfois l'archiviste laissait échapper de sa plume quelques ap- 
préciations personnelles. Ainsi, dans son inventaire des papiers 
de l'archevêché de Reims (Archives de la Marne, G. 309, p. 95), 
il appelle « l'Attila de Reims », et, à la page suivante, compare 
à Cromwell un certain Raulin Cochinart, capitaine de Reims, 
qui fut envoyé dans cette ville par Louis XVI pour en mettre en 
état les fortifications, se rendit ensuite odieux aux habitants et 
à l'archevêque, fut poursuivi sous le règne suivant pour exac- 
tions et abus de pouvoir, et condamné par un arrêt du Grand 
Conseil à être interné dans Amboise (G. 6). 

Le trésor de l'abbaye de Marmoutier était parfaitement en or- 
dre sous la garde d'archivistes nommés armoiriers et pourvu 
d'excellents inventaires où les grands érudits du xvu 9 et du 
xvm e siècle ont abondamment puisé. 

On y trouvait réunis tous les titres de l'abbaye et ceux des 
deux cents prieurés environ qu'elle possédait en France et même 
en Angleterre 2 . 

Le Moine devait être employé aux archives de Marmoutier 
dans les années qui précédèrent l'année 1750. En raison de la 
manière dont il parle de son séjour en cette abbaye, on peut pré- 
sumer que l'instruction qu'il y reçut, avec d'autres condisciples, 



1. Cf. L. Jarry, Dom Gérou (Orléans, 1879, in-8). 

2. Inventaire sommaire des Archives.... d'Indre-et-Loire, t. III, 1891, 

p 9-12. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 17 

.de Dom Gérou, était à la fois tbéocique et pratique et que rensei- 
gnement de la diplomatique accompagnait les notions pratiques 
sur le classement et l'inventaire d'archives. 

Peut-être y travailla-t-il à un inventaire dressé en 1745 des 
litres du prieuré de Saint-Georges de Bohon *. 

A l'abbaye de Marmoutier étaient attachés spécialement des 
professionnels architectes, arpenteurs féodisles. 

Louis Pardessus et Gabriel Dung, géomètres arpenteurs, et 
Cassas, architecte et géomètre dessinateur, auteurs d'une carte 
géographique du fief, terre et seigneurie du prieuré de Bohon, 
demeuraient tous trois, en 1745, à l'abbaye de Marmoutier 2 . 

Un certain Maurice Vitel est qualifié, enl777, architecte de Mar- 
moutier 3 . 

L'organisation d'un bureau des archives en l'abbaye touran- 
gelle était nécessaire si l'on considère l'importance et le nombre 
des maisons qui en dépendaient. 

Autrefois l'on disait d'elle, comme de l'abbaye normande du 
Bec : 

De quel côté que le vent vente, 
Marmoutier a cens et rente. 

Aujourd'hui, des archives considérables de l'abbaye touran- 
gelle et de toutes ses dépendances, il reste quelques milliers de 
pièces qui forment aux archives d'Indre-et-Loire les cotes 200 à 
412 et 916 à 950 de la série H. 

Un registre * commencé en 1822 par le frère Gilles Rageau, 
bibliothécaire nommé sous l'abbatial de Mathieu en 1520, donne 
les réceptions, professions, ordinations et obits de Marmoutier 
jusqu'en 1571 et, en même temps, les noms des bibliothécaires 
et secrétaires (armarii) qui, pendant cette période, ont tenu le 
registre et signé chaque article : Rageau (entre en fonctions), 
1520;Paillarl, 1524; Dubois, 1533; Serre, 1534; Isembert, 1535; 
Cochet, 1536; Louis Pillault, 1537; Drouin, 1540; Guillaume 

1. Archives d'Indre-et-Loire, H 251. 

2. Ibid., H. 249. 

3. Ibid., H. 281. 

4. Ibid., H. 882. 

JANVIER-AVRIL 1906. * 2 



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J8 MAUR1CK LECOMTE. 

Uauthier, 1545 ; Pasquier, 1557 ; Pierre Le Maye, 1559; Jehan 
Larchevêque, 1562; Jean Champion, 1564. 

Dom Marlène fui nommé deux fois secrétaire du chapitre, en 
1691 et en 1701 *. 

11 fit une Histoire de Marmoutier qui fut publiée en deux vo- 
lâmes par M. l'abbé C. Chevalier (Mémoires de la Société archéo- 
logique de Touraine, t. XXIV XXV, 1874-1875). 

II. — Écrits académiques de Le Moine. 

Le Moine fut membre des Académies établies dans les villes 
de Rouen, Metz,Toul, Tours el Châlons, et, à ce titre, composa 
pour des concours divers mémoires dont j'ai pu établir une no- 
menclature. 

I. — Extrait du projet d'un nouveau cours de droit civil, par 
M. Le Moine, avocat au Parlement, qui a concouru pour le prix 
(Mémoires de la Société royale des sciences et belles-lettres de 
Nancy, t. 11, Nancy, 1755, p. 242-253). 

II. — Le catalogue raisonné des collections lorraines de 
M. Noël, t. III (1853), n° 6205, indique : 

Essai sur l'état des sciences et des arts en Lorraine depuis le 
premier duc héréditaire jusqu'au règne de Charles 111. Sur la 
couverture : Par Le Moine (Pierre-Camille), archiviste de l'église 
de Toul. Manuscrit in-fol. de 33 feuillets. 

Cette pièce formait antérieurement le n° 1253 du Second cata- 
logue des autographes de feu M. le baron Trémont. Une note 
qui suit la désignation du catalogue Noël raconte ainsi l'his- 
toire de la pièce : 

t L'Académie de Nancy ayant proposé la question d'examiner 
l'état des sciences et des arls sous les premiers ducs de Lor- 
raine, un quidam composa cet Essai, et l'accompagna, pour ser- 
vir de preuves, de plus de vingt morceaux, pages et portions de 
pages, enlevés à d'anciens el très précieux manuscrits. Son tra- 

1. Archives d'Indre-et-Loire, H. 383. 



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PIERHE-CAM1LLE LE MOINE KT SON FILS. 19 

vail formait un volume in-4. Il y a vingt et des années que ce vo- 
lume appartenait à M. Marchant, avocat à Saint-Mihiel, qui nous 
(à Noèl) proposa de Tacheter. A la vwe de ce recueil, il nous 
souvient d'être entré dans un ardent courroux contre le van- 
dale, le scélérat, qui avait formé ce volume qu'un honnête 
homme, selon nous, ne pouvait posséder sans se rendre com- 
plice d'un vol manifeste. 

« Effectivement, il y avait des échantillons admirables, et le plus 
curieux, nous croyons, était de la musique. Bien sûrement le 
quidam aura réfléchi sur Ténormité de sa hardiesse et n'aura 
pas présenté son travail à l'Académie qui, pour prix, aurait pu 
lui décerner les galères. Ce travail n'a pu être fait que par un 
individu qui avait un libre accès dans les archives de l'évêché 
de Toul ; les échantillons ont été pris dans ces archives qui sont 
souvent citées par l'auteur. 

« D'où vient qu'on a supposé que Le Moine, qui en a été gar- 
dien, était auteur de cette infamie ? Nous protestons contre 
cette attribution calomnieuse. Le Moine a toujours passé pour 
un honnête homme. La dissertation sans recherches extraordi- 
naires, qui ne mentionne pas les premiers produits de l'impri- 
merie lorraine, est tout à fait indigne de la réputation bien ac- 
quise de ce savant. 

« Nous n'avons conservé cette pièce que pour venger par notre 
protestation la mémoire de Le Moine et faire connaître avec 
quelle légèreté MM. les experts en autographes font leurs cata- 
logues. Celte pièce est indiquée autographe et il se trouve qu'elle 
n'est qu'une copie du manuscrit que nous venons de décrire. Le 
copiste peu habile déplore de ne pouvoir bien copier les pièces 
à l'appui de l'essai. » 

III. — Essai sur l'ancien état du royaume d'Austrasie. Nanci, 
1760. 

Je n'ai pas trouvé d'indication plus précise ni plus détaillée 
de cet écrit qui aurait mérité un prix à l'Académie de Nancy. 

IV. — Le Moine remporta en 1760 le prix proposé par l'Aca- 
démie de Rouen, dont le sujet était : 



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20 MAURICE LECOMTE. 

La délivrance annuelle d'un prisonnier, qui se fait solennelle- 
ment à Rouen le jour de l'Ascension, a-l-elle quelque fondement 
dans l'histoire civile et ecclésiastique de celle province; ou ne 
serait-ce qu'un vestige d'un usage autrefois plus généralement 
répandu, et dont quelques églises sont restées seules en posses- 
sion d'une manière différente selon les lieux et les circonstan- 
ces? (Frère, Manuel du bibliographe normand, t. H, p. 206). 

C'est apparemment ce mémoire que Ton trouve ailleurs dési- 
gné succinctement sous le titre de : 

V. — Dissertation sur la fierle ou châsse de saint Romain de 
Rouen. 

La fierté, du latin ferelrum, était une châsse. On appelait en 
Normandie fierté de saint Romain la châsse de ce saint. Tous 
les ans, à l'Ascension, avait lieu à Rouen la levée de la fierté de 
saint Romain par un meurtrier que le chapitre avait choisi et 
qui obtenait sa liberté. Ce privilège de la fierté remontait, di- 
sait-on, à Dagoberl. Saint Romain ayant, avec l'aide d'un meur- 
trier, délivré le territoire de Rouen d'un monstre qui le désolait 
et qu'on appelait la Gargouille, avait obtenu de Dagobert la 
grâce du meurtrier et le privilège que le chapitre de Rouen a 
exercé jusqu'à la Révolution. Telle était du moins la légende. La 
levée de la fierté était l'occasion de fêtes solennelles. On trou- 
vera tous les détails relatifs à cet usage dans Y Histoire du privi- 
lège de saint Romain, par A. Floquet (Rouen, 2 vol. in-8, 1833), 
ouvrage qui me parait ne pas citer ni mentionner le mémoire 
de Le Moine. 

VI. — En 1766, Le Moine obtint à l'Académie de Rouen un 
accessit au concours proposé sur la question de YHistoire de 
V Échiquier de Normandie (Frère, Manuel du bibliographe nor- 
mand, t. II, p. 206). 

VII. — Le Moine fut admis le 5 décembre 1762 comme associé 
libre de la Société royale des sciences et des arts de Metz, fondée 
le 22 avril 1757, par Dupré de Geneste, et reconstituée en juil- 
let 1760 par le maréchal de Belle-Isle, et lauréat le 25 août 1763 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 21 

pour un mémoire sur cette question : Quelle* furent les lois en 
conséquence desquelles la justice se rendait à Metz et dans le 
pays messin depuis la décadence de la maison de Charlemagne 
jusqu'au temps que les coutumes écrites formèrent un corps de 
lois, d'après lequel la justice fut rendue au peuple messin. 

III. — Écrits divers de Le Moine, imprimés et manuscrits. — 
Écrits à lui attribués. 

Le Moine, à part les écrits académiques dont je viens de par- 
ler, composa quelques articles ou opuscules se rattachant à des 
sujets d'histoire et d'archéologie. 

I. — Observations sur une pierre appellée le tombeau de 
Turnus, par M. Le Moine, archiviste de Saint-Martin de Tours 
(Journal de Verdun, septembre 1755. Cité par Lelong, Biblio- 
thèque historique, n° 35661). 

II. — Observations sur la pile de Saint-Mars, à quatre lieues 
de Tours, sur le bord de la Loire (Journal de Verdun, janvier 
1757, p. 39. Cité par Lelong, Biblioth. hist., n° 35648). 

III. — Annales de l'église de Toul, par Le Moine, archiviste 
et secrétaire du Chapitre (1761). — 10 ff. détachés, mss., in-fo- 
lio, se rapportant aux années 1295, 1298, 1437-1485; rédaction 
faite d'après les registres des délibérations capitulaires de 
l'église de Toul. — Ms. n° 126 de la bibliothèque du Grand 
séminaire de Nancy. 

IV. — Description du gouvernement de Lyon; par ordre al- 
phabétique des villes, bourgs, villages, seigneuries, fiefs, rivières, 
montagnes du Lyonnais, Forez, Beaujolais (Almanach de la ville 
de Lyon en 4766, p. 1-204). 

Description attribuée à Le Moine, alors archiviste du chapitre 
de Lyon. Cf. Séb. Charléty, Bibliographie critique de l'histoire 
de Lyon, 1902, p. 28-29, 219. 

V. — Observations sur le nouvel Abrégé chronologique de 



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22 MAURICE LECOMTE. 

V histoire de Lyon. Sans nom de ville et sans dale, in-4 de 
13 pages. 

Poullin de Lumina publia en 1767, à Lyon, un Abrégé chrono- 
logique de l'histoire de Lyon, in-4, ouvrage sec et aride, souvent 
prolixe, au sujet duquel parurent le 1 er mars 1767, à Lyon, en 
1 3 pages in-4, des Observations justes et modérées signées L. M. A. 
(Pierre-Camille Le Morne, Archiviste des comtes de Lyon) aux- 
quelles Poullin de Lumina répondit par des Lettres à l'auteur ano- 
nyme des Observations (Lyon, A. Delaroche, 1767, in-4 de 
19 pages). 

Voir Sébastien Charléty, Bibliographie critique de l'histoire de 
Lyon, p. 28-29 et 220. 

VI. — Monuments romains trouvés au mois de février 4768, 
dans les fondations de la manécanterie de Lyon, dessinés par 
Le Moyne. 

Examen des mêmes inscriptions, par l'abbé Jacquet, ms. 
in-fol., n°1468. 

Ces dessins et l'examen sont cités par Monfalcon, Catalogue 
des bibliothèques du Palais des Arts. — Bibliographie lyonnaise 
(Lyon, 1850), p. 67, col. 2, et sont sous le n° 119 du catalogue 
des manuscrits de la bibliothèque du Palais des Arts à Lyon. 

Delandine, Manuscrits de la bibliothèque de Lyon, 1812, t. III, 
p. 426-427, expliqueque Le Moine dessina simplement un Mercure 
en cuivre rouge et cinq inscriptions gravées sur des cippes ou 
des autels. A la suite de ces dessins est, outre le mémoire de 
l'abbé Jacquet, une lettre de M. Calvet, d'Avignon, qui explique 
ces inscriptions dédiées, l'une à Apollon par le receveur général 
des impôts dans la Gaule lyonnaise, une autre augénie particulier 
d'un Sévir augustal. lsi troisième et la plus considérable en 
l'honneur d'un Marius par un chevalier romain. 

VII. — Delandine (Manuscrits de la bibliothèque de Lyon...., 
1814) cite t. III, p. 515, un Discours sur V étude de V antiquité, par 
M. Le Moyne, et l'analyse ainsi : 

t L'auteur examine 1° les avantages que la littérature et l'his- 
toire retirent de l'étude de l'antiquité; 2° les obstacles qui se 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 23 

rencontrent dans cette étude et dans ses progrès. 11 prouve que 
lorsqu'elle a élé négligée, les peuples sont tombés dans la bar- 
barie ; que lorsqu'ils l'ont cultivée, les sciences et les arts n'ont 
pas tardé à refleurir. La médecine, l'astronomie, l'histoire, l'ar- 
chitecture, la musique, la gravure et la sculpture lui doivent leurs 
premiers succès. Les obstacles que M. Le Moyne reconnaît dans 
l'étude de l'antiquité sont le mauvais goût des antiquaires dont 
les écrits sont à consulter, la diffusion et la négligence, les dif- 
ficultés qu'ils trouvent souvent à percer la nuit des temps et à 
découvrir leurs secrets, l'ignorance des langues savantes, des 
anciennes écritures, des usages domestiques de ceux qui nous 
ont précédés. » 

Ce mémoire, de genre académique, était dans un recueil 
n° 1601 lorsque Delandine écrivit ses notices sur les manus- 
crits de la bibliothèque de Lyon. 

VIII. — Nouvelle méthode raisonnée des blasons ou de l'art hé- 
raldique du P. Menestrier, mise dans un meilleur ordre, et aug- 
mentée de toutes les connoissances relatives à cette science, par 
M. LT. A Lyon, chez Pierre Bruyset Ponthus,. ..MDCCLXX, in-8 
de 619 pages, plus épitre dédicatoire, avertissement et sommaire 
des 48 leçons et table el privilège. 49 planches. 

L'épitre dédicatoire esta l'église de Lyon et signée du libraire. 
L'avertissement n'est pas signé. 

Le privilège est donné au libraire. Le Moine n!est nommé ni 
désigné nulle part. On lui attribue cependant communément 
cette édition, cette refonte. 

IX. — Quérard, t. V, p. 148, et la Nouvelle biographie géné- 
rale, t. XXX, col. 619, lui attribuent unebrochure in-8, publiée en 
1777, sous le litre de Idées préliminaires ou prospectus d'un ou- 
vrage sur les pèches maritimes de France, 

L'auteur de ce livre est un directeur de salines, en même 
temps curieux de premier ordre en monnaies, médailles, etc., 
dont les notes, fort nombreuses, passèrent entre les mains 
d'amaleurs de Nancy, de Metz, etc. *. 

1. Art. Benoit, Les bibliophiles.... des Trois-Êvichis (Nancy, 1884), p. 191. 



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24 MAURICE L ECO M TE. 

P.-C. Le Moine n'est certainement pas l'auteur, quoique le 
P. Lelong, en la table de sa Bibliothèque historique, paraisse le 
supposer : 1° d'une Histoire des antiquités de la ville de Soissons, 
par M. Le Moine, écuyer porte-manteau du roi (Paris, Vente, 
1771); 2° d'une lettre au sujet du sort de Jeanne d'Arc publiée 
dans le Mercure de novembre 1764 par « Le Moine, aux salines 
du roi, à Moyenvic ». 

Ce Le Moine ou Lemoyne fit des mémoires sur la rivière de 
la Seille et sur le commencement de l'année civile à Metz, pu- 
bliés en 1763 dans les travaux de la Société royale des sciences 
et des arts de Metz, la même année que Pierre-Camille Le Moine. 

Il peut y avoir aussi confusion entre les deux homonymes 
dans un certain nombre de pièces de collections que mentionne 
et décrit le Catalogue raisonné des collections lorraines de 
M. Noël (Nancy, 1850-1851) : 

Sous le n° 18, un précieux manuscrit in-4 fait en 1552, c Deux 
ordonnances du duc René, dont celle pour son serment, et trois 
ordonnances du duc Antoine », qui appartint à la princesse de 
Lorraine de Phalsbourg, ensuite à Le Moine, qui a signé, sur la 
couverture, une note autographe. 

Sous le n° 374, une lettre de M. Dupont à M. Lemoine, en lui 
envoyant ses recherches sur les mots journée de marche et co- 
taux, avec une dissertation de Le Moine sur le même sujet et 
sur les entre-cours (un cahier in-fol., autographe). 

Sous le n° 1155, une traduction française annotée de la charte 
de fondation de la commanderie de Saint-Jean, près de Nancy, 
en l'an 1141. 

Sous le n° 1702, quarante-six cahiers in-fol., sous custode, 
contenant des traités relatifs à la cité de Toul, commençant en 
Tan 1204; quelques-uns sont en latin. 

Copie faite par Le Moine, de copies faites sur les originaux 
par Thouvenin. Le Moine lui reproche de ne pas s'être tou- 
jours conformé à l'orthographe du temps, et fait des rectifications 
sur la «ollalion des pièces. 

Sous le n° 1711, statuts synodaux de Bertrand de La Tour, 
évêque de Toul, publiés au synode de Saint-Luc, du 4 oc- 
tobre 1359, 27 pages petit in-folio, copie sur papier. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 25 

Copie du xiv* siècle. — Note sur la couverture que ce manus- 
crit a été donné à M. Le Moine [directeur de salines], à Moyen- 
vie, par Lemoine, secrétaire archiviste , du chapitre de Toul. 
Une analyse en français de ce manuscrit latin, faite, sous le 
litre de notice, d'après l'original, en un cahier in-4, par Le 
Moine, archiviste, appartenait, vers 1850, à M. le curé Marchai, 
collectionneur nancéien. 

Deux lettres de Le Moine sont conservées à la bibliothèque de 
l'Arsenal (ms. 7054). L'une est de Tours, 3 avril 1756, l'autre de 
Toul, 31 décembre 1757. Celle-ci nous indique vers quelle 
époque l'archiviste commença à travailler, seul, en dehors de la 
Touraine, pays où il se forma au point de vue professionnel. La 
première lettre adressée à M. Roussel, archiviste, place de la 
Rochefoucauld, à Bourges, indique qu'alors Le Moine se dispo- 
sait à faire, pour l'église métropolitaine de Saint-Martin, le plan 
des bois du Chapitre dans la Touraine, avec un chanoine com- 
missaire et un autre géomètre. Celte tournée devait prendre 
environ trois semaines et l'empêchait de se trouver et séjourner 
aux fêtes de Pâques avec l'archiviste de Bourges au château de 
Selles-sur-Cher, auprès de l'aimable châtelain, « un bien digne 
homme ». L'archiviste de Saint-Martin aurait désiré voir « le 
château, les médailles, et plus encore celui qui les montre ». 

Le Moine habitait alors une petite chambre garnie, chez la 
veuve Saint-Père, devant Saint-Simple, où on lui apprêtait 
c son nécessaire ». 

A la lettre de Le Moine est jointe une lettre de fr. G. G. [Dom 
Guillaume Gérou] de Marmoutier, 20 février 1758, adressée aussi 
à M. Roussel. Le bénédictin se plaint beaucoup de son âge et de 
sa santé. Le destinataire est qualifié dans la lettre « dom », et 
à la suscription : M. Roussel, archiviste de l'église de Tours, au 
faubourg de Saint-Pierre des Corps, à Tours ». On connaît, 
d'après Y Histoire littéraire des bénédictins, ce religieux, Dom 
Guillaume Roussel. 

C'est à lui que l'année suivante, de Tours, le 31 décembre 1757, 
Le Moine écrit, comme à son maître, à celui auquel il doit les 
premiers éléments de l'art qu'il professe. 11 lui expose son pro- 
jet d'un ouvrage; celui uième qu'il publia quelques années plus 



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26 MAURICE LKCOMTE. 

tard sous le titre de Diplomatique pratique; lui en indique le 
plan par chapitres, et sollicite son avis, ses conseils. Entre 
temps, il travaille pour les Jeux floraux. Il vient d'envoyer à 
Toulouse une dissertation qui lui vaudrait 1500 livres s'il réus- 
sissait. 

Sa santé est mauvaise : « un sang altéré par les archives et 
le travail me rend malade depuis un mois. » Dans son ouvrage, 
il traitera longuement de la situation des archives au point de 
vue de l'hygiène. 

Il est archiviste et secrétaire du chapitre de Toul depuis 
un an, donc depuis le début de Tannée 1757, mais son désir se- 
rait de revenir à Tours et d'y exercer sa profession. 

IV. — La « Diplomatique pratique » de Le Moine. — Le 
« Supplément; » collaboration de Batteney. — Le « Nouvel 
archiviste » de M. de Chevrières. 

Prospectus d'une Diplomatique pratique, ou Traité de V arran- 
gement des Archives et trésors dïicelles. Ouvrage nécessaire aux 
dépositaires des titres des anciennes seigneuries, des évêchés, 
des chapitres, etc., par M. Le Moine, secrétaire et archiviste de 
l'église de Toul. A Metz, chez Joseph Antoine, 1763, in-folio de 
8 pages. 

Les rédacteurs des Mémoires de Trévoux annoncèrent et 
analysèrent, dans leur livraison de janvier 1764, p. 167-173, ce 
prospectus qui indiquait la division de l'ouvrage en seize cha- 
pitres et le sommaire de chacun, et parurent apprécier particu- 
lièrement le vocabulaire et le dictionnaire d'abréviations dont 
l'auteur faisait la promesse. L'ouvrage était proposé en sous- 
cription, comme devant former un volume in-4 de 350 à 400 pages, 
de mêmes caractère et papier que le Nouveau Traité de Diplo- 
matique des Bénédictins, auquel Le Moine pensait donner ainsi 
un complément et une suite. 

Les souscriptions étaient fixées à 9 livres, ouvertes jusqu'en 
août 1764 et reçues à Metz chez Antoine, à Paris chez Despilly, 
et à Lyon chezBruyset, rue Saint-Dominique. Le gardien volon- 
taire des fonds était un ami de. Le Moine, Dupré de Geneste, de 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 27 

Metz, membre, comme lui, de l'Académie de celte ville. Deu 
exemplaires du Prospectus sont notamment : à la Bibliothèque 
nationale, manuscrits, collection de Picardie, vol. 225, fol. 239- 
242; et a la Bibliothèque de Lyon, dans le ms. 1127, avec une 
lettre autographe de Le Moine et une circulaire imprimée, si- 
gnée du même, à l'abbé Mercier de Saint-Léger, alors bibliothé- 
caire de l'abbaye de Sainte-Geneviève. Ce sont ces deux docu- 
ments que décrit ainsi, sous le n° 15959 aujourd'hui ms. 1127, 
le Catalogue, par Vingtrinier, de la Bibliothèque lyonnaise de 
M. Coste (1853) : 

1° Une lettre de Le Moine à M. le bibliothécaire de l'abbaye de 
Sainte-Geneviève, avec prospectus imprimé de son ouvrage La 
Diplomatique pratique, dans lequel les blancs sont remplis à la 
main ; et posl-scriptum autographe signé. Elle est datée de Toul, 
le 13 février 1764 

2° Une lettre circulaire imprimée à Messieurs.... pour leur re- 
commander son ouvrage qu'il a terminé au mois de juin der 
nier; avec quelques détails sur les ennuis financiers qu'il a 
éprouvés pour l'impression de son livre. Elle est datée de Lyon. 
24 septembre 1765; 2 pages in-4, autographe avec signature. 

Cinq pages, à la fin du volume, donnent la liste des environ 
deux cent vingt souscripteurs à la Diplomatique pratique et le 
nombre des exemplaires auxquels il fut souscrit (environ 260). 
Les souscripteurs étaient surtout dans les diocèses de Metz, 
Toul, Verdun, Strasbourg, Langres, Tours, Lyon, Viviers, Gap, 
Laon, Beauvais, La Rochelle, Anvers, Nancy, Paris, Trêves, 
Rennes. 

Le chapitre de Saint-Quentin souscrivit, le 8 février 1764, 
pour 9 livres. Le Moine, six ans plus tard, le 30 juillet 1770, fil 
don d'un exemplaire à ce chapitre, avec lequel il venait de passer 
un traité pour l'arrangement et l'inventaire de ses archives 2 . 

1. A l'apparition du Prospectus de Le Moine, le célèbre bibliographe Mer- 
cier de Saint- Léger accueillit très favorablement la promesse de Farchiv 

et souhaita, en quelque périodique, la prompte publication de l'utile Dij 
matique. (Bibliothèque nationale, ms. fr. nouv. acq. 811 , fol. 148, brouillon 
d'article.) 

2. Archives départementales de l'Aisne, G. 818. 



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28 MAURICE LECOMTE. 

Sur la page de litre, on lil : 

Diplomatique pratique ou Traité de l'arrangement des ar- 
chives et trésors des chartes, ouvrage nécessaire aux com- 
missaires à terriers, aux dépositaires des titres des anciennes 
seigneuries, des évéchés, des chapitres, des monastères, des 
communautés, des corps de ville et à tous ceux qui veulent 
s'adonner à l'étude des monumens de l'antiquité. 

Par M. Le Moine, archiviste du chapitre de la métropole de 
Lyon, ci-devant de ceux de la cathédrale de Toul et de l'Insigne 
Eglise de Saint-Marlin de Tours, membre de l'Académie Royale 
de Metz et de celle de Rouen. 

In antiquis enunciativa verba 

probant. 
Dumoulin, Coutume de Paris. 
Marque : L'intérieur d'un chartrier. 

A Metz, chez Joseph Antoine, imprimeur ordinaire du Roi, de 
l'Académie Royale des sciences et des arts, etc. 

MDCCLXV 
Avec approbation et privilège. 

L'approbation est du 17 juillet 1764; le privilège, du 24 avril 
1765; l'enregistrement à la Chambre syndicale des libraires de 
Paris, du 3 mai suivant. Le volume a vin-390 p., y compris 
63 p. de Dictionnaire praticien-gothique; 12 planches d'abrévia- 
tions paléographiques; (6 p.) et 5 p. (liste des souscripteurs). 
Ce volume atteint encore, en général, le prix de 10 fr., ainsi que 
Y Archiviste françois, dont je parlerai. 

Le livre de Le Moine traite tout d'abord des qualités de l'ar- 
chiviste; puis des précautions que l'on doit prendre pour con- 
. server sa santé dans les chartriers, lieux généralement assez 
petits, fermés de solides portes en fer, faiblement ajourés de 
petites fenêtres à barreaux et grillages, dont l'assainissement 
peut se faire au moyen de ventilateurs ou de la combustion de 
mèches soufrées ; de la manière de prendre les notes histo- 
riques, avec des exemples qui fournissent des renseignements; 
et des plans défectueux. 

A ce dernier sujet, il critique particulièrement le classement 
chronologique qui ne distingue ni matières ni nature de faits, 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 29 

et rappelle que D. Mabillon commença ainsi à classer les ar- 
chives du maréchal d'Eslrées et cessa bientôt d'employer celte 
méthode. 

Le plan qu'il propose comporte six opérations qui ont pour 
objets de : 

1° Diviser tout le chartrier en différentes armoires, par sei- 
gneuries, prévôtés, personats, dignités, bénéfices, etc.; 

2° Subdiviser chaque armoire en boites et layettes contenant 
des liasses de titres, rangées suivant leur dénomination et .en 
sept classes (droits honorifiques et utiles; droits domaniaux; 
rentes; église ; eaux et forêts; communauté; féodalilé; aveux) ; 

3° Déplier les titres de chaque layette, les dater et ranger par 
ordre chronologique ; 

4° Analyser, sur des carrés de papier volants, l'essence de 
chaque titre ; 

5° Mettre au net ces analyses sur grand papier (inventaire) ; 
6° Dresser une table alphabétique. 

Le Moine décrit longuement ces six opérations principales 
qui, de son aveu, ne sont pas exactement conformes au plan 
proposé pour les travaux de ce genre, par un habile commis- 
saire à terriers, M. de Frémin ville, dans son important ouvrage 
sur la Rénovation des terriers. 

Les exemples nombreux présentés par Le Moine au cours de 
ses exposés théoriques et pratiques sont principalement em- 
pruntés à ses travaux de classement des archives de l'église 
de Saint-Martin de Tours et des archives de l'église deToul,et, à 
cet égard, des notes historiques précises peuvent être glanées 
dans l'œuvre de Le Moine. 

Les chapitres x et xi sont un résumé « des sept caractères 
extrinsèques et intrinsèques (matière, instruments, écriture, 
sceaux, signatures, styles, formules) auxquels on peut discerner 
les faux diplômes d'avec les vrais. • Le Moine traite celte ma- 
tière d'après son expérience personnelle et non d'après le Nou- 
veau traité de diplomatique théorique de D.Toustain etD. Tassin, 
comme il l'avait d'ailleurs annoncé dans le Prospectus, et ce, 
d'après les conseils de divers lettrés, notamment de Dupré de 
Geneste, secrétaire perpétuel de l'Académie de Metz, etc. 



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30 MAURICE LECOMTE. 

Les exemples énoncés au cours de ces deux chapitres sont 
empruntés presque exclusivement aux archives deToul, Metz, 
Trêves. Ils sont très nombreux et intéressants et abondent en 
extraits de chartes. Le Moine y venge (p. 124-128) de l'accusation 
de faux un diplôme donné par Charles le Gros à l'église de Tout 
en 890. 

Celle étude critique est cataloguée par P. Namur, Bibliogra- 
phie paléographico.... générale (1838), 1, p. 69, avec une 
élude de G. Gruber, dans Lehrsystem einer allgemeinen diplo- 
matie U r oder praclischer Theil, III e Ablh. 2 f8 Hauptstûck, $ 9, 
p. 300. 

Ce diplôme subit apparemment le sort des diplômes précieux 
autrefois conservés dans le chartrier du chapitre de la cathé 
drale de Toul, dont aucun ne nous est parvenu. 

Le chapitre xv expose longuement des plans d'arrangement 
(ie différentes archives : de seigneurie, d'évêché (exemple Toul), 
de cathédrale (Sainl-Martin de Tours), de collégiale, d'abbaye ou 
prieuré, d'hôlel de ville, de communauté de marchands. 

Un tableau inséré p. 173 donne, à la date de 1763, lous les 
droits honorifiques et utiles du prieuré de Saint-Jérôme de 
Laon. 

Le chapitre xvi est divisé en plusieurs sections relatives à des 
moyens pour faire reparaître les anciennes écritures, et pour 
rendre l'encre perpétuelle el indélébile et les papiers et parche- 
mins incorruptibles. La section VI donne le texte du traité que 
peul passer un archiviste avec une abbaye, un chapitre, etc., 
pour le classement des archives, etc., et qui doit être précédé 
du projet d'arrangement de ces archives. Le modèle présenté 
par Le Moine est probablement, avec noms et chiffres laissés en 
blanc, la copie du traité qu'il passa avec le chapitre de la cathé- 
drale de Toul ou celui de l'église de Saint-Martin de Tours. 

Les actes dont Le Moine donne, pages 197-251, les formules, 
proviennent des fonds d'archives ecclésiastiques et civiles qu'il 
classa à Toul. 

Les pages 283-314 sont remplies par des modèles de différents 
inventaires de litres. Le Moine donne comme types el publie 
ainsi un grand nombre d'analyses et d'exlraits de pièces concer- 



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PIERRE-CAMILLÉ LE MOINE ET SON FILS. 31 

nanties biens du chapitre de l'église cathédrale de Toul, dont il 
dressa l'inventaire et data les divers volumes de 1764,1765, 1766. 
Le troisième volume renferme l'inventaire des titres du chapitre 
concernant les droits honorifiques et utiles et la censive en la 
ville, appartenant à l'église de Saint-Paul. 

Particulièrement les pages 291-314 sont une copie par extraits 
du tome 1 daté de 1764 de l'inventaire des titres de la seigneurie 
de Blamin dépendant de l'église de Saint-Paul (bourg de Bla- 
min et villages de Vicholey et Sainte-Bonne). 

Les pages 321-390 sont un dictionnaire « praticien gothi- 
que » de termes du langage usuel recueillis dans des documents 
lorrains. 

Les douze planches gravées présentent un grand nombre 
d'abréviations paléographiques françaises résolues et datées 
et classées par ordre alphabétique. 

La plupart des exemples cités par Le Moine dans son diction- 
naire praticien gothique sont tirés des archives de Toul, les plus 
riches du royaume après celles de Saint-Denis. 11 considère 
comme fautives toutes les pièces publiées comme venant des 
archives de Toul par Benoit Picard dans son livre sur l'origine 
de la maison de Lorraine, et ses autres ouvrages. 

Une communication relative à la Diplomatique pratique fut 
faite au milieu de l'année 1765 à la Société royale des sciences et 
des arts de Metz, et en 1772 sur le Supplément à cet ouvrage. 

Les rédacteurs des Mémoires de Trévoux donnèrent dans leur 
fascicule de décembre 1765, pages 1345-1370, un compte rendu 
élogieux et une brève analyse delà Diplomatique pratique, en re- 
grettant que les chapitres x et xi (caractères auxquels on peut 
discerner les faux diplômes d'avec les vrais) ne fussent pas 
après le m (notes historiques, plans) ou le xm e . Cette observa- 
tion critique paraît exacte. 

Le supplément à l'ouvrage dont il vient d'être question fut pu- 
blié en 1772, à Paris, chez Despilly, libraire, rue Saint-Jacques, 
à la Croix d'Or, sous le titre de : Supplément à la Diplomatique 
pratique de M. Le Moine, contenant une méthode sûre pour 
apprendre à déchiffrer les anciennes écritures et arranger les 



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32 MAURICE LECOMTE. 

archives, avec cinquanle-trois planches, tant des alphabets, 
abréviations, que des titres anciens et gothiques, par MM. Bat- 
teney et Le Moine, archivistes associés (in-4 de 64 pages, plus 
les planches). 

La demande de permission d'imprimer indiquait comme titre: 
Diplomatique pratique ou Y Archiviste franc ois, etc. Le permis 
d'imprimer est du 10 juin 1771 et le privilège du 3 juillet. 

Alors qu'en 1768, Le Moine faisait imprimer à Metz sa Diplo- 
matique-Pratique, Balteney faisait graver à Paris, à ses frais, 
des planches destinées à être jointes à un livre sur la même 
matière. 

En août 1769, il publia le prospectus suivant : 
Prospectus d'un ouvrage intitulé L'Archiviste françois ou 
méthode pour apprendre à déchiffrer les anciennes écritures et 
à ranger dans le meilleur ordre les litres et papiers déposés 
dans les charlriers; par M. Balteney, archiviste de Mgr l'évéque 
d'Orléans; proposé par souscriplion. (Paris, impr. Valieyre 
l'ainé, rue de la Vieille Boucherie, à l'Arbre de Jessé, août 
1769 1.) 

Le Moine, qui revenait alors se fixer dans sa ville nalale, lui 
proposa la jonction de leurs ouvrages respectifs. Et de l'entente 
a ce sujet résulta la publication du Supplément susénoncé. ' 

Les pages 7-8 reproduisent le prospectus de Balteney, dans 
lequel celui-ci reconnaît que la principale qualité de l'archiviste 
est la connaissance et le déchiffrement des écritures, alors que 
Le Moine prône l'esprit d'ordre et de classement. 

Chacune des noies qui forment le texte du Supplément est 
accompagnée de l'indication de la page de la Diplomatique 
pratique, à laquelle elle donne un complément utile, et de l'in- 
dication de celui des deux auteurs qui la rédigea. 

Le Supplément donne aux pages 19-32 un projet abrégé de 
l'inventaire général et raisonné des litres et papiers de la terre 
do Poncin en Bugey, appartenant vers celle époque à M. de 
Gonzié, avec référence à des cartons. Cet inventaire avait été 
rédigé par Batleney. 

1. liibl nat. % ms. fp. 22085, fol. 184-185 (3 p. in-foU 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 33 

Les planches gravées, dues aux soins et aux recherches de 
Balteney surtout, sont assez belles, les onze dernières pré- 
sentent 33 documents, principalement extraits par Le Moine 
des archives de l'église de Lyon, auxquelles correspondent des 
transcriptions aux pages 45-63. 

P. Namur, Bibliographie paléographico.... générale, 1838. 
t. I, p. 106, cite la traduction allemande suivante de l'ouvrage 
ci-dessus : Le Moine xind Batteney, Praclische Anweisung zur 
Diplomatik und zu einer guten Einrichlung der Archive ; aus déni 
franzôsischen. Nùrnberg, 1776, in-4, avec atlas in-folio oblong de 
52 pl. 

Suppléni., ibid., 1777, in-4. 

Graesse indique qu'un exemplaire de cet ouvrage fut vendu 
6 florins 36 kreutzers à la vente Klang ; 2 thalers à la venle 
Baer. 

Batteney ou Battheney [de BonVouloir] figure parmi les 
maîtres de langues dans les almanachs de Lyon, de 1783 à 1785. 
Il y est qualifié d'archiviste et de généalogiste de l'ordre de 
Malte, d'auteur d'un ouvrage diplomatique, ce qui vise proba- 
blement le Supplément , réimprimé sous le titre de V Archi- 
viste.... 

c Ouvrage orné de cinquanle-deux planches gravées; seconde 
édition revue et corrigée par M. Battheney, archiviste et féodiste. 
A Paris, chez Le Clerc, 1770, in-4. » 

Le supplément avait cinquante-trois planches. 

Batteney de Bonvouloir dressa en 1747 le Cartulaire et inven- 
taire général des titres du chapitre de Saint-Nizier [de Lyon] 
avec un répertoire; et il acheva plus tard l'Inventaire des ar- 
chives de Vabbaye royale des Dames bénédictines de Saint- 
Pierre. 

Il refit l'Inventaire des titres de la vénérable langue d'Au- 
vergne (ordre de Malte) en sept volumes in-folio, conservés aux 
archives départementales du Rhône, H. 1 à 7. Le travail prélimi- 
naire de classement fut exécuté en verlu d'un marché passé le 
1 er octobre 1749, moyennant le prix de 5000 livres et fait à 
satisfaction. On trouvera aux mêmes Archives, H 398 et 39 ( J, 
une cinquantaine de pièces relatives aux archives inventoriées 

JANVIER-AVRIL 1906. 3 



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34 MAURICE LECOMTE. 

par Batteney, et notamment le marché du 1 er octobre 1749 

Les documents inventoriés et décrits par Batteney forment, 
aux archives départementales du Rhône, 702 cotes de la série 
H. (1-702), et l'analyse de ces cotes a été publiée par M. Georges 
Guigue, en 1895, en un volume grand in-4 de 382 pages de la 
collection des Inventaires sommaires. 

En janvier 1766, Batteney * proposa à la Bibliothèque du Roi 
l'acquisition de trois cenlset quelques titres originaux, la plupart 
en parchemin, lui appartenant et concernant des généalogies, 
et il s'en rapporta pour le prix à l'estimation qu'en ferait Bi- 
gnon, garde de celle Bibliothèque. 

L'expertise fut faite par Delacour qui, le 22 mars, fixa le prix 
de 72 livres. 

Vers la même époque, la Bibliothèque acquit encore un grand 
nombre de tilres généalogiques provenant de feu Berlin du Ro- 
cheret, président en l'élection d'Épernay 3; des sieurs de la 
Cour (Delacour), feu le chevalier Gougnon, Roger, Gorman, du 
Buisson, Jaull, Blondeau 4 , Pajon de Moncelz, docteur et pro- 
fesseur de médecine en 1'Universilé de Paris, l'abbé Martin. 

En 1778, il fut encore acquis de Batteney, moyennant la 
somme de 96 livres, et par Delacour pour son département des 
titres et généalogies à la Bibliothèque du roi, deux cents titres 
originaux et deux cahiers de défauts jugés au Parlement de Pa- 
ris ès années 1552 et 1579 &. 

J'ai recueilli jadis dans un catalogue d'autographes l'indica- 
tion d'une lettre fort intéressante adressée d'Amiens, le 13 avril 
1776, par Le Moine à de Chevrières, l'auteur du Nouvel Archi- 
viste (lettre de 6 pages, pleine in-4). Il y prend la défense de sa 
Diplomatique pratique, qu'il a publiée en 1765, après l'avoir 
méditée pendant plus de dix années. Celte lettre, remplie de dé- 
tails utiles, établit longuement un parallèle entre les mélhodes 



1. Cf. Inventaire sommaire des archives.... du Bhône, par Guigue, I, 1895, 
p. 385-388. 

2. Bibl. nat., ras. fr. 33259, fol. 71 et 91. 

3. Ibid., fol. 73 (avril 1766). 

4. Ibid., fol. 68 (1763 à 1777), 77, 79, 84, 86, 88. 

5. Ibid., fol. 91. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 35 

différentes suivies par Chevrières et par lui pour l'arrangement 
des chartriers. 

Le destinataire de celle lettre est le sieur de Chevrières (J.G.), 
qui en 1775, et sous la qualificalion de • garde des Archives de 
S. A. S. Mgr le prince de Monaco », publia à Paris, chez Cail- 
leau, « Le Nouvel Archiviste, contenant une nouvelle inélhode de 
ranger un charlrier dont Tordre chronologique est la base ; au- 
quel on a joint des calculs et tables, pour aider à la supputation 
des lems, nécessaires aux Archivistes et à ceux qui s'adonnent 
à la chronologie » (petit in-8 de 2:20 p.) 

11 s'agit, dans ce livre, ainsi que l'exprime l'auteur dans sa 
préface, « d'une nouvelle manière d'arranger un charlrier, dé- 
pouillée de toutes les difficultés que beaucoup d'archivistes ont 
fait naître afin de se rendre plus utiles ». 

Peut-être, en ces lignes, Chevrières vise-t-il un peu Le Moine, 
qui a comme lui parcouru une carrière ingrate et stérile et dont 
le système ne laisse pas que d'être assez difficultueux, quoique 
rationnel et de bonne méthode. 

Chevrières n'a pas voulu, à la différence de Le Moine, adver- 
saire ou concurrent ici netlemcnt visé, faire un gros livre, un 
in-4, surchargé de compilations fastidieuses, de copies d'actes, 
ni donner t un grand nombre d'abrévialions anciennes qui ont 
échappé à la sagacité de l'auteur de la Diplomatique pratique ». 

11 a voulu simplement rédiger une sorte de vade-mecum, de 
mémento, pour les personnes déjà au fait du travail des archi- 
vistes et de l'arrangement des titres. 

L'arrangement par ordre de matières, le plus pratiqué jus- 
qu'alors, n'a point le suffrage de Chevrières, qui lui trouve quel- 
ques inconvénients : 1° embarras, lors de la recherche d'un titre, 
pour le trouver promptement, faute de pouvoir deviner dans 
quelle subdivision de matière il sera trouvé, car il arrive pres- 
que toujours qu'un titre concerne plusieurs matières, et cepen- 
dant Une peut occuper qu'une place ; 2° difficulté de classement 
croissante en raison directe de l'augmentation du nombre des 
titres sur une même matière ; 3° difficulté, avec l'usage et la 
consultation fréquente des titres, d'en maintenir le même clas- 
sement dans les boîtes. 



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36 MAURICE LECOMTE. 

Le Moine avait critiqué l'arrangement suivant Tordre chrono- 
logique ; Chevrières en a de préférence cherché le perfectionne- 
ment. Il se réclame d'ailleurs de Mabillon,qui avait suivi ce sys- 
tème pour l'arrangement des archives du maréchal d'Eslrées. 
Le Moine, au contraire, constate que Mabillon ne continua pas 
cette méthode. 

Cependant voici le système de Chevrières : Tordre chronolo- 
gique est employé pour le classement des titres dans les boites 
et leur analyse dans l'inventaire; mais la table de ce dernier tra- 
vail présente un classement par matières. 

Elle renvoie donc en diverses pages à des descriptions et ana- 
lyses de titres dont on peut, si Ton juge à propos, se contenter 
sans tirer d'un plus ou moins grand nombre de boîtes les origi- 
naux eux-mêmes. 

Chevrières relate, p. 53-83, des modèles d'extraits d'actes des 
archives du prince de Monaco, ou concernant la seigneurie des 
Baux, le prieuré de Thouarcé. Ces exemples plaident assez en 
faveur de son système. 

Chevrières décompose le travail de l'archiviste en diverses 
opérations : diviser les seigneuries ; dater, ranger par ordre 
chronologique, numéroter el placer les titres, en ce qui con- 
cerne chaque seigneurie, dans les boites ou cartons (les boites 
en chêne sont préférables) ; extraire, puis inventorier les titres ; 
dresser la table de l'inventaire, alphabétiquement, par mots ty- 
piques. 

Un arrangement particulier est recommandé pour les baux 
à cens, déclarations et cueilloirs, dont on doit faire le classe- 
ment dans des boites distinctes et des analyses dans un inven- 
taire spécial, avec table alphabétique des noms de lieux accom- 
pagnés du chiffre de cens. 

V. — Inventaires de Le Moine en Touraine, 1752-1758. — 
Autres archivistes tourangeaux. 

Les archives d'indre-et-Loire ont, dans le fonds des litres de 
l'ancienne église collégiale, une remarquable série d'inven- 
taires précieux, qui restent du répertoire générai de Saint- 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 37 

Martin et permettent d'apprécier les richesses historiques et 
paléographiques longtemps accumulées dans le chartrier, et 
brusquement, brutalement anéanties ou dispersées par la tour- 
mente révolutionnaire. M. de Grandmaison constate * que « ces 
inventaires offrent des analyses en général bien faites, toujours 
très détaillées et souvent même accompagnées de citations tex- 
tuelles qui peuvent, jusqu'à un certain point, remplacer les 
originaux ». 

G. 492. Reg. in-fol. de 219 ff., papier. Inventaire des titres de 
la prévôté de Restigné, xvni e siècle. 

Les titres analysés remonlentau xiir* siècle. Cette prévôté dé- 
pendait de la collégiale de Saint-Martin. 

G. 591. Reg. grand in-fol. de 49 ff., papier. Inventaire des 
titres et papiers de la fabrique de Féglise collégiale de Saint- 
Martin. 1748. 

Les pièces analysées remontent à 1366. 

G. 530. Reg. in-fol. de 124 ff., papier. Inventaire des litres 
concernant les chapelles fondées et desservies en l'église Saint- 
Martin. 1749. 

Un deuxième volume (G. 594) fut fait en 1790. 

G. 517. Registre in-fol. de 298 ff., papier. Inventaire des litres 
de la mense conventuelle et des offices claustraux du prieuré 
de Saint-Côme, réunis en 1742 à la fabrique de Saint-Martin. 
1752. 

Les pièces analysées remontent à 1092. 

Sous les cotes G. 518-520 sont d'autres inventaires commen- 
cés en 1752 et poursuivis jusqu'en 1785 ou 1788. 

Le Moine n'est sans doute pas étranger à la confection des 
registres cotés G. 517 et 519, et au commencement de ceux cotés 
G. 518 et 520. 

G. 404. Reg. in-fol. de 165 ff., papier. Inventaire des titres de 
la mense capitulaire de l'église de Saint-Martin de Tours, à 
Ligueil. 1753. 

G. 381. Registre grand in-fol. de 258 ff., papier. Inventaire des 
titres concernant les droits honorifiques du chapitre de Saint- 

1. Inventaire sommaire, t. II, 1882, p. it. 



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3S MAURICE LECOMTE. 

Martin, et les maisons de la ville de Tours données à loyer ou à 
rente par les chanoines. 1753 

G. 415. Heg. grand in-fol. de 85 ff., papier. Inventaire des litres 
concernant les droits utiles et honorifiques du doyenné de Saint- 
Martin de Tours. 1753. 

G. 456. Heg. in-fol. de 205 ff., papier. Inventaire des litres de 
la prévôté de la Varenne, achevé par Lemoine, archiviste. 1754. 

Les titres analysés remontent au xn* siècle. Cette prévôté dé- 
pendait de l'église collégiale de Saint-Martin de Tours. 

G. 481. Heg. in-fol., de 184 ff., papier. Inventaire des titres de 
la prévôté d'Oé, fait par Lemoine, archiviste de Saint-Martin. 
1755. 

Les litres analysés remontent à 1185. 

G. 409. Reg. in-fol. de 51 ff., papier. Inventaire des titres de 
la seigneurie de Saint-Quentin. 1758. 

D'autres archivistes tourangeaux sont à signaler. 

Letourneux, vers 1740, rédigea l'inventaire des litres des 
terres de Roncheville-Merennes, en Normandie, à l'abbaye de 
Saint-Julien *. 

Un certain Griffier, archiviste, était, en 1769, locataire, pour 
100 livres, d'une maison sise à Tours, appartenant à l'église col- 
légiale Saint-Martin 

Vers 1770, Portier, feudiste, reçoit 60 livres pour copie de 
l'aveu de la chàtellenie de Linières, appartenant à la collégiale 
de Saint-Martin 3. 

Le sieur Lepoivre, feudiste du seigneur du Pin, en 1778- 
1780 *. 

Baudot et Delaunay, feudisles, passèrent un marché, vers 
1790, avec les religieux de Marmoutier pour le rétablissement 
du chartrier de leur prieuré de Bohon ». 

L'inventaire des titres de la prévôté de Lignières(G. 457) fut 
dressé, en 1778, parC.-F. Amelin, archiviste. 



1. Archives d'Indre-et-Loire, H. 515. 

2. Ibid. % G. 570. 

3. Ibid. % G. 587. 

4. Ibid., H. 246. 

5. Ibid., H. 250. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 39 

Ceux des titres de la châtellenie des Bains ou Haules-Varennes, 
el de la châtellenie d'Huisnes, au chapitre de l'église collégiale 
de Saint-Martin, furent faits en 1789-1792 par Lesourd (G. 161). 

Amelin fit aussi, en 1780, en se qualifiant t arpenteur géo- 
mètre, feudiste et archiviste de Saint-Martin », l'inventaire des 
titres de la prévôté de Saint-Épain, appartenant au même cha- 
pitre (G. 495). 

VI. — Le Moine et les archives du chapitre de Toul 
(1766, etc.). 

Dçs le milieu du xvni e siècle, il était déjà question, dans les 
assemblées du chapitre de la cathédrale de Toul, de l'arran- 
gement des archives du chapitre *. Un bureau fut nommé pour 
examiner les archivistes qui se présenteraient et solliciteraient 
ce travail. L'un d'eux fut Le Moine dont le plan fut remis et le 
traité signé en 1756. En l'année suivante, il fut nommé pro- 
secrélaire du chapitre. Les chanoines délibérèrent sur le range- 
ment des archives et sur le choix des papiers pour les inven- 
taires. 

On conservé nux archives de Meurthe-et-Moselle, sous les cotes 
G. 104 et 105, deux registres in-folio de 195 et 185 feuillets, sur 
papier, qui sont le Code capitulaire ou recueil des délibérations 
les plus intéressantes prises dans les chapitresgénéraux et parti- 
culiers depuis 1630 jusqu'en 1760 inclusivement (avec additions 
postérieures), rédigé en forme de dictionnaire par Le Moine, ar- 
chiviste et secrétaire de chapitre de Toul, 1764. 

Dans le tome I, on remarque notamment des renseignements 
sur les archives, dont il existait trois clefs, une pour l'écolâtre, 
la deuxième pour le président, la troisième pour le commis à la 
garde des papiers ; sur la nomination de huit députés pour faire 
un inventaire général des titres du trésor; les honoraires du cha- 
noine archiviste 

On a dit plus haut ce que Le Moine, dans sa Diplomatique pra- 
tique, a emprunté aux archives de Toul. 

1. Archives de Meurthe-et-Moselle, G. 98-99. 



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-40 



MAURICE LECOA1TE. 



VII. - Le Moine à Lyon (1766-1769). 

Le P. de Maubuisson était archiviste de la primatiale de Lyon 
depuis 1762, comme successeur d'un sieur Javard, lorsque, le 
25juinl765, les chanoines-comtes de Lyon firent venir Le Moine, 
qui s'était montré habile et savant archiviste dans l'établis- 
sement des inventaires des archives des églises cathédrales de 
Toul et de Tours. Il fut installé le 23 juin 1765, dans ses nou- 
velles fondions, après prestation de serment dans la salle capitu- 
laire et réception de 300 livres pour ses frais de voyage et d'ins- 
tallation. 

Un des prédécesseurs de Le Moine, Javard, qui fut archiviste 
du chapitre de 1719 à 1762, était tenu dès cette première date de 
travailler à l'inventaire cinq matinées par semaine, au prix de 
200 livres par an, auquel on ajouta en 1720 une gratification 
de 200 livres. Plus lard, en 1729, on lui adjoignit un sieur Sai- 
vaire. 

Des inventaires des archives delà Primatiale furent dressés en 
1682, 1690, 1724, 1740, 1749, 1751 et 1758. 

Le Moine s'était engagé à faire le nouvel inventaire dans l'es- 
pace de huit années et moyennant le prix annuel de 2300 livres, 
pour ses honoraires, son logement dans la manécanterie, les 
appointements de commis, les fournitures et frais de bureau et 
tous les autres objets désignés dans le traité *. 

L'étendue de ce travail et la valeur personnelle de Le Moine 
rendirent cette rétribution forl insuffisante et nous verrons 
bientôt que, dans ses pourparlers avec les religieux de Saint- 
Germain des Prés, l'archiviste se montra plus exigeant. Un an 
et demi plus lard, le 23 janvier 1767, l'abbé Christophe Gouvil- 
liers, qui travailla en même . temps aux archives du chapitre 
d'Ainay et en dressa l'inventaire en quatre volumes moyennant 
une pension de 1000 livres et diverses rétributions pour copies, fut 
adjoint à Le Moine, avec le consentement du chapitre et aux ap- 
pointements de 200 livres, auxquels furent ajoutés d'abord, en 

1. Règlement capitulaire, livre 190, folio 122. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. Ai 

1769, vingt sols par page de la mise au net el autant par page de 
copie des titres anciens, puis une gratification de 200 livres. 

On connaît le nom d'un autre adjoint à Le Moine, le sieur 
Fontaine. 

Le premier volume de l'inventaire, commencé seulement fin 
juin 1765, fut présenté au chapitre général le 11 novembre sui- 
vant par Le Moine, qui en écrivit lui-même la table. 

Le dix-huitième et dernier volume était terminé en 1769 avant 
le 1 er décembre, puisqu'à cette date la reliure des dix-huit vo- 
lumes de l'inventaire est payée 216 livres. 

Au lieu des huit années convenues dans le traité, Le Moine 
avait misa peine quatre ans et demi, aux modestes appointements 
annuels de 2300 livres, supplémentés, il est vrai, de quelques 
menues gratifications: le 7 juillet 1769, cent livres « pour ou- 
vrages extraordinaires •, et peut-être d'autres encore. 

Quanta Gouvilliers et Fontaine, ils reçoivent, le 13 novembre 
de la même année, des gratifications respectives de 100 et 48 
livres. 

Le Moine, après un gain total d'environ 20000 livres, dut 
quitter Lyon en 1770, peut-être à la fin de 1769, et eut pour 
successeur son collaborateur l'abbé Gouvilliers *. 

Les archives de l'église de Lyon furent rangées par Le Moine 
non pas dans des layettes ou boîtes, mais dans des cartons ou 
portefeuilles en forme de couvertures de livres, d'environ seize 
pouces de longueur sur neuf de largeur, ce qui était le format 
du plus grand papier. 

Le dossier était d'un à trois pouces d'épaisseur suivant la 
quantité de titres que devait renfermer le carton. 

Ce carton, non pourvu de goussets, était lié avec des rubans 
de fil se croisant. 

Les portefeuilles, dont chacun avait au dos l'indication numé- 
rique de l'armoire et du volume, se plaçaient sur des rayons ou 
étagères, dans des armoires fermées de volets grillés de fild'ar- 
chal avec doublure de toile verte. 

1. Léopold Niepce, Les Archives de la Primatiale de Lyon, dans Revue 
lyonnaise, 1885, p. 422-443. 



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¥1 MAURICE LECOMTE. 

Le portefeuille se faisait avec du gros carton de pâte ; la cou- 
verture était, à l'intérieur en papier blanc, à l'extérieur en pa- 
pier bleu ; des filets de papier rouge et une étiquette eu papier 
blanc complétaient la décoration. 

Chaque portefeuille pouvait revenir à 16 sols en gros et 20 sols 
en détail. 

Le Moine parait avoir eu une préférence pour le classement 
des archives dans des cartons ou portefeuilles rangés dans des 
armoires. 

La table générale des tables d'un grand nombre de volumes 
d'inventaires de l'église de Lyon, établie sous le titre de Dic- 
tionnaire des archives, contenait les références aux volumes et 
aux pages de l'inventaire, afin d'obliger ceux qui avaient besoin 
des litres à recourir à l'inventaire pour en lire l'analyse et à ne 
tirer des portefeuilles ou carions que les titres absolument né- 
cessaires. 

Le Moine avait établi celte table générale pour terminer et 
rendre commode une œuvre de classement qui lui demanda cinq 
ans d'un travail assidu avec l'aide de trois commis. 

Pendant son séjour à Lyon, Le Moine fut aussi chargé, par les 
chanoines de l'église collégiale de la Platière, de dresser l'in- 
ventaire de leurs titres. Cet ouvrage fut établi en volumes et 
intitulé : t Inventaire des chartes et titres du prieuré de Notre- 
Dame de la Platière de Lyon, fait aux frais de M. Joseph-Louis 
de Meyras de la Roquette, prieur et chef du chapitre de Notre- 
Dame de la Platière de Lyon, chevalier de V Ordre de Saint-La- 
zare, par Le Moine, archiviste de MM. les comtes de Lyon, le- 
quel déclare en âme et conscience d'avoir fidèlement analysé 
tous les tilres énoncés dans l'inventaire et non avoir altéré le 
sens d'aucun -, le 31 décembre 1767. » 

Ces volumes sont aux archives départementales du Rhône. 

Différents mémoires et consultations judiciaires rédigésdepuis 
1764 environ jusque vers 1772 pour les chanoines comtes de 
Lyon et énumérés dansle Catalogue de la Bibliothèque lyonnaise 
de M. Coste, sous les n°* 2323 à 2360, sont signés des noms sui- 
vants : M e Piales, avocat; M 6 Prost de Royer, avocat ; M 6 Cail- 
lard, avocat; M" Delurieux et Prost; M* Moriceau, avocat; Du- 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FÎLS. 43 

rand, avocat ; Guillin, avocat ; Rocher, secrétaire (3 février 1770) ; 
Monnin, secrétaire; Courlin, avocat; Carré, avocat; Dupuy, 
avocat ; etc. *. 

Ms. 128 (2193) de la Bibl. de Lyon. Copie faite le 20 mars 1768 
par Pierre-Camille Le Moine, archiviste des comtes de Lyon, d'a- 
près l'original aux archives de ce chapitre, en deux feuillets 
in-fol., avec apostille et signatures autographes d'un tarif en lan- 
gue vulgaire de la leyde et autres appartenances dues à l'arche- 
vêque et au chapitre de Lyon. 

Ms. 145 (2217 et 2218) de la même bibliothèque. Copie faite le 
l tr juillet 1765 d'une lettre de l'archevêque de Lyon de Marque- 
monl au Chapilre, touchant le nouvel habit de chœur, 24 mai 
1623. 

Dans le Catalogue de la bibliothèque lyonnaise de M. Coste, 
on lit sous le n° 2218 l'indication d'une copie d'une lettre de l'ar- 
chevêque de Lyon, du 24 may 1623, certifiée le 1 er juillet 1765, 
par Le Moine, archiviste du Chapitre. 

Il existe aux archives départementales de la Drôme un bon 
répertoire, rédigé par Le Moine en 1765, des litres et papiers de 
l'Ordre de Saint-Ruf. 

Pendant son séjour à Lyon et avant de revenir à Paris, Le 
Moine travailla à Annonay et dressa un bon Inventaire des 
titres et papiers du prieuré de Saint-Jacques et Saint- Philippe 
de Trachin à Annonay, fait sous les yeux de M e Collongeon, 
chanoine de TOrdre de Saint-Ruf, chevalier de Saint-Lazare et 
administrateur dudit prieuré, par Pierre-Camille Lemoine, de 
Paris, avocat au Parlement; 1769, papier, 57 pages, 420 sur 270 
millimètres 2 . 

VIII. — Le Moine et les archives de l'abbaye de Saint-Germain 
des Prés (1770-1771). 

M. Omont a publié, dans le Bulletin de la Société de Vhistoire 
de Paris et de V Ile-de-France, 24 e année, 1897, p. 54-63, quel- 

1. Langlois et S te in, Les Archives de V Histoire de France, p. 135. 

2. Ms 26 (12405) de la bibliothèque d'Annonay. 



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44 MAURICE LEGOMTE. 

ques-uns des documents ci-après, relatifs à la proposition que 
fit Le Moine en 1770 et 1771, au prieur de Saint-Germain des 
Prés, de dresser un inventaire des riches archives de l'abbaye. 
Mais celte abbaye comptait sans doute, outre son bibliothécaire 
dom Patert, plusieurs religieux capables de faire le même tra- 
vail, sans qu'il fût nécessaire de recourir à un archiviste du 
dehors. Aussi, les projets présentés à quelques mois de dis- 
tance par Le Moine ainsi que par Bordier, avocat au Parlement, 
ne paraissent pas avoir été agréés par le Chapitre. 

Les documents ci-après sont insérés à la fin de l'un des re- 
gistres des délibérations capilulaires de l'abbaye, classé aujour- 
d'hui sous le n° 16859 du fonds français de la Bibliothèque na- 
tionale. 

« 3 novembre 1770. — Plan pour l'arrangement des archives 
de l'abbaye de Saint-Germain des Prez t. 

« Cette abbaye, la première de l'Ordre, possède aussi un des 
plus beaux chartriers du royaume. Les hommes célèbres qui 
ont habité cette maison ont quelquefois jelté les yeux sur les 
archives et en ont mis en ordre de certaines parties, dont on 
voit encore de précieux vestiges. Mais le laps de temps, le chan- 
gement d'officiers, la nécessité de tirer souvent des titres pour 
soutenir des droits attaqués parles ennemis que suscitent l'in- 
térêt et l'irréligion, ont remis le char trier dans le premier 
désordre. 

a Pour l'en tirer, il faudroit un nouvel inventaire raisonné, 
divisé en dix ou douze volumes précédés chacun d'une bonne 
table des matières. 

« Pour parvenir à faire cet inventaire, il faut y procéder par 
huit opérations successives et absolument nécessaires. En voici 
le détail : 

1 r% opération 

c Visiter toutes les layettes les unes après les autres pour voir 
si les titres qui y sont contenus y doivent effectivement rester; 
et dans le cas contraire, les reporter, à mesure, à leur vraye 
place. On replacera en même temps ceux que Ton fera rentrer 

1. Publié par M. Omont, loc. cit., p 54-67. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 45 

au trézor, après avoir fait sur cet objet touttes les perquisitions 
nécessaires. 

2« opération 

t Analiser tous les carthulaires les uns après les autres en les 
mettant par les lettres de l'alphabet, rangés suivant leur an- 
cienneté; faisant autant d'extraits différens, sur des papiers 
volans, qu'il y a de chemises différentes dans les carthulaires ; 
avec l'attention de mettre en tète de chaque extrait la lettre et 
le folio du carthulaire. 

« Ces extraits seront reportés dans chaque layette, où doivent 
être les litres, et se trouveront tout faits lorsqu'on en sera à 
l'analise des pièces. Mais l'abbaye en retirera un bien plus 
grand avantage en ce que, si les originaux manquent, les car- 
thulaires y suppléeront, ces monuments étant admis dans les 
tribunaux, sans autre forme authentique que leur antiquité. 

3 e opération 

« Faire secouer et épousler tous les papiers et rouleaux dex- 
trement pour ne point rompre les sceaux, et les déployer à 
mesure et remettre tous du même format et comme le plus 
grand in-folio, afin qu'étant enliassés, ils se soutiennent mu- 
tuellement et que le lien (un ruban de fil et non une corde) ne 
puisse les endommager. 

t Nota. — Les bulles et les patentes resteront dans leur gran- 
deur sans aucuns plis. 

4« opération 

c Dater en tète tous les titres de chaque layette ou de chaque 
seigneurie et les ranger ensuite par ordre chronologique. 

5* opération 

« Diviser et subdiviser tous les titres d'une même seigneurie, 
autant que la matière l'exigera et selon Tordre le plus naturel : 
droits honorifiques, justice, police, domaines, terres, prez, 
vignes, moulins, renies en argent et en grains, patronage, 
dixmes, portion congrue, réparations de l'église, directe, cen- 
sives et terriers. 



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MAURICE LECOMTB. 



6 e opération 

c Analiser les titres dans tout leur contenu, de manière que des 
extraits représentent les originaux dépouillés seulement des 
formules et des stiles ordinaires, introduits par la méfiance. 
On aura soin de copier mot pour mot les clauses essentielles 
des actes dans les langues romance, latine ou française dont ils 
seront conçus. Chaque titre sera étiqueté à mesure par premier 
et dernier; chaque cotte contenant sa layette, la liasse et le nu- 
méro pour pouvoir être tiré ou replacé avec facilité. 

7 e opération 

« Faire mettre au net, par une bonne main, ces analises de 
titres ainsi divisés en beau papier, grand raisin, en laissant des 
marges et de l'espace suffisamment à la fin de chaque liasse, 
pour y introduire les nouveaux titres qui renlreront dans l'ar- 
chive. 

#• opération 

« Chaque volume d'inventaire sera précédé par une bonne 
table alphabétique qui reproduise le même objet sur plusieurs 
faces s'il le faut, pour être trouvé plus aisément; et de toutes 
les tables, en former une généralle au moyen de laquelle on 
puisse trouver dans l'instant, non seulement les litres qui con- 
cernent une même matière, rassemblés sous un même point de 
vue, mais encore tous ceux dont il pourrait être parlé par occa- 
sion et dispersés dans diverses layettes. 

t Ces tables, non plus que la division des titres et l'analize des 
anciennes chartes, ne se confient jamais à des élèves. 

« Le premier volume contiendrait les bulles des Papes et les 
diplômes des Empereurs et patentes des Hoys, comme étant les 
objets les plus précieux du chartrier. 

« Le deuxième volume renfermeroil tout ce qui a rapport à 
l'église, les statuts, la juridiction spirituelle, le gouvernement 
intérieur de la maison, et tous autres objets relatifs. 

t Le troisième aurait pour objet l'enceinte de l'abbaye et la 
ville : droits honorifiques el utiles, justice temporelle, maisons, 
rentes, cens, etc. 



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I 



PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. M 

t IssyelVaugirard seuls pourraient former le quatrième volume. 

« Les suivants, au nombre de six ou huit, contiendraient loutles 
les autres seigneuries et villages par ordre alphabétique, en in- 
terrompant cet ordre toutes les fois que plusieurs villages 
seroienl contingus. 

t Le dernier volume seroit composé de tous les priorés réunis 
à la manse conventuelle. 

1 11 faudroit cinq ans environ pour rendre l'ouvrage complet. 

« Pour Thonoraire, il en coûleroit 15000 livres. J'en aurois de- 
mandé 18, mais j'évalue les services que je pourrois tirer de 
M Lamberleau et les ouvrages déjà commencés à 3000 livres. 

t Les archives de Lyon, qui n'étoientguèresplusconsidérables 
que celles de l'abbaye, m'ont rapporté 20000 livres, et celles de 
Saint-Quentin, qui n'auront que six ou sept volumes, coûteront 
au Chapitre 12000 livres. J'en ai les traités. 

« Par année (ou plutôt par mois, car mon année ne serait com- 
posée que de sept mois, étant engagé ailleurs pour quatre ou 
cinq mois), par mois donc, je demanderois 450 livres, ce qui 
forme 18 livres par jour en comptant vingt-cinq jours de travail 
par mois), pour moi et deux commis ou élèves, à mes frais. 
Mes journées sont régulièrement de huit heures au moins, cinq 
le malin et trois l'après-midy. Mes élèves sont accoutumés à ne 
point perdre un moment sous mes yeux. Par rapport à moi, il 
faudroit m'honorer d'une entière confiance. La vue des siècles 
passés me fait penser à l'avenir et cette idée éloigne la négli- 
gence et la cupidité : Non servientem ad oadum. 

« L'abbaye peut trouver son meilleur compte à ce détail (par 
mois), si les archives ne sont pas aussi considérables que je me 
le suis figuré; mais dans le cas contraire, elle gagneroil au for- 
fait près de 100 pistolles et je serois moins gêné. 

t Lorsque je me borne à si peu, dans une entreprise aussi con- 
sidérable, aussi pénible, et que j'espère pousser à sa perfection, 
comme le modèle existant à Paris de mes foibles talents, je 
pense à vous lesmoigner, Messieurs, la reconnoissance que je 
vous dois. Formé par le savant et le laborieux Dom Géroti, je 
rendrai à l'Ordre ce que j'en ai receu, heureux que Ton m'ad- 
mette à faire mes preuves sous les yeux de mes maîtres. » 



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48 MAURICE LEGOMTE. 

Une autre copie du même document, au folio 475 du ms. 
fr. 16879 de la Bibliothèque nationale, est suivie de la signature 
accompagnée des indications suivantes : 

Avocat, archiviste des églises de Saint-Martin de Tours, de 
Toul, de Lyon el de Saint-Quentin; des académies de Metz, 
Lyon et Rouen. 

Au folio 483, se trouve une aulre copie résumée t de la lettre 
de Le Moine, avec la mention des litres suivants : t Avocat de 
plusieurs célèbres églises de France et notamment de MM. les 
comtes de Lyon, des académies de Metz el de Rouen; » et des 
évaluations et estimations différentes au point de vue du temps 
et de l'honoraire. Le Moine, dans cette note, parle de six ans au 
moins pour rendre l'ouvrage complet (volumes el tables), c un 
v olume et six mois de plus ne formeront pas un moyen pour 
demander une augmentation; l'entrepreneur n'envisage que la 
gloire de réussir. • 

Pour l'honoraire, il réclame 25000 livres payables à raison 
de 4000 livres par an aux quartiers ordinaires et il estime à 
1800 livres par an les frais de bureau et le salaire de deux 
écrivains latinistes, 1200 livres, la nourriture el l'entretien de 
l'entrepreneur, soit 3000 livres de débours; de sorle qu'au 
bout de six ans d'une carrière pénible et peu commune, il ne 
restera que 6 à 7000 livres de profit net pour le talent. 

t Et si l'on ne comptoit sur le travail assidu et perpétuel de 
deux religieux au moins qui seront destinés à coopérer à l'exé- 
cution de celte entreprise, on auroit demandé un plus long 
espace de temps, et une somme plus considérable. > 

Nous avons vu que le premier volume d'extraits devait renfer- 
mer les bulles des papes, chartes des archevêques, diplômes des 
empereurs et patentes des rois. 

Voici un type, proposé par Le Moine, d'un extrait et d'une 
analyse d'acte de cette catégorie 2 . 



1. Non publiée par M. Omont. 

2. Bibl. nat., ms. fr. 16859, fol. 485. Non publié par M. Omont. 



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PIERRE- CAMILLE LE MOINE KT SON FILS. 49 

N° i. 
Le 6 décembre 558. 

Fondation de l'abbaye. — Diplôme de Childebert I er , roi de France, 
portant fondation d'une abbaye en l'honneur de sainte Croix (et de 
saint Vincent, dont il avait apporté les reliques d'Espagne), au lieu 
nommé alors Locotice du côté d'Issy, pourquoi il donne plusieurs biens 
pour l'entretien des religieux, entre autres : 

Le fief d'Issy, près la Seine, les moulins placés entre les portes de la 
ville et la rivière. 

Le domaine de la Seine et le droit de pêche. 

Les isles et autres appartenances dans toute l'étendue de la rivière 
depuis la petite rivière jusqu'au pont de Paris. 

L'Oratoire de Saint-Andéol (Saint-André des Arcs). 

« Childebertus Rex Francorum cœpi construere in urbe Parisiaca 
propemuros civitatis in terra quae aspicit ad fiscum Isyacensem in loco 
qui appellatur Locotitie, in honore sancti Vincentii martyris, cujus re- 
liquias de Spania apportavimus, etc. » 

Voyez les Gartulaires cotés A, fol. VI, D, fol. 1er, et F, fol. IX v°, etc. 

Joint deux copies vidimées en H7G et 4500 et une collationnée en 
1750, etc. 

N° 2. 



Le. 



Confinnation des donations. — Diplôme de. . . .qui confirme la 
fondation, etc. 

En un Mémoire « (daté de 1771), au sujet de Varrangement du 
chartrier de Saint Germain des Prés, un des plus considérables 
du royaume, Le Moine gémit de la confusion dans laquelle se 
trouvent les archives de l'abbaye. Elle « a sa source d'abord 
dans le plan même qui fut adopté au siècle dernier lorsqu'on 
travailla à ces archives. Les principes de diplomatique ne fai- 
soientque d'éclore. Un archiviste passoit pour très habile lors 
qu'il avoit sceu diviser les titres et papiers d'un chartrier en 
layettes relatives à chaque seigneurie, diviser les layettes en 
liasses et mettre chaque pièce sous sa cotte. Les objets restoient 
confondus : la justice n'étoit point distinguée de la police, la 

1. Bibl. nat., ms. fr. 16859,. fol. 487 (copie) et 488 (original). Texte publié 
par M. Omont, loc. cit., p. 57-58. 

JANVIER-AVRIL 1906. 4 



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SO MAURICE LECOMTE, » 

dixme du champart, le domaine fieffé du non fieffé ; el on ne 
metloit les étiquettes que sur des feuilles volantes qui ne ser- 
voient guère que la première fois. ^ 

t Une autre source du dérangement du chartrier est la succes- 
sion des seigneurs abbés. Leurs officiers agissans d'autorité 
n'ont voulu se subordonner à aucune loy : ils ont pris les titres 
dont ils ont cru avoir besoin sans vouloir donner de récépissés ; 
el quand ils les ont rapportés, ils se sont peu embarrassés de les 
remettre à leur place, qu'il n'étoit pas d'ailleurs aisé de trouver. 

t Les religieux de l'abbaye ont essayé plusieurs fois de remet- 
tre un certain ordre dans les archives : on y voit quelques par-^ 
lies qui sont travaillées avec soin et intelligence, mais les tra- 
vaux littéraires auxquels la congrégation les âppliquoit pour 
le bien général de l'Église el de l'Étal ne leur ont point permis 
d'embrasser toutes les parties et de conduire l'ouvrage à sa per- 
fection. 

t C'est sans doute une des opérations les plus urgentes et les 
plus essentielles aux biens de l'abbaye que de remettre en or- 
dre ses archives qui en assurent les droits. Sans cela, ils se per- 
dront les uns après les autres sans qu'on puisse les deffendre 
ni les revendiquer. 

t Les religieux ne refusent point de contribuer à la dépense 
qu'occasionnera cet ouvrage, comme ils contribuent à toutes les 
charges de l'abbaye, c'est-à-dire pour un tiers, soit en fournis- 
sant quelques religieux qui travailleroient avec l'archiviste qui 
seroit nommé, soit en contribuant des deniers dans la propor- 
tion de droit. » 

A la même époque (1771), une lettre de recommandation i en 
faveur de Le Moine fut envoyée à l'abbé de Saint-Germain, duc 
de la Vrillière. Elle renferme, relativement à l'état de déran- 
gement et de confusion du chartrier, quelques-unes des obser- 
vations du Mémoire de 1771 publié ci-dessus, et elle émane du 
prieur et des religieux mêmes de l'abbaye. C'est apparemment à 
Le Moine qu'est due la rédaction d'une partie de cette lettre. 

1. Bibl. nat., ms fr. 16859, p. 485-497, brouillon. Publiée par M. Omont, loc 
cit., p. 62-63. 



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PIERRE CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 51 

On y lit notamment : 

« Une personne qui, depuis plusieurs années, n'est occupée 
que de l'arrangement des chartriers, un savant qui a fait im- 
primer sur cette matière un ouvrage sous le titre de Diploma- 
tique pratique, qui a été applaudi généralement; le Restaura- 
teur des archives des Églises de Lion, de Tours, de Toul, de 
Saint-Quentin en Vermandois : M. Le Moine enfin vient de s'offrir 
pour rendre les mêmes services à l'abbaye de Saint-Germain des 
Prés. 

« Si la qualité de Ministre du Souverain dans la partie ecclésias- 
tique et notamment dans celle qui concerne les œconomats, 
dont Votre Grandeur est revêtue, nous impose laloy de ne pou- 
voir délibérer sur le plan de M. Le Moine que nous avons l'hon- 
neur de lui présenter qu'autant qu'elle aura bien voulu y jeter un 
coup d'œil favorable, les bontés dont elle a bien voulu honorer 
cette communauté en plusieurs circonstances lui donnent la con- 
fiance que Sa Grandeur voudra bien concourir à 1'exéculion d'un 
travail nécessaire absolument. 

« Oui, Monseigneur, ce travail est de la dernière nécessité, 
plus encore, nous osons ledire, pour la manse abbatiale que pour 
la manse conventuelle, par la raison que la première jouit 
presque de tous les droits honorifiques et lucratifsdans l'étendue 
du faubourg de Saint-Germain et que depuis Tordre établi dans 
le charlrier en 1670 ou 1680, cette partie considérable de la ville 
de Paris a changé de face plusieurs fois. Nous pourrions en 
ajouter une autre, qui est aussi vraie : aucun titre depuis cette 
époque n'a été inventorié. » 

L'intention du chapitre de faire opérer un classement des 
archives avait sans doute été ébruitée, car la proposition de 
Le Moine ne fut pas isolée. Voici une demande analogue 
émanant d'un professionnel du même genre *. 

t Le sieur Bordier, avocat en Parlement, et ayant travaillé 
dans la Pratique avec succès pendant plus de douze années, 
dont cinq en qualité de maître clerc de notaire dans les meilleures 
études de Paris, a l'honneur d'offrir ses talents et ses services à 

1. Bibl. nat., ms. fr. 16859, fol. 499. Pièce non publiée par M. Omont. 



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52 



MAURICE LECOMTE. 



MM. de l'abbaye Saint-Germain des Prés, pour le travail qu'ils 
se proposent de faire faire à leur chartrier. Le sieur Bordier se 
flatte d'être en état, au moïen du travail qu'il annonce avoir ci- 
devant fait, d'arranger, inventorier, dépouiller, extraire, tra- 
duire et déchiffrer toutes sortes de titres et pièces, tant an- 
ciennes que nouvelles, même les plus embrouillées, et de 
donner à cet égard, à ces messieurs, la satisfaction la plus 
complète. D'ailleurs, comme le sieur Bordier s'est toujours fait 
une loy d'envisager pour principal but de ses travaux l'estime 
et les louanges de ceux qui veulent bien Temploïer, et de se res- 
traindre à un gain modique et honnête, il espère par là, en cas 
de concurrence et à mérite égal, emporter le suffrage de ces mes- 
sieurs, à l'équité desquels il se fera un devoir s'en rapporter. » 

(11 demeure chez son frère, intendant du marquis de Néelle, 
porte et boulevard Saint-Honoré.) 

Le Moine, à l'appui de sa proposition, présenta une « Noie 
sur le classement des archives de l'abbaye de Saint-Germain 
des Très • 1 : 

Les motifs qui doivent engager à faire procéder à l'arrange- 
ment des archives de l'abbaye de Saint-Germain des Prés se 
réduisent à trois, qui en font sentir toute l'importance et l'uti- 
lité. 

1° L'histoire. Ces archives conservent les plus anciens dépôts 
de la nation ; l'abbaye, fondée sous la première race de nos rois, 
a des actes de la plus haute antiquité. Leur arrangement jet- 
tera les plus grandes lumières sur les bienfaits de nos rois, sur 
les droits de la couronne, sur l'état et la condition des per- 
sonnes, sur la nature des propriétés, sur les accroissements de 
la capitale, enfin sur la diplomatique. 

Une suite ordonnée des titres depuis l'an 558 sera une ins- 
truction plus lumineuse que les monuments qui servent de 
preuves dans les histoires; une continuité de titres depuis cet 
âge doit répandre plus de clarté que les conjectures incertaines 
des historiens. La nécessité d'allier la science du droit civil et 

1. Bibi. nat., ms. fr. 16859, p. 491-494, minute. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 53 

public avec la recherche des propriétés de ce monastère jusqu a 
nos jours sera peut-être un nouveau flambeau pour l'his- 
toire. 

C'est d'ailleurs entrer dans les sages vues du gouvernemen L 
que de mettre de l'ordre dans ces précieux restes de nos ayeux, 
on croit pouvoir avancer même que c'est exécuter les intentions 
du roi qui dépense de grandes sommes pour former des collet 
lions précieuses pour l'instruction de ses successeurs et de ses 
sujets. 

2° L'avantage. — L'ordre et l'arrangement des archives don- 
nera des connoissances utiles sur la nature des droits et des 
biens de l'abbaye. Ces actes, soigneusement conservés, étant 
réunis en un seul corps d'ouvrage, feront naître de nouveaux 
résultats sur la nature des biens, sur leur vraye valeur, sur leur 
consistance. Un seul coup d'œil apprendra dans un instant 
quelles sont les améliorations à faire et les augmentations a 
espérer sur ces mêmes biens. On connaîtra ce que l'abbaye peut 
rapporter de revenu annuel. Le devoir de tout propriétaire est 
d ? être instruit des biens dont il a la jouissance. C'est ce qu'on 
se propose dans le projet qu'on présente aujourd'hui, dont les 
avantages sont certainement démontrés. 

3° La nécessité. — Le désordre et la confusion qui régnent 
dans de grandes archives est un motif plus que suffisant pour 
déterminer un nouvel arrangement. A ce motif, un autre plus 
pressant encore vient à l'appui : c'est l'obligation de se confor- 
mer aux ordonnances que le roi vient de publier pour l'abbrê- 
viation des procès. La promptitude qu'elle exige peut, pour 
présenter les causes tant en demandant qu'en deffendant, mettre 
tous les propriétaires dans l'obligation rigoureuse de connoit i 
sur le champ les droits et la justice de leurs actions. Comment 
pouvoir exécuter ce qu'elle prescrit, si l'ordre ne se trouve pas 
dans le titre? Autrefois, la lenteur des procédures donnoit un 
délai suffisant pour chercher, dans le chaos de ses archives, les 
moyens d'éviter la perte de ses biens; aujourd'hui, il faut que 
l'activité que le roi a mise dans l'administration de sa justice soi t 
imitée par tous les ordres de la nation. 

C'est la réunion de ces motifs qui concourent à opérer promp- 



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54- MAURICE LECOMTE. 

tement l'arrangement des archives de Saint-Germain des Prés. 
Le conseil des Économats jugera combien ils sont utiles et com- 
bien Us sont pressans. 

La méthode qu'il faut tenir dans l'arrangement des archives 
de l'abbaye doit se considérer sous plusieurs points de vue. 

Les biens de ce monastère sont partagés en deux parties : la 
manse abbatialle et la manse claustrale. L'Économat est en pos- 
session de la première, les religieux de la seconde; tous deux 
ensemble doivent concourir à frais communs pour son exécu- 
tion, chacun au prorata de leur jouissance. La manse abbatialle 
a plus des deux tiers; les religieux ont le reste. Il est donc 
juste que l'une et l'autre manse contribue, en proportion de sa 
jouissance, pour établir la nature de chaque espèce de contribu- 
tion et pour accellérer la fin de cet ouvrage. On croit que huit 
personnes suffiront pour y parvenir en peu de tems. Nous 
allons dresser les articles qu'il est important d'observer : 

1° Il y aura deux commissaires de l'arrangement des archives, 
l'un nommé et choisi par l'économat, et l'autre parle prieur de 
Saint-Germain. Ces deux commissaires dresseront les plans 
d'arrangement et auront l'inspection de tout l'ouvrage. Us 
veilleront tant à sa prompte exécution qu'à l'exactitude des per- 
sonnes cy-après nommées. Enfin, de commun accord, ils feront 
la distribution et la séparation des droits respectifs, et, avant 
que declorre l'inventaire qui en auroit été dressé, ils en feront 
un rapport tant à l'économat qu'au prieur (et religieux) * de 
Saint-Germain des Prés. 

2° Il y aura deux archivistes à la tête des bureaux, chargés de 
diriger les commis dans les extraits, qui seront nommés l'un 
par l'économat et l'autre par le prieur, lesquels travailleront 
continuellement sous l'inspection des commissaires et leur ren- 
dront compte, tant de leur ouvrage que des titres cottés et pa- 
rafés qu'on leur aura mis entre les mains. 

3° Il y aura trois commis, choisis par l'archiviste des écono- 
mats, lesquels auront été présentés au commissaire pour juger 
de leur intelligence et capacité, lesquels se conformeront aux 

1. Ces deux mots ont été rayés. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 

règlemens que feront lesdits deux commissaires, conform 
aux dispositions de l'article 1 er . 

4° Le prieur de Saint-Germain donnera un jeune rel 
pour tenir lieu de commis à l'archiviste claustral, qui se < 
mera aussi aux règlemens. 

5° Les deux commissaires et les deux archivistes s'ass 
ront tous les quinze jours pour statuer sur la bonne co 
et la méthode de l'ouvrage, lesquels tiendront un registn 
d'eux, et seront les archivistes religieux et commis, te 
s'y conformer en suivant chacun la distribution qui leu 
été confiée parles commissaires. 

6° Les commissaires rapporteront, tant à l'économat 
prieur claustral, tout ce qui sera exécuté. 

7° L'état des personnes employées seront : 

1° Le commissaire de l'économat ; 
2° Le commissaire du prieur; 
3° L'archiviste de l'économat; 
4° 1 er commis, 

2° commis, 

3 e commis; 

5° L'archiviste de l'abbaye, son religieux commis. 

8° Les honoraires annuels seront : 

1° Au commissaire de l'économat, une gratification 1 
l'ouvrage sera fini, jugée par le mérite de ses soins et la \ 
titude de l'ouvrage; 

2° A l'archiviste des économats 

i w commis 

2* commis 

3 e commis 

Contribution aux frais de bureau 

Total pour l'économat. .... 

Les religieux fourniront : 
1° Un commissaire; 
2° Un archiviste; 

Un religieux commis ; 



56 



MAURICE LEGOMTE. 



le bureau, le bois, la chandelle pour tous pendant l'hiver, el les 
frais de bureau des religieux. 

9° Les commissaires feront des règlemens particuliers pour 
fixer le travail et les heures d'entrées et sorties des bureaux, 
afin qu'il n'y ait point de lenteur dans cet ouvrage; et pour 
obliger davantage l'archiviste des économats à finir prompte- 
ment, il aura pour sa récompense la somme de 1000 livres par 
an de gratification qui lui seront payées à la fin de tout l'ou- 
vrage, après avoir l'inventaire signé des commissaires, de l'ar- 
chiviste de l'abbaye et de lui. 

L'impossibilité déjuger du temps que durera ce travail doit 
être mise au premier rapport que les commissaires feront de la 
quantité de titres qui sont dans les archives, ceux qu'ils feront 
rapporter, à quoi même ils seront autorisés On estime que ce 
travail pourra durer trois ans. 

Le 23 septembre 1771 t, Le Moine écrit de Meaux, à dom Pa- 
tert, bibliothécaire de Saint-Germain des Prés, et le prie de faire 
copier et signer par un écrivain secret son Mémoire au sujet de 
l'arrangement du chartrier, et aussi sans doute de rectifier 
en quelques endroits son Plan pour l'arrangement. Le Moine, 
se ravisant, veut demander 25000 livres pour le prix total du 
travail au lieu de 20000, se réservant la faculté de réduire en fa- 
veur de la inanse conventuelle, s'il y a lieu ; et six ans pour la 
confection des dix volumes environ d'inventaire avec les tables. 

Dom Patert préféra sans doute que Le Moine fit lui-même les 
corrections, car, le 2 octobre, de la même abbaye meldoise, il 
retournait au prieur son Plan avec les changements que dom 
Patert avait jugés convenables suivant les circonstances. 11 se 
montrait en outre dans la ferme résolution de tenir sa parole 
sur l'exécution de l'entreprise, « c'est-à-dire d'en faire un ou- 
vrage d'honneur et en homme de lettres. Je rassemblerai toutes 
mes forces et mes faibles talens pour mériter l'honneur des suf- 
frages de tout votre ordre, le plus éclairé de ceux de France. 
Je joins une lettre circulaire de M. de Meaux à ses curés qui 

1. Bibl. nat., ms. fr. 16859, p. 505. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 57 

forme un certificat en ma faveur; comme je n'en demande ja- 
mais, cette lettre peut se joindre au mémoireet même mon traité 
avec MM. les comtes de Lyon si D. Patert le juge à propos. » 

Le post-scriplum de la même lettre est daté du 30 octobre, à 
Meaux,et adressé à dom Paterl. Le Moine est encore tout heureux 
de l'honneur que lui a fait la veille l'évèque de Meaux de le 
retenir à dîner après acceptation de son inventaire des archives 
de l'évèché. 

Il ressort du post-scriptum que, outre tout traité officiel que 
Le Moine passerait avec l'abbé et les religieux de Saint-Germain 
des Prés pour le classement des archives de l'abbaye, certaines 
conventions tacites avaient été passées entre lui et le prieur et 
dom Patert. 

« Je pense, avec monsieur votre respectable prieur, que 
demander trop, serrer trop l'anguille, c'est risquer de tout 
échapper. 

t Si je ne demande que 4000 livres par an, c'est d'après notre 
convention tacite que vous m'accorderez tous les ans quatre 
mois pour gagner environ 9000 livres et satisfaire mes pratiques 
des environs de Paris «.M. Vigoureux connoit bien ce métier, 
puisqu'il a la bonté de m'a ver tir que je perdrois sur le marché 
en travaillant douze mois. 

t Si jeremplissois en entier Tannée, moi quatrième, je suis cer- 
tain de finir en quatre ans et demi : ainsi tout revient au même et 
je ne changerai rien dans mon mémoire jusqu'à vos nouvelles 
observations. » 

On sait que Le Moine et Bordier ne réussirent pas dans leurs 
tentatives. 

Les documents ci-dessus ont cependant un réel intérêt ; ils 
nous renseignent sur l'état des archives de Saint-Germain des 
Prés vers 1770 et sur le -mode de travail de ces classificateurs 
d'archives, parfois hommes laborieux et savants ainsi qu'était Le 
Moine. 

Le classement des archives de l'abbaye et la confection d'un 

1. « Môn année ne serait composée que de sept mois, étant engagé ailleurs 
pour quatre on cinq mois ». Bibl. nat n ms. fr. 16859, p. 482. 



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58 MAURICE LECOMTE. 

inventaire étaient des opérations assurément coûteuses. Aussi le 
chapitre usait-il de tous moyens licites en son pouvoir pour atti- 
rer sur ses archives l'intérêt et la faveur de personnages puis- 
sants et riches, en provoquant chez eux le désir de satisfaire 
l amour-propre ou la vanité. Le billet suivant pourrait en témoi- 
gner : 

« Note pour eslre remise à Madame la Marquise de, etc. * 
[1771]. 

t Les prieur et religieux de l'abbaye de Saint-Germain, per- 
suadés que dans le riche déposl de leurs archives il se trouve 
des actes concernant la maison de l'Espinasse, se feroient un 
vrai plaisir de les donner en communication à Madame la Mar- 
quise si elle vouloit bien avoir la complaisance d'appuyer leur 
demande auprès du Ministre pour parvenir à l'exécution du pro- 
jet qu'ils ont déjà eu l'honneur de lui présenter sur l'arran- 
gement de leur chartrier qui, depuis plusieurs siècles, est dans 
le plus mauvais ordre. Il leur seroit impossible de procurer 
à Madame les nouveaux éclaircissemens qui pourroient s'y ren- 
contrer sur un objet qui doit l'interresser très particulièrement, 
si elle ne daignoit les aider de ses bons offices, pour accélérer le 
succès d'un travail aussi utile et désiré depuis tant d'années. » 

Celle note fut soumise à Le Moine, qui dut être prié de la 
signer. Mais il n'y donna point son agrément, et, le 3 octobre 1771 , 
il écrivit à dom Patert, bibliothécaire de l'abbaye : « Pour dresser 
la lettre à M m * la Marquise, je ne puis m'y résoudre ; l'amour- 
propre m'en dicteroit plus qu'il n'en est, ou la modestie me ren- 
droit trop laconique ; ainsi je vous prie, Monsieur, de vous en 
charger 2 . » 

IX. — Le Moine en Brie. Meaux, Chambrefontaine, Fare- 
moutiers, 1771. — Quelques fôoditftes en Brie à la même 
époque. 

Les archives de Seine-et-Marne conservent, sous les cotes 6. 40 
à 44, un inventaire général en cinq volumes des archives de 

1. Bibl. nat, ma. fr. 16859, fol. 501. 

2. Bibl. nat., ms. fr. 16859, fol. 510. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 59 

l'église cathédrale de Meaux, composé et rédigé par messire 
Ponthieu, chanoine, dépulé à cel effet suivant décision capitu- 
laire du 26 octobre 1740. 

Cet inventaire était jadis utilisé jusqu'au jour où, une tren- 
taine d'années plus tard, on jugea nécessaire un nouveau classe- 
ment des archives de l'évêché et de la cathédrale et l'établisse- 
ment d'un nouvel inventaire. Il résulte d'une note manuscrite 
au bas de l'imprimé inséré à la page 503 du ms. fr. 16859 de la 
Bibliothèque nationale, que « les archives del'évèché de Meaux 
ont été arrangées par M. Le Moine, auteur de la Diplomatique 
pratique et finies en septembre 1771. » 

C'est à la demande et par ordre de Mgr Jean-Louis Marlhonie 
de Caussade que Pierre-Camille Le Moine, avocat en parlement, 
fit la totalité du travail et rédigea un inventaire des titres et 
chartes de l'évêché de Meaux, daté de 1771, in-folio conservé 
dans la bibliothèque de l'évêché. Une partie — la plupart — des 
titres inventoriés est conservée aux archives de Seine-et-Marne; 
une autre partie est aux archives hospitalières de Meaux, no- 
tamment les pièces relatives au grand séminaire de cette ville. 

Préalablement à la rédaction de son inventaire, Le Moine 
écrivit une lettre qui fut imprimée et publiée avec la signature 
de Tévèque. C'est une lettre adressée à tous les curés et digni- 
taires ecclésiastiques du diocèse, concernant le classement des 
archives. Elle est intéressante et j'en donne le texte complet 
d'après l'exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale, ms. 
fr. 16859, fol. 50&(in-4 sans nom d'imprimeur). 

À Meaux, ce 9 septembre i77i 

Je crois devoir vous prévenir, Monsieur, que depuis quelque 
temps je fais travailler à mettre en ordre les archives de l'évê- 
ché, et que dans le dépouillement des anciens titres qui étaient 
dans la plus grande confusion, on en a découvert un nombre 
assez considérable qui intéresse différentes paroisses du dio- 
cèse; ce qui prouve qu'anciennement on était dans l'usage de 
déposer les papiers qui avoient rapport à certaines affaires dans 
les archives, comme dans un endroit public et où l'on étoit sûr 
de les trouver au besoin. Vous savez d'ailleurs, Monsieur, qu'à 



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60 MAURICE LECOMTE. 

la mort d'un curé, les personnes qui ont quelque inlérèl à sa 
succession s'emparent promptement de tous les papiers, sans 
distinguer ceux qui peuvent leur être utiles, d'avec ceux qui 
regardent les biens de la cure, de la Fabrique ou autres. Il seroit 
donc intéressant que Messieurs les curés, qui doivent être ani- 
més d'un véritable zèle et du désir de conserver les biens qui 
composent le patrimoine de leurs bénéfices, voulussent se dé- 
terminer à déposer dans les nouvelles archives les titres dont je 
viens de parler : ils y seroienl placés avec ordre, conservés soi- 
gneusement, et on les trouveroit plus facilement pour en faire 
l'usage auquel ils doivent être destinés. 

Si vos affaires vous attiroient à Meaux, il vous sera facile de 
vous convaincre de la manière dont les archives sont actuelle- 
ment arrangées ; vous verrez Tordre qu'on y a mis en divisant 
tout le diocèse : 

1° En deux parties, dont l'une est renfermée sous le titre 
d'Archidiaconné de France, et l'autre d'Archidiaconné de Rome. 

2° Les cinq doyennés de chaque archidiaconné y ont des places 
distinctes. 

3° Chaque paroisse a sa case marquée et toutes les pièces se 
trouvent dans un endroit assez spatieux pour être facilement 
contenu et renfermé dans des armoires sûres et à l'abri de l'hu- 
midité. 11 y a de plus un catalogue général et bien écrit, au 
moyen duquel on trouve dans le moment, non seulement l'ar- 
moire qui contient les papiers d'une telle paroisse, mais encore 
la caze particulière où ils sont placés, l'énumération et le précis 
de chaque pièce. 

Je désire fort que ce petit détail puisse vous déterminer à se- 
conder mes vues, et je me le persuade d'autant plus facilement 
qu'elles n'ont pour objet qu'un bien dont vous appercevrez 
comme moi les suites qu'il peut avoir. Vous pourrez m'adresser 
directement à l'évèché les pièces dont je vous parle, ou à 
Messieurs les grands vicaires. 

J'ai l'honneur d'être très parfaitement, Monsieur, votre très 
humble et très obéissant serviteur. 

[Signé] f JEAN-LOUIS, évêque de Meaux. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 01 

Le 3 octobre 1771, Le Moine, alors occupé au classement et 
à l'inventaire des archives de l'abbaye meldoise de Chambre- 
fontaine, vint de cette maison à Meaux pour présenter à l'évèque 
et faire accepter par lui son travail de classification et d'inven- 
taire des archives du chapitre et de l'évèché. L'évèque et son 
entourage se montrèrent satisfaits de cet ouvrage et l'archiviste 
fut retenu à diner à la table épiscopale. Le lendemain, il était 
heureux d'en faire part à Dom Patert, bibliothécaire de Saint- 
Germain des Prés *. 

En une lettre adressée de Meaux le 23 septembre 1771, par 
Le Moine à Dom Patert, t très digne Religieux Bibliolhéquaire à 
l'abbaye de Saint-Germain des Prés * », l'archiviste regrette 
que l'obligation de passer un mois à l'abbaye de Chambn fon- 
taine pour le rangement des archives, « cette layette », écrit-il, 
l'empêche de se rendre immédiatement à Paris où l'appelle 
Dom Patert. Il est obligé de différer jusqu'au 5 ou 6 octobre, 
parce qu'il doit se trouvera Meaux lors du passage de l'évèque, 
le 3, pour faire recevoir son ouvrage (inventaire des archives de 
l'évèché) et recevoir, avec son dernier paiement, une lettre pour 
l'archevêque de Pàris. 

Un de ses commis était déjà , d'ailleurs, à Chambrefontaine, 
depuis le 15 septembre environ, et l'autre devait le suivre in- 
cessamment. Le Moine pensait les rejoindre avec son fils ainé, 
qu'il élevait dans la même partie. 

Le 2 octobre, Le Moine était encore dans la petite abbaye 
meldoise d'où il écrivait à cette date à Dom Patert, relativement 
aux archives de Saint-Germain des Prés 3. 

Les titres de l'abbaye de Chambrefontaine sont aux archives 
de Seine-et-Marne (H. 45-50). 11 en existe un inventaire (H. 50) 
fait en 1727, mais informe. Je ne connais pas l'inventaire que fit 
probablement Le Moine après son classement. 

Du séjour qu'il fit en cette abbaye, l'archiviste put distraire 
quatre jours (4-7 octobre 1771) qu'il passa à l'abbaye meldoise 
de Faremoutiers. 

1. Bibl. nat., ms. fr. 16859, p. 506. 

2. Bibl. nat., ms. fr. 16859, p. 505-508. 

3. Bibl. nat., ms. fr. 16859. p. 509. 



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62 MAURICE LRCOMTE. 

11 y entreprit le classement des archives actuellement conser- 
vées aux archives de Seine-et-Marne, H. 445 et H. 449-49t, et ses 
employés écrivirent en trois volumes in-folio de 271-283-250 
feuillets l'inventaire des chartes, titres et papiers de l'abbaye de 
Faremoutiers (H. 446-448). 

11 y consigna diverses observations critiques et notamment, au 
sujet d'un des plus anciens documents relatifs à l'abbaye, quel- 
ques-unes que j'ai signalées dans une étude sur le Testament de 
sainte Fare, fondatrice et première abbesse de Faremoutiers 1 . 

Vers la même époque, d'autres personnes, féodisles ou no- 
taires, faisaient des inventaires en Brie pour des abbayes ou des 
collégiales importantes. C'est pour des travaux de ce genre que 
les chanoines de Saint-Martin de Ghampeaux occupèrent en 1769 
un feudiste, Mariée, qui dix ans plus tard publiait, à Paris, un 
Traité des archives (in-8 de 112 p.); que, en 1777, les religieux de 
l'abbaye de Saint-Père de Melun employèrent le notaire melunais 
Louis-Alphonse Sevenet, dont l'inventaire est aux archives dépar- 
tementales, H. 227, éruditdéjà connu par une édition annotée 
de la coutume de Melun; que, un peu plus tard, en 1786, les 
chanoines deChampeaux faisaient travailler Pascal Verdier; que, 
en 1788, Périn, écrivain à Meaux, dressait l'inventaire des litres 
du prieuré fonlevristede Fontaines-les-Nonnes. 

Le titre complet de l'ouvrage du feudiste Mariée est : Traité 
des archives, dans lequel on enseigne le moyen de faire revivre 
les anciennes écritures et la manière de procéder le plus sim- 
plement au Pouillé général, pour y donner ensuite un ordre 
simple, laconique et constant; lequel s'applique aussi aux biblio- 
thèques. 

Mariée se plaint qu'à ladaledesa publication (1779), personne 
n'ait pu donner les principes d'un ordre assez simple, qui permit 
de trouver à l'instant le titre utile. 

La Diplomatique pratique de Le Moine, publiée depuis près de 
quatorze années, lui paraissait donc insuffisante pour combler 
les desiderata. 



1. Bulletin de la conférence d'histoire du diocèse de Meaux, I, 1898, 
p. 321-338. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 63 

La critique de Tusage d'enliasser les titres et, par conséquent, 
de les abîmer par le tiret et le poinçon, ne s'adresse apparem- 
ment pas à Le Moine, qui recommande l'emploi de boîtes ou 
layettes. 

Ce que Mariée vit de mieux raisonné, c'est l'usage d'assembler 
en volumes reliés les litres développés dans toute leur étendue 
et sans aucun pli. Mais il présente des inconvénients, comme la 
nécessité de transporter tout un volume, s'il y a lieu de produire 
une pièce en justice. 

Un tableau permet d'embrasser d'un coup d'œil les divisions 
que prônait Mariée pour le classement d'un chartrier. Ce tableau, 
donné par lui-même, indique la manière dont il a classé les ar- 
chives du chapitre de Champeaux en Brie, il adopte sept classes 
partagées en divisions: 1. Institution et fondation; 1. du chef du 
chapitre ; 2. des prébendiers. 

IL Église: 1. Construction et réparations; 2. Institution de 
M. le grand chantre; 3. Legs et fondations; 4 Reliques et trésor 
(Nota: les procès-verbaux sont ordinairement renfermés dans les 
châsses); 5. Ornemens; 6. Office; 7. Officiers et musique; 
8. Cloches ; 9. Nécrologe. 

III. Seigneurie, suzeraineté et domination du seigneur, ses 
droits, privilèges, immunités et prérogatives. Droits, i. Honori- 
fiques de patronage et curé primitif; 2. De gros décimateurs et 
dixmes; 3. De nomination des bénéfices; 4. Cens, rentes, lods 
et ventes; 5. De committimus ; 6. De grand voyer ; 7. D'exemp- 
tions ; 8. Des servitudes exigibles. 

IV. Institution de haute, moyenne, basse justice et jurisdiction. 

1. Chef de la justice ; 2. Nature du siège ; 3. Greffe civil; 4. Mi- 
nutedudit; 5. Greffe criminel; 6. Minute dudit; 7.Tabellionnage ; 
8. Minute dudit. 

V. Terrier de la seigneurie ; 1 . Fiefs, foi et hommage ; 

2. Ville principale de ladite ; 3. Territoire d'icelle; 4. Villes et vil 
lages faisant le circuit dè la seigneurie. 

VI. Affaires propres du seigneur ou chapitre, avec: 1. La 
chambre des comptes; 2. Tel chapitre ou ville; 3. Lui-même ; 
4. La communauté ou chapelains ; 5. Les fermiers d'amortis- 
sements. 



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64 MAURICE L ECOUTE. 

Pascal Verdier, archiviste et féodiste qui dressa V Inventaire 
général des titres du chapitre et communauté de l'église royale 
et collégiale de Champeaux, ne suivit pas rigoureusement le 
classement donné par Mariée en 1769 aux archives de cette église 
dont la partie existante est aux archives de Seine-et-Marne, 
G. 160-188. Trois volumes d'inventaires par Verdier sont aux cotes 
G. 156-158 et un quatrième registre d'inventaire a été écrit vers 
1640. Cependant le classement de Mariée ne fut pas bouleversé. 

On peut noter que les soldats des princes de Condéet de Conti 
brisèrent la porte du trésor où étaient déposés les titres et pa- 
piers, en jetèrent une grande partie dans un puits d'où on les 
retira pourris et une grande partie dans les rues du bourg. La 
Révolution ne fit guère plus de dommage. 

X. - Le Moine en Picardie. Saint-Quentin, 1772-1774; 
Amiens, Oorbie, 1777-1781. 

Un c Inventaire général de tous les litres et papiers de l'Église 
royale de Sainl-Quenlin en Vermandois, rédigé selon Tordre 
alphabétique, par Charles Nicolas Gobinet, chanoine de ladite 
église », et un double du même inventaire, relié en veau, aux 
armes de la ville de Saint-Quentin, et tous deux rédigés et 
écrits en 1684, sont aux archives de l'Aisne, G. 780-781, in folio 
de 565 et 233 feuillets, papier. 

Un c Répertoire, par ordre alphabétique de situation, des re- 
connaissances des cens et censives dus au chapitre de Saint- 
Quentin, selon les actes passés devant le bailli du chapitre ou 
les notaires, faisant suite à l'inventaire précédent et lui servant 
de complément », est aux mêmes archives, G. 782, in-folio de 
142 feuillets, papier. C'étaient, avant le travail de Le Moine, les 
seuls inventaires et répertoires à la disposition dçs chanoines, 
pour les recherches dans leurs importantes archives, dont le 
résidu est conservé aux archives de l'Aisne, sous les cotes 
G. 807-977. 

C'est probablement de cet inventaire qu'il s'agissait, lorsque 
les chanoines déclarèrent, le 6 novembre 1744, qu'ils n'avaient 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 65 

aucune connaissance de ce qu'était devenu l'inventaire des 
titres du chapitre *. 

Le 5 juillet 1770, le chapitre eut connaissance d'une offre 
faite par Le Moine de classer les archives du chapitre, alors 
sous la garde de Lambert, depuis le 7 mai 1770. Il avait succédé 
en celte qualité d'archiviste à Caullier, à qui le chapitre avait 
adjoint, le 7 novembre 1768, Loire de Berne, aux gages annuels 
de 300 livres. 

Le bibliothécaire du chapitre était alors depuis plusieurs an- 
nées M. de La Bretonnière, chanoine 

Connaissance prise de l'offre de Le Moine, le chapitre décida, 
séance tenante, qu'il s'entendrait avec M. de Peitavy, chanoine 
alors à Paris, qui ferait son rapport. Celui-ci écrivit le 10 juillet, 
à l'occasion de Tordre à mettre dans les archives de l'église de 
Saint-Quentin, et de l'entrevue qu'il avait eue avec Le Moine, 
secrétaire-archiviste. Us avaient convenu que ce dernier se 
transporterait à Saint-Quentin pour examiner l'état des lieux 
disposés à recevoir les archives, et l'état actuel de celles-ci, 
ainsi que les anciens registres et inventaires. La dépense ne 
dépasserait pas quatre louis. Le chapitre consentit à cette dé- 
marche de Le Moine, mais en présence de M. de Peitavy. 

Suivant un avis favorable du chapitre, l'archiviste parisien 
arriva le 25 juillet et trouva MM. Douville et de La Charasse, 
chanoine-secrétaire, désignés pour l'accompagner à la salle des 
archives. 

Le lendemain, Le Moine expliqua, devant le chapitre assem- 
blé, sa manière d'opérer pour mettre les archives en bon ordre, 
et tout d'abord pour en faire un arrangement sommaire, qui en 
permettrait un usage avantageux et une consultation commode 
et rapide pour les intérêts de l'église collégiale. 

Les deux chanoines Douville et de La Charasse reçurent pou- 
voir de débattre, arrêter et signer avec Le Moine les conditions 
d'un traité pour mettre les litres et papiers du trésor des ar- 
chives selon l'ordre et l'arrangement proposé par Le Moine. Ils 

1. Archives de l'Aisne, G. 815. 

2. Archives de l'Aisne, G. 818. 

JANVIER-AVRIL 1906. 5 



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66 MAURICE LECOMTK. 

pourraient lui allouer 720 livres, à titre d'honoraires, pour lui 
et un commis ou un clerc à sa charge personnelle, et mettre à 
sa disposition un copiste dont le chapitre ferait les frais avec 
les menues dépenses de bureau. 

On arrêta que les titres, papiers, registres, livres seraient mis 
dans des cartons ou layettes — système préconisé par Le Moine 
dans sa Diplomatique, — et l'on s'en rapporta aux fabriciens et 
maîtres de fabrique pour faire arranger les armoires du char- 
trier, d'un commun accord avec Le Moine. On avait à refaire 
aussi les boiseries du dépôt d'archives. 

Le traité fut communiqué et lu au chapitre le 30 juillet, et 
agréé par les chanoines, et Le Moine reçut 200 livres le 1 er août, 
150 le 21 août, et 150 le 12 octobre, • le tout à valoir sur le 
chiffre d'honoraires indiqué au traité, soit 30 louis, t Mais, vers 
cette dernière date, Le Moine, bien renseigné sur l'étendue de 
son travail et sur l'insuffisance de la somme allouée pour ses 
honoraires et les dépenses de deux jeunes clercs, obtint que 
l'allocation fût portée à 1200 livres, sur lesquelles il aurait à 
payer ses frais de bureau et une gratification de 48 livres aux 
deux clercs. 

Il faut observer que le traité de juillet 1770 ne comportait 
qu'un arrangement préliminaire des archives. 

Il était lerminé avant le 22 octobre, et l'inventaire fait à cette 
occasion par l'archiviste parisien fut écrit en une série de 
cahiers, que Le Moine déposa au chapitre et qui furent reliés 
en brochure par les soins du chanoine-archiviste Lambert. 

Le 22 octobre.. Le Moine représenta aux chanoines qu'il serait 
très avantageux pour leur compagnie et pour les intérêts de 
leur église que les archives fussent traitées en grand, dans la 
forme prescrite par sa Diplomatique dont ils possédaient deux 
exemplaires, l'un par souscription, l'autre en hommage d'auteur. 
Ils furent convaincus de l'utilité de ce travail pour la conserva- 
tion de leur trésor des archives et celle des droits et domaines 
appartenant à leur église, et nommèrent Crommelin, chanoine, 
procureur syndic, et les chanoines Peitavy, Douville, Lambert 
et de La Charasse pour traiter avec l'archiviste. Les commis- 
saires firent agréer, le 24 octobre 1770, le projet de traité rédigé 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 67 

par eux, dans lequel ils stipulaient un délai de six années et un 
prix de 11000 livres, payables à raison de 1400 livres pendant 
chacune des quatre premières années pour quatre mois de tra- 
vail, 1200 livres pour chacune des deux dernières années et le 
solde ou 3000 livres après la confection, la réception de l'ou- 
vrage. 

Et Ton commença quelques rangements de papiers. Le cha- 
noine-archiviste, gardien des clefs du trésor des archives, dis- 
tribua, aux chanoines de bonne volonté, des liasses de papiers 
étiquetées papiers inutiles, pour en faire le tri et l'examen et 
la distinction en vue de conserver ceux à tort jugés inutiles. 
Le dépôt en fut ensuite effectué dans l'ancien trésor des ar- 
chives, après leur examen également fait par Le Moine. 

Mais ce n'était qu'un travail préparatoire à l'inventaire géné- 
ral dont Le Moine devait faire un volume au moins en 1771. 

Ce volume ne fut pas fait et le traité faillit être rompu. 

En Tannée 1771, Le Moine s'occupait de classer les archives 
de Tévêché de Meaux, et il avait suspendu ce travail pour s'oc- 
cuper des démarches et pourparlers auprès du chapitre de 
Saint-Quentin. L'évèque de Meaux, désireux de voir l'achève- 
ment du travail chez lui, écrivit à ce chapitre qui consentit, le 
22 juin 1771, à lui céder l'archiviste, à condition que celui-ci 
serait de retour au printemps de 1772. En janvier de cette année, 
il n'était pas question de revenir et le chapitre s'impatientait. 
11 fit même connaître, le 10 janvier, à Le Moine sa volonté de le 
voir de retour en mai, pour faire au moins un volume in-folio de 
son inventaire raisonné qu'il s'était obligé de faire Tannée pré- 
cédente, ainsi que leur décision de rompre le traité fait avec 
lui s'il ne remplissait pas ses obligations K 

Devant une déclaration aussi nettement formulée, Le Moine 

1. Il y a lien de noter, pour l'histoire proprement dite des archives du 
chapitre, que la place d'archiviste, occupée par le chanoine Lambert, fut cons- 
tituée en charge par ordonnance capitulaire du 3 décembre 1770, et que, le 
17 du même mois, Le chapitre autorisa le fabricien et les maîtres de fabrique 
à faire fabriquer des portes pour les armoires des archives et poser un rideau 
à la fenêtre, pour garantir de l'ardeur du soleil (suivant une prescription de 
la Diplomatique pratique), et à faire transporter les cartons aussitôt que la 
salle serait disposée pour les recevoir. (Archives de l'Aisne, G 818.) 



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68 MAURICE LECOMTE. 

se hâta de revenir à Saint-Quentin et commença, à la fin de 
mai 1772, à travailler à la confection de l'inventaire raisonné, 
conformément au traité du 24 octobre. Il avait préalablement à 
faire une revue des papiers regardés comme inutiles, pour en 
extraire ceux qui seraient à conserver. 

Le chapitre nomma, le l or juin, MM. Crommelin major, de 
Peitavy, Martin et Crommelin minor, commissaires, avec M. Mi- 
chel, chanoine, procureur-syndic, pour vérifier le travail de 
Le Moine et les extraits des titres sur les originaux. 

Le Moine avait pour associé le sieur Nicolas. Les traités pas- 
sés entre eux pour les travaux d'inventaire n'empêchèrent pas 
des différends que Nicolas porta à la connaissance du Chapitre. 
Le Moine, paraît-il, n'était point ponctuel dans l'exécution de 
leurs conventions, et MM. de Peitavy et de La Charasse furent 
chargés de terminer à l'amiable les différends et de les préve- 
nir. Ce fut chose promptemenl faite, et, le 10 mars 1773, il fut 
arbitré que Le Moine aurait à payera son associé une indemnité 
de 400 livres, et que les anciennes conventions seraient annu- 
lées et de nouvelles établies. 

Le Moine travaillait très promptemenl depuis mai 1772. Deux 
ans après, le 5 mai 1774, il déposait sur le bureau du secrétaire 
du chapitre le septième volume d'inventaire des chartes. On 
jugera de l'importance de cette besogne par la liste que je don- 
nerai bientôt des volumes de l'inventaire, avec indication som- 
maire de chacun. Le chapitre délivra, le 3 août, un certificat 
d'exactitude à Le Moine. 

L'inventaire par Le Moine, désigné par M. Matton sous le titre 
d' « Inventaire analytique des archives du chapitre de Saint- 
Quentin, rédigé en 1775 •, est aux Archives de l'Aisne, sous les 
cotes G. 783-790, en huit registres in-folio, papier, de 315, 165, 
387, 426, 194, 327, 340, 286 feuillets. 

Il parut bientôt (28 octobre 1774) nécessaire à la compagnie 
des chanoines, pour la conservation des grands inventaires des 
titres de son église et pour la plus grande commodité des offi- 
ciers, de les faire copier en autant de volumes in4, et le procu- 
reur-syndic passa un marché avec le sieur Serin ou Serain pour 
exécuter les copies. Il ne lui serait délivré que cahier à cahier; 



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I 

i 

I 



PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 69 

le travail se ferait dans la salle des bureaux du chapitre, sous 
l'inspection du procureur-syndic et de l'archiviste; il recevrait 
60 livres pour la copie de chacun des grands inventaires ; on 
lui fournirait le papier, et la copie serait faite en même carac- 
tère d'écriture que les volumes copiés. 

Le travail commença aussitôt et Serain mit, le 20 juillet 1776, 
sur le bureau du secrétaire du chapitre, la copie du quatrième 
volume, et reçut de M de Bournonville la somme de 90 livres 
pour ses honoraires. 

Sans doute il ne continua pas le travail, puisque nous voyons 
le sieur Leroux terminer, en octobre 1777, la copie d'un autre 
volume et recevoir de M. de Bournonville, pour ses honoraires, 
la somme de 80 livres K 

Le travail de Serain, désigné par M. Matton comme « Inven- 
taire analytique, rédigé en 1776 », est aux Archives de l'Aisne 
sous les cotes G. 791-805, en quinze registres in-4, papier, de 
292, 250, 300, 282, 254, 258, 323, 292, 325, 243, 316, 259, 184, 
226, 428, copie faite par Serain. 

Sous la cote G. 806 est un registre in-4 de 84 feuillets, pa- 
pier, contenant le répertoire sommaire des précédents inven- 
taires. 

LE MOINE A AMIENS 

i 

11 y rédigea Y Inventaire des chartes de V église d Amiens, con- 
cernant le spirituel: bulles, transactions avec les évêques, sta- 
tuts, cérémonies, juridiction, commissariat, dignités, chanoines, 
chapelains, vicaires, fondations, fabrique, etc. Fait par Pierre- 
Camille Le Moine, de Paris, avocat en Parlement, archiviste de 
plusieurs églises de France, membre des académies de Rouen 
et de Metz, auteur du traité de Diplomatique pratique in-4. 
MDCCLXXV11. 6 vol. in-fol. 

LE MOINE A CORB1E 

Il dressa 1' « Inventaire des chartes et titres de V abbaye royalle 
de Saint-Pierre de Corbie, concernant la ville; spirituel et tem- 

1. Archives de l'Aisne, G. 820. 



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70 MAURICE LBCOMTE. 

porel ; droits honorifiques el utiles, fait par M e Pierre-Câ mille 
Le Moine, de Paris, avocat en Parlement, archiviste, membre 
des académies de Rouen, Metz et Châlons i (1778-1781). 

Au commencement de cet inventaire, qui est en six volumes 
in-folio, Le Moine explique comment il débrouilla l'immense 
charlrier de Corbie et classa les archives. 11 y suivit les mêmes 
règles que pour l'arrangement des archives du chapitre d'A- 
miens, Saint-Médard de Soissons, Saint-Remi de Reims. 

Les archives de Corbie étaient encore, au xvn* siècle, conser- 
vées dans trois grandes armoires marquées A, B et C, concer- 
nant respectivement les litres originaux de l'abbaye (excepté 
les deux chartes de fondation mises ailleurs à cause de l'humi- 
dité), les litres des offices claustraux des églises ou prieurés 
dépendant du monaslère, et les titres des biens venant d'An- 
chin et des autres biens de Flandre 

Le Moine rappelle, outre ce plan, plusieurs autres plans suivis 
et exécutés par différents officiers, pour le classement des ar- 
chives de cette importante abbaye, notamment un placement des 
chartes originales dans une seule armoire, avec une table ou 
clef indicative, sans analyses de ces chartes, et un classement 
des dossiers sur des planches dans Tordre des seigneuries 

Le Moine ne parait pas apprécier ce mode de classement et 
critique aussi la mise en volumes, faite avant 1730, des actes 
originaux, baux à ferme et cens, déclarations des biens et dîmes, 
aveux et dénombrements des fiefs. Des tables alphabétiques 
permettaient l'usage commode de ces registres. Dom Bourlier 
entreprit, vers 1730, de faire des extraits des titres épars dans 
ces volumes factices, mais son manuscrit paraît perdu 3. 

Le Moine fit partager aux commissaires des archives de Fab- 
baye son avis sur les classements déjà faits et sur la méthode 
qu'il pensait suivre, obtint l'autorisation de briser les reliures 
des volumes de pièces, et entreprit un nouveau classement qui 
fut achevé en décembre 1778. 

1. Bibl. nat., ms. fr. 25250, fol 2 et 3. 

2. Bibl. nat., ms. fr. 8793, p. i. 

3. Levillain, Examen critique des chartes mérovingiennes et carolingiennes 
de Vabbaye de Corbie (1902), p. 8. 



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♦ 



PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 71 

Cela rendit inutiles les « Tables alphabétiques de tout le 
char trier de l'abbaie roiale de Saint-Pierre de Corbie et du 
grand cartulaire, dit Cartulaire Noir * », dont jusqu'alors on se 
servait à l'abbaye. 

11 ne restait plus à Le Moine qu'à dresser son inventaire dont 
il existe l'original en six volumes, aux archives départemen- 
tales de la Somme, et deux copies très soignées, Tune à la Bi- 
bliothèque nationale, ms. fr. 8793-8799, et l'autre aux Archives 
nationales, LL i004-1007. L'inventaire commence par la table 
alphabétique 2. 

Dom Barbier, grand prieur et officiai, Dom Mathieu, procu- 
reur et censurier, dom Mepuy, receveur de l'abbé, étaient com- 
missaires-nés pour veiller à l'exécution du traité de l'arrange- 
ment des archives. C'est donc sous leurs yeux que Le Moine fit 
son œuvre. Conformément aux préceptes contenus dans sa Di- 
plomatique pratique, il divisa les biens de l'abbaye en trois 
groupes (manse abbatiale, manse conventuelle, petit convent , 
offices claustraux et prieurés unis et non unis) et répartit les 
documents entre six armoires, dont le contenu est détaillé par 
M. Levillain, op. cit., p. 9-10. 

L'inventaire de la sixième armoire fut fini en 1781. L'œuvre 
de Le Moine fut bonne. Son inventaire est encore en usage, et 
présente le grand intérêt de nous faire connaître et apprécier 
les perles subies depuis lors par le fonds d'archives de l'abbaye 
de Corbie 3 . 

Une table générale alphabétiqueimporlante et soignée, comme 
Le Moine avait coutume d'en dresser, termine l'inventaire con- 
servé en copie à la Bibliothèque nationale, occupe 51 pages, et 
forme le tome VII (ms. fr. 8799). 

Les six autres volumes ont respectivement 374-438-792-357- 
377-488 pages de 380 sur 240 millimètres. 



1. Bibl. n&t., ms. fr. 25250, xvu« siècle. 

2. Lôvillain, op. cit., p. 9. 

3. Lerillain, op. cit., p. 10. 



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72 MAORICB LECOMTE. 

XI. — Le Moine en Champagne. Reims, Ch&lons, Reims, etc. 

1776-1787. 

Depuis la fin de 1775 jusqu'à 1787 inclusivement, nous trou- 
vons Le Moine travaillant à Châlons-sur-Marne et à Reims et 
. dans les maisons de Saint-Thierry, Longueau et Sainl-Basle : 
douze années environ employées au classement de onze dépôts 
d'archives et à la rédaction d'autant d'inventaires faisant en- 
semble vingt-cinq énormes volumes in-folio, dont six (inven- 
taires des archives de l'abbaye de Saint-Thierry et de celles de 
Saint-Kemi) furent copiés en double exemplaire. 

Voici la liste de ces inventaires avec des notices plus ou moins 
étendues. 

Inventaire des chartes de l'église cathédrale de Saint-Élienne, 
par Pierre-Camille Le Moine, avocat en Parlement et archiviste 
de plusieurs célèbres églises et abbayes de France, membre 
des académies de Rouen, Metz et Châlons-sur-Marne. MM. Blon- 
deau et Coquart, chanoines-archivistes. 

1777-1778 

Archives de la Marne, G. 403, 7 vol. in-fol., reliés. Tome l ou 
armoire l re : Spirituel; liasses 1 à 59 (389 pages). T. II ou arm. 2 e : 
Ville et temporel, 1. 1 à 39 (306 p.). T. 111 ou arm. 3* : Cen- 
sives sur les maisons de la ville : 1. 1 à 34 (330 p.). T. IV ou 
arm. 4 e : Villages A C : 1. 1 à 60 (366 p.). T. V ou arm. 5 e : Vil- 
lages C-R ; 1. 1 à 60 (400 p.). T. VI ou arm. 6 e : Villages M-V : 
1. 1 à 68 (381 p.). T. VII : Table générale de l'inventaire. 

La classification adoptée par Le Moine est facile à connaître 
puisqu'elle a été conservée soigneusement dans l'inventaire, 
par M. Pélicier, de la série G (clergé séculier, évêché de Châ- 
lons) des archives de la Marne. A chaque liasse de Le Moine 
correspond un article et les subdivisions introduites par lui 
dans chaque liasse ont été reproduites sous le même numéro 
en Tinventaire. Chacun des articles de ce dernier travail indique 
l'armoire et la liasse du classement ancien. La concordance est 
bien établie. Le fonds capitulaire occupe les cotes modernes 



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4 



PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 73 

G. 403-731 . Les nombreuses bulles pontificales, chartes d'évêques 
et autres documents anciens ont été parfaitement classés et 
analysés par Le Moine. Le fonds n'existe pas cependant absolu- 
ment intact et tel que cet homme laborieux Ta classé. M. Péli- 
cier cite en l'introduction de son inventaire quelques titres rela- 
tifs à des reliques de l'église cathédrale, qui furent remis à la 
fabrique de cette église et non réintégrés à la préfecture, et un 
certain nombre de titres de censives ayant appartenu jadis aux 
chanoines et justement remis aux acquéreurs de biens natio- 
naux. 

Une somme de 7000 livres lui fut allouée le 22 décembre 1775, 
pour classer et inventorier les archives capitulaires de Châlons 
(G. 726, p. 366). 

L'inventaire fut terminé en 1778, et dès lors nous trouvons 
Le Moine dans la région de Reims et en cette ville. 

11 y rédige tout d'abord, en Y 

ABBAYE DE SAINT-THIERRY 

• Inventaire des chartes de V abbaye de Saint- Thierry, près 
Reims, réunie savoir : La mense abbatiale à l'archevêché de 
Reims, en 169S, et la mense conventuelle et offices claustraux 
à la mense conventuelle de Saint-Remy, en 1777. Fait par P.-C. 
Le Moine, archiviste et avocat, membre des académies de Metz 
et Châlons, auteur de la Diplomatique pratique, 1782. » Tables 
au commencement, numérotage continu des liasses. 

Archives de la Marne, G. 315. In-fol. rel. en parch. vert; xlvi 
et 498 p. , plus les 28 derniers feuillets en blanc. 

Copie déposée aux archives de l'archevêché, comme celle de 
l'inventaire des archives de Saint-Remi, à cause de l'union effec- 
tuée en 1777. En tête du titre imprimé sur le dos du volume, on 
lit : Archevêché de Reims. 

ARCHIVES DE SAINT-BASLE 

«Inventaire des litres et chartes de Saint-Basle, ordre de Saint- 
Benoit, montagne et diocèse de Reims, par Pierre-Camille 
Le Moine de Paris, avocat au Parlement, archiviste à Reims, 
membre des académies de Rouen, Metz et Châlons, auteur de la 



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74 



MAURICE LECOHTE. 



Diplomatique pratique, pour messieurs les prieur, religieux et 
couvent, 1785. » 

In-folio de 254 pages cotées, numérotage continu des liasses t. 

Aux archives de la Marne. 

LE MOINE ET LES ARCHIVES RÉMOISES 

Varin, dans la notice bibliographique (p. cv) placée en tète 
de la publication des archives administratives de la ville de 
Reims, considère que Le Moine était un travailleur plutôt infati- 
gable qu'intelligent, et que ses inventaires des titres du chapitre 
et de Saint-Remi sont de beaucoup supérieurs à ceux des litres 
de Thôtel de ville, de l'archevêché, du collège, de l'Université et 
des Carmélites. Mais tous lui semblent pécher surtout par l'ab- 
sence d'intelligence historique. 

Le Moine était avant tout un praticien; il recueillait et clas- 
sait scrupuleusement les pièces destinées à établir les droits des 
établissements pour lesquels il travaillait. Avocat, ayant cons- 
cience de la procédure, il pensait plutôt aux moyens de les pré- 
munir en vue de procès. 

Mais toutes les pièces qui pouvaient intéresser leur histoire 
étaient rejetées avec un certain dédain, sans même être classées, 
dans les liasses de renseignements. 

Ses inventaires furent cependant fort amplement utilisés par 
Varin. S'ils ne lui ont pas toujours indiqué les pièces à choisir, 
ils lui ont cependant fait connaître la plupart de celles à rejeter. 

On trouvera dans l'introduction déjà citée de Varin une no- 
menclature des liasses composant les fonds d'archives classés et 
inventoriés par Le Moine. 

Le nom du modeste copiste dont la main habile a tracé en en- 
tier les quatorze volumes in-folio d'inventaires dressés par Le 
Moine pour différents dépôts delà ville de Reims (Chapitre, Sain t- 
Remy, hôtel de ville, archevêché, Bons Enfants et Carmélites), 
est indiqué à la fin du cinquième volume de l'inventaire des ar- 
chives du chapitre de Reims. C'est Claude Follet, natif de Cuchery, 
près Chàtillon-sur-Marne. 

1. G. Héwlle, Revue de Champagne et de Brie, t. XV, 1883, p. 6. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 



75 



ARCHIVES DE L* ARCHEVÊCHÉ 

Lorsque Le Moine s'occupa du classement des archives de l'ar- 
chevêché, il n'y avait alors pour les recherches à travers les do- 
cuments que: 

Un inventaire de chartes, rédigé au xv* siècle (archives de la 
Marne, G. 305). 

Un inventaire des titres relatifs aux différends et accords entre 
les archevêques et le chapitre de Reims; fin du xvn* siècle (ibid., 
G. 10). 

Un inventaire général fait en 1673 par l'archevêque Charles- 
Maurice Le Tellier, augmenté de différentes additions qui vont 
jusqu'au second quart du xvni e siècle et très intéressant parce 
qu'il donne l'analyse d'un grand nombre de pièces non citées 
dans l'inventaire de Le Moine et aujourd'hui perdues (mêmes 
archives, G. 306). 

Un inventaire ou état des baux passés en 1710 et 1711 (ibid., 
G. 307), et fait vers 1780 par Bergeat, bailli de l'archevêché, dont 
quelques fragments sont aux archives de la Marne, G. 308, en 
liasse. 

Le Moine dressa un important travail, cité par G. Hérelle, dans 
la Revue de Champagne et de Brie, Xlll, 1882, p. 182, et conservé 
aux archives de la Marne, G. 309. 

« Inventaire des chartes de V archevêché duché-pairie de Reims, 
divisé en cinq parties: 1° Ville de Reims; 2° Environs de la ville; 
3° Châtellenies et prévôtés ; 4° Fiefs du duché-pairie ; 5° Spirituel, 
Clergé, etc., fait par Pierre-Camille Le Moine, avocat, archiviste, 
auteur de la Diplomatique pratique, 1782. > 

Grand in-folio relié en veau, de xxiv feuillets et 798 pages 
cotées, avec labiés. Divisé en 39 layettes et subdivisé en 184 
liasses. Le numérotage des liasses est continu. 

Ce titre est inscrit sur un frontispice encadré, orné des ar- 
moiries de M. de Talleyrand, alors archevêque de Reims, On 
trouve en tête du volume, folios n à xxi, une table des matières 
par ordre alphabétique, et folios xxn et xxm, une table métho- 
dique suivant Tordre du classement. Cet inventaire, complété 



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76 MAURICE LECOMTE. 

jusqu'en 1790 par des additions postérieures au séjour de Le 
Moine à Reims, ne comprend qu'une partie des matières actuel- 
lement inventoriées dans le fonds de l'archevêché de Reims, aux 
archives de la Marne, et correspond aux articles cotés G. 1 à G. 
202 1 . La classification établie par Le Moine a éléfidèlement suivie 
pour celle partie, et Ton s'est contenté d'intercaler à la suite de 
chaque article des arlicles supplémentaires concernant les liasses 
ou registres qu'il n'avait pas inventoriés et qu'il avait mis à 
pari sous le titre général de renseignements. Plusieurs des 
liasses analysées par lui n'existent plus et furent sans doute 
supprimées à l'époque de la Révolution. Elles concernaienl sur- 
tout les fiefs et se trouvaient au nombre de cinquante-deux, sous 
la rubrique, marquée par Le Moine, de Féodalité. Une étiquette 
aussi compromettante ne pouvait assurer leur conservation. 
Plusieurs liasses renfermant des documents relatifs aux fiefs, 
mais non inventoriées, ont passé inaperçues et existent encore 
(G. 132 à 137). Les litres détruits fournissaient des matériaux 
importants pour l'histoire locale, surtout pour l'histoire et la gé- 
néalogie des familles de la noblesse champenoise. Le dévelop- 
pement des analyses qu'en donne Le Moine comble assez am- 
plement les lacunes résultant de la perte des originaux. 

C'est le 30 frimaire an II, à l'instigation de la Société popu- 
laire et en la fêle de la Raison, qu'un bûcher dressé sur la place 
du parvis de la cathédrale consuma les papiers proscrits, « restes 
impurs du despotisme et de la féodalité», parmi lesquels étaient 
ceux indiqués ci-dessus et notamment les dix-sept premiers 
registres des insinuations ecclésiastiques du diocèse qui font 
présentement défaut. 

Le cadre du classement adopté par Le Moine a été suivi dans 
l'organisation et l'inventaire modernes de la série G aux archives 
de la Marne. Ce cadre est jugé excellent, mais un peu étroit, 
et l'inventaire de Le Moine incomplet, malgré son volumineux 
aspect. 11 laisse en effet en dehors les papiers du secrétariat de 
l'archevêché, titres patrimoniaux, provisions, visites diocé- 
saines, presque tous les registres, les terriers. Quant aux cartu- 

1. En dépôt aux archives municipales de Reims. 



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PIERRE CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 77 

laires, Le Moine en a fait des extraits qu'il a disséminés dans 
l'inventaire et répartis, suivant leur objet, entre ses divers ar- 
ticles. Enfin, j'ai indiqué une catégorie de titres non analysés et 
cotés à part Renseignements. 

Tous ces papiers étaient cependant mis en ordre parfait, en- 
core conservé aux archives de la Marne. 

M. L. Demaison, archiviste de la ville de Reims, expose lon- 
guement, dans l'introduction à l'inventaire de la série G des ar- 
chives de la Marne, l'état actuel du fonds de l'archevêché et les 
quelques modifications et additions faites au classement de Le 
Moine. Chaque article de l'inventaire moderne indique la corres- 
pondance avec telle layette et telle liasse de l'inventaire de Le 
Moine ou sa qualité de supplément. 

ABBAYE DE SAINT-REMI 

Inventaire des chartes de V archimonastère de Saint-Remy, 
contenant la ville de Reims, spirituel et temporel; et des sei- 
gneuries et villages, les trois premières lettres A, B, C. Fait par 
M' Pierre-Camille Le Moine, avocat en Parlement et archiviste, 
membre des académies de Rouen, Metz et Châlons. Tome l w , 
1783. 

1 vol. in-folio, relié en parchemin vert, îv et 475 p., plus les 
27 derniers feuillets en blanc. Archives de la Marne, G. 310. 

Inventaire des chartes de l'archimonaslère de Saint-Remy, con- 
tenant la suite des seigneuries, villages par ordre alphabétique, 
à commencer de la lettre D. Tome 11, 1783. 

In-folio relié en parch. vert, iv et 483 p., plus les 31 derniers 
feuillets en blanc, G. 311. 

Inventaire des titres de l'abbaye de Saint-Remy, contenant 
les prieurés unis aux biens de mense. Tome III, 1784. 

In-folio relié en parch. vert, îv et 595 p., plus les 30 derniers 
feuillets en blanc, G. 312. 

Inventaire des chartes de l'abbaye de Saint-Remy, contenant 
le petit convent et offices claustraux. Tome IV, 1784. 

In-folio relié en parch. vert, iv et 336 p., plus les 37 derniers 
feuillets en blanc, G. 313. 



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78 MAURICE LECOMTE. 

[Inventaire des archives de l'abbaye de Saint- Remi.] Table 
alphabétique des quatre volumes (1784). 

In-folio, relié en parch. vert, 36 p., plus les 4 derniers feuil- 
lets en blanc. G. 314. 

Le numérotage des liasses renfermant les documents ana- 
lysés forme une série continue dans les quatre volumes de l'in- 
ventaire, de 1 à 415. 

Les cinq volumes ci-dessus forment double emploi avec un 
autre exemplaire provenant du fonds de Saint-Remi et conservé 
aux archives de Reims. 

L'exemplaire des archives de la Marne est une copie déposée 
jadis aux archives de l'archevêché de Reims, en raison de 
l'union de l'abbaye à l'archevêché, effectuée en 1777. Le titre 
imprimé au dos de chacun des cinq volumes, G. 310-314, en in- 
dique neltemenj, l'origine. On y lit en tète : Archevêché de 
Reims. 

La Bibliothèque de l'Arsenal possède aussi un inventaire des 
litres et chartes de l'abbaye de Saint-Remi (ms. 6028), deux vo- 
lumes de 428-387 pages, reliés en un. Copie faite en 1782 1783, 
d'une main assez jeune qui pourrait être celle de Jean Le Moine, 
fils de P.-C. Le Moine, et dressé par celui-ci à la profession d'ar- 
chiviste. 

Les analyses d'actes sont longues et détaillées; de nombreux 
extraits sont donnés des actes importants, notamment des 
bulles sous chacune desquelles Le Moine réfère à un « Grand 
Cartulaire A de 1350 ». 

COLLÈGE DES BONS ENFANTS 

t Inventaire des chartes et titres du collège des Bons-Enfants 
de l'Université de Reims, avec les réunions des prieurés de Saint- 
Maurice et de Chaude-Fontaine, après la suppression du collège 
des Jésuites en l'année 1764. Fait par Pierre-Camille Le Moine, 
de Paris, avocat en Parlement, archiviste de Mgr l'archevêque 
de Reims, membre des académies de Rouen, Melz et Châlons. 
1785 t. » 

1. G. Hérelle, op. cit., dans Revue de Champagne, t. XV (1885), p. 8. 



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PIERRE CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 79 

ln-folio de 414 p., colées. Numérotage continu des liasses. 

M. E. Cauly, historien du collège des Bons-Enfants, nous ap- 
prend que l'inventaire fut dressé ensuite d'une conclusion du 
13 novembre 1784 et coûta 900 livres. 

Le Moine put s'aider notamment d'un cartulaire du collège, 
référant à 87 liasses de documents, fait en exécution d'une con- 
clusion du 5 février 1777, par Villain, notaire du collège, sous 
l'inspection du grand maître Gaucher Meusnier. 

ÉGLISE NOTRE-DAME (ANCIENNE CONGRÉGATION) 

c Inventaire des titres des biens dépendants et appartenants 
aux chapelains de l'ancienne Congrégation de l'église Notre- 
Dame de Reims, fait en 1786. » 

Registre grand in-4 de 187 p. cotées et 25 p. non cotées, pré- 
cédé d'une table alphabétique qui donne les numéros des liasses 
et les pages du volume. 

Précis et détaillé 

Aux archives de la Marne. 

ARCHIVES DES CARMÉLITES 

« Inventaire des titres et Chartres du monastère de l'Incarna- 
tion des Religieuses Carmélites de Reims, de la réforme de 
sainte Thérèse, fondé en l'année 1633. Fait par Pierre -Camille 
Le Moine, avocat en Parlement. 1786. » 

ln-folio de 165 p. cotées. 

Ce fonds ne contient pas de titres anciens 2. 

Cet inventaire est aux archives de la Marne, à Châlons, dont 
l'inventaire de la série H n'est pas encore publié. 

ARCHIVES DU CHAPITRE 

« Inventaire des chartes, titres et documents de l'église métro- 
politaine de Reims, en 6 volumes in-folio, contient la clef de 

1. G. Hérelle, Catalogue cité (Revue de Champagne et de Brie, t. XIII, 

1882, p. 181). 

2. G. Hérelle, Catalogue cité [Revue de Champagne et de Brie, t. XV, 

1883, p. 5). 



80 MAURICE LECOMTE. 

toutes les archives provenant du Chapitre qui sont à Reims ou 
à Châlons et fut entièrement écrit par Claude Follet, natif de 
Cuchery, près Chàtillon-sur-Marne. » 

Cet inventaire ne fut, en réalité, qu'achevé par Le Moine qui 
y travailla de 1785 à 1787. 11 avait été commencé par Michaud et 
Huet, notaires, et interrompu au sacre de Louis XVI, en 1775. 
Ces indications ressortent du titre même. 

Les pièces analysées sont classées sous quatre chefs princi- 
paux : Ville de Reims ; Baronnie des Potets ; Villages; Fabriques ; 
et réparties sous liasses en de nombreuses layettes. 

HOTEL DE VILLE 

Inventaire des archives de l'hôtel de ville de Reims, dressé 
en 1787, énorme volume in-folio de 820 p., d'après lequel les 
archives sont classées en 161 liasses réparties sous cinq litres : 
Octrois; Domaine; Juridiction; Matières diverses; Sacre. A ces 
cinq litres se rattachaient des liasses de renseignements non 
comptés par Le Moine, laissées par lui en désordre et classées 
chronologiquement depuis par Louis Paris. 

Le Moine travaillait déjà, en 1785, au classement des archives 
de Reims. 

XII. — Le Moine (Claude-Jean-François) fils, archiviste 
féodiste. Ses travaux en Lorraine (1773-1788). 

La première mention que j'aie rencontrée d'un fils de P.-C. Le 
Moine est dans une lettre écrite par celui-ci, le 23 septembre 
1771, de Meaux, à dom Patert, bibliolhécaire de Sainl-Germairi 
des Prés. 11 pense rejoindre incessamment, à l'abbaye de 
Chambrefontaine, ses deux commis, avec son fils aîné, qu'il 
élève dans la même partie. 

Quelques années plus lard, Le Moine fils, sans doute livré à 
lui-même, travaille à Toul. On trouve aux Archives de Meurthe- 
et-Moselle des inventaires dont il est l'auteur. C'est d'abord 
sous la cote G. 268, en un registre in-folio de 166 feuillets, pa- 
pier, {'Inventaire des chartes et titres de l'insigne église collé- 
giale de Saint-Gengoult de la ville de Toul, fait par Claude- 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 81 

François Le Moine, fils et élève de l'auteur de la Diplomatique 
pratique, sous la direction de M. Vautrin, chanoine-archiviste, 
1779. 

Le tome 1 er , qui contenait l'inventaire des litres généraux, 
n'existe plus; quant aux deux volumes ci-après, qui forment 
deux parties du tome II, ils ont été retrouvés au bureau du rece- 
veur de l'enregistrement, à Toul, et réintégrés aux archives par 
le directeur des domaines du département de la Meurthe, en 
1867. 

Ces deux volumes in-folio de 166 feuillets papier et 277 feuil- 
lets parchemin, et conservés sous les cotes 268 et 269, com- 
prennent l'analyse des titres concernant les villages et seigneu- 
ries que possédait le chapitre de Saint-Gengoull, ou sur lesquels 
il avait des droits : 1 M partie, À-D; 2* parlie, E à la fin. 

Ces pièces restent classées sous les cotes G. 272-279. 

Au litre de cet invenlaire, Le Moinefils se prénomme Jean-Fran- 
çois, ainsi qu'au titre de Y Inventaire des chartes et titres de Vé- 
glise collégiale de Saint-Georges etprimatiale de Nancy, fait par 
JBan-François Le Moine, archiviste et généalogiste, dressé en 
1780 et formant douze registres in-folio, papier, conservés aux 
Archives de Meurthe-et-Moselle sous les cotes G. 282-293, et 
distribués ainsi : 

Tomes I (238 feuillets), 11 (60 feuillets; incomplet), 111 (l re par- 
tie, 140 feuillets) : titres primordiaux et généraux du chapitre; 
droits honorifiques et utiles. 

Tomes 111 (2* partie, 197 f.), villages où le chapitre avait des 
biens; III (3 e à 6 e parties, 200 f.), IV (219 f.), V (94 f.), VI (166 f.), 
VII (173 f.), VIII (204 f.), IX (189 f.), X (258 f.) : bénéfices unis à 
la Primatiale ; titres des prieurés de Saint-Thiébaut, de Van- 
dœuvre, de Gerbéviller et de Liepvre; cures et chapelles unies; 
prieurés de Varangéville, Saint-Nicolas, Salonne; chapitre de 
Dieulouard ; abbaye de Saint-Martin devant Metz. 

On voit que cet inventaire a été dressé complètement suivant 
les instructions consignées dans la Diplomatique pratique, pour 
l'établissement des travaux de ce genre. 

En outre, Jean-François Le Moine a dressé, en la même année 
1780, une table alphabétique des dix tomes, en douze volumes, des 

JANVIER-AVRIL 1906. 6 



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82 MAURICE LECOMTE. 

titres inventoriés et un extrait de l'inventaire ou résumé des 
registres ci-dessus. Ce sont deux registres in-folio, papier, de 
52 et 243 feuillets, cotés G. 294 et 295 i. 

Le classement adopté par Jean-François Le Moine pour la ré- 
daction de l'inventaire a été conservé. 

Aux tomes 1 et 11 correspondent les cotes G. 296 à G. 341 ; au 
tome 111 (l re partie, les cotes G. 342-356); et au surplus de l'in- 
ventaire, les cotes G. 357 à G. 867. 

C'est sous la cote G. 608 que se trouve le traité avec le sieur 
Le Moine pour l'arrangement des archives du chapitre; le 
registre qui le contient est un plumitif ou journal courant com- 
mencé le 21 novembre 1782. 

Le Moine dut attendre jusqu'en 1786 le paiement des frais du 
voyage qu'il avait fait à Nancy, à raison du traité à passer pour 
arranger les archives 

Bien antérieurement au travail de cet archiviste, il avait déjà 
élé question de classement et d'inventaire des archives, car, 
dans un registre coté G. 609 aux Archives de Meurthe-et- 
Moselle, se trouve une acceptation par le chapitre de l'offre du 
P. Hugo de travailler à un registre général de tous les titres de 
la Primatiale, avec des renseignements sur les clés des ar- 
chives. 

A la même époque, J.-F. Le Moine fut chargé d'inventorier les 
archives de la municipalité de Toul; le répertoire avec tables 
qu'il en dressa est conservé et encore utile à consulter malgré 
la confection d'un inventaire plus moderne; il est aux archives 
mêmes de la ville de Toul 3. 

Sur les titres des inventaires précédents, Le Moine se pré- 
nomme Jean-François. Cependant, malgré l'addition d'un pré- 
nom, il doit être le même que l'auteur prénommé C(laude) 
J(ean) F(rançois), de 1' t Inventaire des chartes et titres du 
prieuré de Notre-Dame de Longueau, ordre et membre de Fonte- 

1. Inventaire des Archives de Meurthe-et-Moselle. Introd. à la série G., 
p. vu. Notes sur les archives do la Primatiale. 

2. Archives de Meurthe-et-Moselle, G. 859. 

3. J'emprunte ce renseignement à MM. Langlois et Stein, Les archives de 
l'histoire de France, p. 376. 



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PIERRE CAMILLE LE MOINE El SON FILS. 83 

vrault, transféré en la ville de Reims. Fait par C.-J.F. Le Moine, 
fils et élève de l'auteur de la Diplomatique pratique. 1780. » 

In-folio de 507 pages cotées ; table à la fin du volume. Divisé en 
13 boites, et subdivisé en 42 liasses; le numérotage des liasses 
est continu *. 

Jl fit aussi T « Inventaire des chartes et titres de V abbaye de 
Trois- Fontaines, ordre de Citeaux, par C.-J.-F. Lemoine, archi- 
viste et feudiste de plusieurs chapitres. 1787. » 

In-folio. Inventaire fait avec beaucoup de soin. Numérotage 
continu des liasses 

Jean François Le Moine, archiviste et géomètre, dressa, en 
1781-1782, Y/nventaire des titres du chapitre de Ligny-en-Bar- 
rois 9 in-folio dont l'original est aux Archives de la Meuse, et 
une copie à la bibliothèque de Bar-le-Duc, manuscrit n° 126, 
pages 296-333. 

J.-C.-F. Le Moine, archiviste du chapitre de la cathédrale de 
Toul et d'autres corps, rédigea, en 1788, en un volume in-folio 
de 113 feuillets, papier, conservé aux archives de Meurthe-et- 
Moselle, E. 55, Y Inventaire des titres de la seigneurie vouée de 
Champenoux, appartenant à messire J.-D.-R. comte du Roux de 
Dombasle, chevalier, etc. 

Après 1788, je ne trouve plus trace des deux Le Moine, le père 
et le fils. Une lettre de celui-ci, dont M. l'abbé Jérôme, biblio- 
thécaire du grand séminaire de Nancy, m'a très aimablement 
envoyé une copie, renferme un souvenir à son père, qui mourut 
âgé et infirme. Toutefois celte lettre est certainement antérieure 
à ta Révolution, probablement de 1788 ou 1789, puisque nous 
l'avons vu travailler jusqu'en 1787 à Reims. Il n'avait, à sa mort, 
que soixante-cinq ou soixante-six ans. Voici cette lettre, dont le 
destinataire ne m'est pas connu : 

Monsieur, 

Je n'aurois jamais osé vous présenter directement mes humbles res- 
pects sans une permission expresse de votre Révérence. Les services 
qu'elle m'a rendu lorsque j'ai été recueillir les derniers soupirs d'un 

1. G. HéreUe, Catalogue des anciens inventaires conservés aux Archives 
de la Marne (Revue de Champagne et de Brie y t. XV, 1885, p. 6). 

2. G. HérelU, op. et loc. cit., p. 8. 



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81 



MAURICE LECOMTE. 



grand homme, me font espérer la continuation de nouveaux services 
dans l'occasion. Que je serois flaté d'être utiie en quelque point à une 
congrégation aussi célèbre! Le peu que je sais: je le tiens d'elle. Quelle 
doit être ma reconnaissance ! Je ne puis entrer dans une de vos maisons 
que je ne me sente pénétré d'amour de Dieu et de gout pour les lettres. 
Que j'ai regretté de fois de m'être engagé au point de ne pouvoir ja- 
mais combattre sous vos saints étendarts ! Heureux ceux que vous gou- 
vernez! Ils goûtent d'avance la récompense due à leurs travaux. Pour 
moi, entouré des détails d'un ménage, des tracasseries qui en sont les 
appanages, je combats souvent avec perte ; je lutte contre mille événe- 
ments étrangers à la philosophie, et je soupire après un repos difficile à 
retrouver. Les lettres ont bien des attraits pour moi, mais je ne puis les 
cultiver, je me dois à l'Église que je sers, à la famille que je vais avoir. 
Que j'étois honteux, sentant mon faible, d'oser me laisser annoncer 
comme un homme lettré, moi qui n'ai pas encore fait les premiers pas 
dans la savante carrière que votre ordre fournit si rapidement 

J'ose prier votre Révérence de me recommander auprès de Monsieur 
l'abbé de Flavigny, chez lequel je compte aller deux jours, les vacan- 
ces prochaines, des affaires ne me permettant pas de m'éloigner d'avan- 
tage celte année. Une autre grâce: c'est de vous souvenir de mon père 
(Camille) que je viens de perdre, lorsque vous célébrerez le saint sacri- 
fice de la messe. Quelqu'agé, quelqu'infirme qu'étoit mon père, c'était 
un père! 

Votre indulgence pardonnera ma témérité je l'espère. 

Je suis avec un profond respect de Votre Révérence, Monsieur, le 
très humble et très obéissant serviteur, Le Moine, archiviste et secré- 
taire de l'Église de Toul. 

La Révolution approche. Les inventaires, sans doute, sont 
déjà dressés partout ou à peu près. Bientôt les archives qu'ils 
avaient pour objet seront bouleversées puis réorganisées et 
centralisées. Il eût été intéressant de savoir avec précision ce 
que fit alors (l-J.-F. Le Moine et tous ceux qui exerçaient une 
profession analogue. 



Maurice Lecomte. 



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ESSAI 

DE 

BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE 

REVUE CRITIQUE 

Des ouvrages relatifs à Mozart et à ses œuvres 1 



Wolfgang Amade Mozart est né à Salzbourg le 27 janvier 
1756, et mort à Vienne le 5 décembre 1791. Le 27 janvier 1906 
est donc le 150 e anniversaire de sa naissance. Le Bibliographe 
moderne a jugé intéressant de publier, à cette occasion, un tra- 
vail qui pourra rendre aux chercheurs des services d'autant 
plus réels qu'il n'a aucun précédent en France. 



ŒUVRES 

A. — Éditions 

h. — ** Wolfgang Amadeus Mozart 8 Werke. 

Édition critique et définitive chez Breitkopf et Hàrtel. Leipzig, gr. 
in-4. Entreprise en i876 et terminée en 1883, cette publication est due 



1. Si cette bibliographie devait être réellement critique, il conviendrait 
sans doute d'en couper les deux tiers, mais le troisième tiers prendrait, à être 
commenté convenablement, une place dont on ne peut disposer ici. Il m'a 
paru qu'il suffisait, après un détaillé et mûr examen, dont je suis surtout 
redevable à M. Teodor de Wyzewa, de marquer d'un astérisque les travaux 
les plus originaux, les plus dignes d'être consultés au sujet de Mozart, ceux 
où le chercheur aura vraiment chance de rencontrer, soit des documents, soit 
un jugement neuf et personnel. 



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86 



HENRI DE CURZ0N. 



au concours de MM. le chevalier de Kôchel (mort dès 4877), J. Rietz 
(mort en 1877), Franz Espagne (mort en 4878), G. Nottebohm (mort en 
1882), J. Brahms (mort en 1897), Otto Goldschmidt, J. Joachim, Cari 
Reinecke, E. Rudorff, Phil. Spitta (mort en 1895), le comte Waldersee, 

Fr. Wt'LLNER. 

Elle comporte 23 séries et un supplément : 



1. Messes (15 numéros). 

2. Litanies et vêpres (7 numé- 
ros). 

3. Motets avec orchestre (31 nu- 
méros). 

4. Cantates et oratorios (5 nu- 
méros). 

5. Opéras (21 numéros). 

(5. Airs et morceaux avec or- 
chestre (47 numéros). 

7. a. Lieder à une ou plusieurs 
voix (40 numéros). 

b. Canons (20 numéros). 

8. Symphonies (41 numéros). 

9. Cassations, sérénades, diver- 
tissements pour orchestre (31 nu- 
méros). 

10. Marches, morceaux divers 
pour orchestre (21 numéros). 

11 . Danses, pour orchestre (24 nu- 
méros formant environ 115 mor- 
ceaux). 

12. Concertos pour instruments à 
cordes et à vent (20 numéros). 



13. Quintettes (9 numéros). 

14. Quatuors (30 numéros). 

15. Duos et trios pour instru- 
ments (4 numéros). 

16. Concertos de piano (28 nu- 
méros). 

17. Quintettes, quatuors et trios 
avec piano (1 1 numéros). 

18. Sonates et variations pour 
piano et violon (45 numéros). 

19. Pièces pour piano à 4 mains 
et à 2 pianos (8 numéros). 

20. Sonates et fantaisies pour 
piano (21 numéros). 

21 . Variations pour piano ( 15 nu- 
méros). 

22. Petits morceaux pour piano 
(18 numéros). 

23. Sonates pour instruments et 
orgue (15 numéros). 

24. Supplément : Symphonies, 
ouvertures, concertos, messes, 
airs, etc., etc. (02 numéros compre- 
nant 72 œuvres). 



2. — Cette édition critique comporte, comme témoignage des travaux 
auxquels se sont livrés les éditeurs, un certain nombre de Révisions- 
berichte (in-8) dont voici le détail : 

Séries 1-3 et 24; Musique religieuse: reviseurs, J. Brahms, F. Es- 
pagne, L. von Kôchel, G. Nottebohm, Ph. Spitta, P. Graf Waldersee- 

Série 4 ; Cantates et oratorios : Ph. Spitta. 

Série 5 ; Opéras et ballets : J. Rietz, P. Waldersee, V. Wilder, 
F. Wùllner. 

Série 6; Airs, duos y etc., av. orchestre : G. Nottebohm, P. Wal- 
dersee. 

Série 7 ; Lieder et airs av. piano : G. Nottebohm. 
Série 8; Symphonies : G. Nottebohm, C. Reinecke, P. Waldersee. 
Séries 9-H ; Morceaux divers pour orchestre : G. Nottebohm, P. Wal- 
dersee. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 87 

Série 12 ; Concertos pour instruments à cordes ou à vent : E. Rudorff. 
Séries 13-22; Musique de chambre (piano, cordes, etc.) : 0. Gold- 

SCMMIDT, J. JOACHIM, C. REINECKE, E. RUDORFF, P. WALDERSEE. 

Série 23 ; Musique d'orgue : Ph. Spitta. 

Série 24 ; Supplément général : J. Brahms, J. Joachim, G. Nottebohm, 
C. Rbinecke, E. Rudorff, Ph. Spitta, V. Wilder, P. Waldersee. 

Si la présente bibliographie n'était pas exclusivement consacrée à la 
Littérature de Mozart, et comportait également ses œuvres musicales, 
il y aurait lieu naturellement de signaler bien d'autres éditions, inté- 
ressantes à divers titres ; mais surtout certaines transcriptions, soit 
qu'elles aient donné lieu à de véritables travaux critiques, comme les 
partitions pour piano et chant des principales œuvres théâtrales, dans 
les différents pays, soit qu'elles aient mis à la portée des exécutants des 
partitions de lecture malaisée, comme les œuvres religieuses du maître. 
Dans cet ordre d'idées, les éditions anciennes d'André, à Offenbach, et 
celles, plus récentes, de Novello, à Londres, seraient à citer et à dé- 
tailler en première ligne. 

B. — Ouvrages techniques 

3. — Cramer (C. F.). — MozarVs Clavierschule nebst den bei dem 
Conservatorium der Musik in Paris angenommenen Grundsàtzen der 
richtigen Fingersitzung.... Paris, 1819. 

4. — Sieomeyer (J. G.). — MozarCs Fundament des Generalbasses, 
herausg. und mit Anmerkungen versehen. Berlin, 1822. 

5. Théorie der Tonsetzkunst, mit Bezugnahme auf die Théorie 

von Mozart; 2 e éd. Berlin, 1834, in-4 de 252 p. 

6. — Mozart (W. A.). — Kurzgefasste Generalbassschule. Wien, 
1847. Cf. Jahn, I, p. 720-721. 

C. — Lettres 

Nissen (voy. plus loin, n° 49). 
D'après cet ouvrage : 
Holmes (voy. plus loin, n° 60). 

7. — Lettere di Mozart e di suo padre.... « Gazetta musicale di 
Milano », n" 31-35 : 1856. 

8. — Goschler (abbé). — Mozart : Vie d'un artiste chrétien au 
XVIII* siècle, extraite de sa correspondance authentique. Paris, 1857, 
1 vol. in-12de 351 p. 

Traduction des lettres publiées par Nissen. 



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88 



HENRI DE CURZON. 



9. — *Nohl (Ludwig) - MozarCs Briefe, nach den Originalen 
herausg. Salzburg, 1865, 1 vol. in : 8 de 510 p. — 2 e éd. augmentée. 
Leipzig, Breitkopf und Hârtel, 1877, in-8 de 494 p. 

D'après la première édition : 

10. - Letlers of W. A. Mozart.... London, 1805, 2 vol in-8. 
Traduction anglaise par Lady W alla ce. 

Jaiin (Otto). — Voy. plus loin, n° tV7. 

Nottebohm : Mozartiana. — Voy. plus loin, n° 157. 

11. — * Lettres de W. A. Mozart : traduction complète avec une in- 
troduction et des notes, par Henri de Curzon. Paris, Hachette, 1888; 
1 vol. in-8 de 650 p. 

Avec tables analytiques des œuvres et des noms. 

12. — * Trois lettres inédites de Mozart, publ. p. P. A. Rozenbero, 
dans la revue danoise « Literatur og Kritik » en avril 1890, ont été 
reprod. par la « Neue Wiener Tagblatt, » puis par J. E. v. Engl, en 
1891 (Salzburg), et traduites en français par J. Tiersot, dans le « Mé- 
nestrel » de 1892, p. 60 et 68 (Paris, in-4). 

13. — * Nouvelles lettres des dernières années de la vie de Mozart. 
Trad. française par H. de Curzon. Paris, Fischbacher, 1898, 1 v. in-! 2 
de 87 p. 

Piccini. Luigi del Buono (voy. plus loin, n° 179). 

14. — * Mozart-Brie fe der Donaueschinger Bibliothek, ed. p. Caroline 
Valentin, « Monatshefte fur Musikgeschichte », p. 33-42, 1899. — Trad. 
française par Teodor de Wvzewa, dans « le Temps » de la même année. 

D. — Catalogues, bibliographie, manuscrits 

15. - 'André (A.). — Thematisches Verzeichniss sàmmtlicher Kom- 
positionen von W. A. Mozart, so wie er solches vom9 febr. 1784 an, bis 
zum 15 nov. 1791 eigenhàndig niedergeschrieben hat. Offenbach, 1805, 
in-4 de 63 p. lithogr. — IS'ouv.éd. en 1828 ; ibid. 

16. Thematisches Verzeichniss W. A. Mozart'scher Manuscripte 

chronologisch geordnet von 1764 bis 1784. Offenbach, 1833. 

17. Thematisches Verzeichniss derjenigen Original-handschriften 

von W. A. Mozart welche Hofrath André in Offenbach besitzt. Offen- 
bach, 1841, in-8 de 77 p. 

L'éditeur André eut la bonne chance d'acquérir un lot considérable de ma- 
nuscrits de Mozart, de lettres et autres documents précieux, dont il tira ensuite 
parti pour les publications musicales et autres. Ses catalogues, très suspects 
au fond, offrent cependant un intérêt particulier pour les indications de dates, 
qu'il a pu lire sur les manuscrits, et qui ne s'y trouvent plus aujourd'hui, ou 
qu'il a pu fixer d'après d'autres documents, également disparus. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 



89 



18. — Thematisches Verzeichniss, werth voiler, meist noch unge- 
druckter Original-Handschriften W. A. Mozart's. Berlin, F. Stage, gr. 
in 8 de 15 p. (1856). 

Hirscu. — Bibliographie et iconographie de Mozart, dans son livre : 
Mozart s Schauspieldirektor, 4859. Voy. plus loin, n<> 344. 

19. — *K0chel (L. Ritter von). — Chronologisch- Thematisches Ver- 
zeichniss sâmmtlicher Tonwerke W. A. Mozart's, nebst Angabe der 
verloren gegangenen, unvollendeten ùbertragenen, zweifelhaften und 
unterschobenen Compositionen desselben. Leipzig, Breitkopf und 
Hârtel, 1862; gr. in-8 de «50 p. 

Additions, en 1864 et 1889, dans Y « Allgemeine Musicalische Zeitung ». 
Nouvelle édition publiée par le comte Paul von Waldersee, 1905, gr. 
in-8 de 676 pages. 

Dans cet ouvrage considérable, et qui dès lors a fait loi, l'ensemble des 
œuvres de Mozart est numéroté à nouveau, suivant un ordre supposé rigou- 
reusement chronologique, avec, pour chacun des 626 articles, l'indication thé- 
matique de chaque morceau, celle des manuscrits et éditions, et diverses 
remarques. L'exactitude des informations chronologiques laisse toutefois fort à 
désirer; l'auteur, homme de science et point du tout musicien, n'ayant jamais 
examiné, pour les dater, les questions de style des morceaux, et ayant souvent 
confondu l'un pour l'autre, quand il en trouvait mention approximative dans 
les documents qu'il pouvait consulter. 

La nouvelle édition, dont le principal intérêt est dans ses additions d'œuvres 
que Kôchel n'avait pas connues, a malheureusement laissé subsister bien des 
erreurs, et une refonte générale n'en serait pas moins extrêmement souhai- 
table. 

20. — *Wurzbach (D r Constantin von). — Mozart-Buch. Wien, 1869; 
1 vol. in-12 de 300 p. 

Biographie documentée, mais surtout bibliographie considérable et d'une 
minutieuse information, classée par chapitres spéciaux selon l'histoire de 
Mozart et de sa famille, celle de ses œuvres et de chacune d'elles, celle des 
représentations ou exécutions, l'iconographie du maître, ses souvenirs person- 
nels, les fêtes en son honneur, les témoignages (cités) de diverses personna- 
lités, les fondations et les musées à sa mémoire, ses autographes, etc., etc. 

21. — Jelinek (F. X.). — Salzburger Mozart-Album : ein Auswahl 
von Mozart's ersten Compositionen und anderen im Archive des Mozar- 
teums.. . Salzburg, 1871 ; in-4 oblong. 

Texte seulement des premières compositions musicales de l'enfance de 
Mozart 

22. — Waldersee (Paul, Graf). — Die Gesammtausgabe der Werke 
Mozart's. Sammlung musikalischer Vortrâge. Leipzig, Breitkopf, 1879, 
n° 7 ; gr. in-8 de 20 p. 

Sur la grande édition des œuvres, qui venait de commencer de paraître. 
Scheurleer (P. F.). — Bibliographie spéciale de Mozart pour les 



Pays-Bas, dans son Mozart's Verblijf in Nederland, 1883 (voy. plus 
loin, n° 162). 



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90 



HENRI DE GURZON. 



23. — Gênée (Rudolph). — Die Musikhandschriften Mozart' $ in der 
Berliner Kgl. Bibliothek. « Mitteilungen fur die Mozart-Gemeinde in 
Berlin », Berlin, 1895, in-8; 1« Heft. 

24 13 Slùcke aus dem Noten-Skizzenbuch von W. A. Mozart aus 

London, 4764, «Mitteilungen...,». Berlin, 1898, b'-6. Heft, pet. in-4 
oblong de 8 p. av. introduction. 

25. - Henkel (D r E.). — Ueber Mozartsche Mahuskripte, Berlin, 1898, 
« Mitteilungen.... », 5. Heft, in 8. 

26. — Gênée (R.). — Mozart' s Themalisches Verzeichniss, seiner 
Werke von 1784 bis 1791, Berlin, 1903, « Mitteilungen », in-8, 10. Heft. 



LITTERATURE 
Biographie générale 

Toute l'histoire bibliographique des biographies de Mozart évolue au- 
tour de trois ouvrages, les seuls qui aient apporté des éléments origi- 
naux et neufs à la question : 1° Le Nècrologe de Schlichtegroll. en 
1793, qui a alimenté tous les premiers biographes; 2° le recueil de 
documents de Nissen, en 1828, qui a de même servi à tous les écrits 
publiés au cours des années suivantes ; 3° enfin l'ouvrage d'Otto Jahn, 
en 1856, qui depuis son apparition a été à peu près Tunique source de 
toutes les monographies relatives à Mozart. 

27. — * Musikali&cher Almanaeh fur Deutschland [herausg. v. Forkel], 
auf d. Jahr 1782. Leipzig, p. 46, 72, 73 : Mozart. 

28. — *Gerber (Ernst Ludwig). — Historisch-biographisches Lexikon 
der Tonkiinstler. Leipzig, Breitkopf, 1790, t. I, p. 977-9. 

29. — 'Meissner (Jul. Gust.). — Charakterist. Letensgemâlde.... Wien, 
1790. Mozart y p. 361-392. 

30 — 'Schlichtegroll (Fried.). — Nekrolog. Nachrichten von dem 
Leben merkwurdiger verstorbener Deutschen. Gotha, J. Perthes, 1793, 
in-8 (2e année), Mozart's Biographie, 82-112. 

31. Supplementband des Nekrologs ... Gotha, 1798, t. II, p. 159. 

Capital pour l'histoire de l'enfance de Mozart, ayant été rédigé d'après de6 
conversations avec sasœnr. Cf. la lettre de Schachtner. — Tiré à part sous le 
titre de : Mozart's Leben. Grfltz, 1794. in-8 de 32 pages. 

Traduit en français par Winkler, par Stendhal, et en partie par Ginguené. 
(Voyez plus loin à ces différents noms.) 



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ESSAI DE BIBLIOORAPDIE MOZART1NE. 



9i 



3-2. — Sonnleithner (Jos. Ferd.). — Theater-Almanach fur das Jahr 
1794. Wien, 1794; p. 94-118. 
Biographie de Mozart, d'après Schlichtegroll. 

33. — Busby. — Life of Mozart, the celebrated German musiciait, 
« Monthly magazine », 1798. 

34. — *Niemtschek (Franz). — Leben des K. K. Kapellmeister* 
W. G. Mozart, nach originalquellen beschrieben. Prag, 1798, pet. in-4 
de 78 p. — Nouvelle édition. Leipzig, 1803, in-8. — Nouvelle édition 
augmentée. Prag, 1808, in-8 de 118 p. 

Très importants détails sur les séjours de Mozart à Prague; c'est d'ailleurs 
la plus ancienne biographie documentée qui ait été écrite sur Mozart. 

35. Fac-similé Druck der Ersten Ausgaben, mit d. Lesarten und 

Zusâtzen der 2 te , und Einleitung v. D r E. Rychnowsky. Prag, 1905. 

36. — [Winkler (Th. Fréd.)]. - Notice biographique sur J . C . W. Th. 
Mozart: Paris et Strasbourg, an X, 1801, in-8 de 48 p.; tiré à part du 
« Magasin encyclopédique », t. III, p. 29-73. 

Traduction de l'article de Schlichtegroll et première notice française sur 
Mozart. 

37. — Sévelinges (de). — Notice sur Mozart, en tête de l'éd. du Re- 
quiem publ par le Conservatoire de musique de Paris, 1805. 

38. — Guattani — Memorie enciclopediche Romane. Memorie in- 
torno la Vita e gli studj del célèbre compositore Mozart. — « Novelle 
politico-Ietterarie di Mantova », Roma, in-4, 1806, t. I, p. 107-112, 134-6. 

39. — Ginguené (P. L.). — Notice sur Mozart, dans la « Décade 
philosophique », t. XXXI (1794-1807). 

Traduit en partie de l'article de Schlichtegroll. 

40. — Hormayr. — Oesterreichische Plutarch. Wien, 1807-1814, in-8, 
t. VII, p. 2-15 ; t. VIII, p 129-140. 

41. — Kollmann. — Notice sur Mozart, dans le « Quarterly Musical 
Register », London, 1812. 

42. — Gerber. — Neues historisch-biographisches Lexikon der 
Tonkùnstler. Leipzig, 1813, gr. in-8, t. III, p. 475-498. 

43. — Lichtenthal (Pietro). — Cenni biografici intorno al célèbre 
maestro W. A. Mozart. Milano, 1816, gr. in-8 de 40 p. 

44. Le Dizionario e Bibliogrqfia délia Musica, du même auteur, 

en 4 vol , Milano, 1826, contient également une notice sur Mozart. 

45 — W. A Mozart. « Magazin der Biographieen t III. » Quedlin 
burg, 1817, in-8 de 59 p. 

46. — Schizz! (C te Folchino). — Elogio storico di W. A. Mozart. Cre- 
mona, 1817, in-8 de 40 p. 



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HENRI DE CLRZON. 



M . — *Pill\vein (Benedikt). — Biographische Schilderungen oder 
Lexikon Salzburgischer.... Kiinstler. Salzburg, 4821, in-8, t. II, p. 152- 

Précieux détails sur la vie à Salzbourg au temps de Mozart. 

48. — GftOSSKK (I. E.). — Lebensbeschreibung des K. K. Kapellmeisters 
W. A. Mozart, nebst einer Sammlung interessanter Anekdoten und 
Erzahlungen.... Breslau, 1826, in-8 de 150 p. 

49. — *Nissen (Georg. Nie. vonj. — Biographie W. A. MozarCs nach 
Original-Briefen, Sammlungen ailes ûber Ihn geschrieben.... nach 
dessen (Nissen's) Tode, her. v. Constanze Witwe v. Nissen, frùher wittwe 
Mozart.... Leipzig, Breitkopf, 1818, in-8 de 750 p. 

Capital pour l'importance des documents nouveaux et surtout des lettres 
qui émai lient le récit, sans d'ailleurs que l'auteur se soit astreint à les publier 
dans leur intégralité. Nissen était, comme on sait» le second mari de Cons- 
tance Weher, et s'était voué avec passion à célébrer la gloire du premier. Il 
mourut, malheureusement, avant d'avoir pu mettre au point son ouvrage, que 
sa veuve se hâta de publier tel quel. 

Cf. le livre d'Otto Jahn, I, p. xn-xvi. 

Traduction française par Sowinski. (Voyez plus loin, n°82.) 

50. — Wissen. — Anhang zu W. A. Mozart s Biographie. Leipzig, 
Breitkopf, 4828, in-8 de 219 p. 

Les œuvres posthumes, l'iconographie, etc. 

Kl. — Grosheim (G.). — Recension vonNisseris Biographie, 1828-1829. 

52. — 'Schlosser (J. Àloys). — VT. A. Mozart, eine begrundete und 
ausfiïhrliche Biographie. Prag, 1828, in-8 de 192 p. — 3 e éd. Augs- 
burg, 1844. 

Premier essai pour rendre d'une lecture accessible au grand public les 

documents rassemblés par Nissen. 

58. — [BÛRKLi (Georg.)]. — Biographie von W. A. Mozart, « Neu- 
jahrsstûcke der allgemeine Musik-Gesellschaft in Zurich », n M 20 et 21, 

1882-1883. 

54. — Mozart. — « Oesterreichisches National-Encyclopaedie » (von 
Groeflfer und Czikann). Wien, 1833, t. III, p. 713-729, et t. VI (supplé- 
ment), p. 503. 

55. — Biographische Skizze von W. A. Mozart, nach richtigen Quel- 
len bearbeitet. Salzburg, 1837, in-12. 

56. — Compaononi (M me ). - Mo2art. Bologna, 1837, in-8 de 35 p. 

57. — Fétis. — Biographie universelle des musiciens. Paris, Didot, 
1840, t. VI, p. 432. — 2 e éd., 1866, t. VI, p. 222-249. 

• f )8. — Levitschnigg (Heinrich Ritter von). — Orpheus : Musikalisches 
Album Fur (las Jahr 1842 (Biographie de Mozart, p. 129-259). 
Travail souvent reproduit. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZART1NE. 



93 



59. — *Ol'LiBiCHEFF(Alexandre). - Nouvelle biographie de Mozart, suivie 
d'un aperçu sur l'histoire générale de la musique et l'analyse des prin- 
cipales œuvres de Mozart. Moscou, 1843, 3 vol. in-8 de 308, 378 et 478 p. 

La meilleure des études générales consacrées à Mozart en langue française, 
Sans doute la partie documentaire se borne à reproduire Nissen ; mais la 
partie critique est à la fois d'une nouveauté et d'un intérêt extrêmes. 

Traduction allemande par A. Schraishuon : MozarCs Leben und Werke, 
Stuttgart. 1847 : 3 vol. in-8. — & édition, augmentée par L. Gantter. Stutt- 
gart, 1859-64 : 4 vol. in-8. 

Autre traduction allemande partielle, par C. Kossmaly : Mozart's Opem.... 
Leipzig, Breitkopf, 1848; 1 v. gr. in-8 de 410 pages. 

Traduction suédoise par J T. Bystrôm. Carlskrona, 1850-51, 3 volumes 
in-8. 

GO. — Holmes (Edw.). — The life of Mozart, including his corres- 
pondence. London, 484li, 1 vol. in-8 de 370 p. 

61. Une analyse de ce bon résumé de Nissen a paru en français 

sous le nom d'Aug. Morel : La vie de Mozart, broch. in-8 de 45 p. 

62. — Biographien Salzburgischer Tonkiinstler. Salzburg, 4845, 
in-8 de 58 p. 

63. — Le Musée des musiciens; portraits lithogr. av. notices : Mozart. 
Paris, 4846, in-4. 

64. — Gassner (D r Fl.). — Universal Lexikon der Tonkunsl. Stuttgart, 
1849, in-8, p. 625 630. 

65. — Neumann (W.). — W\ A. Mozart; eine Biographie. Cassel, 

4854, in-16 de 53 p. (« Die Componisten der Neueren Zeit » 54 Biogr. 

in 9 Bânden). 

66. — Gollmick (Karl). - \\\ A. Mozart nach biographischen Quellen 
bearbeitet. — « Didaskalia : Blâtter fur Geist, Gemîith und Publizitât » : 
Frankfurt a. Mayn, 4856; in-4, n 0B 45-23. 

67. — -Jahn (Otto). — H\ A. Mozart. Leipzig, Breitkopf, 4856-1859, 
4 vol. in-8 de 746, 568, 514 et 828 p. - Nouvelle édition, ibid., 4867, 
2 vol. in-8 de xxxiv-750 et 766 p. — 3 e éd., bearbeitet und ergânzt v. 
Hermann Deiters; ibid , 2 vol. in-8, t. I, 4889,de 897 p.; t. II, 4894, de 
888 p. — 4 e éd. v. H. Deiters; ibid., id., t. I, 4905, de 852 p. 

Traduction anglaise : Life of Mozart, transi ated from the Oerman after the 
2* éd., by Pauline D. Townsend with a préface by sir G. Grove. Leipzig, 
Breitkopf, 1891. Trois volumes in-8. 

Traduction suédoise, par V. Strandbero. Stockholm, 1865. Deux volumes 
in-8. 

Ouvrage admirable, où le savant philologue a fait preuve d'une information 
considérable, d'une compétence professionnelle réelle, et d'une mesure, d'un 
goût parfaits. 11 restera véritablement le modèle du genre. La vie de Mozart, 
d'après les documents authentiques, généralement publiés in extenso, souvent 
inédits (lettres, actes, souvenirs, pages musicales), et l'histoire critique de 
chacune de ses œuvres, sont complètement approfondies. En somme, l'étude 



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94 HENRI DE CURZON. 

biographique est ici définitivement établie, et la partie critique, d'une, impor- 
tance extrême, contient une foule d'aperçus intéressants. Tout ce qu'on peut 
reprocher à l'auteur, c'est que l'application de ses méthodes de professeur et 
de linguiste, au jugement de l'œuvre de Mozart, a eu pour effet un manque 
assez fâcheux de perspective. Otto Jahn sépare les œuvres de l'homme, ne 
tient pas assez compte de la biographie pour élucider l'œuvre, et, dans 
l'œuvre même, néglige l'évolution chronologique et juge de tout sur le même 
plan et d'après les mêmes critères. On ne saurait trop louer le soin diligent 
et érudit avec lequel M. Hermann Deiters a réédité et mis au point, à deux 
reprises, ce chef-d'œuvre de critique historique musicale. 

68. — ScHLADEBAcn (D r ), puis Bernsdorf (Ed.). — iVeues Universal- 
Lexikon der Tonkunst. Dresden, 1850; t. Il, p. 1039-1059, et supplé- 
ment, p. 205. 

09. — « Oesterreichisches Bùrgér-Blatt » ; Mozart. Linz, 1850, in-4 
(38« année), n 0B 24-29. 

70. — Ohm-Januschowsky (G.). — Mozart, « Neue Zeit », Olmùlz, 
1850, n°» 10-18. 

71. — \Volzogen(A. von). — Mozart s Leben und Wirken. Stuttgart, 
1858, in-8 de 100 p. 

72. — [Marx]. - H r . A. Mozart; Sein Leben und Wirken. Stuttgart, 
1858, in-8 de 158 p. 

73. — Bourdon (M**). — Biographie de Mozart. Lille, 1859, in-8 de 
141 p. — 4 e éd. Paris, 1879. 

74. Doerino (D r Henri). — W. A. Mozart. Biographie trad. de 
l'allemand, par C. Viel. Paris et Bruxelles, 1800, in-12. 

75. — Weber (Johannes). — VV A. Mozart, « Bévue germanique », 
Paris, in-8, 1800 (août, oct., nov.) et 1801 (mars). Analyse développée du 
livre d'Otto Jahn. 

70. — Halévy (Fr.). — Mozart. Paris, Pion, 1801, gr. in-8 de 18 p. 

77. Derniers souvenirs et portraits. Paris, Michel Lévy, 1803, 

in-12, p. 1-05. 

78. — Denne-Baron (Dieudonné). — Notice sur Mozart, dans la « Nou- 
velle Biographie Générale » du D r Hoefer, t. XXXVI. Paris, Didot, 
1801, p. 832-854. 

79. — Nohl (Ludwig). — Mozart* s Leben. Stuttgart, 1803, 1 vol. 
gr. in-8 de 000 p. — Nouvelle édition, Leipzig, 1877, 1 vol. gr. in-8 de 
444 p. ; — 3 e éd., gânzlich neu bearbeitet von D r P. Sakolowski, Ber- 
lin, 1900, in-8 de (KM) p. 

Lecture agréable et qui a eu surtout pour effet de vulgariser la vie de 
Mozart, mais non sans en fixer une image assez inexacte. 

Traduction anglaise, par Lady Wallace. Nohl : The life of Mozart, London, 
1877. Deux volumes. 

80. — [Meyer-Stadler]. — Biographie MozarCs, « Neujahrsblatt der 
Zùricher Musik-gesellschaft », n* 54, 1800. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZART! NE. 



95 



81. — Clément (Félix). — Les musiciens célèbres.. . Paris, Hachette, 
4868, gr. in-8, Mozart, p. 214-247. - Nouvelle édition, 1873, ibid., id. 

82. — Sowinski (Al.). — Histoire de W. A. Mozart, sa vie et son 
œuvre, d'après la grande biographie de G. N. de Nissen, augmentée de 
nouvelles lettres et de documents authentiques trad. de l'allemand. 
Paris, Garnier, 4869, 1 vol. gr. in-8 de 448 p. 

Médiocre traduction de l'ouvrage de Nissen, complété par celui de Nohl. 

83. — Mendel. — Musikalisches Konversalions' Lexikon. Berlin, 
1870-78. 

84. — Pfeil (H.). — MozarCs Biographie. Leipzig, 1879. 

85. — Nohl (L.). — Mozart. Musiker-Biographien, t. I (Reclam's 
universal Bibliothek, n° 41 21). Leipzig, 1879, in-8. 

86. — Polko (E.). — Unsere Musik-klassiker ; 6 biographische Le- 
bensbilder. Leipzig, 1880, in-8. 

87. — Pohl (C. F.). — Mozart, dans le Dictionary of musik and mu- 
siciens de Grove; London, in-8, t. II (1880), p. 379-406. 

88. — Weller (Franz). — W. A. Mozart. Wien, 1880. 

89. — Wilder (Victor). — Mozart, l'homme et l'artiste. Histoire de sa 
vie d'après les documents authentiques et les travaux les plus récents. 
Paris, Au Ménestrel, 1880, gr. in-8. — Nouvelle édition, Paris, Char- 
pentier, 1881, in-12. — 3e éd., ibid., 1889. 

Bon travail, qui a su n'être pas une simple vulgarisation. 

90. - Gehrîng (F.). — The great musicians : Mozart (collection dirig. 
p. Fr. Huefîner). London, 1883, in 8 de 132 p. — Nouvelle édition, 1890. 

91. — WIenàrdus (Ludwig). — Mozart; Ein Kûnstlerleben. Berlin und 
Leipzig, 1883, in-8 de 551 p. 

Pas de documents nouveaux, mais des jugements originaux et ingénieux. 

92. — Gumprecht (Otto). — - Unsere klassischen Meister; Musika- 
lische Lebens- und Charakter Bilder.... Mozart.... Leipzig, 1883-1885, 
2 vol. in-8. 

93. — Kling (H.). — W. A. Mozart, sa vie et ses œuvres. Paris, « L'Or- 
phéon », 1884; 2 e éd. Bruxelles, « La Fédération artistique », 1903 1904, 
in 4 de 47 p. 

94. — Strohschneider (J. S.). — H'. A. Mozart. Prag, 1887, in-8 de 
22 p. 

95. — Lackowitz (W.). — Mozart; Leben und Schaffen eines grossen 
Kùnstlers, der reiferenden Jugend geschildert (Jugend Bibliothek, 
t. V). Berlin, 1888, in 8. 

96. — Gandolfi (R.). — W. A. Mozart, « Rassegna nazionale » du 
16déc. 1891. 



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96 



HENRI DE CURZON. 



97. _ Albicini (P.). — Mozart, « LWrpa »; Bologna, 1895. 

98. — Klasen (L.). — VV\ A. Mozart; sein Leben und seine Werke. 
Wien, 1897, in-8 de 112 p. 

99. — Panum (Uortense) og Behrend (William). — Illustrent Mu&ik- 
historie.... Kjôbenhavn, 1897, t. II, p. 129-227, av. nombr. illustrations. 

100. — Hôcker (G.). — Das grosse Dreigestirn Haydn, Mozart, Bee- 
thoven, in biographisch. Erzahlungen. Glogau, 1898, in-8. 

101. — Brancour (René). — Mozart, « La Grande Encyclopédie », 
Paris (1898), t. XXIV, p. 520-531. 

102. — Korganov (V. D.). — Mozart. Saint-Pétersbourg, O. Wolf, 
1900, in-8 de i50 p. (en russe). 

103. — Fleischer (Oscar). — Mozart (Geisteshelden Biographien, 
t. XXXIII). Berlin, Hofmann, 1900, in-12 de 215 p. 

Avec bibliographie. 

104. — Merian (Hans). — Geschichte der Musik im XIX Jahrhundert. 
Leipzig, 1902. — Mozart, p. 255-286. 

105. — Breakspeare (Eustace L). — - Mozart (The master-musicians). 
London, Dent, 1902, in-12 de 300 p. — New-York, 1902, id. 

106. — *Wvzewa (Teodor de). — La Jeunesse de Mozart, « Revue des 
Deux Mondes » des 1 er avril 1904, 1er novembre 1904 et 4 décembre 1905. 

Le meilleur travail qui ait paru dans aucune langue sur cette période de la 
vie de Mozart et sur ses premières productions. L'auteur a positivement 
revécu la vie de Mozart, dans tous les lieux où il a passé, et sait admirable- 
ment donner au lecteur l'impression qu'il en fait autant. Il rétablit d'ailleurs 
la vérité sur bien des points obscurs et des erreurs de chronologie trop facile- 
ment rééditées par tous les biographes. — L'étude est malheureusement 
encore loin d'être achevée à cette heure. 

Biographie : Spécialités 

107. — *Grimm. — Correspondance littéraire.,.. ; Lettre du 1 er décembre 
1763 (éd. de Paris, Purne, 1829, t. 111, p. 367, etc.). Reproduite par 
Jahn, Ad. Jullien, H. Kling.... Jahn donne aussi (t. I, p. 561) une autre 
lettre de Grimm, du 13 août 1778, adressée à Léopold Mozart. 

108. — 'Aristide ou le Citoyen, no 26. Lausanne. Discours tenu le 
11 octobre 1766. — - Reproduit par Jahn (I, p. 47) et H. Kling. 

109. — *« Transactions philosophiques », Londres, 1770 (t. LX, 
p. V)i-6i). Account of a very remarquable young musician...., tiré d'une 
lettre de 1769, de Daines Barrinoton à Mathieu Maty. 

Traduction française dans H. Kling-. D. Barrington, magistrat anglais mort 
en 1800, était un amateur passionné de musique qui, ayant rencontré Mozart 
enfant pendant son séjour à Londres, lui Ht subir un long examen à la fois 
physiologique et artistique, dont les résultats sont curieux. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 97 

HO. — 'Schachtner (Andréas). — Lettre du 24 avril 1792 à la sœur de 
Mozart, sur l'enfance du maitre. Citée par Jahn (I, p. 22). 
Traduction française dans H. Kling. 

111. — 'Cramer (Ch.-Fr.). — Anecdotes sur W. G. Mozart, trad. de 
l'allemand. Paris et Hambourg, 1801 , in-8 de 68 p. 

D'après Rochlitz. (Voyez plus loin : Critique générale, n° 192.) 

112. — Suard (J.-B.-Ant.). — Anecdotes sur Mozart, dans ses « Mé- 
langes de littérature ». Paris, 1804, 10» année, t. II, n° 5, p. 337-347. 

1 13. — Reinhard. — Biographie Mozarfs, aus Mittheilungen seiner 
Gattin und seiner Freunde, « Wiener Zeitschrift », 1819, no» 3-9. 

114. — Da Ponte. — Memorie. New- York, 1823, 4 vol., 2e éd. 1829, 
3 vol. 

Traduction française : Mémoires de Lorenzo da Ponte, poète vénitien, 
collaborateur de Mozart, traduit de l'italien par Dareste de la Chavanne; 
Paris, 1860, in-8. 

Traduction allemande : Stuttgart, 1847. — Autre : Ein Freund und Mi- 
tarbeiter W. A. Mozart* s; Denkwiirdigkeiten des Lorenzo da Ponte, aus 
dem Italien von F. Burckhardt, 2« éd. Gotha, 1861, in-8 de 348 pages. 

115. — *Rochlitz (Fr.). — Ein guler Rath Mozarfs. Betrachtung. 
Leipzig, 1825, in-8 de 54 p. 

116. — *Kelly (Michael). — A uthentische A nekdoten vieler in Politik, 
Literatur und Musik hervorragenden Persônlichkeiten, 1826, 2 vol. 

Le ténor Kelly, l'un des créateurs des Noces de Figaro, fut très lié avec 
Mozart, et son témoignage est important. 

H 7. — Mozart des Dames. Almanach pour 1828, avec Lieder, etc. 
Paris, L. Janet, in-18. 

118. — Ebersberg. — Feierstunden. Aus MozarVs Leben. Wien, 
1832, in-8, 1. 1, p. 123. 

119. -- Mozart als Knabe in Paris, « Der Freischûtz », n° 46, Ham- 
burg, 1835, in-4. 

120. — Schefer (L.). — Mozart und seine Freundin, « Orpheus » fur 
1841, p. 273-340. Wien. 

121 . — Ortlepp. - Das Buch der Welt. Stuttgart, 1844, in-4, p. 229-333. 

122. — Fuchs (Aloys). — Biographische Skizze, von W. A. Mozart 
(dem Sohne). Wien, 1844, in-4. — « Allgem. Wiener Musikzeitung ». 

123. — * Charade ristiche Zùge aus dem Leben L. von Beethoven's 
und W. A. Mozarfs, « Allgem. Wiener Musikzeit. », 1846, n° 39. 

124. — 'Miszellen : Mozart. Ibid., n" 107, 108, 114. 

125. — * Verzeichniss aller Abbildungen W. A. Mozart s, Ibid., 
n w 60, 61. 

(Cf. Jahn, t. I, p. xix ) 

JANVIER-AVRIL 1906. 7 



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98 HENRI DE CURZON. 

120. — Lorenz (Franz). — In Sachen Mozart's. Wien, 1851, in-8de 

27 p. 

A propos de l'ouvrage d'Oulibicheff. 

427. — Zellner (L. A.). — Mozartiana, « BIStter fur Theater, Musik 
und Kunst ». Wîen, 4855, in-4 (n° 29). 

Sur le tombeau de Mozart. 

428. — Glôggl (Fr.). — In Betreff der Grabstâtte Mozart*, « Neue 
Wiener Musik-Zeitung », 1855, n°» 48 et 50. 

429. — « Frankfurter Konversationsblatt ». Mozartiana, I-VI. Frank- 
furt, 4856, n 0B 15, 20, 24; et 4859, n* 450. 

130. - Einzelne Scène aus Mozart' s Leben, « Allgem. Theater-Chro- 
nik ». Leipzig, 4856, in-4 (n*» 49-24). 

431. — Kayser (Joh. Friedr.). — Mozart-album : Lyser: Kùnstler-No- 
vellen und Biographie Mozart's; Kayser : Charakter-Zùge aus Mozart'* 
Leben, und Lobgedichte, etc. Hamburg, 4856; gr. in-8 de 52 p. 

Ce volume contient aussi des nouvelles, des fantaisies, etc. 

132. — * Mozart' s Sterbehaus. Wien, 1856; in-8 de 8 p. av. planche. 

133. - Fournier (E.). — Mozart à Paris. Paris, 1856, in-8 de 12 p. 
« Revue française ». 

134. — Lucam (Joh. von). — Die Grabesfrage Mozart'*, nach briefli- 
chen Original-Urkunden der Witwe Mozart's selbst. Wien, 1856; in 8 
de 64 p. 

La question du tombeau de Mozart, à l'occasion du centenaire de sa nais- 
sance. 

135. — Montmeyan (R. de). — Mozart t Vhomme et Vartiste, « Revue 
Contemporaine » du 30 avril 4858. Paris, in-8. 

436. — Mozart et Da Ponte. « Revue française » du 4« r octobre 
4858. Paris, in-8. 

137. — Trêves (Emilio). — La gioventù di Mozart, « L'italia musi- 
cale », Milano, 1858; in-4, n 08 58 et 60. 

438. — Hermann. — Mozart Harfenist in Lerchenfeld zu Wien, 
« Linzer Wochen-Bulletin fur Theater, Kunst und Geselliches Leben ». 
1862, n 09 1-3 (15 e année). 

139. — Elwart (A.). — Histoire des Concerts populaires.... suivie de 
six esquisses sur la vie et les œuvres de.... Mozart.... Paris, 1864, in-12 
de 142 p. 

140. — Noiil (Ludwig). — Mozart's Aloisia [Lange], « Neue Zeit», 
Olmûtz, 1865 (no» 252-259); et Braunschweig, 1865, gr. in-8 de 20 p. 

141. — Goschler (J.). — Mozart, d'après de nouveaux documents, 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 99 

« Le Correspondant », 25 nov. 18G5 et 25 janv. 1866. Paris, in-8; — et 
Douniol, 1866, in-8 de 64 p. 

142. — Wolzogen (A. von). — Zur Mozarfs Biographie, « Recen- 
zionen und Mittheilungen uber Theater und Musik ». Wien, in-4, 1865 
(no 6). 

143. — Zùge aus Mozarfs Leben. Zûrich, 1866; in-4de 24 p. 

144. — Bertrand (Gustave). — Mozart en France. Paris, 1865, in-8 de 
30 p., repr. dans « Les Nationalités musicales étudiées dans le drame 
lyrique ». Paris, Didier, 1872, in-12 (p. 74-124). 

145. — Heine (G.). — Mozart in Olmûtz, « Fremden-Blatt », Wien, 
1867 (n* 15). 

146. — Jal (A.). — Dictionnaire critique de biographie et d'histoire. 
Paris, Pion, 1867, gr. in-8 (p. 895). 

Sur les demeures de Mozart à Paris. 

147. — *Pohl (C. F.). — Mozart und Haydn in London : I, Mozart in 
London. Wien, 1867, in-8 de 200 p. 

Pas de documents nouveaux, mais une foule de renseignements sur la vie 
musicale à Londres au temps de Mozart. 

148. — Kôchel (L. von). — Zur Biographie W. A. MozarCs, « Jahr- 
buch fur Landeskunde von Nieder-Oesterreich », Wien, 1867, gr. in-8 
(p. 356). 

149. — Helfert (J. A. von). — Mozart und die Prager. 1872, gr. in-8. 

150. — Poisot (Ch.). — Lecture sur les trois séjours de Mozart à 
Paris. Dijon, 1872; Paris, Chamerot, 1873; in-8. 

151. — David (Ernest). — Tablettes de voyage d'un artiste. La veuve 
et la sœur de Mozart, « Chronique musicale », 1873; t. II, p. 18-24, 
121-125,275-281. 

152. — Keller (Sigismund). — W. A. Mozart in Salzburg im Jahre 
1769, • Monatshefte fur Musik-Geschichte », 1873, p. 122 

153. — Jullien (Adolphe). — • Mozart; ses séjours à Paris, « Le Cor- 
respondant », 25 sept. 1873. Paris, in-8, et dans La Ville et la Cour au 
XVIII* siècle : Mozart à Paris (3 chapitres). Paris, Rouveyre,1881, in-8. 

154. — •Pirckmayer (Friedr.). — Zur Lebensgeschichte Mozart'*. Salz- 
burg, 1876, gr. in-8 de 22 p. 

155. — 'Hammerle (A. J.). — Mozart und einige Zeilgenossen. Salz- 
burg, 1877, in-8. 

Pirckmayer et Hammerle, deux archivistes salzbourgeois, ont retrouvé un 
grand nombre de documents sur la jeunesse de Mozart à Salzbourg. 

156 — Kôhler (Ludwig). — Mozarfs Jugend, « Neue Berliner Mu- 
sikzeitung », 1877-1878, 4 numéros in-folio. 



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100 HENRI DE CUItZON. 

157. — 'Nottehohm (G.). — Mozartiana, von Mozart herrùhrende 
und Ihn betreffende zum grossen Theil noch nicht verôffentliche 
Schriftsstiicke, nach aufgefundenen Handschriften herausgegeben . 
Leipzig, Breitkopf, 1880, in-8 de 439 p. 

Contient, entre autres documents nouveaux, des lettres de Mozart à sa 
femme et à ses amis, et les souvenirs de sa sœur Maria. 

158. — Nohl (Ludwig). — Mozart, nach den Schilderungen seiner 
Zeitgenossen. Leipzig, 1880, gr. in-8 de 410 p. 

450. — Mara (La). — W. A. Mozart, 4880, in-8. 

160. — Nohl (Ludwig). — Mosaïk.... Mozart (varia). Leipzig, 4882, 
gr. in-8 (p. 94-221). 

101. — Jullien (Ad.). — Mozart et Richard Wagner à l'égard des 
Français. Bruxelles, 1881, in-8 de 21 p. 

102. — "Scheurleer (D. F.). — MozarCs Verblijf in Nederland. 's 
Gravenhage, 1883, in 8 de 160 p. 

Ce volume, l'équivalent pour les Pays-Bas du livre de Pohl pour l'Angle- 
terre, contient en outre une bibliographie mozartine spéciale. 

163. — Engl (Joli. Ev.). — W. A. Mozart in der Schilderung seiner 
Biographen, in seiner kôrperlichen Erscheinung im Leben und im 
Bilde, nebst Mittheilungen aus dem Salzburger Mozart-album. Salz- 
burg, 1887, in-8 de 91 p. et 5 portraits. 

464. — Schatz (Albert). — Giovanni Bertati, « Vierteljahreschrift fur 
Musikwissenschaft ». Leipzig, Breitkopf, 1889 (p. 231-271). 
Ce Berlati est l'auteur du Don Giovanni de Gazzaniga. 

165. — Fischer (Jos.). — W. A. Mozart. Eine biograpbische Skizze, 
sowie zwei bisher unbekannte Briefe Mozart's (Vater). Karlsbad, 1889, 
in-8 de 20 p. 

166. — Engl (J. E.). — Festschrift zur Mozart- Centenarfeier am 15, 
16 und 17 Juli 1891 in Salzburg. Salzburg, 1891, in-8 de 123 p. 

La famille de Mozart à Augsbourg, à Salzbourg et à Vienne. — Trois 
lettres inédites de Mozart. - La Question du Requiem. 

167. — Siiubert (G.). — Mozart und die Freimaurerei. Berlin, 1891. 

168. — La Mara. — Die Grdber unserer grossen Musiker in Wien, 
« Gartenlaube », 1891, n° 23. 

169. — Ricci (Corrado). — Mozart a Bologna, con documenti inediti. 
Milano, Ricordi, 1891, in-8 de 20 p. 

170. — Kamscher (A. Chr.). — Friedrich Wilhclm II und die Wittwe 
MozarCs, a Sonntagsbeilage zur Vossische Zeitung », 1891, n» 48. 

171. — Brachvogel (W.). — Die Familie Mozart, lbid., id. 

172. — Trochazka (Rud. von). - Mozart in Prag ; zum 100« Ge- 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 101 

dàchtniss seines Todes. Prag, 4892, in-8 de 240 p. — Nouvelle édition, 
4899. 

La famille Duschek; les quatre voyages de Mozart à Prague; les représen- 
tations de ses œuvres. 

173. — Engl (Joh. Ev.). — Studien ûber W. A. Mozart. Salzburg, 
1893-1896, in-8. 

1. (1893) : Identification de divers objets du Mozarteum. — 2. (1894) : Di- 
verses particularités de famille sur Mozart. — 3. (1895) : Diverses pièces 
d'état civil et de vie ; reçus, etc. — 4. (1896), par Cari Freiherr von Sterneck : 
Der Freundeskreis in Salzburg (La société amicale Mozart, à Salzbourg). 

174. — Gênée (Rudolph). — Mittheilungen fur die Mozart-Gemeinde 
in Berlin. Berlin, bulletins annuels depuis 1895. 

— Mozart in Berlin, 1789. Ibid., 1896. 

475. — Friedlander (D r Ernst). — MozarCs Beziehungen zu Berlin. 
Ibid., 1897. 

176. — Gênée (R.). — Mozarïs Ohr. — Mozart als Knabe in London 
und sein Notenskizzenbuch vom Jahre 1764. — Zu MozarVs Aufenthalt 
in London, 4764. Ibid., 1898. 

477. — Buffenoir (H.). — Mozart en France, « Rivista Musicale Ita- 
liana », Torino, 4898 (U V, p. 694-720). 

178. Les séjours de Mozart en France, « Revue Britannique », 

Paris, in-8, sept. 1899, p. 87-441. 

479. — Piccini (Giulio). — L'origine délia Maschera di Stenterelto : 
Luigi del Buono (4754-4832). Firenze, 1898, in-8 de 126 p. 

I. Il del Buono in casa di Corilla Olimpica, suo incontro col Mozart, una 
lettera inedita del Mozart. 

480. — Gellert (R ). — Mozart' s Beise nach Potsdam und Berlin, 
« Allgemeine Musikzeitung », Charlottenburg, 4899 (n° 28). 

184. — Barbiere (Raffaello). — Immortati e dimenticati. Mozart a 
Milano; G. Verdi. Milano, 4904. 

182. — •Komorzynski (E. von). — Emanuel Schikaneder : ein Bei- 
trag zur Geschichte des deutschen Theaters. Berlin, 1901, in-8 de 
496 p. 

483. — Engl (J. Ev.). — Aus Leopold und des Sohnes Wolfgang 
Irdischem Lebensgange, «Mittheil. der t. XLIÏ. derGesellschaft fur Salz- 
burger Landeskunde », 4902, gr. in 8 de 22 p. 

484. — Gênée (R.). — Aloysia Lange und Josef Lange, « Mittheil. 
fur die Mozart-Gemeinde », 1902, Berlin. 

485. — Sandberoer (Àdolf). — Mozartiana, « Jahrbuch der Musik- 
bibliothek Peters fur 1904 », Leipzig, 1902, p. 65-76. 

Itinéraires de voyages, notes sur une messe, etc. 



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102 HENRI DE CURZON. 

185 bis. — Belmonte (Garola). — Die Frauen im Leben MozarCs. 
Augsburg, 4005 ; gr. in-8 de 114 p. av. 7 pl. et 1 fac-sim 

180. - Kerst(F.). — Mozart- Brevier. Berlin, 1005 (avec 7 planches). 

187. — 'Barraud (D r J.). — A quelle maladie a suçcombé Mozart, 
« La chronique médicale », Paris, 15 nov. 1905, p. 737-744. 

Critique générale 

188. — *Burney (Ch.). — The présent state of Music in France and 
Ita'ly. London, 1771 ; 2 vol. in-8. 

Traduction allemande par Ebklino : Tagebuch einer musicalischen Reise 
durch Frankreich and Italien ; Hamburg, 1772 ; deux volumes. 

189. The présent state of Music in Germany.... London, 1772- 

1773; 2 vol. in-8. 

Traduction allemande par Bode, Hamburg, 1772-1773 ; trois volumes. 
Ces volumes, souvent cités par Jahn, sont comme la préparation du grand 
ouvrage : 

190. — — General history of Music. London, 1776-1789 ; 4 vol. in-4. 

Nouvelle édition abrégée et continuée (spécialement pour Mozart et ses con- 
temporains) par Bosby. London, 1819; deux volumes in-8. 

191. — N. Br. — Mozart s Biographie in Musikalischer Hinsicht. 
Prag, 1797, in 8. 

192. 'Rochlitz (Friedrich). - Allgemeine Musikalische Zeitung. 
Leipzig, Breitkopf, 1797-1802. 

Sur Mozart : 1. (1797-1799), pages 17, 49, 81, 113, 145, 177, 480. 

II. (1799-1801). Raphaël und Mozart, pages 641-653. 

III. (1801-1802), pages 450, 493, 590 

Reproduit dans : Fur Freunde der Tonkunst, Leipzig, 1824, quatre volumes: 
MozarCs Charakterziige. — Traduit en français (en partie) par Cramer, 
Paris et Hambourg, 1801. 

193. — Siebigke (Chr. Alb. Leop.). — Kurze Darstellung des Lebens 
und der Manier MozarCs. Breslau, 1801, in-8. «Muséum berùhmter 
Tonkûnstler, III ». 

194. — [Arnold (J.-F.)l- — MozarCs Geist. Seine Kurze Biographie 
und àsthetische Darstellung seiner Werke. Ein Bildungsbuch fur junge 
Tonkûnstler. Erfurt, 1803; in-8 de 452 p. 

195. — [Arnold (J. -F.)]. — W. A. Mozart und Jos. Haydn. Nach- 
tràge zu ihren Biographien. Versuch einer Parallèle. Erfurt, 1810; in-8 
de 118 p. — Nouvelle éd. (Gallerie der Berûhmtesten Tonkûnstler). Er- 
furt, 1816. 

196. — 'Hoffmann (E. T. A.). — Kreisleriana, dans « Phantasiestûcke 
in Callofs Manier ». Bamberg, 1814-1815; 4 vol. in-18. — Der Dichter 
und der Componist, dans « Die Serapion's Briïder », t. I. Berlin, 1819. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZART1NE. 



Les Kreisleriana ont été écrits en 1810-1813 et publiés dans la « Musika- 
lische Zeitnng • de Rochlitz, à Leipzig. Le dialogue Le Poète et le Composi- 
teur date de 1813. Les passages concernant Mozart, dans ces divers écrits de 
critique plus ou moins humoristique, ne sont pas nombreux, mais des plus 
justes et suggestifs. (Cf. aussi le fameux Don Juan, n° 266.) La traduction 
française complète de toutes ces pages a été publiée par Henri de Curzon, 
soit dans les « Fantaisies dans la manière de Callot », Paris, Hachette, 1891 ; 
un volume in- 12; soit dans ses c Musiciens du temps passé....; Hoffmann.... », 
Paris, Fi e ch bâcher, 1893 ; un volume in- 12. 

197. — Bombet (L. Alex. César) [Henri Beyle]. — Lettres écrites de 
Vienne en Autriche, sur le célèbre compositeur Joseph Haydn, suivies 
d'une Vie de Mozart et de considérations sur Métastase et l'État présent 
de la musique en France et en Italie. Paris, Didot, 1814; in-8. 

Les quatre premiers chapitres de la vie de Mozart sont la traduction de 
l'article de Schlichtegroll, et les trois derniers celle des anecdotes publiées 
par Rochlitz. 

Nouvelle édition : Stendhal : Vies de Haydn, Mozart et Métastase. Paris, 
1817, in-8. — Autres, Paris, Michel Lévy, 1854, 1868, etc.; in-12. 

Traduction anglaise par Rombbrt : London, 1817, in-8 de 493 pages; et 
Boston, 1839. 

198. — Reinhard (E. F.). — Mozart's Bildungsgeschichte. Hamburg, 
1821, in-8 de 9 p. 

499. — « Jurende*s Vaterlàndischer Pilger im Kaiserthum Oester- 
reich. » Brûnn, in-4. . 
1822. — Mozart und Cimarosa. 

1824. — Bemerkungen Uber Mozart und die Zauberftôte. 

1825. — Mozart und Haydn. 

1827. — Mozart und Rossini. 

1828. — Mozart, ein Beispiel, etc. 

1829. — Charakterzuge von Mozart. 

200. — « Musik-Gesellschaft in Zurich ». Zurich, 1832, 1833, 1866, 
in-4 (t. XX, XXI, LIV). 
Ueber Mozart's Leben und Wirken. 

204. — Milde (Th.). — Ueber das Leben und die Werke der beliebtes- 
ten deutschen Dichter und Tonsetzer. Meissen, 1834. 
W. A. Mozart : t. II, p. 58-81. 

202. — Lceve-Veimars. — Histoire et philosophie de l'art : Mozart, 
« Revue des Deux Mondes » du 15 mars 1834 ; Paris, in-8. 

203. — Lichtenthal (Pietro). — Mozart e le sue creazioni. Milano, 
Ricordi, 4842; in-8 de 43 p. 

204/ — *Waonbr (Richard). — Jugements divers sur Mozart et son 
œuvre. Voy. Ueber Deutsches Musikwesen (1840); Ueber die Ouverture 
(1841); Das Kunstwerk der Zukunft (1849) ; Oper und Dram (1854), etc. 
Édition populaire des « Gesammelte Schriften und Dichtungen », 3* éd., 
4898. Leipzig, t. I, III et IV. 

Voyez plus loin, n« 228, une traduction française des principaux passages. 



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104 



HENRI DE CURZON. 



205. — L. M[einardus]. — Eine Ansicht ûber Mozart, Beethoven und 
Berlioz, und ûber den Humor in der Musik, a Wiener Allgemeine 
Musikzeitung » (von Aug. Schraidt\ 1846; n°» 74, 78). 

206. — Roche (Edmond). — Mozart, étude poétique, Paris, 1853, in-8 
de 15 p. 

207. — Glôggl (Fr.). — Ein Amerikanischer Journal- Ausspruch ûber 
die Zukunft der Musik Mozart 1 s, « Neue Wiener Musikzeitung », 1855 
(n" 42-47). 

208 Mozart ah sittlichcr Character. lbid., 1860 (n 0B 33-35). 

209. — Sattler (Heinrich). - Erinnerung an Mozart' s Leben und 
Werken, nebst Bemerkungen ûber seine Bedeutung fur die Tonkunst. 
Langensalza, 1856; in-8 de 56 p. 

210. — Blaze de Bury (Henri). — Musiciens contemporains. Paris, 
Michel Lévy, 1856, in-12 [Mozart, p. 51-72; Les Noces de Figaro, p. 121- 
141]. 

Nouvelle édition. Musiciens du passé, du présent et de l'avenir : Gluck, 
Mozart. .. Paris, Calmann-Lévy, 1880, in-12 de 439 pages. 

211 . — [Ambros]. — Mozart als Kùnstler und Mensch. Eine Gabe zu 
seinen hundersten Geburtstage, dans la « Prager Zeitung », 1856 
(n°s 20, 23-25, 27), sous la signature Flram Dbdler. 

212. — Alberti (C. E. R ). - Raphaël und Mozart, eine Parallèle. 
Vortrag zum 100 jahriges Geburtstag Mozart's. Stettin, 1896; in 8 de 
44 p. 

213. — Lamartine. — La Musique de Mozart, « Cours familier de 
littérature », Paris, 1858; gr. in-8 (livraisons 29 et 30). 

214. — Nohl (L.). — Vr.il. Mozart, Ein Beilrag zur Aesthetik der 
Tonkunst. Heidelberg, 1860, in-8 de 82 p. 

215. Der Geist der Tonkunst. Frankfurt a. M., 1861, in-8. 

Mozart, p. 62-86; Mozart's Zeit, p. 87-98; Einzelne Werke Mozart's, 

p. 119-136. 

216. — Lener (Seraf). — Das Siebengestirn und die kleineren Stern- 
gruppen im Gebiete der Tonkunst. Pesth, 1861, 2 vol. in-8 (t. I, p. 50-70: 
W. A. Mozart). 

217. — Kôchel (L. von). — Ueber den Anfang der musikalischen 
Produktivitât W. A. Mozart's. Salzburg, 1862, in-4 de 11 p. 

218. — Rudhart (F.). — Kùnstler-Silhouetten aus Mûnchens alter Zeit, 
dans le « Morgenblatt zur Baierischen Zeitung », Mûnchen, 1863 (n 08 220, 
221). 

Mozart à Munich, en 1777. 

219. — Kuhne (G. von). — Characteristik Mozart 7 s, dans ses Gesam- 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE 105 

melte Werke, t. V; ou dans ses Deutsche Charactere, Leipzig, 1864, 
in 8. 

220. — *Jahn (Otto). — Gesammelte Aufsâtze ûber Musik. Leipzig, 

1866, in-8. 

Deux chapitres importants sur Mozart. 

221. — Chasles (Philarète). — Études contemporaines. Paris, Amyot, 

1867, in-12. 

(P. 266 : Mozart, Weber et Grètry.) 

222. — Gradener (C. G. P.). — Gesammelte Aufsâtze ûber Musik, 
Heidelberg, 1872. 

P. 76-108 : Mozart's Verdeutschter Figaro. 

P. 109-117 : Echt oder Urecht (Mozart's Klaviersonate). 

P. 147-162 : Mozart's Zauberflôte. 

223. — Lavoix (Henri). — Histoire de P instrumentation. Paris, Didot, 
1878, in-8. 

P. 202... , et 320... : Mozart 

224. — Naumann (Emil). — W. Mozart. « Sammlung musikalischer 
Vortràge », herausg. v. P. Graf Waldersee, série 1, n° 6. Leipzig, 
Breitkopf, 1879, gr. in-8 de 26 p. 

225. — 'Chrysander (Friedr.). — Mozart's Werke. « Allgemeine 
Musik-Zeitung », Leipzig, in-4, 1879-1882. 

Suite d'articles écrits au far et à mesure de la publication de divers vo- 
lûmes de la collection des œuvres chez Breitkopf : les Lieder, les Litanies 
et Vêpres, Zaïde, Mithridate, les Danses pour orchestre, le ballet à'Ido- 
menée. 

226. — Prieger (K.). — Urtheile berûhmter Dichter, Philosophen und 
Musiker ûber Mozart.... Wiesbaden, 1885, gr. in-8 de 61 p. 

227. — Engel (L.) — From Mozart to Mario. Réminiscences of half 
a century. London, 1886, in-8 de 710 p. 

228. Wagner (Richard). — Musiciens poètes et philosophes, aperçus 
et jugements, trad. par Camille Benoît. Paris, Charpentier, 1887, in-12. 

Mozart : p. 110-127; extrait de divers écrits de Wagner, publiés de 1840 à 
1851 (opéra et drame, de l'essence de la musique allemande, l'œuvre d'art de 
l'avenir, l'ouverture). 

229. — Smexd (J.). — Zum Gedâchtniss W. A. Mozart's; Vortrag. 
Darmstadt, 1892, in-8 de 28 p. 

230. — Joss (V.). — Mozart's Leben und Werke, mit Einleilung : 
Mozarfs Schaffen im Lichte unserer Zeit. Sein Johann, 1892, in-12. 

231. — Meinardus (Ludwig). — Mozart ; ein sittlich erzichliches Vor- 
bild Deutscher Jugend und ïhrer Pfleger. « Sammlung pàdagogischer 
Vortràge » (V, 6). Bielefeld, 1892, gr. in-8 de 24 p. 



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106 



HENRI DE CCRZON. 



232. — Wiesinger (A.). ~ Mozart und das Christenlhum in der 
Musik ; Yortrag. Wien, 4892, in-8 de 35 p. 

233. — Biaggi (G. A.). - Di W. A. Mozart, « Nuova anlologia » du 
1" janvier 1892. 

234. — Lesimple (A.). - Von Mozart zu Mozart , Aus dem Reiche der 
Frau Musika. Leipzig, 1893. 

235. — Ritter (Hermann). — Haydn, Mozart, Beethoven : Ein Drei- 
gestirn am Himmel Deutscher Tonkunst. Bamberg, 1897, in-8. 

230. — Naumann. — Deutsche Tondichter von Seb. Bach bis B. Wa- 
gner. 6 e éd., Leipzig, 1896. 

237. — Wolzogen (Hans von). — Grossmeister Deutscher Musik. I : 
Bach, Mozart, Beethoven, Weber. Hannover, 1897, gr. in-4 de 110 p. 

238. — Farinelli (Arturo). — Note criliche. Torino, 1897. 

239. — Lôw (R.). — Musikalische Vortrâge (Mozart, Beethoven, etc.). 
Basel, 1898. 

240. — Mirow (L.). — W. A. Mozart und die Neuere Mozarl-litic- 
ratur. Ein Beilrag zum Mozart-kullus in ûbersichtliche Darstellung des 
fur Mozart in Wort und That in letzter Zeit geschaffenen. Hildesheim, 
1808, in-12de50p. 

241. — Marsop (P.). — Der Meister des Bococo; « Musikalischen 
Essays ». Berlin, 1899, n° 7, p. 196-214. 

242. — Hausegger (F^ von). — (Insère Deutsche Meister : Bach, 
Mozart, Beethoven, Wagner. Mûnchen, 1901, in-8 de 244 p. 

243. — Chopin (Anna Alice). - Masters of music : their lives und 
works.. . ; Mozart ... New- York, 1901, in-8 de 395 p. 

244. - Estrée (Paul d') [Henri Quentin]. — L'art musical et ses in- 
terprètes depuis deux siècles.... « Ménestrel » de 1901-1902. Paris, in-4. 

Mozart : plusieurs numéros de novembre 1901. 

245. — Merian (Hans). — Geschichte der Musik in XIX Jahrhundert. 
Leipzig, 1902, in-8. 

Mozart : p. 255-286. 

24(). — Rolland (Romain). — Mozart, « Revue d'art dramatique » de 
janvier 1903. Paris, in-8. 

247. - Reinecke (Cari). — Meister der Tonkunst. Berlin, 1903, in-8. 
Mozart • : p. 1-129. 

248. — Nagel (D r W.). — Goethe und Mozart. Langensalza, 1904. — 
Mozart und die Gegenwart. Ibid., 1904. 

219. — Mozart-Heft der « Musik ». Berlin, 1904 (octobre), in-8 de 
64 p. av. portraits et fac-similé. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 107 

Brkithaupt (Rud. M.) : Mehr Mozart! p. 1-16; — Hbineminn (Ernst) : Ist 
Mozart's « Don Juan » eine tragische oder eine komische Oper t p. 17-24 ; 
Heds8 (D r Alfred) : Mozart als Kritiker, p. 25-37 ; — Fribdlander (Max) : Léo- 
pold Mozarts Klavier-Sonaten, p. 3840; — Kalischer (A. Chr.) : Beethove?>s 
Beziehungen zu Mozart, p. 41-48; — Komorzynski (D r Egon von) : Mozarts Mes 
tcn, p. 49-55; — Naobl (D r Willibald) : Mozart und die Gegenwart, p. 56-64. 

Zweile Mozarl-Heft. Berlin, 1906 (janvier), in-8, avec 13 planches 

et musique. 

Lbwicki (Ernst) : Die Vervollstândigung von Mozart'» grosserC moll Mensr 
durch Àlois Schraitt ; -— Ribmann (Hugo) : Die Wurzeln der Kunst Mozart s : 
— Heinbmann (Ernst) : Zur Tcxtfrage und zur AuffUhrung von Mozart * 
Don Juan; — Weingartnbr (Félix) : Die Posaunen in MozarCs Requiem. 

249 bis. — Krebs(C). — Haydn, Mozart, Beethoven. Aus Natur und 
Geisteswelt.... Leipzig, Teubner, 1906 ; in-8 de 120 p. 

Histoire et critique spéciales 

THÉÂTRE ET ŒUVRES LYRIQUES EN GÉNÉRAL 

250. — Siever iG. L. P.). — Eltvas ûber Mozart als dramatise her 
Componist. Mozart in Paris, 1828. 

251. — Seyfried (J. Ritter von). — Mozart, der Opernkomponist , 
« Caecilia », t. XVIII. Mainz, Paris, Antwerpen, 1836, in-8 (p. 65-90) 

252. — Sonnleithner (Leop. von). — Ueber Mozart's Opern aus seiner 
frûheren Jugend, « Caecilia », t. XXIV et XXV, 1845, 1846; à part : 
Mainz, Schott, in-8 de 56 p. 

253. — Oulibicheff (Alex.). — MozarVs Opern : Kritische Erlàutc- 
rungen aus dem franzôsischen Originale ûbersetztvon C. Kossmaly. 
Leipzig, Breitkopf, 1848, gr. in-8 de 410 p. 

Extrait de l'étude générale d'Oulibicheff. 

254. — Schneider (L.). — Geschichte der Oper und des kais. Opern 
hauses in Berlin, 1752. 

Mozart : p. 223, 239, 249, 259, 291. 

255. — Musset (Paul de). — De la musique dramatique : Mozart, 
« Revue Nationale », 1861, t. III, p. 238, 374. 

256. — Teuber (Oscar). — Geschichte des Prager-Theaters. Prag, 

1883, 3 vol. 

257. — Jullien (Adolphe). — Paris dilettante au commencement du 
siècle.... Les opéras de Mozart à Paris (1793-1805).... Paris, Didot, 

1884, in-8 (3 chapitres). 

258. — Kipke (Cari). — W. A. Mozarts Jugendopern in der neue 
Breitkopf und HârtePschen Partitur-Ausgabe, « Allgem. Musik Zeitung », 
Leipzig, 1885, n°» 4-6, 14-20. 



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108 HENRI DE GURZON. 

259. — Welter (Albert JosefJ. - Mozart's Werke und die Wiener 
Hof-Thcater : statistisches und historisches. Wien, 1897, in -8 de 145 p. 

260. — Prochàzka (Rudolph). — Aiyeggien. Musikalisches aus alten 
und ncuen Tagen.... Don Juan, Zauberftôte, Allgemeines, Titus (4 cha- 
pitres). - Dresden, 1897, in-8 de 160 p. 

961. - Kalbeck. — Opem-Abende. Berlin, 1898, 2 vol. gr. in-8. 
Mozart : t. I, p. 29-43. 

262. — Merian (Hans). — Mozart* * Meisteropern. Leipzig, 1900, in-8. 
Mozart als drainât i ker ; Die Hochzeit des Figaro; Don Juan; Die Zauber- 

flôte. 

Finalement dans la collection des « Opernfuhrer », n°* 5-10. 

963. — Hanslick (Ed.). — Die moderne Oper : Kriliken und Studien. 
Berlin, 1900, in-8 de 341 p. 

264. — Heuberger (Richard). — Im Foyer. Essays ûber das Opern- 
repertoire. Leipzig, 1901 (p. 15-36). 

265. — Schoeppl (Hugo) — Mozart, Dramatisches Charakterbild. 
Halle, 1903, in-8 de 64 p. 

265 bis. — Kretzschmar (Hermann). — Mozart in der Geschichte der 
Oper. « Jahrbuch der Musikbibl. Peters fur 1905 », Leipzig, in-8. 

DON GIOVANNI (DON JUAN) 

266. — 'Hoffmann (E. T. A.). — Don Juan, dans ses « Phantasiestiicke 
in Callol's Manier », Bamberg, 1814-1815, 4 vol. in-18. Très nombreuses 
rééditions et traductions en diverses langues. 

267. — G. Planche. — Don Juan de Mozart à l'Opéra, « Revue des 
Deux Mondes » du 15 mars 1834. Paris, in-8. 

268. — Weber (Gottfr.). - Ueber Mozart' s original manuscript der 
Partitur der Oper : Don Giovanni, « Caecilia », t. XVIII.. Mainz, 1836, 
p. 91-127. 

269. — Notice sur Don Juan, drame bouffon en 2 actes, de Mozart. 
Paris, 1845, 32 p. pet. in-4 

270. — Scudo (P.). — Mozart et Don Juan, Lorenzoda Ponte, « Revue 
des Deux Mondes » du 15 mars 1849. Rééd. dans Critique et Littérature 
musicales. Paris, 1850; autre éd. 1856 (p. 150-230). 

271. — Kugler (Fr.). — Bemerkungen ûber Don Juan und Figaro. 
Coin, 1854, in-4. 

272. — Viardot (Louis). — Le manuscrit autographe de Don Gio- 
vanni de Mozart, « L'Illustration » de 18o5, p. 10 (trad. en italien, dans 
la « Gazzetta Musicale di Milano», 1856, n os 47-49. Ricordi). 



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I 



ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 109 

273. — Glôggl (F.)- — Das Autographe manu&cript des Don Giovanni 
von Mozart, « Neue Wiener Musik-Zeitung », 4856, n°» 9-14. 

274. — Wolzooen (Freiherr von). — Ueber die scenische Darstellung 
von Mozarfs Don Giovanni, seit Berûcksichtigung Ursprûnglichen 
Textbuches von Lorenzo Da Ponte. Breslau, 4860, in-8 de 80 p. 

275. — Sonnleithner (D"" Leop. von). — Zur Don- Juan- Lit teratur, 
« Recensionen und Mittheilungen iïber.Theater und Musik », Wien, 
in-4, 1860, p. 588-592. 

276. Mozartiana. Ibid., 1865, p. 32, 97, 753 (Sur Don Juan : 

texte et mise en scène). 

277. — Bitter (C. H.). — MozarCs Don Juan und Gluck's Iphigenia 
in Tauris. Ein Verzuch neuer Uebersetzungen. Berlin, 1865; gr. in-8 
de 500 p. Nouvelle éd., 1886, ibid. 

278. — // dissoluto punito.... Wortgetreuer Abdruck des ersten Ita- 
lienischen Textbuches fur Prag vom Jahre 1787, mit den Abànder- 
ungen fur Wien von 1788. Leipzig, 1865, in-8. 

279. — Gugler. — *Zur Oper Don Juan : Controvers fragenbezûglich 
der Darstellung auf der Buhne, « Morgenblatt fur Gebildete Léser », 
Stuttgart, Cotta, 1865, in-4, n 08 32, 33. 

280. — Wôrz (D r ). — Ueber die Scenirung des D, Juan im K. K. Hof- 
Opern-Theater, « Wiener-Zeitung », 1866, n" 293, 205, 302, 303 (6 cha- 
pitres). 

281. — Blaze de Bury (Henri). — Le Don Juan de Mozart et les Don 
Juan au Théâtre-Lyrique de Paris, « Revue des Deux Mondes » du 
15 mai 1866, Paris, in-8. 

282. Don Juan à V Opéra. Ibid., numéro du 1 er mars 1866. 

283. — Zellner. — Ueber D. Juan Scenirungen, « Blàtter fur Theater, 
Musik und bildende Kunst », 1867, n° 18. 

284. — Wolzogen (A. von). — D Juan. Auf Grundlage der neuen 
Textûbersetzung von B. v. Gugler neu sceniert, « Vorrede und umfan- 
greiche Erlâuterungen », Breslau, 1869, in-8. 

285. — Epstein (Th.). — Don Giovanni, von Mozart. Ein Studie zur 
Oper auf Grundlage des Da Ponte'schen Textes, nebst einer Verbesser- 
ten Uebersetzung des letzteren. Frankfurt am Main, 1870, in-8. 

286. — Guerle (De). — Don Juan et ses origines littéraires ; frag- 
ments de la vie de Mozart. Nancy, 1883; in-8 de 43 p., « Mémoires de 
l'Académie de Stanislas », 1882. 

287. — Bolin (W.). — Don Juan-Studien. Leipzig, 1884; in-8 de 24 p. 

288. — Engel (Karl). — Bibliotheca Faustiniana. Oldenburg, 1885 : 
Don Juan, p. 664-684. 



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110 HENRI DE CURZON. 

289. — Die « Première » von Mozarfs Don Juan, a Neue Berliner 
Musikzeitung », 1885, no» 4-7. 

290. — Rogok (H. C). — De opvœringen van Mozart's. Don Juan in 
Nederland. Amsterdam, 1887, in-8. 

291. — Engel (K.). — Die Don Juan-Sage auf der Bûhne. Dreaden 
und Leipzig, 1887 ; in-8 de 265 p. 

292. — Engel (Gustav). — Eine Mathematisch-harmonische Analyse 
des Don Giovanni von Mozart, « Vierteljahrschrift fur Musikwissen- 
schaft », Leipzig, 1887, p. 491-560. 

293. - Marsop (Paul). Zum Don Juan-Jubilâum, « Die Gegen- 
wart », 1887, n°» 44-45. 

294. — Frbisauff (Rud. von). — MozarCs Don Juan, 4787-1887. Ein 
Beitrag zur Geschichte dieser Oper. Salzburg, 1887; in-8 de 188 p. 

295. — Adelmann (C). — Donna Elvire ah Kunst-Ideal und in ihrer 
Verkôrperung auf der Mûnchener Hof-Bûhne. Mûnchen, 1888, in 8 de 

52 p. 

291). — 'Chrysander (Friedr.). — Die Oper Don Giovanni von Gazza- 
niga und von Mozart, « Vierteljahrschrift fur Musikwissenschaft », 
Leipzig, 1888, p. 352-435. 

Contient le texte de l'opéra de Gazzaniga, de Giovanni Bertati, 1787; tra- 
vail inachevé. 

297. — Hanslick (Ed.). — Musikalisches und Literarisches.... ; Zum 
D. Juan-Jubilâum. Berlin, 1889, in-8 de 359 p. 

298. — Gounod 'Charles). — Le Don Juan de Mozart. Paris, Ollen- 
doriï', 1890, in- 12 de 216 p. 

Traduction allemande par Ad. Klages. Leipzig, 1890; in-12. 

Traduction anglaise par Windeyer Clark et J. T. Hntchinson. London, 

1895; in-8. 

299. — Cf. l'article de M. C. Saint-Saens : Charles Gounod et le Don 
Juan de Mozart, publ. in-18 de 44 p. Paris, Ollendorff, 1894. 

300. — Lanohans (Wilh.). — Der Endreim in der Musik. Ein Kapitel 
von der musikalische Déclamation. Leipzig, 1892 ; in-8 de 18 p. et 3 pl. 
« Bayreuther Blatter ». 

A propos de la « Sérénade ». 

301. — Simone Brouver (F. de). — Don Giovanni nella poesia e 
neir arte musicale. Storia di un dramma. Napoli, 1894, in-8. 

302. — Possart (E. von). — Ueber die Neueinstudirung und Neue- 
szenierung des Don Juan auf dem Kgl. Residenztheater. Mûnchen, 1896. 

303. - Farinelli (Arturo). — Note critiche.... ; Don Giovanni. Torino, 
1896. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 111 

304. — Maurel (Victor). — A propos de la mise en scène de Don 
Juan; réflexions et souvenirs. Paris, 4896, in-12 de 93 p. 

305. — Saint-Saens (Camille). — Don Giovanni, « Revue de Paris », 

1896, n° 23, Paris, in-8. 

306. — Gerhard (J. W.). — Don Juan, « Opern handleiding », n© 44. 
Amsterdam, 4897, in-8. 

307. — Tiersot (Julien). — Étude sur Don Juan, « Le Ménestrel », 

1897. Paris, in-4. 

Analyse technique, historique et documentaire (une vingtaine de numéros). 

308. — Malherbe (Charles). — Don Juan, de Mozart-, Notes biblio- 
graphiques, « Le Journal musical », 1897. 

309. — Rauber (D r A.). — Die Don Juan-Sage im Lichte biologischer 
Forschung. Leipzig, 1899, in-8. 

310. — Mantovani (T.). — Luigi Bassi e il Don Giovanni di Mozart, 

« La Cronaca musicale », vol. III, n° 3. Pesaro, 1901. 
* 

311. -— Don Juan von W. Mozart. Zur 60« Auffùhrung im Kgl. Opern- 
hause zu Berlin. Berlin, 1902, in-8 oblong de Hp. et 16 planches. 

312. — Levi (Herman). — Mozart' s Don Juan. Derbestrafte Wûstling 
oder Don Juan heiteres Drama. Mûnchen, 1902, in-12 de 93 p. 

313. — Marsop (P.). — Studienblâtter eines Musikers. Leipzig, 1903. 
Don Giovanni, p. 131-204. 

314. — Heinemann (Ernst). — Ist Mozarts « Don Juan » eine tragische 
oder eine komxsche Oper? « Musik », oct. 1904. — Zur Textfrage und 
zur Auffùhrung von Mozart' s « Don Juan », « Musik », janv. 1906. 
Berlin, in-8. 

DIE ZAUBERFLŒTE (LA FLUTE ENCHANTÉE) 

315. — Batzko (L. von). — Ueber Mozart s Oper Die Zauberflôte, 
«< Journal des Luxus und der Moden », 1794, p. 364, 539. 

316. — Mozart und Schikaneder ; Ein theatralisches Gespràch ûber 
die Auffùhrung der Zauberflôte. Wien, 1801, in-8 de 24 p. 

317. — Wilhetmine Schrôder als Parnina. 1821. 

318. — # Treitschke (F.). — Die Zauberflôte, Fidelio, etc. « Orpheus, 
Musik Taschenbuch fur 1841 », Wien, p. 239-265. 

319. — *Fuchs (Aloïs). — Zur Geschichte der Zauberflôte, « Wiener 
allgemeine Theater-Zeitung », Wien, 1842, n°31. 

320. — Nohl (L.). — Die Zauberflôte; Betrachtungen ûber die Be- 
deutung der dramatischen Musik in der Geschichte des menschlichen 
Geistes. Frankfurt a. M., 1862, in-8 de 325 p. 



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ft 



112 HENRI DE CURZON. 

321. — Blaze de Bcry (H.). — Mozart et la Flûte enchantée, « Revue 
des Deux Mondes », numéro du 15 mars 4865. Paris, in-8. 

322. — Die Zauberflôte. Text-erlàuterungen fur aile Verehrer 
Mozart's, nebst dem vollstandigen Texte der Zauberflôte. Leipzig* 
Lissner, 4866, in-8 de 64 p. 

323. — Gruel (G.). — Au f se Musse ûber die Bedeutung des angeblich 
Schikanederschen Textes zu Mozart's Zauberflôte. Magdeburg, 4868, in-8 
de 28 p. 

324. — Frank (Ernst). — Beitrâge zur Geschichte der Zauberflôte. 
Boi Gelegenheit der 200 Auffùhrung derselben am Manheimer Hof- 
theater. Mannheim, 1875, in-8 de 48 p. 

325. — 'Tiersot (Julien). — Étude sur la Flûte enchantée, « Le Mé- 
nestrel », 4893. Paris, in-4 (6 numéros). 

326. — Mcnk (V.). — Goethe's Fortsetzung der Mozartschen Zauber- 
flôte. Berlin, 1899, in-8 de 77 p. 

L'œuvre de Schikaneder et les fragments de Goethe pouif une suite à cette 

pièce. 

327. — Gênée (R.). — Ein bisher unbekanntes Duelt zu Mozart's Zau- 
berflôte, « Mittheilungen fur die Mozart-Gemeinde in Berlin », 4899, 
in-8. 

LE NOZZE DI FIGARO 

328. — T. U. — Figaro" s Hochzeit aus der original Partitur...., 
« Xeue Zeitschrift fur Musik », Leipzig, 4851, in-4. 

329. — Kuoler (Fr.). — Bemerkungen ûber Don Juan und Figaro. 
Coin, 1854, in-4. 

330. — Blaze de Bury (Henry). — Les Noces de Figaro; Musiciens 
contemporains. Paris, 1856, in-12 (p. 121-444). 

331. — C....X. — Mozart's Verdeutschter Figaro, « Recensionen und 
Mittheilungen ûber Theater und Musik », Wien, in-4, 1864, p. 561, 577 ; 
1865, p. 176, 209. 

332. — Hanslick (Ed.). — Ueber Figaro' s Hochzeit, « Neue Freie 
Presse », Wien, 1868, n° 4225. 

333. — Dorn fHeinrich). — Suzanne und ihre Gartenarie (Ergebnisse 
aus Erlebnissen). 1877, in 8. 

IDOMENEO 

;*34. — Mosel (Ignaz von). — Ueber Mozart's Idomeneo, « Sammler », 
Wien, 1810, in-4, n° 141. 

335. — Wolzogen (Alfred von). — Idomeneus von Mozart auf der 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 113 

Dresdener Hofbûhn, « Recensionen und Mittheilungen ...» Wien, in-4, 
1864, p. 745, 726. 

336. — Pletzer (Fr.). — Mozart und die Oper Idomeneo, « Bremer 
Sonntagsblatt », 1864, n°» 3-4. 

337. — Chrysander (F.). — MozarVs Werke.... Ballet-musik zu Ido- 
meneo, « Allgem. Musik-Zeitung », Leipzig, 1880. 

COSI FAN TUTTE 

338. — MozarVs Cosi fan tutte. Der Text, die Bearbeitungen, « Re- 
censionen und Mittheilungen ûber Theater und Musik », Wien, in-4, 
1863, p. m. 

330. — Kohler (L.). — Zu MozarVs Cosi fan tutte, « Neue Berliner 
Musikzeitung », 1885, n° 1. 

LA CLEMENZA DI TITO 

340. — Mosel (I. von). — Ueber MozarVs Clemenza di Tito, 
.« Sammler », Wien, 1810, n° 141.... (et 1812, n° 67). 

L'OCA DI CAIRO 

341. — Gollmick (Karl). — Eine nachgelassene Oper MozarVs, « Re- 
censionen und Mittheilungen ûber Theater und Musik », Wien, 1860, 
in-4, p. 253. 

ZAIDE 

342. — 'Chrysander. — Mozart's Werke.... Zaïde, « Allgemeine Mu- 
sik-Zeitung », Leipzig, in-4, 1881. 

Série d'articles à propos de l'édition Breitkopf. 

MITRIDATE 

343. — 'Chrysander. — Mozart's Werke.... Mitridate, « Allgemeine 
Musik-Zeitung », Leipzig, in-4, 1881 et 1882. 

Série d'articles à propos de l'édition Breitkopf. 

DER SCHAUSPIELDJREKTOR (LE DIRECTEUR DE THÉÂTRE) 

344. — Hirsch (D r R.). — MozarVs Schauspieldirektor. Musikalische 
Reminiscenzen. Leipzig, 1859, in-16 de 96 p. 

Les pages 45-70 contiennent des notes sur la Flûte enchantée, et les pages 
72-92 une bibliographie et une monographie mozartines. 

janvibr.-avr.il 1906. 8 



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HENRI DE CURZON. 



345. — Gênée (Rud.). — Zur Geschichte von Mozart' s Schauspieldi- 
rektor } « Mittheilungen fur die Mozart- Gemeinde in Berlin », 1890. 



Musique religieuse en général 

346. — *Lorenz (Dr Franz). — Haydn, Mozart und Beethoven'* Kir- 
chenmusik, und ihre katholischen und protestantischen Gegner. Bres- 
lau, 1866, in-8 de 104 p. 

347. — 'Chrysander (F.). — MozarCs Werke.... Litanien und Ves- 
peren, « Allgem. Musik-Zeitung », Leipzig, 1880. 

348 — *Haberl (F. X.). — Mozart als Kirchenkomponist, « Kirchen- 
musikalisches Jahrbuch », Regensburg, 1887, in-8 de 45 p. 

349. — Schnerich (A.). — Der Messentypus von Haydn, Mozart, 
Beethoven, Schubert. Wien, 1892. 

350. — Sandberger (A.). — Mozarliana, « Jahrbuch der Musikbibl. 
Peters fur 1901 », Leipzig, 1902, p. 63-76. 

351 . Ueber eine Messe in C moll angeblig von W. A. Mozart, 

« Sitzungsbericht der Bayer ischen Akademie », Mùnchen, 1904, gr. in-8, 
p. 297 308. 

352. — Limrert (F.). — Mozart" s C moll Messe. Salzburg, 1904, in-8 
de 24 p. 

353. — Komorzynski (D p Egon von). — Mozarts Messen, « Musik », 
1er oct. 1904. Berlin, in-8, p. 49-55. 

353 bis. — Lewicki (Ernst). — Die Vervollstândigung von Mozarts 
grosser C moll Messe durch Aloïs Schmitt, « Musik », janvier 1906. 
Berlin, in-8. 

LE REQUIEM 

354. — *Sussmayer. — Lettre sur le Requiem* dans Y « Allgemeine 
Musikalische Zeitung » d'oct. 1801. Leipzig. 

On sait que Sûssmayer est l'élève de Mozart qui a achevé le Requiem. 

355. — 'Stadler (abbé). — Vertheidigung der Echlheit des Mo- 
zart schen Requiem. Wien, 1826, gr. in-8 de 30 p. — Nachtrag.... Wien, 
1827, gr. in-8 de 18 p. — 2 ler und letzter Nachtrag.... Wien, 1827, gr. 
in-8 de 51 p. 

356. — 'Weber (Gottfried). — Ergebnisse der bishevigen Forschungen 
ùber die Echteit des Mozart schen Requiem. Mainz, 1826, gr. in-8 de 
120 p. — Ergebnisse ùber die xveiteren Forschungen.... Mainz, 1827, 
in-8 de 56 p. 

Vue d'ensemble de toute la polémique sur l'authenticité du Requiem. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZAKUNE. 115 

357. — Siever (G. L. P.). — Mozart und Sûssmayer, ein neues Pla- 
giat, ersterem zur Last gelegt, und eine neue Vermuthung, die Ent- 
stehung des Requiems betreffend. Màinz, 4829, gr. in-8 de 120 p. 

358. — * André (A.). — Beitrâgezur Geschichte des Requiems von W. 
A. Mozart. Offenbach, 1829, gr. in-4 de 42 p. 

359. — Herzog (Anton). — Wahre und ausfûhrliche Geschichte des 
Requiem.... bis zur gegenwârtigen Zeit. 1839, in-4. 

360. — Mo sel (J. F. von). — Ueber die Original-partitur des Requiem 
von W. A. Mozart. Wien, 1839, gr. in-8 de 33 p. 

301. — Kôchel (L. von). — Mozart' s Requiem, « Recensionen und 
Mittheilungen.... », Wien, 1864, p. 753. 

362. — Hahn (Albert). — Mozart' s Requiem. Zum besseren Verstànd- 
niss bei Auffûhrungen miteiner neuen Uebersetzung nebst einem Nach- 
trag und den Resultaten eines Vergleichs des Breitkopf-und-Hàrtelschen 
Partitur mit den originalen Manuscripten. Bielefeld, 1868, in-8 de 
94 p. 

363. — Kriebitsch (Th.). — Mozart' s Requiem; « Fur Freunde der 
Tonkunst ». Leipzig, 1867, p. 60-95. 

364. — A. V. — La vérité sur Je Requiem de Mozart, « Revue Britan- 
nique », août 1870. Paris, in-8. 

365. — Pôle (William). — The story of Mozart' s Requiem, with a fac- 
similé, 2* ed. London, 1879, gr. in-8 de 92 p. 

366. — Medina (T.). — Mozart, ensayando su Requiem. Madrid, 1882, 
in-8 de 162 p. 

367. — Engl (J. E.). — Dos Requiem und Requiem- Fr âge. Festschrift 
zur Mozart-Centenarfeier. Salzburg, 1891, in-8. . 

368. -— Berna ys (M.). — Prolog zu Mozart' s Requiem. Leipzig, 1892; 
in 8 de 40 p. 

369. — Beyer(E.). — Mozart's Requiem (analysirt). Leipzig, 1898. 

Airs et lieder 

370. — Hentl (Fr. Ritter von). — Gedanken ûber Tonkunst und 
Tonkûnstler. Wien, 1868. MozarCsche und Beethovensche Melodien. 

371. — Hahn (A.). — Wort und Ton, und eine Mozart 'sche Arie. Ein 
Beitrag zu den Grenzen der Dicht- und Tonkunst. Leipzig, 1869, in-8. 
« Die Tonhalle », 5 numéros. 

372. — *Ghrysander (F.). — MozarCs Werke.... Die Lieder, « Allgem. 
Musik-Zeitung », Leipzig, 1879. 



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lit) HENRI DE CURZOX. 

373. — Spiro (Friedr.). — Die Entstehung einer MozarVschen Konzert- 
arie, « Vierteljahrschrift fur Musikwissenschaft », Leipzig, 4888, 
p. 255-269. 

374. — Furstenau (Moritz). — Zur Geschichte eines MozarCschen 
Liedes, « Archive fur die Sâchsische Geschichte », 4891. 

375. — Friedlander (Max). — Mozart s Wiegenlied. « Vierteljahr- 
schrift.... », Leipzig, 4892, p. 275-285. 

37C. — Mozart s Wiegenlied, « Jahrbuch der Musik-bibliothek 
Peters », Leipzig, 4897, p. 69-74. 
La berceuse « Schlafe mein Prinzchen » n'est pas de Mozart, mais de Flies. 

Œuvres symphoniques et instrumentales 

377. — Muli.er (A. C). — Anweisung zum genauen Vortrage der Mo- 
zarCschen Clavierconeerte hauptsâchlich in Absicht richtiger Applica- 
tur. Leipzig, 4796, gr. in-4 de 24 p. 

378. — *Sauzay (Eug.). — Élude sur le quatuor : Haydn, Mozart, 
Beethoven. Paris, 1864, in-8 de 473 p. Nouvelle éd. 4884. 

379. — •Lorbnz (D r Fr.). — \V. A. Mozart als Clavier Componisl. 
Breslau, 1866, gr. in-8 de 63 p. 

380. — Eisenstein (Eug.). — Die Reinheit des Clavier- Vortrage*. 
Graz, 4870 (p. 37-45 : Mozart). 

381. — Wilder (Victor). — Mozart à Paris en 1778, et une partition 
inédite, « Le Ménestrel », 4872, n° 52. 

La partition du ballet « Les Petits Riens » (de Noverre), par lai découverte 
à la bibliothèque de l'Opéra de Paris, et plus tard publiée dans la grande 
édition Breitkopf, avec une introduction. 

382. — Xhrysander (Fr.). — Mozart s Werke.... Ballet-musik zu 
Idomeneo... Tanze fur orehester, « Allgem. Musik-Zeitung », Leipzig, 
4880 et 4884. 

Suite d' articles à propos de l'édition Breitkopf 

383. — Brenet (Michel). — Histoire de la symphonie à orchestre. 
Paris, Gauthier- Villars, 4882; in-8, p. 74-88. 

384. — *Kretschmar. — Fùhrer durch den Konzertsaal. Leipzig, 4887- 
I890 ; 3 vol. in-8. 

Nombreux articles relatifs aux œuvres de Mozart; ouvrage classique en son 
genre. 

385. — *Beinecke (Garl). — Zur Wieder-belebung der Mozartschen 
Clavierconeerte. Ein Wort der Anregung an die Clavierspielende Welt. 
Leipzig, 1894, in-8 de 50 p. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 117 

386. — Gluck (Aug.). — W. A. Mozart's C moll Symphonie, aus dem 
Jahre 1788, erlautert. Frankfurt a. Main, 4894, in-8 de 27 p. (Musik- 
fùhrer, n°8). 

387. — Haasb (D t ). — Mozart s Klavier-Variationen, 1896. 

388. — Pochhaumer (A.). — W. A. Mozart's Symphonie in C dur. 
Leipzig, 1896, in-8 de 28 p. (Musikfûhrer, n« 54). 

389. — Witting (C). — Mozart's Symphonie in Es dur. Leipzig, 1897, 
in-8 de 16 p. (Musikfùhrer, n° 69). 

390. — *Schultz (Dellef). — Mozart's Jugendsinfonien. Leipzig, 
1900, in-8 de 10» p. 

390 bis. — Komorzynski (Egon v.). — Mozart's Kunst der Instrumen- 
tation. Stuttgart, 1906, in-8 de 48 p. 



Musées, sociétés, iconographie 

391. — Erinnerung an das erste Songer f est der Mozart-stiftung zu 
Frankfurt a. M. Frankfurt, 1838, in-4. 

392. — Das Mozarteum in Salzburg, « Allgemeine Wiener Musik- 
Zeitung » (von D f A. Schmidt), 1843, n«» 25, 26. 

393. — Vier Salzburger Jahresberichte des Musikvereins und Mozar- 
teums zu Salzburg. 1843-1846, in-8, 4 vol. 

394. — Der Dommusikverein und das Mozarteum in Salzburg. Ibid., 
1845, n« 42. 

395. — Zellner (L. A.). — Mozartiana, « Blàtter fûï» Musik, Theater 
und Kunst », Wien, in-4, 1855, n° 15. 

Article pour encourager la bibliothèque de Vienne à recueillir les manus- 
crits de Mozart. 

396. — Haushalter (C). — Geschichte des Mozart-vereins. Erfurt, 
1856, in-8. 

397. — Statuten des Dommusikvereines und des von demselben 
gegrundeten Mozarteuras zu Salzburg. Salzburg, 1861, in-8. 

398. — Moyses (Karl). — Systematischer Katalog ùber sâmmtliche 
im Mozarteums-Archive zu Salzburg befindlichen Autographe und son- 
stige Reliquien W. A. Mozart's. Salzburg, 1862, in-8 (et « Salzburger 
Zeitung », n"153, 156). 

•Wurzbach (D r C. von). - Mozart's Bildnisse in Oel, Kupfer und 
Stahlstich.... (dans son volume : Mozart- Buch. Wien, 1869, p. 180-192). 
120 pièces décrites. Voy. plus haut, n° 20. 

399. — Engl (Joh. Ev.). — Jahresberichte der.... Internationalen 



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HENRI DE CURZON 



Stiftung : Mozarteum, zu Salzburg. Salzburg, 1881 (1 T « année), in-8. 
Bulletin annuel; 23* année : 1904. 

400. — Horner (J.). — Katalog des Mozart- Muséums im Geburts- und 
Wohnzimmer Mozart's zu Salzburg, mit Noten nach gedruckten und 
ungedrûckten Quellen, von J. Ev. Engl. Salzburg, 4882, in 8 de 24 p. 
(Div. éditions en français (1894) et en anglais ; seconde éd. allemande, 
par J. Ev. Engl, en 4898, in-8 de 46 p.). 

MM. — Curzon (Henri de). — Mozart et le Mozarteum de Salzburg, 
dans « Musiciens du temps passé ». Paris, Fischbacher, 1893, in-12 
(p. 91-145). 

402. — Mittheilungen fur die Mozart-Gemeinde in Berlin. Berlin, 
4895, in-S. 

Bulletins annuels depuis cette époque. 

403. — *Sterneck (G. von). — Der Freundeskreis Mozart's in Salz- 
burg, dans « Stûdien ùber Mozart », hrsg. v. J. E. Engl : 4« Folge. 
Salzburg, 1896 ; in-8 de 24 p. 

404. — Dresdener Mozart- Verein. — Erster Bericht, 1897; in-8. 
Bulletins annuels. 

405. — *Vogel (Emil). — Mozart- Portraits, « Jahrbuch der Musik-bi- 
bliothek Peters fur 1899 », Leipzig, 1900; in-8 de 27 p., av. 12 planches. 



Fêtes commémoratives 

406. — H.... Z.— Maurerrede auf Mozarts Tod.... Wien, 1792. 

407. — Mozart's Feier. Darmstadt, 1837, in-8 de 33 p. 

408. — Stieolitz (H.). — Mozarts Gedàchtniss feier, Gedicht. Mùn- 
chen, 1837, in-8 de 23 p. 

409. — Erinnerungsblâtter aus Salzburg zur Zeit der Enthûllungs- 
festlichkeiten des Mozartdenkmals im sept. 1842, in-8 de 58 p. 

410. — Mielichhofer (Ludw.). — Das Mozartdenktnal zu Salzburg und 
dossen Enthûllungsfeder ; Ein Denkschrift. Salzburg, 1843, gr. in-8 de 55 p. 

411. — Vier Salzburger Jahresberichte des Musikvereins und Mozar- 
trums zu Salzburg. Salzburg, 1843-1846, 4 vol. in-8. 

412. — Gollmick (E.). — Feldzùge im Gebiete der Tonkunst. Darmstadt, 
1846. — Mozartfest, Mozartstift in Frankfurt a. M , etc. 

413. — Die Sâkular-Feier der Geburt Mozart's in Salzburg. Salzburg, 
1856, gr. in-8 de 23 p. 

414. — Mozart-Sàkularfesl am 6, 7, 8 und 9 sept. 4850. Salzburg, 
1856, in-8 de 50 p. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZARTINE. 4 19 

445. — - W. A. Mozart; seine Leben und Wirken. Gedankbuch zu 
seinem 400e Geburtstage. Stuttgart, 1856, in-8. 

416. — Erinnerungsblâtter im W. A. Mozart'* Sâkularfest, im sept- 
4856 zu Salzburg. Salzburg, 4856, in-8. 

417. — Snell. — Mozart. Gedenkrede, 1856. lena, 4894, in-8 de 
39 p. 

448. — Kayser (Joh. Fried.). — Mozart album. Festgabe zu Mozarts 
hundertjâhrigem Geburtstage. Hamburg, 4856; gr. in-4 (av. 4 lithogr. 
et 52 pages de musique). 

449. — Grun (Karl). — Musik und Kultur, Festreder zur Jubelfeier 
der Mozart-Stiftung. Frankfurt a. Main, 4868, gr. in-8. 

420. — - Prieger (Karl). — Urtheile bedeutender Dichter, philo*ophen 
und musiker ûber Mozart, Ausschliessend : hervorragende Musik- 
schriftsteller ûber Mozart. Wiesbaden, 4885, gr. in-8 de 288 p. (2 e éd. 
4886). 

424. — Dos Mozart-Festspielhau* in Salzburg. Salzburg, 4890, gr. 
in-8 de 46 p. 

422. — Hirschfeld (Robert). — Fe*trede zu Mozart-Centenarfeier. 
Salzburg, 4894, in-8. 

423. — Frankl (L. A.). — Mozart* Manen, zu Mozarts Centenar To- 
destag. Wien, 4894, in-8 de 46 p. 

424. — Berger (Alfred von). — Epilog zur Mozart-Centenarfeier. 
Salzburg, 4894, in-4 2. 

425. — Buff (Adolf). — Mozart* Augsburger Vorfakren, zum 5 Dez. 
4894, « Zeitschrift des historischen Vereins fur Schwaben und Neu- 
burg » (48« Jahrg.), 4894, in-8 de 36 p. 

426. — Marschner (Cari W.). - Mozart Festspiel. Berlin, 4894. 

427. — Scholz (B.). — W. A. Mozart und *eine Stellung in der Ge- 
schichte der Musik ; Festrede. Frankfurt a. M., 4891, in-8 de 45 p. 

428. — Marsop (P.). — Zu Mozart'* Gedâchtni**, « Die Gegenwart », 
4894, n<* 49-50. 

429. — Engl (J. Ev.). — Festschrift zur Mozart; Centenarfeier in 
Salzburg. .. Salzburg, 4894, in-8. 

430. — Smbnd (J.). — Zum Gedâchtniss Mozart'* ; Vortrag. Darmstadt, 
4892, in-8 de 28 p. 

434. — Wartenegg (W. von). — Mozart. Festspiel zur hundert- 
jâhrigen Todtenfeier.... Wien, 4893, in-8 de 28 p. 

432. — Gênée (R.). — Der Tod eines Unsterblichen ; Zum Todestage 
Mozart's. Berlin, 4895, in-8 de 24 p. 



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120 



HENRI DE COR/ON. 



433. — Zur Enthùllung des Mozart-Denkmah in Wien (23 april 
189(î) : M. Kalbeck : Mozart in Wien; L. Koch : Chronik des Denkmals. 
Wien, 1896, in-4. 

Fantaisies biographiques 

ROMAN, POÉSIE, THÉÂTRE 

Je ne note ici que quelques-unes des œuvres de fantaisie inspirées 
par la vie de Mozart ou ses œuvres, comme spécimen du genre, et sur- 
tout celles qui ont donné quelque appréciation originale ou cherché à 
être autant que possible documentaires. 

434. — * Hoffmann (E. T. A.). — Don Juan et Kreisleriana, dans ses 
« Phantasiestùcke in Callot's Manier ». Bamberg, 1814-181 5 (voy. plus 
haut, n°« 196 et 266). 

435. — Hoffbauer (Jos.). — Mozart, ein dramatisches Gedicht. 
Gratz, 1823. 

436. — Schade.n (A. von). — Mozart' $ Tod (tragédie en 3 actes). 
Augsburg, 1825, in-8. 

437. — 'Pouchkine (Alexandre). — Mozart et Salieri (deux scènes 
trouvées dans ses papiers après sa mort), 1837. 

Traduction allemande dans « Die Zeit ». Berlin, 1850. 

Traduction française par Michel N.... a Œuvres dramatiques de Pouchkine ». 
Paris, Dentu, 1858 ; un volume in-12. — Autre, par M— Engelhardt, en 1875. 
Paris, Berger-Levrault. 

438. — Santner (Cari). — Eine Stunde vor Mozart' s Geburtshause, 
dans son « Musikalisches Gedenkbuch ». Wien und Leipzig, 1856, in-8, 
p. 159-178. 

439. — Kôchel (L. von). — Mozart...., Canzonen. Salzburg, 1856, 
in-8 de 14 p. 

440. — Wohlmuth (L.). — Mozart. Kûnstler-Lebensbild. Drama. 
Nûrnberg, 1856, in-12 de 103 p. 

441. — 'Môrike (Ed.). — Mozart auf der Reise nach Prag, Novelle. 
Stuttgart, 1856, in-8. Dernière éd. : Leipzig, Reclam, 1906, in-18. 

Traduction française par A. Rolland : Un voyage de Mozart; biographie, 
anecdotes. Bruxelles, 1859, in-12; traduction anglaise, 1904, in-12 de 135 pages 

442. — Rau (Heribert). — Mozart , ein Kùnstlerleben. Cultur-histo- 
rischer Roman : 6 Bande. Frankfurt a. Main, 1858, in-8 (2 e éd., ibid., 
1860, 3 vol.; 3« éd. Berlin, 1862; 4« éd., ibid., 1872; 5 e éd., Leipzig, 
1887). 

Traduction hollandaise, Amsterdam, 1861 ; traduction anglaise, Boston, 
1876; autre par J.-E. Saint Quinlin Rae. New-York, 1900, in-12 de 490 pages. 



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ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE MOZART1NE. 121 

443. - Ille. — Kunst und Leben, Schauspiel (5 actes). Mùnchen; 
J862, « Deutsche allgemeine Zeitung », n° 292. 

444. — Gervais (E.). — Mozart, ou la jeunesse d'un grand artiste. 
Tours, Marne, 1866, in-12 de 486 p. (autres éditions, 1897 et 1902). 

445. — Elmar (K.)- — Die Mozartgeige [Le violon de MozartJ, dramn- 
tischer Charakterbild ; Musik von Suppé. Wien, 1867. 

446. — Arndts (M.)- — Mozart als Ehestifter (comédie en 3 actes). 
Wien, 1869, in-8 de 86 p. 

447. — Hoffmann (Franz). — Mozart's Jugendjahre. Eine Erzahlung 
fur m eine junge Freunde. Stuttgart. 

Traduction anglaise (sur la 3' édition) par Putnam Upton. Chicago, 1904 ; 
in-16 de 117 pages. 

448. — Grosse (J.). — Da Ponte und Mozart, roman. Iena, 1874, 2 vol. 
in-8 (nouvelle éd., 1878). 

449. — Belmonte (C ). — Mozart- Novellen, mit einem Vorwort von 
G. Karpeles. Berlin/ 1895, in-8 de 174 p. 

450. — Picot (Alexandre). — Mozart à Paris, J764, pièce en un 
acte, en vers. Paris, 1897, in-8. 

451. — Kerval (Lois de). — Un jeune maestro. Histoire de Mozart. 
Paris, 1897, in-12 de 69 p. 

452. — Rimski-Korsakow. — Mozart et Salieri ; scènes dramatiques 
d'après Pouchkine, partition piano et chant. Leipzig, 1898. 

453. — Miron (L.). — Mozarfs letzte Lebensjahre. Eine Kûnstlcr- 
Tragôdie in 3 Bildern. Leipzig, 1904, in-8 de 144 p. 

Paris, 27 janvier 1906. 

Henri de Curzon. 



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ASSOCIATION AMICALE PROFESSIONNELLE 

DES 

ARCHIVISTES FRANÇAIS 



TROISIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 

(21 avril 1906) 

PRÉSIDENCE DE M. PRUDHOMME 



L'Association des Archivistes français a tenu sa troisième 
assemblée générale le samedi 21 avril 1906, à l'École des Chartes. 

La réunion a commencé à quatre heures, sous la présidence 
de M. Aug. Prudhomme, archiviste de l'Isère. 

Étaient présents : MM. Paul d'Arbois de Jubainville, Barroux, 
Boniiftt, Buquet, Chevreux, Couard, Courteault, de Curzon, 
Daumet, Déprez, Dunoyer, Pages, Fournier, Gauthier, Grand, 
de Grandmaison, Imbert, Jacolin, de La Marlinière, Le Grand, 
Loriquel, Mazerolle, Mirol, Pasquier, Aug. Petit, Porée, Prud- 
honnne, Roussel, Samaran, Sœhnée, Soyer, Stein, Vernier, 
H. Villepelet. 

Étaient excusés : MM. Autorde. Besnier, Bondurand, Broche, 
Brucliet, Duhamel, Eckel, Estienne, Gandilhon, Hugues, Lanore, 
Lex, Palustre. Reynnud, Richard, Tculel, Trouillard, Tuetey, de 
Vaissière, Viard. 



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I 



RÉUNION ANNUELLE DE L'ASSOCIATION DES ARCHIVISTES FRANÇAIS. 123 

M. Prudhomme a ouvert la séance en prononçant l'allocution 
suivante : 

Messieurs et chers Collègues, 
En vous convoquant à cette troisième assemblée de Y Associatif» n 
amicale professionnelle des archivistes français, je vous ai fait entendre 
qu'à raison des circonstances présentes, vos délibérations pouvaient 
avoir cette année une importance capitale pour les destinées de notre 
corporation. 

Vous n'ignorez pas. en effet, que la commission, instituée l'an der 
nier par M. le Ministre de l'instruction publique pour la réorganisa- 
tion des archives et des bibliothèques, a commencé ses travaux, et 
qu'en particulier la sous- commission plus spécialement chargée du 
service des archives a déjà pris un certain nombre de décisions visanl 
le recrutement et les traitements du personnel 

On vous exposera tout à l'heure quelles sont ces décisions, dont Tune 
au moins a causé parmi les amis de l'École des Chartes une grande et 
très légitime émotion. 

Il vous appartient de dire ici ce que vous en pensez, et puisque les 
archivistes départementaux n'ont pas été admis à l'honneur — jugé 
peut-être excessif pour leur modeste personnalité — de défendre eux- 
mêmes leur cause au sein de la commission, puisque les archivistes 
nationaux, plus favorisés, n'ont pas cru avoir le droit d'y prendre la 
parole et d'y exprimer un vote, il vous appartient, je dirai plus, il est 
de votre devoir de dire nettement si vous jugez bonnes, dans l'intérêt 
du service des archives et aussi du personnel, les réformes projetées. 
Et comme le temps va nous manquer pour donner à nos délibérations 
toute l'ampleur qu'exigeraient l'étendue et la variété des questions sou- 
levées, j'estime que vous agiriez sagement en faisant porter votre effort 
principalement sur les deux questions les plus urgentes, je veux dire 
sur le recrutement du personnel et les traitements. 

Sur le premier point, vous aurez à dire si vous approuvez la mesure 
prise contre l'École des Chartes; si vous estimez qu'elle n'a pas justifié 
par ses services professionnels — je ne veux envisager que ceux-là — 
la faveur bien relative qui lui a été accordée jusqu'à ce jour; si vrai- 
ment les archivistes formés par elle se sont, si exclusivement qu'on Fa 
dit, renfermés dans l'étude et le classement des documents du moyen 
âge, si dans la collection des inventaires publiés depuis cinquante ans 
et plus particulièrement depuis une vingtaine d'années ils n'ont pas 
fait une part de plus en plus large aux sources de l'histoire de la 
Révolution. 

Un répertoire de ces inventaires et aussi des études historiques 
consacrées par les chartistes aux institutions révolutionnaires au cours 
des vingt dernières années serait, à mon sens, une réponse concluante 



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RÉUNION ANNUELLE DE L'ASSOCIATION 



au grief que l'on prétend leur faire à ce sujet. Il serait facile de le 
dresser assez rapidement pour pouvoir le communiquer en temps utile 
à la commission. 

Vous direz ensuite s'il est aussi difficile qu'on le prétend à un char- 
tiste de s'initier au classement des dossiers modernes, si un stage de 
quelques mois dans un dépôt n'est pas suffisant pour mettre un nou- 
vel archiviste au courant de cette partie de ses fonctions, et s'il est 
moins apte à cette formation que les employés subalternes de ses bu- 
reaux qui, dans presque tous les dépôts départementaux, en sont char- 
gés sous sa surveillance et qui, bien guidés, — j'en parle avec ma vieille 
expérience d'archiviste, — sont à peu près au courant en deux ou trois 
mois. 

Et il ne vous sera pas interdit de demander en quoi les licenciés de 
la maison voisine, même pourvus d'un diplôme supérieur d'histoire, 
que l'on prétend adjoindre aux élèves diplômés de l'École des Chartes, 
seront mieux que ces derniers préparés à cette besogne purement 
bureaucratique; et si d'autre part ils seront en mesure de se livrer utile- 
ment au classement et à l'inventaire des documents paléographiques 
qui forment la partie principale, et, il faut bien le reconnaître, en dépit 
des préférences des spécialistes, la plus intéressante et la plus consul- 
tée de la plupart des dépôts départementaux. 

Si l'on estime qu'il y a dans l'enseignement de l'École des Chartes 
quelques lacunes en ce qui concerne l'histoire des institutions contem- 
poraines, il ne serait peut-être pas difficile de les combler soit par une 
extension du cours de classement d'archives, soit en obligeant les 
élèves chartistes à suivre un cours de droit 'administratif à la Faculté de 
droit. C'est, en effet, à mon sens, plutôt l'enseignement de cette Faculté 
que celui de la Faculté des lettres, qui serait utile aux archivistes pour 
le classement des innombrables dossiers judiciaires et administratifs 
confiés à leur garde. 

Mais sur ce point, c'est surtout à l'École des Chartes et à son directeur 
qu'il appartient de répondre avec autorité. Votre protestation n'en sera 
pas moins légitime en ce qu'elle affirmera le bénéfice que tous vous 
avez retiré de renseignement de l'École pour l'accomplissement de vos 
devoirs professionnels et la reconnaissance que vous lui avez gardée. 

Vous vous demanderez aussi s'il est bien nécessaire d'ouvrir plus 
larges les portes de notre corporation et d'augmenter le nombre des can- 
didats à une carrière qui ne compte pas cent cinquante postes, dont trois 
ou quatre à peine sont disponibles chaque année. Actuellement le 
nombre des postulants inscrits à la Direction des archives s'élève à plus 
de vingt, et quelques-uns d'entre eux attendent depuis plusieurs années 
déjà. N'y a-t-il pas imprudence à engager de nouveaux concurrents sur 
une voie qui est déjà encombrée? Est-il loyal de faire miroiter devant 
des jeunes gens, désireux de choisir promptement une carrière, des 



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DES ARCHIVISTES FRANÇAIS. 



125 



espérances dont ils n'auront peut-être pas le temps d'attendre la réali- 
sation ? 

En ce qui concerne la nationalisation du personnel des archives, 
vous n'aurez qu'à confirmer vos précédentes délibérations pour deman- 
der que cette réforme ne porte pas atteinte sans nécessité à la stabilité 
des archivistes, si nécessaire au bon fonctionnement de leur service. 

Sur la question des traitements, il importe que vous exprimiez par 
un vœu quelles sont vos préférences entre les divers systèmes pro- 
posés. Les classifications inscrites dans le projet de loi déposé à la 
Chambre des députés semblent abandonnées, et il serait présomptueux 
de vouloir les reprendre. 

Deux systèmes sont actuellement en présence : le premier qui assi- 
mile, quant aux traitements, les archivistes départementaux aux chefs 
de division des préfectures, a soulevé dans le corps des archivistes 
d'assez nombreuses critiques. On lui a reproché de ne pas tenir compte 
de l'importance des dépôts d'archives, d'être très variable suivant les 
départements et dans le même département suivant les dispositions 
successives des préfets et des conseillers généraux. D'autre part, quels 
que soient les services et la compétence des chefs de division de pré- 
fecture, on ne saurait les assimiler, en ce qui concerne la situation 
sociale et les exigences de la vie, aux archivistes départementaux. Tan- 
dis que les premiers, à quelques exceptions près, mènent une exis- 
tence très modeste, très retirée, les archivistes, à raison des relations 
que leur imposent leurs fonctions, sont obligés de tenir un certain 
rang. Il convient donc de les doter, sinon magnifiquement, du moins 
très honorablement. 

Un second système, qui parait avoir actuellement la faveur de la 
sous-commission des archives, fixe un minimum de traitement de 
début pour chacune des trois classes d'archivistes et adopte pour cette 
classification celle des préfectures. Vous apprécierez s'il vous convient 
de vous rallier à ce système, qui a du moins pour avantage de donner 
un point de départ fixe à l'échelle des traitements. Mais vous vous 
demanderez si la classification proposée est vraiment équitable, s'il y a 
toujours un rapport bien exact entre la population du chef- lieu du 
département et l'importance du dépôt d'archives, s'il ne serait pas 
étrange de placer, par exemple, les archives de la Côte-d'Or en seconde 
classe et celles de la Loire et même du, Rhône en première classe; si 
certains dépôts conservés dans d'humbles préfectures de troisième 
classe ne mériteraient pas, à raison de leur richesse historique, un trai- 
tement plus favorisé. 

Il ne serait pas difficile d'amender sur ce point le projet de la com- 
mission en opérant une classification plus logique des dépôts, tant à 
l'aide du Tableau des fonds des archives départementales récemment 
publié par les soins de la Direction des archives, qu'en tenant compte 



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m 



RÉUNION ANNUELLE DE L'ASSOCIATION 



de la richesse des départements et de la cherté de la vie dans certaines 
régions. 

D'autre part, il ne suffit pas de fixer un traitement minimum de 
début pour chaque classe d'archivistes et de laisser ensuite à l'arbi- 
traire des préfets et des conseils généraux le soin de régler les dates 
et le quantum des augmentations. Ceux-ci seront trop souvent disposés 
à considérer le traitement minimum comme définitif. Or, si l'on veut 
que les archivistes restent longtemps fixés dans le poste que le hasard 
des vacances aura attribué à leurs débuts, il faut qu'ils soient assurés 
d'y trouver, par une amélioration progressive de leur situation, la 
récompense de leur fidélité et de leurs efforts. 11 faut aussi que cette 
amélioration, ils ne soient pas obligés de la mendier en des démarches 
toujours humiliantes. 11 faut qu'elle soit réglée législativement en tenant 
compte à la fois de la valeur et de l'ancienneté des services. Ce résultat 
pourrait être obtenu plus facilement à l'aide de la contribution que 
l'État devra fournir pour le traitement du personnel des archives, les 
augmentations, accordées au choix, étant d'abord prélevées sur les 
fonds de l'État, pour retomber ensuite à la charge du budget départe- 
mental lorsque arriverait la date fixée pour l'avancement à l'ancienneté. 
Il serait fait ainsi de la contribution de l'État deux parts : l'une des- 
tinée aux augmentations temporaires et l'autre aux suppléments de 
traitement accordés en fin de carrière aux archivistes qui auraient 
mérité de dépasser le maximum imposé aux budgets départemen- 
taux. 

Mais je m'aperçois que je sors de. mon rôle, qui est moins de vous 
suggérer des solutions que de poser nettement les problèmes que vous 
aurez à résoudre, au mieux des intérêts de tous. 

Je n'ai pas abordé ici — n'ayant aucune compétence pour le faire — 
les réformes projetées pour les Archives nationales. Je m'«n remets 
pour cela à notre vice-président, M. Stein. Nul, mieux que le directeur 
du Bibliographe moderne, n'est qualifié pour vous donner sur ce point 
les renseignements et les directions utiles. 

A l'œuvre donc, mes chers collègues, que chacun de vous apporte à 
l'association le concours de son expérience. Ce ne sont pas des confé- 
rences savamment préparées qu'il nous faut aujourd'hui. Ce sont des 
avis simplement exprimés. Nous allons causer ensemble très librement 
des questions à l'ordre du jour. Nous en causerons librement, mais 
sans animosité et en écartant de notre discussion tout ce qui aurait 
l'air d'une polémique personnelle. De tels procédés n'ont jamais servi 
ceux qui les ont employés. Au point où en sont les choses, ils ne pour- 
raient qu'envenimer un débat que nous devons maintenir résolument 
sur le terrain des principes. Au surplus, nous avons assez d'arguments 
à faire valoir pour n'avoir pas besoin de rien emprunter à l'arsenal 
oratoire des réunions publiques. 



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DES ARCHIVISTES FRANÇAIS. 127 

Nos vœux et doléances seront d'autant plus favorablement accueillis 
qu'ils formuleront des solutions à la fois précises et facilement réali- 
sables et qu'ils auront été préparés dans le calme et la modération. 

M. Robert Villepelbt, trésorier, rend compte de sa geslion. 
Lorsque s'est ouvert l'exercice actuel, il restait en caisse un re- 
liquat de 2 fr.; à celle somme sonl venues s'ajouter les cotisa- 
tions de Tannée close, qui ont produit 117 fr.; d'autre part, les 
dépenses (frais d'impression et d'affranchissement de circu- 
laires el de compte rendu, etc.) ont absorbé 94 fr. 15. 11 reste 
donc en caisse une somme de 24 fr. 85 qui sera reportée. 

M. Paul Chevreux prend la parole pour demander que l'avis 
sur les questions à Tordre du jour soit demandé, aux archivistes 
départemenlaux absenls; à celte séance sont présents ou repré- 
sentés 41 seulement sur 86; une commission pourrait être nom- 
mée avec mission d'étudier les réformes dans tous leurs détails, 
elde centraliser les avis par voie de correspondance, de ma- 
nière que le résultat de ce référendum puisse être soumis, dans 
l'espace d'un mois, à la commission exlraparlementaire. 

M. le Président répond que Tassemblée réunie sur convocation 
régulière est souveraine; Tabsence d'un certain nombre de 
sociétaires ne saurait empêcher ses décisions d'èlre valables, et 
ceux qui ont adressé des excuses pour motiver leur absence 
n'onl fait aucunes réserves sur la nature des travaux de Tassem- 
blée et sur les solutions à intervenir ; plusieurs même ont sous- 
crit d'avance aux décisions qui seront prises. 

Après une discussion à laquelle prennent part MM. Chevreux, 
Courleaull, Pasquier, Bonnal, la motion de M. Chevreux a été 
écartée. 

M le Président demande si, en raison des frais supplémen- 
taires que TAssocialion esl exposée à faire celle année, il n'y a 
pas lieu d'augmenter légèrement la cotisalion annuelle. En au- 
lorisanl le bureau à faire imprimer l'état des travaux publiés 
par les archivistes passés ou actuels sur l'histoire révolution- 
naire el contemporaine, il faut que Tassemblée lui en fournisse 
les moyens pécuniaires. Après avis Uu bureau, Tassemblée dé- 
cide de maintenir provisoirement, malgré ce surcroit de dé- 
penses, la cotisalion à son taux primitif. 



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128 RÉUNION ANNUELLE DE L'ASSOCIATION 

La parole est donnée à M. Henri Stein, vice-président, pour 
fournir à ses collègues quelques explications sur les travaux et 
les décisions de la sous- commission exlraparlementaire des 
archives, d'après les comptes rendus officiels. 

M. Stein expose rapidement les projets de la sous-commis- 
sion en ce qui concerne les versements aux Archives nationales : 
les papiers des ministères et administrations publiques devront 
être versés après cinquante ans de date. Un autre article inté- 
resse les suppressions de dossiers aux Archives nationales. L'au- 
tonomie des archives des ministères des affaires étrangères, de 
la guerre, des colonies est respectée; en ce qui concerne les 
archives du ministère de la marine, à propos desquelles une 
assez vive discussion s'est engagée, la sous-commission a décidé 
de maintenir le statu quo. 

M. Stein expose ensuite l'économie du projet de M. Aulard, 
rapporteur de la sous-commission, et indique dans quelle me- 
sure ce projet a été accepté et remanié dans les nombreuses 
séances que cette sous-commission a tenues jusqu'ici. En voici 
les lignes principales : 

Le titre 1 er traite des conditions d'aptitude aux fonctions d'ar- 
chiviste aux Archives nationales, départementales et municipales 
classées. Nul ne pourra èlre nommé à ces fonctions sans avoir 
subi les épreuves d'un examen d'aptitude, sorte d'agrégation 
dont le principe a été voté par 15 voix contre 12, et qui sera 
passé devant une commission de cinq membres nommée par le 
ministre de l'instruction publique. Auront droit de prendre part 
à ce concours les archivistes paléographes diplômés, les licen- 
ciés ès lettres, pourvus en outre du diplôme d'éludés supérieures 
d'histoire, les docteurs en droit, les docteurs ès lettres, ayant 
vingt ans au moins et trente ans au plus. Les candidats autres 
que les archivistes paléographes devront prouver qu'ils ont fait 
trois années d'études historiques effectives dans une Univer- 
sité. Pour la nomination aux fonctions d'archiviste dans les mi- 
nistères et établissements qui en dépendent, il faudra un accord 
préalable entre le ministère de l'instruction publique et le mi- 
nistre intéressé. Un stage de cinq mois dans un dépôt d'ar- 
chives, pour lequel des bourses seront prévues, sera obligatoire 



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DES ARCHIVISTES FRANÇAIS. 12V) 

pour tous les candidats. Les anciens archivistes paléographes, 
munis du diplôme avant la promulgation de la nouvelle loi, 
seront capables, par mesure transitoire, d'être nommés à des 
postes d'archiviste sans être soumis au nouveau certificat d'ap- 
titude. 

Le litre H traite de la nomination des archivistes dépar- 
tementaux. Ils seront nommés par le ministre de l'instruc- 
tion publique, après l'avis du préfet et celui d'une commission 
consultative siégeant à Paris, et dont feront partie les inspec- 
teurs généraux des archives, le directeur de l'École des Chartes, 
un professeur d'histoire de l'Université de Paris, et le directeur 
des Archives. L'archiviste départemental sera placé sous l'auto- 
rité directe du préfet. Les divers employés des archives seront 
nommés par le préfet, sur la proposition de l'archiviste. 

Le titre 111 est relatif aux traitements. Le traitement de début 
pour les archivistes départementaux sera de 3000 fr. el pourra, 
par avancements successifs, être porté à 7000 fr. Ces traite- 
ments sont inscrits au budget de l'Étal (ministère de l'instruc- 
tion publique), et les départements devront concourir à la dé- 
pense pour une contribution qui ne pourra être inférieure à 
3000 fr. pour les préfectures de 3 e classe, 4000 fr. pour celles 
de 2 e classe, 5000 fr. pour celles de l p0 classe *. Cette contribu- 
tion sera inscrite parmi les recettes de l'État, à litre de recelte 
en atténuation de dépense. Les conseils généraux pourront 
voler des suppléments à litre d'indemnité personnelle. Nul ne 
pourra êlre appelé aux fonctions d'archiviste dans une préfec- 
ture de l re ou de 2 e classe s'il n'esl en situation d'être appelé en 
même temps à un trailement minimum égal à la contribution du 
département 2. 

A titre transitoire, les archivistes en fonctions auront la 



1. Cet article n'a pas encore été adopté définitivement par la sous-commission. 
On avait d'abord proposé d'assimiler les archivistes anx chefs de division des 
préfectures ; mais cette proposition a été écartée. 

2. Ce dernier article manque de clarté. Cela signifie sans doute que l'on ne 
peut être nommé à une classe supérieure si le traitement minimum de cette 
classe n'est pas déjà égal à ce chiffre par la double contribution de l'État et du 
département. 

JANVIER-AVRIL 1906. 9 



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130 RÉUNION ANNUELLE DE L'ASSOCIATION 

faculté de resler soumis au régime des retraites départemen- 
tales. Ils devront, dans ce cas, faire connaître leur option au 
ministère de l'instruction publique dans le délai de trois mois 
après la promulgation de la loi. Les fonctionnaires ayant ainsi 
opté ne subiront pas les retenues prévues pour la retraite par 
la loi de 1853, au profit du Trésor. Ils continueront, aux caisses 
de retraites déparlemen laies qui devront les y admettre, les 
versements dans les conditions des règlements en vigueur. 

Les frais de garde, conservation et inventaire des archives 
départementales seront dépenses obligatoires. 

M. Stein fait remarquer que l'on a omis de parler des dépenses 
afférentes au local et aux constructions. 

Au titre IV. il est question du Conseil supérieur des Archives, 
qui comprendra comme membres de droit le directeur des 
Archives, le directeur de renseignement supérieur, les inspec- 
teurs généraux, le directeur de l'École des Chartes, le directeur 
de l'administration départementale au ministère de l'intérieur, 
trois membres élus par le corps des archivistes, un professeur 
de droit et un professeur d'histoire de l'Université de Paris, 
plus huit autres membres nommés par décret. Ce conseil se 
réunira trois fois par an ; aucune suspension ni révocation ne 
pourra être faite sans qu'il ait formulé son avis ; il concourra à 
l'examen de toutes les matières relatives au service. 

Le litre V, consacré aux Archives nationales, a été en grande 
partie réservé. 11 a été question de modifications dans le ser- 
vice intérieur (division en sections différentes du régime ac- 
tuel) ; on a proposé de fixer le traitement de début à 3500 fr. 
Le droit pour les archivistes départementaux d'être nommés 
aux Archives nationales (art. 9 du décret du 14 mai 1887) serait 
confirmé, en limitant toutefois celte faculté au quart des nomi- 
nations. Le directeur des Archives nationales serait choisi 
parmi les archivistes diplômés ayant au moins dix ans de ser- 
vice soit dans les archives, soit dans l'enseignement supérieur. 

En terminant cet exposé, M. Stein fait remarquer que Ton a 
bien prévu un examen d'aptitude, mais sans en fixer les matiè- 
res ni le programme, sans désigner la composition du jury. La 
sous-commission ne semble pas s'être préoccupée de cette ques- 



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DES ARCHIVISTES FRANÇAIS. 431 

lion capitale. 11 importe cependant de savoir exactement ce 
qu'on exigera des élèves sortis avec leur diplôme de l'École des 
chartes, et ce qu'on exigera d'autre part des élèves des Univer- 
sités ; l'examen, qui pourra pour les premiers porter sur des 
questions d'histoire moderne et de droit administratif, sera 
sans doute très différent, pour les derniers, mais dans quelle 
mesure et dans quelle corrélation? 

M. Prudhomme et plusieurs assistants se rangent à ceL avis. 

M. Pasqcier expose les avantages d'une unité d'origine pour 
les archivistes; il serait déplorable qu'il y eût deux groupe- 
ments, l'un composé de modernes, l'autre de médiévistes ; il y 
aurait forcément dans les dépôts départementaux, suivant qu'ils 
seraient régis par des modernes ou par des médiévistes, une 
partie de la besogne négligée. Les élèves des Universités, dont 
les connaissances en paléographie et en diplomatique seront 
forcément insuffisantes, ne s'occuperont que des archives mo- 
dernes, et vice versa, M. Pasquier serait le premier à déplorer 
que l'archiviste départemental fût exclusivement médiéviste; 
lui-même s'est occupé pendant bien des années du classement 
des archives révolutionnaires, notamment dans l'Ariège, où il a 
été longtemps archiviste, et il affirme que beaucoup de ses col- 
lègues pensent de même : l'archiviste doit être éclectique, et 
n'avoir de préférence pour aucune époque de l'histoire de 
France, et c'est par l'unité d'origine, par l'unité des connais- 
sances, que le contraire, — qui est un grave danger, — pourra 
être évité. 

M. de La Martinière soutient que c'est une erreur absolue de 
dire que l'École des Chartes forme uniquement des médiévistes. 
Quand on sort de cette École, on a acquis des méthodes de tra- 
vail qui permettent de classer, non seulement les documents du 
moyen âge, mais aussi les archives modernes et contemporaines. 
Pour l'archiviste, il est indispensable de connaître le moyen 
âge ; les services qu'il rend dans son département à ce point de 
vue sont considérables ; le bureau des archives est parfois une 
agence de renseignements, et les questions que l'on vient poser 
à l'archiviste sont aussi variées qu'inattendues. Dans bien des 
cas d'ailleurs, le classement des archives modernes est laissé au 



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1J2 RÉUNION ANNUELLE DE L'ASSOCIATION 

soin des bureaux de la préfecture, et si l'archiviste voulait s'en 
mêler, le préfet le lui interdirait. 

M. Chevreux soutient que le véritable rôle de l'archiviste est 
d'être l'auxiliaire du préfet en inalière administrative. L'archi- 
viste doit s'occuper d'une façon très formelle des archives mo- 
dernes, sans négliger aucune partie de ses fonctions. Mais il 
doit être en étal de dire au préfet, si l'administration s'occupe 
de la création d'un hospice ou d'un asile, par exemple, qu'il y a 
eu une affaire analogue antérieurement, qu'un dossier a été 
constitué ; et il doit être en mesure de lui faire rapidement le 
résumé de ce dossier. De même, pour les délibérations du conseil 
général ; il n'y a peut-être pas de département où la collection 
de ces délibérations ait été inventoriée t. Le rôle administratif 
de l'archiviste est d'une importance capitale. 

M. de La Martinière dit que, dans son département tout au 
moins, ce rôle d'auxiliaire du préfet serait rendu impossible par 
l'administration préfectorale, les bureaux de la préfecture tenant 
a traiter leurs affaires eux-mêmes tant que ces affaires suivent 
leur cours régulier. 

M. Chevreux ajoute que l'archiviste départemental devrait 
toujours être le secrétaire du Conseil général ; ce surcroît de 
besogne ne l'occuperait guère qu'une semaine par an et aug- 
menterait sensiblement son traitement. 

M. Le Grand insiste sur le caractère de la mission scientifique 
qui incombe à l'archiviste dans son département, et qu'il est 
impossible de perdre de vue. 

M. Bonnat fait une déclaration dans le même sens; un archi- 
viste départemental ne peut pas se dispenser de faire du moyen 
nge, et lui-même est d'autant plus à l'aise pour le dire qu'il a 
personnellement une préférence marquée pour l'histoire mo- 
derne. 

Après un échange d'idées sur la même question, M. Pasquier 
présente, en faveur du maintien de l'École des Charles, le vœu 
suivant dont il est donné lecture : 



1. Il existe une table imprimée des délibérations du Conseil général du Doubs, 
due à Jules Gauthier, archiviste (1884;. 



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DBS ARCHIVISTES FRANÇAIS. 133 

L'Association amicale professionnelle des archivistes français ; 

Considérant que, jusqu'à ce jour, V École des Chartes a suffi à 
assurer le recrutement du personnel des Archives nationales et 
départementales, que même le nombre des postes d'archivistes 
vacants chaque année est tellement limité que certains élèves 
diplômés sont obligés d'attendre plusieurs années avant d'obtenir 
une nomination, qu'il est donc inutile et qu'il serait imprudent 
(^augmenter le nombre des candidats à une carrière actuellement 
encombrée; 

Considérant, d'autre part, qu'une longue expérience a démon- 
tré Vexcellence de l'enseignement de l'École des Chartes pour la 
préparation des archivistes, et qu'à supposer qu'il y ait à ce 
point de vue quelques lacunes dans le programme de ces cours, 
ces lacunes seraient faciles à combler ; 

Qu'en ce qui concerne le classement des dossiers de l'adminis- 
tration moderne, le stage imposé aux jeunes archivistes dans un 
dépôt départemental est suffisant pour leur en enseigner les 
premiers principes, et qu'une fois installés dans leurs fonctions, 
ils achèveront eux-mêmes et très rapidement leur éducation sur 
ce point ; 

Que les débouchés offerts aux élèves des Facultés des lettres 
dans l'enseignement public et privé sont beaucoup plus nom- 
breux que ceux dont on dispose en faveur des élèves de l'École 
des Chartes ; 

Que l'enseignement de ces Facultés ne saurait, sans de pro- 
fondes modifications, convenir à la préparation des archivistes, 
pour lesquels est indispensable la connaissance de la paléogra- 
phie, de la diplomatique, du droit ancien, de V archéologie , de la 
sigillographie et des divers règlements relatifs au classement des 
archives, toutes sciences inconnues aux élèves des Facultés des 
lettres ; 

Que la suppression du droit reconnu par la loi à V École des 
Chartes aurait pour conséquence de tarir la source du recrute- 
ment de cette École, et d'amener à bref délai la disparition d'un 
foyer de haute culture historique, dont la » renommée est si 
justement établie dans le monde entier ; 

Qu'il est du devoir de tous les anciens élèves de cette École de 



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134 RÉUNION ANNUELLE DE L'ASSOCIATION 

lui rendre témoignage et de se grouper autour d'elle à l'heure où 
ses services sont discutés et son existence compromise ; 
Pour ces motifs : 

Émet le vœu que la Commission plénière des Archives et des 
Bibliothèques , rapportant la décision prise à une faible majorité 
par la sous-commission des archives, déclare maintenir, dans 
l'intérêt des études historiques, comme dans l'intérêt du service 
des Archives, le privilège accordé jusqu'à ce jour aux anciens 
élèves diplômés de l'École des Chartes. 

Ce vœu est adopté. 

M. Ciievreux déclare s'être associé au texte du vœu, tout en 
faisant des réserves sur les « considérants » qui l'accompagnent. 

M. Barroux pense qu'il faut admettre la nécessité de compléter 
l'enseignement actuel de l'École des Chartes. 

M. Chevredx demande à M. le Président s'il va transmettre le 
vœu à la Commission exlraparlemenlaire, sans consulter les 
archivistes absents. M. Prudhomme répond affirmativement, car 
si l'on voulait attendre l'avis de tous les archivistes éparpillés 
sur toute la surface du territoire, on ne pourrait aboutir dans les 
délais voulus. 

M. Couard rappelle que le professeur du cours d'institutions à 
l'École des Chartes a été le premier à poursuivre son enseigne- 
ment jusqu'à la tin du xvin 0 siècle, et cela dès 1880. L'ancien 
chef du service départemental des archives, G. Desjardins, a 
prescrit le classement des archives révolutionnaires dès 1874 ; 
les circulaires ministérielles qu'il a provoquées en font foi. Ce 
qu'il importe d'étudier pour les archivistes départementaux, ce 
sont les institutions administratives de leurs départements res- 
pectifs ; ils peuvent assez rapidement arrivera une connaissance 
suffisante de la matière. 

M. de La Martinière insiste sur ce point que les archivistes 
paléographes reçoivent à l'École une méthode qui leur permet 
de classer aussi bien les archives modernes que les archives 
anciennes. L'histoire des institutions s'apprend précisément 
par le classement des dossiers de ces institutions, et on la 
comprend d'autant mieux que l'on a étudié de plus près les 
dossiers d'archives. 



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DES ARCHIVISTES FRANÇAIS. 135 

M. Chevreux verrait avec plaisir se développera l'École l'en- 
seignement du droit administratif, que les archivistes ignorent 
complètement quand ils prennent possession de leurs postes 
départementaux. Au lieu d'exiger des candidats le diplôme 
d'études supérieures d'histoire, il serait plus rationnel et beau- 
coup plus utile pour eux de posséder le diplôme de licencié en 
droit. 

M. Barrodx se joint à M. Chevreux pour réclamer la même 
amélioration et dépose le vœu suivant : 

Que V élude de V histoire administrative de la période moderne 
soit développée dans l'enseignement de V École des Chartes. 

Ce vœu est adopté. 

M. Pasquier déclare que certains employés principaux d'archi- 
ves départementales seraient capables de faire de bons chefs de 
service ; ils ont l'expérience et parfois aussi une science suffisante. 
M. Deprez parle dans le même sens. 

M. Fournier, archiviste adjoint des Bouches-du-Rhône, remer- 
cie les précédents orateurs de leur bienveillance à l'égard des 
employés du service des Archives ; il croit qu'il serait plus 
démocratique de faciliter à ces employés reconnus méritants 
l'accès des situations supérieures, que d'introduire dans le 
service de nouveaux venus, d une origine différente ; le vole de 
la loi supprimerait l'avantage que les non-diplômés de l'École 
des Chartes ont encore aujourd'hui la possibilité d'obtenir dans 
certains déparlements de second ordre, lorsque aucun candidat 
de l'École des Charles ne brigue un poste vacant. Si la Commission 
extraparlementaire ouvrait la porte des archives aux diplômés 
universitaires, pourquoi ne pas l'entr ouvrir du même coup aux 
archivistes adjoints? 11 est bien vrai que l'École polytechnique a 
un monopole qu'on peut dire exclusif pour ses anciens élèves, et 
malgré cela on voit fréquemment des conducteurs des ponts et 
chaussées arriver aux fonctions d'ingénieurs au même litre que 
ceux qui sont sortis de l'École polytechnique ; la tache originelle 
est effacée. (Applaudissements.) M. Fournier dépose en consé- 
quence le vœu suivant : 

Dans le cas où il serait impossible au préfet de trouver un 
archiviste diplômé, 



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130 RÉUNION ANNUELLE DE L'ASSOCIATION 

L'Association émet le vœu que les archivistes adjoints de dépar- 
tement, comptant au moins dix ans de services et dont l'aptitude 
aura été officiellement constatée, soient admis aux fonctions de 
chefs de service d'archives départementales ou d'archives muni- 
cipales classées. 

Ce vœu est adopté. 

Il est ensuite donné lecture : 

1° D'un vœu de M. Galabebt, demandant qu'un cours d'insti- 
tutions modernes et un cours de droit administratif soient créés 
à l'École des Charles ou à la Sorbonne, et que nul ne puisse 
être nommé à un poste d'archiviste s'il n'est pourvu du diplôme 
de licencié ès lettres. — Cette proposition faisant en partie 
double emploi avec celle de M. Barroux, volée précédemment, 
est retirée. 

2° D'un vœu de M. Teulbt, demandant que le personnel des 
archives départementales soit toujours composé, au minimum, 
d'un archiviste et d'un commis (vœu adopté). 

3° D'un vœu de M. Trouillard, demandant que les employés 
d'archives départementales, au point de vue de la responsabi- 
lité, soient assimilés aux commis greffiers (non adopté). 

M. Prudhomme pense qu'au sujet des traitements, les condi- 
tions d'avancement devraient être beaucoup mieux précisées 
qu'elles ne sont dans le projet de loi; M. Cuevreux ajoute qu'il 
importe beaucoup que, dans le vote de la loi de finances, on 
fixe le minimum de la contribution de l'État, afin qu'aucune 
modification fâcheuse ne puisse être apportée à la situation des 
archivistes ; sinon on aurait tous les désavantages de la centra- 
lisa lion sans en avoir les avantages. Le ministre des finances 
n'a-l il pas déjà protesté par lettre contre tout projet d'augmen- 
tation du budget en faveur des archivistes? 

Sur les propositions de MM. Chevreux, Jacotin et Pasquier, 
l'assemblée est consultée sur les vœux suivants : 

i° Que les modifications à apporter à la situation des archi- 
vistes en ce qui concerne la nomination, le déplacement, la 
révocation, soient liées au vote d'une loi fixant la contribution 
minimum de VÊtat dans les traitements (vœu adopté); 

2° Considérant que les projets en cours de discussion ne par- 



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DBS ARCHIVISTES FRANÇAIS. 137 

lent en aucune manière de Vavancemeni régulier et progressif 
des archivistes, 

Émet le vœu que des dispositions législatives règlent cette im- 
portante question et que l'avancement soit donné partie au 
choix et partie à V ancienneté (vœu adopté); 

8° Que le contingent du dépaysement et celui de l'État forment 
le chiffre du traitement de l'archiviste, et qu'en conséquence la 
retenue pour la retraite soit calculée sur le traitement global 
(vœu adopté). 

M. Stein pense que l'Association pourrait jouer un rôle utile 
d'intermédiaire en faisant prévenir des vacances qui se pro- 
duisent dans les postes d'archivistes départementaux ceux de 
ses membres qui, pour des raisons diverses, voudraient être 
candidats; souvent on n'est pas informé en temps utile, et on 
n'a connaissance d'une vacance que le jour où le nouveau titu- 
laire est nommé. 

M. Mazerolle fait observer que le ministère des Iravaux pu- 
blics fait distribuer périodiquement à tous les corps des ingé- 
nieurs une liste autographiée, qui permet aux intéressés de 
connaître les postes vacants et ceux qui sont susceptibles de le 
devenir. 

M. Chevreox est d'avis que toutes les vacances devraient être 
officiellement annoncées, comme on le fait pour les fonctions de 
professeurs de facultés, avec l'indication des délais réglemen- 
taires pour produire les litres. Peut-être l'administration est-elle 
disposée à entrer dans cette voie, car la vacance récente des 
Hautes-Pyrénées a été annoncée dans le Bulletin administratif 
du ministère de l'instruction publique. 

M. Mazerolle dépose la proposition suivante : 

Que les archivistes soient tenus régulièrement au courant, par 
une circulaire ou une communication officielle envoyée ou faite 
en temps utile, des postes qui viennent à vaquer, et des traite- 
ments et avantages afférents à ces postes. 

Ce vœu est adopté. 

M. Chevreux réclame la nomination d'une commission, com- 
prenant entre autres des archivistes départementaux, pour 
étudier toutes les questions accessoires que comporte le projet 



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138 RÉUNION ANNUELLE DE L* ASSOCIATION DES ARCHIVISTES FRANÇAIS. 

de réorganisation des archives, et qu'il n'est pas possible d'exa- 
miner dans une séance générale, toujours trop courte. A tous 
les collègues on demanderait ensuite leur avis, et leur silence 
tiendrait lieu d'adhésion. 

L'assemblée approuve l'institution de cette commission, et 
désigne pour en faire partie MM. Stein, vice-président de l'Asso- 
ciation; Chevreux, archiviste de la Seine-Inférieure; Couard, 
archiviste de Seine-et-Oise; Déprez, archiviste du Pas-de-Calais, 
et Soyer, archiviste du Loirel. 

M. Loriquet propose que le titre d'archiviste départemental 
honoraire ne puisse être porté régulièrement qu'en vertu d'une 
décision de l'autorité compétente. 

On fait observer qu'il ne peut, en effet, en être autrement, et 
la proposition n'est pas prise en considération. 

M. Pasquier présente enfin un dernier vœu ainsi conçu, pour 
répondre à une lacune du projet de loi : 

L'Association des Archivistes français, considérant que si le 
projet de loi met à la charge des départements les frais de garde, 
d'entretien et d'inventaire des archives, il n'importe pas moins 
que les dépenses relatives à la construction, à l'agrandissement 
et à la réparation de leurs locaux soient également obligatoires 
pour les départements, 

Émet le vœu que le projet soit amendé dans ce sens. 

Ce vœu est adopté. 

La séance est levée à sept heures. 



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LE RECRUTEMENT 

DES 

ARCHIVISTES DÉPARTEMENTAUX 

(Communication de M. Émile DUVERNOY) 



Le dernier numéro du Bibliographe moderne de 1905 conte- 
nait (p. 394) une note qui fait connaître les vues de la commis 
sion extraparlementaire des archives, ou tout au moins de cer- 
tains de ses membres, sur le personnel de ce service public. 11 
ressort de celle note que les archivistes départementaux, sortis 
de l'École des Chartes, — el on sait qu'actuellement c'est le cas 
de la plupart d'entre eux, — ne feraient bien, ou à peu près, 
que la plus faible portion de leur métier; que, compétents sur 
l'histoire el les institutions du moyen âge, ils ignoreraient tout 
de la France contemporaine ou même moderne, et que, pour 
améliorer sans délai une situation aussi regrettable, le recrute- 
ment de ces fonctionnaires serait modifié: on ne supprimerait 
pas l'École des Chartes, — au moins pour l'instant, — mais on 
supprimerait ce qu'on appelle son « monopole », son « privi- 
lège », et les Universités obtiendraient le droit de présenter 
leurs élèves, concurremment avec les siens, à un concours qui 
seul donnerait accès à la fonction. 

Ainsi, la lutte des systèmes se complique, — nous pourrions 
dire s'envenime, — d'une rivalité d'écoles. Ce n'est pas à ce 
point de vue par trop étroit que nous examinerons la question 
mais uniquement au point de vue du service des archives dépai - 
lementales. Nous connaissons ce service pour y être altaché de - 
puis dix-huit ans. Nous connaissons l'École des Charles pour 
en avoir été l'élève, nous ne sommes pas étranger à l'Univer- 
sité, à ses examens et à ses diplômes ; il nous est donc possible. 



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140 E. DUVERNOY. 

croyons-nous, de parler de cette affaire avec quelque connais- 
sance de cause, et sans parti pris d'aucune sorte. 

Remarquons, en passant, que les redresseurs d'abus ont 
attendu bien longtemps, pour déplorer le mauvais travail fait 
dans leurs dépôts par les archivistes du recrutement actuel. Ce 
n'est pas d aujourd'hui ni d'hier que les archives départe- 
mentales contiennent des documents modernes et même con- 
temporains : elles en possèdent depuis qu'elles sont constituées, 
c'est-à-dire depuis un siècle, et lorsque le décret du 4 février 1850 
décida de ne plus confier la garde de ces dépôts qu'à d'anciens 
élèves diplômés de l'École des Chartes, les séries postérieures à 
1790 devaient être partout déjà plus volumineuses que les sé- 
ries antérieures à cette date. Mais, pendant longtemps, les 
fonctions d'archivistes départementaux ayant été des plus mal 
rétribuées, on les laissait sans peine à l'École d«s Chartes, et 
ne lui enviant pas des places qui donnaient tout juste de quoi 
ne pas mourir de faim, on ne songeait pas à accuser son ensei- 
gnement de mal y préparer. Maintenant que, dans la plupart 
des déparlements, les situations d'archivistes se sont quelque 
peu améliorées, elles paraissent de bonne prise, elles excitent 
des convoitises, par suite des jalousies, des critiques, du déni- 
grement. En sorte que, par une étrange malchance, l'École des 
Chartes est menacée de perdre les places où elle case la ma- 
jeure partie de ses élèves diplômés, au moment où ces places 
commencent à devenir sortables. 

Remarquons aussi, pour n'avoir plus à y revenir, que les gros 
mots de « monopole » et de « privilège », sous lesquels on 
cherche à accabler l'École des Chartes, sont des non-sens : du 
moment qu'on exige certaines garanties de capacité des candi- 
dats aux fonctions publiques, on crée, à vrai dire, un € mono- 
pole » et un « privilège » en faveur de ceux qui offrent ces 
garanties. Veut-on alors rétablir les nominations à la faveur, 
sous prétexte de maintenir l'égalité ? Ce serait un plaisant re- 
tour à l'ancien régime. Bien d'autres écoles en France ont des 
droits égaux sans qu'on s'en plaigne : l'École de guerre fournit 
seule les officiers d'élat-major, les Écoles des ponts et chaussées 
et des mines préparent exclusivement les ingénieurs de ces 



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LE RECRUTEMENT DES ARCHIVISTES DÉPARTEMENTAUX. 141 

deux corps ; les agents des forêts passent tous par FÉcole fores- 
tière. Dès qu'il s'agit de constituer un corps de fonctionnaires 
peu nombreux, et munis d'une solide instruction technique, on 
est conduit à les demander à une école spéciale, et donc à cou 
férer à celle-ci un « monopole » et un « privilège ». 

Celte nécessité, en ce qui concerne la formation des archi- 
vistes, a été comprise à l'étranger aussi bien qu'en France. Par 
exemple, dans ces pays de langue allemande, où pourtant les 
Universités sont si puissamment organisées, si vivantes, si 
adonnées en particulier à l'érudition la plus minutieuse, on a 
jugé nécessaire de créer des écoles sur le modèle de notiv 
école parisienne, et d'y faire passer les futurs archivistes : celle 
de Vienne a été fondée dès 1854; plus récemment, en 1894, le 
gouvernement prussien en a établi une à Marbourg, à côté des 
riches archives de la province de Hesse. 

Dans ces écoles, la base de l'instruction est et doit être une 
étude sérieuse et approfondie des anciennes écritures. Aucun 
archiviste ne peut se passer de cette science, puisque appelé a 
classer les documents du passé, - et il s'en trouve dans toutes 
les archives départementales sans exception, — à les analyser, 
à en délivrer des copies authentiques, il doit avant tout les lire. 
11 ne s'agit pas pour lui de lire à peu près, il doit lire tout à fait 
bien, avec une exactitude et une sûreté parfaites. Rien n'est 
plus dangereux que les demi-savants, ici comme ailleurs, plus 
qu'ailleurs peut-être, car la lecture fautive d'un mol, ou seule- 
ment d'une syllabe ou même d'une lettre, peut avoir les pires 
conséquences. 11 ne le prouve qué trop, ce paléographe novice, 
qui copiait un manuscrit où la mort d'un certain nombre de 
personnages était exprimée par celte formule mystique : « Pro- 
fecti sunl in terrain viventium. » Dans les écritures du xiv* siè- 
cle, les b et les v se ressemblent fort, et voilà notre homme qui 
écrit intrépidement : bibenlium. Ce cas n'est que ridicule, 
comme celui d'un autre érudit, qui déchiffra : € maistre des 
saulces amères », là où il fallait lire : € maistre des haulles 
œuvres * ». Ce qui est plus grave, c'est que souvent une mau 

1. Dans son travail sur Les Archives de la Seine en 1900, p. 27, notre col- 



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142 E. DUVERNOY. 

vaise lecture serl de point de départ à une Ihéorie historique 
ou géographique qui ne peut être que fausse, puisqu'elle repose 
sur une erreur, qui encombrera longtemps le domaine de l'éru- 
dition, et qu'on aura bien de la peine à déraciner, si jamais on 
la reconnaît. On n'ignore plus maintenant qu'à l'origine de la 
fameuse légende des onze mille vierges, il y a l'interprétation 
défectueuse du sigle M, qui ici voulait dire martir, et qu'on a 
traduit à tort par mille. Récemment, on a soutenu qu'il fallait, 
dans les Annales de Tacite (1. XV, c. 44), lire conjuncti, là où 
tous les éditeurs avaient lu jusqu'alors convicti, et cette subs- 
titution d'une syllabe à une autre, si elle avait été admise, suffi- 
sait à modifier, du tout au tout, le récit de l'incendie de Rome, 
et de la persécution des chrétiens par Néron. Une ancienne voie 
des Vosges s'appelait Via salinatorum, à cause des sources sa- 
lées qui la bordaient ; un étourdi ayant lu Sarmatorum, voilà 
que se bâtit un système, fort savant du reste, mais de haute fan- 
taisie, sur l'établissement d'une colonie sarmate dans le pays, à 
la fin de l'empire romain tout cela pour un l changé en r, et 
pour les trois jambages qui suivent, mal assemblés 2 . Pour com- 
mettre une erreur aussi pesante que celle-là, il n'est pas même 
besoin de mal lire certaines syllabes, il suffit de mal les assem- 
bler, de ne pas couper les mots convenablement, et alors, on 
imprimera qu'après la bataille de Nancy, Charles le Téméraire 
fut tué à coups de ciseaux par un tailleur, comme le fil un 
voyageur parisien du xvm e siècle, qui avait déchiffré à sa ma- 
nière l'inscription commémorative de l'événement s. Et si nous 
passons aux noms propres, « dont la lecture est le triomphe du 

lègue, M. Barroux, cite de nombreuses fautes du même genre commises par les 
employés chargés de reconstituer l'ancien état civil de Paris, et ceci montre 
qu'il y a péril à confier semblable travail à des hommes dépourvus d'une for- 
mation paléographique sérieuse L'expérience est faite, elle est suffisante, il n'y 
a pas à la renouveler. 

1. Bulletin de la Société philomathique vosgienne, 1894-1895, p. 105-111. 

2. Autre preuve qu'il n'est pas indifférent de mettre une de ces deux lettres 
à la place de l'autre : dans un chroniqueur contemporain, doit-on lire que le 
roi Robert était mole gravis (obèse), ou more gravis (de naturel sérieux) ? 
Voilà l'idée que nous nous faisons de ce roi subordonnée à une question paléo- 
graphique. 

3. Journal de la Société d'archéologie lorraine, 1857, p. 25-26 



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LE RECRUTEMENT DES ARCHIVISTES DÉPARTEMENTAUX. 143 

paléographe », ne cessait de nous répéler notre regretté maî- 
tre, Léon Gautier, que d exemples ne trouverions-nous pas à 
citer : c'est un seigneur du xui e siècle, qui s'appelait Tévenet, 
et dont on a estropié le nom en Tencuez, Tenevez, Tenans, Te- 
nevet 1. C'est dom Calmet, qui, pour avoir lu Mettensia au lieu de 
Meldensia, s'est complètement trompé sur les origines de la 
commune de Metz 2. Les manuels d'histoire nous ont longtemps 
parlé d'une bataille de Brenneville, en H19 ; or, il n'y a aucune 
localité de ce nom, et on avait mal lu le manuscrit d'Orderic Vi- 
tal, qui place en réalité la bataille à Brémule dans l'Eure. Ici 
encore, il suffit de mal couper les mots pour se blouser : nous 
avons vu, de la sorte, un paléographe peu exercé trouver une 
famille de Sarmoise, là où il s'agissait de la grande famille des 
Armoises, bien connue dans toutes les provinces de l'Est ; et on 
arrivera tout aussi bien à créer de toutes pièces un personnage 
qui n'a jamais existé, si on lit Simo Montis Aceti, et qu'on 
traduise Simon de Mont-Vinaigre, là où il fallait lire Acuti, et 
entendre Simon de Montaigu. Ayant eu mainles fois à venir en 
aide à des chercheurs qui avaient appris la paléographie, soit 
tout seuls, soit aux exercices d'une faculté des lettres ou de l'École 
normale, nous avons pu constater les inconvénients, le danger 
même de cette instruction hâtive. Si là science des anciennes 
écritures ne reste pas l'étude fondamentale des archivistes, les 
erreurs analogues à celles que nous venons de citer se multi- 
plieront, et l'archiviste départemental lui-même en commettra 
d'aussi fortes, bien loin de pouvoir prévenir ou réparer les er- 
reurs des autres. 

S'il faut transcrire les textes avec la plus extrême et scrupu- 
leuse précision, il est bon en même temps et nécessaire de 
savoir les lire vite, d'être à même de parcourir une charte en 
deux ou trois minutes, pour voir ce qu'elle contient, où elle doit 
être classée, si elle mérite d'être analysée, si elle fournit des 
éléments au sujet dont on s'occupe, etc. Faute de cette aptitude 



1. Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, 1908, 
p 80. 

2. Klipffel, Les paraiges messins, Metz, 1863, in-8, p. 236. 



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144 E. DUVERNOY. 

à déchiffrer rapidement, l'archiviste n'aboutira jamais, soit dans 
ses travaux professionnels, soit dans ses travaux personnels. 
Or, cette aptitude, elle aussi, ne s'acquiert que grâce à des 
exercices prolongés, à de nombreuses séances sur des fac-simi- 
lés très variés, et sous la direction d'un maitre expérimenté. 
On ne s'improvise pas paléographe, non plus que philologue. 

Qu'on ne croie pas, du reste, que l'expérience paléographique 
ne soit nécessaire que pour les documents du moyen âge, 
qu'elle devienne inutile avec les documents modernes, et qu'à 
partir de 1453, ou encore de 1500, les textes manuscrits se lisent 
t comme de l'imprimé », puisque aussi bien l'imprimerie vient 
d'être inventée. En réalité, l'écriture du xvi e siècle présente les 
plus grandes difficultés, qui se continuent encore au delà, du 
reste, car pour noire part, nous ne savons rien de plus désa- 
gréable à lire que certains registres de lettres patentes de 1620 
a 1640 environ. El nous voudrions voir aux prises, avec un 
registre paroissial des dernières années du règne de Louis XIV, 
ceux qui s'imaginent que le grand siècle a régularisé l'écriture, 
comme les belles-lettres et les beaux-arts. On a presque la 
même peine à déchiffrer, et le nombre des documents s'est 
accru prodigieusement, en sorle que l'histoire moderne n'est 
pas beaucoup plus abordable que celle du moyen âge pour les 
non initiés. 

Or, cette initiation paléographique complète, approfondie, 
qui est indispensable pour le moyen âge, très nécessaire pour 
l'époque moderne, du moins jusqu'à Louis XV, où la trouve-t-on 
en France, sinon à l'École des Chartes seule? Les Universités 
qui possèdent des conférences de paléographie ne donnent de 
cette science qu'une teinture très insuffisante. Comment réussi- 
raient-elles, du reste, à enseigner en une heure par semaine 
pendant un an, parfois pendant un semestre, ce que l'École en- 
seigne en deux heures par semaine pendant deux ans, car le 
cours de diplomatique de seconde année complète et fortifie les 
c onnaissances acquises dans le cours de paléographie de pre- 
mière année. Aussi, quand les élèves des Facultés des lettres se 
mettent en quête d'un sujet de thèse pour le diplôme d'études 
supérieures d'histoire et de géographie, choisissent-ils presque 



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LE RECRUTEMENT DES ARCHIVISTES DÉPARTEMENTAUX. 445 

toujours un sujel d'histoire absolument récente, d'histoire de la 
Révolution par exemple, parce qu'alors les difficultés de leclure 
n'existent plus *,ou bien encore un sujet dont presque tous les 
matériaux sont imprimés, afin de pouvoir négliger l'inédit 2. n 
n'y a pas grand mal à cela, puisqu'une fois munis de leur di- 
plôme et entrés dans l'enseignement, ils n'auront plus à con- 
sulter les documents originaux; mais veut-on avoir des archi- 
vistes qui soient hors d'élat de lire la plupart des titres conser- 
vés dans leurs dépôts et qui, pour s'en excuser, devront imagi- 
ner quelque variante à la célèbre formule des scribes d'aulre- 
fois, graecum est, non legitur? Ce ne sera pas pour faire progres- 
ser l'histoire de France, ni pour donner aux étrangers une haute 
idée de la science et de l'administration françaises. 

Ajouterons-nous qu'il ne suffit pas de lire les documents, 
qu'il faut les critiquer, les dater, les comprendre, et enfin les 
classer, que les élèves de l'École des Chartes sont préparés à ces 
diverses tâches par les cours de diplomatique, de philologie 
française, de droit coulumier, do classement d'archives; que les 
élèves des Facultés des lettres savent aussi peu de diploma- 
tique que de paléographie, qu'ils ignorent tout à fait le droit 
coutumier, — lequel n'est pas spécial au moyen âge, mais est 
resté en vigueur jusqu'à la fin de l'ancien régime, — que si 
quelques-uns d'entre eux onl abordé le français du moyen âge, 
si difficile, si différent de la langue actuelle, ce ne sont pas les 
étudiants en histoire, enfin qu'ils n'apprennent nulle part les 
principes du classement, et ce qui concerne en général le service 
des archives 11 est vrai qu'en compensation ils ont étudié lon- 



1. On nous affirme qu'à la Sorbonne, à peine un candidat sur dix ou sur 
douze se voue à l'étude du mojen âge. 

2. Nous avons vu un candidat qui avait entrepris, un peu imprudemment, de 
dresser un catalogue d'actes du xv* siècle, se laisser rebuter bien vite par les 
écritures, fort difficiles au reste, de cette époque, et poursuivre son travail à 
l'aide de l'inventaire du Trésor des Chartes, recueil manuscrit, mais très 
lisible, parce que rédigé sous Louis XV. Il négligeait ainsi les documents 
nombreux subsistant dans les fonds autres que le Trésor des Chartes, dans 
les séries G et H par exemple, et de plus il renonçait aux éléments utiles que 
ne donne pas dans ses analyses cet inventaire manuscrit, entre autres a la date 
topographique des actes. 

JANVIXR-AVRIL 1906. 10 



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146 E. DUVERNOY. 

guement, pour satisfaire aux examens de licence et de diplôme, 
l'histoire grecque et l'histoire romaine l'histoire de la Russie 
depuis Pierre le Grand, la géographie des deux Amériques et 
de TOcéanie, toutes notions fort intéressantes assurément, mais 
sans emploi dans les fonctions d'archiviste départemental, de 
sorte que si ce mode de recrutement était adopté, on aurait des 
fonctionnaires instruits surtout de ce qui ne leur est pas utile 
pour remplir leur lâche, conception assurément neuve et origi- 
nale, pour ne pas dire paradoxale. 

Maintenant, est-il exact que les archivistes actuels ne s'inté- 
ressent qu'aux documents du moyen âge, qu'ils négligent les 
pièces modernes? L'auteur de celte affirmation parait croire que 
ces deux sortes de documents sont séparés, classés dans des 
séries distinctes. 11 n'en est pas ainsi : non seulement dans une 
même série voisinent constamment des documents médiévaux et 
modernes, mais encore, dans une même liasse, on trouvera des 
titres compris, par exemple, entre 1180 et 1790. Le cas se pré- 
sente couramment dans les séries B, E, G, II. Aucune série du 
cadre de classement des archives départementales antérieures 
à 1790 n'est consacrée exclusivement au moyen âge; toutes se 
continuent jusqu'à la Révolution, comme les institutions mêmes 
auxquelles elles correspondent. Par contre, deux séries au 
moins, C et E supplément, ne contiennent à peu près que des 
documents modernes (du xvr ou du xvn* siècle à 1790). On ne 
voit donc pas comment les archivistes pourraient, dans leurs 
travaux de classement et d'inventaire, se vouer exclusivement 
au moyen âge, et omettre de parti pris les xvi e , xvn*, xvni* 
siècles. Ces séries C et E supplément, où le moyen âge n'est pas 
ou à peu près pas représenté, ont donné lieu à des inventaires 
détaillés, savants, précédés souvent d'introductions étendues *. 



1. Sauf à ignorer la pratique du calendrier romain qui est resté en usage 
pendant une moitié du moyen âge, et à traduire intrépidement le 7 des calendes 
de mai par le 7 mai, comme nous l'avons vu faire. 

2. Par exemple dans Aube, Bouches-du-Rhône, Calvados, Côte-d'Or, Drôme, 
Eure-et-Loir, Gard. Gironde, Hérault, llle-et-Vilaine, Loire, Loire-Inférieure, 
Lot-et-Garonne, Lozère, Maine-et-Loire, Marne, Meurthe-et-Moselle, Morbihan, 
Orne, Pas-de-Calais, Puy-de-Dôme, Basses -Pyrénées, Pyrénées-Orientales, 



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LE RECRUTEMENT DES ARCHIVISTES DÉPAKTEMENTAUX. 147 

Dans quelques départements, on a fait paraître des inventaires 
analogues de la série L, où sont réunis les documents de la 
Révolution «, et, sous peu, la Direction des archives au minis- 
tère de l'instruction publique publiera un gros volume qui don- 
nera le tableau de cette série pour tous les départements sans 
exception. Pour avoir le droit d'accuser les archivistes départe- 
mentaux d'ignorer l'histoire moderne et contemporaine, il fau- 
drait prendre ces divers travaux professionnels, les lire, les cri- 
tiquer et y signaler de très nombreuses et très graves erreurs. 
C'est ce qu'on se garde bien de faire; il est plus facile de rester 
dans lés généralités sans rien préciser. Nul doute, au demeu- 
rant, qu'on ne puisse relever quelques fautes dans ces inven- 
taires, mais on en trouverait également, — et peut-être davan- 
tage, les difficultés étant plus grandes, — dans les portions 
d'inventaires consacrées au moyen âge. Il est impossible d'ana- 
lyser des milliers et des dizaines de milliers de documents sans 
se tromper quelquefois, ou sur les choses, ou sur les dates, ou 
sur les noms de lieux et de personnes. 11 n'est pas d'archiviste, si 
instruit soil-il, qui ne pourrait être pris en défaut par M. Lu- 
chaire sur la féodalité et les communes du xn e siècle, par 
M. Borrelli de Serres sur les finances du xin* siècle, par M. Du- 
pont-Ferrier sur les bailliages et sénéchaussées de Louis XI, 
par M. Aulard sur les lois de la Révolution. Qu'est-ce à dire, sinon 
que ces fonctionnaires ayant à peu près partout à classer des 
documents compris entre le x e et même le ix 6 siècle et le xx°, 
ne peuvent connaître à fond et dans le détail les institutions de 
toutes ces différentes époques, et que, sur bien des points, un 
spécialiste leur en remontrerait 2 . 11 leur suffit du reste, pour 



Saône-et-Loire, Sarthe, Savoie, Seine-Inférieure, Seine-et-Marne, Somme, Tarn, 
Var, Hante- Vienne, Vosges. 

1. Bouches-du-Rhône, Isère, Sarthe, Seine-et-Marne, Deux-Sèvres. — La 
série L est classée dans un bien plus grand nombre de départements ; si elle 
ne l'est pas dans tous, les séries antérieures à 1790 ne le sont pas non plus 
toutes partout et nous savons au moins un département, le nôtre, où la série L 
est classée depuis treize ans, et où les fonds des bailliages, allant du xv« siècle 
a 1790, ne le sont pas encore, ce qui en bonne logique devrait nous faire accu- 
ser de ne porter intérêt qu'à la Révolution et de mépriser l'ancien régime. 

2. Ceci ne veut pas dire que l'archiviste ne puisse être lui-même, et ne soit 



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148 



E. DUVERN0Y. 



leur besogne, de posséder les grandes lignes, les faits princi- 
paux, el, dans les cas embarrassants, de savoir quels ouvrages 
consulter pour avoir des éclaircissements. L'école ne peut avoir 
et n'a pas du tout la prétention de tout apprendre à ses élèves; 
mais, outre des notions précises, elle leur donne l'habitude, si 
précieuse et rare, du travail personnel, le goût de la recherche, 
avec lesquels on sait toujours compléter ses connaissances i. 

Quant aux documents des archives départementales, — il est 
entendu que nous ne parlons ici que de ces archives, — qui sont 
issus de notre régime administratif actuel, c'est-à-dire posté- 
rieurs à Tan VI II , ils sont utiles aux bureaux pour l'étude des 
affaires, mais ils offrent rarement de l'intérêt à l'historien. Pour 
les classer, ce n'est pas la connaissance de l'histoire générale 
et des institutions politiques qui est nécessaire 2 , mais bien plu- 
l<H celle du droit administratif. Aussi serait-il à souhaiter qu'un 
certain nombre de leçons sur celle matière fussent professées à 
l'Ecole des Chartes, où elles rendraient des services aux futurs 
archivistes départementaux, mais en attendant que cette créa- 
tion facile et peu coûteuse soit faite, remarquons que les élèves 
des Facultés des lettres ignorent tout du droit administratif, et 
que l'élude approfondie de l'histoire contemporaine ne leur ser- 
virait pas à grand chose pour classer des documents qui con- 
tiennent aussi peu d'histoire. 

Ainsi, nous pouvons affirmer que les fonctionnaires qu'on 

très souvent un spécialiste sur telle ou telle période, sur tel ou tel sujet où 
l'attirent ses travaux personnels. Mais quand il classe et inventorie son dépôt, 
il ne peut se spécialiser aussi étroitement. 

1. Et la première chose que doive faire un archiviste départemental, c'est 
d'apprendre ce qui est particulier à. la province où il est placé, histoire, géo- 
graphie, généalogies, institutions même, car sous l'ancien régime, les insti- 
tutions variaient grandement d'une province à l'autre, et le cours d'institutions 
professé à l'École des Chartes ne peut, on le conçoit, entrer dans l'examen 
détaillé de ces variations. 

2. Nous affirmerons sans le moindre paradoxe qu'on pourrait classer les 
papiers de ponts et chaussées ou de finances du temps de Louis-Philippe sans 
savoir la suite des divers ministères d'alors, en ignorant même le nom du roi. 
En effet, avec notre organisation centralisée et uniforme, les affaires de quelque 
importance se décident toutes à Paris, et l'administration opère toujours de la 
même façon sous les gouvernements les plus dissemblables. Le document d'ar- 
chives du xix' siècle est essentiellement impersonnel. 



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LE .RECRUTEMENT DES ARCHIVISTES DÉPARTEMENTAUX. 149 

incrimine ne sont pas le moins du monde hors d'étal de classer 
convenablement les documenls modernes et contemporains. 
Si, du reste, on relevait quelques lacunes dans leur science de 
l'histoire de France, depuis 1789, — et nous avons expliqué 
plus haut qu'ils ne peuvent pas être des spécialistes là plus 
qu'ailleurs, — à qui la faute, sinon aux maîtres autorisés de 
cette partie de l'histoire, qui négligent de nous donner les ins- 
truments de travail pécessaires ? Nous n'avons rien, pour l'épo- 
que contemporaine, d'analogue à la Bibliographie de Phistoire 
de France de M. Monod, qui s'arrête à 1789, aux Sources de 
l'histoire de France d'Àug. Molinier, qui ne vont que jusqu'en 
1494, aux excellents manuels d'institutions médiévales et mo- 
dernes de MM. Luchaire, Viollet, Gasquet, Glasson, etc. Faute 
d'ouvrages de ce genre, ou les résultats acquis sont condensés 
par des savants de premier ordre, et qui renseignent rapide- 
ment et sûrement, on est réduit à compulser longuement des 
ouvrages étendus, des périodiques encombrants, des recueils de 
textes volumineux où l'on se perd, sans toujours aboutir, et qui 
du reste se trouvent rarement en province, sauf dans quelques 
grandes villes ; ou bien encore, on se rabattra, en désespoir de 
cause, sur le Dictionnaire historique et biographique de là Révo- 
lution et de V Empire du docteur Robinet, qui est pitoyable, et 
par ses erreurs, et par ses lacunes, dont la moindre n'est pas 
l'absence complète d'indications bibliographiques. 11 est du 
reste curieux de constater combien on a de peine à se procurer 
des indications de ce genre pour l'époque révolutionnaire: la 
commission centrale de recherche et de publication des docu- 
ments relatifs à la vie économique et sociale de la Révolution 
française, qui a été instituée en mars 1904, est composée assuré- 
ment des savants les plus qualifiés pour cette période et ce su- 
jet. Cependant, quand les comités départementaux avec les- 
quels elle correspond lui demandèrent des renseignements 
bibliographiques, — d'autant plus nécessaires qu'il n'existe pas 
encore, nous l'avons dit, de répertoire de l'histoire de France 
après 1789, — elle ne trouva à leur signaler (circulaire du 
24 décembre 1904) qu'une dizaine d'ouvrages, dont plusieurs 
très généraux. Une circulaire plus récente (2 avril 190b) de la 



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150 E. DUVERNOT. 

même commission préconise avec raison pour la publication des 
archives révolutionnaires la forme des catalogues d'actes, parce 
que ceux-ci, dit-elle, * ont rendu de très grands services aux 
érudits qui ont refait dans le courant du xix° siècle l'histoire du 
moyen âge En effet, ceux qui se consacrent à l'histoire con- 
temporaine auront tout profit à regarder comment travaillent 
les médiévistes, selon une méthode rigoureuse, — que beau- 
coup doivent à l'École des Chartes, — avec le souci de citer 
toujours leurs textes, de ne jamais accuser sans preuves for- 
melles, de dresser toujours la bibliographie complète des sujets 
qu'ils traitent, toutes qualités qui trouvent partout leur emploi, 
et qui permettent aux archivistes départementaux sortis de 
celte École de produire des travaux, soit professionnels, soit 
personnels, également sérieux et utiles, sur l'histoire du moyen 
âge, sur l'histoire moderne, ou même sur l'histoire contempo- 
raine de la France. 

E. DUVERNOY, 
Archiviste de Meurthe-et-Moselle, docteur es lettres. 



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TRAITEMENT 

DES 

FONDS D'ARCHIVES 

PAR LE SULFURE DE CARBONE 
(Communication de M. J.-A. BRUTAILS) 



L'année dernière, aux Archives de la Gironde, on a traité au 
sulfure de carbone une grande quantité de papiers rongés par 
les vers. Je voudrais consigner ici quelques idées que cette 
expérience a suggérées et qui peuvent être utiles aux archi- 
vistes et aux bibliothécaires. 

Certains fonds du dépôt sont depuis longtemps en un triste 
état. Le 25 janvier 1528, il fut procédé à l'ouverture d'un coffre 
contenant des archives de l'abbaye Sainte-Croix de Bordeaux : 
les pièces étaient c tellement pourries, rongées de souris et 
petits vers » que, lorsque les papiers furent « mis au vent », la 
plus grande partie s'en alla en poussière. Un arrêté du préfet 
en date du 10 fructidor an VIII nous apprend que des fonds 
judiciaires étaient « presque entièrement pourris ». 

11 n'est pas étonnant que, sur divers points, nos séries soient 
attaquées par ces insectes. Mon prédécesseur et moi-même 
avons fait donner la chasse aux vers, qui ne sont pas autre chose 
que des larves de vrillettes. Le remède présentait un double 
inconvénient : il était coûteux et il était inefficace. M. Pérez, pro- 
fesseur de zoologie à la Faculté des sciences, et M. Gayon, 
doyen de la même Faculté, me conseillèrent l'emploi du sulfure 
de carbone. Mes collègues de la Bibliothèque municipale me 



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152 J.-À. BRDTAILS. 

signalèrent le volume tout récent de M. Houlberl * sur l'hygiène 
des livres, dont la conclusion est également favorable' au sul- 
fure. Des avis dans le même sens me vinrent de la Bibliothèque 
nationale. Nous hésitions, malgré tout, à exposer des liasses 
précieuses : les vapeurs n'altéreraient-elles pas le papier et 
surtout l'encre? Un essai leva nos derniers doutes; nous divi- 
sâmes en deux quelques fragments sans valeur, et l'un des 
fragments fut soumis à l'action prolongée d'une très forte dose 
de sulfure; après quoi, les morceaux ayant été mêlés, il fut 
impossible de reconnaître ceux qui avaient été traités. 

Pour construire l'étuve qui nous était nécessaire, nous nous 
sommes inspirés du croquis donné par M. Houlbert. Ses données 
ont reçu toutefois d'importantes modifications. 

Il s'agit d'avoir un coffre élanche, à fermeture hermétique, 
qui ne laisse pas échapper les gaz. Notre caisse est en bois blanc 
fort, doublée intérieurement de zinc soudé. Quant au couvercle, 
nous avions pensé d'abord à le faire léger, en zinc : il aurait 
été plus maniable et, en cas d'explosion, le mal aurait été 
moindre; mais le zinc se serait gondolé, et le couvercle a été 
fait, comme la caisse, en bois et zinc. 11 est muni de deux paires 
de poignées, pour que deux personnes puissent le lever. 

La quantité de papier à désinfecter nous a obligés à faire une 
caisse de grandes dimensions. Les rayons du dépôt ont une lon- 
gueur uniforme de l m 33 entre montants. La longueur intérieure 
de la caisse est de l ro 60, ce qui permet de desserrer et d'écarter 
les liasses, afin que les vapeurs les pénètrent plus facilement. 
La largeur, de O^ôO, est suffisante pour placer, Tune derrière 
l'autre, deux rangées de liasses. De même, la caisse est assez 
haute pour recevoir deux couches superposées ; les étages sont 
séparés par une claire-voie qui laisse passer les vapeurs. 

Cette claire-voie repose, non pas sur des tasseaux qui au- 
raient affaibli le zinc et déchiré les papiers, mais sur des bandes 
légères en tôle, bandes mobiles qui s'accrochent aux bords de 
la caisse *. 

1. Les insectes ennemis des livres (Paris, Picard et tils, 1903, in 8). 

2. Nous pensons modifier ces dispositions intérieures : il nous faut actuel- 
lement un certain temps pour décharger et recharger l'étuve, et, 1 etuvc étant 



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TRAITEMENT DES FONDS D'ARCBIVES. 153 

On sait que le mélange des vapeurs de sulfure et de l'air forme 
un détonant dangereux. Les opérations ne peuvent se faire 
qu 'a l'air libre. D'où la nécessité de placer le coffre dehors, et, 
partant, de le monter sur deux traverses, qui l'isolent du sol. 

Les principales améliorations ont porté sur la fermeture hy- 
draulique. Nous l'avons établie à l'extérieur, où elle est beau- 
coup moins gênante, et nous avons fait le rebord externe de 
deux centimètres environ moins élevé que le bord interne de la 
gouttière, de façon que l'eau se déversât au dehors quand la 
gouttière serait pleine. En-dépit de cette précaution, les papiers 
ont été légèrement mouillés la première fois que nous avons 
opéré, et voici pourquoi : quand on a soulevé le couvercle pour 
ouvrir la caisse, l'eau, sous la pression atmosphérique, a quelque 
peu adhéré à ce couvercle et elle est ensuite retombée sur les 
papiers. Ce léger accident nous a induits à deux changements : 
en premier lieu, nous avons muni le fond de la gouttière d'un 
robinet et nous vidons la goullière avant d'enlever le couvercle. 
En second lieu, pour le cas oti une petite quantité d'eau ruissel- 
lerait à l'intérieur, nous évitons que les papiers ne touchent les 
parois, et nous mettons au fond une claire-voie de bois. 

Voici comment nous procédons. Quand il s'agit d'un fonds 
d'archives où le mal est très étendu, nous désinfectons indis- 
tinctement tous les articles. Si le fonds n'est contaminé qu'en 
partie, le garçon de bureau passe en revue les articles, met de 
côté ceux qui sont malades et remet les autres en place, après 
avoir nettoyé les rayons avec un linge humide. 

On dispose dans la caisse, avec les papiers, deux sou- 
coupes dont chacune contient une petite éponge imbibée 
d'environ 15 à 20 centigrammes de sulfure. Le couvercle une 
fois en place, on remplit d'eau la gouttière. Au bout de trente- 
six à quarante-huit heures, on ouvre le robinet, on vide la gout- 
tière et on enlève le couvercle. Les papiers sont ensuite livrés 
à une femme chargée de les épousseter avec soin. 

dehors, quand il pleut, il importe d'aller vite. Il paraît préférable d'avoir un 
double jeu de casiers légers, en claire-voie, que l'on porterait, garnis de pa- 
pier, à proximité de la caisse. On aura plus rapidement fait d'enlever les ca- 
siers désinfectés et de les remplacer par les casiers à désinfecter. 



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\M J.-A. BRUTAILS. 

Nous avons ainsi soigné, pendant le printemps et l'été de 
1904, partie du Parlement de Bordeaux et de la garde-note. Les 
liasses du Parlement, au nombre de 890, garnissent une super- 
ficie verticale de 40 mètres carrés. Quant aux minutes nota- 
riales, la portion dont nous nous sommes occupés représente 
une surface verticale de 12 mètres environ. C'est, au total, un 
millier de gros articles qui sonl passés par la caisse de désinfec- 
tion. 

Nous estimons que le résultat a été excellent. On n'a retrouvé 
d'insectes vivants que dans l'épaisseur de quelques cartons épais 
formant des plats de reliures. 

Les frais n'ont pas été fort élevés. La construction de la caisse 
nous a coûté 201 fr. 65. Nous avons employé trois bouteilles de 
sulfure, qui nous ont coûté, au détail, 2 fr. l'une. La femme qui 
a nettoyé les papiers a passé à cette besogne 360 heures, à 0 fr. 25 
l'une. 

C'est, au total, pour les dépenses de premier établissement, 
200 fr. environ, et pour les frais annuels, près de 100 fr. Ce n'est 
pas payer trop cher la conservation de deux fonds d'une valeur 
inappréciable. 

J.-A. Brutails, 

Archiviste de la Gironde. 



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ASSOCIATION 



DES 

BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS 



ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 1906 



La première assemblée générale de l'Association des biblio- 
thécaires français a eu lieu à Paris, le 22 avril 1906, au Musée 
social. 

Cette séance, où l'Association a été définitivement fondée, a 
été présidée par M. Deniker, bibliothécaire du Muséum d'his- 
toire naturelle, président provisoire du Comité d'organisation de 
l'Association. 

La séance est ouverte à deux heures et demie. 

Étaient présents : MM. Anchier (Nationale) ; Auriac (V. d') (Na- 
tionale) ; Auvra y (Nationale); Baguenier-Desormeaox (Société de 
Législation); Berthet (M"*) (École normale de Nevers); Boinet 
(Sainte-Geneviève); Bonnbau (Sainl-Germain-en-Laye) ; Boutbron 
(Bibliothèque de l'Institut); Bdltingaire (Université de Paris); 
Capet (Sainte-Geneviève); Chabrier (Mazarine) ; Cornillot (Univer- 
sité de Bordeaux); Coyecqde (archiviste paléographe); Da vanne 
(Sainte-Geneviève) ; Dehérain (Institut) ; Delmas (Nationale) ; 
Deniker (J.) (Muséum) ; Dorveaux (École de Pharmacie de Paris) ; 
Duclaux (Institut agronomique) ; Foynot ; Gautier (Faculté de 
Droit de Paris) ; Giraud-Mangin (Nantes) ; Godin (Nationale) : 
Grand (D.) (archiviste paléographe); Jeantet (Institut Pasteur) ; 
Ledos (Nationale) ; Legrand (Faculté de Médecine de Paris) ; 



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156 ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 

Lorher (Sainte-Geneviève) ; Loriqoet (Rouen) ; Maire (Université 
de Paris) ; Marais (Mazarine) ; Martin-Saint-Léon (Musée social) ; 
Mazerolle (Monnaie) ; Mesureur (A.) (Assistance pùblique) ; 
Michel (H.) (Amiens); Mobtet (Ch.) (Sainte-Geneviève); Mouton 
(Nationale) ; Mûller (Arsenal) ; Poirée (Sainte-Geneviève) ; Pores 
(Auxerre) ; Poupar»»in (Nationale) ; Rivière (Douai) ; Roussel 
(Institut Pasteur) ; Rousselle (Faculté de Droit de Paris) ; 
K celle (Sainte-Geneviève); Salinoardes (Université de Dijon); 
Sepet (Nationale) ; de Strzemboî>z (Bibliothèque polonaise) ; 
Sustrac (Sainte-Geneviève) ; Thevenin (Nationale). 

S'étaient excusés par lettre : MM. Bloch (Inspecteur des biblio- 
thèques et des archives), Gaudefroy-Dbmombynes (École des lan- 
gues orientales), Hildenfinger (Nationale), Mousseron (Menton) 
et Viollet (Faculté de Droit de Paris). 

Étaient représentés par délégation : MM. Adenis (Musée péda- 
gogique), d'Artois (Mazarine), Barbou (Sainte-Geneviève), Bel 
(Université de Montpellier), Berthet (Grenoble), Cottin (Arsenal), 
Degré (Langres), Nicolas Dbniker (Nationale), Deslandres (Arse- 
nal), Dufour (Corbeil), Esnault (Nantes), Expert (Sainte Gene- 
viève), Fécamp (Université de Montpellier), Févret (Nationale), 
Formont (Mazarine), Fosseyeux (Assistance publique), Froidevaux 
(Société de géographie), Girard (Rouen), D r Hahn (Faculté de 
médecine de Paris), Huet (Nationale), Jadart (Reims), Lemaitre 
(Nationale), Lemoisne (Nationale), Lévy (Université de Paris), Lex 
(Màcon), Michel (Gap), V. Mortbt (Université de Paris), Oursel 
(Dijon), Paoli (Alger), Petit (Mazarine), Pinet (École polytech- 
nique), Ravaisson (Mazarine), Rêbelimu (Institut), Salingardes 
(Université de Dijon), Samuel (Sénat), Stein, Directeur du Biblio- 
graphe moderne, Vicaire (Mazarine), Vidal (Perpignan), Vidier 
(Nationale). 

L'Assemblée, qui compte cinquante et un membres présents 
et quarante membres représentés par délégation, nomme pré- 
sident du bureau provisoire M. J. Denikbr; vice-présidents, 
MM. Ruelle et Loriquet ; secrétaires, MM. Gautier et Sustrac. 

M. Deniker remercie l'Assemblée et donne quelques indica- 
lions sur la procédure à suivre quant au vole des statuts et à 
l'élection des membres du Comité. 



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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 1906. 



157 



« Nous sommes réunis ici, dit-il, pour discuter et arrêter les statuts 
de l'Association des bibliothécaires français. Vous avez tous reçu les 
circulaires dans lesquelles le Comité provisoire a tâché de vous indi- 
quer nettement le but de la nouvelle Association et vous a soumis ses 
statuts, afin que vous puissiez faire vos observations par écrit avant la 
réunion de l'Assemblée. Le Comité a reçu un certain nombre de lettres 
contenant soit des appréciations sur le but, soit des observations sur les 
statuts, et nous avons tenu compte de ces observations en modifiant 
autant que possible, mais sans altérer leur harmonie, les différents 
articles de ces statuts qui vous sont présentés, par conséquent, aujour- 
d'hui sous une forme qui diffère un peu de la forme primitive et qui, 
suivant nous, répond mieux aux aspirations dont notre Association veut 
se faire l'écho. 

« Une fois les statuts adoptés, notre Association sera constituée et 
nous procéderons à l'élection du Comité pour Tannée à courir à partir 
du jour du vote jusqu'à la réunion de la prochaine Assemblée générale 
qui aura lieu probablement en avril 1907. 

t Le temps nous est mesuré, et j'engage ceux de mes collègues qui 
prendront la parole à être brefs pour que nous puissions entendre 
toutes les opinions et néanmoins avoir assez de temps pour arrêter dé- 
finitivement les termes de nos statuts et élire notre Comité. 

« Nous poserons ainsi les fondations d'une œuvre solide. Elle aura 
pour effet, j'en suis fermement persuadé, de relever la situation des 
bibliothécaires et de mettre en pleine lumière l'activité féconde de ces 
« modestes fonctionnaires » qui, jusqu'à présent, un peu volontaire- 
ment je crois, se tenaient dans l'ombre. 

« Notre œuvre servira aussi, je l'espère, la cause du développement 
de nos bibliothèques appelées à prendre une place de plus en plus 
importante dans la vie moderne. 

« En fondant notre Association, nous sommes sûrs de contribuer, 
dans la mesure de nos forces, à la propagation de toutes les connais- 
sances humaines et à la diffusion des idées dans notre cher pays. » 
(Applaudissements.) 

On procède ensuite à la discussion des articles des statuts. 

M. Gautier donne lecture de l'article 1 er de Tavant-projet des 
statuts, ainsi conçu : • // est formé, entre les membres adhérents 
aux présents statuts, conformément à la loi du d er juillet i90i 
(art. 5), une Association sous le litre de : Association des Biblio- 
thécaires français. Son siège social est à Paris.... • 

M. Ch. Mortel demande que le siège social soit indiqué de 
façon plus précise ; c'est nécessaire pour la déclaration à la 
Préfecture de Police. 



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158 ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 

Après une courte discussion, M. Denik.br indique qu'on ne 
peut voler aujourd'hui l'adresse ; il faut laisser ce soin au Co- 
mité, qui en décidera dans sa première réunion *. 

L'article 1 er , mis aux voix, est adopté. 

M. Gautier donne lecture de l'article 2 : t L'Association des 
Bibliothécaires français a pour but de s'occuper de toutes les 
questions concernant les intérêts des bibliothèques et des biblio- 
thécaires. » 

M. Sepet. — On pourrait ajouter : les intérêts • matériels et 

moraux ». 

M. Pûupardin. — Ne serait-il pas bon de préciser ce que l'on 
entend par les t intérêts » des bibliothèques ? Est-ce une asso- 
ciation purement scientifique ou à la fois une association scien- 
tifique et professionnelle? 

M. Gautier. — Nous n'avons pas voulu préciser cet article 
intentionnellement. Nous avons voulu lui laisser une certaine 
élasticité permettant de comprendre à la fois les intérêts scien- 
tifiques et les intérêts professionnels. Nous ne nous interdirons 
pas de nous occuper des intérêts professionnels; il y a une très 
forte tendance en ce sens, dans la plupart des correspondances 
qui nous ont été adressées. 

On propose d'ajouter « matériels et moraux ». Le mot t inté- 
rêts » comprend lout, les intérêts professionnels, moraux, scien- 
tifiques, et c'est précisément 1 étude de tous ces intérêts que 
nous nous proposons. 

M. Coyecque. — On pourrait rédiger cet article ainsi : t L'As- 
sociation des Bibliothécaires français a pour but de s'occuper de 
toutes les questions techniques et professionnelles concernant 
les bibliothèques et les bibliothécaires. » 

M. (loRsiLLor. — « Les intérêts matériels », purement et sim- 
plement. 

M. Demker. — - Je crois que plus les statuts sont concis, meil- 
leurs ils sont. Plus ils seront conçus en termes généraux, plus 
nous aurons de liberté, il ne faut pas se lier les mains avec les. 
statuts, et c'est ce qui arrivera si nous précisons trop. Il vaut 

1. Le siège social a été fixé 6, place da Panthéon (V* arrj. 



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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 1906. 159 

mieux employer des termes plus généraux, par suite plus élas- 
tiques. 

M u * Bbrthbt. — L'Association n'est, d'après son litre, qu'une 
société de bibliothécaires. Du moment qu'on admet les « amis 
des bibliothèques », il faudrait peut-être l'indiquer dans le 
titre. 

M. Deniker. — Le nombre de ces amis sera toujours assez res- 
treint, et c'est dans le but de ne pas allonger par trop le litre 
de l'Association que nous n en avons pas fait mention. 

L'article 2, mis aux voix, est adopté. 

M. Gautier donne lecture de l'article 3 : • Peut faire partie de 
l'Association, toute personne exerçant la profession de biblio- 
thécaire, ou s'inléressant aux bibliothèques. L'admission est 
prononcée par le Comité, à la majorité des voix, sur présenta- 
tion de deux membres de l'Association. » 

M. Giraud-Mangin. — Je ne sais pas s'il est indispensable, 
dans une association « professionnelle » de gens exerçant la 
profession de bibliothécaire, d'admetlre, comme membres actifs, 
des personnes « s'inléressant aux bibliothèques ». Nos délibéra- 
tions pourraient être gênées par le vote de personnes étrangè- 
res à notre métier. Je proposerai donc la modification suivante 
à l'article 3 : « Peuvent faire partie de l'Association, comme 
membres actifs, toutes les personnes exerçai) l la profession de 
bibliothécaire » — (employées soit dans les bibliothèques mu- 
nicipales, soit dans les bibliothèques universitaires, soit dans les 
bibliothèques privées) — « et comme membres associés, toutes 
les personnes s'inléressant aux bibliolhèques. » Les membres 
aclifs seuls auront le droit de vole dans les délibérations. Nous 
n'excluons pas la participation des amis des bibliolhèques, mais 
nous ne nous embarrassons pas de personnes étrangères à no- 
ire profession. 

M. Baguemer-Desormeaux. — Dans une association comme la 
nôtre, ce que nous demandons, surtoul en ce moment, c'est que 
le nombre des adhérents soit le plus grand possible. Nous ne 
courrons pas le risque d'être débordés par les « amis des bi- 
bliothèques ». En fail, cela ne se produira pas. Nous avons le 
plus grand intérêt à nous attirer le plus de sympathies possible. 



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100 ASSOCIATION DES BJ BLIOTUÉC AIRES FRANÇAIS. 

Il ne faut pas créer démembres c honoraires » ou « adhérents »>. 
J'estime que si nous éloignons, par une catégorisation sembla- 
ble, des amis très intimes et qui tiennent par des fibres toutes 
spéciales aux bibliothèques, nous commettrons la plus grosse 
faule. Nous pourrons établir certaines catégories plus tard. 

M. Ledos. — Je pourrais faire une observation analogue à celle 
que vient de faire mon collègue. 11 est bien difficile, quand des 
personnes sont disposées à offrir le concours de leur autorité 
scientifique ou de leur aide pécuniaire, de leur demander sim- 
plement ce concours, sans leur donner aucune espèce d'équiva- 
lence. 

M. Giraud-Mangin. — Membres associés, ils pourront donner 
leur avis quand nous aurons à discuter des questions purement 
matérielles. Membres actifs, ils pourraient vouloir nous imposer 
des décisions contraires à nos intérêts matériels. 

M. Legrakd. — Ils seront peut-être d'accord avec nous sur les 
questions matérielles des bibliothèques, mais pas sur les intérêts 
des bibliothécaires. Des discussions peuvent être à craindre; les 
personnes qui ne sont pas bibliothécaires et qui entreront dans 
l'Association n'y verront que les intérêts des bibliothèques. 
Quant au reproche qu'on nous fait d'éloigner de nous les per- 
sonnes qui peuvent s'intéresser aux bibliothèques, on exagère. 
On pourrait voir s'il y a lieu de maintenir la cotisation à un taux 
uniforme, ou de faire une différence entre les membres t actifs » 
et les membres « associés • ; s'il n'y a pas lieu, par exemple, de 
dégrever ces derniers d'une partie de la cotisation. Si cette co- 
tisation était de 6 fr., par exemple, on pourrait la mellre à 4 fr. 
pour les membres associés; il n'y aurait plus à craindre que 
1' « intérêt » porté aux t bibliothèques et aux bibliothécaires » 
devienne dangereux, et en même temps t les intérêts » de l'As- 
sociation seraient sauvegardés. 

M. Ch. Mortet fait remarquer qu'une des raisons pour les- 
quelles on a élargi les statuts est précisément le désir d'attirer 
dans 1 Association un assez grand nombre de personnes qui ne 
sonl pas bibliothécaires, mais qui, s'intéressant aux livres et aux 
bibliothèques, veulent, par leur générosité ou leur influence, 
aider l'Association. Il ne faut pas perdre un des avantages prin- 



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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 32 AVRIL 1906. 



1G1 



cipaux que Ton a eus en vue. Le nombre des membres autres que 
les professionnels sera d'ailleurs, pendant longtemps, assez 
restreint pour que l'Association n'ait pas lieu de les craindre. 
Le jour où Ton apercevrait un danger, l'Assemblée générale 
pourra apporter des modifications aux statuts. 

M. Martin-Saint-Lbon. — Je partage l'avis de l'auteur de l'a- 
mendement, qui me semble indiquer nos sentiments à tous. Le 
but réel de l'Association est surtout professionnel : c'est une 
Association de bibliothécaires. Je me demande si l'autorité de 
l'Association ne sera pas plus grande si elle ne comprend que 
des bibliothécaires. 11 ne faut pas oublier que nous ne sommes 
pas un syndicat. Nous sommes pleinement autorisés à former 
une Association professionnelle, mais je crois que c'eslà la con- 
dition que nous ne comprenions que des bibliothécaires, pres- 
que uniquement des professionnels. Si nous faisions entrer d'au- 
tres personnes dans l'Association au même titre que nous-mê- 
mes, on pourrait élargir de plus en plus la porte; il ne faut pas 
l'ouvrir trop grande. Ces personnes sont aujourd'hui fort peu 
nombreuses, — deux ou trois, je crois, — on peut les nommer 
« membres associés ». Mais il serait fâcheux de donner à l'Asso- 
ciation un caractère qui ne serait pas tout à fait conforme à son 
but. 

M. Gautier. — Alors nous aurions une association exclusive- 
ment composée de bibliothécaires, mais aussi nous exclurions 
tous ceux qui, dès la première heure, sont venus à nous. Nous 
comptons parmi nous un archiviste, M. Stein, directeur du Bi- 
bliographe moderne, qui nous prête ses colonnes ; il ne pourrait 
pas être des nôtres. Nous n'avons pas à craindre l'invasion dont 
on parle. Toutes ces craintes sont vaines. 

M. Martin-Saint-Léon. — L'autorité de l'Association sera plus 
grande si elle n'est composée que de bibliothécaires. Autre- 
ment, son caractère n'est ni scientifique ni professionnel. 

M. Mouton. — On pourrait créer un « Comité de patronage », 
composé de personnes qui ne sont pas bibliothécaires, mais qui 
s'intéressent aux bibliothèques. Cela permettrait de nous inféo- 
der les Mécènes sur lesquels nous pouvons compter pour un ap- 
pui moral ou pécuniaire, pour la création, par exemple, dans un 

JANVIER-AVRIL 1906. 11 



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163 



ASSOCIATION DBS BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 



avenir plus ou moins lointain, d'une caisse de secours mutuels. 
La création de ce Comité de patronage permettrait de donner 
une sorte de titre honorifique à ces personnes, sans toutefois 
leur donner la qualité de membre de l'Association. 

M. Gautier. — Les membres de ce Comité de patronage se- 
ront, à quelques exceptions près, les mêmes que les membres 
fondateurs, prévus par l'article 4 des statuts. 

M. Mouton. — Le « membre fondateur » est un membre 
comme un autre. Les membres d'un Comité de patronage seront 
au-dessus de nous par leur personnalité, sans faire partie de 
noire Association. 

M. Gautier. — Nous éloignerons les bonnes volontés qui vien- 
nent à nous. 

M. Mouton. — Non ; au lieu de les exclure, nous les plaçons 

au sommet. 

M. Ruelle. — Supprimons de l'article 3 t ou s'intéressant aux 
bibliothèques ». Ces mots seraient reportés à l'article 4. Nous 
aurions avec nous des protecteurs, des Mécènes, comme on le 
disait tout à l'heure, et le caractère professionnel de notre 
Association serait maintenu. 

M. Sustrac. — Ces membres auraient-ils le droit de voter? 

M. Mouton. — Dans mon esprit, ils n'auraient pas le droit de 
voter. 

M. Ch. Mortet. — Le vole de cet amendement ferait dévier 
l'Association du but que l'on s'est proposé. On a voulu s'occu- 
per non seulement des intérêts professionnels, mais aussi des 
intérêts scientifiques de tout ordre pouvant se rapporter aux bi- 
bliothèques. 11 faut conserver ce caractère à l'Association. Rien 
n'empêchera, si l'on veut former plus tard une autre association 
purement professionnelle, de la constituer dans la forme qu'au- 
torise la loi. La législation actuelle nous permet d'admettre des 
personnes autres que les bibliothécaires. 11 faut, je crois, attirer 
à nous le plus de monde possible, sans donner à l'Association 
un caractère exclusivement professionnel, qui écarterait beau- 
coup de personnes. 

M. Sustrac. — Je désire faire une observation : sur 190 mem- 
bres actuels, nous ne comptons que 13 non-bibliothécaires. L'en- 



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ASSEMBLER GÉNÉRALE DU 22 AVRIL. 190(>. 163 

valrissement n'est donc nullement à redouter. Plus lard, on 
pourra très bien faire un syndicat, strictement professionnel, 
qui se substituerait à l'Association et formerait comme une 
association parallèle. 

M. Legrand. — Ce qui n'est pas à craindre maintenant peut 
1 être ultérieurement. 11 y a un grand nombre de personnes qui 
peuvent s'intéresser aux bibliothèques, les libraires, les édi- 
teurs, par exemple. 

M. Gautier — 13 membres sur 190. 

M. Giraud-Mangin. — Pour le moment. 

M. Gautier. — Pourquoi tant de craintes pour l'avenir? Les 
braves gens qui viendront à nous voudront voir notre Associa- 
tion prospérer. Le jour où il y aura des discussions profession- 
nelles, quelle obstruction voulez-vous qu'ils puissent faire? 

M. Legrand. — Nous n'en savons rien. Ce n'est pas étonnant 
aujourd'hui, nous n'existons pas. Le jour où nous serons cons- 
titués, nous verrons arriver les libraires et les amateurs de 
livres ! 

M. Gautier. — guel serait donc l'intérêt de ces non-profession- 
nels à être contre nous? Si vous décidez qu'on ne peut pas faire 
partie de l'Association sans être professionnel, un archiviste ne 
pourra pas faire partie de l'Association, à moins qu'il ne soit ar- 
chiviste-bibliothécaire; deux des inspecteurs généraux des biblio- 
thèques nous ont envoyé leur adhésion. Si l'amendement de 
M. Giraud-Mangin était adopté, ils ne pourraient être que mem- 
bres associés. 

M. Giraud-Mangin. — Voici alors mon amendement rectifié : 
« Peuvent faire partie, comme membres actifs de l'Association, 
toutes les personnes pouvant exercer, aux termes de la loi, ou 
ayant exercé la profession de bibliothécaire. » Celte formule 
permet d'admettre les archivistes, puisque, d'après la législation 
actuelle, ils peuvent être nommés bibliothécaires. 

Une voix. — Mais la législation peut être modifiée. 

M. Baguenier- Desormeaux. — M. Martin-Saint- Léon et moi, 
nous ne sommes ni l'un ni l'autre diplômés, et nous n'avons pas 
à passer d'examens pour remplir des fonctions telles que les 
nôtres. Nous exerçons la profession, simplement. D'après le 



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161 ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 

principe général énoncé dans l'amendement, mon excellent corn- 
patriote et moi nous serions exclus de l'Association. 11 faut donc 
ajouter à l'amendement qu'on admet tous les bibliothécaires 
« remplissant des fonctions », pécuniairement rétribuées ou 
non. Le conservateur de la bibliothèque d'une société peut n'être 
qu'un simple membre de la société, pas appointé comme biblio- 
thécaire. 

M. Gautier. — Vous exercez la fonction, cela suffit, d'après 

l'amendement. 

M. Giral'd Mancin. — Je n'ai pas dit qu'il fallait avoir un di- 
plôme du gouvernement. 11 suffit d'être bibliothécaire dans une 
bibliothèque privée pour pouvoir faire partie de l'Association. 

M. Legrand. — On pourrait admettre les non-bibliothécaires 
proportionnellement au nombre total des membres de l'Associa- 
tion, par exemple un tiers ou un quart. 

M. Denikbr. — Messieurs, il faut arriver à une solution au sujet 
de cet amendement, sinon nous n'en sortirons pas. 

M. Mazerolle. — Il faut que nous sortions de ce débat. Le 
moment n'est -il pas venu de mettre aux voix l'article? La majo- 
rité décidera si nous devons ou non admettre les personnes qui 
s intéressent aux questions de bibliothèques. 

M. Deniker. — 11 y a déjà un amendement. En voici un autre 
proposé par M. Legrand; je le prie de le rédiger par écrit. Nous 
ne pouvons pas voter sur un amendement qui n'est pas écrit. 

M. Ledos. — De toute façon , il faut mettre les mots : « exer- 
çant ôu ayant exercé la profession de bibliothécaire ». 

M. Gautier. — 11 sera alors facile aux non-professionnels de 
s'intituler t ancien bibliothécaire de M. X. ou Y. », et vous n'em- 
pècherez pas l'envahissement que vous paraissez tant redouter. 

M. Martin-Saint-Léon. — Ce sera une question de vérification. 

La séance est suspendue pendant cinq minutes. 

A la reprise de la séance, la discussion sur l'article 3 des sta- 
tnls est continuée. 

M. Gautier. — Tour que les conflits ne puissent pas se pro- 
duire, nous pourrions retirer aux non-bibliothécaires le droit de 
vole dans les questions purement professionnelles, en ajoutant 
à l'article 3, après les mois « s'intéressant aux bibliothèques », 



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♦ 



ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 1906. 165 

les mots « toutefois ces derniers n'auront pas le droit de vote 
dans les questions purement professionnelles ». 

M. de Strzembosz. — Non. Mieux vaudrait décider que les 
non-professionnels ne doivent pas dépasser un tiers ou un quart 
du nombre total. 

M. Deniker donne lecture de l'amendement de M. Giraud-Man- 
gin, dans sa rédaction définitive : < Peuvent faire partie de l'As- 
sociation, comme membres actifs, toutes les personnes exerçant 
ou pouvant exercer, aux termes des lois et règlements en vi- 
gueur, la profession de bibliothécaire dans une bibliothèque 
publique ou privée, et comme membres associés, les personnes 
s'intéressant aux bibliothèques; les membres actifs ont seuls le 
droit de vole. » 

M. Mesureur. — Avant de voter l'amendement, je vous deman- 
derai la permission d'insister sur le but de notre Association. 
Dans l'Association que nous voulons former, il faut s'inspirer 
des faits, c'est-à-dire de l'existence de toutes les bibliothèques. 
Notre société devrait réunir tous ceux qui ont été attachés à une 
bibliothèque, qui ont la garde de livres à un titre quelconque. 
Je crois que les amendements, par un détour un peu compliqué, 
reviennent toujours à cette première proposition, à celle forme 
proposée par les premiers organisateurs de l'Association, à sa- 
voir que la France a des bibliothèques, qu'il y a des gens qui 
s'occupent de ces bibliothèques et qu'aucun lien ne les réunit. 
Mais, si vous voulez énumérer ces catégories de bibliothécaires, 
vous n'y arriverez pas. Le nombre des situations, la variété des 
positions, officielles ou privées, de ces bibliothécaires, est telle- 
ment considérable, qu'il sera très dangereux de chercher à les 
classer. Même parmi ceux que vous serez obligés de reconnaî- 
tre, vous ne trouverez aucune harmonie, aucune uniformité. 
Vous craignez les conflits sur les questions d'intérêts matériels, 
entre les professionnels et les autres, et quelques-uns veulent 
mettre à part ces derniers, et moi, je vous dirai : Est-ce que, 
dans cette Association nouvelle, ne comprenant que des profes- 
sionnels, vous n'aurez pas aussi des conflits d'intérêts matériels, 
en raison de la diversité des situations et des intérêts? C'est 
probable. Alors, il faut n'exclure personne; il faul donner de 



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166 ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 

l'Association une définition très simple : nous sommes une 
t réunion de gens s'occupant de bibliothèques ». Je me permet- 
trai de signaler en oulre ce fait que, parmi ces personnes étran- 
gères dont on parle et qui font l'objet de la discussion, beaucoup 
sonl des bibliothécaires. Toute classification, quelle qu'elle soit, 
ne pourrait que porter atteinte au développement de l'Associa- 
tion. (Applaudissements.) 

M. Gautier. — Ces considérations répondent éioquemment aux 
objeclions de M. Giraud-Mangin. Ce n'est pas l'envahissement, 
mais bien plutôt l'abstention des amis des bibliothécaires qu'il 
faut redouter. 

M. Mazerolle. — Je m'associe tout à fait à ce que vient de dire 
M. Mesureur. 

M. Legrand. — Je propose à l'article 3 l'amendement suivant : 
« Le nombre des membres actifs ne pourra pas excéder un quart 
du nombre total des membres de l'Association. » — Si ce quart 
n'est pas complet rapidement, c'est que j'aurai eu tort d'avoir des 
craintes ; s'il est complet tout de suite, cela prouvera le danger. 

M. M ARtiN-SAiNT-LÉON . — 11 est d'usage de mettre d'abord aux 
voix 1 amendement qui s'éloigne le plus du texte de la proposi- 
tion. C'est celui de M. Giraud-Mangin. 

M. Deniker. — Les membres présents voteront d'abord pour 
eux ; ensuite ils voteront par délégation pour les collègues qu'ils 
représentent. 

M. Giraud-Mangin. — Ce vote par délégation est profondément 
injuste. MM. les bibliothécaires de Paris voient fréquem- 
ment leurs collègues de Paris et peuvent leur demander leur 
délégation. Nous, nous sommes isolés dans notre province. 
Nous ne pouvons pas aller demander des délégations à nos col- 
lègues. Tous les votes des bibliothécaires municipaux seront 
forcément étranglés, annihilés par ceux des bibliothécaires de 
Paris, qui ont beaucoup plus de délégations. Nous n'avons pas, 
d'ailleurs, volé sur le principe de la délégation ; je demande 
qu'il soit mis aux voix. 

Le principe du t vote par délégation », mis aux voix, est 
adopté par 56 voix contre 16. 

L'amendement de M. Giraud-Mangin est mis aux voix et re- 



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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE BU 22 AVRIL 1906. 167 

jelé par 39 voix contre 34. Celui de M. Legrand est également 
repoussé. 

M. Coyecque propose un nouvel amendement à l'article 3 : 
• 1° Toutes les personnes exerçant, ayant exercé ou susceptibles 
d'exercer, d'après les lois et règlements en vigueur, la profes- 
sion de bibliothécaire ; 2° toutes les personnes s'intéressant aux 
bibliothèques ; toutefois ces dernières ne pourront excéder le 
quart du nombre total des adhérents. » 

Après une discussion à laquelle prennent part MM. Denikbr, 
Sustrac, Gautier, Sepbt, Ledos, Rivière, Legrand, Coyecque, Mesu- 
reur, Davannb, etc., l'amendement déposé par M. Coyecque est 
retiré et l'article 3 est mis aux voix et' adopté sous cette forme 
définitive par 47 voix contre 38 : Peuvent faire partie de t Asso- 
ciation : i* les personnes ayant exercé, exerçant ou susceptibles 
d 'exercer d 'après les lois et règlements en vigueur, la profession 
de bibliothécaire ; 2° les personnes s'intéressant aux bibliothè- 
ques. L'admission est prononcée par le Comité, à la majorité 
des voix, sur présentation de deux membres de l'Association. 

M. Gautier donne lecture de l'article 4 : c La cotisation an- 
nuelle, payable en une fois, est de cinq francs ; le litre de mem- 
bres fondateurs est accordé aux personnes payant une cotisa- 
tion annuelle d'au moins vingt francs. » 

M. Giraud-Manoin. — Je propose un article additionnel, relatif 
à la création d'un « Bulletin ». La cotisation de cinq francs se- 
rait très insuffisante; d'autre part, si notre Association prospère, 
il y aurait avantage à avoir des congrès de bibliothécaires. Les 
comptes rendus et autres questions analogues exigent des mises 
de fonds. Une somme de dix francs, pour la cotisation annuelle, 
ne serait pas exorbitante. 

M. Legrand. — De même, on pourrait augmenter la cotisation 
des membres fondateurs. Pour avoir l'honneur de s'appeler 
membre fondateur, on pourrait bien verser cinquante francs ou 
cent francs. (Rires.) 

Après une discussion à laquelle prennent part MM. Dbniker, 
Maire et Legrand, l'amendement de M. Giraud-Mangin, demandant 
que la cotisation annuelle soit élevée à dix francs, est mis aux 
voix et repoussé.' 



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168 ASSOCIATION DBS BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 

L'amendement de M. Legrand, demandant que la cotisation 
des membres fondateurs soit élevée à cinquante francs, est mis 
aux voix et repoussé. 

M. Martin-Saint-Léon. — Je propose que le rachat des cotisa- 
tions soit admis. C'est une faculté dont la plupart des sociétés 
font usage. Cela permet de constituer un petit patrimoine et de 
donner quelques fonds liquides à l'Association Si Ton admet 
qu'en versant 60 fr. ou 50 fr. on sera libéré, l'Association ne 
peut pas y perdre. Si l'on verse 100 fr., cela fait 3 fr. d'intérêt, 
peut-être 4 fr., suivant les placements. C'est à peu près l'équi- 
valent d'une cotisation d'une année, et il reste 96 fr. en capi- 
tal. 

Après une discussion à laquelle prennent part MM. Deniker, 
Gautier, Sepet, Martin -Saint-Léon, etc., l'amendement proposé 
par M. Martin-Saint-Léon, demandant que la cotisation annuelle 
puisse être rachetée par le paiement d'une somme d'au moins 
100 fr., est mis aux voix et adopté. 

L'article 4 est mis aux voix et adopté sous cette forme défini- 
tive : La cotisation annuelle, payable en une fois, est de 5 fr. ; 
elle pourra être rachetée par le paiement d'une somme d'au 
moins iOO fr. Le titre de membres fondateurs est accordé aux 
personnes payant une cotisation annuelle d'au moins 20 fr. 

M. Gautier donne lecture de l'article 5 : t L'Association est 
administrée par un Comité composé de vingt membres élus par 
l'Assemblée générale, à la majorité des suffrages. Le vote 
par correspondance est admis. Le Comité est renouvelable 
annuellement par quart; les membres sortants sont rééli- 
gibles. » 

M. Giraud-Mangin. — Je propose un amendement à l'article 5. 
Professionnellement, nous représentons trois catégories diffé- 
rentes de bibliothécaires : 1° Les bibliothécaires de l'État et 
ceux de Paris; 2° les bibliothécaires universitaires; 3° les biblio- 
thécaires municipaux, la plupart de province. Je demande que 
nous soyons représentés dans le Comité proportionnellement au 
nombre des adhérents de ces trois catégories. Voici mon amen- 
dement : c L'Association est administrée par un Comité com- 
posé de vingt membres, pris en nombre proportionnel entre 



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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 1906. 169 

les bibliothécaires de l'État et de Paris, les bibliothécaires uni- 
versitaires et les bibliothécaires municipaux. > 

M. Baguenier Desormeaux. — Et les bibliothécaires municipaux 
de Paris, qu'est-ce que vous en faites? 

M. Giraud-Mangin. — Us viennent avec nous. 

M. Martin-Saint- Léon. — Ceux qui s'intéressent aux biblio- 
thèques ne pourraient alors être du Comité ; je suis d'avis qu'ils 
y soient aussi représentés. 

M. Gautier. — 11 est inutile de fixer statutairement la pro- 
portion dans le Comité des différentes catégories de bibliothé- 
caires ; vous voulez absolument restreindre l'élasticité qu'il con- 
vient de laisser aux statuts; cette question, avec d'autres, 
pourra faire l'objet d'un règlement intérieur. 

M. Giraud-Mangin. — Je veux que satisfaction soit donnée à 
toutes les catégories. On ne saurait trop préciser les statuts. De 
cette façon, pas de surprise possible. 

M. Sustrac. — Je ne suis pas très partisan d'établir ces caté- 
gories dans les statuts. On peut dire seulement une chose, c'est 
que, parmi les bibliothécaires, il y aura beaucoup plus de pro- 
fessionnels que de t personnes s'intéressanl aux bibliothèques ». 
Tous sont qualifiés pour faire partie du Comité. 

Une voix. — Ah ! non. 

M. Ch. Mortet. — Ceux qui ne sont pas bibliothécaires ont le 
droit d'être représentés aussi. 

M: Giraud-Mangin. - Alors, il peut arriver que des catégories 
entières soient exclues du Comité. Les bibliothécaires munici- 
paux diront : « Nous allons former une association, nous défen- 
drons nos intérêts communs. » 11 faut que nous soyons repré- 
sentés d'une façon statutairement fixée, proportionnellement à 
notre nombre, au nombre des bibliothécaires de chaque catégo- 
rie. Quant à ceux d'entre nous qui « s'intéressent aux biblio- 
thèques », nous ne voulons pas les reconnaître. Vous avez déjà 
constaté que les bibliothécaires des départements n'avaient pas 
répondu en assez grand nombre à votre appel. 11 paraîtrait 
même qu'on a soulevé l'idée de savoir si les bibliothécaires uni- 
versitaires doivent faire partie de l'Association. Ce n'est pas le 
moyen de faire venir à nous les bibliothécaires. Vous dites 



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170 ASSOCIATION DES B I B LI OT H EGA IRES FRANÇAIS. 

qu'ils auront une place dans le Comité. Ils l'auront, en fait, cette 
année, parce que vous voulez bien la leur donner; dans un an 
ou deux, ils ne l'auront plus du tout. 

M. Gautier. — 11 est impossible de donner des indications 
aussi précises dans les statuts. Vous voulez supprimer la moin- 
dre place aux noi\-professionneis dans le bureau. 

M. Ch. Mortet. — Les non professionnels serviront très bien 
nos intérêts. 

Une voix. — Ils nous représenteront toujours mal. (Protesta- 
tions ) 

M. Dkniker. — Tous les membres de l'Association sont unis 
dans un même but, qui est de s'entr'aider ; il ne faut pas prêter 
des sentiments mauvais à des collègues. Ce sont des craintes qui 
existent seulement dans l'esprit de notre collègue M. Giraud- 
Mangin et qui sont un peu exagérées. J'ai vu beaucoup de per- 
sonnes à propos de la fondation de l'Association. Ceux qui, pour 
une raison quelconque, étaient franchement contre l'idée n'ont 
pas adhéré; ceux qui ont adhéré sont pour nos idées; et s'il y 
en avait quelques-uns qui viendraient avec nous dans le but de 
nous nuire, n'ayez crainte, nous nous en débarrasserons aisé- 
ment. 

M. Gir.m d-Mangin. — Ce n'est pas pour moi personnellement 
que je parle, c'est par camaraderie et pour quelques-uns de mes 
collègues de Paris. C'est une impression créée par le mouve- 
ment même. 

M. Deniker. — Vous pouvez faire le dénombrement de toutes 
les catégories de bibliothécaires. Ils sont tous représentés à 
peu près proportionnellement dans notre Association ; il y a un 
tiers de bibliothécaires de province et deux tiers de Paris; une 
place, proportionnelle aux adhésions, a été faite aux bibliothé- 
caires municipaux (bibliothèques classées et non classées) et 
aux bibliolhécaires universitaires. On a discuté celte répartition 
pendant deux séances du Comité d'organisation et on a cherché 
à satisfaire tout le monde. 

L'amendement de M. Giraud-Mangin est mis aux voix et re- 
poussé. 

M. Michel (Henri) propose l'amendement suivant : « Un mi- 



ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 1906. 171 

nimum de six places dans le Comité sera toujours réservé aux 
bibliothécaires de province. » 

Cet amendement, mis aux voix, est également repoussé. 

L'article 5 est mis aux voix et adopté sous celte forme défini- 
tive : L'Association est administrée par un Comité composé de 
vingt membres élus par l'Assemblée générale, à la majorité des 
suffrages. Le vote par correspondance eU admis. Le Comité est 
renouvelable annuellement par quart; les membres sortants sont 
rééligibles. 

M. Gautier donne lecture de l'article 6 : t Le Comité nomme, 
chaque année, parmi ses membres, un bureau composé d'un 
président, deux vice-présidents, un secrétaire général, un se- 
crétaire adjoint et un trésorier. Le président sortant n'est pas 
rééligible. • 

M. Scstrac. — Je propose la suppression du dernier membre 
de phrase de cet article : « Le président sortant n'est pas rééli- 
gible. » 11 y a intérêt à ce que le président sortant soit rééligible, 
s'il y a une affaire en train, par exemple. L'Association peut 
avoir besoin dn concours du même président pendant plus d'une 
année. 

M. Roussel — Je proposerai un terme moyen entre les deux 
textes proposés. Je crois qu'il y aurait avantage à limiter la du- 
rée de la présidence, mais en l'étendant à plus d'une année. Je 
vous proposerai de nommer le président pour deux ou trois ans. 
11 aurait la faculté de rester en fonctions quand des pourparlers 
seraient engagés dans l'intérêt de l'Association même, et 
l'Association n'y perdrait rien. 11 serait renouvelable seulement 
au bout de deux ou trois ans. 

M. Giraud-Mangin. — Alors il ne pourrait être rééligible que 
pendant un maximum de deux ans. 

M. Sustrac. — Le même inconvénient pourrait encore se re- 
produire pendant deux ou trois ans, si, à la fin de la deuxième 
ou de la troisième année, le président se trouve engagé dans 
des négociations intéressant l'Association. 

M. Baguenier-Desormeaux. — Comme vient de le dire M. Sus- 
trac, il pourra être très utile de conserver le même président 
quand des négociations intéressant l'Association auront été en- 



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17^2 ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 

gagées. Mais, d'un autre côté, il n'est pas de toute nécessité 
qu'une association conserve le même président perpétuellement 
à sa tèle. 11 peut se faire qu'on n'ose plus le changer, si la per- 
sonne du président est très considérable et respectable. Rendez-le 
rééiigible une seconde fois, mais ne dépassez pas trois années. 
Il ne doit plus être rééiigible au bout de trois années. Au bout 
de Irois années, s'il y a des négociations imposantes, sans être 
président, il saura toujours, en homme dévoué, continuer les 
négociations; vous profilerez de ses conseils tout aussi bien 
que s'il était encore président de fait. Je propose l'amendement 
suivant à l'article 6 : t Le président sortant n'est pas rééiigible 
plus de deux fois de suite. » 

Après les observations de MM. Sepet, Sustrac, Gautier, Rous- 
sel, Haguenier- Desormeaux, Ch. Mortet, Deniker, etc., l'amende- 
ment de M. Baguenier-Desormeaux est présenté sous la forme 
suivante : « Les pouvoirs du président sortant peuvent être re- 
nouvelés pour une seconde année seulement. • 

Cet amendement, mis aux voix, est adopté. 

L'article 6 est mis aux voix et adopté sous celle forme défini- 
tive : Le Comité nomme, chaque année , parmi ses membres, un 
bureau composé d'un président , deux vice-présidents, un secré- 
taire général y un secrétaire adjoint et un trésorier. Les pouvoirs 
du président sortant peuvent être renouvelés pour une seconde 
année seulement. 

M. Gautibr donne lecture de l'article 7 : Les décisions du Comité 
sont prises à la majorité des voix, celle du président étant pré- 
pondérante en cas de partage; la présence de six membres du 
Comité au moins est indispensable pour la validité des déci- 
sions. 

L'article 7 est mis aux voix et adopté sans discussion. 

Il en est de même pour l'article 8 : Le Comité, en dehors des 
séances périodiques fixées par lui, se réunit sur la convocation 
du président, toutes les fois que l'intérêt de l'Association V exige. 
Il a pleins pouvoirs pour agir au nom de V Association ; il statue 
souverainement sur l'admission des associés et peut déléguer ses 
pouvoirs à un ou plusieurs de ses membres. 

M. Gautier donne lecture de l'article 9 : t L'Assemblée générale 



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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 4906. 173 

est souveraine; elle se réunit une fois par an; le lieu el la date 
en sont fixés par le Comité. Elle procède aux élections; la ges- 
tion financière et administrative est soumise à son approbation. 
Elle peut se réunir exlraordinairement sur convocation du pré- 
sident. » 

M. Ch. Mortet. — 11 y a dans cet article une expression qui 
me parait vague : « L'Assemblée générale est souveraine », et, 
de même, dans l'article 8, le Comité « statue souverainement ». 
Voilà deux souverainetés placées à côté Tune de l'autre et qui 
peuvent être en désaccord et en conflit. Il faudrait préciser dans 
quelle mesure l'Assemblée générale est souveraine. Elle peut 
procéder aux élections, mais elle ne peut pas revenir sur une 
décision du Comité admettant des membres dans l'Association. 
11 vaudrait mieux, sans employer cette expression t souveraine », 
indiquer seulement les attributions de l'Assemblée générale : 
« L'Assemblée générale se réunit une fois par an.... » 

L'article 9 est mis aux voix et adopté sous cette forme défini- 
tive : L'Assemblée générale se réunit une fois par an; le lieu et 
la date en sont fixé* par le Comité. Elle procède aux élections; 
la gestion financière et administrative est soumise à son appro- 
bation. Elle peut se réunir extraordinairement sur convocation 
du président. 

Arlicle 10 : En dehors des Assemblées générales, V Association 
est convoquée à des réunions trimestrielles consacrées spéciale- 
ment à l'étude et à ta discussion des questions techniques et pro- 
fessionnelles concernant les bibliothèques et les bibliothécaires. 

M. Michel (Henri) propose un amendement à cet article : 
« Toute proposition présentée pour être portée dans une Assem- 
blée générale doit être envoyée au Comité un nombre de jours 
déterminé à l'avance. » 

Cet amendement, mis aux voix, est repoussé. 

L'article 10, mis aux voix, est adopté. 

Arlicle 11 : La dissolution de V Association ne pourra être pro- 
noncée que par une Assemblée générale spécialement convoquée 
à cet effet et à la majorité de la moitié des membres associés 
présents ou représentés. 

Aucune observation n'esl présentée sur cet article. 



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171 ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 

L'article 11 est mis aux voix et adopté. 

Quelques observations sont échangées avant de procéder au 
vote d'ensemble des statuts. 

Une voix. — 11 faut indiquer, par un article additionnel, que 
les fonctions de membre du Comité sont gratuites. 

M. Gautier. — Mention en sera faite dans le règlement inté- 
rieur de l'Association. 

M. Lbgrand. — Je voudrais, avant le vote d'ensemble des sta- 
tuts, présenter une observation au sujet de l'article 8. C'est l'ar- 
ticle le plus important des statuts : il constitue une des bases 
fondamentales de notre Association. 11 a été voté à une très faible 
majorité, et je crois que le vote en est un peu caduc, du fait 
surtout des délégations : beaucoup de membres qui ne sont pas 
venus auraient pu bénéficier justement.... 

M. Dbniker. — Nous ne pouvons pas discuter ici ce qu'auraient 
fait les membres absents. Le vote de l'article 3 est un vote ac- 
quis. 

M. Lbgrand. — C'est très grave. On pourrait soumettre ce cas 
spécialement à tous les adhérents.... 

M. Giradd-Mangin. — Je voudrais consulter l'assemblée pour 
savoir si» statutairement, l'Association publiera ou non un Bulle- 
lin C'est une affaire de ressources. 

M. Sepet. — Cela ne peut pas être pris statutairement. 

I ne voix. — Nous avons déjà des ressources suffisantes. 

M. Giraud-Mangin. — Je propose l'article additionnel suivant : 
« L'Association publiera un Bulletin professionnel. » 

M. Dbniker. — Nous n'en prenons pas l'engagement pour des 
raisons financières; nous ne pouvons pas compter uniformément 
sur le même chiffre de cotisations chaque année. 

M. Ch. Mortet. — 11 me semble que la création d'un Bulletin, 
qui servirait d'organe à l'Association, serait très utile. 11 n'au- 
rail rien de permanent. C'est un organe tout à fait essentiel 
dans une Association comme la nôtre. De toutes façons, il fau- 
dra songer à avoir un Bulletin. Ce Bulletin sera plus ou moins 
considérable, sa périodicité plus ou moins rapprochée, suivant 
les ressources de l'Assemblée ; mais il importe que dès le début, 
il y ail une communication établie entre les divers membres de 



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ASSEMBLEE GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 1906. 175 

l'Association, quand ce ne serait que pour faire connaître le 
compte rendu de cette séance. Il faut que dès le début, un lien 
réel existe entre les membres de l'Association, c'est tout à fait 
important. Je suis d'avis d'accepter la proposition de M. Giraud- 
Mangin, sauf à laisser, bien entendu, au Comité les moyens d'or- 
ganiser quelle sera la périodicité du Bulletin. C'est le principe 
de la proposition qu'il faut adopter. 

M. Bagubnier- Desormeaux. — Je suis absolument de l'avis de 
M. Mortel. II est indispensable, dès maintenant, d'avoir un 
moyen de communication, un lien entre nous tous. Il faut indi- 
quer dans les statuts qu'on publiera de temps en temps un Bul- 
letin, ce qui vous donnera l'autorisation, mais non l'obligation 
de le faire, sinon vous vous trouverez liés. On peut administra- 
tivement vous demander de justifier vos statuls et de produire 
un Bulletin, et vous pouvez ne pas avoir les ressources pour le 
faire. Je demande que la possibilité du Bulletin soit indiquée, 
mais pas l'obligation et surtout pas la périodicité. 

M. Sustrac. — Tous ici nous sommes partisans du Bulletin, 
mais nous n'admettons pas — du moins pas tous — que celte 
obligation soit inscrite comme une obligation absolue. Nous 
pouvons choisir comme organe une des revues existantes, pour 
ne pas multiplier les revues déjà nombreuses; nous ferons faire 
des tirages à part de nos comptes rendus et nous ne serons pas 
obligés d'avoir un organe distinct. 

M. Ch. Mortet. — On peut mettre dans les statuts que l'Asso- 
ciation publiera un Bulletin, cet organe si vital et si essentiel. On 
peut faire tout simplement une feuille de quatre pages tous les 
six mois, si on ne peut pas le faire plus souvent. Cela peut ne 
rien couler du tout. Telle revue, comme la Revue des Bibliothè- 
ques ou le Bibliographe moderne, peut encarter une feuille que 
nous enverrons aux membres de l'Association. 

M. Dbniker. — Il faut alors l'indiquer sous forme condition- 
nelle : l'Association publiera un Bulletin, dès que ses moyens le 
lui permettront. 

M. Gautier. — Tous, nous sommes bien d'accord sur l'utilité 
d'un Bulletin, mais je ne crois pas qu'il y ait quelque avantage 
à nous lier par une disposition impéralive, inscrite dans les sta- 



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17*) ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 

Luts. Cette obligation pourrait parfois devenir gênante ; il suf- 
fit, sans nous lier par le texte de nos statuts, que nous soyons 
d'accord sur l'utilité d'un Bulletin et décidés à le faire paraître 
dès que nous le pourrons. 

L'article additionnel proposé par M. Giraud-Mangin est retiré. 

L'ensemble des statuts, mis aux voix, est adopté. 

L'Assemblée procède ensuite à l'élection du Comité. 

Ont été élus : MM. Cantinelli, Conservateur de la Bibliothèque 
municipale de Lyon ; Dehérain, sous-Bibliothécaire à la Biblio- 
thèque de l'Institut ; Deniker, Bibliothécaire du Muséum d'His- 
toire naturelle; Gautier, sous-Bibliothécaire à la Faculté de Droit 
de Paris; Hildenfinger, sous-Bibliothécaire au département des 
Imprimés de la Bibliothèque nationale; Jadart, Conservateur de 
la Bibliothèque municipale de Reims; Marais, Conservateur ad- 
joint à la Bibliolhèque Mazarine; Marchal, Conservateur du dé- 
partement des Imprimés delà Bibliothèque nationale; Martin, 
Administrateur delà Bibliolhèque de l'Arsenal; Masson, Biblio- 
thécaire de la Bibliothèque municipale d'Albi; Michel, Bibliothé- 
caire de la Bibliothèque municipale d'Amiens; Mortbt (Charles), 
Conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, chargé de 
cours à l'École des Chartes ; Nicaud, Bibliothécaire de l'Univer- 
sité de Grenoble; Oursel, Bibliothécaire de la Bibliothèque muni- 
cipale de Dijon ; Poète, Conservateur de la Bibliothèque de la 
Ville de Paris ; Poirée, Conservateur adjoint à la Bibliolhèque 
Sainte-Geneviève; Port, Bibliothécaire de la Bibliothèque muni- 
cipale de Saint-Nazaire ; Stein, Archiviste aux Archives nationa- 
les, directeur du Bibliographe moderne ; Sustrac, sous-Bibliothé- 
caire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève; Viullet, Membre de 
l'Institut, Bibliothécaire de la Faculté de Droit de Paris, profes- 
seur à l'École des Charles. 

M. Deniker. — Avant de lever la séance, j'adresse les remer- 
ciements de l'Assemblée à M. Daniel Grand, archiviste paléo- 
graphe, qui a bien voulu nous offrir son concours gracieux pour 
sténographier les débats de cette Assemblée. {Applaudissements.) 

La séance est levée à six heures du soir i. 

I. Le soir, à sept heures et demie, un banquet a réuni un certain nombre des 



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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 1906. 177 



Stitits de l'Awociattoi des Bibliothécaires freeçeis 

Article premier. — Il est formé entre les membres adhérents aux 
présents statuts, conformément à la loi du i er juillet 1901 (art. 5), une 
Association sous le titre de : Association des bibliothécaires français. 
Son siège social est à Paris, 6, place du Panthéon. 

Art. 2. *- L'Association des bibliothécaires français a pour but de 
s'occuper de toutes les questions concernant les intérêts des biblio- 
thèques et des bibliothécaires. 

Art. 3. — Peuvent faire partie de l'Association : 1° les personnes 
ayant exercé, exerçant ou susceptibles d'exercer, d'après les lois et 
règlements en vigueur, la profession de bibliothécaire; 2° les per- 
sonnes s'intéressant aux bibliothèques. L'admission est prononcée par 
le Comité, à la majorité des voix, sur présentation de deux membres 
de l'Association. 

Art. 4. — La cotisation annuelle, payable en une fois, est de 5 fr. ; 
elle pourra être rachetée par le paiement d'une somme d'au moins 
100 fr. 

Le titre de membres fondateurs est accordé aux personnes payant 
une cotisation annuelle d'au moins 20 fr. 

Art. 5. — L'Association est administrée par un Comité composé de 
vingt membres élus par l'Assemblée générale, à la majorité des suf- 
frages. Le vote par correspondance est admis. Le Comité est renouve- 
lable annuellement par quart ; les membres sortants sont rééligibles. 

Art. 6. — Le Comité nomme, chaque année, parmi ses membres, un 
bureau composé d'un président, deux vice-présidents, un secrétaire 
général, un secrétaire adjoint et un trésorier. Les pouvoirs du prési- 
dent sortant peuvent être renouvelés pour une seconde année seule- 
ment. 

Art. 7. — Les décisions du Comité sont prises à la majorité des 
voix, celle du président étant prépondérante en cas de partage ; la pré- 
sence de six membres du Comité au moins est indispensable pour la 
validité des décisions. 

Art. 8. — Le Comité, en dehors des séances périodiques fixées par 
lui, se réunit sur la convocation du président, toutes les fois que. l'in- 
térêt de l'Association l'exige. Il a pleins pouvoirs pour agir au nom de 
l'Association; il statue souverainement sur l'admission des associés et 
peut déléguer ses pouvoirs à un ou plusieurs de ses membres. 



membres de l'Association. M. Dbniker et M. Ruelle y ont porté des toasts à 
la prospérité de l'Association. M. Poires a porté on toast a au public, notre 
maître à tous, quelquefois sévère, pas toujours reconnaissant, et dont nous ne 
sommes que les humbles serviteurs ». 

JANVIER-AVRIL 1906. 12 



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178 ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS. 

Art. 9. — L'Assemblée générale se réunit une fois par an ; le lieu et 
la date en sont fixés par le Comité. Elle procède aux élections ; la ges- 
tion financière et administrative est soumise à son approbation. 

Elle peut se réunir extraordinairement sur convocation du président. 

Art. 10. — En dehors des Assemblées générales, l'Association est 
convoquée à des réunions trimestrielles consacrées spécialement à 
1 étude et à la discussion des questions techniques et professionnelles 
concernant les bibliothèques et les bibliothécaires. 

Art. 11. — La dissolution de l'Association ne pourra être prononcée 
que par une Assemblée générale spécialement convoquée à cet effet et 
à la majorité de la moitié des membres associés présents ou repré- 
sentés. 



La première réunion du Comilé a eu lieu le jeudi 3 mai, chez 
M. Poirée, trésorier provisoire, 6, place du Panthéon. 

MM. Jadart (de Reims), Cantinelii (de Lyon), Masson (d'Àlbi), 
Oursel (de Dijon), Port (chef adjoint du cabinet du ministre de 
l'Instruction publique), Nicaud (de Grenoble), s'élaienl excusés 
el avaient envoyé leurs propositions, délégations ou votes. 

Le bureau a été ainsi constitué : 

MM. Deniker, président; H. Miguel et II. Martin, vice-prési- 
dents; Scjstrac, secrétaire général; Gautier, secrétaire adjoint; 
Poirée, trésorier. 

Le siège social a été fixé 6, place du Panthéon. 

11 a été décidé, grâce à l'obligeance de M. Stein, directeur du 
Bibliographe moderne, que le compte rendu de l'assemblée 
constitutive, suivi du texte définitif des statuts, serait inséré 
dans le plus prochain numéro du Bibliographe moderne, et tiré 
a part pour être envoyé, aux frais de l'Association, à tous ses 
adhérents. 

Le Comilé a jugé qu'il y avait lieu de procéder, avant toute 
autre élude ou projet, à une enquête sur la situation des biblio- 
thèques. Un questionnaire sera dressé à cet effet et envoyé à 
tous les membres de l'Association. 

Préoccupé de l'ignorance dans laquelle sont laissés les biblio- 
thécaires en ce qui concerne les créations, vacances ou change- 
ments d'emploi et, en général, les renseignements divers 
d'ordre professionnel, le Comilé a décidé aussi d'examiner la 



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ASSEMBLÉ! GÉNÉRALE DU 22 AVRIL 1906. 179 

créatioD d'un office de renseignements à l'usage de tous les 
bibliothécaires* 

Plusieurs autos questions également très importantes, 
comme la formation de Comités régionaux et la création d'un 
Bulletin, ont été réservées et seront mises à l'étude ultérieure- 
ment. 

Dans une seconde réunion, tenue le jeudi 10 mai» le Comité a 
fixé au samedi 30 juin la date de la prochaine réunion trimes- 
trielle. Cette réunion aura lieu à huit heures et demie du soir, 
au Musée social (8, rue Las Cases). 

L'Association des bibliothécaires français est maintenant fon- 
dée. Elle compte dès à présent plus de 200 membres. A cha- 
cun de contribuer à son succès en lui amenant de nouvelles 
adhésions et en lui adressant les communications, articles, avis, 
renseignements, qui lui permettront de rendre service à tous. 
Nous ne doutons pas que nos collègues mettront leur bonne vo- 
lonté et leur intelligence, comme ils ont déjà commencé à le 
faire, à réaliser cette bienfaisante coopération au plus grand 
profit de tous. 

Prière d'envoyer les colisations (B fr.) à M. Poirée, trésorier, 
6, place du Panthéon, à Paris. 



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CHRONIQUE DES ARCHIVES 



France. — La Direction des Archives a fait récemment imprimer, à 
L'usage de la commission extraparlementaire qui siège au ministère 
de 1 instruction publique, un recueil de Lois, décrets, arrêtés, règle- 
ments relatifs : i % aux Archives nationales; 2° aux Archives départe- 
mentales (Paris, Impr. nationale, 1905; in-8 de 45 p.). Ce n'est qu'un 
choix très limité, débutant par la loi du 7 messidor an II ; et le recueil 
antérieur d'Ulysse Robert conserve toute sa valeur. 

— Le doyen des fonctionnaires des Archives nationales raconte, dans 
ses Souvenirs d'un vieil archiviste (Fontainebleau, 1906; in-4de vni-115p.), 
tirés à petit nombre et non mis dans le commerce, quelques menus faits 
de l'histoire de cet établissement, et groupe une série d'anecdotes par- 
fois amusantes sous le nom de chacun de ceux qui y occupaient une 
fonction quelconque il y a cinquante ans, le marquis Léon de Laborde 
étant alors directeur. 

- Le récent versement des archives du Ministère de la Justice aux 
Archives nationales a été signalé ici; M. Tuetey en a dressé un inven- 
taire sommaire pour la série des « Affaires générales» (cartons BB»* 1 à 
1 51), qui a paru dans la Révolution française (numéro d'août 4904). 
Pour la suite (cartons BB»° 152 à 495), à défaut d'un répertoire qui pa- 
r.i i ira plus tard, nous pouvons indiquer quelques-unes des séries de 
documents que l'on a chance d'y rencontrer : Formation des départe- 
ments en 1790; Procès de lèse-nation en 1789-1790; Journal du maré- 
chal de Belle-Isle en 4725-1726; Affaires criminelles et politiques dans 
les départements de la Belgique et de la rive gauche du Rhin (an VII); 
Mission de Reinhard en Toscane (an VII); Organisation judiciaire des 
îles ioniennes; Prisonniers d'État et détenus par mesure de haute po- 
lice (1809-1814) ; Brigandage dans le département de l'Eure; Conduite 
des troupes alliées en France; Rédaction de la charte constitutionnelle 
(181 '0 et de l'acte additionnel de 1815 ; Correspondance du Cabinet du 
Ministre de la Justice et affaires diverses (1814-1828) ; Élections légis- 
latives de 1824; Papiers saisis à la mort du duc de Richelieu; Censure 
des écrits périodiques (1820-1827); Affaire des transfuges ou de la Bi- 
dassoa ^1823-1824); Élections législatives de 1842; Journées de février 
1848 (instruction judiciaire) ; Pétitions et adresses envoyées au gouver- 
nement provisoire de 1848 et au chef du pouvoir exécutif; Élections 



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CHRONIQUE DES .ARCHIVES. 



181 



législatives et troubles de 4848-4850; Police politique des départements 
de l'Ain, de l'Isère, de la L*ire, du Rhône et de Saône-et-Loire en 4848; 
Correspondance du Cabinet du Ministre de la Justice en 4848-4859; 
Rapports politiques des procureurs généraux de 4849 à 1870 ; Condam- 
nés des commissions mixtes (4852-4856); Subsistances (4852-1857); Af- 
faires politiques et religieuses (4850-4860). 

— Sans oser taxer de fumisterie le travail de M. Eugène Sol, intitulé : 
Les rapports de la France avec l'Italie du XII* siècle à la fin du premier 
Empire (Paris, Champion, 4905; in-8 de iv-467 p.), on peut s'étonner 
de lire sur la couverture du volume un tel titre, alors qu'il s'agit tout 
simplement d'un inventaire, plus ou moins détaillé, plus ou moins 
exact, de tous les documents conservés dans la série K des Archives 
nationales et intéressant les rapports franco-italiens. On comprend mal 
l'intérêt d'une telle publication, restreinte à un seul fonds d'archives, 
surtout si cette publication ne doit pas avoir de lendemain; et pour 
la période révolutionnaire, on sera surpris que M. Sol ait signalé quelques 
documents de l'année 4798 (qui forment le registre KK 4420), sans 
songer que d'autres fonds auraient abondamment fourni matière à son 
zèle et à sa curiosité. D'ailleurs, pour la seule série qu'il prétend avoir 
inventoriée, les lacunes sont telles qu'on devra toujours se servir de sa 
publication avec beaucoup de précaution. 

Charente-Inférieure. — L'archiviste signale l'état d'abandon dans 
lequel se trouvent les papiers des sous-préfectures de Jonzac et de Ma- 
rennes. Les archives communales de La Rochelle sont elles-mêmes ins- 
tallées dans un endroit d'accès difficile et exposées à un risque perma- 
nent d'incendie : elles seraient avec avantage transportées (au moins 
la partie ancienne) à la bibliothèque municipale. Celles de Marennes 
auraient besoin d'un classement complet. 

Cher. — Comme don , à signaler celui d'un terrier de la seigneurie 
de Vilaines et des titres de la seigneurie du Moulin- Porcher (à Charly). 
— Le Conseil général a voté des dispositions budgétaires permettant 
d'assurer à l'archiviste départemental et à son employé un avancement 
régulier à l'avenir. — On a constaté la disparition de documents ( re- 
gistres de délibérations, état civil) dans plusieurs communes du dépar- 
tement. L'état des archives municipales de Bourges est toujours lamen- 
table. 

Ille-et-Vilaine. — Le classement des archives du palais de justice 
de Rennes (annexe du dépôt départemental) se poursuit. Il est question 
d'aborder l'impression de l'inventaire des papiers de l'Amirauté et du 
Consulat de Saint-Malo ( au tribunal de commerce de cette ville). Les 
collections de journaux de Rennes ont été classées; malheureusement 
elles présentent d'assez importantes lacunes. Il y aura beaucoup à faire 
pour réorganiser les archives des sous-préfectures. 



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182 



CHRONIQUE DES ARCHIVES. 



Indre-et-Loire. — On continue l'inventaire des minutes notariales 
déposées. Il a été retrouvé dans plusieurs communes des documents de 
l'époque révolutionnaire qui ont été réintégrés au dépôt départemental. 

Isère. — L'archiviste a classé les fonds des justices subalternes du 
bailliage du Graisivaudan , réintégrés en 1903. Un répertoire sommaire 
a été dressé de toutes les archives qui subsistent des anciens bailliages 
de Saint-Marcellin et de Vienne, et publié dans le Rapport au Préfet 
(1905). — En outre, un répertoire de la série Q est en cours d'impres- 
sion. — Les communes de Saint-Marcellin, Murinais, Saint-Lattier, Tul- 
lins, Montaud, Vinay et Varacieux possèdent un certain nombre de 
titres anciens, qui sont en partie à classer. 

Loir-kt-Cher. — On fragment de deux feuillets de parchemin (x« s.), 
ayant servi de couverture à un registre, a été reconnu par M. Jacques 
Soyer pour être une partie d'un recueil des capitulaires de Louis le 
Pieux, œuvre d'Anségise (cf. Un fragment des capitulaires de Vempereur 
Louis le Pieux , Paris, 1904, in-8; extr. du Bulletin historique et philo- 
logique). 

Loiret. — Un nouveau versement de l'administra tion des domaines 
a enrichi les archives départementales d'une série de dossiers et registres 
des xvii e -xvur* siècles. — La ville de Beaugency a récemment fait l'ac- 
quisition de documents curieux (comptes de l'église Saint-Firmin de- 
puis 1482; délibérations de la communauté des maitres-cbirurgiens 
pour 4742-1767; délibérations de la Société des amis de la Constitution 
en Tan IV). — Lailly possède un registre des rentes dues au prieuré de 
ce lieu (1439-1594). — De la sous-préfecture de Gien ont été réintégrés 
des documents concernant le district (1790-an III) et les affaires poli- 
tiques de 1814 à 1852. 

Meuse. — La nécessité de la reconstruction des deux tiers des bâti- 
ments actuels s'impose, tant pour remédier à l'état de vétusté que pour 
parer à l'encombrement déjà extrême. La place fait défaut pour rece- 
voir les papiers judiciaires de l'époque révolutionnaire conservés en- 
core dans les tribunaux civils. On a retrouvé, dans les combles, les 
dossiers du conseil de guerre de Verdun en 4792. — A signaler des 
titres anciens dans les communes de Brillon, Lisle-en-Rigault, Loxé- 
ville, Neuville-sur-Orne, Seigneulles. 

Seine-et-Marne. — Les archives ont acquis un nombre assez consi- 
dérable de dossiers historiques formés par feu Th. Lhuillier (corres- 
pondance des députés du département aux États généraux et à la Con- 
vention; documents sur les corporations et l'instruction publique, le 
domaine de Brie-Comte-Robert, la maîtrise des eaux et forêts de Pro- 
vins, la seigneurie de Moissy-Cràmayel, la navigation de la Marne, 
l'occupation prussienne en 1870; l'ancien journal très rare, la Feuille 
hebdomadaire, de 1803 à 1811; anciennes cartes géographiques de la 



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CHRONIQUE DES ARCHIVES. 



183 



Brie). — Le tribunal de Melun a versé les minutes du greffe des can- 
tons de Nemours et de Boissise-la-Bertrand pendant l'époque révolu- 
tionnaire. 

Tarn. — Un collectionneur, décédé en 1876, M, I. Sarrasy, avait 
légué aux archives du Tarn une abondante collection de documents 
dont M. Ch. Portai vient de publier l'inventaire : Le fonds SaYrasy aux 
archives départementales du Tarn; notice et catalogue (Albi, impr. 
Nouguiès, 1906; in-8 de 24 p. ; extr. de V Annuaire du Tarn). Ce fonds 
comprend 883 pièces, 3 rouleaux et 81 registres concernant surtout 
l'abbaye de la Salvetat, la commanderie de Rayssac, le diocèse d'Albi, 
la vicomté de Lautrec, les familles du Rouergue et de l'Albigeois : dates 
extrêmes, 962-1826. 

Vienne. — Le feu a pris accidentellement au Palais de justice de Poitiers 
et a endommagé les archives judiciaires qui s'y trouvent conservées. 
On ne sait encore exactement les pertes subies de ce chef par le ser- 
vice. 

Vienne (Haute-). — Les registres dù notaire Bordas (de Saint-Léonard) 
et du notaire Lafaye (des Cars), remontant aux xve et xvi e siècles et 
conservés aux archives départementales de la Haute-Vienne, contien- 
nent des lettres ornées qui font honneur aux capacités calligraphiques 
des tabellions limousins; ces mêmes registres contiennent aussi des 
croquis, les uns facétieux, les autres plus sérieux et d'un dessin assez 
ferme, des portraits notamment, qui attestent la fantaisie sinon le ta- 
lent de leurs auteurs. M. P.-L. Courtot a décrit et reproduit un certain 
nombre d'entre eux dans le Bulletin de la Société archéologique et his- 
torique du Limousin, t. LV (1906), p. 706 à 712 et pl. 

Italie. — Dans les Atti del R. Istituto veneto di scienze, lettere ed 
arti (LXIV, 1905, n° 9), M. R. Predelli étudie les « reliquie dell'archivio 
dell' Ordine teutonico in Venezia ». 

Portugal. — 0 Archeologo portugués, X (1905), p. 108 et 344, con- 
tient le catalogue des documents sur parchemin (xiv e siècle) existant 
dans les archives de la collégiale royale de Guimaraés. 



CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES 



Chargé, après l'incendie de la bibliothèque de Turin, de procéder 
aux essais de reconstitution des manuscrits détériorés, M. le professeur 
1. Guareschi a étudié la question de très près, et consigné dans un 
article des Memorie délia H, Accademia délie Scienze dx Torino, 2» série, 
LIV), puis dans le supplément annuel de YEnciclopedia chimica, le ré- 
sultat de ses recherches sous le titre de : Délia pergamena, con o&ser- 
vazioni ed esperienze sul ricupero e sul restauro di codici danneggiaii 
negli incendi (Torino, Unione tip. edit., 1905, in-8 avec pl.). Formé de 
matière albuminoïde, le parchemin devient, à l'état humide, un terrain 
essentiellement propre à la putréfaction ; sa détérioration ne peut être 
arrêtée qu'en faisant usage de désinfectants énergiques et en obtenant 
une prompte dessiccation par pression dans un réseau de fils métal- 
liques, dont Fauteur donne l'explication. Un chapitre est consacré à la 
préparation et à la composition du parchemin, pour la restauration 
duquel il donne la préférence à une solution de savon de potasse à i °/ 0 . 
M. Guareschi nous promet une autre étude sur la coloration des mi- 
niatures, sur les encres et sur les altérations produites par l'encre sur 
le papier et le parchemin. 

Autriche-Hongrie. — On a terminé le nouveau catalogue alphabé- 
tique de la bibliothèque de l'Université de Vienne ; il a été achevé en 
trois ans et demi, et ne comprend pas moins de soixante volumes 
in-folio, dont le maniement facile simplifiera singulièrement les re- 
cherches. 

États-Unis. — Dans la Revue de Belgique, 1905, p. 238-259, M. H. La 
Fontaine expose le haut degré de perfection obtenu par les biblio- 
thèques américaines, grâce à l'idée que l'on se fait dans ce pays du 
rôle des bibliothèques et des bibliothécaires, des méthodes employées 
et de l'éducation technique exigée du personnel. 11 cite comme mo- 
dèles la bibliothèque du Congrès de Washington, qui compte deux cent 
trente-quatre employés de tout grade et calcule sur un budget de 
3,850,000 fr. par an ; et la bibliothèque de Boston où tout lecteur a le 
droit d'adresser une plainte s'il n'est pas servi au bout de huit minutes 
d'attente! 



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CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES. 



185 



France. — M. Paul Meyer a inséré dans le Bulletin de la Société des 
anciens textes, 4905, p. 38-48, la notice du manuscrit français 24728 de 
la Bibliothèque nationale, contenant une version abrégée de l'Ancien 
Testament, l'Apocalypse, les épîtres de saint Jaeques et de saint Pierre. 

— Les manuscrits de la bibliothèque de Limoges ont été inventoriés 
au nombre de trente-neuf dans le tome IX du Catalogue général des 
manuscrits des bibliothèques publiques des départements , par un très 
consciencieux érudit limousin, Louis Guibert ; dix autres manuscrits 
(ou plus exactement neuf en dix numéros), dont huit achetés en 4898, 
ont été décrits dans le volume de supplément qui forme le tome XLI 
de la même collection. 11 semblerait que dans une bibliothèque sinon 
convenablement tenue, du moins passablement administrée, une en- 
quête deux fois renouvelée ainsi eût dû produire tous les résultats 
qu'on en pouvait attendre, et l'on pourrait croire que, hors le cas de 
nouvelles acquisitions, il n'existe plus à la bibliothèque de Limoges de 
manuscrits dont l'existence n'ait été signalée. Il n'en est rien cepen- 
dant; la bibliothèque de Limoges a été, comme quelques autres biblio- 
thèques municipales, si déplorablement entretenue dans le désordre, 
que deux ans seulement après la publication du supplément du cata- 
logue, soixante-huit autres manuscrits ont été retrouvés. Il a suffi, pour 
les 1 exhumer, de l'avènement d'un nouveau bibliothécaire, M. Mayeras, 
qui vient de décrire ces manuscrits dans le tome LV (1906), p. 649 à 
693, du Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin. 
Les notices qu'il leur consacre sont précédées d'un examen des an- 
ciens catalogues, examen qui naturellement fait constater des dispari- 
tions de volumes. M. Mayeras donne aussi quelques additions et cor- 
rections aux notices publiées dans le Catalogue général. A. V. 

Italie. — Dans le premier fascicule d'un nouveau périodique, Bul- 
lettino critico di cose Francescane (Firenze, 4905), M. L. Suttina attire 
l'attention sur les manuscrits franciscains de la bibliothèque du cha- 
pitre Saint-Antoine à Padoue. 

— Le tome XIII des Studi italiani di filologia classica (Firenze, 
1905) contient, comme les précédents, plusieurs communications qui 
rentrent dans le domaine de la bibliographie : N. Pirrone décrit les 
manuscrits latins de la bibliothèque publique de Trapani ; N. Terzaghi 
commente le manuscrit grec 29 de la bibliothèque de Munich; et 
E. Rostagno publie quelques extraits du manuscrit 5943 delà biblio- 
thèque Laurentienne. 

— Dans le vol. XXXVIII (série II), fasc. 48, des Bendiconti del 
R. Istituto lombardo di scienze e lettere (4905), R. Sabbadini fait con- 
naître plusieurs anciens catalogues de bibliothèques, retrouvés au Va- 
tican dans le manuscrit latin 3485 de la collection Barberini. 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE 



Une Société française de bibliographie. — Quelques amis de la 
bibliographie se sont réunis au mois d'avril pour constituer une Société 
française de bibliographie. Us estiment, en effet, que les lacunes de 
notre organisation bibliographique sont nombreuses et graves, dues, en 
grande partie, à l'état d'isolement où ont vécu jusqu'ici les biblio- 
graphes français, au faible développement parmi eux de l'esprit de 
travail collectif. 

Les signataires de cet appel se sont proposé de créer une Société 
ayant pour objet de compléter et de perfectionner en France, par tous 
les moyens en son pouvoir, l'outillage bibliographique dont les progrès 
doivent, sous peine d'engorgements et de déperdition de temps et de 
forces, rester en relation constante avec l'intensité toujours croissante 
de la production littéraire ou scientifique. Elle sera purement tech- 
nique. Son programme sera général et comprendra tous les ordres de 
connaissances. 

Des tâches diverses s'offrent à l'activité de la Société. Il en est trois 
qui apparaissent comme essentielles : 

1° Amélioration des instruments de bibliographie générale courante ; 

2° Reprise, sous une forme nouvelle, du Répertoire des Bévues, publié 
par M. D. Jordell; 

3o Établissement, avec le concours des pouvoirs publics, d'une biblio- 
graphie des publications officielles (publications parlementaires et pu- 
blications d'État), depuis 4845. 

La Société s'attachera tout particulièrement aussi à obtenir la ré- 
forme, si désirable, de l'organisation actuelle du dépôt légal. 

Dès que l'état des forces et des ressources le lui permettra, la Société 
emploiera son activité à des tâches plus spéciales (bibliographie rétros- 
pective de 1 histoire littéraire, de l'histoire de l'art, bibliographie car- 
tographique, etc.) ; vaste est le domaine à exploiter. 

Les statuts ont été approuvés en assemblée générale, et le bureau a 
été ainsi constitué pour l'année 4906 : M. Maurice Tourn eux, président; 
M. Emmanuel de Maroerie, vice -président; M. Henri Stein, secrétaire; 
M. Gaston Brière, secrétaire adjoint; M. Albert Gauthier-Villars, 
éditeur, trésorier. 




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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 187 

M. G. Darboux, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, pré- 
sident de la Commission de bibliographie scientifique, et M. Léopold 
Delisle, membre de l'Institut, administrateur général honoraire de la 
Bibliothèque nationale, ont été élus présidents d'honneur. 

Le siège social de la Société est à Paris, au Cercle de la Librairie 
(H7, boulevard Saint-Germain). La cotisation est fixée à \0 fr. par an* 
ou rachetable à 200 fr. une fois versés. 

Nous tiendrons nos lecteurs au courant des décisions prises ultérieu- 
rement par la Société française de bibliographie. 

Institut international de bibliographie sociale. — Sous le titre 
de Internationales Institut fur Sozial- Bibliographie, vient de se fonder 
à Berlin (Spichernstrasse, 17), un bureau international pour l'organi- 
sation d'une bibliographie sociale critique, la création d'un organe pé- 
riodique et la publication de monographies spéciales à la matière, qi|i 
est très vaste (économie politique, agriculture, commerce, industrie, 
douanes, banques, crédit, mutualité, assurances, science financière, 
statistique, colonisation, criminologie, géographie économique, socio- 
logie, protection et organisation ouvrière, syndicats, logements à bon 
marché, paupérisme, assistance, féminisme, médecine sociale, etc.). 
On compte reprendre la publicatiori régulière du répertoire des sciences 
sociales de Mandello «, et entreprendre un annuaire bibliographique» 
on prévoit déjà des publications bibliographiques sur certains sujets 
déterminés (question des trusts, du féminisme, des associations). On 
devient membre de cet Institut nouveau par une cotisation annuelle 
de 28 mk., ou un rachat de cotisation à vie (500 m&.). 

Avant l'invention du papier. — Ce qu'étaient les livres chinois 
avant l'invention du papier, c'est-à-dire avant la découverte de Ts' ai- 
Louen, au u 6 siècle de l'ère chrétienne, on le saura en lisant l'intéres- 
sant travail publié par M. Éd. Chavannes, en Î905, dans le Journal asia- 
tique. Les matériaux employés avant le chanvre, les écorces d'arbres et 
les vieux chiffons étaient des composés de bourre de soie réduite en pâte 
et épurée qui produisaient, après dessiccation, une feuille de papier; pro- 
cédé assez analogue à celui qui est encore aujourd'hui en usage pour le 
papier à la forme. A défaut de soie, on employait des fiches de bambou ou 
des planchettes de bois, ces dernières utilisées surtout pour les avis offi- 
ciels, les messages officiels, les prières publiques. Pour écrire sur ces ta- 
blettes ou sur ces fiches (reliées entre elles par des lamelles de cuir ou de 
soie), on se servait d'un crayon en bois trempé dans du vernis liquide. 
L'exhumation de quelques-uns de ces vénérables débris d'une antique 
civilisation est due aux récentes fouilles du Turkestan ; les sables où 
ils étaient enfouis les ont protégés de l'humidité ou des insectes ron- 

1. Trois volâmes ont para ; ce sont des répertoires annuels. 



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188 



CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



geurs. La découverte de Ts' ai-Louen fut très appréciée en raison de 
l'économie appréciable qui en résultait. 

Réponse à la « Revue scientifique ». — La Bévue scientifique, 
1906, p. î)7 L 2, publie un entrefilet en réponse à mon récent article : « La 
place de la science dans les bibliothèques françaises. » Il parait que je 
suis parti d'un faux principe et que j'aboutis à des conclusions plus 
fausses encore. J'aurais pu continuer à discuter avec la Revue scienti- 
fique, si tant est que la question ne soit pas complètement élucidée ; 
mais véritablement son collaborateur, — facile à reconnaître, — ferait 
bien mieux, au lieu de s'occuper de ces matières, de retourner à l'école 
primaire pour y apprendre simplement le français. Voici quelques 
échantillons de sa prose : « Nous avons été pris à partie dans le Biblio- 
graphe moderne, revue qu'il dirige, par M. Henri Stein, bibliographe 
cartularisant (!) sinon chartiste (!) » ; — « Les professeurs ne trouvent 
pas les livres qu'ils ont besoin à la bibliothèque de l'Université » ; et ainsi 
de suite. Un périodique qui se respecte ne laisse pas imprimer un 
pareil charabia. 

— Cela me remet en mémoire un article également publié, l'an der- 
nier, contre moi, dans le Bulletin de V Institut international de biblio- 
graphie. Parmi les énormités qui me sont reprochées là, par ces savants 
bibliographes belges, je n'en veux cueillir qu'une, car ma confusion est 
inévitable. J'ai parlé quelque part de « bibliographie campanaire » ; 
citant d'ailleurs un ouvrage portant ce titre, je n'avais pas le droit de 
le modifier, fût-il détestable, et je ne saisis pas très bien en quoi je suis 
responsable des titres d'autrui ; mais Messieurs de l'Institut de Bruxelles 
ne connaissent pas le nom « campanaire » et en cherchent vainement 
le sens! Je me contenterai de les renvoyer simplement au Dictionnaire 
de l'Académie française, où ils trouveront l'explication demandée ; et 
je les engagerai une autre fois à faire vibrer une autre cloche s'ils 
veulent que le son porte plus loin. H. S. 

La question Colomb-Toscanelli. - De longues polémiques au 
sujet des relations de Christophe Colomb avec le Florentin Paolo Tosca- 
nelli ont renouvelé depuis quelques années le cycle des études colom- 
biennes; l'érudition de Gustavo Uzielli s'est heurtée aux patientes re- 
cherches de Henry Vignaud ; Anglais et Espagnols ont également pris 
parti dans l'un ou l'autre camp. On verra le développement complet de 
la question dans la récente brochure d'Uzielli : Bibliografia délia pôle- 
mica concernente Paolo Toscanelli e Cristoforo Colombo (Napoli, tip. 
Tocco-Salvietti, 1906; in-8 de 36 p.). 

Bibliographie byronienne. — D'un volume de mélanges M. Alberto 
Lumbroso a tiré à part, à un petit nombre d'exemplaires, un travail 
intitulé . // générale Mengaldo, Lord Byron et VOde « on the Star of 
the Légion of Honor » (Roma, Forzani, 1903; in-folio de 48 p.); il l'a 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



fait suivre d'un essai de bibliographie des ouvrages relatifs à lord Byron, 
qui rendra des services en attendant une publication définitive. 

Bibliographie cartographique. — Plusieurs essais ont déjà été 
tentés, par provinces, pour dresser une bibliographie générale cartogra- 
phique de la France. Le dernier paru est celui du comte A. de Loisne 
sur les cartes et plans de l'ancienne province d'Artois (Bulletin de géo- 
graphie historique et descriptive, 4908, p. 45-460); cette nomenclature rai- 
sonnée, préparée avec beaucoup de soin et d'exactitude, ne comprend 
pas moins de 544 numéros. 

Bibliographie de la musique révolutionnaire. — Une très abon- 
dante littérature de cette matière a été répertoriée par M. Constant Pierre 
dans son livre : Les hymnes et chansons de la /{évolution, aperçu gêné- 
ral et catalogue (Paris, Impr. nationale, 4904; in-ide [vin-Jxiv-1040 p.), 
qui fait partie des publications de la ville de Paris sur la Révolution 
française. Beaucoup de ces pièces sont d'une insigne rareté et man- 
quent à nés grandes collections publiques; mais les bibliothèques du 
Conservatoire, de l'Opéra, du Sénat, les Archives nationales et le British 
Muséum ont été intelligemment mis à contribution, et l'auteur a eu grand 
mérite à préparer les éléments d'un recueil aussi vaste et aussi nou- 
veau. 

Bibliographie horticole. — La littérature spéciale relative à l'art 
des jardins est fort ancienne, et dès le xvi° siècle déjà nombreuse. En 
attendant que cette littérature soit définitivement connue, on parcourra 
avec intérêt la brochure récemment parue de M. Georges Gibault : 
Étude sur la bibliographie et la littérature horticoles anciennes ( Paris, 
4905; in-8 de 36 p. et fig.; extr. du Journal de la Société nationale d'hor- 
ticulture de France). L'auteur insiste plus particulièrement sur les ou- 
vrages qui ont eu quelque influence sur la marche de l'horticulture, et 
a, d'ailleurs, restreint ses recherches aux publications françaises, notam- 
ment aux « maisons rustiques », aux anciens traités iconographiques, 
aux anciens catalogues et voyages horticoles, qu'il a examinés person- 
nellement. 

Nouvelles bibliographies régionales. — A plusieurs reprises nous 
avons signalé déjà les publications de la « Revue de synthèse histo- 
rique » sur les régions de la France. Après la Gascogne et le Lyonnais, 
ont paru La Bourgogne, par A. Kleinclausz (Paris, Cerf, 1905; in-8 de 
83 p.), et La Franche-Comté, par Lucien Febvre (Paris, Cerf, 4905; in-8 
de 77 p.), en vente au prix de 3 fr. chacune. — Conçus sur un plan 
identique, ces travaux présentent cependant une très grande person- 
nalité et conservent la marque propre de leur auteur; l'esprit et la con- 
clusion peuvent en être différents, mais le programme reste uniformé- 
ment le même : donner la synthèse de tout ce qui a été écrit sur les 
antiquités et l'histoire de la province dans le cours des derniers siècles, 



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190 



CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



avec d'utiles indications sur ce qui reste à faire dans ce domaine et les 
méthodes à employer pour combler les lacunes du passé. Il nous a 
paru que la partie bibliographique proprement dite, considérable bien 
qu'infrapaginale, était excellemment traitée, œuvre d'universitaires fort 
instruits de tout ce qui intéresse ces deux provinces voisines, dont 
l'histoire offre de nombreux points communs. 

Ex librig franc-comtois. — Les répertoires régionaux d 'ex-libris 
constituent de véritables listes historiques des bibliothèques privées. 
Grâce aux recherches successives de MM. J. Gauthier et de Lurion, 
A. Maire et J.-B. Mercier, nous sommes maintenant pourvus, en ce qui 
concerne la Franche-Comté, d'un excellent et très complet instrument 
de travail. Comme les travaux de ces divers érudits s'enchevêtrent 
quelque peu, il n'est pas inutile d'indiquer sommairement l'économie 
de leurs publications respectives. MM. Gauthier et de Lurion ont publié 
dans Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon; procès- 
verbaux et mémoires, années 4893, p. 245 à 287, et 4903, p. 420 à 455, 
un recueil d'ex-libris et reliures des bibliothèques comtoises du xvi° au 
xviu e siècle, contenant 443 pièces; en 4905, M. J.-B. Mercier a fait pa- 
raître dans un recueil dijonnais (l'Investigateur illustré) une notice inti- 
tulée : Ex-libris franc-comtois inédits ; Supplément aux ouvrages illustrés 
(tir. à part), qui contient la description de 49 ex-libris nouveaux. Au 
moment où paraissait ce travail, M. A. Maire imprimait dans le Bulletin de 
la Société g rayloise d'émulation (n° 8, année 4905, p. 47 à 95) une note sur 
quelques ex-libris franc-comtois, contenant la description de 44 pièces 
inconnues de MM. Gauthier et de Lurion, et numérotées à la suite des 443 
précédemment indiquées par eux; parmi ces 44 pièces, deux seulement 
se retrouvent dans le mémoire de M. Gauthier. La note de M. Maire se 
termine par des tables alphabétiques générales des armoiries, des de- 
vises et des noms propres, renvoyant aux 504 notices de bibliophiles 
comtois, parues ainsi dans trois recueils différents. A. V. 

Histoire de l'imprimerie. — Les 4 64 premières pages du tome XXXII 

(1905) des Mémoires de la Société d'émulation de Montbèliard sont occu- 
pées par des recherches de M. Albert Roux sur l'imprimerie à Montbè- 
liard depuis les origines (4586) jusqu'à 4793 ; ces recherches sont suivies 
d'un catalogue de 394 impressions montbéliardaises, et on louerait sans 
réserve cette contribution à la bibliographie, déjà tentée autrefois par 
P.-E. Tuefferd, si l'auteur avait connu un petit article du Bulletin du 
bibliophile sur les pérégrinations de Jacques Foillet, le prototypographe 
montbéliardais. 

- Le tome XXVIII (2 e série) des Mémoires de la Société des anti- 
quaires de l'Ouest (4905), formant un ensemble de vm-543 pages et 
6 planches, est entièrement rempli par des recherches de M. A. de La Bou- 
ralière sur l'imprimerie et la librairie à Poitiers pendant les xvh 6 - 



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* 

CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



191 



xviii* siècles, avec supplément aux précédentes recherches du même 
auteur sur le xvi e siècle (le plus ancien ouvrage retrouvé est de 1508, à 
la bibliothèque de Chinon; curieux extraits de minutes notariales). 
On ne peut que féliciter grandement le savant et curieux bibliophile 
poitevin d'avoir consacré ses peines à rassembler tant d'indications 
précieuses de livres, opuscules et plaquettes dont beaucoup n'ont pu 
être recueillis que dans des collections particulières, et d'avoir pu ap- 
porter quelque lumière nouvelle sur la biographie des imprimeurs, 
parmi lesquels nous citerons Julien Thoreau, Jean Fleuriau son gendre, 
les dynasties des Fleuriau, des Faulcon, des Mesnier, des Courtois, des 
Cressonnet, des Dumas, des Desforges, des Poirier, des praud, Charles 
Pignon, Abraham Mounin, Pierre Amassard, M.-V. Chevrier, E. Cati- 
neau. Parmi les pièces justificatives , on peut signaler un inventaire 
(peu considérable) de la boutique du libraire Tiffailleau en 1634, et l'in- 
ventaire de l'imprimerie de Julien Thoreau en 1640. 

— Le tome XV du Bulletin du Cercle archéologique de Matines (1905) 
renferme plusieurs études à signaler ici : de M. Pr. Verheyden sur les 
relieurs malinois aux xiv°-xvi e siècles -(p. 265-288), sur les libraires 
malinois au xvi« siècle (p. 289-353), et sur de vieilles impressions pour 
aveugles retrouvées dans les archives ou la bibliothèque de Malines 
(p. 247-264); et de M. G. Van Doorslaer sur les almanachs malinois 
d'autrefois (p. 355-362). 

— Une utile contribution à la bibliographie est l'important travail con- 
sacré par Albano Sorbelli au premier typographe de Bologne (1471- 
4484) : 5m la vita e su le edizioni di Baldassare Azzoguidi, primo tipo- 
grafo in Bologna (Bologna, Zanichelli, 4904; in-8 de iv-428 p.; estr. 
degli Atti e Memorie délia B. Deputazione di Storia Patria per la Bo- 
magna, 3* série, XXII). L'auteur y a réuni un nombre respectable 
d'actes notariés inédits, renouvelé ainsi la biographie de Baldassare, et 
étudié avec un soin tout particulier les éditions actuellement connues 
qu'on lui doit; il rejette neuf publications qui lui ont été faussement 
attribuées ou qui même n'ont jamais existé. Cette monographie té- 
moigne à la fois d'une grande richesse d'information et d'une parfaite 
connaissance du sujet. 

— Dans sa brochure : Débuts de Vimprimerie au Canada (Québec, 
4905; in-8 de 74 p.), Raoul Renault reprend les recherches faites par 
lui, il y a quelques années, dans son « Courrier du Livre »; toute la 
question est traitée amplement. 



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COMPTES RENDUS & LIVRES NOUVEAUX 



REVUES SPÉCIALES 

1. — Zentralblàtt fur Bibliothekswesen (jan. 1906) : K. Kunze, Die 
Stettiner Stadtbibliothek ; — J. Flemming, Die neue Sammiung abes- 
sinischer Handschriften auf der kônigl. Bibliothek zu Berlin; — E. 
Wiedemann, Ueber Photographie von Handschriften und Drucksachen; 

— 0. Glemen, Bibliographica zur Reformationsgeschichte. 

— Zentralblàtt fur Bibliothekswesen (febr. 4906) : C. W. Berghoef- 
fer und W. Schultze, Gesamt^atalog und einheitlicher Zetteldruck; — 
W. Altmann, Die kûnftige « Deutsche Musiksammlung » beider kônigi. 
Bibliotliek in Berlin ; — G. A. Crùwell, Die niederôsterreichische Re- 
forma tionsdruckerei. 

— Zentralblàtt fur Bibliothekswesen (mârz 4906) : P. Schwenke, 
Der sàchliche Etat der Bibliotheken und die Kataloge; — C. Curtius, 
Ueber einige Balhornsche Drucke in der Stadtbibliothek zu Lùbeck; 

— 0. Clemen, Bibliographica zur Reformationsgeschichte. 

2. — Revue des Bibliothèques (janv.-févr. 4906) : G. Bourgin, In- 
ventaire analytique et extraits des manuscrits du « fondo Gesuitico » de 
la bibliothèque Victor-Emmanuel, à Rome, concernant l'histoire de 
France. 

3. — Revue des Bibliothèques et Archives de Belgique (janv.-févr. 
1906) : E. I airon, La bibliothèque d'un chanoine liégeois en 4644; — 
A. Hansay, Supplément à l'inventaire sommaire des archives de l'État 
à Hasselt; — J. Cuvelier, L'éducation des archivistes. 

— Revue des Bibliothèques et Archives de Belgique (mars-avril 
190(3) : 0. Grojean, Un bibliophile belge (Jules De Le Court); — A. J. 
Vandevelde, Notes de chimie sur les papiers et les encres; — A. Hansay, 
Un manuscrit de Hasselt concernant les Bogards ou frères du tiers 
ordre, à Zepperen; — Une vente de manuscrits à Amsterdam (avril 
4906) ; — L, de Lissengrez, Le premier Salon du Livre et la fondation 
d'un Musée du Livre à Bruxelles; — L. Stainier, Contribution à la Bi- 
bliographie des bibliographies. 

4. — La Bibliofilia (genn. 4906) : L. S. Olschki, Les cartes à jouer 
du XIV e au xx« siècle; — Le contese intorno a Cecco d'Ascoli; — Docu- 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



J93 



menti circa la persecuzione dei libri ebraici a Venezia; — H. Vaganay, 
Amadis en français; essai de bibliographie (fin). 

5. — Tudschrift voor Boek- en Bibuotheekwezen (nov.-dec. 4906) : 
A. J. Van Huffel, De Nederlandsche Volksbibliotheken ; — G. A. Crû- 
well, William Caxton's vroegste drukker-werkzaamheid (fin). 

6. — Le Bibliophile limousin (oct. 490b) : A. Précigou, Rabelais et 
les Limousins ; — L. de Nussac, Le chanoine Joseph Roux, poète, pen- 
seur, philologue, félibre; bio-bibliographie (4834-1905). 



COMPTES RENDUS 

l>« telence historique et le» archives notariale», par Raymond 
Grkban, notaire. Paris, aux bureaux de la Revue du Palais, 1905; in-8 de 
61 p. (Extr. de la Revue du Palais, août et sept. 1905, avec additions). 

Le Bibliographe moderne a publié le texte du projet de loi, adopté 
par le Sénat, concernant les archives notariales. Les notaires se sont 
émus et, à l'occasion du 45 e Congrès corporatif, réuni à Orléans l'an 
dernier, ont protesté. Cette brochure est le corollaire de la protesta- 
tion. 

Des observations présentées au nom de la science historique, MM. les 
notaires n'en veulent retenir qu'une, et ils offrent, avec beaucoup 
d'amabilité, plus de facilités pour la communication des minutes no- 
tariées à toute personne qui justifiera d'un travail sérieux. Toute notre 
gratitude est acquise aux instigateurs de ce mouvement libéral. Mais 
ils refusent obstinément d'acquiescer à une remise, même non obliga- 
toire, de leurs archives à des dépôts publics, affirmant que ces archives 
sont très bien conservées par leurs titulaires, que les risques d'incen- 
die sont moins grands chez eux que partout ailleurs, qu'en l'état actuel 
les pertes et vols sont infiniment rares, et qu'à aucun prix le des- 
saisissement n'est possible. Il me parait inutile de revenir sur des dis- 
cussions déjà anciennes, puisque, chacun de leur côté, les notaires et 
les archivistes demeurent sur leurs positions. Toutefois je citerai deux 
faits qui me paraissent convaincants. 

Tout récemment, désireux de collationner des textes du xv e siècle 
qui avaient été transcrits, il y a quinze ans environ, par un érudit lo- 
cal, dans une étude de notaire du centre de la France, j'écrivis au dé- 
tenteur actuel de ces documents qui, avec une entière bonne grâce, me 
donna l'autorisation sollicitée; peu après, j'arrivai avec ma copie qui 
offrait quelques lacunes, très désireux de les combler. Toute une jour- 
née fut occupée à chercher ces originaux qui, dans un déménagement 
récent, avaient sans doute disparu ; et l'étude, qui possédait en 4 890 des 
actes de 4460, n'en avait plus en 4905 aucun qui fût antérieur à 4500. 

JANVIER- AVRIL 1906. 13 



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194 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



Autre chose : lorsque les minutes notariales sont déposées dans des 
archives publiques, il arrive un moment où l'archiviste en entreprend 
l'inventaire; cet inventaire fait connaître au public des quantités d'actes 
nouveaux qui, pour l'histoire des familles, des arts, de l'industrie, des 
corporations, resteraient sans cela inconnus du plus grand nombre, de 
ceux surtout qui n'ont ni le loisir ni les connaissances paléographiques 
suffisantes pour entreprendre un tel dépouillement. L'intérêt général y 
gagnera toujours. MM. les notaires se disposent-ils à inventorier leurs 
vieux actes ? Je me permets d'en douter et je crois, en bonne cons- 
cience, que la solution à préconiser est l'abandon aux archives dépar- 
tementales des plus anciennes minutes, illisibles pour la majeure par- 
tie du public et sans intérêt pour les notaires. 11 ne s'agit là ni de 
confiscation ni de dépossession, puisque le texte du projet de loi a en* 
levé à cette mesure tout caractère obligatoire ; et à ceux que n'aveugle 
aucun esprit particulariste, à ceux qui voient uniquement l'intérêt 
scientifique, la résistance semble étrange 1 . 

11 n'est peut-être pas trop tard pour faire à M. Gréban des compli- 
ments très sincères sur la rédaction de son travail, qui résume très 
clairement la question du régime des archives notariales dans l'an- 
cienne France d'une part, et d'autre part à partir du 2b' ventôse an XI, 
date de la loi qui régit actuellement encore la matière. Très nettement, 
l'auteur prend parti contre les archivistes, mais sa polémique reste sur 
le ton d'une parfaite courtoisie que nous nous plaisons à reconnaître. 
Mais, comme les réformes même les plus simples et en apparence les 
plus anodines amènent de tous côtés des réclamations, soulèvent de 
toutes parts des protestations! H. S. 



Vertlag van een voortooplg onderzoek te LUsabon, Bevllla, 
Madrid, Escortai, ëlmaneat en BruMel naar Archivai la I»e- 
langrljk voor de Go»chlcdenl« van Mederland, op last der Re- 
geering ingesteld door D r Th. Bussemakbr, Hoogleeraar te Groningen. 's 
Gravenhage, W. P. Van Stockum en Zoon, 1905; in-8 de vni-208 p. 

Depuis 1887, le gouvernement néerlandais a désigné quelques-uns de 
ses meilleurs fonctionnaires, professeurs d'Université et archivistes, 
pour relever et étudier à l'étranger les documents conservés dans les 
bibliothèques et les archives, qui peuvent à un degré quelconque être 
utiles à l'histoire nationale. Ainsi des voyages ont été entrepris en 
France, en Italie et en Allemagne, par M. P.-J. Blok, en Russie par 
M. Uhlenbeck, en Angleterre par M. Brugmans, en Suède et Danemark 
par M. Kernkamp, à Paris par M. J.-S. van Veen ; le dernier dont la re- 
lation ait été publiée est celui de M. Bussemaker en Espagne, en Por- 
tugal et à Bruxelles. On y trouve tantôt des notices sur les différents 
fonds qui sont conservés aux archives nationales de Madrid, à la biblio- 
thèque royale de Madrid, à la bibliothèque de l'Académie d'histoire, à 
la bibliothèque particulière du roi, aux archives de Simancas, aux ar- 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 195 

chives des Indes à Séville, à l'archive de Torre do Tombo, à la bi- 
bliothèque royale de Lisbonne, à la bibliothèque do Paço d'Ajuda ; 
tantôt des dépouillements complets de volumes ou de liasses, pièce 
par pièce. Une bonne partie des documents rencontrés en Espagne 
et Portugal par M. Bussemaker intéressent l'histoire coloniale et 
plus spécialement le Brésil, la Guyane, la Guinée, Goa, Ceylan, 
les Philippines, les Moluques, Macao, les Indes néerlandaises. Tout 
au contraire, il est bien évident que les fonds répertoriés à Bruxelles 
sont bien plutôt relatifs à l'histoire intérieure et diplomatique de 
TÉtat hollandais depuis le règne de. Maximilien, aux États généraux, 
aux familles, aux luttes religieuses, aux relations diplomatiques (par 
exemple le fonds de la correspondance des gouverneurs généraux 
des Pays-Bas sous le règne de Philippe II, et celui de la corres- 
pondance des ambassadeurs espagnols à La Haye pendant la seconde 
moitié du xvu e siècle). 

Avec de tels matériaux, propres à fournir une ample moisson de do- 
cuments inédits, on comblera les lacunes que peuvent présenter les 
archives mêmes du pays ; et c'est préparer utilement les voies aux his- 
toriens de l'avenir que de publier ces rapports des envoyés en mission 
du gouvernement néerlandais. H. S. 



Sverlge* blbllogratteka Utteratur, fôrtecknad af Joh. Ax. Almquist. 
1 (Bgenilig Bibliografc), hftft. 1-2. Stockholm, Norstedt en Soner, 1904-1905; 
in-8 de 320 p. 

M. Almquist, auteur d'une Svensk genealogisk Litteratur déjà signa- 
lée à nos lecteurs, et d'un petit travail bibliographique relatif à la bi- 
bliothèque de Stockholm (Fôrteckning ôfver tryckta skrifter angâende 
kungliga bibliotekel i Stockholm, 4904, in-8 de 24 p.), a repris sous le 
titre que nous venons de transcrire un travail ébauché par B. Lund- 
stedt en 1900 dans sa plaquette : Aperçu de la principale littérature bi- 
bliographique de la Suède. 

La science bibliographique est depuis longtemps en grand honneur 
dans ce pays ; 4910 articles sont déjà réunis par M. Almquist dans les 
deux premiers fascicules de son ouvrage, consacrés à la bibliographie 
rétrospective, à la bio-bibliographie, puis aux différentes sciences. Il 
faut dire que l'auteur n'a rien négligé pour être complet, et que re- 
cueils, encyclopédies, périodiques, ont été dépouillés par lui avec un 
soin méticuleux. Ajoutons aussitôt que l'exécution typographique est 
parfaite et que d'intelligentes explications développent souvent les 
titres ou complètent les informations qui en découlent. Et comme les 
bibliographies générales sont toujours incomplètes en ce qui concerne 
les pays Scandinaves (en raison sans doute de l'insuffisance des relations 
avec les autres pays, peut-être aussi de l'ignorance où l'on est de la 
langue), l'ouvrage de M. Almquist acquiert une valeur d'autant plus 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



grande aux yeux des étrangers. Pour les Suédois, ce sera un livre de 



Répertoriai» der Verhandellngen en B^dragen betreHende 
de Gesehledenl» de» Vaderland» In XlJcUchrlftcin en lleagel- 
werken tôt op leoo vertcheoen, in opdracht van de Commiasie 
voor Geschieden Oudheidknnde van de Maatschappij der Nederlandsche Let- 
terknnde te Leiden bewerkt door Louis D. Petit, Conservator bij de Biblio- 
theek der Rijks-Universiteit te Leiden. 1-3 Afl. Leiden, Brill, 1905; in-8 de 
xxix p. et 892 col. — Prix de la livraison : 1 fl. 80. 

La Hollande possédait depuis 1863 un répertoire des articles de pério- 
diques relatifs à l'histoire du pays, qui fut continué et mis au courant 
par des suppléments successifs, parus en 1872, 4884 et 1893. La Société 
de littérature néerlandaise de Leide a pensé que l'heure avait sonné de 
mettre cet ancien travail au courant par une refonte générale et un 
complément s'arrêtant avec le siècle, et elle a chargé de ce soin M. Louis 
D. Petit, son bibliothécaire, dont les nombreux travaux bibliographiques 
sont fort appréciés. Ce ne fut pas un mince travail que celui de dépouil- 
ler 700 et quelques recueils hollandais et étrangers, pour en extraire la 
matière utile, et de classer ensuite ces extraits dans un ordre métho- 
dique. Toutefois il eût été nécessaire d'augmenter encore le nombre 
des dépouillements et de ne pas laisser de côté, entre autres, les A r- 
chives des Missions scientifiques et littéraires (important article de Flam- 
mermont en 1896), le Bibliographe moderne (en 1900, une notice sur le 
fonds des affaires étrangères aux Archives de la Haye pour la période 
1796-1810). Je ferai également à Fauteur le reproche de n'avoir indiqué 
que la première page de chaque article cité ; il lui eût coûté peu d'ef- 
forts pour mentionner aussi la dernière page, ce qui eût permis de 
connaître aussitôt l'importance dudit article ou tout au moins sa dimen- 
sion. Peut-être aurait-on pu trouver enfin un moyen ingénieux et pra- 
tique de signaler plus particulièrement les articles qui contiennent des 
documents inédits ou pièces justificatives, et peuvent servir davantage 
ainsi aux recherches futures; il y aurait là une mesure à généraliser. 

Quoi qu'il en soit, on ne peut nier que ce répertoire rendra d'énormes 
services, non seulement en Hollande mais encore à l'étranger. Combien 
de périodes de l'histoire néerlandaise sont en effet intimement liées à 
celle de tous les pays occidentaux ! Tout ce qui touche à la domination 
bourguignonne, au règne de Charles -Quint, à Hugo Grotius et à Ruy- 
ter, aux négociations de Munster, de Nimègue et d'Utrecht, aux guerres 
de la succession d'Espagne, de la République et de Napoléon, a une 
portée infiniment plus lointaine que les limites de l'État néerlandais. 
De même on s'intéressera, hors de ces frontières, aux questions de 
religion (Réfugiés protestants, Jansénistes, etc.), d'art, de folklore, de 
commerce, de droit international; et on aura sur des villes, telles 



chevet. 



H. S. 



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COMITES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



197 



qu'Amsterdam , La Haye , Utrecht , une abondance de renseignements 
qui sera extrêmement appréciée." 

Muni d'un bon index, le Répertoire de M. Louis-D. Petit devra être 
mis au rang des plus utiles publications relatives à la bibliographie na- 



Revlew of hlatorlcal Publication» relatlng to Canada foi* the 

y car 1»G4, edited by Oeoroe M. Wrono and H. H. Lanoton. Toronto, 
Morang and Co., 1905; in-8 de xn-240 p. [University of Toronto Studios.] 

Revlew ofhUtorlcal Publications relatlng to Canada for tbe 
year l»o», edited by Georoe M. Wrono and H. H. Lanoton. Toronto, 
Morang and Co , 1906; in-8 de xi-223 p. [UnWersity of Toronto Stndies.] 

Voici les 9« et 40« volumes de la collection. Cette revue annuelle de 
tout ce qui se publie sur l'histoire ancienne et moderne du Canada 
rend les plus réels services, et il est à souhaiter que MM. Wrong et Lang- 
ton, sous les auspices de l'Université de Toronto, puissent nous doter 
longtemps encore, avec cette remarquable régularité, d'un aussi pré- 
cieux instrument de travail. Nous l'avons déjà écrit plusieurs fois et 
nous le répétons bien volontiers : chaque ouvrage catalogué est suivi 
d'un article critique, le plus souvent très détaillé et dû à une plume 
autorisée; les articles de revues sont traités de même lorsqu'ils le mé- 
ritent, car nul n'ignore que certains de ces articles sont plus instruc- 
tifs que de gros in-4. Les publications périodiques canadiennes sont 
analysées avec soin, et on possède ainsi, en un groupement soigné, un 
aperçu complet de toute la production mondiale (anglaise et française 
surtout) relative au Canada. Un index méthodique ouvre chaque volume, 
un autre index des auteurs le ferme. On annonce en outre l'apparition 
prochaine d'un index général des dix volumes de la collection, imprimé 
a part, qui en sera le complément indispensable. 

Dans d'autres pays, certaines universités s'honoreraient grandement 
en suivant l'exemple excellent qui leur vient de Toronto et en publiant 
un annuaire bibliographique et critique d'histoire locale analogue à 
celui de MM. Wrong et Langton. H. S. 



Die Inkunabeln der Blbllothek des Stlft* Schotten In Wlen, 

▼on D r Albert HUbl. Wien und Leipzig, Wilhelm Branmtiller, 1904 ; 
in-8 de x-270 p. et 1 fnc. 

Le P. Hûbl, qui avait publié en 4899 le catalogue des manuscrits de 
l'abbaye de Notre-Dame des Écossais à Vienne, a depuis fait paraître 
celui des incunables. 

La collection qu'il a décrite se compose de quatre cent soixante-six 
éditions, parmi lesquelles il y a des volumes intéressants ou rares. Ce 
n'est là d'ailleurs qu'une partie des incunables que possédait autrefois 



tionale. 



H. S. 



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198 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



cette abbaye. On peut croire que les malheurs, notamment l'incendie, 
qui ont réduit le nombre des manuscrits, ont dû éprouver également 

les imprimés. 

La formation de cette collection d'incunables est ancienne et son 
origine remonte à l'abbé Mathias Vinkh, qui fit l'acquisition, de 1470 à 
1 i7îi, des quatre numéros suivants : n° 62 : Balbus, Calholicon, — Àugs- 
bourg, Zainer, 4469 (Hain, *225S); n° 309 : Leonardus de Utino, Qua- 
dragesimale, — s. 1. n. typ. [Venise, Renner de Hailbrun], 4474 (Hain, 
46124) ; n° 483 : Eusebius, Praeparatio evangelica, — s. ind. typ. 
[Cologne, Zell, pas après 1473] (Hain, 6698); et le no 399 : Rainerius de 
Pisis, Prmlheologia, — Nuremberg, Sensenschmidt et Kefer, 1473 
(Hain,* 13043). 

Un autre abbé, Jean de Cremnitz, acquit d'autres volumes de 4500 à 
4528, puis des legs successifs augmentèrent le fonds peu à peu. Dans 
sa préface, M. Hûbl a remarqué que dans les livres donnés figurent 
beaucoup de livres de droit. 11 semble que la plus ancienne de ces 
libéralités soit due au jurisconsulte viennois Jean Polczmacher; son 
exemple fut suivi, et des quatre cent soixante-six volumes catalogués, 
cent deux appartiennent à la jurisprudence. 

Les productions des presses françaises sont au nombre de neuf (trois 
de Lyon, six de Paris), car il faut rejeter, parmi les livres du xvi c siècle, 
les Repptitiones excelientiorum totius juris canonici capitulorum 
(n° 40îi), imprimées par Poncet le Preux. 

Pour les Pays-Bas, il n'y a que b* impressions (Anvers 1, Deventer 2, 
Louvain 2). L'Italie est la mieux représentée avec 433 numéros, parmi 
lesquels 1)2 pour Venise seule. 

La méthode de description adoptée par M. Hûbl est excellente pour 
un catalogue de ce genre. D'une façon générale, il s'est borné à donner, 
pour les incunables déjà bien décrits dans d'autres répertoires, des 
notices brèves comprenant les indications relatives au collationne- 
ment, c'est-à-dire, le nombre de feuillets, les caractères, nombre de 
lignes, signatures et composition des cahiers, titres courants, réclaines, 
gravures, filigranes, auxquelles il a joint des notes sur les reliures et les 
marques d'anciennes possessions Dans leur brièveté, ces notes sont 
consciencieuses et exactes. 11 a, de plus, renvoyé aux divers catalogues 
et ouvrages bibliographiques où sont décrits ou mentionnés ces incuna- 
bles. Il a cependant, pour diverses raisons, décrit complètement cent 
dix éditions. 

Son catalogue se termine par six tables, parmi lesquelles il convient 
de signaler celle des livres où se trouvent des gravures, et celle qui 
donne la concordance des numéros du présent catalogue avec les cotes 

de placement. 

On peut regretter que dans les tables des imprimeurs et des lieux 
d'impression, M. Hûbl n'ait pas donné les numéros des volumes, cela 



i 




COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



199 



eût aidé dans les recherches. J'aurais également aimé à trouver sur les 
divers anciens propriétaires des notes succinctes dans le genre de celles 
que M. Castan a mises au catalogue des incunables de Besançon. 

En résumé, le travail de M. Hûbl sera bien accueilli et sera des plus 
utiles pour la nouvelle édition de Hain, qui se prépare. 

M.-Louis Polain. 



Typonrepertorlum der Wlegondrucke % I (Deutschland und seine 
Nachbarlânder), von Konrad Habblbr. Halle, Rud. Hanpt, 1905; in-8 de 
xxxvin-294 p. [Sammlung bibliothekswissenschaftlicher Arbeiten, begrtin- 
det von Karl Dziatzko, X1X-XX]. — Prix : 25 mk. 

Pour fépondre à un désir exprimé et non réalisé par Proctor, M. le 
D p K. Haebler, l'un des érudits les plus versés dans l'histoire de l'im- 
primerie, a résolu de présenter, en un groupement bien défini, un cer- 
tain nombre de types qui, pouvant être comparés, faciliteront la con- 
naissance des anciens ateliers typographiques (jusqu'à Tan 4501) et 
permettront d'attribuer à tel ou tel de ces ateliers un grand nombre 
d'impressions anonymes. Il a entrepris de donner, sous forme de 
tableaux, et avec clichés à l'appui, le maximum de renseignements 
capables d'aider à ces comparaisons. Ce premier volume est consacré à 
l'Allemagne et aux pays voisins : sont comprises les villes d'Augsburg, 
Bàie, Bamberg, Beromûnster, Blaubeuren, Breslau, Brûnn, Bude, 
Burgdorf, Cologne, Danzig, Eichstàtt, Eltvil, Erfurt, Esslingen, Fri- 
bourg en Brisgau, Freising, Genève, Gripsholm, Hagenau, Hamburg, 
Heidelberg, Ingolstadt, Kirchheim, Copenhague, Cracovie, Kuttenberg, 
Lauingen, Lausanne, Leipzig, Lûbeck, Lûneburg, Magdeburg, Mayence, 
Marienburg, Marienthal, Meissen, Memmingen, Merseburg, Metz, Mu- 
nich, Munster, Nurenberg, Odense, Offenburg, Olmiïtz, Passau, Pfor- 
zheim, Pilsen, Ratisbonne [Regensburg], Reichenstein, Reutlingen, 
Rieka, Rostock, Rougemont, Schleswig, Schussenried, Spire, Stendal, 
Stockholm, Strasbourg, Stuttgart, Sursee, Trente, Trêves, Tubingue, 
Ulm, L'rach, Vadstena, Vienne [Wien], Winterberg, Wùrzburg, Zinna, 
Zurich et Deux-Ponts [Zweibriicken]. Pour chacune de ces villes est 
dressée une liste des imprimeurs connus, avec l'indication des types 
d'alphabets employés par eux, le nombre de lignes, la hauteur des 
lettres capitales, les initiales, les rubriques (quand il y a lieu), les mar- 
ques, les petits bois gravés sur le titre. 

Une seconde partie comprend autant de tableaux qu'il y a de variétés, 
— environ une centaine, — dans la forme de la lettre M majuscule que 
révèlent les impressions de ces mêmes typographes ; et ces tableaux 
fournissent des détails complémentaires sur les autres lettres caracté- 
ristiques des alphabets, et les particularités qui distinguent chacune de 
ces variétés. Par exemple, la variété n° 45 de la majuscule M, qu'on 
rencontre dans seize ateliers différents (à Mayence, à Strasbourg, à 



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200 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



Zurich, à Cologne, à Ulm, à Àugsburg, à Cracovie, à Munich) n'étant 
pas suffisante pour discerner les impressions qui proviennent de ces 
seize ateliers, M. Haebler a relevé et noté les autres dissemblances 
d'alphabets permettant de distinguer très aisément les impressions de 
Munich de celles de Cologne, cellés de Cologne de celles d'Ulm : il n'y 
a guère que celles d'Augsburg (cinq ateliers différents) qu'il est fort 
difficile de classer entre elles. Et ainsi de suite. On a pris soin égale- 
ment de renvoyer aux publications de fac-similés (Burger, Hawkins, 
Woolley, etc ) toutes les fois qu'il a été possible. 

Ce répertoire, composé avec un soin minutieux, rendra de grands 
services pour le classement et l'identification des incunables, et nous 
attendons ta suite avec le plus vif intérêt. H. S. 



Bulletin de la Société géologique de France ; Table générale des 
tomes I à XX de la troisième série (1872-73 à 1892), rédigée par G. Mal- 
loizel, sous-bibliothécaire au Muséum d'histoire naturelle, et vérifiée 
par Emm. de Margerie, ancien président de la Société. Paris, Société 
géologique de France, 1905 ; in-8 de iv-420 p. 

Bulletin économique de V Indo-Chine ; Table alphabétique des ma- 
tières et des auteurs de 1898 (origine) à fin 1908, par Jean Lan, dans le 
« Bulletin », décembre 1905, p. xiu à lxxxvii. 

Table alphabétique et analytique des matières contenues d*.ns les 
vingt premiers volumes (1882 à 4901)' de Y Annuaire de législation 
française, par Léon Salefranque. Paris, Pichon et Durand-Auzias, 1905 ; 
in-8 de VHI-12J p. (5 fr.) 

Table des Mémoires publiés dans les vingt premiers volumes du Bul- 
letin de géographie historique et descriptive (1886-1905), parle D r E.-T. 
Hamy, dans Le « Bulletin » 1905, p. 475-490. 



LIVRES NOUVEAUX 



Index de périodiques 



Le Qérane, F. Corne. 



BESANÇON. — IMPRIMERIE JACQUIN- 




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UN 



PRÉTENDU MOULIN A PAPIER SUR L'HÉRAULT 




« En 1840, M. Géraud, disciple du savant Guérard à l'École 
des Chartes, résumait en un volume, » — intitulé : Essai sur 
les livres dans l 'antiquité , particulièrement chez les Romains * , — 
« les leçons que le maître avait faites sur ce sujet dans son 
cours de paléographie 9 

A renseignement de Guérard 3, H. Géraud joignit diverses in- 
formations personnelles, celle-ci entre autres, qui lui avait été 
fournie par son confrère et compatriote Raymond Thomassy et 
qui visait la partie du Languedoc dont ils étaient l'un et l'autre 
originaires* : 

« En H89, Raymond Guillaume, évéque de Lodève, donna à Raymond 
« de Popian plein pouvoir de construire, au milieu de F Hérault, un ou 
« plusieurs moulins à papier, sous Vobligalion d'un cens annuel de trois 
« mines d'orges. » — * Ce renseignement (ajoutait Géraud), très incom- 
« plet dans le Gallia Christiana, tome VI, 540, est tiré d'un recueil ma- 
« nuscrit d'anciennes chartes, fait par les bénédictins de Saint-Guilhcm- 
« le-Dèsert, et qui est aujourd'hui en la possession de M. R. Tho- 
« massy K » 

1. Paris, Techener, 1840, in-8 de xiv-232 p. 

2. E. Egger, Histoire du Livre depuis ses origines jusqu'à nos jours, 
3« édit. (Paris, s. d.) f p. tiii. 

3. Cf. Géraud, op. cit., p. xn. 

4. Raymond Thomassy était né à Montpellier, en 1810, et Hercule Géraud, 
au Caylar (Hérault, arr. de Lodève), en 1812. 

5. Géraud, op. cit., p. 35. 

mai-juin 1906. 14 




EN 1189 



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202 UN PRÉTENDU MOULIN A PAPI&R SUR ï/hÉRAULT EN 1189. 



H. -G. Paris, écrivait (d'après Planta vit de la Pause) : 

« En i 189, Raymond bailla en emphytéose à Raymond de Popian le 
« plein pouvoir de construire un moulin ou plusieurs moulins à fabri- 
« quer le papier sur la rivière d'Hérault, sous V obligation d'une rente 
m annuelle de trois émines du meilleur froment et autant d'orge. » 

Et Paris commentait ainsi le fait : 

« L'établissement d'un moulin à papier est un objet des plus remar- 
« quables. Après le papyrus, papier fait avec Técorce du roseau de ce 
« nom, vint le parchemin et l'on reprit encore le papyrus dans les 
« «• et xu« siècles. C'est depuis cette époque que date en France le 
« papier de chiffons. 11 y avait environ dix-sept ans que des Grecs, des 
« Allemands et des Italiens avaient inventé, à Bâle en Suisse, Fart de 
« fabriquer le papier de chiffons, d'après la manière de faire chez eux 
a celui de coton K On peut induire de ce fait que l'intelligence indus- 
« trielle était bien avancée à Lodève, puisque, dix-sept ans après son 
u invention, on créait des usines sur l'Hérault pour ce genre de fabri- 
« cation. Honneur à Raymond de Popian qui demande! Gloire à Ray- 
« mond de Madières qui accorde cette autorisation * ! » 

Fisquel fut visiblement l'écho de H. -G. Paris, quand il écri- 
vit, dans sa France pontificale, à propos de l'évèque de Lodève, 
Kaimond 1 er Guillem ou de Madières (1182-1201) : 

« En 1 189, il donna en emphitéose à Raimond de Popian le plein 
« pouvoir de construire un ou plusieurs moulins à fabriquer le papier 
« sur la rivière d'Hérault, moyennant une rente annuelle de trois émines 
« du meilleur froment et autant d'orge. >» — « // ny avait pas vingt ans 
« que la fabrication du papier de chiffons avait été importée à Bâle en 
« Suisse, lorsqu'on créait des usines sur l Hérault pour V exploiter. Cette 
« hâte dans le progrès doit être signalée pour l'honneur des Lodévois ». » 

En ce qui concerne le moulin lui-même, visé par celte con- 
cession de 1189, H. -G. Paris a émis l'hypothèse qu'il pourrait 

1 En réalité, « il n'y a jamais en de papier de coton et ce terme doit être 
abandonné comme ne correspondant à aucun produit spécial : c'est un titulus 
sine re » (Briquet, dans Mém. Soc. nat. Antiquaires de France, t. XLV1, 
p. 204); cf. Giry, Manuel de diplomatique, p. 497. 

2. H.-G. Paris, Histoire de la ville de Lodève (Montpellier, typ Boehm, 
1851,2 vol.), t. I, p. 165. 

8. La France pontificale y Montpellier, 2« partie (s. d.), p. 336. 



D'autre part, en 1851, l'ancien historien de la ville de Lodève, 



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JOS. BBRTBBLÉ. 



203 



bien s'agir de celui de Roquemengarde *, qui est construit sur 
l'Hérault, à proximité des villages d'Usclas et de Paulhan, et qui 
offre d'assez curieux vestiges de l'époque médiévale. 

Le petit fait historique local raconté par Géraud, H. -G. Paris 
et Fisquet ne pouvait manquer d'intéresser les érudits, curieux 
de l'histoire du papier, et si nous en jugeons par les spécialistes 
les plus récents et les plus autorisés, tels que Briquet 2, Watten- 
bach 3, Reusens * et Giry, il est admis aujourd'hui qu' t en H89 
c un évéque de Lodève autorisa l établissement de moulins à 
i papier sur le cours de V Hérault » ; — Giry ajoute : c C'bst la 

c PREMIÈRE MENTION QU'ON POSSEDE JUSQU'A PRESENT SUR L'INTRODUCTION 
c EN FRANCE Dl L'INDUSTRIE PAPETIBRE 5 . » 

Seul, M. Henri Stein a entrevu la vérité et protesté contre 
l'opinion reçue 6. 

1. « Roquemengarde \ domaine et moulin sur l'Hérault. C'est là, apparem- 
ment, que fat établi le premier moulin à papier, en 1189, sous l'épiscopat de 
Raymond de Madières (42* évéque) » (Paris, Hist. de Lodève, t. II, p. 284). 

2. « Une concession de battoir à papier avait été faite, en 1189, par l'évêque 
de Lodève, près Montpellier, à un nommé Raymond de Popian (Voyez Gé- 
raud, Essai sur les livres dans l'antiquité, Paris, 1840, p 35). » (Briquet, 
Recherches sur les premiers papiers employés en Occident et en Orient du 
X* au XIV 9 siècle, dans les Mémoires de la Société nationale des Antiquaires 
de France, t. XLVI, année 1885, p. 167) ; — cf. Grand, dans lès Mémoires 
de la Société archéologique de Montpellier, série in-8, t. I, p. 399. 

3. c Nach dem sûdlichen Frankreich war die Fabrication friihzeitig von 
Spanien ausgelangt. Nach Géraud, Essai sur les livres, p. 35, erlaubte der 
Bischof von Lodève dem Raymond de Popian schon 1189 die Aulage von einer 
oder mehr Papiermuhlen au milieu de l'Hérault » (W. Wattenbach, Dos 
Schrifttoesen im Mittelalter, 2« édition, [Leipzig, 1875], p. 119; 3* édition, 
[1896], p. 145). 

4. « D'Espagne l'industrie [du papier] passa en France. Géraud rapporte, 
dans son Essai sur les livres, p. 35, qu'en 1189 l'évêque de Lodève accorda à 
un certain Raimond de Popian l'autorisation d'établir un ou plusieurs c mou- 
lins à papier » au milieu de l'Hérault » (Éléments de paléographie, 1899, 



5. A. G., article Papier, dans la Grande Encyclopédie, t. XXV, p 989. — 
Dans le Rapport de la Commission d'installation du Musée rétrospectif de 
la classe 88 {Fabrication du papier) d l'Exposition universelle de 1900 
(s. 1. n. d., in-4, p. 11), on lit : t Nous devons la [cette date] tenir pour réelle 
tant qu'une démonstration rigoureuse n'aura pas établi que le recueil dans 
lequel eUe figure est dépourvu de valeur historique. • 

6. La papeterie oVEssonnes, par Henri Stein (Paris, 1894, in-8; extr. des 
Annales de la Société hist. et arch. du Gâtinais t XII), p. 8, n. 1. 



p. 409). 



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204 UN PRÉTENDU MOULIN A PAPIER SUR l/HÉRAULT EN 1189. 

Nous voudrions examiner dans quelle mesure les documents 
viennent à l'appui ou à rencontre de l'opinion acceptée. 

Géraud indique, comme source de son assertion, f un recueil 
manuscrit d'anciennes chartes, fait par les bénédictins de Saint- 
Ci uil h em-le-Désert », et qui se trouvait, en 1840, « en la posses- 
sion de M. R. Thomassy ». — Les documents laissés par Tho- 
massy font partie aujourd'hui des collections de la Société ar- 
chéologique de Montpellier. Aucun de ces documents ne corres- 
pond au signalement donné par Géraud. — Le fonds de l'abbaye 
de Saint-Guilhem-le-Désert, conservé aux Archives départemen- 
tales de l'Hérault, ne contient rien, non plus, qui puisse suppléer 
a la disparition du t recueil » possédé par Thomassy. 

Mais nous avons vu que Géraud et Thomassy n'étaient pas les 
seuls à nous révéler l'existence de cette papeterie. Elle a été 
aussi mentionnée par l'historien lodévois H. -G. Paris. Notre ligne 
de conduite se trouve tout indiquée. A défaut de sources pro- 
venant de Saint-Guilhem-le-Désert, nous devons rechercher ce 
que peuvent nous fournir les sources lodévoises. 

Le passage de Y Histoire de la ville de Lodève, de M. H. -G. Pa- 
ris, que nous avons cilé, est traduit littéralement de la Chrono- 
logia Praesulum Lodovensium, publiée en 1634 par l'évèque de 
Lodève, Jean Plantavit de la Pause, qui est connu, d'autre part, 
comme « un hébraïsanl, ou plus exactement, un orientaliste des 
plus lettrés » *. 

Plantavit de la Pause s'exprime ainsi : 

lUlMVNDVS II DE MADERIIS *. — MOLETRINUM PAPYRACIUM IN ERAURI. 

ÎJS'9. — Anno mclxxxix dédit Raymundus in emphyteosim Ray- 
mundo de Popiano plenam potestatem exstruendi in medio flumine 

1. Emile Bonnet, Les ouvrages de Jean Plantavit de la Pause , évéque de 
/'/>-. dans Y Histoire de la ville de Lodève, par Ernest Martin, t. II, p. 434 ; 
tirage t part, p. 3. 

2. « Raymond Guillbm de Montpellier,.... 1187 à 1201.... Le Catalogne 
donne le nom de Guillem, qne Plantavit a changé sans motif en celui de Ma- 
il r< ... o (Louise Guiraud, Nouvelle chronologie du siège de Lodève, dans 
Y Histoire de la ville de Lodève, par Ernest Martin, t. II, p. 340). 



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JOS. BERTHELÉ. 205 

i Erauris pistrinum, vel plura pistrina ad conficiendam papyrum, sub 
« obligatione census annui trium heminarum optimi frumenti et toti- 
« dem hordei.... Ex eodem Bepertorio [Documentorum, id est ex Beper- 
« torio Brissoneti] «. » 

Le Eepertorium àocumentorum ou Repertorium Brissoneti, 
utilisé et cité par Planlavit de la Pause, existe toujours. 11 est 
conservé aux Archives départementales de l'Hérault, où on le 
désigne couramment sous le titre d'Inventaire de Briçonnet 
Rédigé en 1498, par Tévèque ou par les ordres de Tévèque de 
Lodève, Guillaume Briçonnet, il contient l'analyse : 1° d'un 
certain nombre de documents originaux; 2° des carlulaires, 
alors conservés aux archives du palais épiscopal de Lodève et 
disparus depuis 3. L'inventaire de Briçonnet est précédé d'une 
lable analytique, où l'article Moulin — Molinarium vel Molen- 
dinum — occupe presque toute une page in-4 4 . 

Il est facile, à l'aide de celte table, de retrouver le passage 
d'où Planlavit de la Pause a extrait son information. 

Des différents actes analysés dans l'inventaire de Briçonnet 
et concernant les moulins, un seul est susceptible d'être iden- 
tifié avec le bail mentionné par Plantavit. Voici, transcrit litté- 
ralement et in extenso, ce passage de l'inventaire : 

Dominus Baymundus, Lodovensis episcopus, dédit in emphiteosim 
sive ad accapitum Baymundo Pétri de Popiano plenariam potestatem 
faciendi paxeriam seu paxerias et apilandi easdem, necnon habendi 
portum liberum equitum, peditum, navis seu navium perpétua in flumine 
Erauri, versus Lodovensem diocesim a medio flumine citra, prout exten- 
ditur a ponte castri Giniaci usque ad flumen Lirge, ad construendum 



1. Plantavit de la Pause, Chronologia Praesulum Lodovensium, p. 97. 

2. Arch. départ. Hérault, série G, fonds de Févêché de Lodève, portefeuille 
coté : Évéché de Lodève, Inventaires, — En outre de l'original de cet inven- 
taire, ce portefeuille en contient une copie, exécutée au xvn* siècle. 

3. Repertorium privilegiorum, jurium aliorumque documentorum reve- 
rendi in Christo patris et domini domini Lodovensis et Montisbruni comitis, 
factura anno Domini i498 (fol. 1) ; Summarium contentorum in libris re- 
posais in archivis aule episoopalis (fol. 37). — Cf. Louise Ouiraud, Sur les 
ouvrages lodévois de Bernard Gui et leurs sources, dans Y Histoire de la 
ville de Lodève \ par Ernest Martin (Montpellier, impr. Serre et Roumôgous, 
1900), t. II, p. 399 et suiv. 

4. Fol. 29 v. 



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206 UN PRÉTENDU MOULIN A PAPIER SUR L'bÉRAULT EN 1189 



etiam ubi volet molendina; ordinantes quod venientes ad molendinum ni- 
hil solvent de nova prestatione vel exactione; et recepit episcopus XV 
libras, et pro usatico débet dictus Raymundus très eminas pulchri fro- 
menti et très vulchri ordei *. 

Quand on rapproche le texte de l'inventaire de Briçonnet de 
celui de Plantavit de la Pause, on constate que la phrase plena- 
riam potestalem faciendi paxeriam seu paxerias in flumine 
Erauri.... a medio flumine titra, est devenue sous la plume de 
Plantavit : plenam potestalem exstruendi in medio flumine 
Erauris pistrinum vel plura pistrina ad conflciendum papyrum, 
et Ton se demande comment paxeria a bien pu se transformer 
en pistrinum, etc. 

L'explication est des plus simples.... quand on a sous les 
yeux le manuscrit original de U98. 

Tous ceux qui ont un peu l'habitude de la paléographie 
savent que, dans l'écriture cursive de la fin du xv* siècle, le a: à 
longue queue inférieure ressemble singulièrement à une cer- 
taine forme de p 2 . — Or, dans le manuscrit de l'inventaire de 
Briçonnet, les x de paxeria et de paxerias ont prëçisément ce 
caractère. 

Visiblement, Plantavit de la Pause — ou le secrétaire qui a 
pris des notes à son intention ex Repertorio Brissoneti — a lu 
paperia, paperias, là où le scribe de 1498 avait écrit paxeria, 
paxerias. Et Terreur était relativement assez facile. 

Le mot paxeria s a donné normalement en français moderne 
paissière, et par corruption pansière. Encore aujourd'hui, dans 
le langage populaire de la région de Montpellier et de Lodève, 
une pansière, c'est la chaussée d'un moulin. — Le document 
inventorié par Briçonnet mentionne une redevance en blé et en 
orge : très eminas pulchri frumenti et très pulchri ordei, qui 
eût dù faire réfléchir qu'il s'agissait, dans l'espèce, d'un vulgaire 
moulin bladier. Mais « la faute > était commise! Plantavit crut à 

1. Inventaire de Briçonnet, fol. 121 r* d. 

2. Cf. des as et des p de ce genre, notamment dans la planche XVII du tome 
second des Éléments de paléographie de N. de Wailly, et dans la planche XX 
da Manuel de paléographie de M. Maurice Prou. 

3. Cf. Du Cange, Glossar., édit. Farre, t. VI, p. 281-232. 



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208 UN PRÉTENDU MOULIN A PAPIER SUR L'HERAULT EN 1189. 

une paperia, à une papeterie, voire à plusieurs papeteries, 
paperias, — et, pour plus de clarté, il traduisit : pistrinum vel 
plura pistrina ad conflciendam papyrum, — et ajouta en man- 
chette : Moletrinum papyracium in Erauri 

L'original de la charte inventorié par Briçonnet n'existe pas 
dans les rares dossiers ou registres constituant le fonds de Té- 
vèché de Lodève aux Archives départementales de l'Hérault, 
mais il a survécu, dans les archives du château de Lestang 
(commune du Pouget), deux copies authentiques, exécutées en 
1715 et 1716 par le gardien des archives de Tévèché de Lodève, 
d'une pièce qui semble bien, — malgré l'écart existant entre sa 
date et celle donnée par Planlavil de la Pause — ne faire qu'un 
avec le bail en acapt de l'évéque Raymond à Raymond Pierre de 
Popian, dont l'analyse a été transcrite au xvn # siècle, avec 
l'inexactitude que nous venons de constater. 

Cette pièce, qui porte la date du 12 mars 1267 (n. st.), a été 
publiée en 1896, par M. l'abbé Delouvrier, — dans les pièces 
justificatives de son Histoire de la vicomté d'Aumelas et de la 
baronnie du Pouget * — sous ce titre :•• L'évéque de Lodève au- 
torise Raymond Pierre de Popian à construire une chaussée sur 
l'Hérault 3. » 

On y retrouve textuellement lejusjicentiam et plenariam po- 
testatem habendi, faciendi, construendi paxeriam.... in flumine 

Eraudi, versus nostram diocesim, a medio flumine citra et 

la redevance de trois émines de beau froment et de trois émi- 
nes de bel orge. 

Malgré celte reproduction littérale des termes du bail, malgré 
cette similitude absolue dans la nature de la redevance et dans 



1 . Les auteurs du Oallia Christiana ont emprunté à Plantavit de la Pause 
le fait de la concession de 1189, à Raymond de Popian, de la faculté de cons- 
truire un moulin sur l'Hérault, pistrinum, mais ils ont laissé de côté la fa- 
brication du papier, ad conficiendum papyrum : — « Impertiit [Raimun- 
dus I Guillelmi) anno 1189 Raimundo de Popiano facultatcm construendi 
pistrinum in flumine Erauris, sub annuo censu trium heminarum fru- 
>nenti totidemque hordei » (Gallia Christ., t. VI, col. 540). 

2 Montpellier, impr. Grollier, 1896, un vol. in-8. 

3. Appendice XX, p. 260-261; — cf. p. 48. 



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JOS. BERTHELÉ. 209 

les noms du bailleur et du preneur, — il est permis de se de- 
mander si ce document du château de Lestangest bien le même 
que celui visé par l'inventaire de Briçonnet. — Ne s'agirait-il 
pas d'une concession analogue, de date postérieure, — d'une 
nouvelle concession pour le même moulin, faite par un homo- 
nyme à un autre homonyme ? 

Nous croyons, pour notre part, que nous sommes en présence 
d'un seul et unique document et que l'identité est sûre. 

La nature de l'acte considéré en lui-même, la façon dont cet 
acte a été traité dans l'inventaire de Briçonnet, et la portée 
que lui ont attribuée les hommes d'affaires du xvm* siècle, nous 
paraissent décisives. 

Cette autorisation de construire une chaussée sur la moitié 
de l'Hérault, longeant le diocèse de Lodève, in flumine Eraudi, 
versus nostram diocesim a medio flumine dira, et de l'appuyer 
sur un terrain relevant de l'évèque, faciendi paxeriam seu 
paxerias et apilandi i eas, est la seule de ce genre que men- 
tionne l'inventaire de Briçonnet. 

11 y avait intérêt à en conserver le souvenir, tant au point de 
vue de la seigneurie qu'à celui du revenu qu'elle procurait an- 
nuellement à l'évèque. Aussi le rédacteur de l'inventaire de Bri- 
çonnet n'a-t-il point négligé de la mettre en lumière comme il 
convenait. Indépendamment de l'article Molinarium vel Molen- 
dinum, où elle se trouve mêlée à d'autres détails concernant 
d'autres moulins, — elle fait l'objet, dans cet inventaire, d'un 
article spécial, ainsi libellé : 

« Paxerie. Paxeriarum construendarum potestas datur per dominutn 
Raymundum, Lodovensem episcopum, Raymundo Pétri de Popiano, in 
flumine Erauri a ponte Giniaci usque ad /lumen Lirge, fol. cxxi D ». » 

11 y a lieu de penser que si, dans les documents existant en 
1498 aux archives de l'évêché de Lodève, il s'était rencontré 
quelque autre concession analogue, on n'eût point manqué de 

1. « Charta ann. 1393, in Reg. 147. Chartoph. reg. ch. 20 : Abbas tnonasterii 
S. Salvatoris Lodovae facit pro apilamento paxeriae sui molendini.... duos 
denarios • (Du Cange, Gloss., édit. Favre, t. I, p. 311 , v* Apilamentum). 

2. Inventaire de Briçonnet, table, fol. -35 r°. 



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210 UN PRÉTENDU MOULIN A PAPIER SUR L'HÉRAULT EN 1189. 

consigner la chose. Pareillement, s'il y avait eu, à une date pos- 
térieure plus ou moins éloignée, une nouvelle concession de ce 
droit pour le même moulin, nous trouverions, — à la suite ou à 
la place du premier bail en acapt, - l'indication d'un bail à 
nouvel acapt. Il n'en est rien. La concession qui nous occupe 
nous apparaît comme un bail unique à effet perpétuel, perpetuo, 
ne présentant en aucune façon la formule caractéristique du 
nouvel acapt. 

El c'est bien ainsi qu'elle fut considérée au xvni* siècle, lors- 
que les hommes d'affaires eurent besoin d'y recourir et d'en 
produire des transcriptions en justice. 

M. le vicomte Louis d'Alzon, propriétaire du château de Les- 
lang, a bien voulu nous communiquer les divers documents, re- 
latifs au moulin en question, qui sont conservés dans ses archi- 
ves de famille. Nous avons pu ainsi constater que l'autorisation, 
accordée par l'évèque de Lodève à Raymond Pierre de Popian 
en f 1266», a été munie au xvm e siècle de l'annotation suivante : 
« Titre primordial de M. l'évesque de Lodève pour establir sa 
« sancive sur le moulin de Carabotte, et qui prouve que son 
a droit est différent de celui de M. d'Aumelas. » Cette qualifica- 
tion de titre primordial écarte toute hypothèse d'autorisation 
antérieure. 

Les cotes de référence, ajoutées en 1716 par le notaire royal, 
gardien des archives de l'évêché de Lodève, d'une pari, à sa 
copie de la concession épiscopale de 1267; d'autre part, aux 
copies faites en même temps, de divers autres documents de la 
même provenance et concernant la même affaire, permettent 
d'affirmer que le texte du château de- Lestang, qui nous occupe 
en ce moment, est identique à celui dont nous avons relevé l'a- 
nalyse dans l'inventaire de Briçonnet. 

Les diverses pièces transcrites en novembre 1716 et collation- 
nées sur l'original, par c Joseph Bonafous, notaire royal et 
apostolique du dit Lodève, gardien des dites archives, en pré- 
sence et assistence de M 6 Michel Fulcrand Brunei, docteur ez- 
droits, avocat en parlement, » sont indiquées comme extraites 
« d'un vieux registre qui est dans les archives de l'évêché de 
Lodève, intitulé Livre trois, numéro trois, en parchemin, cou- 



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JOS. BERTHELÉ. 211 

vert de bazane verte, écrit en latin. » Ce livre III est visiblement 
le même qui a été inventorié par Briçonnet sous la rubrique Ex 
IIP libro recognitionum, c'est-à-dire le tome 111 du Cartulaire de 
l'évèché de Lodève, compilé par les soins de Bernard Gui et au- 
jourd'hui disparu *. 

Au triple point de vue de la teneur des documents, des dates 
(quand elles ont élé relevées dans l'inventaire) et des références 
de foliolation, il y a concordance entre les copies de 1716 et 
l'inventaire de Briçonnet 2. 

De ce caractère bien net de concession primitive et de cette 
unité de mention dans l'inventaire de Briçonnet, il nous parait 
légitime de conclure qu'il n'y a réellement eu, antérieurement 
à 1498, en ce qui concerne cette partie de l'Hérault voisine de 
Popian, qu'une seule et unique autorisation de ce genre et qu'il 
serait excessif du supposer deux Raymond Pierre de Popian , 
recevant identiquement la même charte et le même bail de deux 
évèques distincts, l'un et l'autre portant le nom de Raymond. 

De cette concordance entre les copies de 1716 et l'inventaire 
de Briçonnet, il nous parait en outre résulter avec évidence que 
la concession épiscopale, dont l'analyse a été le point de départ 
de Terreur, est bien celle dont M. le vicomte d'Alzon possède la 
copie complète en double exemplaire. 

L'inventaire de Briçonnet ne donne aucune date pour cette 
concession. Il ne précise pas davantage de quel Raymond il 
s'agit : dominuê Raymundus Lodovensis epi&copus, lit-on tout 
simplement. — De même dans la charte du château de Lestang, 
l'évèque de Lodève ne prend pas d'autre nom que Raymundus. 
— La date 4489 et l'attribution à Raymond Guilhem ou Raymond 



1. Inventaire de Briçonnet : Château de Lestang : 
Fol. 121 r», D = pièce cotée L. M.... R. S. 

Ibid., £ = pièces cotées EB et DD. 

Ibid., F = pièce cotée T. V. X. Y. 

Ibid., G = pièce cotée CC. 

Fol. 128 r** I (fin) = pièce cotée Z.... BB. 

2. Cf. Louise Guiraud, Sur les ouvrages lodévois de Bernard Gui et leurs 
sources, dans Y Histoire de la ville de Lodève, d'Ernest Martin, t. H, p. 401- 
402. 



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212 UN r RÉTENDU MOULIN A PAPIER SUR L'HÉRAULT EN 1189. 

de Madières apparliennent en propre à Plantavit de la Pause, à 
Géraud, à Paris — el à ceux qui les ont crus sur parole. 

La charte du château de Lestang nous fournit comme date 
Vannée 1266, ou plus exactement 1267 (nouveau style) *. 11 s'en- 
suit que nous avons affaire — non pas à Raymond Guilhem, 
autrement dit Raymond de Madières, — mais à Raymond de 
Rocozels, qui occupait le siège de Lodève trois quarts de siècle 
plus tard. 

11 s'ensuit également que Plantavit de la Pause a été inexact, 
- non seulement en ce qui concerne la teneur du document, — 
mais encore en ce qui concerne le nom de l'évêque et la date. 

Pourquoi cette date de 1189 dans Plantavit de la Pause? — Il 
nous est difficile de répondre à cette question d'une façon abso- 
lument satisfaisante. Une hypothèse cependant, qui nous parait 
assez plausible, nous est dictée parle contexte de la concession 
à Raymond Pierre de Popian. 

Dans l'inventaire de Briçonnet, l'article qui précède l'analyse 
du bail à Raymond Pierre de Popian est daté de i289. Peut-être 
le secrétaire chargé de recueillir des notes pour Plantavit avait- 
il appliqué cette même date à la pseudo-paperia que l'inventaire 
de Briçonnet lui fournissait sans aucune indication chronolo- 
gique. 

Le siège de Lodève n'ayant pas été occupé par un Raymond 
en 128 ( J, Plantavit se serait trouvé amené à faire honneur de 
son moletrinum papyracium à Tunique Raymond qui ait compté 
une année 89 dans le cours de son épiscopat 2 . 

Quant a l'identification topographique du moulin qui vient de 
nous occuper, — aucune hésitation n'est possible. L'unique mou- 
lin qui corresponde à la portion de l'Hérault entre le pont de 
Gignac et l'embouchure de la Lergue, a ponte castri Giniaci 



1. La pièce est datée « anno 1266*, 4« die martii ». On sait qu'en Languedoc 
l'année commençait an 25 mars. 

2. Les divers Raymond qui aient été évêques de Lodève antérieurement à 
Plantavit de la Pause sont (d'après la Chronologia) : « 38. Ray mondas I, 
cognomento Pastor bonus, [anno] 1122;.... 42. Raimundus 2. de Maderiis, 
1188 47. Raymundus tertius Astulphi deRocozeUis, 1259.... » 



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JOS. BERTHELÉ. 



213 



usque ad flumen Lirge f est — non pas celui de Roquemengarde 
(commune de Saint-Pons-de-Mauchiens), qui se trouve beaucoup 
plus en aval, — mais celui de Carabottes, situé dans le terroir 
de la commune de Gignac, à la jonction des domaines de Jour- 
mac et de l'Arcade, — à peu près exactement en ligne droite 
entre les villages de Popian et de Saint-André de-Sangonis 

Ce moulin bladier de Carabottes ne fonctionne plus depuis 
quelques années déjà. L'inventaire de Briçonnet et la charte du 
château de Lestang interdisent d'y placer la plus ancienne pa- 
peterie connue du Languedoc, — mais les amateurs de curiosi- 
tés historiques pourront se souvenir qu'il a donné lieu, en 1634, 
à une méprise paléographique peu banale, qui avait fait assez 
joliment « son chemin » dans l'érudition du xix* siècle. 



1. Sur le moulin de Carabottes et les droits qu'y possédèrent les moines de 
Saint-Gui lhem-le-Désert et i'évêque de Lodève, voir Jos. Berthelé, Archives 
de la ville de Montpellier, t. III, Le Cartulaire montpelliérain des rois 
d'Aragon et des rois de Majorque, p. 368 à 372 (cf. p. 334). 



Jos. Berthelé. 



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INVENTAIRE 



DE8 



MANUSCRITS ARABES 

DE LA COLLECTION DECOURDEMANCHE 



Les soixante-seize manuscrits arabes sommairement décrits 
dans cet article ont été donnés à la Bibliothèque nationale par 
M. Decourdemanche au mois de novembre 1905. M. Decourde- 
manche, qui s'est créé dans l'orientalisme une spécialité très 
appréciée en étudiant principalement le folk-lore des Turcs Os- 
mardis, a réuni, tant au cours de ses séjours en Egypte et en 
Turquie, que par des acquisitions plus récentes, une importante 
collection de manuscrits arabes, persans et turcs. M. Decourde- 
manche a bien voulu se priver en faveur de la Bibliothèque de 
la partie de sa collection qui ne comprenait que les livres ara- 
bes, et celte libéralité enrichit le fonds arabe de quelques ou- 
vrages qui ne s'y trouvaient pas et de beaux exemplaires de 
livres qui y existaient déjà *. 

Les plus précieux de ces volumes proviennent de la bibliothè- 
que du grand vizir Méhémet Kibrizli Pacha; tel est, par exemple, 
le Koran décrit sous le n° 6174, qui est un magnifique spécimen 
de la calligraphie égyptienne à la fin du règne des Mamlouks 
Tcherkesses et tout au commencement de l'occupation osman- 
lie. Ce Koran est tout à fait comparable, pour la perfection de 
son écriture et pour la splendeur de ses enluminures, à celui 



1. Les caractères arabes employés dans ce travail nous ont été obligeam- 
ment prêtés par l'Imprimerie nationale. 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION DECOUR DEMANCHE. 215 

qui appartint à l'empereur timouride de l'indoustan, Mohammed 
Àurengzeb, et qui est exposé dans la galerie Mazarine. 

Ces manuscrits, ou du moins leur presque totalité, ont été 
insérés dans le fonds arabe, dans lequel ils ont reçu les nu- 
méros 6172-6344. On trouvera sous les numéros : Supplément 
persan 1634 et 1635, et Supplément turc 1342, trois recueils de 
modèles de calligraphie, qui, d'après la classification générale- 
ment adoptée, rentrent plutôt dans le fonds persan et dans le 
fonds turc que dans le fonds arabe. L'un de ces recueils, le 
Supplément persan 1634, est tout entier de la main de Méhémet 
Kibrizli; il contient une série de modèles d'écriture d'une grande 
perfection et d'une rare élégance. 



1. Arabe 6172. 

Petite encyclopédie rédigée par un auteur chrétien. 

Cette encyclopédie est divisée en cinq discours (makâla) ; le premier 
traite de l'essence de Dieu et de l'impossibilité d'arriver à sa percep- 
tion; on y trouve saint Augustin cité sous la forme Aughoustinos ; le 
second traite des attributs de la Divinité ; le troisième, de la création 
des anges (méiaïkèh); le quatrième, des actes qui sont particuliers aux 
anges ; le cinquième, des sept cieux et des sept planètes, avec la des- 
cription de chacune des planètes et celle de l'image qui la représente 
dans certains manuscrits ; on trouve dans ce discours un chapitre sur 
les mois du calendrier syrien et sur ceux du calendrier musulman ; le 
cinquième discours traite des quatre éléments et contient des disser- 
tations sur un grand nombre de sujets, tant de minéralogie que d'ana- 
tomie. 

Bon neskhi de la fin du xvu* siècle. 464 pages. 40 sur 14 centimètres. 
Reliure en cuir brun. 

t. Arabe 6178. 

Prières chrétiennes. 

Neskhi passable du xix* siècle. 47 feuillets. 48 sur 43 centimètres. 
Cartonnage. 

S. Arabe 6174. 

Le Koran. 

Exemplaire de grand luxe, suivi de prières dont Tune est de la main 



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B. BLOCHET. 



du grand vizir Méhémet Kibrizli Pacha ; le caractère dans lequel il est 
écrit est un très beau neskhi égyptien vocalisé, du commencement du 
xvi e siècle. Les titres des sourates sont écrits à l'encre d'or en carac- 
tères talik, au milieu d'ornements en couleurs, dans lesquels domine 
le lapis (ladjverd). Les pages de garde, ainsi que les deux pages qui se 
trouvent au milieu du Koran, sont richement enluminées. 

Manuscrit de 335 feuillets. 24 sur 36 centimètres. Reliure en cuir 
brun. 

4. Arabe 6175. 

Le Koran.- 

Neskhi menu, copié par un certain Mahmoud ibn Rokn ed-Din 
Khadjèh, probablement au xvii* siècle. 367 feuillets. 13 sur 8 centi- 
mètres. Reliure en maroquin brun. 



5 Arabe 6176. 

Recueil de traités sur la lecture du Koran. 

1° >;y*J! *>JlyUJj jjyiXI «ktt^ill Traité sur la lecture du Koran, 
par Mohammed ibn Kasim Ismaïl el-Bakri <^aJI el-Shaféi el-Azhari ; 
1 auteur dit dans la préface qu'il a entrepris la rédaction de ce traité à 
la demande de plusieurs de ses amis qui, comme lui, appartenaient au 
Soufisme; il a exposé dans cet opuscule ce qu'il avait appris de son 
maître, Abd er-Rahman el-Yéméni. Cet ouvrage a été terminé en 1426 
de l'hégire et la copie est datée du mois de Zoul-Hidjdja 1155 de l'hé- 
gire, soit 1742 de notre ère. 

"2o iu5otU çj£ i xV^Jl (£>UoJt Commentaire par un auteur ano- 
nyme de la ylyill i iLtjlâiLl jUJUXt, traité en 107 (sic) vers 
sur la lecture du Koran, par le sheikh el-Islam Aboul-Kheïr Mohammed 
ibn-Mohammed el-Djézéri (natif de Djézirèt ibn-Omar, mort en 833); 
d'après ce qui est dit dans la souscription, ce commentaire fut composé 
en Shavval 883 de l'hégire (U78). 

Traité sur la lecture du Koran, 
d'après les règles des sept « lecteurs », par Abou Amrou Osman ibn 
Saïd el-Mokri; l'auteur déclare dans sa préface qu'il a composé cet 
opuscule à la requête de plusieurs de ses amis. Il cite les noms des 
sept lecteurs » ainsi que ceux de leurs élèves et les noms des per- 
sonnes qui apprirent d'eux les règles de la lecture du Koran. Dans cet 
ouvrage, l'auteur suit l'ordre des sourates du Koran ; il est précédé d'un 
tableau dans lequel sont donnés les noms des sept « lecteurs » du Koran 
et de leurs élèves, ceux des maîtres étant écrits en rouge : Nafi el- 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION DECOURDEM ANCHE. 217 



Médéni, soit Aboul-Hasan ou Abou Abd er-Rahman Nafi ibn Abd er- 
Rahman Abou Naïm, qui était originaire d'Ispahan, et qui mourut à 
Médine en 469 ; Ibn Kéthir el-Mekki, soit Abou Saïd Abd Allah ibn Kéthir 
el-Dari, qui était un des « Suivants » et qui mourut à la Mecque en 
420 ; Abou Amrou el-Basri, soit Abou Amrou ibn el-Ala ibn Imad ibn 
Abd Allah ibn el-Hoseïn ibn el-Harith, qui mourut à Koufa en 454 ; Ibn 
Amir el-Shami, soit Abou Imran Abd Allah ibn Amir, qui fut kadi de 
Damas sous le khalifat de l'Omeyyade el-Wélid, il fut l'un des « Sui- 
vants », et l'auteur fait remarquer qu'il est le seul des sept « lecteurs » 
qui fût d'origine arabe; il mourut à Damas en 448; Asim el-Koufi, soit 
Asim ibn Aboun-Noudjoud, qui fut également l'un des « Suivants » et 
qui mourut à Koufa en 427 ou 128; Hamza el-Koufi, soit Hamza ibn 
Hébib ibn Ammara ibn Ismaïl el-Zébat el-Faradi &&yù\ el-Yéméni qui 
mourut en 456; el-Kisayi el-Koufi, soit Aboul-Hasan Ali ibn Hamza el- 
Nahvi qui mourut à Nebouma (sic), village dans les environs de Rel, 
pendant qu'il se rendait dans le Khorasan, avec Haroun al-Rashid, 
en 489. 

Le titre, sous une forme abrégée, et le nom de l'auteur ne sont indi- 
qués que dans la souscription ; sur cet auteur, qui mourut en 444 de 
l'hégire, voir de Sacy, Notices et Extraits, tome VIII, page 294. 

La copie fut exécutée en 4456 de l'hégire (4743) par Mohammed ibn 
Ibrahim ibn Ali. 

Bon neskhi de 4455 et 4456 de l'hégire. 425 feuillets. 24 sur 18 centi- 
mètres. Cartonnage. 

U. Arabe 6177. 

Commentaire par Mohammed ibn Asad el-Davani du traité de théo- 
logie intitulé j&XAâx)! *>s>liuJI d'Adhoud ad-Din Abd er-Rahman el- 
Idji. 

D'après une note qui se lit au folio 105 verso, cet ouvrage fut terminé 
en 950 de l'hégire ; la copie porte de nombreuses gloses marginales. 
Neskhi médiocre de la fin du xvu e siècle. 408 feuillets. 20 sur 14 centi- 
mètres. Cartonnage turc. 

9. Arabe 6178. 

Zj^i ïj^&sJU «iXr^l Jl-* £-j!jJI çj+a) uuJb 

Éclaircissements par Mohammed Émin sur quelques questions trai- 
tant de l'Unité (de* la divinité) dont il est traité dans le commentaire 
de l'Isagoge d'el-Fénari. Shems ed-Din Mohammed ibn Hamza Fénari 
(f en 834 de l'hégire) est l'auteur d'un commentaire sur Tlsagoge 
mai-juin 1906. 15 



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m 



E. B LOCH ET. 



cTAthir ed-Din Mofaddal ibn Omar el-Abhari, qui mourut aux environs 
de Tannée 700 de l'hégire. 

Bon neskhi copié à Bagdad en 1171 de l'hégire (1757 de J.-C.),par 
Hoseln ibn Molla Ali el-Ashari. 16 feuillets. 21 sur 15 centimètres. Car- 
tonnage. 

8. Arabe 6179. 

Traité sur les péchés divisés en grands et petits suivant leur impor- 
tance, suivi d'un opuscule intitulé gjjHj <j«JuJt & 
par l'imam Abou Obeïd Allah Ali.... ? 

Le premier traité a été copié en 1150 de l'hégire (1737 de J.-G.) par 
un certain Mouslafa Efendi; le second est d'une main à peu près con- 
teiïlporaine. 

Bon neskhi de la seconde moitié du xvm* siècle. 17 feuillets. 20 sur 
14 centimètres. Cartonnage. 

». Arabe 6180. 

(•LtiaJI iUyS Petit traité mystique sur la façon dont on doit manger, 
rédigé spécialement avec des traditions (hadts) et les sentences des 
Soufîs célèbres. 

La plus grande partie de l'introduction de ce traité a disparu avec 
le nom de son auteur; il est divisé en une préface (mokaddima), sept 
chapitres (fasl) et une conclusion [khatima). 

Bon neskhi à filet rouge, daté de 1178 de l'hégire (1764 de J.-C.). 
24 feuillets. 21 sur 14 centimètres. Cartonnage. 

10. Arabe 6181. 

Traité sans commencement ni fin qui paraît être un livre d'adâbs 
soufis; l'auteur, dont le nom n'est point donné dans ce volume, cite de 
nombreuses traditions musulmanes; on y trouve cités entre autres au- 
torités les deux traditionnistes Bokhari et Termizi, le célèbre Soufi 
Hamadani, et l'historien Ibn el-Athir. 

Neskhi probablement égyptien, très cursif, écrit sans points diacri- 
tiques et souvent impossible à lire, du milieu du xv* siècle. 76 feuillets. 
19 sur 14 centimètres. Demi-reliure. 

1 f . Arabe 6182. 

iCjjMa Jl Ail^à cAaS Catéchisme par demandes et réponses de 
la religion des Nosaïris. 

Ce catéchisme, dont le texte est fautif, est différent du catéchisme 
nosaïriqui fut apporté du Levant par Niebuhr et donné par lui à la biblio- 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION DECO ORDEM ANCHE. 219 



thèque de Kiel ; une traduction de ce dernier ouvrage, par S. de Sacy, 
se trouve dans le manuscrit arabe 5488, folio 99 recto. Le texte du pré- 
sent catéchisme est rare, et quelques extraits en ont été publiés par 
Wolff, dans la Zeiischrifl der detUschen morgenlândischen Gesellscha/l, 
III, 302 ; le Kitab taalim dianet el-Nousaîriyyèh s'arrête au recto du 
folio 20 ; il est suivi de prières et de formules à réciter au cours des 
cérémonies du culte nosaïri et, en particulier (folio 31 recto), du 

Jt£ttJI «>uu «Xfttû J t olk^» qui est un formulaire d'initiation reli- 
gieuse. 

Ce manuscrit a appartenu à J. Catafago, interprète du Consulat géné- 
ral de Prusse à Beïrout. 

Bon neskhi syrien du commencement du xix« siècle. 39 feuillets. 
21 sur 44 centimètres. Reliure orientale en maroquin brun. 

*». Arabe 6188. 

iZ»*Cji\ aJL*JJ & *l'Ax.iX\ «Xélyijt jèj^ Commentaire par 

Kotb ed-Din Mahmoud ibn Mohammed Razi el-Tahtani (f 766) sur le 
traité de logique intitulé et-Risalèh el-shemsiyyèh qui a pour auteur 
Nedjm ed-Din Omar ibn Ali el-Kazvini (+ 693). Ce commentaire est 
souvent nommé du nom de son auteur (gloAll j^-ûJf. Les premiers 
feuillets de ce manuscrit ont été refaits à une époque très récente. 

Bon neskhi syrien écrit presque sans points diacritiques au commen- 
cement du xviii* siècle. 469 feuillets. 18 sur 42 centimètres. Reliure 
turque recouverte de soie. 

19. Arabe 6184. 

Traité de logique sans titre ni nom d'auteur. 

L'auteur, qui parait avoir été un Soufi, dit dans sa préface qu'il a 

composé cet opuscule d'après la (jly&lt & âJL^I , le traité bien 

connu de logique qui a pour auteur Athir ed-Din Mofaddal ibn Omar 
el-Abhari vers 700 de l'hégire) et qui porte généralement le titre de 
3FjéLot (Hadji-Khalifa, Dict. bibL, tome III, page 364 ; tome I, page 502). 

Le présent exemplaire porte un grand nombre de gloses marginales 
et interlinéaires. 

Bon talik persan de la fin du xvi* siècle. 34 feuillets. 48 sur 43 centi- 
mètres. Reliure orientale en cuir rouge. 

14. Arabe 6185. 

juiill Jyc\ & Précis d'ousoul el-fikh par le kadi el-kodat Ala 

ed-Din Aboul-Hasan Ali ibn Soleïman el-Mokaddési el-Hanbali. 



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220 



E. B LOCH ET. 



Assez bon neskhi du commencement du xvm e siècle. 79 feuillets. 
21 sur 44 centimètres. Demi-reliure orientale. 



f ft. Arabe 6186. 

Le manuel de droit hanéfite d'Aboul-Hoseïn Ahmed ibn Mohammed 
el-Baghdadi, surnommé el-Koudouri 428 de l'hégire). 

Cet exemplaire est précédé d'une table des chapitres et présente un 
grand nombre de gloses marginales. 

Bon neskhi copié par un nommé Sofian ibn Abd Allah en l'année 1213 
de l'hégire (1798 de J.-C). 145 feuillets. 21 sur 14 centimètres. Reliure 
orientale en cuir rouge. 

M. Arabe 6187. 

iulJs^JI jSLfc» & ibljjll ibU; Extrait de la Hidaya, traité de droit 
hanéfite, par Bourhan el-Shérïa Mahmoud ibn Sadr el-Shérïa I Mah- 
boubi. Ni le titre, ni le nom de l'auteur ne paraissent dans le présent 
exemplaire. 

La Hidaya ou fjjâJI & est un commentaire par son auteur 

lui-même, Bourhan ed Din Aboul-Hasan Ali ibn Abou Bekr Marghinani 
(f 593 de l'hégire) d'un précis de droit hanéfite nommé <£«Xxa1I AglOy 

Ce volume porte un certain nombre de gloses. 

Bon neskhi du commencement du xvii* siècle, copié par un certain 
Mahmoud Hanéfi. 163 feuillets. 25 sur 17 centimètres. Demi-reliure. 



19. Arabe 6188. 

&jujjSJ\ j*>w Commentaire par Obeïd Allah ibn Masoud ibn Tadj el- 
Shérïa du traité de droit hanéfite intitulé ^«X^JI JoL»* £ I kJj 3 
qui fut composé par son grand-père, qui avait été en même temps son 
professeur, Bourhan el-Shérïa wéd-Din Mahmoud ibn Sadr el-Shérïa. 
L'auteur raconte dans sa préface qu'il apprit par cœur la Vikaya au 
fur et à mesure que Bourhan ed-Din la composait. 

Ce manuscrit, qui ne porte pas de titre, est précédé d'une table des 
chapitres qui renvoie à la pagination orientale. 

Exemplaire de luxe dont les premières pages sont enluminées. Beau 
neskhi à frontispices et encadrements en or et couleurs, copié par Mus- 
tafa ibn Mohammed el-Boursévi, en 952 de l'hégire (1545 de J.-C). 
443 feuillets, plus les quatre feuillets de la table. 17 sur 13 centimètres. 
Reliure orientale en maroquin brun estampé et doré. 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION DECOURDEM ANCflE. 221 



19. Arabe 6189. 

(jOjxjdl jJtUj (jj^SÎI ç£ Traité de droit hanéfi, par Ahmed ibn 
Ali ibn Taleb el-Baghdadi, surnommé Ibn el-Saati (+ 649 de l'hégire). 
Le Medjma el-bahreïn est une compilation du Mokhléser d'el-Koudouri 
et de la Manzoumèh d'Abou Hafs el-Néséfi. Cet exemplaire porte des 
gloses marginales. 

Bon neskhi copié par un certain Ismaïl ibn Hasan, en 1400 de l'hé- 
gire (1688 de J.-G.). 145 feuillets. 30 sur 20 centimètres. Demi-reliure. 

1». Arabe 6190. 

^UjJl Traité de droit hanéfite, par Hafiz ed-Din Shems el-Is- 
lara Aboul-Bérékat Abd Allah ibn Ahmed ibn Mahmoud el-Néséfi 
(f 710); le Kenz el-dékatk est un résumé du grand traité des applica- 
tions (fourou') du droit hanéfite qu'el-Néséfi écrivit sous le titre de 
Kitab el-wafi. 

Beau neskhi de la première moitié du xv* siècle. 228 pages. 27 sur 
18 centimètres. Reliure orientale. 

te. Arabe 6191. 

Le même ouvrage. 

Exemplaire couvert de notes marginales et interlinéaires, et précédé 
dune table des chapitres qui renvoie à la pagination orientale du ma- 
nuscrit. 

Bon neskhi du xvni # siècle. 181 feuillets. 21 sur 16 centimètres. Re- 
liure orientale en cuir rouge. 

•t. Arabe 6192. 

axjUI J^ol & y^tiH cjU^ Traité de droit par Abd Allah ibn 
Ahmed ibn Mohammed Aboul-Bérékat Hafiz ed-Din el-Néséfi. 

La première partie de cet exemplaire est couverte de gloses. 

Bon neskhi copié par un certain Mohammed Saïd ibn Hoseïn el-Kou- 
rashi el-Kaukébi el-Nakshibendi, en Tannée 1087 de l'hégire (1676 de 
J.-C). 112 feuillets. 21 sur 15 centimètres. Demi-reliure. 

t». Arabe 6193. 

Commentaire composé par Mohammed 
ibn Féramourz ibn Ali, surnommé Menla Khosrev, sur son traité de 
droit hanéfite intitulé pl£a^l )yè. D'après une note qui termine l'ou- 
vrage, l'auteur en a commencé la rédaction le samedi, vingt-deuxième 



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B. B LOCH ET. 



jour du mois de Zilkaada 877, et Ta terminée le samedi, deuxième jour 
du mois de Djoumada premier 884. 

Cet exemplaire est précédé d'une table des matières renvoyant à la 
pagination orientale. 

Manuscrit de luxe avec frontispice et encadrements en or; bon nés- 
talik turc daté de 1056 de l'hégire (1646 de J.-C). 335 feuillets. 22 sur 
13 centimètres. Reliure turque en maroquin estampé et doré. 

M. Arabe 6194 

x&ll <j£IUâJ & i&ll Traité dans lequel Fauteur expose les 
points de la doctrine juridique musulmane sur lesquels les chefs des 
quatre rites sont en accord ou en désaccord. Ce traité, dont le titre est 
donné dans le présent exemplaire sous la forme iUill a?*^, ne porte pas 
de nom d'auteur; d'après Hadji-Khalifa (Dicl. 6t'6/.,tome III, page 854), 
il a été composé par le kadi el-kodat Sadr ed-Din Abou Abd Allah Mo- 
hammed ibn Abd er-Rahman el-Dimishki el-Osmani, en Tannée 780 de 
l'hégire ; d'après certaines autorités, il serait l'œuvre d'un sheïkh el- 
Islam nommé Aboul-Hasan ei-Saadi. 

Bon neskhi copié en 4082 de l'hégire (1671 de J.-C), par un certain 
Khalil ibn Mohammed. 207 feuillets. 20 sur 15 centimètres. Cartonnage. 

«4. Arabe 6195. 

Recueil de copies d'actes officiels émanant de la chancellerie des 
khalifes de la dynastie abbasside et de celle des princes bouyyides, et 
datées de 340-366 de l'hégire. 

Bon neskhi de la fin du xvn* siècle. 366 pages. 21 sur !4 centimètres. 

Demi-reliure. 

«5. Arabe 6196. 

g)b Histoire du sultan ghaznévide Yémin ed-Daulèh Mahmoud 
ibn Scbouktégin, par Aboul-Nasr Mohammed ibn Abd el-Djebbar el- 

Outbi. 

Bon neskhi daté de 1185 de l'hégire (1771 de J.-C.). 346 pages. 28 sur 
19 centimètres. Reliure en cuir rouge. 

*e. Arabe 6197. 

Commentaire sur l'histoire du sultan Mahmoud le Ghaznévide, écrite 
en arabe par Outbi. 

Ce commentaire est incomplet du commencement et de la fin, de 
telle sorte que son titre et le nom de l'auteur qui l'a composé ont dis- 
paru. 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION DECOURDEM ANCHE. 223 

Nestalik passable du xvm* siècle. 346 feuillets. 22 sur 17 centimètres. 
Demi-reliure. 



Fragment sans commencement ni fin d'un traité d'histoire ou de bio- 
graphies. 

Le huitième chapitre (fa$l) y qui est le premier dont le texte soit com- 



Ce onzième chapitre se termine par la mention de quelques saints 
soufis parmi lesquels sont cités Abou Yézid el-Bistami, Djouneïd, Abou 
Obeïd el-Toustéri; on trouve dans ce livre un grand nombre de hadis, 
la mention du prince égyptien Ahmed ibn Touloun, du généralis- 
sime Bedr el-Mostanséri (462 de l'hégire), du khalife fatimite el-Mostan- 
ser billah ; des anecdotes sur la conquête de l'Espagne par Tarik sous 
le khalifat d'el-Walid. sur la conquête de Médaïn par Saad; une men- 
tion d'un itinéraire conduisant des pays musulmans en Chine. 

Bon neskhi à encadrements du commencement du xvm* siècle. 
43 feuillets. 2i sur 15 centimètres. Reliure orientale en peau souple. 

•S. Arabe 6199. 

J^lji ftyjt* £ t^iXJI viLL* Histoire généalogique des tribus 
arabes, par Aboul-Fouz j^iil y)\ Mohammed Emin el-Souveïdi. 

Le Silk el-zéheb est postérieur à un traité analogue qui a pour auteur 
Shihab ed-Din Aboul Abbas Ahmed ibn Abd Allah ibn Ahmed ibn Abd 
Allah ibn Soleiman ibn Ismail el-Kalkashandi el-Misri el-Shafeï, sous 
le titre de cydi ljL»j\ & iolfli ; d'après Hadji-Khalifa 

(Dict. bibl. % tome VI, page 398), Kalkashandi est mort en 824 de 
Thégire) ; un manuscrit du Nihayet el-arab existe dans le fonds arabe 
sous le n<> 2049. Le Silk el-zêheb est divisé en treize chapitres dont 
rénumération est donnée dans la préface; la plus grande partie de 
l'ouvrage consiste en tableaux généalogiques partant d'Adam ; la généa- 
logie des sultans Osmanlis qui est une des parties importantes du Silk 
el-zêheb se rattache à Japhet, fils de Noé, par Bouldjas-Matchin-Tchin- 
Kouï Khan.... ; les noms des personnages importants de ces tableaux 
sont accompagnés de notices historiques. Le dernier sultan osmanli 
cité par Mohammed Emin est Soléïman Khan, dont la mort est indiquée 
à la date de \ 102 de l'hégire ; les noms des autres sultans ont été ajou- 
tés par des possesseurs successifs de ce manuscrit. Cela fixe la compo- 
sition du Silk el-zêheb à une date un peu postérieure à H02 de l'hé- 
gire. 



«r. 



Arabe 6198. 




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22 i E. BLOCHET. 

Neskhi osmanli négligé, daté du 10« mois de la neuvième année du 
3* dixième du mu' siècle de l'hégire, soit 4229 de l'hégire (1843 de J.-C). 

!i0 feuillets. 34 sur 23 centimètres. Cartonnage. 



s». Arabe 6200. 

Relation de l'expédition d'Égypte, par Nakoula el-Tourk. 
Beau neskhi turc de la seconde moitié du xix« siècle. 430 feuillets. 
2\ sur H centimètres. Reliure occidentale estampée. 

to Arabe 6201. 

, «a ï £ Juul L »-aî g*JL çjU£ Histoire du Kasr el- 

ShenV au Caire, par un auteur qui ne se nomme pas dans la préface, 
mais qui est évidemment Michel Sabbagh, qui, d'après ce qu'il dit lui- 
même, fut incité par le célèbre Marcel, directeur de l'imprimerie d'État, 
à rassembler tous les passages des historiens de TÉgypte qui parlent de 
cet édifice. Le Houns cl-djem' est divisé en dix sections, dont le détail 
est donne au folio 3 verso. Les auteurs le plus souvent cités dans ce 
traité sont Makrizi [Khitat et Soulouk), Ibn Saïd, Ibn Abd el-Ahkem, el- 
Kodaï, Aboul-Sorour el-Bekri, Djélal ed-Din el-Soyouti ; d'après la sous- 
cription, cet ouvrage, qui est assez bien fait, a été composé à l'Impri- 
merie impériale, à Paris, et terminé en Pluviôse de l'an XIII de la 
République ; le manuscrit est autographe. 

Bon neskhi daté de Tan XIII de la République. 53 feuillets. 24 sur 
I.M centimètres. Demi-reliure. 



31. Arabe 6202. 

Rapport sur le fonctionnement du trésor public égyptien pour Tan- 
née 1-277 de Phégire. 

Ce rapport, qui est divisé en 45 paragraphes (band), est suivi d'un 
appendice comprenant 8 paragraphes. On relève, à la fin de ce rap- 
port, les signatures de Mohammed el-Abbassi el-Mehdi el-Hanéfi, de 
Sati ed-Din el-Arousi?, fellowdela mosquée el-Azhar, d'Abd el-Kadirel- 
Rafn rl-Ilanéfi, de Ali Mahmoud el-Bakli el-Hanéfi. 

Bon neskhi turc de la fin du xix« siècle. 29 feuillets. 35 sur 47 centi- 
mètres. Demi-reliure. 

8«. Arabe 6208. 

•JJa]î & Traité de médecine par Mohammed ibn Zakaria 

el-Razi. 

Cet exemplaire est incomplet du commencement, et il présente des 

lacunes. 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION DEGOURDEMANCHE. 225 



Nestalik persan tendant au talik, copié en Tannée 4066 de l'hégire 
(4655 de J.-C.) par un certain ....Kouli Riza, surnommé Mohammed 
Riza el-Shirazi» à Shah Djihan Abad,pour un émir nommé Mirza Fakhr 
ed-Din Ahmed. 445* feuillets. 27 sur 46 centimètres. Demi-reliure. 

MM. Arabe 6204. 

Le Canon d'Avicenne. 

Bon neskhi du xvn - siècle. 463 feuillets. 37 sur 26 centimètres. Demi- 
reliure. 

S4. Arabe 6205. . 

J>ld1 ^x^ y Â-xJt o°l>-^ i * • *JL#^ Petit traité sur les pro- 
priétés des bézoards, qui se divisent en trois catégories, suivant qu'ils 
appartiennent au règne minéral, végétal ou animal. 

Assez bon neskhi, daté de 4213 de l'hégire (4798 de J.-C). 44 feuil- 
lets. 45 sur 40 centimètres. Brochure. 

M. Arabe 6206. 

Recueil de traités de médecine. 

4« £>L*?^I i jC^-sjJl oUi Petit traité divisé 

en 44 chapitres très courts et une conclusion, sur l'emploi en médecine 
des fleurs qui portent le nom générique de vard, par Mahmoud ibn 
Younis el-Khatib el-Tébib el-Dimishki ; le commencement de ce traité 
manque, et le titre ainsi que le nom de l'auteur ne se lisent que dans 
la souscription. 

2° Une notice sur le lait. 

3° Plusieurs chapitres portant chacun un titre spécial, comprenant 
une liste des drogues simples; une liste des succédanés de différents 
médicaments; sur l'essai et l'emploi des divers médicaments tant 
simples que composés, des conseils sur la profession de médecin, et 
des recettes de tout genre ; ces chapitres ne forment pas dans le pré- 
sent manuscrit un ouvrage défini. 

£o Formules empruntées au manuel d'oculistique composé par Ali 

ibn Isa el-Kahhal, sous le titre de ^U^JI ft^<X3. 
5° Plusieurs formules de 4jil> ^yt*- 

Ce manuscrit porte de nombreuses gloses marginales ; le bord supé- 
rieur de droite a été détruit par le feu. 

Assez bon neskhi du xvm« siècle. 428 feuillets. 22 sur 15 centimètres. 
Demi-reliure. 



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E. BLOC H ET. 



3e. Arabe 6207. 

Recueil de deux traités de médecine. 

\o Précis de thérapeutique générale intitulée 
r ii>sj^l <jl <3j-AJI (4-* {j 0 })-*^) ne portant pas de nom d'auteur. 

2° Chapitres extraits d'un traité de médecine générale, traitant à la 
fois du diagnostic et de la thérapeutique ; cette seconde partie est in- 
complète de quelques feuillets à la fin. 

La première partie est écrite dans un bon talik persan du commen- 
cement du xvii e siècle; la seconde, dont beaucoup de pages sont deve- 
nues illisibles par suite de l'humidité, est un bon nestalik de la même 
époque. 142 feuillets. 19 sur 12 centimètres. Reliure orientale en cuir 
brun. 

37. Arabe 6208. 

F ragment d'un traité de médecine. 

D'après le titre qui se lit à la première page, ce manuscrit formerait 
le second volume (djouz) du Tasrifde Zahràvî, c'est-à-dire de l'ouvrage 
auquel Hadji-Khalifa (tome II, page 302) donne le titre de vJi^AâjJI 
ouJLdt ^ j£ qui était divisé en 30 sections et dont la plus grande 
partie traitait des médicaments composés. L'auteur, A boul-Kasem Khélef 
ibn Abbas < 1-Andalousi el-Zahrâvi mourut, d'après Hadji-Khalifa, au com- 
mencement du V e siècle de l'hégire. Cette attribution n'est pas certaine, 
car le feuillet qui porte ce titre semble avoir été rapporté; ce fragment 
commence avec les maladies du fondement, la dysenterie, les maladies 
du foie. 

Bon neskhi du xv« siècle. 58 feuillets. 27 sur 19 centimètres. Carton- 
nage. 

3ft. Arabe 6209. 

Traité de médecine et de thérapeutique, sans commencement et in- 
complet de la fin. 

Bon neskhi du commencement du xvin« siècle. 219 feuillets. 25 sur 
17 centimètres. Demi-reliure. 

30. Arabe 6210. 

Traité de médecine par Àbou-Mansour, incomplet du commencement. 

Ce traité est consacré aussi bien à la thérapeutique qu'à la descrip- 
tion des maladies ; le nom de l'auteur se lit à la dernière page du ma- 
nuscrit. 

Bon neskhi copié en 1095 de l'hégire (1683 de J.-C), par Molla Maa- 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION DECO UR DEMANCHE. 227 

touk? ibn Dervish ibn Mohammed Ali. 95 feuillets. 23 sur 15 centi- 
mètres. Cartonnage. 

4#. Arabe 6311. 

Traité de médecine. 

Ce traité est incomplet du commencement et de la fin, le premier 
feuillet et le dernier ayant été rajoutés par un possesseur oriental du 
manuscrit qui a voulu le faire passer pour un exemplaire complet; le 
second discours (makdlah) est intitulé c^lï^Ia^l c&uel e»tsLl*U <J 

JÛt 5 *Ull ^ju ôdi xàJUadt, il comprend quinze chapitres {fasl). 

Bon neskhi du commencement du xvin # siècle. 154 feuillets. 30 sur 
48 centimètres. Demi-reliure. 

41. Arabe MIS. 

c'*^' cV* ï>Btît lra ^ 8Ur la con j u 8 aison arabe» par Ahmed ibn Ali 
el-Masoud, divisé en sept chapitres. 

Cet exemplaire porte de nombreuses gloses marginales et interli- 
néaires. 

Nestalik turc assez difficile à lire, copié par Mohammed ibn Haroun, 
à Kars, en 1074 de l'hégire (1663 de J.-C). 49 feuillets. 18 sur 13 centi- 
mètres. Cartonnage turc. 

M. Arabe 6218. 

Commentaire sur la troisième partie de l'encyclopédie philologique 
intitulée ^LùU composée par Siradj el-Millet wèd-Din Abou 

Yakoub Yousouf ibn Abou Bekr el-Sekkaki (f 626 de l'hégire). 

Le Miflah el-ouloum, dont le texte sans commentaire existe sous le 
n° 4371, est divisé en trois parties; la première traitant de la morpho- 
logie de la langue arabe, la seconde de la syntaxe, et la troisième par- 
tie, de la rhétorique; c'est cette troisième partie qui a été le plus sou- 
vent commentée. 

Assez bon neskhi du commencement du xviu 6 siècle. 234 feuillets. 
22 sur 16 centimètres. Demi-reliure. 

M. Arabe 6214. 

4 ? *^UL (£*t JUI Remarques grammaticales et autres par le sheïkh 
Djémal ed-Din Abou Amrou Osman ibn Omar el-Maliki, surnommé Ibn 
el-Hadjib (+ 646). 

Ce titre ne parait pas dans le volume, et il est donné, d'après Hadji- 
Khalifa (Dict. bibl., tome I, page 428); on y trouve des observations 



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228 



E. BLOC H ET. 



grammaticales sur des passages du Koran, du Mofwal et de la Ko- 
fiyyèh. L'ouvrage, qu'Hadji-Khalifa ne parait pas avoir vu, se divise en 
six parties : 1° observations sur des passages du Koran; 2° sur des 
passages du Mofassal; 3° sur différentes questions de grammaire; 
4° sur des passages de la Kafiyyèh; 5° sur des passages de poésies; 
6° sur diverses questions touchant la syntaxe. 

Ce volume porte, à la dernière page, le cachet de Mohammed Saïd, 
frère du khédive Méhémet Ali. 

Bon neskhi du commencement du xyiii* siècle. 148 feuillets. 28 sur 
16 centimètres. Reliure en maroquin brun. 

41. Arabe 6215. 

Commentaire sur le traité de grammaire arabe en vers rimant en lâ 
intitulé xôl^, par Djémal ed-Din Abou Amr Osman ibn Omar ibn el- 
Hadjib, composé en 752 de l'hégire; un exemplaire de ce commentaire 
existe dans le fonds arabe sous le n<> 4036, avec l'attribution à un cer- 
tain Nedjm ed-Din el-Riza. 

Les premiers et les derniers feuillets de ce manuscrit ont été refaits. 
Bon neskhi du xvni e siècle. 263 feuillets. 30 sur 20 centimètres. Reliure 
en cuir rouge. 

45 Arabe 6216. 

aIâWI £ Commentaire sur YAlfiyya, composée par 

Ahou Abd Allah Djémal ed-Din Mohammed ibn Abd Allah ibn Malik el- 
Tayyi el-Andalousi (f 672 de l'hégire), par le grammairien Abou Mo- 
hammed Abd Allah ibn Abd er-Rahman, surnommé Ibn Akil 769 de 
l'hégire). Soyouti a glosé ce commentaire (Hadji-Khalifa, Dict. bibL, 
tome I , page 408). 

Le présent exemplaire porte un grand nombre de gloses marginales. 

Neskhi passable du xviii 0 siècle. 102 feuillets. 20 sur 15 centimètres. 
Reliure orientale en cuir souple. 

46. Arabe 6217. 

Recueil de quatre traités sur la conjugaison du verbe arabe ; le premier 
est divisé en sept chapitres et a pour auteur Ahmed ibn Ali ibn Masoud ; 
les trois suivants ne portent ni titre ni nom d'auteur. Le quatrième est 
suivi des pa radigmes du verbe arabe; la racine nasara étant prise comme 
exemple ; avec des interprétations en turc. 

Bon neskhi turc à encadrements et frontispices en or et en couleurs, 
du commencement du xix e siècle. 107 feuillets. 15 sur 10 centimètres. 
Reliure turque en cuir vert doré. 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION D ECO UR DEMANCHE. 229 



49. Arabe 6218. 

Gloses grammaticales par un certain Molla Élias, sur des gloses de 

Isam ed-Din ....^jjl pLa* *-»3L*JU ^^JL Jlx ^t^. *<X^i 
Neskhi passable et assez difficile à lire, du xviii* siècle. 469 feuillets. 
21 sur 45 centimètres. Cartonnage. 



48. Arabe 6219. 

Petit traité de grammaire arabe, incomplet de la fin. 
Assez bon nestalik turc du xvm* siècle. 19 feuillets. 18 sur 10 centi- 
mètres. Reliure en basane. 



49. Arabe 6220. 

Deux traités de syntaxe y|j*' arabe; le second est intitulé 
Ju^t^ et il a pour auteur un certain Mohammed Efendi. 

Bon neskhi turc du milieu du xix« siècle. 25 feuillets. 21 sur H cen- 
timètres. Cartonnage. 

M. Arabe 6221. 

Traité de géométrie incomplet du commencement et de la fin. 

Une note placée au bas de la dernière page indique pour la date de 
la copie -l'année 1025 de l'hégire (1616 de J.-C), mais elle est l'œuvre 
d'un possesseur de ce manuscrit qui a essayé de le faire passer pour 
un ouvrage complet. 

Bon neskhi du xvm* siècle. 131 feuillets. 21 sur 15 centimètres. Re- 
liure orientale en cuir souple. 



61. Arabe 6222. 

Recueil de deux petits traités de géomancie, sans titre ni nom d'au- 
teur. 

Le premier de ces traités est précédé d'une prière à réciter avant de 
faire les opérations que les Musulmans nomment « frapper le sable ». 

Bon neskhi copié par Mohyi ed-Din ibn Abd el-Hamid ibn Mohammed 
Mekki, en l'année 1318 de l'hégire (1900 de J.-C). 45 feuillets. 22 sur 
17 centimètres. Cartonnage. 



M. Arabe 6223. 

Traité d'incantations. 

Bon neskhi marocain, daté de 1170 de l'hégire (1756 de J.-C). 
17 feuillets. 20 sur M centimètres. Cartonnage. 



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230 



S. BLOC H ET. 



M. Arabe 6224. 

1*^01 ftt^J jkx & J^Jdl i->b£ Traité d'astrologie. 

Ce livre, dont la copie n'est pas terminée, est différent de celui qui 
existe dans le fonds arabe, sous le n° 2589 et qui, suivant Hadji-Khalifa, 
fut composé en 357 de l'hégire, par Abou Nasr el-Koummi el-Hasan 
ibn Ali; il parait différent également de celui que Goushyar ibn Lebban 
el-Djili a écrit sous ce titre (Hadji-Khalifa, Dict. 6t°M.,tomeV, page 475); 
un ouvrage du môme titre a été écrit par le célèbre Abou Ma'shar. 

Bon neskhi du xviii» siècle. 85 feuillets. 24 sur 46 centimètres. Car- 
tonnage. 

&4. Arabe 6225. 

4° Traité d'astrologie par Yahya ibn Mohammed el-Khattab el-Maliki. 

Cet opuscule est destiné, d'après ce qui est dit dans l'introduction, à 
donner le lieu où se trouvent le soleil et la. lune pour tous les jours que 
l'on veut en se servant du calendrier copte, syriaque ou grec ; il con- 
siste uniquement en tableaux. 

2° Traité de cosmographie sans titre ni nom d'auteur, traitant des 
mois musulmans, des signes du zodiaque, des étoiles, des climats, et 
se terminant par des tableaux qui ont été calculés pour les années 4085- 
4336 de l'hégire. 

Bon neskhi copié en 4403 de l'hégire (4694 de J.-C), par Hoseïn ibn 
Ahmed ibn Mohammed Shems. 44 feuillets. 20 sur 44 centimètres. Bro- 
chure. 

M. Arabe 6226. 

Le poème de la Borda du sheïkh Bousiri. 

Bon neskhi à encadrements rouges, du commencement du xviii* siècle. 
18 feuillets. 26 sur 46 centimètres. Cartonnage. 

M. Arabe 6227. 

Commentaire des sept Moallakas, par le kadi Abou Abd Allah el- 
Hoseïn ibn Ahmed el-Zauzéni. 

Le volume est incomplet de la fin et porte de nombreuses gloses, sur- 
tout au commencement. 

Bon neskhi du commencement du xviii* siècle. 449 feuillets. 24 sur 
45 centimètres. Reliure orientale en cuir noir. 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION DBCOURDEM ANCHE. 231 

*9. Arabe 6228. 

Divan de el-Razi Mohammed el-Mousévi, qui est qualifié dans le pré- 
sent exemplaire de <J\jà$\ «JjJii ou surintendant des Alides. 

Ces poésies, dont une très grande partie sont historiques, traitent 
principalement des événements qui se sont passés dans le royaume 
des Bouyyides, dans le dernier quart du quatrième siècle de l'hégire. 

Assez bon neskhi daté de 1286 de l'hégire (4869 de J.-C ). 328 feuil- 
lets. 30 sur 20 centimètres. Reliure orientale en cuir rouge. 

M. Arabe 6229. 

Divan du curé &)y£ Nicolas Saïgh, supérieur des moines du cou- 
vent de Saint-Jean l'Évangéliste ^AjJoliJt jiy» dans le pays 
des Druzes. 

Ce recueil de poésies est rangé d'après les rimes et dans Tordre de 
l'alphabet arabe ; l'auteur en a composé la majeure partie au commen- 
cement du xvme siècle, vers 1725. 

Bon neskhi copié à Constantinople, en 1810, par un scribe arménien 
nommé Kerbakourouanis Ferabagdan? 298 pages. 21 sur 15 centi- 
mètres. Reliure en cuir noir. 

M. Arabe 6230. 

*.+**À Litanies en l'hon- 
neur de Mahomet, par Abous-Saadat Mohammed ibn Mohammed ibn 
Ahmed ibn Mohammed ibn el-Hoseïn ibn-Nasir ibn Amrou el-Dér'i. 

Ces litanies sont divisées en vingt-huit chapitres, dont chacun rime 
sur une des lettres de l'alphabet arabe. Elles sont suivies par des vers 
de l'imam el-Yousi, élève de Fauteur, et de quelques vers écrits à la 
louange du Ghanimet par Aboul-Hasan el-Seyyid Ali ibn Mohammed 
ibn Nasir. 

Bon neski à encadrements rouges, copié en 1111 de l'hégire (1699 de 
J.-C), par Abd el-Latif ibn Ramazan el-Azhari. 69 feuillets. 21 sur 
14 centimètres. Cartonnage. 

«M>. Arabe 6231. 

Les fables d'Ésope, précédées d'une vie de ce philosophe. 
Bon neskhi du milieu du xix* siècle. 298 pages. 20 sur 15 centimètres. 
Cartonnage. 



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232 



E. BLOC H ET. 



et . Arabe 6232. 

foSiÀ ylïS JlUl Les quarante et une fables de Lokman. 

D'après la souscription, ce manuscrit a été copié à Paris, pour Mar- 
cel; il est de la main de Michel Sabbagh. 

Bon neskhi copié en Germinal an II, ou Zoul-hidjdja 1247 (1802 de 
J..C). 23 feuillets. 20 sur 16 centimètres. Cartonnage. 

«2. Arabe 6233. 

Les Séances de Hariri. 

Beau neskhi vocalisé, daté de l'année 693 de l'hégire (1293 de J.-C.). 
:> ( .»7 feuillets. 2b' sur 16 centimètres. Reliure turque en cuir vert doré. 

«3. Arabe 6234. 

Les Séances de Hariri. 

Exemplaire composé de deux parties dont la première, la plus an- 
cienne, est écrite dans un bon neskhi syrien du dernier tiers du 
xm e siècle, et l'autre dans un neskhi turc assez négligé, du xvin* siècle. 
Manuscrit de 331 feuillets. 18 sur 15 centimètres. Cartonnage turc re- 
couvert de toile verte. 

«4. Arabe 6235. 

y ôjhïttj.U Recueil d'anecdotes, par Shihab ed-Din 
Mohammed ibn Ahmed el-Abshihi. 

Il y a dans ce volume des parties qui ont été refaites. 

Bon neskhi copié par Molla Ahmed el-Baghdadi, en 1235 de l'hégire 
(1819 de J.-C). 419 feuillets. 22 sur 16 centimètres. Reliure orientale 
en cuir rou^e. 

H5-tt*. Arabe 6236-6239. 

Le même ouvrage. 

Exemplaire en quatre volumes; le quatrième volume comprend 
deux autres traités; le premier est une makâma intitulée kx*Ui £k> 
cuïl^JI; qui a P° ur auteur le célèbre maronite Ahmed Faris 

qui se convertit à l'Islamisme ; le copiste déclare avoir copié cet opus- 
cule sur le manuscrit original. Le second ouvrage porte le titre de 
Ax^xjî o^-jlJI £JT £ Â-A A h j\ c'est un recueil d'ex- 

traits de plusieurs ouvrages, principalement historiques et anecdo- 



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MANUSCRITS ARABES DE LA COLLECTION DECO URDEM ANCHE. 233 

tiques, qui a été formé par Yohanna ibn Yousouf Varsi el-Fransisi qui 
avait copié, pour son usage personnel, le Mostatrcf et le Natk el-Sit. 

Bon neskhi des xvn 6 et xviii 6 siècles ; les lacunes des trois premiers 
volumes ont été comblées par le français Yohanna ibn Yousouf Varsi (?), 
qui a écrit le quatrième volume dans son entier, en 4264 de l'hégire 
(4847 de J.C.). 135, 438, 134 et 408 feuillets. 20 sur 44 centimètres. Re- 
liure en basane pleine. 

W. Arabe 6240. 

l*AâJI j<yw3 Anthologie en prose et en vers, en trente chapitres, par 
Bedr ed Din Abou Mohammed el-Hasan ibn Aboul-Kasem Omar ibn 
el-Hasan ibn Omar ibn Hébib el-Shaféï (f 779 de l'hégire). 

Neskhi passable, daté de 4078 de l'hégire (4667 de J.-C). 36 feuillets. 
24 sur 45 centimètres. Cartonnage oriental. 

9*. Arabe 6241. 



l'époque turque jusqu'à l'époque de la conquête française, par Ali 
el-Senîri (?) el-Marali el-Tounisi. 

Cet ouvrage a été composé pendant un séjour de plus d'un an que 
l'auteur fit à Mustapha, près d'Alger, il est divisé en dix-neuf séances 
(medjlis) ; le présent exemplaire est orné d'une très grande quantité 
d'enluminures aussi prétentieuses que médiocres. 

Bon neskhi maghrébin du dernier tiers du xix f siècje. 462 feuillets. 
36 sur 22 centimètres. Reliure algérienne en maroquin vert doré. 

91. Arabe 6242. 

jtjj^H £a?j vvfl S vjJH jLâ*^' (jê>}j Anthologie littéraire dont le 
plus grand nombre des éléments sont empruntés au Rèbi el-ébrar de 
Zamakhshari, par Abou Ahmed Mohammed ibn Kasim ibn Yakoub 
(f 940 de l'hégire). 

Cette anthologie est divisée en cinquante chapitres, dont la liste est 
donnée en té te du manuscrit avec le renvoi à la pagination orientale ; 
elle fut dédiée par son auteur au sultan ottoman Sélim-Khan, fils de 
Bayézid-Khan, fils de Mohammed- Khan. D'après une note marginale de 
ce manuscrit, Abou Ahmed Mohammed est né à Amasia, en Shaaban 
864, et il termina l'étude des sources de la jurisprudence en 888. Les 
marges de ce manuscrit sont couvertes de notes. 

Bon nestalik turc, copié par un certain Ismaïl ibn Mous ta fa, en 4003 
de l'hégire (4594 de J.-C). 196 feuillets, plus cinq feuillets préliminaires 
pour la table. 20 sur 12 centimètres. Reliure turque en maroquin brun 
estampé* 

mai-juin 1906. 16 




régence d'Alger, depuis 



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234 E. B LOCH ET. 



Arabe 6248. 

(fSJL <j*Jjt (1)U>Aa3 aa4? Traduction des Aventures de Télé- 
maque de Fénelon, par Elias ibn Faredj el-Halébi el-Byzanti, faite à 
Constantinople en 4842. 

Cet ouvrage est précédé d'une introduction dans laquelle se trouve 
un abrégé de l'histoire de la guerre de Troie et des aventures d'Ulysse 
ainsi qu'une liste des dieux de la mythologie hellénique. 

Manuscrit autographe; bon neskhi turc daté de Constantinople, 4812 
de 1ère chrétienne. 836 pages. 18 sur 44 centimètres. Reliure en cuir 
noir. 

n. Arabe 6244. 

Manuscrit comprenant un fragment d'une poésie rimant en ya % et la 
fin d'un traité qui paraît être un abrégé d'une histoire des prophètes 
de l'Islamisme. La dernière histoire complète est celle du prophète 

Salih. 

Bon neskhi; celui du premier fragment est du xyiii* siècle; celui du 
second du commencement du xvi e ; 44 feuillets. 24 sur 43 centimètres. 

Brochure. 

74. Supplément persan 1634. 

Modèles de calligraphie en écriture talik de la main du grand vizir 
Méhémet Kibrizli. 

Très belle écriture talik datée de l'année 4272 de l'hégire (1835 de 
J.-C). 48 feuillets. 21 sur 44 centimètres. Demi-reliure. 

95. Supplément persan 1636. 

Recueil de modèles d'écriture persane en nestalik et en talik. Les 
meilleurs morceaux de ce recueil sont signés par Imad el-Hoseïni, Mir 
Ali, Asad Allah Shirazi, xvii e -xix e siècles; 60 feuillets collés sur carte et 
contenus dans un portefeuille en carton de 35 sur 24 centimètres. 

7e. Supplément turc 1242. 

Recueil de modèles de calligraphie en écriture talik vocalisée. 

Talik d'une bonne main turque du xix e siècle; manuscrit formé de 
feuilles de papier rose collées en forme de paravent. 22 sur 44 centi- 
mètres. Cartonnage turc. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE 

ET SON FILS 

Archivistes au XVIIie siècle 

(NOTES COMPLÉMENTAIRES) 



Addition à la notice sur Pierre-Camille Le Moine 

Dans rénumération qu'il a faite des travaux de ce méritant 
archiviste du xvm ê siècle, M* Maurice Lecomte a cité (Bibliogra- 
phe moderne, 1906, p. 39) le Code capitulaire du chapitre ca- 
thédral de Toul, rédigé en 1764; mais il a oublié une œuvre 
beaucoup plus importante, exécutée pour le même chapitre de 
1757 à 1763, l'inventaire analytique de ses archives, également 
intéressant pour les archivistes, auxquels il donne un modèle 
achevé de ce genre d'ouvrage, et pour les historiens, auxquels 
il fournit de précieux renseignements. Ce répertoire, tout à fait 
remarquable, se compose de six registres grand in-folio (51 cen- 
timètres de haut sur 34 de large), solidement reliés en veau 
plein, comptant respectivement 120, 191, 120, 81, 238 et 157 
feuillets d'un papier très épais et de qualité supérieure, cou- 
verts d'une écriture assez grosse, soigneusement moulée, lisi- 
ble comme de l'imprimé. Et de la même écriture est tracée à la 
première page de chaque volume une attestation précieuse, car 
elle ne laisse aucun doute sur l'auteur de ce beau travail. Voici 
celle du premier volume de l'inventaire, les attestations des au- 



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236 E. DUVBRNOY. 

très volumes sont semblables, sauf quelques variantes de dé- 
tail, et la date, qui change chaque fois, naturellement : 

Je soussigné, archiviste et secrétaire de l'église de Toul, certifie en 
mon âme et conscience avoir fidèlement extrait tous les titres énoncés 
en ce présent volume, n'avoir aucunement altéré le sens, ni soustrait 
aucune clause ou titres contraires aux intérêts de la compagnie. A 
Toul, ce 10 août 1757. Le Moine, de Paris, des académies de Metz et de 
Rouen, archiviste et secrétaire de l'église de Toul. 

Mentionnons tout de suite que ces volumes étaient restés 
longtemps, on ne sait pourquoi, à la bibliothèque municipale de 
Toul; en 1885 et 1886, ils ont été réclamés et obtenus pour les 
archives du département de Meurthe-et-Moselle, et placés à la 
fin de la série G, sous les cotes G 1384 à 1389. Henri Lepage, 
alors archiviste de ce déparlement, les décrivit assez longuement 
dans ses rapports annuels de 1885 et 1886, imprimés à la suite 
des délibérations du Conseil général. Depuis, nous en avons 
fait l'objet, dans l'inventaire sommaire des archives de Meurthe- 
et-Moselle, d'un second supplément à la série G. Ce supplément 
a été imprimé en 1892 et forme un cahier de vingt-deux pages; 
il entrera dans un volume à composer et à faire paraître ulté- 
rieurement, mais on peut se le procurer dès maintenant. Nous 
renvoyons à ce travail et aux rapports de Lepage ceux qui dé- 
sireront plus de détails sur celle œuvre de Le Moine, sur le plan 
d'après lequel il a classé les documents et sur sa façon de les 
analyser. Disons seulement que cet inventaire savant et cons- 
ciencieux fait grand honneur à Pierre-Camille Le Moine, et qu'en 
l'ignorant, on n'a qu'une idée bien incomplète de son érudition 
très réelle, de sa remarquable activité, des services enfin qu'il a 
ii ; h r »«d encore aux études historiques. 

E. Dcvehsi^. 



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PIERRE-CAMILLE LE MOINE ET SON FILS. 



237 



II. 

Les dix dernières années de la vie de Pierre-Camille 
Le Moine 

Après une existence aussi laborieuse que celle dont M. Mau- 
rice Lecomte nous a présenté le tableau, il semble que Pierre- 
Camille Le Moine aurait pu se reposer et passer sa vieillesse 
dans une retraite honorable. Mais la Révolution survint après 
qu'il eut accompli ses dernières investigations d'archives au 
chapitre, et dans les abbayes de Heims et des environs ; il resta 
alors sans grandes ressources, vraisemblablement, dans celte 
ville durant les premières transformations politiques (1789-1790), 
maintenant toutefois sa réputation d'homme de loi et l'intégrité 
de sa vie. Aussi, les assemblées primaires de Reims, convoquées 
au 31 janvier 1791 et restées en permanence jusqu'au 4 février 
suivant, purent l'élire à l'un des trois postes déjuge de paix de 
Reims (3 e canton), en même temps que deux autres avocats de 
cette ville, Patouillart de Chevrières et Decorbie t. 

Le premier renouvellement de ces magistrats eut lieu du 2 au 
7 décembre 1792, en exécution du décret exceptionnel du 19 no- 
vembre même année. Ils furent réélus tous les trois. 

Le 22 brumaire an II, le représentant du peuple Bo, de pas- 
sage à Reims, destitua les juges de paix des 1 er et 2* cantons, et 
conserva Le Moine au 3 e . Par son arrêté du 7 germinal an 111, le 
représentant du peuple Albert rétablit les deux magistrats ré- 
voqués et conserva de même Le Moine à son poste 2. 

Sous le Directoire, aux élections des 10-18 brumaire an IV et 
à celles des l« r -14 germinal an VI, les trois magistrats furent de 
nouveau réélus. C'est ainsi que Le Moine se trouvait encore en 



1. Ce renseignement et les suivants, tirés des archives du greffe du tribunal, 
nous ont été très obligeamment communiqués par M. Gustave Laurent, con- 
seiller municipal de Reims. 

2. Les Almanachs de Reims confirment la permanence de Le Moine au 
même poste, années 1791, p. 44, 1793, p. 50, et 1794, p. 35 (Bibliothèque de 
Reims). 



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238 HENRI JADART. 

fonctions lors de son décès, le 10 germinal an VIII (l ar avril 
1800), et il fut remplacé, sous le Consulat, le 25 brumaire sui- 
vant, par Maximilien Gouilliart, ancien bénédictin de la congré- 
gation de Sainl-Maur, en résidence à Reims. 

L'acle de décès nous apprend que Le Moine, natif de Paris, 
âgé de soixante quinze ans, habitait la rue du Cerf (aujourd'hui 
rue Pasteur), contiguë à l'ancienne abbaye de Saint-Remi ; l'un 
des déclarants est le greffier de la justice de paix, et il n'est pas 
fait mention de fils ni de parent du défunt. Celui-ci est indiqué 
comme « veuf en première noce d'Anne-Thérèse Rochard » et 
« époux en seconde noce de la citoyenne Louise Dosches *. » Ce 
sont là tous les renseignements contenus en l'acte, mais ils suf- 
iisenlà nous instruire sur la fin d'une carrière qui s'écoula cer- 
tainement, comme la première, dans la simplicité et la modestie 
laborieuse d'un érudit sans reproche. 

D'après ces données, la lettre qui termine l'article de M. Mau- 
rice Lecomte doit être attribuée à Le Moine père, non au fils : 
elle a dû être écrite par lui bien antérieurement à la Révolution; 
elle témoigne, en effet, de la profonde gratitude de cet archi- 
viste envers la congrégation de Sainl-Maur qui existait encore, 
et au sein de laquelle il aurait voulu entrer. 11 y parle de son 
père (nommé sans doute comme lui Camille), dont il recom- 
mande la mémoire à son correspondant, religieux bénédictin 
dans une abbaye de Lorraine, alors qu'il était archiviste de 
ï glise de Toul. 

La bibliothèque de Reims ne possède aucune lettre de Le 
Moine dans ses collections d'autographes, mais il en existe 
quelques-unes aux Archives de la ville, relatives à ses travaux 
et à ses fonctions. Elles n'ont pas encore été réunies ni ana- 
lysées, non plus que la collaboration de Le Moine aux Affiches 
de Reims y par Havé. Il y aurait là matière à un supplément nou- 
veau. 

Hbnri Jadart. 

1. Mairie de Reims, registres de l'état civil, an VIII, 1799-1800, fol. 139. 



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NÉCROLOGIE 



ANATOLE CLAUDIN 

Avec ce libraire-antiquaire dont le nom fut universellement connu, 
avec cet homme passionné pour son métier et pour tout ce qui touchait 
aux antiquités typographiques de la France, disparait une figure origi- 
nale, un type de bibliographe fureteur qui savait admirablement tirer 
parti de ses découvertes. Ses premiers travaux sur Neumeister firent 
sensation; ils datent de 4880. Pendant un quart de siècle, il a accumulé 
livres et brochures sur des questions d'histoire de l'imprimerie, où il 
était passé maître, malgré les lacunes de son instruction première; 
aussi fut-il chargé de préparer et de publier cette Histoire monumen- 
tale de Vimprimerie en France qu'un autre devra terminer. Il est dé- 
cédé le â7 février dernier. On a reproché à Claudin de se parer parfois 
de plumes qui ne lui appartenaient pas, et de voir d'un œil peu favo- 
rable les érudits qui s'aventuraient sur un terrain qu'il voulait se ré- 
server àjui seul ; mais la postérité saura oublier ces défauts et recon- 
naître surtout les services qu'il a rendus à la bibliographie comme au- 
teur et comme libraire. Certains catalogues de ventes (Rochebilière et 
autres) qu'il a rédigés sont en effet des modèles du genre ; et la Biblio- 
thèque nationale lui est redevable de fructueuses et avantageuses ac- 
quisitions. 



GIUSEPPE MAZZATINTI 

Lorsque, il y a vingt ans, je fis la connaissance, à Paris, de Mazzatinti 
qui rédigeait alors son catalogue des manuscrits italiens des bibliothè- 
ques de France, il m'apparut comme un travailleur obstiné, zélé, ca- 
pable. L'avenir n'a point démenti cette opinion première, mais il est 
mort jeune encore, le 17 avril dernier, sans avoir donné toute la me- 
sure de son érudition. Bien que confiné (volontairement) dans une pe- 
tite ville de l'Émilie, Forli, où d'ailleurs il était né, et où il était à la 
fois professeur et bibliothécaire, il avait compris toute l'importance des 
archives municipales et ecclésiastiques d'Italie, et entrepris de les faire 
connaître par un vaste répertoire sommaire dont malheureusement 
trois volumes et demi ont seulement paru. Amateur d'art et diseur élé- 
gant, il savait aussi l'art de la conférence littéraire, où on l'appréciait 
fort. Il laisse beaucoup d'amis, unanimes à le regretter. H. S. 



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CHRONIQUE DES ARCHIVES 



Abystinie. — L'usage en Abyssinie n'était pas, aux siècles passés, 
de rédiger les actes sur des feuillets détachés pour les conserver dans 
les archives, mais seulement de les transcrire sur les pages blanches 
des manuscrits. Tel est le principe formulé par J. Guidi, dans une 
communication faite au congrès des sciences historiques de Rome, en 
1903 (Atti del congresso intcrnazionale di scienze storiche, vol. III, 
p. (551-698, paru en 4906). Il en résulte que Ton doit apporter à la des- 
cription des manuscrits abyssins un soin tout particulier, et qu'il ne 
faut pas se contenter, dans les catalogues, de signaler les textes litté- 
raires ou liturgiques qui constituent le manuscrit proprement dit. Les 
catalogues des manuscrits abyssins de Berlin et d'Oxford ne rendent 
aucun compte des pièces annexes des manuscrits; c'est à peine si celui 
du Musée britannique les mentionne ; le catalogue de la Bibliothèque 
nationale par Zotenberg est, à ce point de vue, plus satisfaisant. A l'ap- 
pui de ces considérations sur le mode de conservation de textes qui 
constituent généralement des documents d'archives, M. Guidi a publié 
4 4G documents transcrits sur les dix derniers feuillets d'un évangé- 
liaire de l'église Hamara Noh de Gondar, conservé au Musée britan- 
nique. A. V. 

Allemagne. — L'histoire des archives diocésaines de Breslau a été 
écrite par J. Jungnitz, dans la Zeitschrift des Vereins fur Geschichte 
und A Itertum Schlcsiens, XXXIX (4 905). 

— Le dernier volume de la Zeitschrift fur die Geschichte des Ober- 
rheins, neue Folge, XXI (4906), contient un rapport sur la mise en 
ordre des archives des villes, paroisses, communautés, etc., du pays 
de Bade ; et en outre l'analyse des archives des communes du district 
de Sinsheim, ainsi que l'inventaire des archives particulières du comte 
de Berlichingen à Neunstetten près Boxberg. Dans ce même volume 
(p. 323-344), biographie (par K. Obser et D r Sopp) du dernier archiviste 
du grand-duché de Bade, Alfr. von Weech (1837-4905), qui dirigeait le 
sf rvice depuis 4885. 

Autriche-Hongrie. — M. L. Ovary a fourni au congrès internatio- 
nal des sciences historiques de Rome, en 4903 (Atti del congresso inter- 



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CHRONIQUE DES ARCHIVES. 



241 



nationale di scienze storiche, vol. III, p. 545-547, paru en 4906), des ren- 
seignements sur l'organisation matérielle de la section des archives di- 
plomatiques aux archives de l'État de Hongrie. 

France. — On nous saura gré sans doute de publier les articles qui 
constituent le chapitre V (Archives ecclésiastiques et bibliothèques) du 
règlement organique du Conseil d'État, promulgué au mois de mars 
dernier, à propos de la séparation des Églises et de l'État : 

Art. 20. — Lorsqu'il y a lieu de procéder à l'inventaire prescrit par 
le dernier paragraphe de l'article 46 de la loi du 9 décembre 4905 pour 
les archives et bibliothèques des établissements ecclésiastiques, ainsi 
que pour celles qui étaient détenues par les anciens titulaires ecclé- 
siastiques à raison de leurs fonctions, un arrêté préfectoral désigne à 
cet effet l'archiviste départemental ou toute autre personne compé- 
tente ; l'inventaire est dressé en présence soit des représentants légaux 
des établissements ecclésiastiques, soit des anciens titulaires ecclésias- 
tiques ou eux dûment appelés dans les formes prévues par l'article 2 
du décret du 29 décembre 4905. 

Art. 24. — L'inventaire des archives porte sur : 

1° Les titres et papiers visés par les lois des 7 messidor an II et 
5 brumaire an V; 

2* Les registres paroissiaux antérieurs à l'entrée en vigueur des dis- 
positions législatives concernant la tenue des actes de l'état civil, et no- 
tamment ceux détenus par les anciens titulaires ecclésiastiques dans 
les départements de la Savoie, de la Haute-Savoie et des Alpes-Mari- 
times ; 

3° Tous les autres titres ou papiers provenant de l'État, des départe- 
ments ou des communes. 

Art. 22. — Les documents précités sont remis, suivant les cas, au 
préfet ou au maire pour être versés dans les dépôts publics. 

Cette remise, constatée par procès-verbal, doit être effectuée par les 
représentants légaux des établissements ecclésiastiques au plus tard au 
moment de la suppression de ces établissements, et par les anciens ti- 
tulaires ecclésiastiques dans les six mois qui suivront la publication du 
présent décret. 

Art. 23. — Après inventaire des bibliothèques, la reprise par l'État, 
les départements ou les communes des livres et manuscrits leur ap- 
partenant a lieu suivant procès-verbal dressé d'un commun accord ou, 
en cas de contestation, sur le vu de la décision judiciaire intervenue. 

Les autres livres et manuscrits contenus dans les bibliothèques sont 
transmis aux associations cultuelles, conformément aux règles appli- 
cables à l'attribution des biens des établissements ecclésiastiques. 

Art. 24. — Les documents, livres et manuscrits attribués à des asso- 
ciations cultuelles ou laissés aux anciens titulaires ecclésiastiques 
peuvent être classés, en vertu de la loi du 30 mars 4887 et de l'article 16 



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242 



CHRONIQUE DES ARCHIVES. 



de la loi du 9 décembre 1905, dans les mêmes conditions que s'ils ap- 
partenaient à des établissements publics. 

— Les Archives nationales ont reçu récemment un versement consi- 
dérable provenant des bureaux de la direction des Beaux-Arts, qui 
avaient conservé une grande partie de leurs archives. L'état et la clas- 
sification des dossiers ne permettent pas encore leur communication 
au public ; disons seulement que Ton y trouvera des séries assez com- 
plètes (pour la plus grande partie du xix* siècle) sur les commandes 
d'art et acquisitions (dep. 1811), les répartitions d'ouvrages d'art, les 
souscriptions, les demandes de travaux, les fêtes et cérémonies, les 
écoles des beaux-arts et des arts décoratifs de Paris et de province, les 
théâtres de Paris (manuscrits des pièces jouées), les théâtres départe- 
mentaux (enregistrement des correspondances), etc. 

— M. Ch. de La Roncière a esquissé dans le Compte rendu de la 
34 r section (Cherbourg, 1905) de l'Association pour l'avancement des 
sciences (p. 1040-1044), un projet de bibliographie des sources manus- 
crites de l'histoire de la marine française; on trouvera dans cette 
notice des renseignements sommaires sur les anciennes archives mari- 
times, dont les épaves se rencontrent dans quelques dépôts départe- 
mentaux, à la Bibliothèque nationale, aux Archives nationales, dans 
les archives des ports, dans la bibliothèque du ministère de la marine, 
dans celle du Dépôt des cartes et plans, dans celles du port et de l'hô- 
pital maritime de chaque port de guerre, dans les archives notariales 
et même dans des chartriers de famille. Nous sommes heureux d'an- 
noncer à cette occasion la publication prochaine, dans la collection du 
Catalogue des manuscrits des bibliothèques publiques des départements, 
d'un volume consacré aux bibliothèques de la marine, et préparé par 
M. de La Roncière. A. V. 

Allier. — Les minutes d'une étude notariale de Lurcy-Lévy sont 
entrées au dépôt départemental ; elles forment 68 liasses du xvi* siècle 
à 1800, dont il sera donné un état sommaire conformément au désir 
de M* Mage, déposant. L'archiviste a opéré le classement de la série N 
et des papiers du service des mines récemment versés (série S); il a 
également classé les papiers de l'ancienne seigneurie de Gayette (dep. 
1223), qui sont conservés dans les archives hospitalières de cette loca- 
lité. — De Saint-Pourçain ont été réintégrés plusieurs registres d'ad- 
ministration municipale pour la période révolutionnaire. 

Alpes (Basses-). — Il a été dressé un état sommaire des archives an- 
ciennes et révolutionnaires de quatre dépôts municipaux importants : 
Castellane, Forcalquier, Mezel et Reillane. 

Abdennes. — Le dépôt départemental a reçu des documents prove- 
nant du bailliage du marquisat de Montcornet, et s'est enrichi, par 
voie de réintégration, de papiers des justices de Ham et Aubrives, 



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CHRONIQUE DES ARCHIVES. 



243 



Puilly, Pure et Sailly, et des fabriques de Ham, Pure et Sévigny-Wa- 
leppe. 

Aube. — MM. J. Vernier et le duc de Broglie ont fait paraître les 
tomes III et IV de la Correspondance inédite de Victor- François duc de 
Broglie, maréchal de France, avec le prince Xavier de Saxe, pour servir 
à Thistoire de la guerre de Sept Ans, d'après les documents conservés 
aux archives de l'Aube (Paris, 1905-1906). 

Calvados. — Les dons aux archives départementales sont toujours 
fréquents ; les plus récents comportent des documents sur les familles 
de Bayeux, et des registres de fabrique et d'obits de la paroisse Saint- 
Patrice de Bayeux ; des documents sur Isigny et la correspondance des 
familles Hébert et Le Chartier (d'Isigny) pendant la Révolution ; le frag- 
ment d'un censier de la seigneurie de Bretteville-sur-Bordel ; des pièces 
relatives à Ouilly-le-Basset et à la famille Vindac de Maisy, à la sei- 
gneurie de Pierrepont ; l'inventaire des biens de Jacques de Launay, 
curé de Saint-Siméon (Eure), en 1620; l'état civil de la commune de 
Cambes pour les années 4760-1792, trouvé dans un fourneau ; la suite 
des papiers Surlaville ; un registre des délibérations du Comité de sur- 
veillance de Fontenay-le-Marmion en Tan II. — Une des dernières 
acquisitions a enrichi le même dépôt de l'intéressant chartrier de 
Noyers. 

Charente. — Les archives des sous-préfectures de Barbezieux et 
Confolens ont été versées aux archives départementales. Un lot de docu- 
ments historiques, provenant sans doute de la collection de feu l'abbé 
Michon, a été acquis. 

Cher. — L'archiviste s'est occupé du classement de la série Q. Dons 
à signaler : titres de propriété de Laurence Fauconnier, femme du 
notaire Jean Ragueau, de Bourges (1537-1558), anciens papiers de la 
terre d'Aubigny-sur-Nère (1748-1840)* avec un inventaire des titres du 
prieuré de la Trinité d'Aubigny, rédigé en 1757, et archives de l'École 
normale d'instituteurs de Bourges (1833-1893). — Dans sa tournée 
d'inspection, l'archiviste constate « la négligence avec laquelle Ton 
conserve dans certains endroits les documents anciens, et qui devrait 
être sévèrement réprimée, car elle peut causer de sérieux préjudices 
aux communes et aux particuliers » ; il déplore surtout l'état où se 
trouve le dépôt de Saint- Amand-Montrond, cependant riche en titres de 
l'ancien régime et surtout en archives révolutionnaires. 

Côte-d'Or. — Diverses réintégrations ont été opérées : registres 
d'arrêtés de l'administration cantonale (an IV-an VIII) de Mirebeau, de 
Pluvault et de Saint-Julien. Elles seront prochainement suivies de la 
réintégration des dossiers de l'administration du district d'Arnay-le-Duc. 
D'anciens registres paroissiaux en double, retrouvés à Bellenot, Chau- 
denay-le-Château, Colombier et Labussière-sur-Ouche, ont également 



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2ii 



CHRONIQUE DBS ARCHIVES. 



été versés au dépôt départemental. — L'archiviste propose que ce dépôt 
donne asile aux archives des petites communes rurales, souvent mal 
tenues, comme mesure conservatoire et dépourvue d'inconvénients 
(sauf exceptions motivées). Diverses pièces intéressantes existent dans 
les mairies de Marcilly-Ogny, Pouilly-en-Auxois, Éguilly, Foissy, Écu- 
tigny, Chailly, Sainte-Sabine, Veuvey-sur-Ouche. 

Finistère. — M. l'abbé J. Téphany vient de publier : Le registre com- 
munal de Camaret -sur-Mer pendant la Révolution et les quelques années 
qui suivirent (Quimper, 4906, in-8 de xxxi-236 p. et fig ). 

Indre. — M. T. Massereau a examiné sur place les registres parois- 
siaux des dix-neuf communes du canton de La Châtre et leur a con- 
sacré des notices qui comprennent, outre une description des registres, 
des notes analytiques intéressantes (Étude analytique et historique sur 
les registres paroissiaux des dix-neuf communes du canton de La Châtre 
(InHre), dans le Bulletin de la Société académique du Centre, 1904 et 
1905). On ne saurait trop souhaiter que M. Massereau étendît son en- 
quête à d'autres cantons du département, et que son exemple fût suivi 
par des membres d'autres sociétés savantes. Une enquête générale sur 
les archives des petites communes ne peut être menée à bien que par 
les érudits locaux ; elle est inscrite au programme du Congrès annuel 
des Sociétés savantes, élaboré par le Comité des travaux historiques ; 
mais sur ce point, comme sur tant d'autres, Ton fait la sourde oreille 
en province, Ton travaille sans programme, et Ton publie sans ordre 
le fruit des recherches, plus ou moins originales, suggérées par la fan- 
taisie de chacun. 

Lot et-Garonne. — On construit à Agen un bâtiment spécial pour 
les archives ; la dépense prévue est de 170,000 francs ; « son isolement, 
sa terrasse, ses colonnes en ciment armé le mettent à l'abri de l'in- 
cendie ; ses planchers en fonte ajourée formant balcon autour des tra- 
vées et permettant de prendre les dossiers sans le secours d'échelles 
ou d'escabeaux, le monte-charge prévu dans les devis, les fenêtres larges 
et hautes, la disposition des rayons et des bureaux le rendent bien 
moderne et très confortable ; ses 7000 mètres de rayonnage permet- 
tront de classer tous les documents dans un ordre parfait. » — M. Dau- 
rée de Prades a offert un registre des délibérations de la commune de 
Puymirol ( 1 634-1639) et une importante série de papiers de famille, très 
intéressants pour l'histoire de l'administration municipale d'Agen sous 
l'ancien régime. — Des archives communales ont été réintégrés divers 
documents des administrations cantonales révolutionnaires d'Astaffort, 
Layrac et Penne. L'archiviste signale aussi l'existence de fonds révolu- 
tionnaires dans les mairies de Bruch, Layrac, Astaffort et Penne. 

Meuse. — Les fonds révolutionnaires conservés au greffe du tribunal 
de Saint-Mihiel (tribunal civil et tribunal criminel du département, tri- 




CHRONIQUE DES ARCHIVES. 



245 



bunaux des districts et de correctionnelle) ont été versés au dépôt dé- 
partemental et classés, ainsi que les papiers de l'ancienne maîtrise des 
eaux et forèts'de Saint-Mihiel, transmis par l'inspection des forêts de 
Commercy (32 reg. et 5 liasses, années 1743-1790). Des archives com- 
munales de Commercy réorganisées on a réintégré les comptes de la 
fabrique de Lérouville (1684-1789) et de la confrérie de charité du 
môme lieu (1750-1751), les comptes des syndics de Pont- sur-Meuse 
(1749-an III), des documents relatifs à la commune de Vignot. — On va 
imprimer l'inventaire des archives communales de Bar-le-Duc ; celles 
de Commercy ont été classées et réparties en trente-six cartons. A 
Corniéville, Euville, Frémeréville, Gironville, Givrauval, Jouy-sous-les- 
Côtes, Vertuzey, Vignot, quelques titres anciens. 

Nord. — M. l'abbé Th. Leuridan, poursuivant son enquête sur l'état 
des archives communales dans le département du Nord, a publié dans 
le tome XXIV, année 1904 (paru en 1905), des Mémoires de la Société 
d'émulation de Roubaix> les inventaires sommaires des archives com- 
munales antérieures à 1790, de Lomme (p. 5 à 62) et de Fournes (p. 63 
à 120). A Lomme, le greffe de la commune ne possède plus que des 
registres de baptêmes, mariages et sépultures, de 1567 à 1568 et 1605 à 
1790, mais les archives de la paroisse (au presbytère) comprennent 
94 registres ou cahiers et près de 250 pièces (xvi e -xvni e siècles). A 
Fournes, les archives de la commune comprennent, pour la partie an- 
cienne, 68 registres ou cahiers et une trentaine de pièces (xvii*-xvui* 
siècles). 

Saône-et-Loire. — Dons récents aux archives départementales : do- 
cuments des xvi^-xvm 8 siècles sur Sevrey, Saint-Loup-de-Varennes et 
lrley, registre de la justice seigneuriale d'Àudour et Frouges (1631- 
1634). Acquisitions : titres relatifs aux familles du Charollais, livres de 
raison du Mâconnais, divers factums, documents sur le poète Pontus de 
Thiard et l'église de Verdun-sur-leDoubs, curieuse pièce sur l'attitude 
de Lamartine dans la journée du 23 juin 1848. Réintégrations : papiers 
concernant l'église de Vindecy et un domaine sis à Perreuil ; registres de 
délibérations de l'administration cantonale de Saint-Sorlin (ans III-VIII). 

Seine. — Le volume intitulé : Préfecture de la Seine ; monographies 
des services départementaux (Paris, impr. municipale, 1904, in-8), con- 
tient, p. 80-168, une importante notice sur le service des archives de 
la Seine, qui commença à fonctionner en février 1791, en même temps 
que l'administration du département de Paris. On y examine successi- 
vement la constitution et les attributions du service, le mouvement et 
le développement du personnel, les versements, dons, achats et ces- 
sions qui l'ont enrichi, les modes de conservation employés, les résul- 
tats obtenus par l'inspection des archives communales et hospitalières, 
le fonctionnement actuel du service. Cette monographie rétrospective 



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246 CHRONIQUE DES ARCHIVES. 

et statistique, rédigée avec le plus grand soin, est une excellente contri- 
bution à l'histoire des archives. 

Var. — De M. E. Poupé, dans la Révolution française, mars 1906, 
p. 233-238, une notice sur les fonds révolutionnaires du greffe du tri- 
bunal de Draguignan : elle donne le sommaire des mille dix-neuf dos- 
siers qui constituent l'ensemble du dépôt, où quelques rares lacunes 
sont constatées. 

Grande-Bretagne. — Parmi les plus récentes publications dues à 
l'administration du Record Office, il faut citer : List of Admiralty 
records preserved in the P. R. 0. (London, 1904; in-8 de 248 p.), qui 
forme le n° XVIII des« Listsànd Indexes »; — Calendar of Inquisitions 
post mortem and other analogous acts preserved in the P. R. 0. 9 I (Lon- 
don, 1904), relatif au règne de Henri III ; — Papal letters; Calendar of 
entries in the papal registers relating to Gréai Britain and Ircland, VI 
(London, 1904), relatif aux années 1404-1418 ; — Henry !///, Charter 
Rolls, I (London, 1904), comprenant les années 1226-1257; — State 
Papers Calendar; America and West Indies (London, 1905, pour les 
années 1697-1698; — Henry IV, Patent Rolls (London, 1905), pour les 
années 1401-1405. 

Italie. — M. Richard Gottheil a publié, dans la Revue des études 
juives (tome L, 1906, p. 303 à 317, et tome LI, p. 114 à lâ8), un inven- 
taire des archives de la communauté juive de Florence. Ces archives, 
tenues avec beaucoup de soin, sont assez considérables ; elles remontent 
à 1 561 et contiennent des documents imprimés et manuscrits intéres- 
sant non seulement l'histoire des juifs de Florence, mais aussi de Pise 
et de Livourne. A. V. 

— Les chartes en langue vulgaire des archives archiépiscopales de 
Cagliari, au nombre de 21 (dates extrêmes : 1070-1226), sont étudiées 
par A. Solmi dans YArchivio storico italiano, 1905, n° 2. 

— Parmi les nouvelles publications de textes tirés des archives du 
Vatican, il convient de citer, pour la France : Nonciature de France; 
Nonciatures de Clément VII, tome I (1525-1827), par l'abbé J. Fraikin 
(Paris, Picard, 1906, in-8 de lxxxvh-452 p.); — pour l'Allemagne : 
Nuntiaturberichte ans Deutschland nebst ergànzenden Aktenstùcken 
(1588-1590), par Rob. Reichenberger (Paderborn, Schôningh, 1905; in-8 
de l-48-2 p.), volume consacré aux nonciatures de G. Malaspina et Filippo 
Sega ; — pour la Bohême : Monumenta vaticana res gestas Bohémiens 
illuslrantia; V, Acta Urbani VI et Bonifatii IX (Prag, Rivnac, 1905; 
in-8 de 1808 p.), publié par G. Krofta, pour les années 1397 à 1404. 



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CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES 



Allemagne. — Une importante monographie vient d'être mise au 
jour par Rob. Bruck, sur les manuscrits à miniatures des bibliothèques 
de Saxe : Die Malereien in den Handschriften der Kônigreichs Sachsen 
(Dresden, Meinhold, 1906; in-8 de vn-469 p. et fig.); elle est mise en 
vente au prix de 25 mk. 

— D'autre part, Jos. Strzygowski a étudié les miniatures d'un 
curieux psautier conservé à Munich : Die Miniaturen des serbischen 
PsaUers der Kônigl. Hof- und Staatsbibliothek in Mûnchen (Wien, 
Hôlder, 1906; in-4 de lxxxvii-139 p. et 62 pl.); le volume, remarqua- 
blement édité, vaut 42 mk. Il fait d'ailleurs partie des publications de 
l'Académie impériale de Vienne. 

— La description du manuscrit du Miroir de Souabe (dit ms. Kraff), 
aujourd'hui propriété de la bibliothèque de l'Université de Giessen, a 
été faite d'une façon complète par L. von Rockinger, dans les Sit- 
zungsberichte de la K. Akademie der Wissenschaften zu Mûnchen, 
philos. Klasse, 1905, n° 2. 

— Le Skizzenbuch d'Albert Durer, un des plus précieux manuscrits 
de la bibliothèque royale de Dresde, vient d'être intégralement publié 
par Rob. Bruck (Strassburg, Heitz, 1905 ; in-4 de 160 pl. et 40 pages de 
texte). 

— Dans la collection des Deutsche Texte des Mittelalters (VII), qu'é- 
dite la maison de librairie Weidmann, à Berlin, a paru en 1906 (in-8 
de xin-534 p.) un nouveau volume consacré à l'Apollonius de Tyr, de 
Heinrich von Neustadt, d'après le manuscrit de Gotha; à la « Gottes 
Zukunft » et à la « Visio Philiberti », d'après le manuscrit d'Heidelberg. 
L'éditeur est M. S. Singer. 

Autriche-Hongrie. — M. le docteur Ed. Bonnet, à qui l'on doit un 
travail sur l'histoire de la collection des vélins du Muséum, travail 
inséré dans le Compte rendu de la session de Î902 (Montauban) de 
Y Association pour V avancement des sciences, a communiqué à la session 
de 1905 (Cherbourg) de la même Association, dont le compte rendu 
vient de paraître (p. 500-504), les observations qu'il a eu l'occasion de 
faire au mois de juin 1905 (à l'exposition temporaire organisée par la 
« Kaiserliche Hofbibliothek de Vienne » pour le congrès international 
de botanique); outre deux célèbres manuscrits de Dioscoride, cette 



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CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES. 



exposition comprenait une collection de miniatures de plantes et d'oi- 
seaux peintes dans la seconde moitié du xvh« siècle par Nicolas Robert, 
N. Le Roy, N. Villemont. Ces miniatures sont des copies ou des 
répliques des vélins du Roi ; exécutées pour Colbert en même temps 
que celles du Roi, elles furent achetées en 1728, quatre ans avant que 
le Roi eût acquis les manuscrits de Colbert, par P.-J. Mariette, pour le 
prince Eugène; cette collection, à la mort du prince, passa dans la 
bibliothèque particulière de l'empereur d'Autriche. A. V. 

— A signaler une contribution de B. Ziliotto à l'étude des manuscrits 
grecs dans YArcheografo triestino, XXX (1905), p. 3-40 : Codici capo- 
distriani con particolare riflesso a un codice délia Batracomiomachia. 

— On a entrepris une description complète des manuscrits à minia- 
tures des bibliothèques d'Autriche. Déjà ont paru deux volumes de ce 
Beschreibendes Verzeichnis der illumxnierten Handêchriften in (tester- 
reich (Leipzig, Hiersemann, 4905, in-4). Le premier est spécial au Tyrol, 
par Jul. H. Hermann (xvi-307 p. avec 123 fig. et 23 pl.) ; le second à 
Salzburg, par Hans Tietze (m-409 p. avec 40 fig. et 9 pl.). Leur prix est 
respectivement de 120 et 40 mk. 

— Le dernier volume paru de la collection entreprise par la maison 
d'édition Sijthoff, de Leyde (Codices graeci et lalini), contient le célèbre 
Dioscurides ; Codex Aniciae Juliae picturis illustratus, écrit et enlu- 
miné à Byzance au début du vi° siècle, aujourd'hui à la Bibliothèque 
impériale de Vienne (2 vol. in-folio de iv-284 col. avec 491 pl. ; prix : 
762 fr.). L'annotation a été faite par A. von Premerstein pour l'histoire 
du manuscrit; K. Wessely, pour la partie paléographique; J. Mantuani, 
pour la partie artistique ; J. von Karabacek, pour les noms de plantes 
orientaux. 

Belgique. — Sous le titre de « Peiresc et Cobergher », le P. J. Van- 
den Gheyn étudie dans les Annales de l'Académie royale d'archéologie 
de Belgique, 1905, n* 1, un manuscrit volé autrefois à Carpentras, et 
conservé aujourd'hui à la bibliothèque royale de Bruxelles. 

— Par les soins de M. Alph. Bayot vient de paraître (Bruxelles, Misch 
et Thron, 1906, in-4 de xxm p. et 22 pl.) une reproduction photocollo- 
graphique du manuscrit unique de Gormond et Isembart (Bibliothèque 
royale de Bruxelles) avec une reproduction littérale. 

France. — La première réunion trimestrielle de Y Association des 
bibliothécaires français a eu lieu le samedi 30 juin, au Musée social. 

La séance a été présidée par M. Deniker, assisté de MM. Michel et 
Martin, vice-présidents. En voici le bref compte rendu. 

M. Nicaud, bibliothécaire de l'Université de Grenoble, dans une lettre 
adressée au Comité, insiste pour qu'on s'occupe activement de la ques- 
tion d'amélioration des traitements .et dépose une motion tendant à ce 
que des démarches soient faites d'urgence, par le Comité, auprès du 



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CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES. 



249 



ministre de l'instruction publique. M. Deniker répond que des démar- 
ches officieuses sont seules possibles actuellement ; ces démarches 
seront faites, elles sont même commencées, mais on ne peut, en séance 
publique, se tracer un programme. C'est également l'avis de M. Rebel- 
liau. 

M. Sustrac donne lecture d'une lettre et d'un rapport de M. Berthet, 
bibliothécaire à la Bibliothèque municipale de Grenoble, sur les réfor- 
mes des bibliothèques. M. Berthet trouve insuffisantes les réformes 
proposées par M. Langlois dans ses articles du « Temps ». L'État doit 
s'occuper de réglementer, dit-il, toutes les bibliothèques, petites et 
grandes. Il retrace le tableau bien connu de la situation des bibliothé- 
caires municipaux, sans autorité, sans stabilité, et il conclut en deman- 
dant que l'État prenne la direction et la charge de ce service, comme il 
a pris la charge du service de l'enseignement. 

Plusieurs points de ce rapport sont mis en discussion. 

M. Bonnerot appelle l'attention sur la question du stage ; les stagiai- 
res attendent leur nomination pendant de longues années sans aucune 
rémunération. 

M. Marais cite, à l'appui, l'exemple de quelques stagiaires de la Bi- 
bliothèque Mazarine, en fonctions depuis dix et douze ans. M. Martin en 
compte également plusieurs dans le même cas à la Bibliothèque de 
l'Arsenal, mais il croit que, dans le projet de réformes, cette institu- 
tion est supprimée, le stage étant réduit à six mois et devant être 
établi dans l'intérêt du stagiaire et non pas dans celui de l'établisse- 
ment. 

La question des employés des bibliothèques, c'est-à-dire d'un per- 
sonnel intermédiaire entre les bibliothécaires et les gardiens, est égale- 
ment discutée. La Bibliothèque nationale comptait autrefois un assez 
grand nombre de ces fonctionnaires sous le nom de commis. De la dis- 
cussion à laquelle prennent part MM. Godin, Martin, Gautier, Sepet et 
Sustrac, il résulte que cette catégorie intermédiaire de fonctionnaires 
est nécessaire ; il n'en est pas question dans le projet de loi, c'est une 
lacune ; il restera seulement à examiner si le même régime devra 
s'appliquer à toutes les bibliothèques. 

M. Lelong estime que les deux catégories de fonctionnaires, seules 
prévues par le projet — bibliothécaires et gardiens, — seront peut-être 
suffisantes à Paris, mais que, dans la plupart des bibliothèques de pro- 
vince, des employés seront nécessaires. Dans les bibliothèques où il 
existe actuellement plusieurs emplois de bibliothécaires et de sous-bi- 
bliothécaires, il est à craindre que les municipalités, trouvant le tarif 
officiel, prévu dans la nouvelle réglementation, trop élevé, suppriment 
simplement les emplois de sous-bibliothécaire et ne conservent à la 
Bibliothèque qu'un emploi, celui de bibliothécaire, tous les autres étant 
tenus par des gardiens. M. Lelong insiste, en outre, sur le mode de re- 

mai-aout 1906. 17 



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250 



CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES. 



crutement prévu dans le projet. Il est unique : tout candidat aux fonc- 
tions de bibliothécaire devra» pour être admis à subir l'examen de 
bibliothécaire, justifier 1° d'un stage ; 2° d'un titre scientifique. M. Le- 
long demande que ce recrutement soit double ; il insiste sur l'intérêt 
qu'il y aurait à ce que tout fonctionnaire qui pourrait justifier d'un ser- 
vice prolongé dans les bibliothèques (dix ans par exemple) puisse être 
dispensé de la production d'un titre scientifique pour être admis à subir 
l'examen de bibliothécaire. 

M. Michel expose la question des retraites, question du plus haut in- 
térêt pour les bibliothécaires municipaux. M. Gautier pense qu'il serait 
possible de trouver, comme le projet Ta fait pour les archivistes, un 
moyen d'intéresser l'État dans les versements effectués par les biblio- 
thécaires. M. Lelong ne croit pas que le moyen appliqué aux archivistes 
puisse être étendu aux bibliothécaires, car le budget départemental est, 
dans certaines limites, un budget relevant de l'État; il n'en est pas de 
même des budgets municipaux. 

— Les manuscrits de Lamartine, conservés à la Bibliothèque nationale, 
ont fait l'objet d'une étude de M. des Cognets dans les Mélanges cTAw- 
toire littéraire publiés sous la direction de M. Lanson (Paris, 1906, 
in-8). 

— Un nouveau recueil manuscrit de J. J. Boissard, auteur des Anti- 
quitates romanae (1595-1602), et important pour l'histoire archéologique 
de Rome, a été retrouvé à la Bibliothèque nationale par M* Chr. Huel- 
sen (Comptes rendus de ï Académie des inscriptions et belles-lettres, 
sept.oct. 1905, p. 544-555). 

— M. A. Boinet a inséré dans le Bulletin de la Société d'études his- 
toriques et scientifiques de VOise, I (1905), p. 50 52, une courte note sur 
l'évangéliaire ayant appartenu à Antoine Loisel (ms. latin 17968) et 
orné de peintures carolingiennes d'origine rémoise. 

— Sous le titre de : Le maître des heures du maréchal de Boucicaut, 
M. Paul Durrieu étudie, dans la Bévue de Vart ancien et moderne, 
juillet 1906, p. 21-35, les illustrations du manuscrit français 23279 de 
la Bibliothèque nationale. 11 semble qu'il y ait lieu de faire des ré- 
serves sur les attributions et conclusions adoptées par l'auteur de cet 
article. 

— La Bévolution française (sept. 1906, p. 193-205), sous la signature 
de M. Marceliin Pellet, appelle l'attention sur les dix-huit volumes 
de manuscrits de J.-J. Rousseau, qui sont conservés à la bibliothèque 
du Palais-Bourbon, et dont le Journal des Savants, en 1848, la Nouvelle 
Bevue y en 1888, ont déjà longuement parlé. 

— Dans l'ouvrage intitulé : Préfecture delà Seine; Monographies des 
Services départementaux (Paris, Impr. municipale, 1906, in-8), on 
trouve quelques renseignements statistiques sur les bibliothèques popu- 
laires municipales de la ville de Paris, existant au nombre de 79. Elles 



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CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES. 



ont dans l'ensemble prêté, d'après le bilan du dernier exercice annuel, 
1986979 volumes (dont 116470 sur place et 1870509 à domicile) ; dans 
ce nombre les romans occupent une place prépondérante (46 0 / o ), tan- 
dis que les sciences et arts atteignent 14 %, les voyages 9 °/ OÎ l'his- 
toire 6 */©, les partitions musicales 3 °/ 0 . Le nombre des ouvrages 
perdus n'est pas considérable. Dans la banlieue de Paris, les biblio- 
thèques populaires où se constate la plus grande assiduité sont celles 
de Saint-Mandé, Pré-Sain t-Gervais, Les Lilas, Bourg-la-Reine, Villeta- 
neuse, Sceaux, Clamart, Saint-Maurice, Bobigny, Malakoff, Montreuil, 
Charenton, Clichy, Aubervilliers, en tenant compte de l'importance de 
la population. 

— Dans la Revue du Tarn, XXII (1905), p. 13-30 et 74-90, M. Masson 
a publié le catalogue des ouvrages légués à la bibliothèque d'Albi par 
A. Caraven-Cachin. 

Grande-Bretagne. — M. R. Dunlop a publié dans YEnglish Histo- 
rical Review, 1905, p. 309-337, un catalogue des cartes et plans impri- 
més ou manuscrits relatifs à l'Irlande, remontant au xvi e siècle, et 
conservés au Musée britannique, au Record Office, dans la bibliothèque 
de Trinity Collège (Dublin), etc. Ce catalogue, où les pièces sont dé- 
crites avec soin, comprend 107 numéros. 

Grèce. — Dans la nouvelle revue Woç 'EX^vo^Wi^wv, I (Athènes, 
1904, in-8), M. S. Lambros a commencé la publication du catalogue gé- 
néral des manuscrits grecs des bibliothèques d'Athènes par celui de la 
bibliothèque de la Chambre des députés. 

Italie. — La communication faite par le professeur L. Pastor au 
Congrès des sciences historiques de Rome en 1903, sur les principales 
bibliothèques des familles princières de Rome, vient d'être publiée dans 
le troisième volume des Atti del Congresso internazionale di scienze slo- 
riche, p. 423-130. On trouve dans ce mémoire d'intéressants renseigne- 
ments sur l'origine et l'histoire des bibliothèques Altieri, Albani, Bor- 
ghese, Coryisieri, Casanate, Grimani, Ottoboni, Barberini, Chigi, Cor- 
sini, etc. 

— La bibliothèque Marciana, à Venise, occupe depuis un an de nou- 
veaux locaux, et l'inauguration a donné lieu à une publication de cir- 
constance : La Biblioteca Marciana nella sua nuova sede ; 27 aprile 
1905 (Venezia, 1906 ; in-4 de 117 p. et fig.), où sont réunis les discours 
officiels prononcés à cette occasion, et dont il importe de donner en 
outre le contenu : Dalla libreria del Sansovino al Palazzo ducale (1797- 
1812), par G. Coggiola; La Marciana riel Palazzo ducale (1812-1904), par 
le même; Il trasferimento délia Marciana, par S. Morpurgo; le tout 
complété par une bibliographie de la Marciana dressée par G. Levi. 

— Plusieurs manuscrits du Vatican ont été récemment l'objet de 
travaux spéciaux. Nous noterons : Ein Philo-palimpsest (Vat. gr. 



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CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES. 



3/6), par L. Gohn, dans les Sitzungsberichte der preussischen Akademk 
der Wissenschaften, 1905; — // codice vaticano-urbinato latino 1i93, 
par Ad.Cinquini(Aosta, 1905, in-8 de 64 p.), intéressant l'histoire littéraire 
d'Italie au xv* siècle ; — // canzoniere Vaticano Barberino latino 5955, 
publié par Gius. Lega (Bologna, 1906; in-8 de xlix-273 p.); - Deipoeti 
antichi perugini del cod. Vat. 4036, extraits par Ern. Monaci (Perugia, 
1905; in-8 de 24 p.); — et Y Histoire de la conversion des Géorgiens au 
christianisme (codex 689 du Vatican) du patriarche Macaire, trad. de 
l'arabe par Olga de Lébède (Roma, 1905; in-8 de 56 et 53 p.). 

Suisse. — La bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne 
possède un catalogue complet en sept fascicules, paru en 1856 ; plus un 
supplément (1 vol.) pour la période de 1856 à 1886 (1886). Le directeur, 
M. Louis Dupraz, vient d'y ajouter un nouveau supplément pour la pé- 
riode de 1886 à 1902 (Lausanne, impr. Viret-Genton, 1905 ; 2 vol. in-8 
de iv-447 et 557 p.). Le tome I er contient une notice historique, une 
table alphabétique des matières et une table alphabétique des auteurs 
et des anonymes ; le tome II est un catalogue méthodique. On possède 
ainsi l'ensemble de tout ce que possède cet établissement appelé à 
quitter très prochainement les locaux qu'il occupe depuis trois siècles. 

histoire des bibliothèques vaudoises débute très modestement, en 
1419, par un legs de quelques manuscrits ; le plus ancien inventaire 
connu date seulement de 1529; la première collection digne de ce nom 
disparut malheureusement avec le local qui l'abritait, incendié en 1587. 
M. Dupraz a consacré une très intéressante préface à rappeler les dons 
et héritages dont la bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne 
a bénéficié, surtout au xix« siècle (général La Harpe, Pidou, Ruchon- 
net, Rivier, Chavannes, docteur Nicolas, docteur Gondoux), les prin- 
cipaux manuscrits acquis ou offerts (collections Tissot, Allamand, Pel- 
lis, Ruchat, Bridel, Boisot, Gingins-la-Sarraz, Morel-Fatio, une Bible du 
xiie siècle avec enluminures, manuscrits du roman de la Rose, du Mi- 
roir du monde, et de Marot, les Chroniques de Vaud du xm e siècle), et 
les conventions passées avec la Société vaudoise des sciences naturelles 
et l'Institut de droit international qui déposent leurs collections de livres 
et périodiques à la bibliothèque cantonale. Ajoutons que le crédit affecté 
aux achats et abonnements atteint 21000 fr. par an (il était de 5000 fr. 
en 1880 et de 1100 fr. en 1850), et que le personnel comprend deux 
bibliothécaires et un sous-bibliothécaire en dehors du directeur. 

— A signaler, sur le manuscrit 55 (713) dé la bibliothèque de la ville 
<le Zurich, la très précise étude de Jacob Baldegger : Untersuchungen 
ilber eine allemannische Evangelien-Handschrifl der Stadtbibliotheh in 
Zurich (Halle, Karras, 190i; in-8 de n-106 p.). 

— Le Bullettino delV Istituto slorico italiano (Roma, 1904) a publié 
une notice sur les miniatures qui ornent les poésies de Pietro da Eboli 
dans le ms. 120 de la bibliothèque de Berne. 




CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE 



Nouvelles bibliographies annuelles. — L'année 1905 a vu éclore 
plusieurs publications destinées à renseigner le public sur la littérature 
courante dans le domaine de plusieurs sciences : les Chemischc Novi- 
tàlen ; Bibliographische Monatsschrift fur die neuerschein. Litteratur 
auf dem Gesamtgebiete der reinen und angewandten Chemie und der 
chcmischen Technologie (Leipzig, Fock), par livraisons mensuelles de 
16 pages ; — le Monitore bibliografico tecnico-scientifico ; rivista biblio- 
grafica mensile d'ingegneria civile ed induslriale e scienze affini (Pa- 
lerrao, Giantrapani), par petits fascicules in-4 depuis août; — les Phi- 
lologiae Novitates ; Bibliographie neuer Erscheinungen aller Laender 
aus der Sprachwissenschaft und deren Grenzgebieten (Leipzig, Ficker), 
également par livraisons mensuelles de 32 pages. — Ces sortes de pu- 
blications se multiplient et on aurait tort de s'en plaindre ; toutefois, 
lorsqu'elles font double emploi avec des répertoires déjà existants, 
comme il arrive fréquemment, on a de la peine à en concevoir l'utilité 
pratique et môme commerciale. 

Le catalogue international de la littérature scientifique. — Sous 
ce titre, M. J. Deniker a inséré dans le Journal des Savants, numéro de 
juin 1906, p. 321-333, un article relatif à la grande entreprise bibliogra- 
phique due à l'initiative de la Société royale de Londres. Cette entre- 
prise, à laquelle la France a adhéré l'une des premières, et qui com- 
prend des bureaux régionaux constitués dans tous les pays civilisés 
(excepté la Roumanie, la Serbie, la Bulgarie et les Républiques sud- 
américaines), a déjà établi environ 500.000 fiches exécutées d'après un 
modèle uniforme et édité depuis quatre ans plusieurs séries de volumes 
dont voici le cadre : a. Mathématiques } b. Mécanique ; c. Physique ; 
d. Chimie ; e. Astronomie ; f. Météorologie; g. Minéralogie; h. Géolo- 
gie ; y. Géographie physique; k. Paléontologie; /. Biologie générale; 
m. Botanique; n. Zoologie; o. Anatomie humaine; p. Anthropologie 
physique ; q. Physiologie ; r. Bactériologie. Cette série de 17 volumes 
comprend déjà trois premiers groupes annuels complets, et 13 ont paru 
pour le quatrième groupe (année 1904), car le dépouillement du Cata- 
logue international commence au l« r janvier 1901. On a dirigé un cer- 
tain nombre de critiques contre cette entreprise, et M. Deniker s'est 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



fait un devoir d'y répondre. En outre, l'un des plus graves est la cherté 
des volumes (en France, les bibliothèques universitaires sont obligatoi- 
rement abonnées par le gouvernement, et paient cet abonnement sur 
leur budget). On peut dire aussi que dans certains cas elle fait double 
emploi avec des répertoires bibliographiques existant depuis longtemps, 
comme le Zoological record, le Zoologischer Anzeiger et VAnatomischer 
Anzeiger, sans être aussi complète qu'eux ; et voici déjà que Ton an- 
nonce la disparition du Zoological record ou plutôt sa fusion avec le 
Catalogue international. Une publication aussi générale ne saurait non 
plus être exempte d'erreurs, et il peut paraitre étrange que la centrali- 
sation de l'entreprise se fasse précisément dans un pays qui ne peut 
passer pour le champion de la précision bibliographique. — En dehors 
de ces séries de volumes paraissant à Londres, à époques indétermi- 
nées, la France publie une Bibliographie scientifique française (4 e an- 
née, 1906), bibliographie nationale mensuelle divisée en deux sections 
(mathématiques, physiques et chimiques d'une part, naturelles et bio- 
logiques d'autre part) ; l'Allemagne une Bibliographie der deutschen 
naturwissenschaftlichen Litteratur (5 e année, 1906), qui est bimen- 
suelle ; et la Pologne un Kalalog literalury naukowej polskiej (5 e année, 
1906), qui est trimestrielle, sous les auspices de l'Académie de Cracovie. 
Ce sont là autant de doubles emplois qui, évidemment, tiennent rapi- 
dement au courant du mouvement scientifique national pour la France, 
l'Allemagne et la Pologne, mais aussi qui grèvent inutilement les bud- 
gets souvent trop maigres des savants et des bibliothèques d'Europe. 

Nouvelles bibliographies provinciales. — Les 558 premières 
pages du volume XLVII (1906) des publications de la Société agricole, 
scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales (Perpignan, 1906, in-8) 
sont consacrées à une Bibliographie roussillonnaise, où les auteurs, 
MM. Pierre Vidal et Joseph Calmette, ont adopté un classement métho- 
dique, avec de bons index. Un important chapitre y est réservé à la 
langue catalane ; les journaux locaux, dépouillés avec soin, ont fourni 
un appoint satisfaisant d'articles historiques ou littéraires ; les indica- 
tions bibliographiques ont été très sérieusement contrôlées. Çà et là, 
toutefois, on peut remarquer des mentions de pages qui font défaut, 
soit pour des volumes, soit pour des périodiques (par exemple n°* 1208- 
1209, 1225, 1232, 1247, 1672-1674, 2146), et regretter que les auteurs 
n'aient pas indiqué où ils ont vu des ouvrages peu communs, qu'ils 
décrivent cependant de visu (comme YOrdo d'Antoine Gallart, n° 1252). 

— D'autre part, M. Marius Audin publie un Essai de bibliographie 
beaujolaise ; répertoire des titres des ouvrages publiés sur Vhistoire gé- 
nérale et spéciale du Beaujolais (Villefranche, impr. Mercier, 1906, in-8 
de xiv-128 p.), qu'il nous promet de tenir à jour par des suppléments 
annuels, et qui comprend aussi bien, malgré son titre trop restrictif, la 
climatologie, la géologie, la botanique, l'agriculture, la viticulture et la 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



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cartographie que l'histoire proprement dite ; le classement est chrono- 
logique et les indications précises, quoique le nombre des pages ne soit 
jamais mentionné. 

Almanachs lyonnais. — M. Garcin, bibliothécaire adjoint du Palais 
des arts de Lyon, a esquissé dans le Bulletin de la Société historique et 
littéraire de Lyon (1905), p. 267 à 292, la bibliographie des almanachs et 
calendriers lyonnais, depuis YAlmanach lunaire de Bernard de Granno- 
lach, de Barcelone (imprimé en 1488 par Janon Carcain), jusqu'à l'an- 
nuaire de 1876. La partie comprise enlre 1711 et 1876 est plus particu- 
lièrement soignée. 

Almanachs oourtraisiens. — Une étude de M. G. Caulet sur le 
commerce des almanachs à Courtrai (Bulletin du Cercle hist. et arch. de 
Courtrai, 1905, n° 2) contient une bibliographie des almanachs parus 
dans cette ville de 1560 à 1786. 

Pédagogie néerlandaise. — Dans le volume des Mélanges Paul 
Frédéricq (Bruxelles, 1904, in-8 de 375 p.), P. Hoffmann a publié un ca- 
talogue des ouvrages pédagogiques publiés par les auteurs néerlandais 
du xvi 0 siècle. 

Anciens dictionnaires français. — Une liste bibliographique des 
dictionnaires, lexiques et vocabulaires français antérieurs au « Thresor » 
de Nicot (1606), a été donnée par Ch. Beaulieux, aux pages 371-398 du 
volume intitulé : Mélanges de philologie offerts à Ferdinand Brunot 
(Paris, 1904, in-8). 

Anciennes bibliothèques. — M. E. Henry a publié dans la Revue 
historique ardennaise de mars-avril 1905, p. 90 à 95, l'inventaire des 
livres du pasteur sedanais René Desmoulins, dressé en 1676, à l'occa- 
sion du décès de sa femme Anne Picart ; cet inventaire, qui contient le 
titre d'environ cent cinquante ouvrages, est tiré d'un minutier de no- 
taire. 

— Dans les Études franciscaines, février 1906, p. 210-212, le 
Fr. Ubald d'Àlençon donne le texte de l'inventaire de la bibliothèque de 
l'abbaye de Longchamp (près de Paris), en 1481. 

Livres clandestins en Angleterre. — L'ouvrage de Th. Graves 
Law : Collected essays and reviews (Edinburgh, 1904, in-8 de xx406p.), 
publié par les soins de P. Hume Brown, contient un chapitre sur les 
livres, la presse clandestine et la contrebande des ouvrages prohibés au 



temps d'Elisabeth. 

Mélanges Proctor. — Un comité composé d'amis de Robert Proctor 
vient de réunir en un beau volume les opuscules que le regretté bi- 
bliographe avait disséminés dans différents recueils. La publication se 




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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



présente sous l'aspect le plus luxueux, avec de nombreuses reproduc- 
tions dans le texte, cinq planches et un portrait. Elle est précédée 
d une notice sur Proctor, par M. Alfred W. Pollard, et se termine par 
un excellent index dû à M. England. L'ouvrage est dédié à M. Léopold 
Delisle qui, on le sait, appréciait hautement l'érudition du défunt; il 
n'a été tiré qu'à deux cents exemplaires et seulement pour les sous- 
cripteurs. Voici un aperçu de son contenu : Les gravures dites Accipies 
(frontispices employés par différents imprimeurs allemands du xv* siè- 
cle) ; — Marc Reinhart et Jean Gruninger; — Les incunables de Gre- 
noble ; — La Bible de Gutenberg ; — Aperçus sur certaines éditions des 
Statuts de Henri VIII; — Deux éditions lyonnaises de ÏArs moricndi; — 
Ulrich Ellenbog, imprimeur d'Augsbourg ; — Les types grecs du Roi et 
le saint Ghrysostome d'Éton ; — Les premiers imprimeurs de Cologne; 
- Additions aux Annales de la typographie néerlandaise de Campbell. 
(Bibliographical Essays, by Robert Proctor. — Printed at the Chiswick 
Press, London, for the donors and subscribers to the Proctor Mémorial 
Fund, M.DCCCCV ; in-8 de xlvhi-243 p., porlr. et planches). 

Rééditions du Pantagruel de 1533. — La Société des Études Ra- 
belaisiennes a édité récemment : Pantagruel (édition de Lyon, Juste, 
1533), réimprimé d'après I exemplaire unique de la Bibliothèque royale de 
Dresde, par P. Babeau, Jacques Boulenger et H. Patry (Paris, Champion, 
1904, in-8 de [xii-]vni-112 p.). On y rappelle, dans l'introduction, que 
A. do Montaigion souhaitait que l'on réimprimât ce volume unique, et on 
a réalisé ce désir exprimé depuis longtemps. — Il existe cependant une 
réimpression du môme volume faite par A. de Montaigion lui-même, et 
qui est restée totalement inconnue ; réimpression page pour page, ligne 
pour ligne, in-8 de 102 if. numérotés [en réalité 94, puisque les flf. 72- 
79 manquent comme dans l'original] ; les ff. 97 et suiv. sont des errata 
et corrections de l'éditeur; et au f° 102 v° on lit : Achevé d'imprimer | 
à | Paris | par | Motteroz | le MDCCCLXXXI1I. Je tiens de 

source certaine que cette édition n'a été tirée qu'à douze exemplaires 
seulement (le tirage fut sans doute arrêté), et n'a point été mise dans le 
commerce ; elle ne parait avoir jamais été signalée. La comparaison de 
la réimpression de 1883 et de celle de 1904 m'a permis de remarquer 
qu'en certains endroits celte dernière avait modifié le texte fautif, 
qu'en d'autres elle l'avait respecté : ce qui est d'une fâcheuse interpré- 
tation, alors que le lecteur n'en est pas prévenu. Par exemple : sont 
corrigés les mots souppaHi (fo 17), Sennuchérib (fo 82 v°), gripin 
(f° 82 y 9 ), qui sont d'évidentes fautes d'impression pour « soupparum », 
« Sennachérib », a gryson » ; par contre, Moham (pour Mahom, fo 37 v e ), 
statue (pour stature, f° 41 v tt ), Iraresme (pour karesme, f° 55 v°), etc.» 
fautes non moins évidentes, sont restés sans modification. 

Histoire de l'imprimerie. — De M. Émile Picot nous pouvons si- 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



gnaler une Notice bibliographique sur le protopope Mihail Strêlbickij, 
graveur et imprimeur à Jassi, à Mogilev de Podolie et à Dubossar (Paris, 
Impr. nationale, 1908, in-8 de 3i p. et fig. ; extr. des Mémoires orient 
taux, Congrès de 1905) ; ce personnage, polonais d'origine et peut-être 
agent politique, parait pour la première fois en 1764, et c'est grâce à lui 
que l'imprimerie fut introduite (4802) au couvent de Niamt ; la biblio- 
graphie des ouvrages qu'il édita dans les autres villes jusqu'en 1796 ne 
comporte que vingt-neuf articles, tous de la plus grande rareté. 

— M. Maurice Lecomte est revenu sur la question de l'imprimerie à 
Étampes au xvui« siècle dans les Annales de la Société historique et ar- 
chéologique du Gâtinais, XXIV (1906), p. 412-122. 

— Un appendice du livre de M. Henri Chardon : Les Nouels nouvaulx 
de François Briand (Paris-Le Mans, 4905, in-8), est consacré à une 
étude spéciale sur les débuts de l'imprimerie au Mans. 

— J. Kossowski a signalé un livre inconnu, édité à Poczajôw, dans le 
fascicule 3 du Pamietnik literacki (1905). 

— M. J. de la Martinière a donné au Bulletin de la Société archéolo- 
gique de la Charente, 1904, p. xcvn, une note sur un Dialogue de théo- 
logie morale imprimé en 4500, à Paris, par Pierre Le* Dru. 

— Les origines de la typographie à Coburg viennent d'être étudiées 
par Conrad Hôfer : Beitraege zu einer Geschichte des Coburger Buch- 
druchs im XVI Jahrhundert, ein bibliographischer Versuch (Coburg, 
Riemann, 4906, in-8 de iv-44 p. et 2 pl.). 

Contribution à l'histoire du livre en Normandie. — Le tome XIII 
du Bulletin de la Commission des antiquités de la Seine- Inférieure 
(4903-4905), dont le troisième et dernier fascicule vient de paraître, 
contient plusieurs notices sur l'histoire du livre en Normandie. M. Le 
Verdier a décrit (p. 268-274) sept livres de chœur manuscrits du 
xvui e siècle, provenant de l'église de Belmesnil, dont l'abbé Cochet 
attribue, sans grande vraisemblance, la confection aux châtelains de 
Belmesnil ; — M. Pelay a communiqué (p. 323-326) un bréviaire à l'usage 
de l'église de Salisbury, imprimé à Rouen en 4556 par Robert et 
Florent Valentin, et fourni, tant sur l'exportation des livres liturgiques 
en Angleterre que sur les Valentin, d'intéressants renseignements. — 
M. de Beaurepaire a consacré (p. 353 à 356) une notice aux coretiers ou 
fabricants d'écritoires, et publié (p. 359-360) un marché passé en 4400 par 
Jean Le Queu, « libratier » rouennais, avec la confrérie de Saint- 
Jacques de Rouen pour la confection d'un missel, pour le prix de 
40 livres tournois, dont 22 1. 10 s. 40 d. t. payés d'avance. — A signaler 
enfin, p. 394 à 408, un mémoire, également signé de M. de Beaurepaire, 
sur les boutiques du portail des libraires à Rouen, qui constitue une 
très importante contribution à l'histoire du commerce des manuscrits 
et des imprimés à Rouen, du xm e au xvi 6 siècle, A. V. 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



Société bibliographique allemande. — Le deuxième volume 
publié par cette Société est un index considérable des suppléments 
littéraires du Journal de Yoss % sous ce titre : Die Sonntagsbeilage der 
Vossischen Zeitung (1858-1903), par H. Houben (Berlin, Behr, 1904; 
in-8 de xxm p. et 1070 col. avec fig.). 

Société bibliographique américaine. — Le tome I des Proceedings 
and Papers of the Bibliographical Society of America (1904-1905) 
contient, avec les actes de la Société, diverses notices sur la bibliogra- 
phie de la musique en Amérique, parO. G. Sonneck; — les bibliogra- 
phies d'histoire littéraire, par E. P. Hammond; — la théorie et l'histoire 
de la bibliographie botanique, par J. C. Bay ; — les matériaux d'une his- 
toire maritime des États-Unis, par C. H. Lincoln (Chicago, 1906; in-8 
de 106 p.). 

La Graphiflche Gesellschaft. — Elle vient de se fonder à Berlin 
pour faciliter la reproduction des impressions xylographiques et des 
éditions rares des xv e -xvi e siècles; parmi les fondateurs, MM. Kris- 
teller et Schreiber, qui se sont spécialisés dans l'étude et la description 
de ces documents. 

Le Musée du Livre* — Un Musée du Livre est créé à Bruxelles 
(M, J. van Overstraeten, secrétaire général, 8, rue Joseph Stevens);il 
est destiné, d'après les statuts, à servir de lien entre les organismes 
existants, et à établir plus d'entente et de cohésion dans leur action 
respective ; il étudiera les questions relatives au livre ainsi qu'aux arts 
et industries qui s'y rapportent ; il préparera l'organisation d'un musée 
permanent, d'une bibliothèque technique et de collections de mo- 
dèles. 

Nouvelle édition du « Sanctuarium » de Monbritius. — Les 

Bénédictins de Solesmes (Appuldurcombe-House , Wroxall, île de 
Wight) se proposent de donner une nouvelle édition annotée du Sanc- 
tuarium de Monbritius, paru à Milan vers 1480, et dont on sait l'extrême 
rareté. La souscription aux deux volumes est de 60 fr. 

Écrivains de l'ordre de Prémontré* — Depuis que nous avons, 
en 1901, rendu compte de l'ouvrage du Fr. Léon Goovaerts, Écrivains, 
artistes et savants de l'ordre de Prémontré; Dictionnaire bio- bibliogra- 
phique (Bruxelles, Schepens, in-8), une septième livraison a paru, qui 
termine le tome I" (A-O.), en vente complet au prix de 28 fr. Deux 
livraisons ont encore été imprimées du tome II, dont nous reparlerons 
lorsqu'il sera entièrement achevé. Contentons-nous de signaler, en 
attendant, l'importance de la publication, faite avec grand soin et digne 
de figurer à côté des bibliographies consacrées aux autres ordres reli- 
gieux ; l'auteur a puisé à toutes les sources qui pouvaient alimenter sa 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 259 

plume, et, s'il ne les a pas toutes découvertes lui-même, du moins a-t-il 
le mérite de signaler à chaque article loute la littérature du sujet 
traité. 

La maison d'édition Clouzot, à Niort. — C'est une excellente idée 
qu'a eue M. Alphonse Farault d'éditer une Bibliographie des livres, 
revues et périodiques édités par Léon Clouzot (Niort, G. Clouzot, 1905; 
in-8 de [iv-]x-167 p. et portrait), en souvenir de l'un de ces libraires pro- 
vinciaux, devenu imprimeur en 1894, dont la race disparait chaque 
jour : Clouzot était en effet un ami de l'histoire et des vieux livres, un 
ami de vieille date des Benjamin Fillon et des Octave de Rochebrune, 
et les services qu'il a fendus au passé du pays poitevin sont nombreux, 
comme Fa excellemment montré M. Maurice Tourneux dans une pré- 
face mise en téte de la présente bibliographie. De 1860 à 1905 (il est 
décédé le 4 février de cette dernière année), il édita ou imprima 545 
volumes, périodiques, almanachs, catalogues de ventes, dont beaucoup 
sont des ouvrages importants, dont quelques-uns sont des ouvrages de 
luxe. Le catalogue en est rédigé avec beaucoup de soin (on y trouvera 
même le détail du contenu de la Revue du Bas- Poitou, depuis son ori- 
gine (1888) jusqu'en 1904, de YHirondelle et de Y Intermédiaire de 
VOuest, petits périodiques éphémères qu'avait fondés Clouzot respec- 
tivement en 1884 et 1893, ainsi que des Mémoires de la Société de 
statistique des Deux-Sévres, de 1860 à 1881). 



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COMPTES RENDUS & LIVRES NOUVEAUX 



REVUES SPECIALES 

1. — Zentralblatt fûr Bibliothekswbsen (apr. 4906) : A. Keysser, 
Kin Fùhrer durch die deutschen Bibliotheken ; — 0. Glauning, Zur 
Frngedes Gesamtkatalogs; — Fr. Milkau, Zur Ausnutzung des Maga- 
zins; — A. Hortzschansky, Der Vorschlag zur Neuordnung der Schul- 
schriften. 

— Zentralblatt fur Bibuothekswesen (mai 1906) : Em. Jacob, Die 
Handschriftensammiung Joseph Gôrres; — M. Hippe, Hermann Mark- 
graf (f 1906) ; - Das Internationales Institut fur Sozial-Bibliographie. 

— Zentralblatt fur Bibliothekswbsen (juni 4906) : W. L. Schrei- 
ber,Holzschnitt-und InkunabelforschUng ; — O.Clemen, Bibliographica 
zur Reformationsgeschichte ; — Die Aenderungen im Jahresverzeichnis 
der deutschen Universitatsschriften ; — Der Bûcherschatz Dresdens; 
- R. Helssig, Osk. von Gebhardt (f 4906). 

— Zentralblatt fur Bibliothekswesen (juli-aug. 4906) : Siebente 
Versammlung deutscher Bibliothekare zu Berlin (juni 4906); — H. 
Schnorr von Garolsfeld, Die Mûnchener Bibliothekskurse ; — G. Maas 
und A. Wolfstieg, Ueber offizielle Drucksachen ; — G. Naetebus, Ueber 
die Bibliotheken der preussischen Universitàtsinstitute ; — K. Boysen, 
Die Ziele des Gesamtkatalogs. 

2. — Revue des Bibliothèques et des Archives de Belgique (mai-juin 
1906) : G. Gaullet, Le relieur au monogramme I. R. (Jan Ryckaert, 
de Gand); — J. Cuvelier, Les archives autrichiennes; — P. Bergmans, 
Une lettre du philologue Achaintre ; — J. Vannérus, Accroissements du 
dépôt des archives d'État à Anvers, en 190î>; — - E. Fairon, La biblio- 
thèque d'un chanoine liégeois en 4644 [fin]. 

— Revue des Bibliothèques et des Archives de Belgique (juillet- 
août 4906) : S. Mùller et H. Nélis, Le style de la Circoncision; — A. 
Bayot, Fragments de manuscrits trouvés aux Archives générales du 
royaume ; — J. Vannérus, Une imprimerie arménienne à Amsterdam 
en 4695; — J. Van den Gheyn, Note sur quelques manuscrits de la 
Bibliothèque royale de Bruxelles. 

3. — Tijdschrift voor Boek- en Bibliotheekswezen (jan.-febr. 4906) : 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 261 

C. P. Burger, H. C. Rogge als bibliograaf en als bibliothecaris ; — V. A. 
De la Montagne, Schuilnamen uit vroeger tijd (Fr. van Sterbeek) ; — 
P. Verheyden, Banden met blinddruk in het Muséum Plantin-Moretus. 

— Tudschrift voor Boek- en Bibliotheekswezen (maart-april 4906) : 
T. J. De Boer, Reproductie van handschriften ; — C. P. Burger, Wat 
strekt meer tôt nut van't algemeen enz; — R. van Marie, Vijftiende 
eeuwsche voorstelling der twaalf maanden; — G. Caullet, Mechelsche 
boekbinders en boekhandelaars ; — P. De Sadeleer, Een fransche pro- 
gnosticatie van Adr. van Vossenholen. 

— TUD9CHR1FT VOOR BOEK- EN BlBLl OTH EEK SWEZEN (mei-jWli 4906) : 

M. Kleerkooper, De Haarlemsche en de Rotterdamsche courant in het 
Engelsch; — V. A. De la Montagne, Nederlandsche boeken in de 
Waalsche gewesten en in het buitenland gedrukt [suite] ; — C. P. Bur- 
ger, Jacobus Hellendoorn (f 4905); — M. Kleerkooper, Een zeldzame 
uitgave der « Souterliedekens » in het Britisch Muséum. 

4. — Revue des Bibliothèques (mars-avril 4906) : D. Serruys, Un 
nouveau texte de Y « Historia politica Constantinopoleos »; — L. 
Thuasne, François Villon et Jean de Meun [suite]. 

— Revue des Bibliothèques (juillet-août 4906) : Em. Châtelain, Les 
secrets des vieilles reliures. 

5. — Magyar Kônyvszemle (jan.-mar. 4906) : P. Gulyâs, Travaux 
préliminaires à l'édition nouvelle du Répertoire typographique de 
Hain; — E. Bânyai, Les manuscrits originaux de la trilogie épique 
« Toldi » au Musée national hongrois [fin]; — Les bibliothèques de 
province hongroises en 1904;— I. Horvâth, La littérature bibliogra- 
phique hongroise dans le quatrième trimestre 1905. 

— Magyar Konyvszemle (apr.-jun. 1906) : La bibliothèque Széchényi 
en 1905 ; — A. Veréss, Les manuscrits de Marsigli à Bologne ayant trait 
à l'histoire de la Hongrie ; — L. Dézsi, Nouvelles pièces hongroises im- 
primées antérieurement à 4714 ; — I. Horvâth, La littérature bibliogra- 
phique hongroise du premier trimestre 1906. 

6. — The Library Journal (oct. 4905) : W. L. Brewster, Library 
conditions in Oregon ; — C. W. Smith, Library conditions in Washing- 
ton ; — L. W. Ripley, Library conditions in California; — - J. Schafer, 
Sources of Northwestern history ; — M. G. Dodge, California as a place 
of résidence for the scholar ; - H. F. Marx, The value of a bindery in a 
small library; — Books for the blind. 

— The Library Journal (dec. 4905) : A. C. Tilton, The Collections of 
the Wisconsin historical Society ; — Fr. Weitenkampf, The print made 
useful ; — V. E. Graeff, The gentle librarian ; — The Public Library in 
American Life ; — Railway libraries ; — Schools and libraries in rural 
Russia. 



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262 COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 

— The Library Journal (jan. 1906): A. B. Kroeger, Référence books 
of 4905; — E. Allen, Library work for the blind ; — R. H. Whitten, 
Spécial libraries ; — Th. Macurdy, Melhods of bookbuying ; — Biblio- 
graphe i cal Society of Chicago. 

— The Library Journal (febr. 4906) : M. L. Titcomb, How a small 
library supplies a large nummer of people with books ; — L. E. Stearns, 
An innovation in Library Meetings ; — A. Wynkoop, Library législation 
in lOOo. 

— The Library Journal (march 4906) : E. C. Richardson, The li- 
brary in the Community ; — E. D. Renninger, The organization of a 
library in a small town ; — W. C. Lane, Opportunies for bibliographi- 
cal work ; — The Public Library's aim in bookbuying ; — Carnegie li- 
brary gifts. 

— The Library Journal (april 4906) : G. T. Clark, Methods of school 
circulation of Library books ; — F. B. Cooper, Is there a need for ins- 
truction in library methods by the norman Schoolsand Universities ? — 
L. M. Clatworthy, A library course given to City normal school students; 

— V. L. Collins, The Princeton preceptorial system and the University 
Library ; - G. F. Bowerman, School work of the District of Columbia 
Public Library ; — M. L. Gilson, Library and school work in Newark; 

— C. A. Scott, How may a teacher lead children to read good books. 

— The Library Journal (may 1906) : E. A. Birge, Books and life ; — 
Libraries of Historical Societies ; — Destruction of San Francisco and 
other Galifornia Libraries; — J. I. Wyer, Library reform in France; — 
A national Library for the blind; — The Milton (Mass.) Public Library. 

- The Library Journal (june 4906) : F. C. Hicks, The Library of 
Congress Classification and its printed catalog cards; — L. Ambrose, 
The use of printed cards in the Northwestern University Library; — 
The printed catalog cards of the Library of Congress ; Further compa- 
rions of use ; — W. Bishop, Further notes on the number of catalog 
cards to a book; — Greenwood's Library for librarians ; — Report on 
damage lo California Libraries by earthquake and fire; — Library Asso- 
ciations in Denmark and France. 

— The Library Journal (juiy 4906) : A. H. Leypoldt, Notes on the 
makîng of printed books lists ; — L. Connolly, Remarks on the art of 
using a library ; — A. Pollard, The business end of a library; — A. G. 
Whitbeek, Book lists and bulletins in the Children's rooms; — E. Clarke, 
United States Public Documents and their catalogs. 

7. — Rivista delle Biblioteche e degli Archivi (ott. die. 4905) : L. So- 
lari, La biblioteca di Grenoble; — E. Lasinio, Ancora per la biblioteca 
di Settimo; — 1. Masetti-Bencini, Note biografiche su Neri Capponi 
[fine] ; — Fr. Baldasseroni e P. d'Ancona, La biblioteca délia Basilica 
fiorentina di San Lorenzo nei secoli xive xv. 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



263 



— Rivista delle Biblioteghe e degli Archivi (genn.-lugl. 4906) : 
A. Bonaventura, Saggio di una bibliografia del Violino e dei Violinisti; 

— A. Municchi, Una brève biografia inedita di Cosimo III de' Medici ; 

— C. Levi, Saggio di bibliografia degli Studi critici su Carlo Gozzi nel 
centenario délia morte ; — C. Mazzi, Del modo di comporre Tazzurro 
oltremarino (tratlarello di fraie D. Baffb) ; — G. C. Passeroni, Appunti 
sulla composizione e pubblicazione del « Cicérone » ; — A. Solerti„Un 
altro manoscritto délia « Gerusalemme » ritrovato; — G. Biagi, Per la 
cronica di Firenze nel secolo xvi; — C. Levi, Saggio bibliografico su 
Pietro Cossa ; — Eug. Casanova, Gli archivi di Stato in Italia. 

8. — Bulletin du Bibliophile et du Bibliothécaire (janv.-juillet 
4906) : M. Tourneux, Léon Sapin ; — G. Hanotaux, De Heredia biblio- 
phile et bibliothécaire; — Abbé Urbain, Un cousin de Bossuet trésorier 
de France (Pierre Taisand) ; — L.-G. Pélissier, Lettres de divers écri- 
vains français ; — P. de Lacretelle, Notes sur Claude de Trellon ; — 
Ch. Oulmont, Un exemplaire de « Paul et Virginie » offert à Lamar- 
tine; — Prince d'Essling, Un bois vénitien inédit du XV e siècle; — 
Ern. Jovy, Lettres inédites de la marquise du Châtelet et de la duchesse 
de Choiseul (1745-1775) ; — H. Clouzot, Antoine Jacquard etles graveurs 
poitevins du xvii 6 siècle ; — L. Pinvert, A propos de Mérimée ; — 
L. Maeterlinck, L'art et les rhétoriciens flamands. 

9. — Nederlandsch Archievenblad (4905/06, n° 3) : C. L. De Leur, 
De samenstelling van indices op de onde kerkelijke registers ; — J. C. 
Beth, De departementen van Algemeen Bestuur; — J. C. Beth, Ver- 
nietiging van gemeentelijke archiefstukken ; — R. Fruin, Drie 
bijeenkomsten van archivarissen in het Buitenland. 

— Nederlandsch Archievenblad (4905/06, n° 4) : G. Gutmensch, De 
École des Chartes te Parijs ; — J. A. Feith en A. C. Bondam, Vernieti- 
ging van gemeentelijke archiefstukken ; — Ontwerp van wet tôt rege- 
ling van het Nederlandsche archiefwezen. 

10. — Revista de Archivos, Bibliotecas y Musbos (nov.-dic. 1905) : 
J. Juderias, Un proceso politico en tiempo de Felipe III; D. Rodrigo 
Calderôn, marqués de Siete Iglesias ; - L. Gonsalvo, Avance para un 
estudio de las poesias musulmanas en Espafta ; — K. Haebler, Juan Ris 
de Chur (librero alemân en Valencia en el siglo xv) ; — Corresponden- 
cia literaria de D. Gregorio Mayans y Siscâr ; — Marcelino Menéndez y 
Pelayo, Bibliografia hispano-latina clâsica [suite] ; — P. Roca, Catalogo 
de los manuscritos que pertenecieron à D. Pascual de Gayangos 
[suite]. 

— Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos (enero-marzo 1906): 
A. M. de Barcia, Algunas obras artisticas de aficionados reaies (Biblio- 
teca national) ; — N. Hergueta, Autenticidad de la lauda sépulcral de 
D. Juan obispo de Calahorra (1346); — J. Rodriguez Mourelo, D. Fer- 



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264 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



nando de Sande y Lago (xvm s.); — R. Menéndez Pidal, El dialecto 
leonés; — A. M. de Barcia, Donativo â la Biblioteca nacional de graba- 
dos de D. Nicolâs Marlinez Valdivielso; — P. Roca, Catâlogo de los ma- 
nuscrites que pertenecieron à D. Pascual de Gayangos [suite]. 

— Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos (april-mayo 4906) : 
A. Blasquez, Los manuscrites de los comentarios al Apocalipsis de San 
Juan por San Beato de Liébana ; — G. Desdevises du Dézert, Un réfor- 
mateur au xvm 6 siècle (Miguel Antonio de la Gândara) ; — A. M. de 
Barcia, Don Fr. de Borja Pavôn y ses traducciones de poe tas la tin os; — 
P. Torres Lanzas, Relaciôn descriptiva de los mapas, pianos, etc., de las 
antiguas audiencias de Panamâ, Santa Fe y Quito, existentes en el 
Arcliivo gênerai de Indias [fin]. 

— Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos (juni 4906) : F. Gômez 
del Campillo, Apuntes para el estudio de las instituciones juridicas de 
la Iglesia de Espafta desde el siglo vm al xi; — N. Hergueta, Noticias 
hiatoricas de la Real Divisa é iglesia de Santa Maria de la Piscina fun- 
dadas en San Vicente de la Sonsierra ; — Catâlogo de la libreria del 
Cabildo toledano [suite]. 



3 chlvisu } Manuale teorico-pratico, per Pibtro Taddei, archivista nel 
Ministero délia Pubblica Istruzione. Milano, Ulrîco Hoepli, 1906; in-16 de 
vu i-487 p. et 12 tabl. (Manuali Hoepli). — Prix : 6 lire. 

Ci-onologia © Calendarlo perpotno; Tavole cronografiche e quadri 
sinottici per verificare le date storiche dal principio delP Era Cristiana ai 
giorni nostri, per A. Cappblli. Milano, Ulrico Hoepli, 1906; in-8 de xxiv- 
421 p. (Manuali Hoepli). — Prix : 6 lire 50. 

Sous un très petit format et pour un prix modique, ces deux petits 
manuels nouveaux de la collection Hoepli seront les bienvenus. 

L'un d'eux, consacré aux archives, étudie celles-ci dans l'antiquité, au 
moyen âge et dans les temps modernes, d'une manière générale : cela 
fait l'objet d'une première partie suffisamment développée et souvent 
bien documentée ; mais il n'y faudrait chercher de renseignements un 
peu précis que pour la partie italienne 1 (les quelques pages consacrées 
aux archives étrangères sont plus faibles et véritablement un peu trop 
brèves). La seconde partie étudie l'organisation administrative de 
l'État (administration centrale et locale), ainsi que la formation et le 

1. Un chapitre est consacré aux archives piémon taises, et contient un cer- 
tain nombre de pièces (instructions, règlements, etc.) émanées des princes de 
la maison de Savoie, qui intéressent au premier chef leur histoire. 



COMPTES RENDUS 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 265 

classement des archives administratives d'après cette organisation; 
très développée, elle la suit successivement dans chaque ministère, 
dans les provinces, dans les préfectures, dans les communes. Tous les 
exemples sont naturellement empruntés à l'Italie, et ce sont les Italiens 
surtout qui pourront bénéficier des indications que leur prodigue 
M. Taddei. Cependant les administrations communales principalement 
se ressemblent un peu partout, et les affaires qui y sont traitées sont 
les mêmes dans tous les pays. Au surplus, il n'est pas nécessaire d'être 
Italien pour profiter des utiles observations de l'auteur sur les locaux 
affectés aux archives, sur les précautions à prendre, sur la communi- 
cation des documents. On pourra comparer les plus récentes instruc- 
tions ministérielles d'Italie avec celles qui régissent la même matière 
dans d'autres pays, car elles sont données in extenso. 

L'autre manuel, rédigé par A. Cappelli, traite de la chronologie; il 
est fait pour les archivistes aussi bien que pour les érudits et les histo- 
riens qui fréquentent les archives ; il réduit sous une forme pratique 
et commode une foule de notions et de tableaux synoptiques qu'on n'a 
l'habitude de trouver que dans des livres plus volumineux et plus coû- 
teux. En guise de préface, l'indication des styles différents usités au 
moyen âge dans les diverses contrées d'Europe et dans toutes les villes 
d'Italie. Puis la série chronologique des consuls romains, à partir de 
l'ère chrétienne; la table chronographique des papes et des empereurs 
(romains, d'Occident, germaniques), jusqu'à nos jours, avec les indic- 
tions et dates de Pâques; les calendriers romain antique, julien et 
grégorien (pour chaque date de Pâques); un glossaire des dates ; une 
liste alphabétique des principaux saints; les calendriers musulman, 
républicain (français); les listes chronologiques des souverains des 
principaux États d'Europe : tels sont les éléments qui composent ce 
petit volume instructif et précieux, dont la diffusion est à recommander. 
L'auteur a déjà donné des preuves de son érudition et de son exacti- 
tude. H. S. 



L'année sociologique, publiée sous la direction de Emile Durkhbim. 
Neuvième année (1904-1905). Paris, Alcan, 1906; in-8 de 624 p. — Prix : 
12 fr. 50. 

M. E. Durkheim, entouré d'un groupe qui grossit chaque année, 
poursuit infatigablement son œuvre de recension de la littérature socio- 
logique internationale. Chaque année, l'œuvre s'étend, se précise, 
s'améliore. Les spécialistes, entre lesquels sont répartis les nombreuses 
matières de la sociologie, conçoivent plus clairement des classifications 
qui, d'abord empiriquement adéquates à l'état inorganique de la litté- 
rature, tendent à devenir des disciplines conditionnées par l'étude 
scientifique des groupes de phénomènes, et à s'imposer aux sociologues 
comme cadre naturel de la science sociologique. 

MAI-AOUT 1906. 18 



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266 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



A ce point de vue, l'examen de la table des matières est un enseigne- 
ment d'excellente méthodologie : particulièrement la façon dont les 
matières sont ordonnées sous les rubriques sociologie religieuse, socio- 
logie juridique, sociologie économique, mérite d'ôtre retenue par les 
bibliographes soucieux de classer logiquement les titres ^ouvrages. 
Deux mémoires originaux inaugurent le volume : l'un, très suggestif 
et dépassant de bien loin l'essai de Darmesteter, de M. A. Meillet : 
Comment les mots changent de sens; l'autre de M. M. Mauss : Essai sur 
les variations saisonnières des Sociétés Eskimos, étude très curieuse, 
très poussée, très scientifique, de morphologie sociale. De cet essai, il 
conviendra de retenir en particulier la définition méthodologique de la 
morphologie sociale, qui s'oppose à l'anthropogéographie, en ce sens 
qu'elle n'accorde pas aux facteurs telluriques la même prépondérance 
(p. M sq.). Un index des noms d'auteurs cités achève de rendre ce 
neuvième tome de Y Année sociologique un excellent instrument de tra- 
vail. Georges Bouroin. 



Index philosophique; Philosophie et Science», par N. Vaschidb. 
Deuxième année (1903). Paris, Chevalier et Rivière, 1905 ; in-8 de x464 p. 
[Publication annuelle de la Revue de philosophie]. — Prix : 10 fr. 

Avec la collaboration de plusieurs savants français et étrangers 
(Buschan, Donnagio, Ferrari, Gielecki, Iwanovski, Woodworth, Joteyko, 
Pillsbury, Van Schuyten, etc.), M. le docteur Vaschide a pu mettre 
sur pied le deuxième volume de son Index philosophique. Ce qui a été 
dit du premier s'applique à celui-ci : méthode excellente, classification 
raisonnée, notices suggestives, tout contribue à faire de ce répertoire très 
vivant, quoiqu'en apparence monotone, le centre de toutes les mani- 
festations de la science annuelle en psychologie, en métaphysique, en 
biologie et matière médicale, en esthétique et en morale. Tout ce qui 
est relatif aux maladies nerveuses, aux matières mentales, à la psycho- 
logie sociale, à révolution, au psychisme, à la criminologie, à l'anthro- 
pologie, objets de nombreuses recherches à l'heure actuelle, apporte un 
contingent considérable à cet ensemble imposant de 5307 articles, ter- 
miné par un bon index. De nouvelles améliorations viendront avec le 
temps, qui, réalisées, feront de celle publication un instrument de 
travail absolument indispensable. H. S. 



Bibliographie de Madagascar, par Ch. Grandidier. Première partie. 
Paris, Comité de Madagascar, 1905 ; in-8 de vm-433 p. — Prix : 10 fr. 

On connaît les beaux travaux de M. Alf. Grandidier sur l'île de 
Madagascar ; les premiers remontent à 4868. Le même savant a entre- 
pris depuis 4903, avec son fils, la publication d'une Collection des 
ouvrages anciens concernant Madagascar (ouvrages et extraits d'ou- 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



267 



vrages en toutes langues) dont le tome IV va bientôt paraître. Et c'est 
le fils qui aujourd'hui nous donne seul, après diverses études particu- 
lières qui relèvent plus spécialement de la zoologie, une bibliographie 
générale de tout ce qui a été écrit jusqu'à ce jour sur notre grande 
colonie. On est en droit de penser que, dans ces conditions, nul n'était 
mieux préparé à semblable besogne, d'une extrême utilité, puisque ce 
volume mentionne 5188 ouvrages, brochures ou articles de revues 
(jusqu'au 4" janvier 4908). Géographes, géologues, naturalistes, histo- 
riens, colons, industriels, missionnaires, fonctionnaires même, devront 
recourir à cet important recueil. Le premier volume, seul paru, com- 
prend la liste des ouvrages par ordre alphabétique des noms d'auteurs ; 
il sera suivi d'un second qui mentionnera les ouvrages anonymes, les 
publications officielles, les périodiques, les manuscrits, et contiendra 
une table générale alphabétique, complément indispensable. 

Les indications bibliographiques sont aussi exactes et aussi détaillées 
que possible; M. Ch. Grandidier connaît les bonnes méthodes. L'im- 
pression est nette et claire, et, avec l'index promis, les recherches 
seront extrêmement faciles. Des publications de cette nature font le 
plus grand honneur à leur auteur et au Comité qui les encourage. 

H. S. 



Le* cartel ancienne* de la Champagne \ Catalogue et obser- 
vation» critique», par Émilb Çhantriot, agrégé de l'Université, docteur 
ès lettres. Nancy-Paris, Berger- Le vrault, 1906; in-8 de x-dO p. — Prix: 
3fr. 

Ayant présenté comme thèse de doctorat un livre géographique sur 
la Champagne, M. Çhantriot y a annexé une étude cartographique qui 
vient prendre place à côté de celles du môme genre que Ton a déjà 
consacrées à la Lorraine, à T Artois, à la Touraine, etc. Son catalogue, 
commençant avec Tannée 4595, comprend 90 numéros; il s'arrête à 
Tannée 1790 environ. Est-il bien complet? Je n'ose le croire, et de 
graves lacunes lui ont été signalées. Pourquoi s'être arrêté à cette date, 
qui est postérieure au grand travail de Cassini, sans l'expliquer? Et 
pourquoi n'avoir pas recherché aussi les cartes manuscrites, plus inté- 
ressantes puisqu'elles sont uniques, et qui pouvaient fournir également 
matière à djutiles « observations critiques »? Ces observations portent 
sur l'évolution de la science cartographique, sur la toponymie et Téty- 
mologie, et sur les nombreuses fautes d'orthographe dont sont émaillées 
les anciennes cartes. Et Tensemble fournit des matériaux pour une 
future vue d'ensemble sur le développement de la cartographie fran- 
çaise. P. D. 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



Répertoire méthodique de l'histoire moderne et contempo- 
raine de la France, par Gaston Brière et Pierre Caron. Année 1903 
(6« année). Paris, Ed. Cornély, 1905; in-8 de xxxit-361 p. — Prix : 18 fr. 

Au risque de nous répéter, nous redirons les louanges que méritent 
l'œuvre entreprise par la Société d'histoire moderne et le labeur inces- 
sant auquel s'astreignent les auteurs de ce Répertoire. Et à force de 
nous répéter, nous arriverons peut-être à faire comprendre la néces- 
sité absolue de cet instrument de travail dans toute bibliothèque sé- 
rieuse. MM. Brière et Caron se croiront suffisamment indemnisés de 
leur peine le jour où ils auront vaincu l'indifférence du public. Ce jour, 
(1 ailleurs, va bientôt luire. 

Dans le volume de Tan dernier avaient été écartées l'histoire litté- 
raire, Thistoire des sciences et des arts. L'omission voulue est réparée 
aujourd'hui, et le travail accompli simultanément pour les deux années 
1902-1908. Aussi ce volume a-t-il atteint, exceptionnellement, une am- 
pleur inusitée. 

MM. Brière et Caron constatent une fois de plus, avec regret, l'im- 
possibilité où ils se sont trouvés de dépouiller quelques périodiques de 
province et même de Paris (deux au moins, il est vrai, parmi ceux 
qu'un astérisque désigne à notre attention dans la longue liste prélimi- 
naire, ont cessé de paraître : Y Annuaire de P Yonne et le Bulletin de la 
Société de Brie- Comte- Robert). Le fait est à peine croyable, mais à Paris, 
malgré les plus actives démarches, quelques périodiques sont introu- 
vables : le service du dépôt légal fonctionne si irrégulièrement ! A 
quand une bibliothèque spéciale des périodiques, bien tenue et facile 
d'accès ? H. S. 



1 o fcopcrte dei codlcl Inlinl e #çreel ne* necoll XIV o XV, per 

Remioio Sabbadini. Firenze, Sansoni, 1905; in-8 do ix-233 p. — Prix : 6 lire. 

Dans ce petit volume, M. Sabbadini étudie, après Mùntz, Renier, de 
Nolhac et autres, et en condensant les travaux de ses devanciers, l'ex- 
ploration faite au temps de la Renaissance dans le domaine de la phi- 
lologie classique ; il étudie la distribution des manuscrits d'auteurs an- 
ciens dans les collections privées et dans les bibliothèques publiques; 
il met en lumière les noms des auteurs, des copistes, et des explora- 
teurs des richesses ainsi accumulées, principalement en Italie. Ainsi se 
déroule sous nos yeux toute celte période de plusieurs siècles, qui a 
commencé avant la diffusion par l'imprimerie, et qui s'est continuée 
longtemps après ; ainsi défilent successivement devant nous Pétrarque, 
Boccace, Guglielmo da Pastrengo, Salutati, Crisolora, G. Angeli da 
Scarperia, Guarino Veronese, Filelfo, Nicolô Niccoli, Francesco Bar- 
bnro, Pietro Barbo, Bessarion, Nicolô da Cusa, Sannazar, Giannuzzo 
Manetti, Poliziano, Giorgio Merula, les cardinaux Jouffroy et d'Estoute- 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 

ville, les Médicis, les papes, et tant d'autres promoteurs ou adeptes de 
l'humanisme. Dans cette revue générale, certains sont plus favorisés 
que d'autres, et la part n'est pas toujours faite égale aux mérites res- 
pectifs. C'est d'ailleurs un livre exempt de recherches personnelles, 
mais facilement écrit et agréablement présenté. E. G. 



Inventaire de ln « librairie » de Philippe le Bon (1490), pu- 
blié par Georges Doutrbpont, professeur à J'Université de Louvain. 
Bruxelles, Kiessling, 1906 ; in-8 de 191 p. [Académie royale de Belgique ; 
Commission royale d'histoire.] 

Ce texte, bien connu et dont un juge excellent a dit qu'il était « le 
document le plus précieux à consulter pour les origines de la librairie 
des ducs de Bourgogne », n'avait jamais été édité complètement : 
M. Doutrepont nous le donne d'après un manuscrit de Paris (500 Col- 
bert), en le comparant avec d'autres inventaires plus anciens ou plus 
récents de la même « librairie » (publiés avec incorrections ou sup- 
pressions par Barrois, Peignot et autres), en étudiant l'histoire des ma- 
nuscrits répertoriés en 1420, en signalant tout l'intérêt des mentions de 
l'inventaire ; car la description de chaque volume, au contraire de ce 
qui se voit le plus souvent, est très explicite, précise et pleine d'indica- 
tions curieuses. Beaucoup de manuscrits ont pu être identifiés ; ils ap- 
partiennent à la Bibliothèque royale de Bruxelles, en majeure partie ; 
quelques autres sont conservés à Paris (Biblioth. nationale, Arsenal). 
M. Doutrepont n'a rien négligé pour faire de cette édition une œuvre 
très consciencieuse et définitive. H. S. 



Catalogue de la Bibliothèque centrale du ministère de l'Inté- 
rieur et de l'Instruction publique. Tome II (Enseignement). 
Bruxelles, impr. F. Denis, 1905; in-8 de [iv-]xn-1167 p. 

Le premier volume de ce Catalogue a fait l'objet d'un compte rendu 
élogieux dans cette revue. Je signalais l'heureuse initiative de M. Luer- 
quin, son auteur, qui cataloguait comme unités des articles de pério- 
diques reçus par la Bibliothèque, alors même que ces articles ne figu- 
raient pas comme tirages à part : le classement du bibliothécaire arrive 
ainsi insensiblement au classement du bibliographe. 

Le second volume est tout entier consacré à la pédagogie et à rensei- 
gnement (6742 numéros) : c'est dire qu'en cette partie la Bibliothèque 
du ministère de l'Intérieur et de l'Instruction publique à Bruxelles est 
fort riche. Et bien que conçu spécialement au point de vue de l'admi- 
nistration à laquelle il est destiné, il peut être considéré comme un 
essai nouveau de classification de cette branche des sciences, et pourra 
être utilisé comme un bon répertoire bibliographique de ces matières. 

Ayant signalé, dans le premier volume, la non-séparation des noms 



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270 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



français de personnes à particules dans la table alphabétique, je m'étais 
élevé contre la tendance, assez générale en Belgique, qui fait traiter ces 
noms (de La Rochefoucauld, de Falloux, de Girardin, de Goubertin, de 
Varigny, de Broglie) comme les noms d'origine flamande (De Wulf, De 
Gelder, De Bruyn, De Cock, De Ceuleneer). Sensible à mon reproche, 
dont il a bien voulu reconnaître le bien fondé, M. Luerquin me fait 
cette fois une concession : tout en continuant à classer indistinctement 
tous ces noms à la lettre D, et à considérer la particule comme partie 
intégrante du nom, sans se préoccuper de leur origine, il a établi des 
renvois suffisants pour donner une demi-satisfaction : Felice (De) = 
Voy. De Felice ; — Maistre (De) = Voy. De Maistre. Je me reconnais 
donc à demi satisfait. 

Une autre amélioration intéressante à remarquer : la table alphabé- 
tique ne contient pas seulement les noms d'auteurs et les titres des ou- 
vrages anonymes, mais encore diverses rubriques générales qui ne 
font pas l'objet d'une division spéciale, ou des noms de pays (Belgique, 
Égypte, France, Italie, Japon, etc.) sous lesquels se trouvent réunis 
tous les ouvrages répertoriés dans les différentes subdivisions de ce vo- 
lume. On a, de la sorte, un véritable catalogue idéologique très aisé à 
consulter. H. S. 



Le* Carte* à Jouer du XIV* au siècle» par Hbnry-Rim£ 

d'Allbmaqne, archiviste paléographe, bibliothécaire à la Bibliothèque de 
l'Arsenal. Ouvrage contenant 3200 reproductions de cartes, dont 956 en cou- 
leur, 12 planches hors texte coloriées à l'aquarelle, 25 phototypies, 116 en- 
veloppes illustrées pour jeux de cartes, et 340 vignettes et vues diverses. 
Paris, Hachette et C*% 1906 ; 2 vol. in-4 de n-504 et iv-640 p. — Prix : 60 fr. 

Le seul libellé du titre indique assez l'importance documentaire et 
graphique de ces deux beaux volumes qui feront époque dans l'histoire 
de l'illustration du livre, et constituent comme une synthèse générale 
de tout ce qui a été écrit jusqu'à présent sur la fabrication, la gravure, 
la vente et l'emploi des cartes à jouer, à travers les siècles. C est en 
effet l'histoire de toute une industrie qui touche, par son essence même, 
à l'histoire du papier et de la gravure sur bois, et qui, par son dévelop- 
pement, a joué un rôle considérable dans nos mœurs. 

Il ne peut être ici question que du côté bibliographique. M. d'Alle- 
magne l'a traité avec toute l'ampleur que méritait le sujet et toute l'éru- 
dition dont il est coutumier. Avec lui nous assistons à l'éclosion des 
cartes à jouer en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie ; à la 
création des tarots, des jeux satiriques, politiques, grotesques, instruc- 
tifs ; nous connaissons les ordonnances et règlements concernant l'im- 
position, la fabrication et la vente des cartes à jouer, les marques et 
filigranes employés pour combattre la fraude, les contrefaçons et la ré- 
pression, les manufactures spéciales de papier filigrané ; nous appré- 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. Î71 

cions les interprétations diverses des jeux de cartes (divination, carto- 
mancie, châteaux de cartes) ; nous saluons au passage les localités où 
existèrent des fabriques de cartes à jouer (Paris, Rennes, Nantes, Brest, 
Lorient, Rouen, Caen, Troyes, Lille, Arras, Saint Omer, Angers, Blois, 
Chartres, Laval, Le Mans, Orléans, Tours, Dijon, Besançon, Nancy, 
Strasbourg, Épinal, Metz, Lyon, Thiers, Clermont, Riom, Le Puy, Gre- 
noble, Romans, Marseille, Aix, Toulon, Avignon, Montpellier, Nîmes, 
Toulouse, Montauban, Béziers, Carcassonne, Agen, Bordeaux, Angou- 
léme, Limoges, Poitiers, Rodez) et pour la plupart d'entre elles nous 
apprenons de l'inédit ; nous nous initions aux statuts et privilèges des 
corporations des cartiers et aux impôts établis sur les produits de ces 
ateliers. Une bibliographie du sujet, un index général très développé, 
une table alphabétique de tous les maîtres cartiers français dont le nom 
nous a été conservé, de nombreuses pièces justificatives inédites, com- 
plètent l'ouvrage et lui donnent un relief d'érudition qu'on ne rencontre 
pas toujours dans un livre aussi abondamment illustré. L'illustration 
est d'ailleurs presque uniquement documentaire ; reproductions de 
tarots et cartes de toute origine et de toute nature, d'estampes curieuses 
(xvn«-xix* siècles), de tableaux, vues et caricatures, le tout emprunté à 
la Bibliothèque nationale, aux riches collections particulières de 
MM. Marteau, Figdor, Sarriau, Nicolaï, Tissandier, Hartmann, à diffé- 
rents dépôts d'archives, et à la propre collection de l'auteur. 

Ces deux gros volumes ont été préparés avec amour, édités avec luxe, 
formant un magnifique ensemble d'un intérêt soutenu et d'une remar- 
quable exécution, qui fait à M. d'Allemagne le plus grand honneur. 

H. S. 



Katalog ôfver Vuêtei'a* Laroverksblbllolek» Inkanabler, up- 

prfittad af Dr. Isak Colmjn, E. 0. Amanuens vid Upsala Univ.-Bibliotek. 
Upsala, Almquist et Wiksell, [1904]; in-8 de 64 p. 

EttblacUtryek frnn feint ou de arhundradct. Bidrag till det fildre 
boktryckets historia, tolf ljustryck utgifna och beskriftia af Isak Collijn. 
Stockholm, Fôreningen fôr Bokhandtverk, [1905] ; in-8 de vin-96 p. et fig. 
arec atlas in-folio de 10 pl. 

Blad ur var nldat a svenika Itolttryclterlhlatorla, af Isak Collijn. 
Fasc. Mil. Stockholm, 1905-1906, in-4 de 5, 14 et 13 p. avec pl. (S&rtryck 
np Nordisk Bohtryckarekonst). 

M. Collijn s'est spécialisé dans l'étude des anciennes impressions 
Scandinaves et des incunables conservés dans les bibliothèques de Suède. 
Ses recherches l'ont amené à faire de curieuses découvertes dont 0 nous 
donne la primeur dans les différentes publications ci-dessus indiquées. 
On ne peut que l'engager à persévérer dans une voie où il a si bien dé- 
buté ; tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des anciens ateliers typo- 
graphiques lui en sauront un gré infini. 

Le premier travail de M. Collijn est le catalogue très soigné d'une 



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272 



COMPTES KENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



collection de 134 incunables de toutes provenances (la Minerva donnait 
le chiffre de 110) appartenant à la bibliothèque de Vâsterâs, suivi de 
deux appendices (inventaire de la bibliothèque de la cathédrale en 1619 
et 1640). 

Le second est le recueil de quelques impressions du xv e siècle, ren- 
contrées dans différentes bibliothèques de Suède (lettres d'indulgences 
et de jubilés, calendriers, gravures sur cuivre), et contient en outre une 
étude fort détaillée du premier livre imprimé en langue suédoise (arli- 
culi abbreviaii, Lûbeck, v. 4487) ; comme ces pièces sont uniques ou 
rarissimes, M. Collijn a pris la peine de nous en donner d'excellentes 
reproductions en grand format : ces impressions ont plusieurs origines 
(Leipzig, Nuremberg, etc.), et méritent l'honneur qu'on leur a fait. 

Le troisième est consacré à l'histoire du livre en Suède à ses débuts, 
pour servir de complément aux études antérieures de Klemming, Nor- 
din, Schûck : il s'agit du Dialogus creaturarum, premier livre suédois 
daté (4483), dont on connaît cinq exemplaires plus ou moins complets; 
des Litterœ indulgentiarum publiées en 1484, à Stockholm, soit avec 
des caractères de l'imprimeur de Lùbeck,soit par Joh. Stell, et dont un 
seul exemplaire est parvenu jusqu'à nous. De nombreux fac-similés, 
notamment des alphabets, des gravures et des marques, ornent ces très 
érudites dissertations d'un bibliographe avisé. H. S. 



Eiml de bibliographie pratique % Aide-mémoire du libraire et 
de l'amateur de livre» ; Répertoire d'ouvrages rares ou curieux en 
tous genres, anciens et modernes, avec l'indication de leur valeur dans le 
commerce, par un ancien libraire. Première partie (A-L). Paris, Aide- 
mémoire du Libraire et de l'Amateur de livres, 19, rue des Fossés-Saint- 
Jacques, 1906 ; in-8 de iv-240 p. — Prix : 10 fr. 

Le répertoire de Brunei, très précieux encore à consulter pour ses 
descriptions, n'est plus au courant de la science, et les prix d'apprécia- 
tion qu'il fournit pour certains ouvrages ne sont plus vrais aujourd'hui. 
L'auteur de V Aide-mémoire, qui n'explique son dessein par aucun 
avant-propos, a sans doute voulu remédier à cet inconvénient grave en 
publiant un nouveau répertoire qui n'a point la prétention d'être un 
nouveau Brunet (il n'en a ni les dimensions ni les précisions), mais de 
guider les collectionneurs et bibliothécaires dans leurs achats de livres. 
La première moitié du volume est entre nos mains : nous pouvons ju- 
ger d'ores' et déjà de son utilité. 

Assurément un tel guide est recommandable ; nous n'en possédons 
pas d'autre, et il semble que l'ancien libraire caché sous le voile de 
l'anonymat ait suivi assez soigneusement les ventes de ces dernières 
années pour se faire une idée exacte de la valeur des ouvrages catalo- 
gués *. Mais quel est le point de départ du choix de ces ouvrages ? Quel 

1. Toutefois, il y a des prix qui me semblent trop élevés, d'autres trop bas; 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



273 



mobile a guidé l'auteur dans ce choix ? Car il s'y rencontre toutes sor- 
tes de livres, dans cet Aide-mémoire, des incunables, des livres à figu- 
res du xvi e siècle, des factums, des pamphlets, des éditions originales 
de classiques ou de romantiques, des thèses, des publications officielles, 
des livres modernes illustrés, des ouvrages érotiques, des livres de 
droit, de religion, d'histoire générale et locale, des périodiques, des pu- 
blications étrangères en très petit nombre. Beaucoup de ces livres ne 
sont pas rares au sens propre du mot : Y « Histoire de la réunion de la 
Lorraine à la France » du comte d'Haussonville, la « Géologie agrono- 
mique » de Gras, le « Henry Mûrger » d'Alfred Delvau, les « Juifs au 
moyen âge » de Capefigue, les « Troubadours » de E. Baret, ne peuvent 
passer ni pour rares ni pour curieux ; dans la Collection des documents 
inédits, le « Cartulaire de Notre-Dame de Paris » par Guérard est peut- 
être épuisé, sans pour cela être difficile à acquérir moyennant une 
somme très modique. 

Je recommanderai à Fauteur de surveiller l'impression des noms 
propres (Baudian pour Baudiau, Auforre pour Aufauvre, Floard pour 
Flodoard), et les litres [Arts moriendi) ; d'éviter les mauvais classe- 
ments (« Les masures de l'Isle-Barbe » se trouvent au mot <t Barbe »); 
de supprimer les doubles emplois (à la page 27, Histoire de la ville de 
Châlons-sur-Marne, par L. Barbat, cotée 60 à 65 fr. ; et à la page 28, 
Histoire de Châlons-sur-Marne, par Barbot, cotée 80 à 90 fr.) ; de veiller 
à ne pas confondre deux auteurs totalement différents (Ed. de Barthé- 
lémy, auteur du Cartulaire de Saint-Étienne de Châlons, et le docteur 
L. Barthélémy, auteur de l'Inventaire des chartes de la maison des 
Baux). 

Toutes ces observations n'ont pas pour objet de méconnaître le mé- 
rite d'un tel répertoire, qui sera d'une réelle utilité, malgré ses défauts ; 
comme toute œuvre bibliographique, il est naturellement susceptible 
d'améliorations. H. S. 



Die Photographie Im Dlenste der Geléteiwlisonschaften, von 

Karl Krumbachbr. Leipzig, Teubner, 1906; in-8 de 58 p. et 15 pl. (Extrait 
des Neuen JahrbUcher far das klassische Altertum, Geschichte und 
deutsche Litteratur, t. XVI). 

Bien qu'on trouve dans la brochure de M. Krumbacher des pages re- 
latives à la photographie considérée comme auxiliaire de l'archéologie, 
c'est surtout la reproduction des manuscrits que l'auteur a eue en vue 
en rédigeant son travail, destiné à grouper sous une forme simple les 

parmi ces derniers, les « Pièces justificatives pour servir à l'histoire des Pre- 
miers Présidents », par A. de Boislisle, et « Les antiquitez de la ville et du 
duché d'Estampes », ne se trouveraient pas à- acquérir au taux indiqué de 
20 ou 25 fr. 



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274 



LIVRES NOUVEAUX. 



indications essentielles à ce sujet, et à attirer sur elles l'attention des 
érudits, philologues ou paléographes qui n'ont pas suivi les conférences 
de photographie que M. Krumbacher voudrait, avec raison, voir insti- 
tuer dans les établissements d'enseignement supérieur. 11 s'agit donc 
moins de considérations techniques que de renseignements pratiques 
sur les résultats obtenus. L'auteur se fait le défenseur convaincu des 
fac-similés réduits et des reproductions à bon marché. Il n'a pas craint 
de rappeler qu'en général les érudits n'ont que peu de temps et peu 
d'argent à dépenser en voyages. Or, la possession d'une épreuve photo- 
graphique dispense souvent d'un déplacement, et offre de bien autres 
garanties qu'une collation ou une copie manuscrite, si soigneusement 
faite qu'on suppose celle-ci. Dans la plupart des cas une photographie 
réduite suffit, quand son objet principal est de fournir les matériaux 
nécessaires à l'établissement d'un texte. A ce point de vue, le procédé 
au bromure, donnant directement des négatifs (blanc sur noir) directs 
sur papier, offre des avantages incontestables par la netteté des épreuves 
même réduites et par son bon marché : le prix d'une épreuve 18X24 
varie en effet de 0 fr. 50 (Rome), à 1 m. = 1 fr. 25 (Berlin). 11 est donc 
probable qu'il se généralisera de plus en plus. — La seconde partie du 
travail est consacrée à l'examen de divers procédés mécaniques desti- 
nés à reproduire par l'impression, à un grand nombre d'exemplaires, 
une épreuve photographique. Si Phéliotypie donne peut-être les meil- 
leurs résultats, elle a un inconvénient : c'est le prix de revient élevé 
des exemplaires, surtout lorsque ceux-ci doivent être nombreux. On lui 
préférera donc dans bien des cas : 1' « autotypie >> (phototypogravure, etc.), 
ou un procédé nouveau, désigné d'après le nom de son inventeur par le 
terme de « Spitzertypie », et qui, à en juger par le spécimen joint à la 
publication de M. Krumbacher, semble donner de bons résultats, ana- 
logues à ceux du gillotage> mais avec des contours plus nets parce 
qu'il ne comporte pas l'emploi d'un réseau. 

Quinze planches permettent de se rendre compte des résultats obte- 
nus par la photographie au procédé direct, même dans un format très 
réduit, et par les divers modes usuels de reproduction photoméca- 
nique. R. P. 



Reportorio alfabetico-analitico del Filangieri (annate 1893-1904), coll' 
indice délie monografie pubblicate nei primi 450 fascicoli dell' Enciclo- 
pedia giuridica italiana. Milano, Società éditrice libraria, 1906; in-8 de 

819 p. (10 1.) 



LIVRES NOUVEAUX 



Index nouveaux 



« 



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LIVRES NOUVEAUX. 275 

Generalregister der Bande XLI-L der Jahrbuches und der Jahrgânge 
4891-1900 der Verhandlungen der k. k. geologischen Beichsanstalt, von 
A. Matosch. Wien, Lechner, 1905; in-8 de 210 p. (6 mk.) 

Jahrbuck der preussischen Forst- und Jagdgesetzgebung und Verwal- 
tung; Gesamtregister fur Bd. XXXI bis XXXVII (1899 bis 1905). Berlin, 
Springer, 1905; in-8 de vui-34 p. (1 mk.) 

Mitleilungen des naturwissenschaftlichen Vereins fur Steiermark; 
Haupt-Repertorium ûber sâmtliche Vortrâge, Abhandlungen und No- 
tizen in den Heften XXI bis einschliesslich XL (Jahrg. 1884-1903). 
Graz, Leuschner und Lubensky, 1905; in-8 de 39 p. (1 mk.) 

Zeitschrift fur Mathematik und Physik; Generalregister zu Bd. I-L, 
von E. Wôlffing. Leipzig, Teubner, 1905 ; in-8 de xn-308 p. (15 mk.) 

Monatshefte fur Chemie und verwandle Teile anderer Wissenschaf- 
ten; Generalregister zuden Bdn. XI-XXII (1890-1901), von Ad.Franke. 
Wien, Gerold's Sohn, 1905; in-8 de iv-504 p. (7 mk.) 

Liebig's Annalen der Chemie; General- Register zu den Bd. 277-328 
(1893-1903), bearb. von V. Villiger. Leipzig, Winter, 1905; in-8 de vi- 
1063 p. (36 mk.) 

Allgemeine Zeitschrift fur Psychiatrie und psychisch-gerichtliche 
Medizin; Register fur Bd. LI bis LVI. Berlin, Reimer, 1904; in-8 de 
217 p. (6 mk.) 

Zeitschrift fur Ohrenheilkunde ; General-Register fur Bd. XLI-L incl., 
von D* W. Schwartz. Wiesbaden, Bergmann, 190(5 ; in-8 de 88 p. (3 mk. 60.) 

Indice décennale sisteniatico per materie 1895-1904, compilato per 
cura délia direzîone [degli] Annali di Medicina navale. Roma, tip. Cec- 
chini, 1906 ; in-8 de 135 p. (2 1. 50.) 

Organ fur die Fortschritte des Eisenbahnwesens in technischer Bezie- 
hung; Sach- und Namenverzeichnis Jahrg. 1894 bis 1903 oder Neue 
Folge Bd. XXI bis XL, von G. Barkhausen. Wiesbaden, Kreidel, 1904; 
in-4 de rv-76 p. (6 mk.) 

Zeitschrift fur Architektur und Ingenieurswesen ; 6 Alph. Inhaltver- 
zeichnis Bd. XXXVIII bis XLVII (Jahrg. 1892 bis 1901). Wiesbaden, 
Kreidel, 1905 ; in-4 de 211 p. (10 mk.) 

Blaetter fur Kanzcl-Bcredsamkeit ; Inhaltsverzeichnis zu Jahrg. 
I-XXV. Wien, Kirsch, 1906 ; in-8 de 69 p. (2 mk.) 

Table méthodique des matières de la Bévue celtique, tomes XIX-XXI V, 
dans le tome XXVII (1906), p. 37*-77*. 

Jahrbuch fûr schweizerische Geschichte; Inhaltûbersicht der BSnde 
XXI-XXX, in Bd. XXX (1905), in fine. 

Table alphabétique des Mémoires de la Société d'arcfiéologie de 
Beaune, pour les 29 volumes, dans tome XXIX (1906), p. 311-323. 



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276 



LIVRES NOUVEAUX. 



Histoire de V imprimerie. 

L'imprimerie à Lausanne et à Morges jusqu'à la fin du xvi e siècle, 
par Aug. Bernus. Lausanne, Bridel, 1904; in-4 de 47 p. et fig. (5 fr.) 

Bibliografia madrilefia ô descripciôn de las obras impresas en Madrid, 
por el presbitero D. Cristôbal Pérez Pastor. II (1601 al 1620). Madrid, 
tip. de la Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos, 1906; in-4 de 558 p. 

(10 pes.) 

Bibliography of printing in America ; books, pamphlets and some ar- 
ticles in magazines relating to the history of printing inj the new world, 
by G. T. Watkins. Boston, Roxbury, 1906 ; in-8 de u-31 p. (8 1.) 

Archives. 

La maison d'Albe et les archives colombiennes, par Henry Vignaud. 
Paris, Leroux, 1904 ; in-8 de 17 p. (Extr. du Journal des Américanistes.) 

De la publication des inventaires des petites archives ; Documents 
préparatoires publiés par la Fédération archéologique et historique de 
Belgique. Mons, impr. Dequesne-Masquillier, 1905 ; in-8 de 47 p. 

Reglamento provisional para el régimen y servicio de los Archivos 
militares, aprobado por R. 0. de 1° de septiembre de 1898, adicionado 
con cuantas disposiciones se han publicado hasta el 31 de Julio de 1905, 
referentes é Archivos militares, por Em. Lôpez Verde. Burgos, impr. 
de Carinena, 1905 ; in-4 de 55 p. (0. 60.) 

Aisne. — Inventaire sommaire des archives départementales de 
l'Aisne. Archives civiles ; série E supplément, par J. Souchon (Gan- 
tons d'Anizy — Coucy-le-Château). Laon, impr. du Journal de l'Aisne, 
1900 ; in-4 de xx-404 et 114 p. 

Ajagcio. — Inventaire sommaire des archives départementales de la 
Corse ; série G (Civile Governatore), t. I, par J. de Fréminville et 
A. Touranjon. Ajaccio, impr. Siciliano, 1906; in-4 de xvm-400 p. [ina- 
chevé]. 

Angoulême. — Inventaire sommaire des archives départementales 
de la Charente ; Archives civiles, série E (art. 1736 à 3040), par P. de 
Fleury et J. de La Martinière. Angoulême, impr. Coquemard, 4906; 
in-4 de [iv]-iv-431 p. 

Auras. — Inventaire sommaire des archives départementales du Pas- 
de-Calais; Archives ecclésiastiques, série H. Tome II (art. 852-2011), 
par G. Tison. Arras, impr. moderne, 1096 ; in-4 deiv-374 p. 

Asti. — Le più antiche carte dello Archivio capitolare di Asti, a cura 
di Ferdinando Gabotto. Pinerolo, tip. Chiantore-Mascarelli, 1904; in-8 
de xxm-439 p. 



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LIVRES NOUVEAUX. 



277 



Caen. — Inventaire sommaire des archives départementales du Cal- 
vados; Archives ecclésiastiques, série H ; tome I (n°* 1-659), par A. Be- 
nêt. Caen, Delesques, 1905; in-4 de vi-335 p. 

Clermont-Ferrand. — Inventaire sommaire des archives départe- 
mentales du Puy-de-Dôme ; Archives civiles, série C ; tome IV (n tB 4761 
à 6259), par G. Rouchon. Clermont-Ferrand, impr. Mont-Louis, 1906 ; 
in-4 de iv-508 p. 

Dijon. — Inventaire sommaire des archives départementales de la 
Côte-d'Or; Archives civiles, série G; tome II (n 01 1025 à 2126). Dijon, 
impr. Darantière, 1905 ; in-4 de iV-434 p. 

Edinburgh. — A guide to the public Records of Scotland, deposited in 
H. M. General Register House, by Matthew Livingstone, Deputy Keeper 
of the Records. Edinburgh, H. M. General Register House, 1905 ; in-8. 

Faenza. — Degli archivi antichi di Faenza in générale e deir archi- 
vio storico comunale in particolare ; notizie sommarie di Ant. Messeri. 
Faenza, tip. Montanari, 1905 ; in-8 de 16 p. 

— Inventario critiço e bibliografico dei codici e délie pergamene dell' 
archivio di comune di Faenza, con prefazione di Ant. Messeri, per Gaet. 
Ballardini. Faenza, tip. Montanari, 1905; in-8 de xxx-128p. (5 1.) 

Gap. — Inventaire sommaire des archives départementales des 
Hautes-Alpes; Archives ecclésiastiques, série G; tome V (n 08 1814 à 
2316), par l'abbé P. Guillaume. Gap, impr. Jean et Peyrot, 1904; in-4 
de xxviii-503 p. 

Gironde. — Inventaire sommaire des archives départementales de la 
Gironde; série E supplément, tome III (n 0i 3698 à 4657), par G. Du- 
caunnès-Duval etJ. A. Brutails. Bordeaux, Gounouilhou, 1905; in-4 de 
337 p. 

Haarlem. — Inventaris van het archief van het St. Ursulen convent 
te Neder Elten, opgemaakt door P. N. van Doorninck. Haarlem, van 
Brederode, 1906; in-8 de vin-62 p. et 2 pl. (1 fl. 75.) 

Riazan. — Trudy Riazanskoi utchenoi archivnoi Komissii (1905). Ria- 
zan, tip. Gobernii, 1905 ; in-8 de 122 p. 

Tortona. — Le carte dello archivio capitolare di Torlona (sec. ix- 
1313), a cura di F. Gabotto, A. Colombo, V. Legè e C. Patrucco. Pinerolo, 
tip. Chiantore-Mascareili, 1905-1906 ; in-8 de xi-308 et 431 p. 

Troyes. — Inventaire sommaire des archives départementales de 
l'Aube ; Archives civiles, série E (fonds de Saxe) ; tome II, par J. Ver- 
nier et le commandant Veling. Troyes, Frémont, 1905 ; in-4 de iv-413 p. 
Intéresse la guerre de Sept ans. 

Washington. — ■ Diplomatie Archives of the Department of State 
(1789-1840); Report. Washington, Carnegie Institution, 1904; in-8 de 
73 p. (25 c.) 



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278 



LIVRES NOUVEAUX. 



— Guide to the archives of the United States in Washington, by Cl. 
Halstead Van Tyne and W. G. Leland. Washington, Carnegie Institu- 
tion, 1904 ; in-8 de xm 245 p. (8 4.) 

Zerbst. — Regesten der Urkunden des herzogl. Haus- und Staatsar- 
chivs zu Zerbst aus den Jahren 4404-4500, von D' Wâschke. Hefl 4-6. 
Dessau, Dùnnhaupt, 1905 ; in-8, p. 145 à 288. (3 rnk.) 

Bibliothèques. 

La bibliothèque du marquis de Santillane, par Mario Schiff. Paris, 
Bouillon, 1905; in-8 de xci-511 p. [Bibliothèque de l'École des Hautes 
Études.] (15 fr.) 

A primer of library practice, by G. E. Roebuck and W. Benson 
Thorne. New York, Putnam, 4904 ; in-8 de vni-159 p. (75 c.) 

Cataloging ; suggestions for the small public library, by Esther Craw- 
ford. Chicago, Library Bureau, 4906 ; in-8 de 45 p. (35 c.) 

The duties and qualifications of a librarian ; a discourse pronounced 
in the General Assembly of the Sorbonne, 23dec. 4780, by Jean Baptist 
Colton Des Houssayes. Chicago, Mac Clurgand Co., 1906 ; in-8 de iv-56 p. 
[Literature of libraries in the seventeenth and eighteenth centuries.] 
(I 2.) 

Abréviations used in book catalogues, by Mary Medlicott. Boston, 
Boston Book Co , 490(5 ; in-8 de 15 p. (45 c.) 

Amerikanische Bibliotheken und ihre Bestrebungen, von A. B. Meyer. 
Berlin, Friedlaender, 1906; in-8 de vni-80 p. (3 mk.) 

Das Bibliothekswesen als Gegenstand der ôffentlichen Verwaltung, 
von Ad. Keysser. Kôln, Kôlner Verlags-Anstalt, 4905 ; in-8 de 54 p. 
(4 mk. 50.) 

Le sostanziali contraddizioni del régolamento organico délie rr. biblio- 
teche italiane del 28 ottobre 4885 causa causale dell* incendio délia 
Biblioteca torinese e minaccia ad altri simili istituti ; inutili reclami 
ufficiali da Nie. Anziani. Firenze, tip. Landi, 4905 ; in-8 de 20 p. 

Le biblioteche del popolo ; il primo anno del consorzio milanese per 
le biblioteche popolari, per Ett. Fabietti, con prefazione di Filippo Tu- 
rati. Milano, tip. Opérai, 4905; in-46 de 63 p. (0. 30.) 

Per l'istituzione di biblioteche pel popolô, ai maestri elementari d'Ita- 
lia, per N. Mastropaolo. Milano, Fontana, 4905 ; in-46 de 45 p. 

Benutzung und Einrichlung der Lehrer-bibliotheken an hôheren 
Schulen ; Praktische Vorschlàge zu ihrer Reform, von D r Rich. Ullrich. 
Berlin, Weidmann, 4905; in-8 de xx-448 p. (Erweit. Abdr. a, d. Zeit- 
schrifl fur das Gymnasialwesen.) (2 mk. 80w) 



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I 



LIVRES NOUVEAUX. 279 

Aarau. — Katalog der Bibliothek der Aargauischen Kantonsschule in 
Aarau. Aarau, Sauerlânder, 4905 ; in-8 de iv-220 p. 

Bamberg. — Katalog der Handschriften der kônigl. Bibliothek zu" 
Bamberg. I, 1. Canonistiche Handschriften, 5 Heît. Bamberg, Buchner, 
1906 ; in-8 de xi et 847 à 978 p. (4 mk.) 

Berlin. — Katalog der Bibliothek des kaiserl. Patentamtes. 5 Nach- 
trag. Berlin, Kûhl, 1906; in-8, p. 525 à 793. (7 mk.) 

Boloona. — I manoscritti Landoni délia biblioteca comunale di 
Bologna, per Albano Sorbelli. Bologna, Regia tip., 1906 ; in-8 de 16 p. 

Bruxelles. — Catalogue de la bibliothèque centrale du Ministère des 
finances et des travaux publics. Bruxelles, Lesigne, 1904; in-8 de xvn- 
614 p. 

Cambridge. — Handlist of turkishandother printedand lithographed 
books presented by Mrs. E. J. W. Gibb to the Cambridge University Li- 
brary, by E. G. Browne. Cambridge, University Press, 1906; in-8 de 
96 p. (5 sh.) 

— Descriptive catalogue of the Western manuscripts in the Library 
of Queen's Collège (Cambridge), by M. R. James. Cambridge, Univer- 
sity Press, 1906; in-8 de 36 p. (3 sh. 6 d.) 

— Bibliotheca patrum latinorum britannica. III, 3. Die kleineren 
ûffentlichen und Privatbibliotheken, nebst der Bibliotheken von Corpus 
Christi Collège, bearb. von H. Schenkl. Wien, Hôlder, 1905; in-8 de 
78 p- (Aus : Sitzungsberichte der k. Akademie der Wissenschaften.) 
(1 mk. 65.) 

Cambridge (U. S.). — Catalogue of english and american chap-books 
and broadside ballads in Harvard Collège Library. Cambridge, Univer- 
sity of Harvard, 1905; in-8 de xi 171 p. [Bibliographical Contributions.] 
(75 c.) 

Citta di Castello. — Per la biblioteca comunale dit Città di Cas- 
lello ; discorsi di P. Gotti, E. Allain, P. Tommasini-Mattiucci e V. Cor- 
bucci. Città di Castello, S. Lapi, 1905 ; in-8 de 69 p. (1 1.) 

Dublin. — Catalogue of fifteenth-century books in Library of Trinity 
Collège and in Marsh s Library (Dublin), with a few from other collec- 
tions, by T. K. Abbott. London, Longmans, 1905; in-8. (10 sh. 6d.) 

Erfurt. — Verzeichnis der Bibliothek des Vereins fur die Ge- 
schichte und Altertumskunde von Erfurt. Erfurt, Gùther, 1905 ; in-8 de 
122 p. (Aus : MiUeilungen des Vereins fur die Geschichte und Alter- 
tumskunde von Erfurt.) 

Essen. — Bûcher-Verzeichniss des Vereins fur die bergbaulichen In- 
teresse in Oberberg-amtsbez. Dortmund zu Essen. 3 e Ausg. Essen, Ver- 
lag des « Glùckauf », 1905; in-8 de vn-817 p. (4 mk.) 



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LIVRES NOUVEAUX 



Ferrara. — La Biblioteca comunale di Ferrara ; il passato, il pré- 
sente, l'avvenire, per Gius. Agnell. Ferrara, tip. Bresciani, 1906; in-4 
de 62 p. et pl. 

Firenze. — La Biblioteca nazionale di Firenze, per G. Elpi. Firenze, 
tip. Ramëlla, 1905 ; in-46 de 46 p. 

— Progetto Aemilia per l'edifîcio délia Biblioteca nazionale centrale 
i n Firenze ; relazione sulla seconda prova del concorso di secondo 
^rado. Firenze, tip. Belforte, 4906 ; in-4 de 66 p. avec fig. et 12 pl. 

— Concorso di terzo grado per il progetto dell' edificio délia Biblio- 
teca nazionale centrale di Firenze ; relazione dall' arch. E. D. Fan- 
tappiè. Firenze, tip. Elzeviriana, 4906 ; in -8 de 20 p. et pl. 

Frankfurt am Main. — Katalog der hebrâischen Handschriften und 
Bûcher in der Bibliothek des Prof. David Kaufmann s. A., von Max 
Weiss. Frankfurt am Main, J. Kaufmann, 4906 ; in-8 de iv-499 et 80 p. 
(3 mk.) 

Genova. — Catalogo délie opère componenti la raccolta colombiana 
esistente nella civica Biblioteca Berio di Genova, per L. A. Cervetto. 
Genova, tip. Pagano, 1906 ; in-8 de 126 p. 

Kjcebenhavn. — Katalog over Erhvervelser af nyere udenlandsk Lit- 
toratur ved Statens offentliger Biblioteker 4904 (Accessions Katalog) ; 
I dgivet af det store kgl. Bibliotek ved A. A. Bjœrnbo. Kjœbenhavn, 
Gyldendal, 4905; in-8 de 326 p. (2 kr.) 

Lausanne. — Catalogue de la bibliothèque de la Faculté de théologie 
de l'Église évangélique libre du canton de Vaud. Lausanne, Bridel, 
1905 ; in-8 de xn p. et 4200 col. (4 fr.) 

Leiden. — Geschiedenis der Universiteits-bibliotheek te Leiden, door 
P. C. Molhuysen. Leiden, Sijthoff, 4905 ; in-8 de 78 p. et fig. (4 fl. 50.) 

Leipzig. — Geschichte der Leipzig Stadtbibliothek ; I (4677-4801), von 
Gust. Wustmann. Leipzig, Hirschfeld, 4906 ; in-8 de 462 p. et fig. 
(6 mk. 40.) 

— Katalog der pâdagogischen Centralbibliothek (Comenius-Stiftung) 
zu Leipzig. III, 2. Leipzig, Grâfe, 4906 ; in-8 de iv-132 p. (0 mk. 70.) 

Le Mans. — Notice sur la bibliothèque communale de la ville du 
Mans, par M. Déan-Laporte. Le Mans, impr. Monnoyer, 1905 ; in-8 de 

38 p. 

Magdeburg. — Verzeichnis der Bùcherei der Handelskammer zu 
M.igdeburg nach dem Bestande vom 4 Okt. 4905. Magdeburg, Hein- 
richshofen, 1900 ; in-8 de xin-336 p. (4 nik ) 



Le Gérant, F. Corne. 



IMPRIMERIE JACQlïlN 



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LES 

PAPYRUS GRECS D'EGYPTE 



CHAPITRE PREMIER 

LE PAPYRUS GOMME SOURCE 

Parmi les documents écrits de nature diverse, témoignages 
de la civilisation gréco-romaine en Égyple, à côté des parche- 
mins et des tablettes de bois et de cire, des inscriptions, des 
tessons de poterie et des monnaies, le papyrus nous apparaît 
comme la matière d'écriture dont l'usage était le plus répandu. 

Son emploi remonte très haut dans l'histoire : nous possé- 
dons une feuille de papyrus contenant des comptes et datant du 
règne du roi Assa, c'esl-à-dire de 3580 à 3536 avant Jésus-Christ. 
Depuis cette époque reculée jusque bien profondément dans la 
période arabe, le papyrus continue à être la matière d'écriture 
caractéristique de l'Égyple. 

Quoique, en apparence et à première vue, frêle et essentielle- 
ment périssable, il est, en fait, aussi indestructible que les 
pyramides et les obélisques, et c'est à la force de résistance 
magnifique du papyrus que nous devons de posséder aujour- 
d'hui cette source incomparable de notre connaissance de 
TÉgypte à l'époque gréco-romaine. 

Textes juridiques des genres les plus variés, contrats d'em- 
prunts et d'achats, lois et décrets, contrats de mariage et testa- 
ments, avis de pénalités, copies de jugements, actes de notaires, 
archives de temples, etc., etc., sans compter les lettres sur 
les sujets les plus divers, les billets d'invitation, les programmes 
de fêles, les exercices d'école, les textes magiques, les horos- 
copes, et que sais-je, écrits de contenu et de nature aussi divers 

SSPTBMBRB-DéCEMBRB 1906. 19 



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282 NICOLAS H0HLWE1N. 

dans leur variété que la vie sociale elle-même, les papyrus nous 
offrent en abondance les renseignements les plus curieux. 

Incomparable par la richesse et la variété, le papyrus, comme 
source, est aussi un document bien caractéristique el bien par- 
ticulier. 

L'airain et la pierre, dont l'étude a occupé le xix e siècle, sont 
des matières précieuses, aristocratiques; le papyrus revêt un 
caractère plus bourgeois. Sur les premières, matières durables, 
on a gravé les actes et le récit des événements importants des- 
tinés à passer à la postérité ; sur la fibre mince du papyrus, on 
n'a consigné que les faits ordinaires de la vie journalière. 

Et c'est précisément ce qui donne à ce genre de documents 
son extraordinaire valeur. 11 faut bien l'avouer : nos sources 
historiques ne nous font guère connaître que les couches supé- 
rieures du monde antique, au point que cette société nous ap- 
paraît comme composée uniquement de grands princes, de 
grands généraux, de fonctionnaires importants, de citoyens 
riches et de leurs esclaves; ils ne se montrent guère à nous, du 
reste, que dans les manifestations extérieures de leur vie et re- 
vêtus toujours, pour ainsi dire, de leur tenue d apparat. C'est à 
grand'peine que nous parvenons à les arracher aux guerres 
qu'ils entreprennent, aux milieux politiques où ils s'agitent, 
pour les ramener à leur foyer, pénétrer un peu dans leur vie 
intime et les surprendre dans leurs occupations journalières. 
Quant aux paysans, aux ouvriers libres et aux commerçants 
qui, cependant, doivent avoir contribué pour une bonne part à 
l'édification de la civilisation ancienne, il en est dit à peine 
quelques mots. 

C'est une lacune que viennent heureusement combler les pa- 
pyrus ; ils nous fournissent des instantanés de la vie bourgeoise 
et commune, avec une précision, une chaleur et une fidélité 
que l'on chercherait en vain ailleurs. 

Dans les textes des auteurs? Us ne nous ont été transmis, 
mettons-le au mieux, que de seconde main; et valent-ils dans 
leur rhétorique, leur caractère souvent artificiel et convenu, ces 
documents écrits au jour le jour, sans aucune préoccupation de 
l'avenir et de la postérité? 



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LE* PAPYRUS GRECS d'ÉGYPTE. 283 

Dans les inscriptions? Mais nierait-on qu'elles sont, la plupart 
du temps, dans leur réalité objective et sèche, aussi froides et 
aussi mortes que le marbre sur lequel elles sont gravées? 

Les papyrus sont des autographes qui nous révèlent jus- 
qu'aux particularités individuelles de récriture, c'est-à-dire de 
l'homme qui en est l'auteur : tel scribe, au service d'une admi- 
nistration publique, est doué d'une écriture calme, posée et ma- 
jestueuse; tel autre, nature nerveuse ou pressé dans sa be- 
sogne, écrit d'une façon presque illisible; l'amphitryon généreux 
calligraphie ses billets d'invitation à dîner; le gamin maladroit 
compose avec un effort louable, mais aussi mal récompensé, une 
lettre de reproches à son père oublieux. Certains documents ne 
portent-ils même pas, en petits traits brefs donnés au fur et à 
mesure de la lecture, les traces de la revision qu'en a faite un 
supérieur chargé de leur contrôle? 

Ce sont là autant de bagatelles qui, cependant, donnent aux 
papyrus une allure particulière, les revêtent d'un intérêt spécial 
et nous y attachent, parce qu'ils deviennent, par le fait même, 
plus vivants. 

Dans sa forme négligée, dans son style lâche et sans re- 
cherche, avec son orthographe bâtie à la diable, le papyrus est 
bien capable, morceau de vie et de réalité palpable, de retenir 
l'attention du philologue qui prend à ses études un autre inté- 
rêt que l'intérêt purement philologique; il se persuadera qu'il 
existe, en dehors des textes d'auteurs et des inscriptions, une 
source de renseignements précieux et indispensables *. 

Avant de nous attacher à faire ressortir l'importance des pa- 
pyrus pour notre connaissance des antiquités, nous voudrions 
qu'il nous fût permis de placer un mot sur la nature de ce do- 
cument, sur sa préparation et sa conservation, et de retracer 
brièvement l'historique des découvertes papyrologiques. 

1. Voyez : Notes bibliographiques, n" 1-7. 



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NICOLAS HOHLWEIN. 



CHAPITRE II 

§ 1 er . — Préparation et conservation du papyrus 

Le mode de préparation du papyrus a été l'objet de nom- 
breuses recherches. Tout récemment on a dit *, mais incorrec- 
tement, que le papyrus était préparé de ïécorce de la plante- 
papyrus. 

Pline l'Ancien, HisL nat., 13, 11-13, en a donné une descrip- 
tion assez minutieuse 2 , que l'examen technique de nos docu- 
ments a rendue intelligible. 

Voici Tinterprélation donnée à ce passage par un des papyro- 
logues les plus distingués de notre siècle, F. G. Kenyon * : 

La moelle de la tige de la plante-papyrus était coupée en 
minces lanières dont la largeur était déterminée naturellement 
par l'épaisseur de la tige, et dont la longueur variait considéra- 
blement. 

Ces lanières, en lalin philyrae, étaient placées l'une à côté de 
l'autre pour former une feuille. Chaque feuille était composée 
de deux couches ; dans Tune les fibres couraient horizontale- 
ment, dans l'autre verticalement. Les deux couches étaient 
adaptées l'une à l'autre au moyen de colle et humectées d'eau 
— de préférence, sembie-t-il, de l'eau boueuse du Nil, que l'on 
supposait ajouter de la force à la colle. 

Les feuilles ainsi préparées élaient pressées, séchées au 
soleil et polies, de façon à enlever de sa surface toute inégalité; 
elles étaient alors prêtes à être employées. 

1. Grégory, Textcritik, I» p. 7 (1900) ; W. Croenert, Denksehrift betreffend 
eine deutsche Papyrusgrabung auf dem Boden grieohisch-rômischer Kultur 
in Aegypten (Bonn, 1902, p. 3). 

2. Elle a été popularisée par G. Ebers, dans nn de ses beaux romans : Kai- 
ser Hadrian; cf. aussi le même, The wrighting malerial of antiquity (Co«- 
mop. Magazine, New York, nov. 1893) ; voy. maintenant surtout la disserta- 
tion insérée par Birt, dans son beau livre : Dos antike Buchwesen (1882), et 
aussi K. Dziatzko, Untersuchungen Uber ausgewâhlte Kapitel des antihen 
Buchwesen* mit Text, UeberseUung und Erklarung von Plinius t Nat. hist. 
Î3 (Leipzig, 1900). 

3. The Palaeography of greeh papyri, p. 15. 



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LES PAPYRUS GRECS D'ÉOTPTE. 285 

La plante avec laquelle on préparait ces lanières, cyperus pa- 
pyrus ou papyrus antiquorum, se rencontrait surloutenÉgypte, 
sur les bords du Nil mais aussi en Sicile, dans les environs 
de Syracuse et même en Italie, près du lac Trasimène 2 . 

La dimension de la feuille de papyrus est naturellement va- 
riable. Pour la plupart des documents non littéraires (lettres, 
lois, édits, quittances, etc.), une simple feuille était suffisante; 
les textes littéraires exigeaient plus d'espace et on collait en- 
semble plusieurs feuilles en un rouleau. 

Le rouleau de papyrus était la forme classique çles produc- 
tions littéraires dans l'antiquité; il y en avait de six, dix et 
même vingt mètres de longueur. 

On n'écrivait généralement que sur un côté de la feuille, car, 
comme elle était destinée à être roulée, on ne pouvait couvrir 
d'écriture et lire que l'intérieur, l'extérieur étant exposé à être 
souillé et à devenir illisible. 

Ce côté intérieur était la couche ou la lanière sur laquelle les 
fibres couraient horizontalement (recto) et l'on ne se servait du 
côté opposé (verso) que dans des cas déterminés, dans les 
lettres, par exemple, pour inscrire l'adresse du destinataire 3 . 

On trouve cependant des exceptions : les opistographes ; le 
papyrus du Brilish Muséum, n° 121, par exemple, contient sur 
les deux côtés de longs textes magiques. 

Il arrive aussi qu'une feuille de papyrus porte de l'écriture sur 
ses deux faces; mais ce sont toujours deux écrits de contenu et 
d'époque différents, l'écrit du recto étant le plus ancien en date. 

11 n'est pas rare de trouver des textes littéraires au verso d'un 
document d'ordre quelconque; c'est le cas pour le rouleau qui 
contient au verso rA0uv«twv woXinte d'Àristote. Par contre, on 
a pu employer une feuille de papyrus dont le recto contenait un 
texte littéraire pour transcrire au verso un écrit tout autre. 

Dans les derniers siècles de l'antiquité, le papyrus revêt la 



1. B. de Mont faucon, Dissertation sur la plante appelée Papyrus {Mém, 
Acad. inscr., VI, 1729, p. 592 et seq.)ï Fr. Wœnig, Die Pflansen im alten 
Aegypten, ihre Heimat, Geschichte, Kultur % 1886, p. 74 et Beq. 

2. Voy. Hoskyns-Abrahall {The Academy, 19 mars 1887, p. 776). 

3. Voy. U. Wilcken, Beoto oder Verso t (Hermès, XXII, 1887, p. 487 et seq.). 



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$86 NICOLAS HOHLWE1N. 

forme d'un livre-codex; il existe concurremment avec le rouleau, 
mais finit par l'emporter sur celui-ci. Naturellement, sous cette 
nouvelle forme, la feuille de papyrus était écrite des deux côtés. 

Quant à la conservation du papyrus, elle est soumise à une 
condition essentielle : il doit être tenu éloigné du contact de 
l'air et de l'eau. C'est pour ce motif que Ton ne trouve jamais 
de papyrus à la surface du sol; dans les endroils où se fait sen- 
tir l'humidité de l'eau, il se transforme en cendres et en pous- 
sière. Éloigné de ces deux éléments, le papyrus se conserve 
dans un état de grande fraîcheur, et il possède encore, après 
des siècles, une certaine élasticité. 

Dès son arrivée dans les musées européens, il est déplié et 
étendu, puis placé soigneusement sous deux plaques de verre 
transparent; ainsi à l'abri de l'air et de l'eau, il se conserve 
bien, et son existence est de nouveau assurée pour plusieurs 
milliers d'années. 

Et c'est là un singulier retour des choses d'ici-bas, que ces 
soins multiples et celle espèce de vénération respectueuse ac- 
cordée, après quelques centaines d'années, à ces minces feuilles 
que nous devons, pour la plupart, à cette circonstance, d'avoir 
été, devenues inutiles, jetées avec les autres détritus, dans les 
grands tas d'immondices des cités antiques de l'Êgypte. 

Dans ces tas, ils se sont surtout bien conservés, là où l'humi- 
dité du sol inondé par le Nil ne pouvait pénétrer, c'est-à-dire 
dans les couches supérieures ; et comme celles-ci contiennent 
évidemment te$ détritus des époques postérieures, ainsi s'ex- 
plique que les papyrus de l'époque romaine et arabe nous ont 
été conservés si bien et en si grand nombre. 

Tous les papyrus que nous possédons ne sont cependant pas 
arrivés jusqu'à nous, grâce à cette circonstance plutôt.... parti- 
culière *. 

Les plus beaux rouleaux, ceux auxquels un petit fragment à 
peine fait défaut, et dont la belle couleur brunâtre a subsislé à 
travers les temps, proviennent des tombeaux où ils ont été en- 
terrés avec les morts. 

1. Voyez : Notes bibliographiques, n- 8-23. 



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les papyrus oàECS d'éôypte. 287 

Dans la province d'Arsinoé, dans le Fayoum et à Panoplis 
(Akhmin) on a mis au jour, en une fois, des quantités telles de 
papyrus, qu'il semble bien qu'on se soit trouvé en présence de 
véritables archives. 

Quelquefois aussi, le papyrus, après avoir rempli sa destina- 
tion primitive, était réemployé comme matière première pour 
la confection de différents objets : la collection de Berlin pos- 
sède des sandales confectionnées avec des comptes de l'époque 
ptolémaïque. On s'en servait également pour réparer les sarco- 
pbages des momies d'hommes ou d'animaux sacrés, comme 
l'épervier et le crocodile. Cependant c'est une coutume qui s'est 
restreinte au ni 6 et au n* siècle avant Jésus-Christ, depuis Éver- 
gète I* jusqu'à Évergète 11. 

L'Anglais Flinders Pétrie a découvert beaucoup de ces sarco- 
phages à Gurob, dans le voisinage de l'ancienne Crocodilopolis, 
et plus récemment on en a trouvé encore à Umm-el-Bagarat 
(Tebtunis) et à El-Hibeh, dans les fouilles dirigées par Grenfell 
et Hunl. 

Telle est, brièvement retracée, l'origine de ces documents 
merveilleux que l'Égypte ne cesse de nous fournir en masses 
considérables et toujours croissantes depuis un peu plus d'un 
siècle. 

§ 2. — Historique des découvertes papyrologiques 

C'est, en effet, en 1778, qu'un marchand européen inconnu 
acheta à des paysans égyptiens un rouleau de papyrus datant 
de 191-2 de notre ère, qu'on lui avait offert en vente en même 
temps qu'une cinquantaine d'autres; n'ayant consenti à acqué- 
rir que ce rouleau, connu plus tard sous le nom de Charta 
Borgiana, les paysans, vexés de son refus, brûlèrent le reste 
pour humer, dit-on, le parfum aromatique répandu par les 
rouleaux embrasés. Voilà la légende; elle ne rappelle que trop 
celle qui entoure l'acquisition des livres sibyllins narrée par 
Tite-Live. 

Au fond, le motif invoqué pour justifier la disparition de ces 
papyrus n'est pas fort vraisemblable, car si nous en crôyons 



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288 NICOLAS HOHLWE1N. 

des autorités compétentes *, le papyrus, en brûlant, ne répand 
pas une odeur plus particulièrement agréable que le papier en 
combustion. 

Quoi qu'il en soit, Tannée 1778 marque la date de découverte 
des premiers papyrus égyptiens, et, depuis ce temps, i'Égypte 
n'a cessé de nous en fournir une masse toujours croissante, 
écrits dans des langues diverses et contemporains de toutes les 
périodes de l'histoire de l'Égyple. 

De 1815 à 1830, on fit des découvertes assez importantes dans 
la Moyenne-Égypte, à Memphis, This, Panoplis et Thèbes. Les 
papyrus qu'on trouva dans ces villes dataient surtout de l'époque 
ptolémaïque et arrivèrent dans nos musées européens par l'in- 
termédiaire des marchands qui les vendirent un peu partout : à 
Paris, Londres, Leyde, Berlin, Leipzig, Dresde, Vienne, Turin, 
Rome, Milan et Saint-Pétersbourg. 

Un peu plus tard, on trouva à Saqquarah, près de Memphis, 
dans un tombeau érigé vraisemblablement à un fonctionnaire 
de l'époque romaine résidant à Memphis, un lot considérable 
de documents qui formaient ses archives; ils furent achetés 
pour Berlin, Leyde et Saint-Pétersbourg. 

A Thèbes, à la même époque, on découvrit des documents 
importants de l'époque ptolémaïque, qui furent transportés à 
Berlin et à Paris. 

Toutes ces découvertes on tété dues au hasard ou à la chance de 
certains individus qui opéraient un pillage systématique des mo- 
numents égyptiens. Exerçant leur petit négoce, surtout dans le 
Fayoum, ces cambrioleurs d'un genre nouveau mirent au jour des 
masses importantes de papyrus qui furent achetés pour Vienne 
(par l'archiduc Rainer), pour Berlin, Londres, Paris et Genève. 

Cette fois, l'importance des trouvailles attira l'attention des 
savants, et une campagne active fut menée en Angleterre, en 
vue de fouilles systématiques à pratiquer en Égypte. Dans l'en- 
trelemps, en 1886 1887, on mit au jour à Akhmin, l'ancienne 
Panoplis, des textes très importants de contenu théologique et 
des écrits bibliques apocryphes. 

1. Grenfell et Hunt, Fayoum Towns and their papyri, p. 17. 



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LES PAPYRUS GRECS D'ÉGYPTE. 289 

Ce fut d'abord vers le Fayoum que se tournèrent les Anglais, 
el pendant l'hiver de 1888-1889, sous la direction de Flinders 
Pétrie, furent pratiquées les premières fouilles méthodiques : 
les résultats en furent brillants, et plusieurs centaines de pré- 
cieuses feuilles entrèrent par l'intermédiaire des fondateurs de 
l'expédition, Martyn Kennard et Jesse Haworth, au British 
Muséum, à la Bodléienne d'Oxford et au Trinity Collège de Du- 
blin. 

En 1895-1896, on pratiqua des fouilles à Kumm-Ushim et à 
Kumm-el-Kall, sur l'ancien emplacement de Karanis et de Bac- 
chias, dans le nord-ouest du Fayoum, avec assez de succès. Gren- 
fell, Hogarth et Hunt, les heureux directeurs de cette expédi- 
tion, se portèrent, l'année suivante, plus au sud, à Beneseh 
(Oxyrhynchos), et y découvrirent plus de deux mille documents 
parfaitement conservés, trois cents fragments de textes litté- 
raires, et environ cent mille petits fragments de nature diverse. 
Une mince partie seulement de ces documents est publiée; ils 
se trouvent en partie à Oxford, en partie au British Muséum. 

Cette même année, 1896-1897, Karl Schmidt, attiré à Panoplis 
par les découvertes de 1886-1887, pratique des fouilles dans 
l'espoir de trouver des restes d'écrits théologiques; il y décou- 
vrit surtout un grand nombre d'images de morts. 

Grenfell et Hunt retournent en 1898-1899 dans le nord-est du 
Fayoum, à Kasr-el-Banat (Evhéméria), à Hàril (Théadelphia), à 
Wadfa (Philoteris) et à Kasr-Kurun (Dionysias). Ce fut encore 
une expédition heureuse, dont le butin comprend un millier de 
documents, parmi lesquels trois cents pièces parfaitement con- 
servées et en outre une trentaine de fragments littéraires assez 
importants; tous ces papyrus furent transportés à Oxford. 

Au printemps de 1899, les Allemands envoyèrent, pour le 
compte de la direction générale des musées de Berlin, Ulrich 
Wilcken et Henri Schaefer à Ehnâs (Herakleopolis). Leurs re- 
cherches furent fructueuses, mais un accident déplorable, fit 
perdre à ces deux savants tout le fruit de leurs peines : le feu 
détruisit, au débarquement dans le port de Hambourg, les 
caisses et leur précieux contenu. M. Wilcken avait heureuse- 
ment eu la précaution de prendre en Égypte, sous la tente, 



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290 NICOLAS HOHLWÉW. 

copie de quelques pièces importantes qui purent être sauvées 
pour la science. 

En 1899-1900, Grenfell et Hunl pratiquent des fouilles au sud 
du Fayoum, à Umm-el-Bagaral (Tebtunis) pour le compte de 
l'Université de Californie. Ils eurent le bonheur inouï d'y dé- 
couvrir une cinquantaine de sarcophages réparés avec des pa- 
pyrus et une masse plus grande encore de momies de croco- 
diles enveloppés dans de précieux documents. Presque tous 
dataient de l'époque des Ptolémées. Us ont été transportés à 
Oxford et seront répartis bientôt entre l'Université de Californie 
et le Musée de Gizeh. 

Celle même année, le Français Pierre Jouguet pratiquait éga- 
lement des fouilles dans le sud du Fayoum, à Médinet-Mahdi ; 
ses découvertes furent assez riches. 

Grenfell et Hunt, les explorateurs infatigables, reprennent en 
1900 leurs travaux dans l'ouest et le nord-ouest du Fayoum, à 
Kumm-Uskim,Dimeh, Yakuta, et plus tard un peu à l'est, à Rub- 
bayah et Manashinshanêh. Dans beaucoup d'endroits, ils trou- 
vèrent encore des sarcophages, mais en général fort abîmés 
par la pénétration de l'eau. 

Plus heureux en 1901-1902, les deux savants anglais trou- 
vèrent à El-Hibeh, dans le Fayoum, sur la rive droite du Nil, 
une quantité respectable de momies enveloppées dans de beaux 
papyrus; c'est là que dans ces dernières années ils continuent 
leurs explorations t. 

CHAPITRE III 

RAPPORT DBS ÉTUDES PAPYKOLOOIQUBS AVEC LES DIVERSES BRANCHES 
DE L'ENSEIGNEMENT CLASSIQUE 

11 va sans dire que, dans cette masse énorme de documents 
que des recherches patiemment poursuivies ont tirés des sables 
et des tombeaux de l'Egypte, toutes les pièces ne sont pas 
d'égale valeur. Toutes cependant ont leur intérêt particulier, 

1. Voyes : Notet bibliograpWq™*» a M *4-47. 



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LES PAPYRUS GRECS D'ÉGYPTE. 291 

toutes contiennent des enseignements qu'on peut pénétrer et 
dont on tire des conclusions aussi précieuses qu'inattendues. 
L'étude des papyrus n'est point une étude stérile, bonne à être 
cultivée par des gens qui n'ont rien de mieux à faire; c'est une 
science utile et nécessaire, et il est fort difficile aujourd'hui, 
pour ne pas dire impossible, de s'occuper sérieusement d'études 
littéraires anciennes, sous quelque forme que ce soit, sans être 
capable de déchiffrer un papyrus et de mellre à profit les con- 
tributions précieuses apportées par ces documents à notre con- 
naissance des antiquités. 

Qu'on ne se fasse pas illusion : pour les lire et les utiliser, 
il ne suffit pas de joindre à la connaissance du grec, de l'his- 
toire grecque et romaine, un esprit ingénieux et divinateur; la 
sagacité, la finesse de l'intelligence ne peuvent remplacer, dans 
ce genre d'études, des connaissances techniques. 

Et d'abord, le papyrus a sa paléographie qui étudie la forme 
des lettres et des chiffres, les ligatures si nombreuses, les sigles 
et les abréviations si fréquentes, et qui diffère suffisamment de 
celle des manuscrits et des inscriptions pour nécessiter une 
étude spéciale. 

Parcourez le beau livre de Kenyon, The Palaeography of 
greek papyri, et vous pourrez constater les caractères particu- 
liers à la paléographie du papyrus et son importance pour l'his- 
toire de l'écriture et la paléographie comparée. Aucun des 
traités récents de paléographie n'a pu ne pas consacrer au 
moins un chapitre à ces documents, dans lesquels les différents 
modes d'écriture sont représentés, depuis l'onciale la plus ma- 
jestueuse jusqu'à la cursive la plus rapide. 11 n'est pas de col- 
lection de papyrus qui ne soit à même de fournir les matériaux 
d'un cours de paléographie intéressant une période d'un mil- 
lier d'années, depuis le m 9 siècle avant Jésus-Christ jusqu'au 
viii # siècle de notre ère. 

Si de la forme des lettres nous passons à l'examen même des 
mots, nous entrons dans un ordre de recherches qui ne conduit 
pas à des résultats moins importants. 

Les œuvres littéraires de l'antiquité noua sont parvenues par 
une série de copies plus ou moins altérées, qui, pour parler 



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292 NICOLAS HOBLWETN. 

des plus anciennes, ne sont pas antérieures au iv § ou au v § siècle 
de notre ère. Les papyrus, au contraire, se présentent à nous 
dans leur intégrité, avec des formes de langage et des carac- 
tères orthographiques dont l'authenticité n'est pas douteuse. 

De quelle utilité ne doivent pas être pour l'étude de la langue 
grecque, de sa formation, de son développement, de sa déca- 
dence, ces documents dont beaucoup nous reportent trois 
siècles avant notre ère, et dont les plus récents nous amènent, à 
travers les transformations successives du langage, jusque bien 
profondément dans la période byzantine. El cette langue que 
les papyrus nous font connaître n'est pas seulement la langue 
littéraire, que nous trouvons dans les écrivains, ni la langue 
officielle, que nous voyons employée dans les actes publics ; 
c'est en somme le grec de la vie ordinaire, tel qu'il était parlé 
dans les contrées baignées par la Méditerranée. 

Ce langage de la vie courante, ce grec cosmopolite nous ré- 
vèle mille particularités de dialecte; il nous conserve surtout 
ces locutions populaires qui subsistaient à côté du langage pu- 
rement classique, et dont l'élude est pour le philologue une 
source d'observations fécondes *. 

Dans un domaine plus spécial, au point de vue des éludes 
bibliques, l'apport des papyrus et du dialecte dans lequel ils 
sont écrits est des plus surprenants. 

Partant de ce point de vue, pleinement justifié, que l'intelli- 
gence de la langue du Nouveau Testament et des Seplante ne 
peut guère être obtenue que par la comparaison avec les docu- 
ments contemporains, Deissmann, l'éminent théologue de Hei- 
delberg *, songea à s'attacher à l'élude des papyrus pour ex- 
pliquer cette phase et cette forme de la langue grecque que 
nous avons dans les Septante et le Nouveau Testament. 

Il a pu arriver à la conclusion que les « Septante » est un 
livre égyptien. De même que la Bible de Luther est un livre 
allemand, non seulement à cause de sa langue, mais surtout 
parce qu'elle n'a pas pu ne pas s'imprégner de l'esprit et du 



1. Voyez : Notes bibliographiques, n" 48-50. 

2. Idem, n M 51-52. 



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LES, PAPYRUS GRECS d'ÉGYPTE. 293 

génie de son illustre traducteur, de même le livre des Septante 
est une « égyptianisation i de l'Ancien Testament, et non pas 
une pure traduction grecque de cet écrit. 

Les papyrus ont rendu possible une connaissance plus exacte 
des problèmes orthographiques et morphologiques posés à l'édi- 
teur des textes bibliques; il en est de même pour la syntaxe, 
qui en reçoit de nombreux éclaircissements. 

La lexicologie des écrits religieux a aussi beaucoup profité 
des nouvelles découvertes. 

On peut maintenant constater combien exagérée est l'opinion 
d'après laquelle la religion chrétienne, n'ayant pu se contenter 
des mots usuels de la vie ordinaire, aurait dû créer de toute 
pièce des vocables nouveaux pour les idées nouvelles qu'elle 
avait à exprimer. Une grande masse des soi-disant ôwroÇ upmpéva 
se retrouvent dans les papyriis avec le sens prétendûment 
c chrétien » ou c biblique > que leur avaient attribué les anciens 
éditeurs. 

Le papyrus est donc devenu, dans le domaine de la Philolo- 
gia sacra, un auxiliaire précieux, dont il sera impossible désor- 
mais de ne pas tenir compte; aussi leurs renseignements sont- 
ils largement mis à profit dans toutes les recherches actuelles 
faites sur ce domaine. 

Remarquons aussi que les papyrus ont une valeur irrécusable; 
ils nous fournissent des témoignages authentiques, contempo- 
rains, dont la sincérité ne saurait être mise en doute. 

Les données de la papyrologie ont sur les témoignages des 
auteurs le même avantage que la photographie sèche, mais 
matériellement fidèle, possède sur le dessin, plus flatteur à l'œil, 
mais toujours inexact par quelque endroit. Les papyrus per- 
mettent de contrôler les assertions des écrivains, les confirment 
très souvent, mais quelquefois aussi les contredisent et presque 
toujours les complètent. 

Les découvertes récentes en fournissent un exemple frappant. 
Consultez n'importe quel manuel d'histoire grecque à propos du 
roi Ptolémée Evergète 11. Tous, à part Flinders Pétrie, vol. V de 
son History of Egypt, placent ce roi dans une posture fort défa- 
vorable, sur la foi des sources grecques, nos seuls témoignages 



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394 NICOLAS BOHIWBLN. 

pour le règne de ce roi; il y est dépeint comme un tyran, aux 
mœurs barbares, un despote toujours plein de noirs desseins et 
cherchant à opprimer de toute façon ses malheureux sujets. 

Dans l'hiver de 1900-1901 , on a découvert à Tebtunis une 
masse de sarcophages réparés avec des papyrus de l'époque 
plolémaïque, qui contiennent toute une série d'ordonnances 
bienveillantes du roi Evergète II en faveur de ses sujets indi- 
gènes; et l'on peut maintenant faire la part de la vérité : en réa- 
lité ce roi sage s'occupa de mettre tous ses styets, Grecs et 
indigènes, sur un pied d'égalité plus complète. Pour y arriver il 
dut naturellement favoriser beaucoup les indigènes au détriment 
des Grecs appelés en Égypte par ses ancêtres. Les Grecs crurent 
avoir lieu de se plaindre et de là les calomnies nombreuses con- 
tenues dans nos sources grecques. Voilà parmi tant d'autres un 
point que nos papyrus sont venus contrôler et sur lequel ils ont 
apporté des compléments intéressants. 

Voulez- vous encore un exemple? 

On lit dans Pline, Hist. nat. y XXXIII, 1, 6 : Non signât Oriens 
aut Aegyptus. Nos papyrus (voy. Ermann, Die Siegelung der 
Papyrusurkunden, Archiv., 1, p. 68-76) montrent que l'assertion 
de Pline n'est pas exacte pour l'époque préhellénistique et qu'elle 
est douteuse pour l'époque hellénistique et romaine. 

Voici un autre exemple encore, intéressant pour l'histoire des 
religions. L'historien Rufin représente la cité d'Oxyrhynchos 
comme étant de son temps (345-410) tout entière convertie au 
christianisme : Nullus ibi invenitur haereticus aut paganus , sed 
omnes cives christiani. 

Un document grec que M. U. Wilcken avait rapporté d'Égyple 
et qui, malheureusement, fut brûlé avec tant d'autres en rade 
de Hambourg, mentionne l'existence en 426, à Oxyrhynchos, 
d'assemblées païennes, ircycrvcxai 9vvnXffa. 

Nos papyrus sont donc d'un secours précieux pour le contrôle 
et la vérification des assertions des historiens. Ils ne les contre- 
disent naturellement pas toujours; souvent ils les complètent 
et en donnent une confirmation éclatante. 

Diodore nous raconte qu'en Égypte, de tout temps, la loi a 
mis à contribution la bonne volonté des citoyens et qu'elle allait 



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LES PAPYRUS G&EQB p'ÉOVPTE. 395 

jusqu'à menacer de peifies très sévères quiconque négligeait, 
alors qu'il en avait l'occasion, de rechercher ou de capturer les 
malfaiteurs; Diodore, 1, 77, 3 : E? nç o&J> **r« t$v z***» **** 

yovsuopfyov avftfonrov j t© *ctÔôXov ^lacov rc iraa^ovToc pii pvaturo ivvaxbç 
«», dcvâru irt/9tirtaftv «SffiXcv ; tî Si *^ôc àX»ôtt*v Sià to «iôuvtrrov pu) x«ti<x- 
Xvacu jSorî^^at, pjvOo-aî 7tccvtwç <î*j*iX* tovç tyffràç |«ti fin£uv«f tjôv ira— 
^«vpfuotv • tov îèr«vT« p4 jt/>«Ç«vtcc x«t« tôv vopov ttoi paoTiyovsflcu Trraypc- 
*eç fàityàf x«i naanç tlpyûvQat rpofàç iid rpttç ipip*ç. 

Cet usage, nous le retrouvons à l'époque des Ptolémées, dans 
un papyrus du Louvre {Pap. Paris, n°42), et à l'époque romaine, 
dans un document du m* siècle i. Ce papyrus contient la copie 
d'un édil émanant du stratège de la division d'Héracleidès, dans 
le nome Arsinoïtè, el ordonnant à cinq habitants du village de 
Soknopéonèse de prêter leur aide aux autorités du village (fapôacot) 
dans la recherche des malfaiteurs. Dans le cas où ils s'y refu- 
seraient, ils seront amenés enchaînés devant le préfet d'Égyptô. 
B.G. {/., I, 325 (Fayoum) : 

Ko»fM)C 2oxvoir[atov Nijaov. Ua]payyiXktrat roîç \nr[o]ytypayLits\otç Xporo- 
%tm<Jx[oùç itpo<Jt]X<kiv roîç tqç xat^rjç fapott'otf xai àv«ÇuTî5a«i tqu[ç «v«Ç]ij- 
rofxtvovf xoxou^youç. 

Peut-on désirer un commentaire plus autorisé des quelques 
lignes de Diodore citées plus haut? 

La géographie historique est sœur de l'histoire : comme celle- 
ci, elle puise également dans la papyrologie des renseignements 
indispensables, t Comment peut-on arriver, par exemple, à déter- 
miner absolument la position des villes mentionnées par les 
auteurs ou les géographes anciens? 

t Je ne parle pas de ces grands centres politiques, commer- 
ciaux, militaires, intellectuels, qui n'ont cessé de jouer un rôle 
important dans l'histoire et dont le nom s'est conservé de nos 
jours encore aux cités modernes qui leur ont succédé; mais de 
villes, dont toute trace semble perdue, mais où des hommes 
avaient vécu pourtant, où ils avaient pensé et souffert. Du jour 
où on a eu l'heureuse fortune de découvrir parmi les sables et 



1. Voy. Nicolas Hohlwein, Note sur la police égyptienne [Musée belge, 
1902, p. 169-166). 



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296 NICOLAS HOHLWEIN. 

les ruines qui la recouvraient des documents sur lesquels élait 
inscrit le nom de la ville, la question a été tranchée et la posi- 
tion de la ville établie par une preuve irrécusable *. » 

Nous pourrions aussi parler de ces documents grâce auxquels 
on est parvenu à reconstituer la géographie politique, militaire, 
comme la correspondance de Flavius Abinnaeus pour Dionysias, 
économique , comme les quittances d'impôts et les listes de re- 
censement qui nous révèlent la division du pays en circonscrip- 
tions financières, etc., mais nous tenons à montrer les rapports 
qui unissent notre science à d'autres domaines plus importants 2 ; 
au droit grec et au droit romain, par exemple. 

c Évidemment, le droit romain nous est parfaitement connu; 
non seulement les jurisconsultes, dans leurs ouvrages, ont eu 
soin de nous en instruire, mais une tradition constante, un en- 
seignement presque ininterrompu nous en ont conservé l'esprit 
et* la doctrine. » L'épigraphie a apporté à son étude bien des lu- 
mières ; mais la papyrologie réserve encore bien des surprises 
aux savants. 

c Sans nous arrêter sur les lois politiques, dont les principales 
dispositions ont été notées par les auteurs, mais dont les for- 
mules, le texte même, nous sont le plus souvent connus par les 
papyrus et les inscriptions, il faut avouer que les lois civiles, 
telles qu'elles nous ont été transmises par les jurisconsultes, 
gagnent singulièrement non seulement en intérêt, mais en clarté 
même, lorsqu'on peut en saisir l'application sur le vif et que, ins- 
truits par la théorie qui nous guide et nous éclaire, nous nous 
trouvons en présence de la pratique 3. » 

Feuilletez au hasard quelques-uns de ces grands recueils de 
papyrus; parcourez cette masse énorme de textes que des fouilles 
heureuses ont tirés de l'oubli, vous serez confondus de la richesse 
de ce répertoire qui s'enrichit tous les jours. 



1. R. Cagnat. Leçon d'ouverture du cours d'épigraphie au Collège de 
France. 

2. Il no peut être question ici de citer les études historiques où le papyrus 
tient comme source une place importante. Nous nous contentons de renvoyer 
à Nie. Hohlwein, La papyrologie grecque (Louvain, Peeters, 1905), p. 74 et seq* 

3. R. Cagnat, /. c. 



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LES PAPYRUS GRECS d'ÉGYPTB. 



297 



Conditions des personnes, droits des hommes, droits des 
époux, héritages, testaments, donations entre vifs, ventes, obli- 
gations de toute nature, contrais de toute espèce, actes de no- 
taire, procès-verbaux de jugements, etc., vous rencontrerez tout 
cela dans les papyrus, et, de plus, dans des monuments datés, 
presque tous antérieurs aux ouvrages des jurisconsultes, dont 
nous avons reçu les enseignements, ce qui nous permet de 
suivre parfois l'histoire d'une institution et de prendre sur le 
fait les différentes phases par lesquelles elle a passé avant d'at- 
teindre son complet développement. 

Trop d'exemples seraient à citer ici comme preuves; nous ne 
pouvons mieux faire que de renvoyer à l'excellente brochure de 
Milteis, Aus den griechischen Papyrusurkunden i, ou à l'esquisse 
de De Ruggiero, Il diriito romano e la papirologia où l'on a 
mis parfaitement en lumière toute l'utilité de la papyrologie au 
point de vue des études juridiques. 

Enfin, les études littéraires ne peuvent pas, sans témérité, 
rester en dehors de la papyrologie. Les Grecs ont occupé 
TÉgypte pendant huit cents ans au moins, depuis la fondation 
d'Alexandrie, en 331 avant l'ère chrétienne, jusqu'à la conquête 
arabe. 11 y a eu parmi les Hellènes beaucoup de lettrés et de 
gens de goût sur la terre des Pharaons et il serait peut-être in- 
téressant de connaître leurs préférences littéraires. 

En poésie épique, c'est sans contredit l'Iliade qui était l'œuvre 
la plus répandue et la plus goûtée ; les fragments sur papyrus 
que nous en possédons actuellement sont presque innombrables, 
et, comme le montrent certains d'entre eux, l'Iliade était le livre 
classique des jeunes Égyptiens. Les deux plus anciens fragments 
datent du m e et du n e siècle avant notre ère et sont conservés à 
Dublin et à Genève. Ils sont particulièrement intéressants pour 
nous, parce qu'ils présentent un texte dégagé encore de l'in- 
fluence exercée sur l'œuvre homérique par la philologie alexan- 
drine. 

L'Odyssée semble avoir été moins goûtée ; nous n'en possé- 

1. Leipzig, Teubner, 1900, in-8, 50 p. 

2. Bull. delVIst. dir. rom. y XIV (1901), p. 1-27. 

SBPTBMBRB-DÉCBMBRB 1906. 20 



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298 NICOLAS HOHLWEIN. 

dons guère qu'une dizaine de fragments reproduisant cinq à six 
cents vers. 

La tragédie est surtout représentée par Euripide. Outre des 
fragments de drames que noire tradition manuscrite nous a 
conservés, on a aussi trouvé des fragments de pièces jusqu'ici 
inconnues. Un papyrus du 111 e siècle avant notre ère nous a fait 
connaître quelques vers d'une t Antiope », et un parchemin 
conservé à Berlin (n° 5514) contient un fragment de la ■ Mêla- 
nippe enchaînée », pièces inconnues à notre répertoire. Eschyle 
et Sophocle semblent n'avoir éveillé qu'un mince intérêt chez les 
Égyptiens. Nous n'avons guère que quelques vers de 1' t Œdipe 
roi » de Sophocle et une quinzaine de vers d'un drame jusqu'ici 
inconnu d'Eschyle, Kâptç $ Eùpwm. 

Parmi les autres poètes, Hésiode est particulièrement en fa- 
veur : nous possédons de fort grands fragments de sa « Théo- 
gonie i et des t Jours », et aussi de la pièce faussement attri- 
buée au poète, t le Bouclier d'Héraclès ». On a aussi retrouvé 
des vers de Sappho et d'Alcman, et une heureuse trouvaille 
nous a gratifiés des chansons d'un poète à peine connu jus- 
qu'ici : environ treize cents vers du lyrique Bacchylide, un con- 
temporain du grand Pindare. Le papyrus date du i fr siècle avant 
Jésus-Christ et se trouve maintenant à Londres. 

La comédie aussi est bien représentée, et même par des pièces 
peu familières à notre tradition, comme le t Campagnard » de 
Ménandre, dont nous n'avions guère qu'une vingtaine de vers ; 
un papyrus du v° siècle nous a conservé une scène complète de 
quatre-vingt-dix vers. 

Entièrement nouveaux aussi sont les « Mimiambes » d'Héron- 
das, des petites scènes dramatiques, écrites vers le milieu du 
m e siècle avant notre ère. 

Les historiens sont représentés surtout par Hérodote, Thucy- 
dide et Xénophon. 

Parmi les philosophes, Platon semble avoir été fort lu ; mais 
les écrits philosophiques d'Aristote sont rares sur papyrus. Par 
contre, l'illustre précepteur d'Alexandre est représenté dans la 
littérature papyrologique par une pièce de haute valeur, la plus 
précieuse peut-être qu'aient jamais recouverte les sables de 



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LES PAPYRUS GRECS d'ÉGYPTE. 299 

l'Egypte : l'Atov*fov froXtrrfa, l'histoire constitutionnelle d'Athènes. 

Quelle émotion dans le monde savant quand le British Muséum 
annonça cette prodigieuse nouvelle et publia le texte grec 
d'après un papyrus remontant à plus de dix-huit cents ans ! 

L'ouvrage couvre quatre longs feuillets et remplit trente-sept 
colonnes d'écriture. Le recto est occupé parles comptes d'un 
intendant ou d'un propriétaire, Didymos, consignant par écrit 
ses dépenses et ses recettes. Cette comptabilité régulière est 
datée de la onzième année du règne de Vespasien (79-80 après 
J.-C). C'est le verso du papyrus qui a été employé à la trans- 
cription de l'ouvrage aristotélique. Quatre écritures différentes 
attestent que quatre personnes ont été chargées de la copie. Ces 
personnes plus ou moins illettrées étaient ou des affranchis ou 
des esclaves. Copistes d'occasion, ils ne savaient pas Irès bien 
l'orthographe, et des corrections avaient dû plus d'une fois ré- 
parer les erreurs de scribes insuffisants. Les bords latéraux du 
papyrus sont déchirés, mais les lacunes sont peu étendues; et 
le traité d'Arislote, complel sauf cette réserve, expose les révo- 
lutions successives du gouvernement de l'Attique, jusqu'à sa 
décadence, après la guerre du Péloponèse et jusqu'au moment 
où écrivait l'auteur. 

Quant aux orateurs, ils sont également bien représentés dans 
les trouvailles pa pyrologiques. La première place, comme on 
devait s'y attendre, est occupée par Démoslhène ; ensuite vien- 
nent Isocrate, Hypéride et Eschine. Les discours d'Hypéride ne 
nous sont même connus que grâce aux papyrus. La collection 
de Berlin possède une copie assez complète du discours fausse- 
ment attribué à Hypéride et intitulé c pour Demonikos ». Elle 
doit probablement son existence à un exercice d'écolier et est, 
comme la plupart de ces fragments, écrite au verso d'un autre 
texte, d'un inventaire de temple. 

Les papyrus nous ont aussi conservé de nombreux fragments 
de littérature chrétienne. 

Ceux de la Bible sont particulièrement riches, et parmi les 
pièces les plus fréquentes, il faut aussi citer les Psaumes et 
l'Évangile de saint Jean. 

Mais, même les vieux écrits chrétiens, ceux qui n'ont pas ob- 



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300 NICOLAS BOHLWEIN. 

lenu droit de cilé dans le canon du Nouveau Testament établi 
vers Tan 400 de notre ère et dont nous n'avions guère gardé de 
traces, nous ont été apportés du sol de l'Égyple. 

Citons, parmi les pièces importantes, un fragment assez consi- 
dérable du t Pasteur d'Hermas » : un ange apparaît sous figure 
humaine à un pécheur et l'instruit des prescriptions de la reli- 
gion chrétienne. 

La collection de Paris possède deux grands fragments d'un 
Évangile et d'une Apocalypse de saint Pierre. Le fragment de 
l'Évangile débute au moment où Hérode, contre la volonté de 
Pilate, ordonne le crucifiement du Christ. 

Un fragment particulièrement intéressant est celui des Aty* 
hjoov, t Paroles de Jésus-Christ ». retrouvé par les Anglais Gren- 
fell et Hunt à Oxyrhynchos. Il nous a conservé huit sentences, 
dont quelques-unes rappellent des passages du Nouveau Testa- 
ment. Ils sont cependant indépendants de celui-ci et datent pro- 
bablement déjà du i et siècle. Citons parmi ces sentences : 

t Jésus dit : Je suis venu au milieu de vous sur la terre et 
j'étais de chair, visible pour vous ; et je vous ai trouvés tous 
ivres et je ne trouvai parmi vous personne qui fût à Jésus ; et 
mon âme est peinée pour les fils des hommes, parce qu'ils sont 
aveugles dans leur cœur et ne voient pas/... » 

c Jésus dit : Où deux hommes sont réunis, ils ne sont pas 
sans Dieu, et où se trouve un seul, là, je vous le dis, je suis avec 
lui. Soulève la pierre et tu me trouveras, fends le bois et je serai 
là. i 

A côté de ces productions de la littérature chrétienne, il faut 
aussi citer des textes liturgiques, des prières, en langue vulgaire 
et souvent écrites dans une orthographe fort mauvaise ; une 
amulette chrétienne nous a aussi conservé le « Notre Père ». 

Voilà, tracée à grands traits, une courte esquisse du patri- 
moine littéraire, profane ou religieux, qui a exercé son influence 
sur cette société égyptienne si curieuse, dont les papyrus nous 
font connaître si intimement la vie privée et publique, les insti- 
tutions civiles et religieuses, le droit et la vie économique. 



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LES PAPYRUS GRECS D'ÉGYPTE. 



301 



§ 2. — L'Hellénisme en Égypte 

Celle société esl composée avant tout de deux éléments bien 
distincts : l'élément grec et l'élément égyptien. 

De bonne heure déjà, les Grecs avaient pénétré et s'étaient 
établis dans le Delta ; mais, longtemps, ils ne furent que tolérés 
dans le pays. Peu à peu cependant, leur influence croît et 
Alexandre le Grand fera d'eux, après la conquête, les maîtres 
des Égyptiens soumis. 

A partir de ce moment, l'Hellénisme se répand dans toute la 
vallée du Nil, pénètre profondément dans le sud et bientôt nous 
retrouvons ses traces jusqu'à la première cataracte. 

Les Grecs sont alors nettement les maîtres et ont tous les 
droits ; ils en arrivent peu à peu à avoir en mains l'administra- 
tion tout entière et la conserveront même sous les Romains ; et 
si, à partir de la domination romaine, le latin devient la langue 
de l'armée, le grec reste cependant la langue des affaires et de 
l'administration. 

La langue nationale, l'idiome local qui, à l'époque des Ptolé- 
mées, se trouve encore dans les actes à côté de la traduction 
grecque, s'efface de plus en plus devant l'influence toujours 
croissante de la langue des vainqueurs. Les provinces, les villes, 
les villages, les rues, les édifices portent des noms grecs et, de 
même que les mortels, les dieux durent s'accommoder de cette 
transformation el accoler à leur nom nalional une dénomina- 
tion grecque. 

Tous les contrats privés de location de maisons, de vente de 
champs et de terres, de vignobles et de jardins, toute conven- 
tion avec les travailleurs, toute la comptabilité des commerçants, 
toute la paperasserie administrative, en un mol, tous les actes 
officiels et privés sont rédigés en langue grecque. 

Et cependant, dans ce pays, l'un des plus peuplés du monde 
antique, le nombre des Grecs était excessivement restreint et 
c'est l'honneur de celte petite colonie d'avoir réussi à trans- 
planter sur le sol de l'Égypte l'art, la littérature et la science 
grecques, et d'avoir su donner à l'Hellénisme un essor et une 
influence aussi considérables. 



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302 NICOLAS HOHLWBIN. 

Mais l'Hellénisme, à son tour, ne put tenir complètement 
éloignée de lui l'influence de l'élément local; c'est ainsi que 
nous le voyons, par exemple, adopter l'usage d'embaumer les 
morts 1 et faire fructifier dans le domaine religieux la magie 
et toutes les charlalaneries superstitieuses si florissantes sur le 
sol de l'Égypte ; ici encore, nos papyrus nous ont fourni une 
ample moisson de renseignements et livré, pour l'histoire de la 
superstition et de la magie de l'antiquité, une quantité de riches 
matériaux 

§ 3. — L'administration du pays 

Malgré tous les efforts de l'Hellénisme cependant, malgré sa 
prépondérance écrasante, les classes inférieures de la popula- 
tion surent conserver leur individualité ethnique, puisqu'au- 
jourd'hui encore les mœurs, le costume et le type national sont 
restés les mêmes. 

L'Égyptien possède une sagesse innée ; il est armé d'une 
grande énergie, doué d'un esprit pratique, sérieux. 

Dur à la lâche et opprimé sous le poids de son dur labeur, il 
n'a pas l'élasticité et la souplesse nécessaires pour s'assimiler 
un autre genre de vie que celle qu'ont vécue ses ancêtres. 

Son pays est riche, capable de nourrir sa population et même 
de permettre une exportation formidable de ses productions; 
mais il faut que le Nil fasse son devoir, et ce n'était pas toujours 
le cas; tous les champs ne profitaient pas de son inondation 
bienfaisante. 

Aussi fallait-il construire des digues et des canaux, amener 
habilement les eaux aux endroits peu favorisés, régler leur 
entrée et leur sortie. 11 fallait, pour tous ces offices, des soins 
constants, une ardeur inébranlable, un travail régulier et con- 
tinu, que le paysan payait de son indépendance et de sa liberté : 
car un seul aurait été impuissant à créer toutes ces conditions 
dont dépendait une riche moisson. Ce ne pouvait être l'œuvre 

1. Voy. G. Ebers, Antike Portraits (Leipzig, 1893) ; cf. U. Wilcken, Die 
hcllenistUchen Portrâts aus El-Fayum {Arch. Ans., 1889), p. 519. 

2. Voyez : Notes bibliographiques, n- 53-56. 



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LES PAPYRUS GRECS d'ÉGÏPTE. 303 

que du concours de toutes les forces actives réunies dans les 
mains d'un seul, de l'État, qui, en même temps que les flots du 
Nil, domestiquait aussi les habitants de ses rives. 

Cet arrangement permit à l'administration, dans les entre- 
prises, de faire grand et beau; mais il empêcha le libre déve- 
loppement des classes inférieures et l'introduction chez elles de 
l'élément étranger d'une autre civilisation. 

Les couches modestes de la population se contentèrent de 
végéter et de fournir des corvées, d'abord à leurs rois et plus 
tard aux dominations étrangères successives. 

Pour aucune de celles-ci, l'Égypte ne fut plus importante que 
pour Home dont elle devint, comme chacun sait, le grenier et 
la cave aux provisions. 

L'Égypte ne s'aperçut, du reste, pas trop de ce changement 
de domination : elle était habituée à ce régime de rendement à 
outrance; les Ptolémées avaient hérité cet art de la pressu- 
rer des anciens rois nationaux; ils le léguèrent, perfectionné 
encore, aux empereurs romains qui se gardèrent de se montrer 
moins habiles que leurs illustres prédécesseurs. 

Le blé, destiné à pourvoir aux besoins delà populace romaine, 
provenait en partie des [domaines impériaux, qui formaient, 
comme aux époques antérieures, une partie considérable du 
sol, en partie aussi des impôts payables en nature par les culti- 
vateurs privés. 

Le blé était d'abord réuni à des places désignées, sous le con- 
trôle d'autorités spéciales, responsables de leur prompte livrai- 
son. Ces hauts fonctionnaires endossaient naturellement la 
responsabilité à leurs subalternes qui avaient mission de répar- 
tir ce que chaque village avait à fournir; ils se débarrassaient 
du reste de la besogne en remettant la collection de cet impôt 
à des fermiers qui le reprenaient sous caution. 

Mais ce n'était pas que du blé que l'Égypte fournissait aux 
maîtres du monde, elle livrait également de la toile, du verre 
et du papyrus. Ce dernier produit était évidemment une des 
fabrications spéciales de l'Égypte, et le développement de cette 
branche de l'industrie, dans la dernière moitié du m* siècle de 
notre ère, fut tel, que Firmus, le compétiteur d'Aurélien, pou- 



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304 



NICOLAS HOHLWEIN. 



vait affirmer qu'avec le revenu des fabriques impériales de 
papyrus, il pouvait entretenir son armée. 

La grande importance de l'Égypte, dans le monde commercial 
et pour la subsistance de l'Empire, fait comprendre que les 
Romains, à part quelques réformes, cherchèrent à conserver la 
solide centralisation établie par leurs prédécesseurs. 

Le pays tout entier était divisé en un certain nombre de can- 
tons (vofioé), répartis eux-mêmes en toVoi ou Tompxfa, parmi les- 
quels il faut distinguer ol 5>w toVoi et ©t x«t« rfaot. Chacune de ces 
divisions renfermait un certain nombre de villages, administrés 
par un conseil d' t anciens » (itptoGvTtpot) ; à la tête des roiro* on 
trouve le *<m*px*c > à la tête du nome, un voftâ^ç ; celui-ci dé- 
pendait du stratège qui avait la direction d'une lupiç ou réunion 
de plusieurs vopoî; enfin ces mérides formaient des provinces à 
la tète desquelles étaient placés les épislratèges. Chacun de ces 
hauts fonctionnaires avait naturellement sous ses ordres toute 
une armée de subalternes, aux litres les plus divers, formant 
un rouage administratif des plus compliqués, à la tète duquel 
se trouvait un chef suprême, le préfet d'Égyple. 

Ce poste était occupé ordinairement par un Romain de rang 
équestre, qui, nominalement procurateur de l'Empereur, était 
en réalité un vice-roi, remplaçant et jouant le rôle des anciens 
rois grecs. Son pouvoir n'était limité que par le droit d'appel à 
l'Empereur, et il était à la tête de loule l'administration finan- 
cière, judiciaire et militaire. 



De ces trois domaines, l'un des mieux connus et celui auquel 
l'élude de nos papyrus a apporté des résultats particulièrement 
intéressants, est l'administration financière. 

Wilcken, dans un ouvrage magistral, le plus important peut- 
être qu'on ait publié après Boeckh dans ce domaine, a pu, sur 
la base de ces matériaux propres à l'Égypte, les papyrus et les 
ostraka, poursuivre l'histoire des impôts et des finances de ce 
pays, pendant une période d'un millier d'années. Il a pu, non 
seulement, nous montrer en détail le système d'impôts des 



§4. - 



Histoire économique 



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LES PAPYRUS GRECS D'ÉGTPTE. 305 

Plolémées et des Césars, mais encore donner une représentation 
netle et précise de rétablissement de ces impôts et de leur col- 
lection. Notre admiration pour les Ptolémées, dont les talents 
financiers nous étaient connus depuis longtemps déjà, n'est rien 
moins qu'amoindrie par les recherches de Wilcken qui a su 
nous introduire jusqu'au fond de leurs manipulations. Et nous 
voyons maintenant en particulier comment, outre le prélève- 
ment des impôts de toute espèce, ils avaient su, par la monopoli- 
sation des principales branches de l'industrie, assurer à leur 
caisse une source de revenus inépuisables *. 

11 est difficile de pouvoir refuser son admiration à des rois 
dont l'habileté financière avait pu trouver et établir deux cent 
dix-huit espèces d'impôts différents, dont nous avons conservé 
les formules d'après lesquelles les quittances étaient dressées 
par les receveurs de contributions pour les contribuables et par 
la caisse de l'État pour les receveurs. 

Ces impôts étaient payables en nature et en argent; mais 
l'État n'acceptait le paiement des impôts en nature que lors- 
qu'il pouvait à son tour en utiliser le produit en nature. L'im- 
pôt foncier, par exemple, était établi d'après une estimation de 
l'aroura et, selon le genre de culture, il était payé en argent ou 
en nature. 

Les Romains, financiers de talent eux-mêmes, trouvèrent 
encore moyen d'introduire dsuis ce système d'impôts des per- 
fectionnements nouveaux : à partir d'Auguste, on rencontre un 
impôt de capitation variable selon les endroits et non égal pour 
toute l'Égypte; il était exigible pour les filles, à partir de douze 
ans, pour les garçons, à partir de quatorze ans, et jusqu'à l'âge 
de soixante-cinq ans. 

Pour l'établissement de ces impôts, le pays avait été divisé 
en circonscriptions financières, et chaque habitant était tenu de 
faire la déclaration de ses impôts. Sous les Ptolémées, la décla- 
ration, par le chef de famille, de tous ceux qui devaient payer 
l'impôt et en même temps l'estimation faite par chacun de sa 



1. Voyez aussi la belle thèse de H* Maspéro, Les finances de VÉgypte sous 
les Lagides (Paris, 1905, in-8). 



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306 NICOLAS HOHLWBIN. 

propriété, devaient être faites annuellement ; depuis Auguste et 
certainement depuis Tan 19-30 après Jésus-Christ, fut établi un 
cycle de quatorze ans pour cette déclaration de tous les contri- 
buables par le chef de famille. 

L'obligation de déclarer aux autorités compétentes les nais- 
sances et les décès, ainsi que les mutations dans la propriété 
foncière, venaient compléter ces recensements périodiques. De 
même le contribuable devait déclarer les choses soumises à l'im- 
pôt, et au contraire de ce qui avait lieu pour les personnes, cette 
déclaration devait être faite annuellement. Ces déclarations 
devaient être faites sous serment et étaient soumises au con- 
trôle des enquêtes administratives ; ce contrôle exercé à l'époque 
des Ptolémées par le fermier des impôts est transporté à Tépo- 
que romaine aux autorités locales. 

Les registres des impôts concernant la propriété immobilière 
étaient accessibles au public, et comme les charges hypothé- 
caires y étaient consignées, ils tenaient lieu en même temps de 
cadastre. 

Quant à la collection des impôts, affermée sous les Ptolé- 
mées, elle tend à être remise peu à peu aux employés de l'État. 

Ce n est pas seulement pour cette partie spéciale de l'admi- 
nistration financière, mais encore pour des questions d'écono- 
mie plus générales que nos papyrus nous ont apporté de 
brillants matériaux. 

Wilcken a pu prouver que, entre le 111 e siècle avant Jésus- 
Christ et le ni 0 siècle de notre ère, le système des paiements en 
argent l'emporte de beaucoup sur celui des paiements en nature; 
Mitteis constate, par contre, qu'à partir du iv° siècle on revient 
au procédé primitif des paiements en nature. Il voit dans ce 
fait, non pas seulement un signe de décadence, mais la preuve 
que le système de paiements en argent n'avait pas solidement 
pris racine dans l'antiquité et qu'il était resté limité aux régions 
en état de participer aux avantages présentés par les bas prix 
du commerce maritime. 

Nos papyrus nous montrent également d'une façon frappante 
que le travail des esclaves en Egypte ne joue aucun rôle écono- 
mique, que l'esclave n'est considéré que comme un domestique, 



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LES PAfTKUS GRECS d'égyptb. 307 

et que pour le reste, les travailleurs libres trouvaient à s'em- 
ployer, soit à la campagne, soit dans les fabriques, soit dans 
les domaines et dans les temples. 

L'industrie était d'ailleurs, à l'époque gréco-romaine, fort dé- 
veloppée en Égypte. La lettre d'Hadrien à Servianus, écrite pro- 
bablement au 111 e siècle, dit qu'à Alexandrie « personne n'est 
oisif; les uns travaillent le verre, d'autres fabriquent le papier, 
d'autres encore tissent le lin » *. Ce sont là les trois articles 
principaux du commerce d'exportation de i'Égypte, sans compter 
le blé qui doit être considéré plutôt comme un impôt, quoique 
Aurélien comprenne les trois premiers parmi les contributions à 
fournir par les Égyptiens à la capitale du monde 

Le verre et le papier étaient fabriqués surtout à Alexandrie; 
mais le tissage du lin était une industrie pratiquée partout dans 
la contrée; à part l'état de mari, il n'y en a aucun qui soit cité 
si fréquemment dans nos papyrus. 

Les différents métiers, dans les nomes, étaient organisés en 
gildes, dont les affaires étaient dirigées par des présidents élus 
chaque mois; nous avons toute une série de déclarations de 
différentes gildes d'Oxyrhynchos, — de chaudronniers, boulan- 
gers, charpentiers, serruriers, brasseurs, marchands d'huiles, etc. 
— dans lesquelles les corporations établissent à la fin de chaque 
mois la valeur du stock de marchandises en magasin. 

L'agriculture est naturellement la principale branche d'occu- 
pation en Égypte ; nous possédons un long document originaire 
d'Hermoupolis qui nous a conservé un tableau général des oc- 
cupations des laboureurs égyptiens dans une ferme, pendant 
plusieurs mois de l'année (B. G. (/., 131). 

En août-septembre (Tolh), la besogne principale consistait à 
construire et à surveiller les digues, pendant la crue du Nil; 
toutes les parties du pays n'étant pas inondées, il fallait pen- 
dant ce mois creuser des canaux pour amener les eaux aux en- 
droits peu favorisés, charrier les engrais et sarcler; au mois 
suivant (Phaophi), septembre-octobre, les digues demandaient 

1. MUt. Aug., Saturninus, 8. 

2. Ibid. t Àurel. 45. 



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308 



NICOLAS HOHLWEÏN. 



moins de surveillance, car le fleuve commençait à baisser; on 
commençait alors à retourner la terre. En Athur (octobre-no- 
vembre) on s'occupait des semailles. Tybi (décembre-janvier) 
était consacré presque uniquement à la taille des vignes et des 
palmiers. En Pharmouthiet Pachon (mars-mai) tous étaient occu- 
pés à la moisson et au battage du blé. Un autre papyrus nous 
donne des détails sur les travaux de Mésorè (juillet-août) : 
c'était l'époque où Ton réparait les digues et ramassait les 
chaumes qu'on transportait hors des champs pour s'en servir 
comme de moyen de chauffage. 

Comme on le voit, les travaux agricoles particuliers à l'Égypte 
consistaient dans le creusement de canaux et la construction de 
digues et de leur surveillance. 

Pour ces offices, les paysans étaient obligés de fournir une 
corvée de cinq jours de travail; celui qui voulait être dispensé 
de ce sordidum munus le rachetait par le paiement d'une 
somme d'argent. 



Si maintenant nous voulons jeter un regard dans la vie jour- 
nalière des habitants de ce pays si solidement administré, les 
renseignements ne nous feront pas défaut. 

Plusieurs tentatives pour la reconstitution des mœurs, usages 
et coutumes des Égyptiens à l'époque romaine ont déjà été 
faites par von Hartel pour Arsinoë «, par C. Wessely pour Kara- 
nis et Soknopéonèse Nous croyons que quand tous les papyrus 
relatifs à Oxyrhynchos seront publiés, c'est cette ville qui four- 
nira le modèle le plus complet d'une grande cité égyptienne à 
cette époque. 

Nous possédons, pour cette ville, un document fort intéres- 
sant qui contient une liste des monuments publics de la ville; 

1. Voy. : Notes bibliogr., n» 1. 

2. C. Wessely, Karanis und Soknopaiu Nesos. Wien, Gerold's Sohn, 1902, 
in-4. 

Le même, Topographie des Fayum (Arsinoitès Nomos) in griechischer Zeit. 
Wien, Gerold's Sohn, 1904. 



§ 5. - 



La vie privée en Êgypte 



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LES PAPYRUS GRECS d'ÉGTPTE. 309 

on y trouve d'abord une foule de temples : ceux de Sarapis, 
d'Isis et de Thoeris (divinité spéciale de la ville) ; à chacun de 
ces temples étaient attachés un certain nombre de policiers: 
six au temple de Sarapis, un à celui d'Isis et sept à celui de 
Thoeris; on pourrait peut-être conjecturer l'importance relative 
de ces trois temples d'après le nombre de policiers commis à 
leur garde (Oxyr., I, 43). 

Il y avait aussi à Oxyrhynchos un Caesareum et le document 
mentionne un tétrastyle dédié à Thoeris. En outre deux églises, 
un théâtre, un gymnase, un Capitolium et des bains. 

Cette liste de monuments est assurément fort intéressante ; 
elle nous montre, sous le rapport religieux, qu'au nr siècle de 
notre ère, le culte local, celui de Sarapis et d'Isis, étaient tou- 
jours reconnus officiellement; la mention des églises montre 
que leç chrétiens étaient organisés, et que leur existence n'était 
pas ignorée. Le Caesareum et le Capitolium marquent la su- 
prématie romaine; les bains, le gymnase et le théâtre montrent 
assez combien l'influence de l'Hellénisme était prépondérante, 
et jusqu'à quel point les usages grecs s'étaient introduits dans 
la vie égyptienne. 

Le théâtre surtout est un indice bien vivant de cette culture 
grecque des grandes cités égyptiennes. Pénétrés dans le pays à 
'la suite des troupes grecques victorieuses, les acteurs y avaient 
formé, comme chez eux, des associations dans lesquelles, à 
côté des comédiens et des poètes, des danseurs, des ballerines 
et des musiciens, on voit figurer aussi des membres d'honneur. 
Comme de nos jours, ils se transportaient, de la métropole où 
ils étaient établis, en tournées artistiques dans les villages en- 
vironnants. 

Dans ces villages d'ailleurs, ô temporaf l'administration locale 
elle-même pourvoyait officiellement à ce que ses administrés 
pussent jouir des délassements que trouvait dans la grande 
ville le citadin favorisé. 

Parmi les documents nombreux qui nous signalent cette at- 
tention délicate, on peut savourer celui-ci, une lettre envoyée 
au manager d'une troupe de ballerines par « Aurelios Asclepia- 
des, fils de Philadelphus, président du conseil des anciens du 



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310 NICOLAS HOHLWBTN. 

village de Bacchias » : « Je désire engager pour danser devant 
nous dans le village cilé plus haut, pendant une période de 
quinze jours, à partir du 13 Phaophi de l'ancien calendrier, la 
ballerine Tisais et une autre de votre troupe. Vous recevrez en 
paiement 36 drachmes par jour et pendant la durée de renga- 
gement trois artabes de blé et quinze couples de pains; en 
outre trois ânes pour prendre et reconduire ces demoiselles » 
{Grenf., II, 67). 

Le gymnase et ses sports semblent aussi avoir été pratiqués 
avec ardeur à cetle époque; nous avons conservé des proclama- 
tions et des programmes de fêles, dont voici un spécimen daté 
de Tan 323 de noire ère : 

t Dioscorides, logisles du nome d'Oxyrhynchos. Demain, 
24 courant, grand assaut d'armes donné par la jeunesse. La 
tradition, non moins que le caractère distingué de la fête, sont 
un garant que ces jeunes gens se surpasseront dans cette pa- 
rade de gymnastique. Les spectateurs assisteront à deux per- 
formances » (Oxyr., I, 42). 

Nos documents ne nous révèlent pas à cette époque l'exis- 
tence d'un « Oxyrhynchos-Attractions » ; mais, quand on voit le 
logisles du nome prendre l'initiative de l'organisation des diver- 
tissements, il est loisible de supposer que la concurrence offi- 
cielle aura dû étouffer l'initiative privée. 

Comme on pouvait s'y attendre, il y avait un c Tout-Oxyrhyn- 
chos t, et l'existence de la vie mondaine nous est témoignée 
par des documents assez nombreux. Apparemment, l'heure 
fashionable pour les dîners était la neuvième heure ; les 
heureux invités recevaient de petits cartons de papyrus, ainsi 
libellés : 

« Héraïs t'invite à dîner, pour les noces de ses enfants, dans 
sa maison, demain, le 5, à neuf heures > (Oxyr., 1, 111). 

Peut-être la fine société d'alors n'avait-elle pas encore inventé 
ces mille et un prétextes à réunion mondaine, qu'ont trouvés 
nos temps modernes; mais, en l'absence de concerts de bienfai- 
sance et de fancy-fairs, les fêtes données en l'honneur des dieux 
en fournissaient l'occasion, et on se réunissait dans le temple 
même du dieu fêté : 



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LES PAPYRUS OtECS d'ÉGYPTE. 311 

« Chaeremon t'invite à dîner, à la table du Seigneur Sérapis, 
dans le Sérapéum, demain, le 15, à neuf heures *. » 

Comme le faisait justement remarquer M. J. Waltzing, le sa- 
vant professeur de l'Université de Liège, à propos de ces docu- 
ments 2, c l'antiquité avait beaucoup de coutumes qui ont dis- 
paru avec sa civilisation ; mais elle en avait aussi qui se sont 
conservées, parce qu'elles tiennent à la nature humaine et aux 
relations nécessaires de la vie sociale >. 

Mais celles-ci ne consistent pas uniquement en amabilités 
réciproques, en réceptions charmantes et en fins dîners ; de nos 
jours, il y a un revers à la médaille et nos papyrus ont tenu à 
nous témoigner qu'il en a également toujours été ainsi. 

Les documents relatant les vols, crimes, accidents, incendies 
volontaires et criminels, attentats, etc., forment une série remar- 
quable de renseignements auxquels nos faits divers auraient 
peu à envier. 

Ce n'est pas nos temps modernes qui ont inventé le moyen de 
payer ses dettes en rouant de coups et en déchirant les vête- 
ments du malheureux créancier venant réclamer son dû (B. G. U., 
I, 36) ; comme maintenant, certains gaillards, n'ayant d'autres 
droits que celui que donne la force, s'amusaient follement à cas- 
ser les reins et les côtes des malheureux qui leur déplaisaient 
(ibid. t I, 45) ; on trouvait bon d'incendier les granges (II, 651) et 
les prêtres eux-mêmes ne dédaignaient pas de goûter à ces jeux 
innocents (I, 163). Un pauvre homme se plaint de ce que, pen- 
dant la nuit, on lui a tué sa vache qui paissait sur les bords du 
Nil (I, 35); un autre, de ce qu'on a dévasté toutes ses planta- 
tions (1, 2). Panuphis a volé du blé à un prêtre (1, 321). Dans la 
nuit du 17 au 18 mai 194, on a volé au préjudice d'un proprié- 
taire, marchand de bestiaux, nommé Samios et résidant à Arsi- 
noë, les quatre plus beaux ânes de son écurie (I, 46). 

Des vols peu ordinaires sont ceux de portes de façade des 
maisons et de serrures ; on en trouve cependant (H, 731); le pil- 
lage, la rapine, la dévastation des champs n'est rien moins que 



1. Gr. Pap., I, 110. 

2. Curiosités papyrologiques {Musée belge, VI, 1902), p. 82-87. 



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312 NICOLAS HOHLWEIN. 

commun ; des gens peu respectueux des intérêts d'autrui ne se 
gênent pas pour faire paître leurs moutons dans les champs 
ensemencés (Lond., 445), leurs porcs dans les champs de blé 
(B. G. U., II, 757), leurs bœufs dans des plantations de corni- 
chons (C. P. R.> 78). 

Comment, du reste, n'aurait-on pas dû s'attendre, de la part 
des particuliers, à de semblables actes, puisque nous relevons, 
parmi les coupables, des citoyens revêtus de charges adminis- 
tratives, et même des fonctionnaires de police. 

Le papyrus B. G. U., III, 908 est une requête faite par des 
habitants de Bacchias, au sujet d'abus commis par Yàpxfyofoç 
et les iupodioi du village ; Lond., II, 375 est une pétition à 
propos d'un vol dans lequel est impliqué le fils d'un dpw*pw 

Dans une plainte adressée au stratège par une marchande de 
légumes, du nom de Tarmouthis, la malheureuse raconte que: 
t le 4 de ce mois, Taorsénouphis, femme d'Ammonios Phimon, 
K/MrîuTtfoc du village de Bacchias, sans prétexte aucun, péné- 
tra chez moi et me maltraita fort ; elle me déchira mes vêle- 
ments, me vola seize drachmes que j'avais mises de côté et qui 
constituaient le prix des légumes que j avais vendus. Le 5, son 
mari Ammonios vint chez moi, sous prétexte de voir mon mari, 
prit une lampe et parcourut la maison ; il s'en alla, emportant 
une paire de bracelets d'argent d'une valeur de quarante drach- 
mes, car mon mari était absent », (B, G. U., I, 22.) 

On pourrait allonger encore la liste noire ; mais nous devons 
nous arrêter et même nous refuser le plaisir d'esquisser plus 
longuement ici ce tableau de la vie égyptienne. Bien qu'il eût 
été intéressant de toucher quelque peu à ces documents si ri- 
ches et si curieux sur les prix des denrées et des immeubles, 
sur le taux des salaires, sur les poids et les mesures, le calen- 
drier, le droit et la religion, nous devons renoncer à en parler, 
car nous avons dépassé déjà les bornes que nous avions assi- 
gnées à notre modeste travail. 

Nicolas Uoblwbin. 

Liège. 



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NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 



Le profit à retirer de l'étude des papyrus a été parfaitement mis en 
lumière dans les travaux suivants, que nous citons dans Tordre chrono- 
logique : 

1. W. von Hartel, Ueber die griechischen Papy ri Erzherzog Rainer; 
Ein Vorirag gehalten in der feierlichen Sitzung der Kais. Akad. d. 
Wissensch. am 10*" Maerz 1886 (Wien, 1886, Gerold's Sohn, in-8, 
82 p.). 

Ecrit extrêmement intéressant dans lequel Fauteur trace de la vie 
dans le Fayoum un tableau très animé. 

2. U. Wilckbn, Die griechischen Papyrusurkunden (Berlin, Reimer, 
1897, in-8, 59 p.). 

Dans ce petit ouvrage, l'auteur fait l'histoire de la papyrologie, puis, 
s'occupant des documents eux-mêmes, parcourt rapidement les do- 
maines pour lesquels ils ont de l'importance : l'histoire, l'administration, 
l'économie domestique, la numismatique, la métrologie, la paléogra- 
phie, etc. 

Plus tard, Wilcken est revenu à la charge, et devant l'accroissement 
considérable des matériaux, il fait un appel chaleureux aux philologues, 
dont il voudrait une participation active et plus générale à l'étude des 
papyrus : 

3. Le même , Der heutige Stand der Papyrus for schung (Neue Jahrb. 
f. dos Klassische Altertum, 1901, p. 677-691). 

On trouvera des discussions et des conclusions intéressantes sur plu- 
sieurs points importants se rapportant surtout au droit, ainsi qu'à l'éco- 
nomie politique et à la chronologie dans la brochure de : 

4. L. Mitteis, Aus den griechischen Papyrusurkunden (Leipzig, Teub- 
ner, 1900, in-8, KO p.). 

Citons, enfin, sans insister plus longuement sur l'utilité qu'ils peuvent 
offrir aux philologues désireux d'aborder l'étude des papyrus, les travaux 
suivants. D'abord un petit écrit excellent d'un de nos compatriotes et 
publié dans cette revue même : 

5. J. Bidez, Les découvertes récentes de papyrus (Besançon, Jacquin, 
1900, in-8; extr. du Bibliographe moderne, 1899, pp. 241-254). 

Puis, toujours dans l'ordre chronologique : 

6. 0. Schulthess, A us neucrcn Papyrus funden; Separatabdruck aus 
der Neuen Zuercher Zeitung (Zurich, 1901, 42 p.). 

SBPTBMBRB-DKCBMBRB 1906. 21 



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314 



NICOLAS HOHLWBIN. 



7. F. Staebelin, Neuere Papyrusfunde (Jahresh. d. Ver. schweiz. 
Gymnasiallehr. Heft 3i; Aarau, 4901, p. 42-69). 

8. Pour le détail des fouilles pratiquées en Égypte, on trouvera des 
articles copieux dans YArchaeological Report ou rapport annuel de 
YEgypt Exploration Fund. 

Sur les premières découvertes de papyrus faites dans le Fayoum, 
nous ne possédons aucun renseignement précis. Ces documents pro- 
viennent-ils des archives centrales d'Arsinoë, détruites vers le x« siècle 
de notre ère? comme le pense • 

9. Karabacbk, Der Papyrus fund von EîrFaijum (Denk. d. Wiener 
Akad., 1883, 33, p. 207-242). 

Ont-ils été découverts sous les sables, tantôt un à un, tantôt en amas 
plus ou moins considérables? selon l'hypothèse émise par 

10. A. Erm an, Die Herkunft der Faijum Papyrus [Hermès, XXI, 1886, 
p. 585-589), et 

41. Schweinfurth, Zur Topographie der Ruinenstaette des altenScket 
(Zeitschr. Gesellsch. f. Erdk. zu Berlin, XXII, 1887, p. 54-88). 

On en est réduit aux conjectures, ce qui n'est heureusement pas le 
cas pour les fouilles récentes sur lesquelles nous possédons des chro- 
niques détaillées. En voici les principales. 

A. Expéditions anglaises. 

12. B. P. Grenfell et A. S. Hunt, Englische Ausgrabungen tm Faijum, 
1900-01 (Archiv, 1, 1901, p. 560-563). 

13. Les mêmes, Englische Ausgrabungen tm Faijum und Hibeh y 1902 
(Ibid., II, 1902, p. 181-183). 

14. Les mêmes, Englische Ausgrabungen im Hibeh und in Oxyrhyn- 
chos t 1903 (Ibid., III, 1904, p. 139-140 et 337 sq.). 

B. Expéditions françaises. 

15. A. Gayet, Notice relative aux objets recueillis à Antinoé pendant 
les fouilles exécutées en 1900-01 et exposés au Musée Guimet (Paris, 1901, 
in-16, 35 p.). 

16. Le môme, Idem pour 1901-02 (Paris, 1902, in-16, p. 35). 

17. Le même, Ma cinquième campagne de fouilles à Antinoé (Rev. 
A rch., 1901, p. 78-93). 

18. P. Jouguet, Rapport sur deux missions au Fayoum (C. R. Acad. 
Inscr., 1902, p. 346-359). 

19. Le môme, Fouilles du Fayoum (Bull. Corr. Hell., XXV, 1902, 
p. 379-411). 

20. Le môme, Notice sur les fouilles de Mcdinet-Goran et de Medinet- 
en Nahas (Bull. Univ. et Acad. de Lille, 190à, p. 234, et octobre 1902). 

G. Expéditions allemandes. 

21. O. Rcbensohn, Jahrb. d. Kais. d. Arch. Inst., 1902, p. 4147 
(Fouilles exécutées à Théadelphie). 



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LES PAPYRUS GRECS D'ÉGYPTE. 



315 



12. U. Wilcken, Die Berliner Papyrusgrabungén in Herakleopolis 
Magna im Winter, 1898-99 (Archiv, II, 1900, p. 294-386). 

D. Diverses. 

28. E. Breccîa, Rend. R. Acad. Lincei, p. 461-467 (Fouilles entre- 
prises par Fauteur à Gizeh et à Ashmunény. 

Une minime partie seulement des textes découverts dans ces fouilles 
a pu être publiée jusqu'à ce jour. Nous ne signalerons ici que les col- 
lections importantes et les recueils principaux. 

A. Berlin : 

24. U. Wilcken, Actenstûcke aus der kœniglichen Bank zu Theben in 
den Museenzu Berlin, London, Paris (Abh. BerL Akad., 1886, Anhang, 
68 p.) [Abréviation : Actenstûcke], Ces actes de la banque de Thèbes 
datent de la fin du n« siècle avant notre ère et permettent de jeter un 
regard sur l'administration du royaume des Lagides et le fonctionne- 
ment des banques royales, qui formaient le point central de toutes les 
recettes et dépenses de l'État. Wilcken donne les textes sous les numé- 
ros I-XII et ensuite, p. 22 et seq., un commentaire détaillé sur le con- 
tenu des papyrus. 

25. Aegyptische Urkunden aus den kœniglichen Museen, hrsg. von 
der Generalverwaltung (Berlin, Weidmann, in-folio : I er Band, 1892-1895 ; 
II. Band, 1896-1898 ; III. Band, 1899-1903) [Abrév. : B. G, U.]. 

Dans cette publication des papyrus de Berlin, les documents sont au- 
tographiés et publiés avec indication du numéro du catalogue, avec une 
description de l'aspect extérieur, du mode d'écriture, de l'origine et 
même, quand il y a lieu, avec la bibliographie. Les éditeurs se sont 
abstenus de tout commentaire ; le texte n'est accompagné que de courtes 
remarques sur la langue et de la solution des sigles. L'ordonnance gé- 
nérale des documents ne repose sur aucun principe. Le travail, confié 
d'abord à Wilcken, Krebs et Viereck, est actuellement aux mains d'une 
pléiade de papyrologues allemands et étrangers. Chaque volume con- 
tient des tables très détaillées qui facilitent extrêmement l'emploi du 
recueil et les éditeurs ont soin de reproduire aussi l'ensemble des re- 
marques, des critiques et des corrections faites dans les comptes ren- 
dus, ainsi que la bibliographie des articles parus pendant la publication. 

B. Heidelberg : 

La bibliothèque de l'Université de Heidelberg possède quelques mil- 
liers de papyrus, dont la publication vient d'être commencée. 

L'éminent théologue Deissmann a en effet édité récemment, dans une 
magnifique publication et avec une grande autorité, un grand papyrus 
des Septante, comprenant vingt-neuf feuillets et des fragments chré- 
tiens fort intéressants faisant partie de cette collection : 

26. A. Deissmann, Die Septuaginta-Papyri und andere altchnstliche 



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NICOLAS HOHLWEIN. 



Texte ; Veroffentlichungen aus der Heidelberger Papyrus-Sammlung 
Band I (Heidelberg, Cari Winter, 4905, in4). 

C. Leipzig : 

27. C. Wessely, Die griechischen Papyri Sachsens. I. Die griechi- 
schen Papyri der Leipziger Universitaets-Bibliothek (Ber. Verh. d. Kgl. 
Saechs. Ges. Wiss. zu Leipzig, 4885, p. 237-275). 

L'auteur y publie trente-cinq fragments acquis en 4865 par la biblio- 
thèque de TUniversité de Leipzig et rapportés d'Égypte par Tischen- 
dorff. Ils sont surtout intéressants au point de vue paléographique à 
cause des restes de tachygraphie qu'ils présentent. 

D. Londres : 

28. F. G. Kenyon, Catalogue of the greek papyri in the British Muséum 
with texts (London, Longmans, 4893-4898, 2 vol. in- 8) [Abrév. : Lond.]. 

L'économie du recueil repose sur la nature des documents publiés. 
Dans l'introduction, Kenyon retrace l'histoire de la paléographie des 
papyrus ; ensuite il donne les documents, sans accents ni ponctuation, 
mais avec des commentaires étendus qui traitent non seulement de la 
paléographie de chaque document, mais encore de son contenu, dont il 
donne toujours un résumé suffisant. 

La publication est accompagnée de deux atlas contenant des photo- 
graphies superbes des documents publiés. 

E. Dublin : 

29. J. P. Mahapfy, The Flinders Pétrie Papyri, with transcriptions, 
notes and Index. Part I. Autotypes I to XIII (Dublin, 1894). Part II. Au- 
totypes I to VIII (Dublin, 4893). Appendix. Autotypes I to III (Dublin, 
4894) [Abr. : Fl. P. P.]. 

Les papyrus publiés dans ce recueil proviennent des momies de la 
nécropole de Gurob. La plupart sont datés du m e siècle av. J.-Chr. et 
forment pour l'histoire de l'administration et du droit à cette époque 
.une riche mine de renseignements. Indépendamment des commen- 
taires étendus qui accompagnent chaque pièce, Mahaffy a réuni dans 
l'introduction tout ce qu'il a pu tirer des papyrus sur les règnes de Phi- 
ladelphe et d'Évergète l* T , sur l'armée, l'administration civile, etc. 

F. Dublin et Oxford : 

30. B. P. Grenfbll, An alexandrian erotic fragment and other greek 
papyri chiefty ptolemaic, with one plate (Oxtord, Clarendon, 4896, in-4), 
et 

31. B. P. Grenfell et A. S. Hdnt, Greek papyri. Séries II. New clas- 
sical fragments and other greek and latin papyri, with five plates 
(Oxford, Clarendon, 4897, in-4) [Gr. />.]. 

Ces publications contiennent les papyrus acquis par Mahaffy et Gren- 
fell en 4894-4895 et conservés en partie au British Muséum, en partie 
aussi à la Bodleian Library d'Oxford et au Trinity Collège de Dublin. 



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LES PAPYRUS GRECS D'ÉGYPTB. 317 

Ces documents sont, pour la plupart, originaires de la Thébaïde et du 
Fayoum et contemporains des' trois périodes ptolémaïque, romaine et 
byzantine. 

32. B. P. Grenfell, Revenue laws of Ptolemy Philadelphus, edited 
from a greek papyrus in the Bodleian Library with a translation, Com- 
mentary and Appendix and an Introduction by J. P. Mahaffy (Oxford, 
Clarendon, 1896, in-4) [Rev. Laws], 

Publication d'un papyrus remarquable comprenant cent sept colonnes 
et de toute première importance pour le règne de Philadelphe et l'ad- 
ministration des Ptolémées en général. 

33. B. P. Grenfell et A. S. Hunt, The Oxyrhynchos papyri ; Egypt 
Exploration Fund ; 4 vol. (London, 4898-4904) [Oxyr.]. 

Dans l'hiver de 4896-4897, qui fut une période d'heureuses décou- 
vertes, les deux infatigables chercheurs mirent au jour dans les envi- 
rons de Beneseh, sur remplacement de l'ancienne Oxyrhynchos, capi- 
tale du nome Oxyrhynchite, une quantité considérable de papyrus dont 
douze à treize cents furent transportés à Oxford; le reste, environ cent 
cinquante rouleaux, entra dans le Musée de Gizeh. C'est une partie de 
cette riche trouvaille et un certain nombre de textes découverts au 
même endroit dans les années suivantes qui est publiée dans la collec- 
tion citée plus haut. 

A part le premier volume, où les papyrus sont publiés par ordre de 
matière, les textes sont donnés dans Tordre chronologique. 

Les fragments littéraires contenus dans cette publication sont de pre- 
mière importance et les documents non littéraires d'une grande variété. 
Chaque pièce est accompagnée d'un commentaire copieux , et les édi- 
teurs ont fait œuvre utile en publiant à la fin des différents volumes un 
index spécial pour les sujets discutés dans les notes, les commentaires 
et introductions. 

34. Les mêmes, Fayoum Towns and their papyri (London, Egypt Ex- 
ploration Fund, 4900) [Fay.]. 

On trouvera dans ce volume plus de quatre cents textes provenant 
des fouilles pratiquées par les éditeurs au cours de l'hiver de 4895-4896, 
dans le nord-est du Fayoum, d'abord à Kom-Ushim (Kapavfc) et ensuite 
à Umm-el-Atl , l'emplacement de l'antique Baxx(o<- Une partie provient 
aussi des découvertes faites dans le sud-ouest du Fayoum, où Grenfell 
et Hunt retrouvèrent deux nouveaux centres antiques : Kasr-el-Banat, 
l'ancienne Evhemeria, et Théadelphia, aujourd'hui Harit. 

A la fin du volume se trouvent publiés les premiers Ostraka du 
Fayoum, une cinquantaine de petits reçus ramassés à Philoteris, Théa- 
delphia et Evhemeria. 

35. Les mêmes, The Tebtunis papyri. Part I (London, Frowde, 4902). 
University of California Publications. Graeco-roman Archaeology, vol. I 
[Tebet], ' 



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318 



NICOLAS HOHLWEIN. 



Les textes édités dans cette publication sont de toute première impor- 
tance pour l'époque ptolémaïque, au point de vue des finances et de 
l'administration du pays. La première section du volume comprend, 
par exemple, toute une série de rescrits émanant de Ptolémée IX, Ever- 
gète II, remarquables sous le rapport historique. L'administration locale 
du pays nous y est aussi retracée avec une abondance de détails qu'on 
n'eût jamais espérée. 

Tous ces textes proviennent d'Umm-el-Bagarat (Tebtunis), où Gren- 
fell et Hunt dirigèrent des fouilles pendant l'hiver de 1899-1900, pour 
le compte de l'Université de Californie et grâce à la générosité de 
Mrs. Phoebe A. Hearst. Dans les maisons de la ville, on découvrit envi- 
ron deux cents papyrus en bon état; dans une nécropole ptolémaïque, 
plus de cinquante momies en cartonnage de papyrus. Enfin, un cime- 
tière de crocodiles sacrés fournit un grand nombre de momies enroulées 
dans de longs papyrus grecs. 

De tous ces documents, cent vingt- trois sont publiés dans le premier 
volume; deux autres parties suivront, qui contiendront les textes de 
l'époque romaine. 

G. Vienne. 

Les premiers textes entrés en 1826 dans le Musée impérial de Vienne, 
et publiés depuis cette époque par différents éditeurs, ont été collation- 
nés et réunis d'une façon définitive par 

86. K. Wessely, Die griechischen Papyri der kaiserlichen Sammlung 
Wiens (Jahresb. d. K. K. Franz Joseph Gymn. in Wien, 1885, 1-28 p.). 

Vienne possède également une autre collection de papyrus, celle de 
l'archiduc Rainer. De nombreux textes en ont été décrits ou publiés 
dans toute une série de travaux, et la publication définitive en est com- 
mencée depuis quelque dix ans : 

37. Cotyus papyrorum Haineri Archiducis Austriae,vo\. I. Griechische 
Texte, hrsg. von C. Wessely und L. Mitteis (Wien, 1895, in-folio) 
[C. P. il.]. 

Ce premier volume contient deux cent quarante-sept papyrus, la plu- 
part des fragments, originaires en partie d'Hermoupolis Magna, en 
partie du Fayoum. 

Les textes sont transcrits sans accents ni ponctuation, mais sont en 
revanche accompagnés de traductions et d'excellents commentaires. 

H. Paris. 

En 1821, le voyageur Casati vendit au Cabinet des Antiques de Paris 
quelques papyrus, parmi lesquels se trouvait un document important, 
un contrat de vente de l'an 114 av. J.-C, fréquemment cité sous le nom 
de Papyrus Casati (Paris n° 5). 

Tandis que Letronne s'occupait de l'étude de ces documents, d'autres 
papyrus furent acquis par Drovetti et Sait. 

Ces pièces sont reproduites dans une publication générale. 



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r 



LES PÀPYBUS GRECS d'ÉGYPTE. 



319 



38. W. Brunet de Presle, Notices et extraits des papyrus grecs du 
Musée du Louvre et de la Bibliothèque impériale, tome XVIII, seconde 
partie (1865, in-4); i vol de fac-similés, gr. in-folio, 52 planches [Par.]. 

Après un historique de 24 pages (1-24) des études papyrologiques , 
viennent les textes, répartis en quatre catégories : 1. Pièces ayant un 
intérêt scientifique et littéraire (n 0i 1-4 bis) ; 2. Pièces relatives à des 
affaires d'intérêt particulier (n M 8-21); 3. Le Sérapéum de Memphis 
(n°» 22-60); 4. Pièces relatives à des affaires d'administration (n°* 61-69). 

Les acquisitions plus récentes, consistant surtout en papyrus prove- 
nant du Fayoum, ont été publiés par 

39. C. Wessely, Die Pariser Papyri des Fundes von El Faijum (Denks. 
Wien. Akad., 1889, p. 97-256), et 

40. Le même , Zu den griechischen Papyri des Louvre und der Bi- 
bliothèque nationale (16 Jahresb. des K. K. Staats-Gymn. in Hemals, 
Wien, 1890, p. 4-50). 

Ces collections ont été enrichies récemment de quelques fragments 
de papyrus, grecs et coptes, de très basse époque, achetés par M. Omont 
à l'Exposition universelle de 1900. 

Rappelons aussi ceux tirés des fouilles récentes de M. Gayet à Anti- 
noë (voy. n°* 15, 16 et 17) et la belle série de documents rapportés 
d'Égypte par Jouguet et Lefèvre, publiés par eux sous le titre : 

41. Papyrus de Magdola{BulL Corr. HelL, XXVI, p. 1-6; 95-128, et 
1903, p. 174-205) [Magd.]. 

Cette collection comprend quarante et un documents de contenu ex- 
trêmement varié, datant des dernières années du règne d'Évergète I« r 
et des premières du règne de Philopator. Un grand nombre de ces 
pièces sont des pétitions émanant de clérouques. C'est une publication 
fort soignée et accompagnée d'un excellent commentaire. 

I. Leyde : 

La collection de Leyde, qui contient surtout des a papyrus magiques », 
a été éditée par 

42. Leemans, Papyri graeci (sic) musei anliquarii publici Lugduni 
Batavi (Lugd. Batav., vol. 1, 1843, in-4 ; vol. II, 1885, in-4) [Leid.]. 

K. Naples : 

C'est k Naples qu'est conservé le premier papyrus grec découvert en 
Égypte. Devenu la propriété du cardinal Stephano Borgia, d'où son nom 
de Charta Borgiana, il fut placé d'abord dans son musée de Velletri, 
d'où il fut transporté plus tard au musée de Naples. 

Il fut publié dès 1789, sur l'ordre du cardinal, par le Danois Nie. 
Show : 

43. N. Show, Charta papy racea graece scripta Musei Borgiani Velitris 
(Romae, 1789, 44-448 p. et 6 pl.). 

Le papyrus, qui contient treize colonnes de trente à trente-quatre 
lignes et vingt-cinq fragments plus petits, est daté de Tan 33 du règne 



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320 



NICOLAS HOHLVEIN. 



de Commode (193 de notre ère) et contient des listes de travailleurs 
occupés aux digues et canaux ; il est donc important pour l'élude de 
ces corvées en Égypte et surtout pour l'onomastique grecque, car les 
noms des travailleurs sont soigneusement indiqués dans chaque liste 
avec les noms du père ou de la mère. 

L. Turin : 

Le musée de Turin possède également quelques papyrus qui furent 
trouvés ensemble, au dire des Arabes, dans une cruche d'argile et ven- 
dus à Anastasy, en partie aussi à Sait et à Droyetti ; ils entrèrent, par 
leur intermédiaire, au musée de Turin et furent publiés par 

44. A. Peyron, Papyri graeci régit Taurinensis Musei Aegyptii. 
Pars I (1826, 180 p. et 1 planche); Pars II (1827, 80 p. et 6 pl.). Excerpta 
e voluminibus XXXI et XXXII Actorum R. Accad. quibus titulus : 
Memorie d. /?. Accad. di Torino. Taurini, ex typ. regia. 

M. Florence : 

L'académie des Lincei a entrepris la publication d'un recueil de pa- 
pyrus ; un premier volume, contenant trente-cinq documents accompa- 
gnés de six planches photographiques, est relatif à la collection de Flo- 
rence. 

45. G. Vitelu, Papiri Fiorentini, documenti pubblici e privati dell' 
eta romana e bizantina : Vol. I des Papiri greco egizii pubblicati dalla 
R. Accad. dei Lincei sotto la direzione di D. Comparetti e G. Vitelli [F/or.]. 

N. Genève : 

La collection de Genève consiste en vingt-quatre papyrus, qui consti- 
tuent la propriété privée de Nicole, et en plusieurs centaines de textes 
grecs, latins, démotiques, coptes et arabes, acquis depuis 1893 par la 
direction de la bibliothèque de Genève. Ces documents sont originaires 
de Soknopéonèse, en partie aussi de la correspondance de Flavius Abin- 
naeus à Dionysias, et quelques pièces isolées proviennent de la Haute 
Égypte. Leur publication est confiée à Jules Nicole, qui en a fait paraître 
un certain nombre depuis 1896 dans : 

46. Les papyrus de Genève. Vol. I. Papyrus grecs. Actes et lettres. 
Fasc. I, 1893; II, 1900 (Genève, Henry Kûndig, libraire de l'Institut) 
[Gen.]. 

Nicole a adopté la méthode de publication de Berlin et son format 
in-folio. Les documents y sont autographiés et accompagnés de quelques 
brèves remarques concernant le fond. 

0. Divers. 

Parmi les collections privées, l'une des plus belles, et sans contredit 
la plus riche, est celle de lord Amherst of Hackney. Le soin de la publier 
a été confié à Grenfell et Hunt. 

47. The Amherst Papyri, Part I (Oxford, Clarendon, 1900) ; Part. II 
(ibid., 1901) [Amh.]. 



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LES PAPYRUS GRECS D*ÉGYPTB. 



321 



Le premier volume contient exclusivement des textes chrétiens ; le 
second, de contenu plus varié, comprend, outre des textes classiques, 
un grand nombre de documents d'un haut intérêt. 

Les papyrus publiés sont de provenance variée ; beaucoup ont été 
trouvés à Ashmunên (Hermopolis) et à Dimêh (Soknopaiou Nésos). 
Vingt-trois magnifiques phototypies accompagnent le volume II ; elles 
contiennent des fac-similés de quarante documents du m e siècle av. 
J.-C. au vu* siècle de notre ère et forment ainsi un véritable cours de 
paléographie des papyrus. 

Les contributions que les papyrus apportent au point de vue gram- 
matical sont particulièrement précieuses et leurs renseignements ont 
été mis à profit dans les recherches récentes sur la xoiWj : 

48. K. Dieterich, Untersuchungen zur Gcschichte der griechischen 
Sprache von der hellenistischen Zeit bis zum iO. Jahrhundert nach Chr. 
(Byz. Archiv, Leipzig, 1898, Heft 4). 

49. G. Kretschmer, Die Entstehung der Koine (Sitzb. Wien. Akad., 
«43, 1900, in-8, 40 p.). 

80. À. Thumb, Die griechische Sprache im Zeitalter des Hellenismus 
(Strasbourg, K. J. Trûbner, 4900, in-8). 

Les résultats des recherches magistrales de Deissmann dans le do- 
maine de la Philologia sacra sont publiés dans : 

54. Bibelstudien (Marburg, Elwert, 4895, in-8) ; 

52. Neue Bibelstudien (Ibid., 4897, in-8). 

Ces deux ouvrages ont été traduits en anglais. 

Les papyrus magiques ont été étudiés surtout par : 

53. G. Wessely, Ephesia grammata aus Papyrvsrollen, Inschriften, 
Gemmen, etc., gesammelt (Wien, Pichler, 4886, in-8, 38 p.). 

Parmi les plus beaux papyrus magiques, ceux de Leyde tiennent la 
première place. Ils ont été étudiés d'une façon magistrale dans trois 
fort belles dissertations par 

54 A. Dieterich, Prolegomena ad papyrum magicam musei Lugdu- 
nensis Batavi (Leipzig, 4888, Inaug. Diss.). 

55. Le même, Papyrus magica Lugdunensis Batavi (Lipsiae, 4888 : 
Suppl. zu den Jahrb. Phil., 4888, p. 747-829). 

56. Le même, Abraxas (Studien zur Religionsgeschichte des spateren 
Alterthuras. Leipzig, Teubner, 4894, in-8). 



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DE L'INSUFFISANCE DES REGLEMENTS 

SUR LE 

SERVICE DES ARCHIVES 



LES ARCHIVES DES MAIRIES ET DES SOUS-PRÉFECTURES 



Parmi les dépôts d'archives, il n'en est peut-être pas qui ap- 
pellent des réformes aussi urgentes que les petits dépôts : ar- 
chives des sous-préfectures, archives des mairies. 11 ne faut 
rien exagérer : le cas est rare, très rare, d'archives complète- 
ment à l'abandon. Ce qui est beaucoup trop fréquent, c'est que 
les secrétaires fassent des documents deux parts : les pièces 
d'un intérêt actuel sont à peu près en ordre; la masse des 
autres pièces est plus ou moins négligée. Dans nombre de 
sous-préfectures, ce que ne contiennent pas les cartons du 
bureau est relégué dans un grenier malsain et poussiéreux; 
j'ai vu un poulailler dans les archives d'une sous-préfecture. 
Dans les mairies, les registres de l'état civil et de délibérations, 
les budgets, les listes électorales et de tirage, les états de re- 
censement des chevaux, le cadastre, sont tenus avec quelque 
soin; le reste est d'habitude entassé dans le fond des placards 
ou au-dessus des armoires, guère plus utile que s'il n'existait 
pas. 

On ne doit pas se dissimuler que cet état de choses n'est pas 
près de s'améliorer spontanément. 11 ne faut point demander 
aux maires et guère plus à leurs secrétaires une sollicitude active 
pour des documents historiques : la curiosité et l'activité con- 
temporaines vont à d'autres objets. La génération qui a orga- 



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DBS RÈGLEMENTS SUR LE SERVICE DES ARCHIVES. 323 

nisé le régime actuel des Archives disposait de bonnes volontés, 
d'enthousiasmes, sur lesquels on ne saurait compter aujour- 
d'hui. Le devoir de l'administration centrale est d'aviser, pour 
mettre un terme à une situation qui ne prendra pas fin d'elle- 
même. 

* * 

Certains penseront sans doute qu'il suffit d'appliquer les 
règlements. Le malheur est que les règiemenls sont inappli- 
cables. Comme tant d'autres, les circulaires sur les archives 
communales sont l'œuvre d'hommes très distingués, éminents, 
mais qui du service des Archives ne connaissent guère que 
la salle de travail des Archives nationales. 

Prenons les instructions du 20 octobre 1850, relatives au ré- 
colement des papiers des mairies : 

f Un arrêté du gouvernement du 19 floréal an VII prescrit au 
c maire qui cesse ses fonctions de faire, de concert avec son suc- 
« cesseur, un récolemenï de tous les papiers, registres et autres 
t objets mobiliers appartenant à la commune. Cette opération 
« doit être constatée par un procès-verbal en double expédi- 
€ tion : l'une est remise au fonctionnaire sortant pour lui servir 
c de décharge; l'autre reste déposée à la mairie pour établir la 
c responsabilité du nouveau titulaire, responsabilité qui est 
• telle, qu'en cas de décès d'un maire, ses héritiers ont à ren- 
« dre compte des objets dont leur auteur était dépositaire. > 

Théoriquement, tout cela est parfait et, en cas de disparition 
d'un document, les responsabilités doivent être définies à coup 
sûr. Ën fait, la mesure est irréalisable : s'il s'agit d'archives 
importantes, un récolement consciencieux prendra, et au delà, 
les quatre années que dureront les pouvoirs du nouveau maire; 
dans les petites mairies, l'inventaire n'existe qu'à titre excep- 
tionnel, et l'établissement de cet inventaire est un travail de 
longue haleine, qui ne s'improvise pas à l'occasion d'un chan- 
gement de municipalité. 

Les règlements actuels sont, de plus, trop compliqués pour 
des secrétaires de mairies rurales, qui ne sont pas des archi- 
vistes professionnels. Le secrétaire de mairie est ordinairement 
l'instituteur; le secrétariat est secondaire dans l'ensemble de 



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324 J -À. BRUTÀILS. 

ses occupations et la tenue des archives est accessoire dans la 
besogne, de plus en plus absorbante, du secrétariat. La conclu- 
sion est qu'il importe essentiellement de réduire autant que 
faire se peut le travail de classement. 

En un mol, il y a lieu de retoucher les règlements, de les re- 
fondre même, non pas dans le dessein de leur donner une belle 
ordonnance, mais avec le souci d'arriver à des résultats, non 
pas en s'inspirant de principes abstraits, mais en tenant compte, 
avant toute chose, des observations et des enseignements que 
ces observations comportent. 



Nous avons eu déjà l'occasion de constater que les dossiers 
courants sont en général l'objet d'une attention particulière. 
Même lorsque l'ensemble des archives est en bon état, il est fré- 
quent que le secrétaire sépare de ces dossiers courants, ouverts 
à de nouvelles pièces et d'intérêt actuel, les dossiers fermés, 
définitivement constitués et qui ne présentent plus, ou peu 
s'en faut, qu'un intérêt rétrospectif. Les séries historiques dé- 
passent alors de beaucoup la date réglementaire, soit 1790; 
elles peuvent s'étendre jusqu'à 1870, par exemple. 

Cette division n'est pas l'effet de la fantaisie ; elle est, au con- 
traire, des plus normales. Ce qui est irrationnel, c'est de traiter 
de même façon les documents de la Révolution et ceux de la 
troisième République, les pièces de la fin du xvin 6 siècle et les 
pièces des débuts du xx e . 

Voilà un premier point sur lequel les rédacteurs des règle- 
ments futurs auront à faire étal des faits, et de l'expérience. Ils 
devront prévoir le départ, introduit dans une foule de dépôts 
par l'usage et le bon sens, entre les dossiers et les archives. 



Quand on a inspecté un grand nombre d'archives commu- 
nales, la réflexion permet de dégager les causes habituelles des 
imperfections de ce service. 

Les détournements ne me retiendront guère. Ce n'est pas qu'il 
n'en soit jamais commis : tous les archivistes ont reçu à ce sujet, 



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DE8 REGLEMENTS SUR LE SERVICE DES ARCHIVES. 



325 



pendant leurs tournées, des confidences souvent bien malveil- 
lantes, quelquefois exactes. Mais ces vols sont des accidents 
contre lesquels on est suffisamment défendu par la loi. Les rè- 
glements doivent se préoccuper plutôt des irrégularités perma- 
nentes et générales. 

L'inspecteur d'archives communales trouve peu de mauvaises 
volontés formelles ; il se heurte à deux états d'esprit, sensible- 
ment distincts : l'apathie et la paresse intellectuelle. 

L'apathie, en matière d'archives, gagne du terrain; l'indiffé- 
rence envahit l'opinion avec une rapidité que peuvent calculer 
les archivistes en fonctions depuis vingt à vingt* cinq ans. Les 
hommes qui, dans nos campagnes, donnent le ton à l'opinion, 
tournent délibérément le dos au passé; Sis fixent leurs regards 
vers la société de demain, et ils n'ont pour la société d'hier 
qu'une haine dédaigneuse. Quand des maires déclarent qu'ils 
réservent quatre cartouches de dynamite à de très curieuses 
églises, parce qu' c elles ont vécu de l'Inquisition », quel intérêt 
peuvent-ils porter aux liasses poudreuses de l'ancien régime? 

L'archiviste a, il est vrai, la ressource d'expliquer que ces 
papiers vétustés sont de nature à servir pour des procès en re- 
vendication d'héritage. Néanmoins, quand il a rangé et inventorié 
les documents anciens d'une commune, il doit s'attendre à 
trouver, lors de sa prochaine inspection, les liasses boulever- 
sées *. Heureux encore si l'homme d'affaires ou le généalogiste 
qui est passé par là n'a pas emporté ce qui lui était utile. 

Cette incurie tient à des causes trop profondes pour qu'on 
puisse la prévenir par des circulaires. 11 serait, du moins, ex- 
pédient d'en atténuer les effets. 

La loi municipale précise que l'entretien des archives est une 

1. Pour prévenir dans quelque mesure ce désordre, nous apposons sur 
chaque pièce une cote qui indique la série, le numéro de la liasse dans la 
série et le numéro de la pièce dans cette liasse. A cet effet, nous employons 
un numéroteur automatique en haut duquel nous avons fait ajouter un com- 
posteur; les caractères de ce composteur, lettre de série et numéro de la 
liasse, sont changés à la main : 



Ce numéroteur nous sert, d'ailleurs, également pour nos propres archives. 



CC 23 
1 




CC24 
1 



CC 24. 
2 



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326 J -A. BRUT A ILS. 

charge obligatoire pour les communes. Mais si une commune 
n'entretient pas ses archives, que faire? Un de nos confrères 
visitait naguère une mairie où une collection très curieuse de 
registres du premier Empire était attaquée par l'humidité. Il 
écrivit plusieurs lettres officielles; le maire, qui a vraisembla- 
blement d'autres occupations, ne répondit pas. La question doit 
être réglée à cette heure par la conversion des registres en 
blocs de pâle. Il est fâcheux qu'elle n'ait pas eu une solution 
différente. 

En droit, le préfet aurait des moyens de coercition. Il serait 
naïf de la part d'un archiviste de penser qu'un préfet sacrifiera 
un maire et • se fera des affaires » pour de vieux papiers. 

Quelques archivistes recourent, en pareille occurrence, à un 
moyen héroïque, et ils enlèvent d'autorité les documents dontla 
conservation est compromise. L'un d'eux, trouvant des archives 
communales en très mauvais état, en emporta une bonne part 
el écrivit au crayon, sur les vantaux de l'armoire, un procès- 
verbal en forme de celle opération. 

Ce procédé sommaire est irrégulier. Desjardins aurait eu, si je 
ne me trompe, quelque peine à défendre le passage de ses confé- 
rences i où il attribue au préfet, en qualité de tuteur delà com- 
mune, le pouvoir de prescrire le transfert provisoire des docu- 
ments aux Archives départementales. La circulaire du 16 juin 
1842 est explicite: « Le consentement formel de la commune 
€ sera indispensable pour l'application de celte mesure. Le con- 
c seil municipal devra prendre, à cet effet, une délibération 
c dans laquelle il désignera la portion des archives commu- 
c nales qu'il jugera utile de faire déposer à la préfecture. » 

A bien regarder les choses, la Iranslalion d'office à la préfec- 
ture serait cependant la seule sanction raisonnable. La com- 
mune n'a pas sur ses collections des droils exclusifs, puisque 
tout citoyen peut les consulter ; elle a donc des devoirs, corréla- 
tifs à ses droits. Si elle ne remplit pas les premiers, il est juste 
qu'elle soil déchue des seconds. Souhailons que ce principe en- 
tre dans la loi, et que le minisire ail la faculté, sur rapport de 

1. Page 09. 



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DES RÈGLEMENTS SUR LE SERVICE DES ARCHIVES. 327 

l'archiviste, de faire transporter aux archives départementales 
les documents que des municipalités laissent perdre sans profit 
pour personne. 

♦ * 

La paresse intellectuelle, une certaine inertie du cerveau, est 
Tune des principales causes du désordre des archives. La perfec- 
tion du classement n'est pas proportionnée à la valeur des 
pièces, mais à la facilité de la besogne Tel qui range à la diable 
les titres de propriété de la commune, tient avec un soin parfait 
la collection du Recueil des actes administratifs: rien n'est plus 
fréquent. 

11 faudrait donc diminuer l'effort de pensée que nécessite le 
classement, réduire celui-ci, dans la mesure du possible, à une 
besogne machinale. 

Bien des secrétaires conservent indéfiniment des feuilles insi- 
gnifiantes. De plus en plus, l'Administra tion écrit aux maires à 
propos de tout et de rien : lettres d'envoi, demandes de rensei- 
gnements, etc., grossissent les dossiers, font éclater les cartons. 
Ne pourrait-on pas, dans les bureaux des préfectures et des 
sous préfectures, adopter une couleur spéciale pour cette cor- 
respondance d'un intérêt éphémère? Les secrétaires sauraient 
qu'après réponse ils pourraient jeter au panier les lettres bulle, 
tandis qu'ils devraient garder les autres. 

Je n'ose guère aller plus loin. Et cependant, si les pièces 
étaient de teintes ou de formes variées suivant la nature des 
affaires ; si elles portaient un signe apparent quelconque, per- 
mettant de grouper sans peine les documents destinés à être 
réunis ; si on employait les gros caractères de la devise Liberté, 
Égalité, Fraternité pour des indications d'ordre pratique, qui 
s'imposeraient ainsi à l'attention, on obtiendrait à peu de 
frais des améliorations précieuses. 



1. 11 faut faire exception pour la collection du Journal officiel qui est 
envoyé d'office aux chefs-lieux de canton : les secrétaires, débordés par cet 
amas de papier imprimé, empilent généralement les numéros sans enlever la 
bande et dans un ordre quelconque. Il est permis de croire que l'on rendrait 
service aux cantons ruraux en les dispensant du souci de conserver cette 
collection encombrante. 



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338 J.-À. BRUT A ILS. 

Dans ce même ordre d'idées un peu terre à terre, on réalise- 
rait un réel progrès en simplifiant le récolement qui doit accom- 
pagner la transmission des pouvoirs municipaux. Ce récolement 
est aujourd'hui tellement vague ou tellement inexact qu'il est dé- 
pourvu de portée ; c'est une formalité sans conséquence, une 
pure chinoiserie. Il serait préférable d'envoyer aux municipa- 
lités, au moment de l'élection des maires, un procès-verbal de 
récolement imprimé où on énoncerait, en ménageant des 
blancs destinés à être remplis à la main, les séries essentielles 
des Archives communales : 

Registres de délibérations depuis.... 

État civil depuis.... et complet depuis.... 

Etc. 

Une ou deux pages seraient réservées pour les additions, et le 
procès-verbal, dûment signé, devrait être retourné à la préfecture 
avec le procès-verbal d'installation du maire entrant. 

On objectera qu'un récolement ainsi compris serait fort in- 
complet. C'est vrai. 11 signifierait, du moins, quelque chose, 
tandis que, à de rares exceptions près, les récolements actuels ne 
signifient absolument rien. 



Le fait capital que révèle l'examen attentif des archives muni- 
cipales, c'est la supériorité des registres sur les pièces volantes 
au point de vue de la conservation. Il est une catégorie de re- 
gistres qui s'égarent : ce sont les registres de délibérations du 
conseil municipal. Trop de personnes ont avantage à les suppri- 
mer, et leur disparition ne prouve rien contre ma thèse; il reste 
acquis que les registres, surtout quand ils sont d'une utilité 
aisément appréciable, durent longtemps, même dans les mairies 
les plus mal tenues. L'état civil présente parfois des lacunes 
quand il est en cahiers; relié, il est, depuis cent ans, pour ainsi 
dire toujours complet. Les matrices cadastrales peuvent être 
déchirées, maculées par l'usage; mais elles existent. 

Les pièces volantes, au contraire, se perdent avec une facilité 
invraisemblable. 11 m'est arrivé, dans une mairie qui n'était pas 
achevée, de compulser le dossier de cet immeuble : des pièces 



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DES RÈGLEMENTS SUR LE SERVICE DES ARCHIVES. 329 

essentielles n'y étaient déjà plus, et le secrétaire ne put pas ou 
ne voulut pas me dire où elles étaient passées. Avant même que 
l'hôtel de ville fût terminé , la commune avait perdu ses titres. 

Au surplus, les médiévistes savent que cette loi est ancienne : 
on ne compte pas les chartes qui nous sont parvenues dans les 
cartulaires, dans les terriers, dans les registres de toute sorte. 

D'autre part, si les séries essentielles des archives munici- 
pales étaient sous forme de registres, le récolement serait telle- 
ment simple qu'il passerait dans la pratique. 

En conséquence, deux mesures se recommandent : d'abord, 
pousser sinon obliger les municipalités à réunir en registres les 
pièces qui en sont susceptibles; ensuite et surtout, créer dans 
les mairies des registres pour la transcription de certains docu- 
ments. Sur ces registres, de papier timbré et solidement reliés, 
on copierait obligatoirement, dans un délai déterminé, les actes 
qui forment titre pour la commune : achats, échanges, baux de 
longue durée, etc., et les décisions de l'autorité municipale qui 
forment litre pour les particuliers, comme les concessions per- 
pétuelles de sépulture. 



L'existence des archives de sous-préfectures est Tune des er- 
reurs de notre droit administratif. C'est à peine si quelques-uns 
de ces dépôts sont organisés de façon à rendre des services; 
l'installation et le personnel font presque partout défaut. 

Dans la sous-préfecture de X., il n'y a pas de local pour les 
archives; on les empile, en un tas qui grandit chaque année, 
sur le plancher d'un cabinet noir attenant aux bureaux. Chaque 
fois que l'archiviste du déparlement passe dans cette ville, il 
constate dans son rapport que le tas est un peu plus haut, et il 
calcule dans combien de temps les papiers atteindront au pla- 
fond.... Je laisse à penser ce que sont les recherches dans des 
archives pareilles. 

Quelques sous-préfets estiment que l'archiviste départemental 
est chargé de leurs archives. L'un d'eux me somma, une fois, de 
classer ses papiers; comme je m'y refusais, il m'annonça qu'il 
allait saisir de l'affaire le préfet, et si celui-ci ne lui donnait pas 
satisfaction, un ministre avec lequel ce sous-préfet entretenait 

SEPTBMBRE-DKCEMBRE 1906. 22 



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330 J.-A. BRUTAILS. 

des rapports d'amitié. Ce fonctionnaire avait, décidément, bien 
des idées erronées. 

Ce souvenir m'est revenu naguère, quand il était question de 
petits dépôts disséminés dans les départements et dont l'archi- 
viste aurait eu la garde. C'est une conception inadmissible : 
l'archiviste n'arriverait pas à entretenir Tordre dans ces archives, 
où d'autres mettraient du désordre avec d'autant plus de sans- 
gène qu'ils n'auraient pas à le réparer. Nous ne pouvons pas as- 
sumer la responsabilité d'un dépôt, si nous n'en avons pas la 
garde effective ou au moins la surveillance assidue. De cette 
vérité, l'archiviste du déparlement de.... acquit la preuve, à pro- 
pos de la sous-préfecture de L... 

Le sous-préfet de L... s'étant plaint que ses archives fussent 
mal classées, l'archiviste détacha son collaborateur pour les 
mettre en état. Ce que voyant, les employés de la sous-préfec- 
ture en prirent à leur aise : à quelque temps de là, c'était le plus 
beau fouillis qui se puisse voir. L'archiviste réfléchit qu'il serait 
habile d'intéresser ces employés à la besogne, et il obtint de 
prélever sur son budget un crédit qu'il mil à la disposition du 
sous-préfet; le classement fut confié à un jeune expéditionnaire 
sur le point d'être appelé sous les drapeaux, lequel dépensa 
l'argent en joyeuse compagnie et ne fit pas le travail. Deux ou 
trois autres mésaventures au sujet du même dépôt firent perdre 
à l'archiviste ce qui lui restail d'illusions et de zèle. Depuis lors, 
il prodigue les conseils et les encouragements; mais il garde 
son personnel et ses crédits. 

Ainsi donc, dans l'ensemble, les sous-préfectures ne remplis- 
sent pas les conditions indispensables pour posséder des ar- 
chives, el, de quelque façon qu'il s'y prenne, l'archivisle dépar- 
temental ne peut pas s'occuper utilement de ces dépôts. Il ne 
reste qu'à les supprimer. 

Les papiers qui les composent ont deux origines : les uns 
viennent des bureaux de la sous-préfecture elle-même; les autres 
sont versés annuellement par la recelte des finances. Parmi les 
premiers, les rares pièces qui ne sont pas négligeables seraient 
retirées par l'archiviste et réunies à ses archives. Quant aux se- 
conds, les rôles des contribulions sont très utiles au public et 



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DIS RÈGLEMENTS SUR LE SERVICE DES ARCHIVES. 331 

leur place esl indiquée dans les archives départementales, qui ne 
recevraient plus, par contre, les registres de trésorerie : presque 
tous ces derniers registres sont des grimoires auxquels ni l'ar- 
chiviste ni le public ne comprennent goutte, et ils ne peuvent 
guère avoir d'utilité que pour le service qui les a établis. Il est 
de rigoureuse justice que celui-ci les conserve; peut-être s'aper- 
cevra-t-il alors que les délais de péremption peuvent être abré- 
gés. Si les déparlements construisent et entretiennent des ar- 
chives, ce n'est pas pour débarrasser les trésoriers généraux de 
papiers encombrants. 

* 

* * 

Je me résume. 

Pour les archives communales, il y a lieu d'instituer un ré- 
gime mixte entre les séries historiques et les séries administra- 
tives pour les dossiers postérieurs à la Révolution, mais qui n'ont 
plus qu'un intérêt rétrospectif; — d'autoriser le ministre à 
dessaisir les municipalités négligentes des collections qu'elles 
laissent dépérir; — de faciliter le classement et, dans ce but, 
d'adopter dans les bureaux un système de signes apparents qui 
permettent aux secrétaires des mairies de grouper sans effort 
les pièces destinées à se trouver ensemble; — de simplifier l'opé- 
ration du récolement; — d'étendre l'usage de la reliure et d'im- 
poser aux communes l'obligation de tenir des registres de litres, 
analogues aux anciens cartulaires. 

En ce qui concerne les archives sous-préfectorales, il y a lieu 
de les supprimer : les documents intéressants seraient versés 
aux archives départementales, qui, par compensation, seraient 
dispensées de garder les registres de comptes de la trésorerie. 

Est-il besoin d'ajouter que ce programme ne saurait être ni 
définitif ni exclusif? Les archivistes, nos confrères, suggéreront, 
en vue d'une réglementation qui s'impose, bien d'autres modifi- 
cations utiles, le jour où on s'avisera que les hommes du métier, 
appelés quotidiennement à voir comment les lois et les circu- 
laires se traduisent en réalités pratiques, sont mieux placés que 
personne pour savoir dans quel sens il convient d'amender ces 
circulaires et ces lois. 

J.-A. Brutails. 



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DEUX FEUILLETS FRANÇAIS INCONNUS 



DU XV SIÈCLE 
Appartenant à la Bibliothèque de l'Université royale d'Upsala 



La bibliothèque de l'Université royale d'Upsala possède un 
grand nombre de ces immenses in-folio, imprimés vers la fin du 
xv« siècle ou au commencement du xvi 6 et contenant les Décré- 
tâtes et les Digestes, avec les innombrables commentaires ou 
* leclurae 1 dont les ont accompagnés les Baldus de Perusio, 
les Bartolus de Saxoferralo, les Bartholomaeus de Saliceto, les 
Jean d'imola et d'autres encore. Plusieurs de ces volumes ont 
appartenu à un jurisconsulte français, Jean de Joux, c juris 
utriusque doctor », et à ce qu'il parait citoyen de Lyon, vivant 
aux environs de 1500. Je ne suis pas à même de donner ici le 
chiffre exact des livres qui, de sa bibliothèque — sans doute très 
belle pour l'époque, — ont passé à la bibliothèque d'Upsala, 
mais je crois pouvoir affirmer qu'il y en a plus d'une centaine. 
11 ne m'est guère possible non plus d'indiquer par quelle voie 
nous sont parvenus ces livres : le plus probable, c'est que ce 
transport remonte à l'époque de la guerre de Trente ans. Quel- 
ques-uns des livres ayant appartenu originairement à Jean de 
Joux portent la signature d'un autre bibliophile français, à peu 
près contemporain de Joux, à savoir Jacobus Aygnes, qui, comme 
Grolier et avant lui, avait coutume de signer ses livres « Daignes 
et amicorum ». Ainsi, une édition non datée des Lecturae super 
Codice par Bartholomaeus de Saliceto, probablement imprimée à 
Lyon par Jean Siber vers 1500, contient les deux notices sui- 
vantes : Jo. de Joux jurium doctor i507 et iô2i fuit per me 
lecta Valentie. Daignes. Quant aux autres livres de Joux, ils au- 



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DEUX FEUILLETS FRANÇAIS INCONNUS DU XV e SIÈCLE. 333 

ront sans doute suivi la même voie que ceux qui sont signés par 
Aygnes pour venir enfin s'ensevelir au fond de l'Allemagne, 
dans la bibliothèque de quelque couvent ou de quelque collège 
de jésuites, où ils sont devenus la proie des troupes de Gustave- 
Adolphe et d'où ils ont été importés en Suède. 

Je ne possède, sur le compte de ce Jean de Joux, que les ren- 
seignements qu'il nous a fournis lui-même en semant çà et là 
quelques notes dans ses livres. Ainsi, dans une édition de la 
Lectura super secundo, parte Infortiati par Alexander Tartaonus 
de Imola, imprimée à Milan en 1489 par Jacobus de San Naz- 
zaro *, il nous donne des renseignements sur ses examens : Jo. 
de Joux jurium baccalaureuz et anno dominj H08 Si augusti 
Licenciatus in vtroque et anno i505 49 novembris doctor Laus 
deo. Dans un autre incunable de la bibliothèque d'Upsala, coté 
31 : 28 et contenant des ouvrages de droit, il a fait suivre sa si- 
gnature d'une notice relative à la naissance de sa fille : Anno 
domini millesimo quinquagesimo septimo etc. die quarta mensis 
septembris hora fere quarta de mane nata est Johanna de Joux 
ftlia mea, etc. 

Parmi les livres de Jean de Joux se trouvent plusieurs impres- 
sions lyonnaises, dont quelques-unes sont jusqu'à présent in- 
connues et non décrites. Très nombreux sont surtout les ou- 
vrages sortis des presses de l'imprimeur Jean Siber, d'origine 
allemande, qui exerça son métier à Lyon entre 1481 et 1504, et 
qui semble avoir déployé beaucoup d'activité surtout en impri- 
mant des livres de droit. Je ne crois pas devoir donner ici de 
détails sur ces impressions de Siber, que j'ai d'ailleurs décrites 
dans mon catalogue des incunables de la bibliothèque de l'Uni- 
versité d'Upsala, qui vient de paraître ; j'ai simplement voulu 
attirer l'attention du lecteur sur ce fait que les livres sur les plats 
desquels j'ai découvert les deux impressions que je me propose 
de décrire ci-dessous sont de provenance lyonnaise. 

1. Hain 15311 ; Pellechet : Lyon, 550. 



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334 



ISAK COLLIJN. 



Lettre d'indulgences imprimée à Lyon par Janon Carcain en i%88. 



jfcïrî 1 f \ a*Çi ci 1&?efotto ktteras infpecruria. *loa SSardtamamâ 
JCJI lUlvi 1 1 5? gain et fraîree otdtnia minora court* partfaii a fctâfe 
dc apoftolica in bac pte oeputari £aiutem in ona ïîotn fecim? 9 fanctifit/ 
mua m rpo parer et *>ita natter ori33>imocenttua papa octauu* a tnodentu* 
conccÏÏir ojnn ibusr ptfidcltbus oc bonis fiitd largiennbue eôuênn (ioebaBui 
f ratrû minora pahficn.fc^ ftdtuta confratrie intrirate in Dicta botnd fanon 
ira tu ad bono.em fancto:nm /ranrifri et Sbitbonit bepaduapjopfeoioitf 
re^arationecôdructîone vxé\hmiontàn{9t côuctna q? poffint tvaleat flW 
eli£prc confcffozê r doncû feculare vd rcgularê qui eoa abtbluerc polRtab d 
bue pfcccaris mis cnmmibue erceflibtœet odictia in lion reTerûafta Mi apo 
fltolice videls quottena opus fueht.^n refernatiavero femd in tua ttttaxa 
oebitâ abfolurionê impenderc et perutenriâ falurart tmâgere.tfecnon in me 
tta articulo ploiaham omnm peccatotri fuorô remilTtoncCô aflbciattonc I 
ucpartîripanoneomnuibonoîiî totiu* ecckfie nuUtantie.vnacn parentibf 
et miàs d tfuncria.Sacerdotibua vero et clëriciaqoi per tmpotenttâuifg 
gentiam fctroefectii Ubnwutn ôiuînunrpffidn rerirtire obmiferinr. binranoi 
De borna a oco ftbt col latre ad pfatû opuacontribuat quidquid in Dtnittta ob/ 
miferint:àamirerico;diterinono relaxante £r quia ocuot^ wcbnûo 

De bonta fuit 

f m (taaita M'cte càtfrttrvt contribue? tdço merito Mais mdulgmtim 
gaudere Dcbct.Oarm fub flgillo ad boc tedinato oie mnfc 
anno oomimmilldlmoquadringem^ooctiiafl^imo vM 
foimn abfolunoiiia oe caftbua non referuaria toffena 
quotiena opua faehf. 



fnif^Wdhît 4 f I Îl 7c ^°^^0ûtoibefiwcb2î(h»ner Item (a 
/ * mi v| v*UUl W* tatn punuiu^mirericmdiam te abfoloat. 6U' 
go auctoritateipfiue bca to?umq$ pétri et {«aliapoftolotum dua te abfoloo 
ab oî bus peccatta tuia fedî apûolfce no raeruana/Jn note patria etWa tu 
$ozm plenaHe abfolurioma fcntrltn vita. 
fdttlt htt ^miimanoller.?c Dandotibiplcnarfa o« 
V*#WH I4JI peccaroTn tuôîûabfoluticmeni 3JmicmiiiKTC 
jPoana pknahr remiillonia tn monia articule 
flît wYPâft tt 4 ff tt *c.&omtmia "oOer tc- &ando tibt ptenaria ommumpeccato 
/*HlvlV«M4JI I4J1 rnmtuozasitmilfionércmitte^ 

tidauca fauetc marna ceddk Te ertôJôt.JntKHncpatré et fila et fpbiudlM tnc 



/Hiferi 



Le premier de ces feuillets représente une lettre d'indulgences 
de très petit format, soit 114 X 55 millim., délivrée par le gar- 
dien et les Pères du couvent des franciscains de Paris et promet- 
tant l'indulgence à quiconque, par ses offrandes, aurait contri- 
bué à la « perfectio, repara tio, constructio et edificatio » de ce 
couvent. Cette lettre, qui contient trente-cinq lignes, est datée 



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DEUX FEUILLETS FRANÇAIS INCONNUS DU XV e SIÈCLE. 335 

de 1488 ; elle est imprimée en caractères gothiques de deux es- 
pèces différentes et de provenance italienne. Ces caractères sont 
les mêmes dont se servit l'imprimeur Janon Carcagni ou Carcain 
à Lyon, où il débuta en 1486 avec le premier bréviaire lyonnais. 
Us ont été reproduits dans la publication de la Type Facsimile 
Society (1902 pp.), et dans Y Histoire de Vimprimerie en France 
par Claudin, III, p. 455. A gauche du texte se trouve une gravure 
sur bois d'apparence assez simple, dont la partie supérieure re- 
présente saint François avec une croix et une église, et la partie 
inférieure, probablement sainte Claire avec des palmes et un 
livre. Carcain n'avait pas coutume d'orner ses livres d'illustra- 
tions d'après Claudin, qui dit à ce propos, p. 466 : • Nous n'avons 
encore trouvé aucune gravure sur bois, même isolée, dans ses 
livres. » Cette gravure n'est donc pas sans intérêt, étant proba- 
blement la seule qui soit jamais sortie de chez Carcain. 

De cette lettre j'ai trouvé deux exemplaires sur le plat anté- 
rieur d'une édition du Codex de Justinien, qui se trouve précisé- 
ment être une de ces impressions non datées de Siber, les- 
quelles, jusqu'à présent, semblent avoir échappé à l'attention 
des investigateurs. A la dernière page se trouve une des trois 
marques d'impression de Siber, reproduite par Claudin, III, 
p. 206. Les caractères qui ont servi à cette impression sont ceux, 
de Siber n 08 6, 7 et 8 (selon l'Index de Proclor) ; je crois donc 
pouvoir fixer la date de cette édition entre 1496 et 1500. Sur le 
plat postérieur se trouvaient des fragments de l'incunable sui- 
vant : Kabbi Samuel, Epistola ad reprobandos Judaeorum erro- 
re$y imprimé à Rome par Georg Herolt *. Le volume a appartenu 
à i Jo. de Joux jurium licenciatus », ainsi que je l'ai signalé au 
début de cet article. 

Les deux lettres d'indulgences ont été imprimées l'une au 
recto, l'autre au verso du même feuillet qui, à l'origine, en a 
compris quatre, dont deux au recto et deux au verso. Ce feuillet 
a été coupé en deux et ce n'est que la moitié gauche qui a été 
conservée dans le plat de notre incunable. Par ce procédé, le 
texte a été légèrement endommagé : heureusement, les deux 

1. Hain *14264 ; Proctor, 3949. 



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336 



ISAK COLLUN. 



impressions se complètent mutuellement de façon à rendre le 
texte lisible en entier. En voici le contenu : 

Universis Présentes litteras inspecturis. Nos Gardianus ma | gistri et 
fratres ordinis minorum conuentus parisiensis a sancta se | de aposto- 
lica in hac parte deputati. Salutem in domino. Notum facimus quod 
sanctissi- | mus in christo pater et dominus noster dominus Innocen- 
tius papa octauus et modernus t concessit omnibus christifidelibus de 
bonis suis largientibus conuentui siue domui | fratrum minorum pari- 
siensium secundum statuta confratrie institute in dicta domo siue 
con | uentu ad honorem sanctorum Francisci et Anthonii de padua pro 
perfectione : | reparatione : constructione et : edificatione eiusdem 
conuentus quod possint et valeant sibi | eligere confessorem ydoneum 
8ecularem vel regularem qui eos absoluere possit ab omni | bus pecca- 
tis suis criminibus excessibus : et delictis in non reseruatis sedi apo | sto- 
lice videlicet quo tiens opus fuerit. In reseruatis vero semel in vite 
duntaxat | debitam absolutionem impendere et penitentiam salutarem 
iniungere. Necnon in mor | tis articulo plenariam omnium peccatorum 
suorum remissionem. Cum associatione si | ue participation omnium 
bonorum totius ecclesie militantis . vnacum parentibus | et amicis de- 
funclis. Sacerdotibus vero et clericis qui per impotentiam : negli | gen- 
tiam seu defectum librorum diuinum officium recitare obmiserint. 
dummodo | de bonis a deo sibi collatis ad prefatum opus contribuant 
quidquid in diuinis ob- | miserint : eis misericorditer in domino relaxa- 
tur. Et quia deuotus in christo | de bonis suis | se- 
cundum statuta dicte confratrie contribuerunt ideo merito dictis 

indulgentiis | gaudere débet. Datum sub sigillo ad hoc ordinato die — 

— mensis | Anno domini millesimo quadringentesimo octuage- 

simo viii | 

Forma absolutionis de casibus non reseruatis totiens | quotiens opus 
fuerit. | 

Misereatur tui, etc. Dominus noster ihesus christus per suam sanc | tam 
piissimam misericordiam te absoluat. Et e- | go auctoritate ipsius bea- 
torumque pétri et pauii apostolorum eius te absoluo | ab omnibus pec- 
catis tuis sedi apostolice non reseruatis. In nomine patris et filii, etc. | 

Forma plenarie absolutionis semel in vita. | 

Misereatur tui Dominus noster, etc. Dando tibi plenariam omnium | pec- 
catorum tuorum absolutionem. In nomine, etc. | 

Forma plenarie remissionis in mortis articulo. | 

Misereatur tui, etc. Dominus noster, etc. Dando tibi plenariam om- 
nium peccato | rum tuorum remissionem remittendo tibi penas purga- 
torii in quan I tum claues sancte matris ecclesie se extendunU In no- 
mine patris et filii et spiritussancti amen. | 



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DEUX FEUILLETS FRANÇAIS INCONNUS DU XV* SIÈCLE. 337 



II. 

Indulgences données à perpétuité aux bienfaiteurs de VHôtel-Dieu 
de Paris, imprimé vers 1500, par Jean du Pré, à Lyon. 

Le second des feuillets dont nous traiterons ici est aussi un 
document d'indulgences, imprimé en langue française, et dont 
les similaires sont rarissimes en France même. 

Voici le titre exact de cet intéressant feuillet : « Pardon de 

REMISSION PLENIERE DONNE A PERPETUITE AUX BIENSFAICTEURS DE LOSTEL 
DIEU DE PARIS ET DE NOUEAU CONFEBMB PAR NOSTRE SAINT PERE LE PAPE 
ALIXANDRE QUI EST A PRESENT A LA REQUESTE DU TRES CRESTIEN ROY DE 

France. » Notre document est donc une confirmation, à la 
demande du roi de France, par le pape Alexandre VI (1492-1503) 
des privilèges d'indulgences donnés par ses prédécesseurs, les 
papes Sixte IV et Innocent VIII, à l'Hôtel-Dieu de Paris, en rai- 
son de la grande charité avec laquelle on y soignait les malades 
et les pauvres. Du texte de ce « pardon » 1 ressort très bien la 
portée de ces indulgences et les conditions sous lesquelles elles 
pouvaient être acquises. 

Le format de notre feuillet, qui embrasse cinquante neuf 
lignes, est in-folio, savoir 310 x 195 millim. Les caractères qui 
sont employés dans cette impression sont de deux grandeurs : 
pour les caractères du texte on s'est servi de deux alphabets 
fondus sur le même corps, ce qui rend difficile la détermination 
de l'imprimeur. Pourtant je ne crois pas me tromper en attri- 

1. Un texte sensiblement analogue se lit dans des documents de même na- 
ture : Yoir une affiche du grand pardon de l'Hôtel- Dieu, contemporaine du 
pape Innocent VIII (1485-1492), aux Archives nationales (voir Musée des Ar- 
chives nationales, Paris, 1872, in-4, p. 304) ; — et une autre de l'époque de 
Paul III (1534-1549), à la bibliothèque de la ville de Paris (Brièle, Collection 
de documents pour servir à'Yhistoire des hôpitaux de Paris, III, 1883, p. 369, 
avec fac-similé). — Cf. Bulletin de la Société de Vhistoire de Paris, VII, 
1880, p. 36, XII, 1885, p. 27, XV, 1888, p. 97, et XVII, 1890, p. 162 ; — Hoff- 
bauer. Paris à travers les âges ; L'Hôtel-Dieu, p. 55 (pardon publié dans le 
diocèse de Bourges avec gravure représentant une salle de l'Hôtel-Dieu) ; — 
J. Rouyer, Le testament de Pierre de Blarru, parisien (Nancy, 1888, in-8, 
avec fac-similés) ; — E. Coyecque, VHàteUJHeu de Paris au moyen âge, 
I (1891), p. 143 note. 



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338 ISA* GOLLUN. 

buani ces caractères à l'imprimeur lyonnais Jean du Pré, qui, 
ayant commencé en 1477 à exercer son art à Lyon, en compagnie 
de Nicolaus Philippi, s'était établi seul dans cette ville en 1487 ; on 
ne doit pas le confondre avec l'imprimeur parisien du même nom. 
Les deux alphabets qui constituent ici les caractères du texte 
sont reproduits par M. Claudin dans son monumental ouvrage, 
Histoire de l'imprimerie en France^ 111, p. 504 et 608. Les titres 
et les rubriques sont imprimés en caractères d'un alpbabet 
plus gros, dont on trouve la reproduction chez Claudin, p. 507. 

J'ai découvert ce feuillet dans un des plats de l'ouvrage de Tar- 
tagnus déjà cité ci-dessus et contenant les notes manuscrites de 
Jean de Joux sur ses examens de droit. La provenance lyonnaise 
de cet incunable rend aussi très probable mon opinion que le 
« pardon • a été imprimé dans celte ville, vu que les reliures 
dont Jean de Joux ornait ses livres sont presque toutes iden- 
tiques : ce sont en général des reliures en bois, dont seulement 
le dos et le tiers a voisinant du plat sont couverts d'une peau 
jaune ou verte, sans autres ornements ni empreintes. 

Dans les quatre coins du feuillet, au verso, on voit encore 
des restes d'une cire rouge au moyen de laquelle le « pardon » 
a été collé sur la porte ou le mur de l'église où il fallait aller 
chercher les indulgences promises selon les dernières lignes du 
texte : • Leguse' a visiter et mettre ses aulmosnes est leglise de 

CEANS. » 

Le document est aussi signé, tout en bas à droite ; malheu- 
reusement, cette partie du feuillet a été déchirée, de manière 
à rendre illisible le nom du commissaire d'indulgences, qui a 
délivré cet exemplaire du « pardon •. Si je me permettais une 
supposition quant à cette signature, je proposerais quelque chose 
comme Decluse m. p., mais cela n'est, je le répète, qu'une sup- 
position. 

Pour ce qui regarde la date de notre impression, le « pardon » 
ne peut pas avoir été imprimé après 1503, l'année de la mort de 
Borgia. A cause des caractères, je crois pouvoir fixer la date un 
peu plus tôt, environ 1500. 

Upsal, 1906. 

ISAK GOLLUN. 



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INVENTAIRE 

DB LA 

LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS 

EN 15 18 

{Suite) 



[Fol. 67 r° «] 1 Theologia A 1 Volumina. 

1 Couvers de veloux. 

[403] àbbas Joachini Expositione Vaticiniorum Sibillarum. 
Et Merlini Britannioi 

Et super illo passa Âpocalipsis Et numerus bestie 
Erat sexcenti Sexaginta sex. 

Item in Concordia Sibille babilonice Merlini Et aliarum Sibillarum. 
) In uno volumine. 

Latin 3319. — In-4, vélin, xrvr« s. — Reliure moderne. L'anc. 
garde interne de la reliure qui a disparu portait au xvii* s. : Ex 
Theologiae libris, pulpito secondo, litera q r, ad parietem (cf. Mont- 
faucon, Bibl. bibl., II, p. 748). 

Fol. 1 r« : Theologia — 3319. 

Fol. 95 v° : de caméra compotorum blesis. 

Carolus dux Aurelianensis etc. 

Puis, écriture plus récente : 

Filius Ludovici ducis fratris Karoli VI U régis filiorum Karoli 
quenti et patrui Karoli septimi, etc., etc. — Ce ms. de 95 feuillets 
appartenait au xvn e s. à D. Ant. Faure. 

[404] Albert anus De doctrina dicendi Et tacendi. 
Item de consolatione et consilio. 

1. Las ftniUaU U à 66 sont blase*. 



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340 



P. ARNAULDET. 



De amore dilectione dei Et proximi. 

Aliarum rerum. 

Et de forma vite. 

Cum sermone De Sancta Agatha. 

Et aliis sermonibus Eiusdem. 1 In uno volumine. 

Latin 3345. — In-fol., vélin, x\V s. — Reliure moderne. 
L'ancienne garde en partie conservée ; au v° : 
Ex theologia. — Puis, écriture plus récente : 
Albertanus de ratione loquendi et dicendi. 
Libri consolationis et consilii. 
De cohibendo spiritu et lingua. 
Albertanus causidici de S a Agatha. 
Fol. 1 r°, anc. n°» : quatre cents deux — 344 — 5391. 
Marge inf re : les armes des Visconti, ducs de Milan, trois fois ré- 
pétées ; provient donc de Pavie. 
Ce ms. a 60 feuillets. 

Un huitième et dernier traité fait l'objet d'un article à part. 
(V. art. 648.) 

[405] Alchoranus Cum vita Mahumeti. 

Latin 3390. — In-4, vélin, xm e s. — Reliure moderne. 

Fol. i r°, anc. n 0i : 950 — cxxxiv. — . 

Fol. 143 v° : Hic liber est Jacobi Cauchant servientis armorum 
commorantis apud sanctum Quintinum et ei reddatur. 

De caméra compotorum blesis. 

Ms. de 143 feuillets. 

Le traducteur du Coran, mentionné fol. 143 v°, « Robertus Coete- 
nensis angligena librum istum transtulit anno domini MC XL III, » 
et auteur d'une chronique sarrasine avec vie de Mahomet qui la 
précède, est contemporain de Pierre le Vénérable, abbé de Cluny. 
C'est sur l'ordre de cet abbé que cette traduction a été faite (cf. 
Migne, t. CLXXX1X, p. 658-659« ; Hi$t. littéraire, XII, p. 245). 

[406] Ambrosius In hexameron. 
Et de eucharistia. 

Cum multis et variis tractatulis Beati Bernardi ut patet 
In principio Libri Et Inferius In Littera B. Bernardus. 

Latin 1727. — In-fol., vélin, xiv« s. — Reliure moderne. Anc. 
garde r* L*. VII. 
Fol. 1 r°, anc. n«« : clih. — 3743. — Ce ms. a 157 feuillets. 

[407] Ambrosius Super Epistolas Pauli. 

Latin 661. — ln-fol., vélin, xiv s. — Miniatures. Reliure en ve- 
lours vert du xv e s. — Garde anc. r° : V 1 » tabula liber VII. — 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 344 

Fol. 1 i*, anc. n" : 350 — cinq cents trente VII — 8720. — Fol. 
238 v°, marge inf* : de Caméra Compotorum bloesis. — Ms. 
de 238 feuillets, plus les deux gardes. 

[408] àmbrosh Epistole. 

Latin 1762. — Gr. in-fol., vélin, xn a s. — Reliure maroquin 
rouge du xvn® siècle, aux armes de France sur les plats. — Garde 
anc, r° : VI. T. Ambrosius Archiepiscopus Mediolani super Epis- 
tolas Pauli apostoli. — Au v° : Ambrosii — Remigii — Hieronymi 
— in Epistolas Pauli. — Fol. 1 r°, anc. n* : Secretarius — Super 
Epistulam — 209, L r » IL — 243 — 3578. — Fol. 2 r°, anc. n° : 
ccxlui. — Ms. de 322 feuillets. 

[409] Ambrosius Super Psalmum Beati Immaculati. 

Latin 1733. — In-fol., vélin, xi« s. - Reliure du xvi* s. — Garde 
v° : Liber sancti Benedicti et Sancti Marci de Placentia ordinis 
canonicorum regularium de Congregatione laterani. — Iste liber est 
Sancti Augustini alias Sancti Benedicti de Placentia canonicorum. 

Fol. 4 r«, anc. n M : 4142 — 3987. — Ms. de 122 feuillets, sans 
provenance antérieure au xvit* s., mais qui me semble convenir à 
cet article. — Le latin 4735 (in-4, vélin) est peut-être préférable 
encore. C'est : Ambrosius explanatio in Psalmum cxviu. — Fol. 
4 r° : neufs cents cinquante huit — 863 — 4450. — Fol. 172 (der- 
nier) : xl H. 70 Karolus dùx Aurelianensis — De caméra compo- 
torum blesis. 

[440] Ambrosius De vocatione omnium gentium 1 Libri duo. 
De vera humilitate. Ad demetriadem Virginem. 
Eiusdem Epistola Ecclesie Vercellensis. 
Et de obitu Satiri fratris sui. ^ ln uno volumine. 

Latin 4757. — In-fol., vélin, x e s. — Reliure du xvii* s., maro- 
quin rouge avec armes de France sur les plats. 
Fol. 4 r°, anc. n°* : mclxh. — 4268. — 3988. 
Ms. de 58 feuillets. 

[44 4 J Aristeas De lxx*» Interpretibus. 

Una cum Epistola Justiniani Imperatoris Ad mennam Archipresulem 
Nicee vrbis de Erroribus Origenis per petrum Balbum Episcopum Tor- 
piensem. E greco in latinum versa. 

Cette traduction doit être de Matteo Palmieri. Le texte grec ori- 
ginal est conservé à la Bibl. nat., Gr. 430. — 11 y a aussi une éd on 
de Naples par Arnold de Bruxelles (4474), in-4, 37 feuillets — Je ne 
retrouve pas le ms. latin ici mentionné, ni la lettre qui fait suite à 
l'ouvrage d' Aristeas. 



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349 



P. AENÂtJLDST. 



[412] Athanasius De Trinitate Contra Arrium ) Libri octo. 
Eiusdem Libeilus fidei patris Et filii Et spiritus Sancti. 
Eiusdem altercatio contra Arrium Coram Judice probo. 
A beato Jheromino traducta. 
Ad eundem potamii Epistola. 

[Fol. 68 r°] Eiusdem Epistola. Ad Luciferum Episcopum. 
Eiusdem solutiones obiectorum Arrianorum. 1 In uno volumine. 

Latin 1685. — In-fol., vélin, W s. — Reliure moderne. 
Fol. 1 r«, anc. n<» : mclxv. — mi. — 358 — 3962. 
Fol. 119 r°, in fine : Hune librum emi ego dux Aurelianensis, etc. 
— Karolus. 

De caméra compotorum blesis. — Ms. de 119 feuillets. 

[413] Augustinus De Spiritu et Anima. 

De diligendo deo. 

De diffinitionibus Recte fidei. 

De disciplina ebristiana. 

De conflictu viciorum et virtutum. 

De cognitione vere vite. 

De tolerantia divine voluntatis super psalmum Noli Emulari. 
De cognitione vere vite. ^ In uno volumine. 

Latin 2049. — In-fol., vélin, xv* s. — Reliure moderne. 
Garde v« : Table de vingt et un traités. Incomplète. 
Fol. 1 r% ana : huit cents cinquante huit. — 768. — 3761». 
Fol. 246 v° ; in fine : 

De caméra Compotorum blesis. 
Ms. de 247 feuillets. 

[414] Augustinus Adversum Manicheos de genesi ad litteram 1 Libri 
duo. 

Eiusdem Contra mendacium 1 Liber unus. 
Eiusdem de mendacio ^ Liber unus. 

Eiusdem de fide et operibus 1 Liber unus. 1 In uno volumine. 

Latin 1924. — In-fol., vélin, ix e s. — Reliure moderne. — 
Foi. 1 V, anc. n°» : mdclii. — 1802. — 4008. 
Liste des traités contenus dans ce ms. 

Ms. de 237 feuillets, sans indication de provenance antérieure 
au xvii" s. Il me semble convenir. 

[415] Augustinus De decem Chordis. 

De predestinatione Sanctorum Ad prosperum et hylarium. 

De bono perseverantie. 

De natura et origine Anime Ad Vincentium Libri duo. 
[Fol. 68 verso] Eiusdem ad Inquisitiones Januarii. Libri duo. 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 343 

De blasphemia in Spiritum Sanctum. 

De vera Religione 5 De pacientia. 

Contra quinque hereses. 

De baptismo parvulorum. ^ Libri très. 

De persecutione justicie. 

De natura et gratia. 

Eiusdem Epistola ad Valentinum. 

Item Epistola ad eundem. 

Item Ad eundem de gratia. Et libero arbitrio. 

De correctione et gratia. 

De origine anime Ad Jheronimum. 

De presentia dei Ad dardanum. 

De vita Christiana. 

De mirabilibus sacre Scripture. 5 Libri très. 
In eodem volumine Quedam Opuscula B. Ambrosii Inseruntur. Ut 
patet inferius In Littera A. Ambrosius. 

Latin 2048. — In-fol., vélin, xv ê s. — Reliure moderne. Gardes 
anciennes conservées ; la 1 rt a une table du ms. 

Fol. 1 r°, anc. n M : dccclxxx. — 1070. — 4011. 

Fol. 241 vo : De caméra compotorum blesis. — Ms. de 241 feuil- 
lets. 

[416] Augustinus De quantitate Anime. 

Eiusdem sermo de Ovibus. 

Ad Marcellinum de quaestionibus Epistola. 

Ad eundem de unico baptismo. 

De Spiritu et Littera. 

De essentia Divitatis. 

De invisibilitate Et incommutabilitate dei. 

De assumptione béate Marie Virginis. Sermo. 

De natura Summi boni Adversum Manicheos. 

De opère Monachorum Liber. 

[Fol. 69 r°] De Continentia viduali. Ad Julîanum. 

De triplici habitaculo. 

De contemptu mundi Ad clericos. 

De honestate mulierum. 

De non tenendo Iram. 

De abstinantia quadragesima. 

De cogitationibus. 

De Increpatione Ire. 

De Decimis Domini. 

De futura Vita. 

De oratione Dominica. 

De divite. 




344 



P. ARNAULDET. 



De pace. 
De flagellis. 

De Nativitate domini secundum carnem. 
Ad virgines Sermo. 
De Carne superba. 

De quinque feriis Passionis domini nostri iesu Christi. 
De Cena. 

De sex feriis Passionis domini. 
De latrone sermo. 
De duobus Latronibus. 
De cruce et Latrone. 
De pace. 

De Octo questionibus Veteris testamenti. 
De Judicio Sermones duo. 
Simbolum fidei. 

Disceptatio Contra felicianum hereticum. 
De gratia Novi testamenti. 
De pastoribus. 

[F. 69 verso] De fide Sancte trinitatis. Libri duo. 
1 In uno volumine Cum muitis aliis opusculis. B. Ambrosii ut patet 
Inferius in Littera A. Ambrosius. 

Latin 1920. — In-foL, vélin, xrv ê s. — Miniatures. — Reliure 
maroquin rouge du xvii* s., aux armes de France sur les plats. 
Gardes anc. conservées. 

Fol. i r°, anc. n°* : ceux* — 3760. 

Fol. 267 r° : Table écrite au XV e siècle. — Ms. de 279 feuillets. Vu 
les tables du xv« s., ce ms. me parait convenir à cet article. 

[417] Augustini Enchiridion de fide scilicet Spe. 
Et charitate. Ad Laurentium. 
Eiusdem Responsiones. Ad questiones Orosii. 
Et sentencie de libris Eiusdem Excerpte Adversus Manicheos Et de 
aliis. 1 In uno volumine. 

Latin 2725. — In-8, vélin, xu« s. — Reliure moderne. Garde 
anc. : Volumen signatum p 106. Enchiridion Augustini. 

Fol. 1 r°, anc. n°» : mcccclxx. — 1601. — 4322. 

Fol. 130 v° : Iste liber est monasterii celestinorum béate marie 
de parisiis. 

Fol. 131 v» : 

De caméra compotorum blesis. — Ms. de 131 feuillets. 

[418] Augustini Libri confessionum Tredecim. 

Latin 1917. — In-fol., vélin, xv* s. — Reliure moderne. Garde, 
recto : quarta tabula Théologie iij. 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DO CHATEAU DE BLOIS. 



345 



Fol. 1 r°, anc. n 01 : huit cents nonante cinq. — 68. — 3762. 

Fol. 207 r% in fine : Hune librum a Magistro Donato de ordine 
fratrum minorum Emi ego Dux Aurelianensis Mediolani, etc. — 
XI H Karolus 8 0 

De caméra compotorum blesis. 

Ms. de 207 feuillets. 

[419] Auoustinus De civitate dei. 

Latin 2066. — In-fol., vélin, xiv e s. — Miniatures. — Reliure 
moderne. 

Fol. 1 1*, anc. n°* : cinq cents dix-huit. — 460. — ccccxxxmi. — 
8765. — Marge inf 1 "», armes des Visconti, ducs de Milan, répétées 
trois fois. — Ms. de 241 feuillets. 

[420] Auoustinus Super psalmos A primo Videlicet psalmo Beatus 
vir usque ad psalmum Octuagesimum nomini Inclusive. 

Je n'ai pas retrouvé ce ms. à la Bibl. nationale; voir cependant la 
première partie du ms. latin 1989 (voir art. 424). 

[421] Augustinus Super psalmos Secunda pars videlicet A Nonage- 
simo psalmo Inclusive usque ad finem. 

Latin 1989. — Format atlas, vélin, xii* s. — Reliure moderne. 
Garde 1*, anc. n°* : Fui 58 in Ta* VI — 3880. — Hoc immensum opus 
donauit mihi uir egregius dominus Johannes Boccacii de Certaldo 
Poeta nostri temporis quod de florentia Mediolani ad me peruenit 
1355 Aprilis 20. — (Note de Pétrarque.) 

Ms. de 228 feuillets, contenant les deux parties. La note est de 
Pétrarque à qui le ms. a été donné par Boccace, le 20 avril 1355. 

[Fol. 70 1*] 1 Theolooia A 5 Tractatus. 
[422] Albertus Super Apocalipsis. 

Require. In libro 1 Nicolaus de Gorron super Ecclesiasticum. 
Latin 487 (V. art. 617). 

[423] Ambrosius de Incarnatione Dominica 5 Gum pastorali Eiusdem. 
) De Misteriis ^ Et sacramentis. ^ Libri Sex. 
Require. Ante In Libro. ^ Augustinus de decem Chordis. 

Latin 2048 (V. art. 415). 
[424] Ambrosius De Trinitate. 

Require. In Libro ^ Prosper de vita Activa et Contemplativa. 
Latin 2151 (V. art. 648). 

[425] Ambrosii de Officiis ^ Libri très. 
De bono mortis. 

SIPTOIBRI-DÉCBMBRI 1906. 23 



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346 



P. ARNAULDET. 



De Misteriis. 
De Sacramentis. 
Sermones Sez ad Neophitos. 

Eiusdem Ezpositio Super Psalmum lxi. De Obitu Gratiani Impera- 
toris. 

De Obitu Valentiniani Imperatoris. 1 Sermo. 
Et super psalmum c. xviii. 
De obitu Theodosii Imperatoris. 

Et super Evangelium Rogabat Jesum quidam phariseus Ad sororem. 
Eiusdem Epistolae Ad Theodosium Imperatorem. 
Et concilium Aquileie celebratum. 

Et contra eos qui dicunt animam non esse facturam Aut extra duce 
esse dicunt. 

[Fol. 70 verso] Require. In libro. 1 Augustinus de quanti tate Anime. 
Latin 1930 (V. art. 416). 

[426] Ambrôsius In Hexameron. 

Require. In Maiori volumine Oregenis Libro Origenes. 

Utin 1724 (V. art. 683). 

[427] Amoris Coniugationes quinque. 
Amoris varie doctrine et Cautelle. 
Amoris Lectura sive Lectiones. 
Amoris Auditus sive Auditores. 
Circa Inspirationes divinas. 
Require. In Libro 1 Donatus devotionis. 

Ms. latin non retrouvé ; mais le ms. latin 3503 pourrait peut-être 
convenir (V. art. 494). 

[428] Anselmus de Similitudinibus. 

Require. Ante In Libro ^ Augustinus de Spiritu Et Anima. 

Latin 2049 (V. art. 413). 

[429] Andréas hispanus de modo Confitendi. 
Require. In Libro 1 Iheronuai transitus. 

Latin 1865 (V. art. 565). 

[430] Augustinus de vera Religione. 
Require. In libro. 1 Cassiodorus de Anima. 

Latin 2201 (V. art. 459). 

[431] Augustinus de Conflictu Viciorum et Virtutum. 
Require. In Libro. ^ Isidorus De libris Veteris ac Novi testamenli. 
Circa Médium. 

Aucun ms. retrouvé (V. art. 577), 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 347 

[432J Augustinus de Inhonesta familiaritate Mulierum. 
Require. In Libro. ^ Compendium Virtutum Sive de Virtutibus 
Moralibus. 

Latin 2785 (V. art. 464). 

[433] Augustinus super Genesim Contra Manicheos. 
Require In Libro f Hugo de folieto de Claustro Anime. 

Latin 2496 (V. art. 553). 
[434] Augustini Manuale. 

Require. In Libro. 1 Expositio duplex Septem psalmorum. 
Latin 458 (V. art. 518). 

[435] Augustini Liber Supputationum sive supplicationum. 
Require. In Libro. ^ Meditationes. Contempla tiones et Orationes. 

Latin 4204 (V. art. 606). 

[436] Augustinus In Libro. 1 Soliloquiorum. 

Require. In Libro. 1 Orationes ad Sanctam Trinitatem. 

Latin 3352 (V. art. 627). 

[437] Augustinus de Conflictu viciorum Et virtutum Et eius respon- 
siones ad questiones Orosii Et de decem Chordis. 
Require. In Libro ^ Prosper de Vita Activa et Contemplativa. 

Latin 2451 (V. art. 648). 

[438] [fol. 71 v°] Augustini Sermo An sub figura vel veritate hoc mis- 
ticum calicis fiât sacramentum. 
Require In Libro. ^ Jheronimi ebraicarum questionum. 

Latin 1859 (V. art. 567). ■ 

[439] Augustini Liber Retracta tionum. 
Require In Libro. 1 Cypriani Epistole. 

Latin 1655 (V. art. 472). 

[440] Anselmi Epistola de Conceptione Marie Virginia Cum miraculis 
et officio Eiusdem Immaculate Conceptionis. 
Require. In Libro. 1 Confessio Hugonis. 

Latin 2922 (V. art. 467). 

[441] Augustinus de Contemptu mundi de longitudine vite et brevi- 
tate. De futuro Judicio De pénis Inferni Et gaudiis Paradisi Sermo. 
Require. In Libro. ^ Expositio Duplex vu psalmorum. 

1 Volumina. 

Latin 458 (V. art. 518). 



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348 



P. ARNAULDET. 



[Fol. 72 recto] 5 Theologia B 1 Volumina. 

1 Couvers de veloux. 

[442] Biblia In duobus Magnis voluminibus. 

4° Latin 55. — Format atlas, vélin, xnP s. — Reliure moderne. 

Fol. i r°, anc. n<* : 175 — 356» — 25. 

Ce ms. a 228 feuillets, et contient l'ancien Testament. 

2° Latin 50. — Môme format, vélin, xm ê s. — Reliure moderne. 

Fol. 1 r% anc. n" : 207. — 3575. 

Ce ms. a 214 feuillets et contient le nouveau Testament. 

Ces deux mss. me semblent convenir ici. Je les crois d'origine 
italienne, quoiqu'ils n'aient pas d'indication de provenance anté- 
rieure au xvn« siècle. 

[443] Biblia in uno volumine. 

Latin 250. — Format atlas, vélin, ix« s. — Miniatures. — Reliure 
maroquin rouge du xvn e s., aux armes de France sur les plats. 

Fol. 1 r°, anc. n* : 39 - 3572. — Marge inférieure, ce n° écrit au 
xiv* s. : xiii. iii c iiii" iiii. 

Ce ms. a 105 feuillets, dont certains sont dorés et argentés. 

[444] Beda. Pro deffensione gratie dei. Contra Julianum. 

Libri quinque. 1 Et super Cantica Canticorum. 1 In uno volumine. 

Latin 430. — ln-4, vélin, xm e s. Reliure moderne. Garde, r° : 
bib. 7 : li. xn. 

Fol. 4 r° : mddccxxxih. — 4831 . — 4059. 

Fol. 424 v° in fine : 

De caméra compotorum blesis. 

Fol. garde : Liber bedae presbyteri super cantica canticorum. 

Liber Bede adversum Julianum super Cantica Canticorum. — 
Ms. de 424 feuillets. 

[445] Bernardus Super Cantica Canticorum Sive Sermones Bernardi 
Super Cantica. 

Latin 2558. — In-folio, vélin, xiv* s., Enluminé. 

Fol. 4 r°: huit cents quarante trois. — 4670. — 3821. 

Fol. 494 r° : De caméra compotorum blesis. — Ms. de 494 feuillets. 

[446] Brunonis. Optima Expositio Super Psalterium. 

Latin 2508. — In-fol., vélin, xiv» siècle. — Miniatures. — Reliure 
moderne. Garde, au verso : 

Brunonis Episcopi in Psalterium. 
Fol. prélim. r° : vi* (tabula). 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 349 



Super Psalterium Brunonis episcopi expositio optima (Ecriture 
fin xv» s.). 
Fol. 1 r«, anc. n M : mccxxiih. — 1442. 

Fol. 85 v°, in fine : Bruno Super psalterium. — Ms. de 85 feuil- 
lets. [Le ms. latin 2509 (in-8, vélin, xn # s.) t relié en maroquin 
brun aux chiffres de Henri II et tranches dorées, peut également 
convenir. — Fol. 1 r«, anc. n* : mxlh. — 4436. — 4075. — Fol. 273 vo. 
Inventorié xxim 11. — Ms. de 274 feuillets.] 

F. 72 v* ^ Theolooia B 5 Tractatus. 

L447] Berengarii Pictavensis Apologia pro Magistro Petro Abaelardi. 
Require. In Libro ^ Epistole Magistri pétri Abaelardi. 

Latin 2923 (V. art. 510). 

[448] Berengarii Epistola Ad Richardum Et Ad Lanfranchum De sa- 
cramento altaris. 
Require. In Libro. ^ Iheronimus Ebraicarum questionum. 

Latin 1859 (V. art. 567). 

[449] Bernardi Meditationes Due Et de Compassione béate Virginis 
matris domini de filio suo In Cruce. 
Require. In Libro 1 Meditaciones Contemplationes Et Orationes. 

Latin 1201 (V. art. 606). 

[450] Bernardi Meditationes Ad beatam Virginem. 
Require. In Libro. ^ Orationes Ad sanctam Trinitatem. 

Latin 3352 (V. art. 627). 

[451] Bernardi Meditationes ^ De Dolore et lamentatione Virginis In 
passione f Et de guerra. 
Require. In Libro 1 Augustinus de Spiritu et Anima. 

Latin 2049 (V. art. 413). 

[452] Bernardi Meditationes ^ De bono verecundie De commoditati- 
bus propter quas Anima querit sponsum. ^ Tractatus qui [F. 73 f], 
Incipit 5 In lectulo meo quesivi quem diligit animam meam . 

Require. In Libro f Augustinus de quantitate Anime. 

Latin 1920 (V. art. 416). 

[453] Bernardus de pusillanimitate Et scrupulositate. 
Require. In Libro. 1 Confessio Hugonis Ad Abbatem. 

Latin 2922 (V. art. 467). 
[454] Bernardi Epistola Ad Ogerion Canonicum. 



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350 



P. ARNADLUBT. 



Require. In Libro 1 Compendium virtutum Sive de virtutibus mora- 
libus. 

LaUn 6785 (V. art. 464). 

[45.5] Bkrnardus de contemptu prioris status. 

— De precepto et dispensatione 

— De diligendo deo. 

— De virtutibus et beatitudinibus. 

— Ad Eugenium Papàm Libri quinque. 

— De Conversione Pauli Sermo. 

— Ad Guarinum Albensem Abbatem Epistola. 

— Ad fratres de monte. - 

— De triplici statu. 

— De Libero Arbitrio. 

— De discretione obediendi 1 Et quod soli Macbabei Martyres Inter 
Veteres habentur In Ecclesia. 

— De Conceptione béate Virginis. 

— De Amore dei. 

— De Charitate. 

— Ad Carnotensem Episcopum. 

[Fol, 73 v°] — De Interiori homine Sermo. 

— Ad religiosos. 

— Quomodo Examinandus ait penitense 

— De quinque gradibus humilitatis. 

— Apologium Bernardi. 
De gradibus Charitatia. 

Require. In Libro. 5 Ambrosius In hexameron. 

Latin 1727 (V. art. 406). 
[456] Bobtius de Trinitate. 

Require. In Libro 5 Bedi pro deffensione gratte dei contra Julianum. 
Latin 430 (V. art. 444). 

[457] Bon aventura de laudibus nomini Jesu per modum sermonum. 
1 Sermones, IX. 
Require. In Libro 1 Expositio Duplex Septem Psalmorum. 

Latin 458 (V. art. 518). 

[458] Bonaventurae Liber qui contemplatio dicitur Et Eiusdem bre- 
viarium. 

Require. In Libro. 5 Augustinus de Spiritu Et Anima. 
Latin 2049 (V. art. 413). 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 



[Fol. 74 recto] 1 Theolooia 



c 



C 1 VOLUMINA. 

1 Couvers de veloux. 



[459] Cassiodorus De Anima. 

Latin 2204. — In-8, vélin, «• s. 
Fol. i r» : 4235 die 1 junii. 

Fol. 3 r°, anc. : mccclx. — 1482. — 4031. — Ms. de 58 feuillets. 
Annoté par Pétrarque à qui il a appartenu. 

[460] Cassiodori Epistole variarum rerum. Eiusdem formularum. 
Libri septem. 
Variarum rerum. Libri quinque. 
Et de Anima. 

Latin 2187. — Gr. in-folio, vélin, xih« s. — Reliure moderne. 
Fol. 1 r°, anc. n°« : cxcn. — 192. — 3642. 
Iste liber est Episcopi [Tullensis?]. 
Fol. cxviii y* : Couvert de v|eloux]. — Ms. de 118 feuillets. 
Ce ms. provient sûrement de Blois, vu la mention de Fane, re- 
liure en velours. 

Le ms. latin 2189 est encore préférable, car il a une provenance 
certaine de la bibliothèque de Blois. 

In-4, papier, xv* s. — Reliure moderne. — Sur le r°, 2* garde : Ex 
libris eloquentiae pulpito v° ad terram versus curiam. Les feuillets 1 à 
4 prélim. contiennent un poème en espagnol. — Fol. 4 r° : tabula elo- 
quentiae in medio liber XXVI. — Fol. 1 r° A. Cassiodori variarum 
libri. Anc. n" : mccccxix. — 361. — 4033. — Fol. 181 i*. Nota id fuisse 
ita quum recepi a furibus raptum 1544, die 12 mensis Junii. — Ce ms/ 
de 131 feuillets est incomplet à la fin. 

[461] Cassianus De Duodecim Collationibus Patrum. 

Lat. 2141. — In-folio, vélin, xiw 9 s. — Reliure moderne. 

Fol. 1 r° ; Liber XHII (sic) Collationum patrum. Anc. n°« : 
mccccxiviii — 1578. — 4019. — Fol. 156 r° : Couvert v(eloux). — 
Ms. de 157 feuillets, qui doit provenir de Blois, vu la mention de 
l'anc. reliure en velours. 

[462] Cantica Canticorum glosata. 

Latin 479. — In-folio, vélin, xv« s. Miniatures. Reliure moderne. 
— Fol. 1 r° : Miniature et enluminures ; Armes de Louis d'Orléans 
et de Valentine Visconti. Anc. n<* : mdcccxcvi. — 944. — 4274. — 
Ms. de 36 feuillets, avec décoration de style parisien. Ce sont les 
Postilla Joh. Gersonis. 

Cf. ms. latin 245, petit format, vélin, xiv* s. : Reliure en velours 
rouge. Au v« du l* r ais : 8 Tabula 221-j. Salomonis Cantica Cantico- 



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352 



P. ARNAULDET. 



mm cum glosa. — Fol. 1 r°, anc. n # » mdccclhi. — 2193. — 4581. — 
Fol 42 v° : à la théologie n° vii. — Ms. de 45 feuillets. 

[463] Cerimoniale Romanum. 

Latin 936. — In-4, vélin, xiv e s. Reliure moderne, mais gardes 
anc. : la avec le n° vu, la 3« le n 9 23 1. vm. — Fol. 1 r°, anc. 
n°» : 359. — 410. — mccxx. — Ms. de 208 feuillets. 

[464] Compendium Virtutum. Sive De Virtutibus moralibus. 

Latin 6785. — Petit format, vélin, xiv« s. — Miniatures. — Re- 
liure moderne. Au verso du ais de la reliure, le titre sur vélin 
du xiv« s. 

De virtutibus moralibus 

Fol. garde r<> : Tabula eloquentie quinta in pariete versus hos- 
tium- liber XI, IX. 

Ëgidius Romanus. 

Ugo de Sancto Victore. 

Compendium Virtutum moralium. 

Cum Àugno De honestate mulierum. 

Hugone de Orone Et Anti- 
grapho pétri Abelardi etc. 

Fol. 1 v°, anc. n°» : I u — mdccxxxiii. — 2123. — 4593. — Fol. 185 r° : 
Compendium Virtutum 

Augustinus de Inhonesta familiaritate mulierum. 

Responsio hugonis cum quodam amico suo. 

Hugo de S. Victore de virtute orationis. 

Au tographum pétri li uu 0f . 

Epistola B. bernardi Abbatis ad Ogerum canonicum. — Ms. de 
185 feuillets. — Je mentionne en outre le ms. latin 3436 (in 8, pa- 
pier, xv« s.), provenant de Jean d'Angoulême (J. Duxworth, scrip- 
tor) qui pourrait également convenir. 

[465] Concordancie Biblie. 

Latin 518. — In-folio, xiv ê s — Reliure moderne. 
Fol. 1 r°, anc. n 08 : cinq cents douze. — 505. 3707. — Ms. de 
406 feuillets, sans provenance antérieure au xvn* siècle. 

[466] Concordancie Biblie. 

Latin 520. — In-fol., vélin, xiv« s. — Miniatures. — Reliure 
maroquin rouge du xvn* s. aux armes de France sur les plats. 
Anciennes gardes conservées, la2« porte au recto : iiii ta[bula] iii. 

Fol. 1 r°, anc. n°» : neuf cents vingt cinq. — 776. — 2069. — 
3708. — Fol. 510 v° : De caméra compotorum blesis. — Ms. de 
510 feuillets. 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 353 

[467] Confessio Hugonis Ad Abbatem. 

Latin 2922. — In-4, vélin, xiv c s. — Reliure moderne. Ane. 
garde recto : V. ta|bula]. 

Fol. \ recto, anc. n ot : îicccclviii. — 4196. — 4374. Lettrine avec les 
armes de Louis XII, duc de Milan. 

Fol. 394 vo : De caméra compotorum blesis. — Ms. de 394 feuillets. 

[468] [Fol. 74 verso] Chrisostomus super Matteum. Imperfectus. 
Cum Cronica de temporibus. 

Latin 4780. — In-fol., vélin, xv« s. — Reliure moderne. 
Anc. garde r° : Théologie V tabula xvi. 
Fol. 4 f : mcccxxi. — 4440. — 3964. 

Fol. 259 r° : De caméra compotorum blesis. — Ms. de 259 feuillets. 

[469] Cronica Temporum Eusebii Iheronimi Cum Additione Cronice 
Marcellini. 

Latin 4870. — In-4, vélin, xv* s. — Reliure moderne. Le titre 
ancien a été collé sur une feuille de papier : 
Cronica eusebii 

Fol. 4 r», anc. n<* : mdlvi. — 5696. — 5217. 

Fol. 446 v° : Qui legit hune librum scriptorem noverit esse Bap- 
tistam patavi sansonis nomine dictum. — Ms. de 446 feuillets. 

[470] Cronica De tribus Maximis. Circumstanciis videlicet Locis per- 
sonis Et temporibus. 5 Que secundum quosdam est yvonis Carnoten- 
sis Episcopi — Secundum alios vero est Anonymi. 

Latin 4894. — In-folio, xiv« s. — Reliure moderne. Garde anc. 
vo : Legi hanc cronicam in quodam Exemplari Antiquo esse Ivonis 
Carnutensis Episcopi, In Alio autem esse Anonimi. — F. G. parvy 
Confessor Regius. 

Fol. 4 r° : mccxxvui. — 4349. — 5223. — Ms. de 44 feuillets. 

[474] Cronica Martiniana De pontificibus et Imperatoribus Romanis. 

Latin 4969. — In-fol., vélin, xiv* s. — Reliure moderne. Garde v° : 
Chronica martiniana de gestis Pontificum et Imperatorum. 

Fol 4 r°, anc. n w : mcccxxiii. — 962. — 5224. 

Fol. 31 r° : Ista cronica est Magistri. — Ista cronica est d. presbi- 
teri Jacobi Rectoris ecclesie Satyri Mediolani. — Ms. de 34 feuillets. 

[472] Cypriani Epistolae. 

Deux mss. latins, les n M 4655 et 4656, peuvent convenir à cet article : 
i° Latin 1655. — In-fol., vélin, xrv* s. — Reliure maroquin rouge 
du xvn e s., aux armes de France sur les plats. Les anc. gardes sont 
conservées. — Le 2 e feuillet, non chiffré, porte : Epistulae Cypriani 



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354 



P. ARKAULDBT. 



et aliorum, au r° — et au v« : Epistolae D. Cipriani. — Fol 1 r°, 
anc. n°« : mcli. — 1255. — 3972. Hic liber est Mag* 1 .... servitor a 
quodara fratre ordinis beati Augustini. 

Fol. 97 v° : Couvert v[eloux]. — Ce ms. a 97 feuillets. 

2° Latin 1656. — In-8, vélin, xin 6 s. — Reliure maroquin rouge 
du xvn e s. aux armes de France sur les plats. Les gardes anc. et le 
début du texte manquent. — Fol. 1 r* : Epistulae Cypriani. Anc. 
n« : cccv. — 305. — 1552. — 3978. — Ms. qui a 14 traités de 
S 1 Cyprien et 133 feuillets. 

[Fol. 75 r<>] 1 Theolooia C 1 Tràctatus. 

[473] Canonis Miss a e Expositio. 

Require. In Libro. 5 Hugo de folieto de Claustro Animae. 
Latin 2496 (V. art. 553). 

[474] Cassiodori variarum Epistolae. 

Require. In Libro 1 Epistolae Magistri Pétri Abaelardi. 

Latin 2923 (V. art. 510). 

[475] Centum Meditationes passionis Christi venerabilis patris et 
domini Johannis Stothoriani. 
De vaile viridi ordinis Regulorum. 
Et sanctum Alie Meditationes de passione Christi. 
Cum totidem petitionibus. 

Require. In Libro 5 Expositio duplex Septem psalmorum. 
Latin 458 (V. art. 518). 

[476] Cesarii Arelatensis Omelie Abbreviate Et ad monachos. 
Require. (n Libro. 5 Augustinus de Spiritu et Anima. 

Latin 2049 (V. art. 413). 

[477] Compendium documentorum de Arte bene moriendi. 
Require. In Libro 5 Orationarium. 

Latin 930 (V, art. 628). 

[478] Concilium Luodunense tempore Innocencii. 
Require. In Libro ^ Ceremoniale Romanum. 

Latin 936 (V. art. 463). 

[479] Considérations novissimorum Liber. 
Require. In Libro. 1 Donatus devotienis. 

Ms. non retrouvé (V. art. 494). 
[480] Coronula Perusina Omnium materiarum. 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 355 

Require. In Libro. 1 Exempta sacrae scripture fratris Nicolay ordinis 
praedicatorum. 

Latin 6368 (V. art. 517). 

[481] Chrisostomus de Compunctione Chordis Libri duo. 
Require. In Libro 1 Paterii sive Pa terni Exceptiones. 

Latin 2308 (V. art. 516). 

[482] Chrisostomi Sermo de Compunctione cbordis. 
Require. In Libro 5 Augustinus de quantitate Anime. 

Latin 1920 (V. art. 416). 

[483] Cronica de temporibus venerabilis Bede presbyteri. Cum nomi- 
nibus Septuaginta duarum linguarum 
Require In Libro. 1 Cronica temporum Eusebii, Iheronimi. 

Latin 4870 (V. art. 



[484] Cronica sumpta Ex Jheromino Et Augustino. 
Require. In Libro. 1 Isidorus De Libris veteris ac novi testamenti 
in fine. 

Aucun ms. ne convient (V. art. 577). 

[485] Cronica de temporibus Ad modum Eusebii Incipiens a tempo- 
ribus Anthonii Pii Imperatoris. 

Require In Littera. C. D. Libro. ^ Crisostomus super Matheum Im- 
perfectus. 

Latin 1780 (V. art. 468). 

[486] [fol. 76 r°] Cyprianus de duodecim Abusionibus seculi Et de 
Septem gradibus Anime. 
Require. In Libro. 5 Hugo de folieto de Claustro Anime. 

Latin 2496 (V. art. 553). 

[487J Cvthara Amoris Et passionis Christi Johannis de hoedene Cum 
philomena Eiusdem. 
Require. In Libro. 1 Meditationes Contemplationes et Orationes. 

Latin 1201 (V. art. 606). 

[488J Crisostomus de Reparatione lapsi Et super Psalmum. Miserere 
mei deus. 

Require. In Libro 1 Augustinus de Spiritu et Anima. 
Latin 2049 (V. art. 413). 

[489} Cronica optima de temporibus ab Adam usque ad Anthonium 
Pium. 



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356 



P. ARNAULDET. 



Require. In Libro. 1 Crisostomus Super Matheum Imperfectus. 
Latin 1780 (V. art 468). 

[490] Currus Morialis karariensis. 
Require. In Libro 1 Francescus de Caronellis. 
Latin 6468 (V. art. 532). 

[Fol. 76 v<>, blanc) In fine : 

1 Volumina. 

[Fol. 77 r°] : 5 Theologia D. 1 Volumina. 

1 Couvers de veloux. 

[491] Damasceni Theologia. 

Latin 2379. — In-folio, vélin, xv« s. — Miniature. — Reliure mo- 
derne. 

Fol. 1 r° t anc. n°» : 1954. — 3734. Marge inf* : Armes de Charles 
d'Ain boise. 
Fol. 114 ro : Int. 6. R. 3. 

Ms. de 1 14 feuillets. Il me semble provenir de Pavie et avoir 
été réuni à la bibliothèque de Blois à la mort de Charles d'Am- 
boise. 

[492] Deflorationum Liber in quo Continentur : 
Opusculum de disciplina vivendi 1 Spéculum Charitatis. 
De spirituali amicicia Libri quattuor per modum dyalogi. 
De anima ex diversis auctoribus lx ta Capitula. 
Iterum de Anima et conflictu carnis et spiritus. 
De artefice omnium Ab Odone. 1 Item in eodem proverbia glosata. 
1 De voce dei. 
1 De Sacra Scriptura Et unum ex quattuor. 
1 Una cum excerptis de Expositione Esaye. 

De tribus generibus visionum. 5 De vteione moysi Cum multis aliis. 
In uno volumine. 

Latin 3334. — In-folio, vélin, xiv e s. — Reliure moderne. 
Fol. 1 r% anc. n°» : 3845. — 981. — 987. 

Fol. 146 v° : De caméra compotorum blesis. — Ms. de 146 feuil- 
lets. 

[493] Distinctiones fratris Mauricii ordinis fratrum praedicatorum. 

Latin 3271. — In-folio, vélin, xiv« s. — Reliure en bois couverte 
de veau brun. Au verso : Iste liber est dni Johannis Vicecomitis 
dei gratia Episcopi Novariensis et comitis. 

Fol. 1 r°, anc. n M : sept cents soixante quatre. — xiv. — 784. — 
5674. 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 357 

Garde du 2* ais de la reliure : Lib. distinctionum fratris mauritii 
L r f — Ms. de 252 feuillets. 

[494] Donatus Devotionis. 

Latin 3593. — Petit format, vélin, xv 6 s. — Quelques pages ont 
les marges enluminées. Reliure du xv* s. en bois recouverte de 
velours violet. — Sur la garde, r° : V ta[bulaj. h. — Donatus devo- 
tionis cum quatuor conjugationibus de régula bene vivere volen- 
tium. 

Item liber de considéra tione novissimorum. 

Foi. 1 prélim., au r # , anc. n M : 1469. — 4538. — Deux feuilleta 
prélim. et 4 feuillets blancs. 

Fol. i r° : Incipit, et en lettre initiale les armes de Charles d'Or- 
léans : écartelé de France et de Milan au lambel d'argent à trois 
pendants. 

Fol. 265 (et dernier) r° : Explicit liber de consideratione novissi- 
morum scriptus ad supplicationem Reverendissimi in Christo patris 
domini Dionysii divina providentia Patriarche Antiocheni et pari- 
siensis Episcopi finito anno Domini millesimo cccc 0 xiin° die im 
mense Januarii. Quem librum dans Reverendissimus in Christo 
Pater Dédit mihi Duci Aurelianensi. — Karolus. — De caméra 
compotorum blesis. 

[495] Dyonisius De Celesti Ecclesiasticaque Iherarchia 1 Divinis no- 
minibus Mistica Theologia. 1 Cum Epistolis Eiusdem. 

Et Epistolis Beati Ignacii martyris Una cum Epistola Policarpi Ad 
Philippenses. 

Latin 1619. - In-folio, vélin, xiv« s. — Reliure veau fauve du 
xvii* siècle. 
Fol. 1 i->, anc. n" : -iSS-. 

Ms. de 1830 feuillets. Sans indication de provenances antérieures 
au xvn« siècle ; me semble convenir à cet article, parce qu'il con- 
tient les traités qui y sont énoncés. 

1 Tractatus. 

[Fol- 77 v°] 1 Theologia. D 1 Tractatus. 

[496J Denotacio Quindecim graduum Magistri Hugonis. 
Require. In libro 1 Hugo de folieto. 
Latin 2496 (V. art. 553). 

[497] Deploratio super regionem aut civitatem quam gladium eva- 
ginavit super se. 
Require In Libro. 1 Augustinus de spiritu et Anima. 

Latin 2049 (V. art. 413). 



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358 



P. ARNAULDET. 



[498] Doctrina severini Episcopi. 
Require. In Libro. 1 Augustinus de quantîtate Anime. 
Latin 1920 (V. art. 446). 

[499] Doctrina contra tribulationem et tentationem Carnis secundum 
hilton. 

Require. ïn Libro. 1 Augustinus de spiritu et Anima. 
Latin 2049 (V. art. 443). 

[500] Dyalogus Inter Severum Sulpitium Gallum et Postumianum de 
vita Sancti Martini. 
Require In Libro 1 Effran Sirii Sermones. 
Latin 1746 (V. art. 502). 

[50! ] Dyonisii Ariopagite Passio Et vita Una cum revelatione ostensa 
Pape Stephano de Consecratione Aitaris Sanctorum Pétri et Pauli quod 
est ante sepuicrum Sancti dyonisii. 

Require. In Libro 1 lsidorus de summo bono. 

Latin 2827 (V. art. 576). 

[Fol. 78 r°] 1 Theologia E 1 Volumina. 

1 Couvers de veloux. 

[502] Effren Sirh Sermones videlicet. 

De penitencia bora novissima Die Judicii. Et retributione. 1 De Judî- 
cio resurrectione. Charitate et Compunctione. 1 De Resurrectione et 
Judicio. 1 De vita et exercitatione monastica. Et de vita monastica. 
Sermo. 

Quod non oportet ridere sed flere. 

Ad animam negligentem Sermo de penitentia. 

Sermo Eiusdem Ad monachos de quibusdam sanctis patribus qui 
tempore. Illo requiescunt. 

De armatura monachi Sermo Quod oporteat eum veluti militem In 
acie semper Insistere. 

Eiusdem Sermo de penitentia Et de secundo domini. Adventu. 1 De 
timoré dei Admonicio. 

De angustia animae In tentationibus. 

De compunctione et passione domini. 

Ad eos qui filii naturam scrutari volunt. 

De anticbristo et virginitate Et anime sanctificatione. 

De laudibus martirum Et Joseph patriarchae. 

Libellus sententiarum et virtutum Et de spirituali Milicia. 1 Sulpicii 
Epistola Et prefatio Ad desiderium de vita Sancti Martini. 1 In Eodem 
Dialogus Inter Severum Suipicium Gailum Et Postumiam de vita 
Sancti Martini. 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 



359 



Hec omnia in uno volumine. 

• Latin 1716. — In-4, vélin, xv # s. — Reliure moderne. 

Garde i*, anc. n°» : 5. — iiij. — 
Sermones Ephrem. 

Fol. 1 v», anc. n°» : iwxcvi. — 1314. — 3960. 

Fol. 199 vo, in fine : De caméra compotorum blesis. 

Ms. de 204 feuillets. Les traités de ce manuscrit sont indiqués 
par des fiches collées aux marges et dépassantes. 

[503] Epistole Yvonis Carnotensis Episcopi. 

Latin 2484. — ln-4, vélin, xiv« s. — Reliure moderne. 
Fol. 1 v°, anc. n°* : 

Tab. 7. xiij. — 1829. — 4080. — J. de carchaneis. 
Epistolae Yvonis carnotensis Episcopi. 
Epistolae G. Cenomanensis Episcopi. 
Epistolae Sym(m)achi viri consularis. 
Fol. 71 v° : 

Iste liber est m 1 ducis Aurelianensis, etc. 

Karolus 

— De Caméra compotorum blesis. — Ms. de 71 feuillets. 

[504] Epistole Yvonis Carnotensis Episcopi. 

Latin 2891. — Petit format, vélin, xm e s. — Reliure à comparti- 
ments, de l'époque de Henri II environ. 

Fol. 1 r°, anc. n M : dlui. — 597. — 4365. 

Fol. 99 r° : Liber béate m« de buzeio Cisterciensis ordinis vanne- 
tensis diocoeseos (Buzay). 

Fol. 99 v° : Liber béate marie de buzeio epistolae Yvonis. — Ms. 
de 99 feuillets. 

[505] Epistole Arnulphi Lexoviensis Episcopi. 

Latin 2595. — In-4, vélin, xiv* s. — Reliure moderne. 
Fol. B r° : tab(ula) 7. xv. 

Fol. E v°. Arnulphi episcopi Lexoyiensis epistole Illeberti epis- 
copi cenomanensis liber de spiritu et carne. — Ejusdem epistole 
Ejusdem concordie veteris et novi testamenti versu. 

Fol. 1 r°, anc. n°» : mdcxxvii. — 1717. — 4103. — Ms. de 110 feuillets. 
Il me semble avoir été à Blois et provenir de Pavie. 

[506] Epistole Domini Pétri Abbatis Cluniacensis. 

Latin 2582. — In-folio, vélin, xiv 6 s. — Reliure moderne. 
2* garde, v* : ta(bula) j. 
Epistolae Pétri abbatis Cluniacensis. 

Item Epistola eiusdem ad Anselmum de rébus et regione An- 
gliae. 



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360 



P. ARNAULDET. 



Fol. 1 r° ; anc. n" : mdccci. — 3085. — 8839. 
Fol. 223 v© : De caméra compotorum blesis. — Ms. de 223 feuil- 
lets. Il me semble d'origine italienne et provenir de Pavie. 

[507] Epistole Canonice Pétri et Jacobi Et Apocalipsis glosate. 

Latin 683. — In-folio, vélin, xin e s. — Cems. décrit au Catalogue 
de la Bibl. nationale est actuellement en déficit. Vu sa description, 
il me semble convenir. 

[508] Epistole Pétri Blesensis. 

Latin 2607. — In-8, vélin, xiv* s. — Reliure moderne. Garde 
anc. r°: écriture du xv\* s. : 
P. Tabula Eloquentie quinta versus hostium liber IIII. 
Fol. 1 r°, anc. n« : 4114. 

Fol. 2 v°: Aurelianensis Karolus dux Inclitus héros 
Hune tenuem placide dignetur sumere librum 
Quem sibi de vicibus donavit corde Johannes 
Jussibus ille suis leto servire para ta. 

Fol. 3 v°: anc. n°* : mdlxxxiiii. — 1724. 

Fol. 78 v° : Ce Hure est a Jehan des Vignes. — J. Desuignes. 

De Balquense De caméra compotorum blesis. 

Hans van collen. 

Ms. de 73 feuillets. 

[509] Epistole Pétri Blesensis Cum tractatu Eiusdem de Confessione. 

Latin 2609. — In-folio, vélin, xv* s. — Reliure moderne. — 
Fol. 1 r«, anc. n°" : clxvi. — 166. — 388. — Fol. 7 r°, Tincipit, et en 
marge inf", les armes des Visconti. — Ms. de 205 feuillets, prove- 
nant de Pavie. 

[510] Epistolae Magistri Pétri Abaelardi Ad amicum 

Et holysam Cum Epistolis Cassiodori Et Stephani Aurelianensis. 

Una cum Apologia Berengarii Pictavensis. 

Latin 2923. — In-8, vélin, xiv« s. — Reliure en veau du temps 
de Napoléon I« p . 
Fol. A v°, sur la garde de Tanc. reliure : 

Epistole fratris Abelardi. Apologia cum epistolis Berengarii Picta- 
vensis. Epistolae Cassiodori. Epistolae Magistri Stephani aurelia- 
nensis episcopi. 

Fol. B r° : tab. 7..xiiij. 

Fol. B v°, C : Annotations de Pétrarque. 

Fol. D v° : D. Francischi petrarce fuit. 

Fol. 1 r° : anc. n°« : mdlxi. — 1702. — 4353. 

Fol. 178-179 .: Diarium de Pétrarque. 

Ms. de 179 feuillets qui a appartenu à Pétrarque. 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 361 



[541] Epistole Beati Bernardi Abbatis Clarevallensis. 

Latin 2565. - Vélin, xiV s. — Reliure moderne. 
Fol. 1 r° : six cents nonante vu. — cccxxn — 322. — 3820. — Ms. 
de 166 feuillets. 

[512] Epistolae Enodii Dyaconi prosa et Carminé. 

Cum Dictionibus In natali Laurentii Mediolanensis Episcopi Et sancti 
pape Epiphanii. ^ Cum libello contra eos qui contra sinodum scribere 
presumpserunt. Una cum vita beati Epiphanii Episcopi Ticinensis Cum 
variis Epigrammatibus Eiusdem. 1 Et descriptione vite beati Anthonii 
Monachi. 

t Latin 2477. — In-folio, vélin, xv # s. — Reliure moderne. — Mi- 
niatures 

Fol. i r°, anc. n 01 : dcih. — 649. — 650. — 3794. 
Ms. de 194 feuillets, qui peut convenir, mais n'a pas d'indication 
de provenance antérieure au xvn° siècle. 

[54 3J Epistole Pauli glosate. 

Latin 663. — Gr. in-folio, vélin, xiv* s. — Miniatures. — Reliure 
en bois couverte de vélin. 
Fol. 4 r% anc. n" : 453. - 319. — 3614. 

Fol. 264 r° : liber beatae Mariae Regalis montis. — Ms. de 
244 feuillets. 

Ce ms. semble provenir de Sicile et de Naples ensuite. 
[544] Esayas Glosa tus. 

Latin 447. — In-folio, vélin, xiv e s. — Reliure maroquin rouge du 
xvue s., aux armes de France sur les plats. — Fol. 4 r°, anc. n°» : 
452. — 3747. — Ms. de 447 feuillets, sans mentions de provenance 
antérieure au xvii* s. 

[545] Ethimologie Morales moraliter Distincte. 
Je n'ai retrouvé aucun ms. portant ce titre. 

[546] Exceptiones Ex libris Beati Gregorii pape Per Palernum vel 
Paterium. 

Latin 2308. — In-folio, vélin, xni e s. 

Fol. 4 r° : Collectanea ex Gregorii libris in novum testamentum. 
Item d° Chrisostomi de cordis Cumpunctione. — Anc. n os : six 
cents vingt cinq. — 572. — 3604. 
Fol. 478 r° : 54. 

FqI. 178 v° : Exceptiones ex operibus beati Gregorii Papae Super 
totum Novum testamentum Paterii sive Paterni. 

Joannis Crisostomi Libri duo de compunctione Cordis. - Ms. de 
478 feuillets. 

SEPTEMBRE-DÉCEMBRE 1906. 24 



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362 



P. ARNAULDET. 



[517] Exempla Sacre Scripture fratris Nicolay Ordinis predicatorum 
socii domini latini Ostiensis Una cum opusculo quod appellavit Coro- 
nula perusina videlicet Ad status prelatorum Glericorum Religiosorum 
Mulierum Et ultimo omnium Et brevi summa eorum que faciunt ad 
veram amiciciam 

[F. 79 v°] Et ut ametur quis a deo et proximo. Cum arboribus humi- 
litatis et superbie. 

Latin 6368. — In-folio, vélin, xvi« s. — Restes de reliure an- 
cienne en bois couverte de velours brun. Au verso de la reliure : 
Exempla sacrae scripturae venerabili fratre Nicolao. 

Fol. 1 r° : anc. n 0i v u (tabula) x. — huit cents soixante huit. 
Théologie — 3840. — 960. — 2« ais de la reliure v° : Opus variarum 
theologicum. — Coron ula perusina. — Pronosticum futuri séculi 
Juliani Toletani episcopi. 

Ce ms. me semble de provenance italienne. - Ms. de 170 féuil- 
lets, plus la garde finale. 

[5*18] Expositio Duplex Septem Psalmorum penitentialium Quarum 
una est per modum Salutationum Ad beatam virginem. 

Latin 458. — In-8, vélin, xv e s., enluminé. — Reliure moderne. 
Les armes de Louis XI 1 et de Milan sont plusieurs fois peintes 
(fol. 1, 49, 69, 115, 215, 249, 30a), en téte de chaque partie de ce 
ms. et parfois en marge. 

Fol. 1 r°, anc, n 0i : 4108. — dccccxxxv. — 1163. - Ms. de 
303 feuillets. 

[519] Exposicio Quedam Super Psalterium. 

Latin 411. — In-folio, vélin, xiv # s., enluminé. — Reliure mo- 
derne. 

Fol. 1 r°, anc. n 01 : cinq cents quarante quatre. — 342. — 8826. 
Fol. 266 v° : G. — Ms. de 266 feuillets. - L'auteur est Pierre 
Lombard. 

[520] Exposicio Magistri Pétri Lombardi Super Psalterium. 

Latin 414. — In-folio, vélin, xu 6 s, — Reliure maroquin rouge 
du xvue s M aux armes de France sur les plats. Gardes anciennes. 
Fol. A r° : h tabula iiij, 

Iste liber est domini presbyteri Jacobi de Vicecomitibus. 

Fol. 1 r°, anc. n°« : mil soixante deux. — 896. — 3612. 

Fol. 211 v° : Iste liber est domini presbyteri Jacobi de Viceco- 
mitibus beneficiarius ecclesiae sanctae Mariae Beltradis. — Psalte- 
rium glosatum secundum Magrura sententiarum. 

Fol. 211 v° : Iste liber est domini presbyteri Jacobi de Viceco- 
mitibus beneficiarius ecclesiae sanctae Marie Beltradis. — Ms. de 
211 feuillets, provenant de Pavie. 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BLOIS. 363 



[824] Exposicio Magistri Pétri Lombardi Super Psalterion Una cum 
distinctionibus super Eodem. 

Latin 417. — In-4, véiin, xiv e s. — Reliure moderne. Anciennes 
gardes. Fol. B v° : Post hos commentarios in Psalterium est et 
aller libellus cui tilulus est Distinctio Psalterii Item alius qui sum- 
matim docel usum et argumenta omnin psalmorum docte et pie. 

Fol. 1 v°, anç. n M : mil vingt quatre — 960. — 4161. — 
Fol. 249 v° : De caméra compotorum blesis. — Ms. de 249 feuillets. 

[522] Exposicio Sancti Thome Ad litteram super Job. In parvo 
volumine. 

N'ai pas retrouvé ce ms. séparé (V. art. suivant). 

(523] Exposicio Solemnis super Job Que Incipit : Stelle manentes In 
ordine et cursu suo. 

Latin 606. — Ces deux articles me semblent réunis dans ce ms. 
— Petit format, vélin, xin* s. Trois feuillets de garde dont deux 
palimpsestes grecs. Reliure de bois recouverte de velours rouge. 
C'est la reliure originelle. 

Première garde, r° : Super tabula octaua. iij. 

Expositio libri Job per sanctum Tbomam de aquino. 

V : tabula LIX 

Fol. 1 r°, anc. n 0 * : mmv. — 2169. - 4600. 

Fol. 170 v° : Deo gratias. Scriptus Fogie Anno — Domini M°G°C° 
Octogesimo p° ras. Januar. 

Fol. 170 v° à 121 v° : Job (Expositio Solemnis super Job). 

Fol. 121 v° : Hune librum excellentissimi doctoris Sancti Thomae 
de Aquino emi ego frater Alexander Ydruntinus sacrae theologiae 
professor, ordinis praedicatorum pro tarentinis decem anno do- 
mini 1464. 

Fol. de garde finale : 

Duca de Amerfe 
Ce feuillet est suivi de deux feuillets de palimpsestes grecs. 
Ms. de 121 feuillets de texte latin, qui provient des rois d'Aragon 
de Naples. 

< Tractatus. 

1 Theolooia E 1 Tractatus. 

[52 i] Elucidarius per modum Dyalogi Cum tracta tu De articulis fidei 
Sacramentis ecclesiasticis Preceptis cum aliis. 
Require. In Libro. 1 Chrisostomus Super Matheum Imper.fectus. 

Latin 1780 (V. art. 468). 



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364 



P. ARNAULDET. 



[525] Epistole Hildeberti Cenomanensis Episcopi Et Epistole Cyma- 
chi viri consularis. 
Require. In Libro. 1 Epistole Yvonis Carnotensis Episcopi. 

Latin 2484 (V. art. 503). 

[526] Epistole Magistri Stephani Aurelianensis Episcopi Tornacensis. 
Require. In libro. 1 Epistole Magistri Pétri Abaelardi. 

Latin 2923 (V. art. 510). 

[527] Exhortatio pulcherrima de Contemptu terrenorum Et amore 
celés tium. 

Require. In Libro. 1 Confessio Hugonis Ad Abbatem. 
Latin 2922 (V. art. 407). 

[528] Exposicio quedam super Oratione dominica. 
Require. In libro. 5 I héron imi transi tus. 

Latin 1865 (V. art. 565). 

[529] Exposicio Sancti Thome Super Credo Pater noster. Ave Maria. 
De Articulis fidei De Sacramentis. 
Require. In Libro. 1 Chrisostoihus super Matheum Imperfectus. 

Latin 4780 (V. art. 468). 
[530] Exposicio Canonis Misse. 

Require. In Libro. 1 Iheronimus Hebraicarum questionum. 1 Et in 
Libro 1 Hugo de folieto. De Claustro Anime. 

Latin 4858 et Latin 2496 (V. art. 567 et 553). 

[534] Extract a quedam Ex libro qui dicitur Horologium Sapientie. 
Require. In Libro. 5 Meditationes Contemplaciones et Orationes. 

Latin 4204 (V. art. 606). 



[532] Franciscus de Caronelis Religiosus super visione Somniis 
Currus Mistici. 

Latin 6406. — In-folio, vélin, xiv« s. — Miniatures. — Reliure 
moderne. Garde v° : F* Franciscus de Coronellis super Curru 
Karariensi, sive e theologico moralizato. 

Fol. 4 r° : anc. n 0- : six cents quarante sept. — 426. — 4994. 

Fol. 10 r° : les initiales F. A. avec armes à la marge inférieure. 
Ce ms. provient de Ferdinand d'Aragon ; il est douteux qu'il ait 
été à Blois dès 4548. 



1 VOLUMINA. 



[Fol. 81 r°j 1 Theolooia 



F 1 VOLUWNA. 

1 Couvers de veloux. 



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INVENTAIRE DE LA LIBRAIRIE DU CHATEAU DE BL01S. 365 



[533] Francisgus de Marchia. Mino p . 
Super quattuor libris Sententiarum. 

Latin 3071. — In-folio, vélin, xiv« s. — Reliure moderne. 

Fol. 1 v°, anc. n~ : huit cents trente. — 760. — 5092. 

Ms. de 475 feuijlets. Ce ms. me semble convenir, bien qu'au- 
cune indication de provenance antérieure au xvu* siècle n'ait été 
conservée. 

[534] Fundacio Ecclesie Sancti Micaelis de munte Tumba. 

Latin 5430. — In-4, vélin, xv« s. — Reliure moderne. 

Fol. 1 r°, anc. n M : iimccclxxvui. ^ . 

Ce ms. a pour titre, en rouge : Fundacio ecclesie Sancti Michaelis 
de munte tumba in periculo maris. — Ms. de 35 feuillets. 

1 Tractatus. 

[535] Fulberti Episcopi Sermo de Nativitate béate Marie Virginis. 
Require. In Libro 1 Itinerarium Clementis. 

Latin 4647 (V. art. 578). 

1 VOLUMINA. 

[Fol. 84 verso] 5 Theolooia G 5 Volumwa. 

1 Couvers de veloux. 

[536] Galvanus Medicus de fabrica corporis Mistici Et regimine eius. 

1 Tractatus de Iherarchiis Thesauris ecclesie De egritudinibus et 
Anthidotis 5 De doctrina agni Immaculati. 5 De arte navigativa spiri- 
tuali. 

5 De Hyriacia mortis spiritualis. ^ De Inferno Purgatorio Paradiso 
Cum tractatui Alphabeti christifere marie Et tbesauro religiose pauper- 
tatis Atque commendacione beati francisci. 

Latin 3484. — ln-folio, vélin, xxv s. — Miniatures. — Reliure 
moderne. 

Garde ancienne r°, anc. n M : 7. — iiii. Au verso : Galvanus Ja- 
nuensis de levanto. 

Tracta tus diuersarum scientiarum complectens. 

Fol. 4 r©, anc. n 0 » : huit cents septante deux. — 4425. — 5654. — 
Ms. de 68 feuillets. 

[537] Glosa Magistralis Super Epistolas Pauli. 

Latin 654. — ln-4, vélin, xir* s. — Miniatures. — Reliure mo- 
derne. 

Fol. 4 r°, anc. n© § : ii tafbula] xxxvi. — mccccxli. — 4574. —3954. 
Fol. 202 V : Iste liber constitit ex me libr. viiii op s. xvnn" ad mi- 
nus pro flor. iii. — Ms. de 202 feuillets. 



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366 



P. AUNÀULDBT. 



[538] Gregorius In moralibus Completus. 

Latin 2241. — Gr. in-fol., vélin, xn« s. — Reliure moderne. 
Fol. 1 i*, anc. n°* : 158. — 3644. 
Ce ms. de 263 feuillets. 

[539] Gregorii Moralium Libri XVII. 

Latin 2232. — In-folio, vélin, xiv e s. — Reliure moderne. Anc. 
garde r° : Expositiones morales B. Gregorii in libr. Job. 

Fol. 1 r°, anc. n oa : neuf cent cinquante trois. — 699. — . 

Fol. 589 r* : Explicit liber expositionum moralium Beati gregorii 
pape in libro iob. Amen.... Et Ego Beordus Clamguerre de ci vi- 
te te Arceii scripsi et féliciter exemplavi. deo gratias amen. 

1 Theolooia G 1 Tractatos. 

[540] Gregorii Pape Omelie quadraginta. 
Require. In Libro. 5 Itinerarium démentis. 

Latin 1617 (V. art. 578). 

[541] Gregorii Pape Libri Dyalogorum quattuor. 

Require. In Libro. 1 Spéculum ecclesie Hugonis de Sancto Victore. 

Latin 2540 (V. art. 685). 

[542] Gregorii vita Et de génère eius Eiusdem Libri Dyalogorum 
Pastorale. Omelie quadraginta Et exposicio super Cantica Canticorum. 
Require. In Libro. 5 Iheronimi transitus. 

Latin 1865 (V. art. 565). 

[543] Gregorii Nazanzeni Apologeticum a Ruffino traductum Et de 
Monacbis. 

Require. In Libro. 5 Sermones Leonis Pape. 
Latin 2159 (V. art. 684). 

P. Arnauldet. 

(La suite prochainement.) 



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CHKONIQUE DES ARCHIVES 



Allemagne. — La « Bibliothèque de la Revue d'Alsace, XIII, » pu- 
blie un Catalogue sommaire des documents conservés aux archives du 
Chapitre de la cathédrale de Strasbourg (Colmar et Paris, 4906, in-8 de 
48 p.), que l'éditeur, l'abbé Ingold, pense avoir été rédigé par l'abbé 
Marula. Il est clair, mais parfois superficiel et fort peu scientifique. Ce 
sera, à défaut de mieux, un guide pour tous ceux qui ont à travailler 
dans cet important dépôt. 

Autriche-Hongrie. — On a terminé le classement des archives 
centrales de l'Ordre teutonique à Vienne, qui sont devenues acces- 
sibles au public. On compte qu'elles possèdent environ 8000 pièces 
originales, dont beaucoup ont conservé leurs sceaux, et 400 volumes 
manuscrits. Les plus anciens documents remontent au x\W siècle. 

France — D'après une notification ministérielle en date du 8 no- 
vembre 1906, « les archives historiques et administratives du minis- 
tère de la guerre seront ouvertes aux recherches pour la période com- 
prise entre les plus anciens documents et Tannée 4848 excluse. Toute- 
fois, la communication de certains documents postérieurs à 4830 
pourra être refusée en raison des questions militaires, politiques ou 
personnelles que pourrait soulever leur divulgation. Les documents 
postérieurs à l'année 4847 ne peuvent être communiqués qu'exception- 
nellement et en vertu d'une autorisation spéciale du ministre. » 

— M. Georges Bourgin est l'auteur d'un inventaire sommaire, préli- 
minaire d'un travail plus éténdu, intitulé : Les documents de F Algérie 
conservés aux Archives nationales (Alger, Jourdan, 4906 ; in-8, p. 487 à 
485 ; extr. de la Revue africaine). Il y a là, pour toute la période com- 
prise entre 4830 à 4870, toute une collection de documents dont une 
partie est d'ores et déjà communicable et qui n'a pour ainsi dire ja- 
mais été utilisée par l'historien. Toutes les questions d'administration 
générale, de police, de travaux publics, d'instruction publique, de mi- 
lices, de colonisation, d'agriculture, de finances, d'esclavage, de trans- 
portés et de réfugiés, de culte, pourront être traitées à l'aide de ces 
matériaux. 

Ain. — Rapport de M. 0. Morel, 1906. — Classement, à la demande 
du maire, des archives communales de Brenod. La rédaction de l'In- 



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368 CHRONIQUE DBS ARCHIVES. 

ventaire se poursuit pour la série E supplément ; M. Morel signale à 
Meximieux des documents remontant au xiv« siècle. 

Aisne. — Rapport de M. Souchon, 4906. Achèvement de la table 
générale du tome V de l'Inventaire sommaire, et mise en train du 
tome VI concernant les archives communales du canton de Craonne. 
Classement et inventaire en vue de l'impression des archives commu- 
nales de Ghauny. 

Alpes (Hautes-). — Rapport de M. Guillaume, 4906. — Dépôt par 
M* Léon Ayasse, notaire à Gap, de 135 registres (1670-4809), dont état 
sommaire ; ce qui porte ce fonds notarial à 3369 volumes. L'impres- 
sion de Y Inventaire est presque achevée pour le tome VI de la série G. 
Elle est terminée pour les archives communales de Guillestre, très 
avancée pour Gap, et projetée pour Savines, La Salle-les-Alpes, et le 
tome II de la série H supplément (Charité de Gap et petits fonds 
divers). 

Arièoe. — Rapport de M. E. Pélissier, 1906 . — L'impression de Y In- 
ventaire se poursuit pour le fonds de Tofficialité épiscopale de Pamiers. 
— La municipalité de Pamiers a voté des fonds pour le classement de 
ses archives. 

Cantal. — Rapport de M. Esquer, 1906. — Dépôt par M e Delteil, no- 
taire à Aurillac, des minutes de Carrier, notaire à Mur-de-Barrez (4563- 
4673) ; don de registres du notaire Brozat (xvu e s.) 

Corrèze. — C'est seulement en 4905 (Brive, impr. Roche, in-8 de 
97 p ) qu'a paru le tirage à part de Y Inventaire sommaire des archives 
communales de Seilhac antérieures à 1790, rédigé avec beaucoup de 
soin par M. Julien L'Hermitte. Ce travail avait été imprimé depuis 
longtemps dans les tomes XXI-XXII de la Société scientifique, histo- 
rique et archéologique de la Corrèze. 

Corse. — On prépare un recueil des cahiers de doléances des pa- 
roisses. Les archives révolutionnaires de la ville de Bastia sont assez 
complètes. 

Cote-d'Or. — Rapport de M. Claudon, 4906. — Il existe aux ar- 
chives communales, à Arnay-le-Duc, la correspondance depuis 4529, 
des délibérations depuis 4644, des comptes depuis 4573, et des re- 
gistres paroissiaux depuis 4587 ; à signaler dans cette même localité 
un petit fonds hospitalier remontant au xvn* siècle. 

Dordogne. — Rapport de M. Villepelet, 4906. — Don de papiers des 
familles Foucaud de Lardimalie (xiv*-xvh* s.), d'Aydie, Chapt de Rasti- 
gnac, La Romagère de Roncessye, etc. ; et de minutes de notaires. Le 
tome P r de Y Inventaire de la série E supplément a paru ; le tome II, 
concernant l'arrondissement de Nontron, est sous presse ; on prépare 
l'inventaire des registres paroissiaux de Ribérac. 



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CHRONIQUE DBS ARCHIVES. 



369 



Eure. — Rapport de M. Anchel, 1^06. — Les archives ont reçu de 
l'Enregistrement un versement complémentaire pour les bureaux des 
Andelys, d'Évrëux, de Louviers et de Verneuil ; il reste à effectuer ce- 
lui de Pont-Àudemer. L'inventaire se poursuit dans la série E et le 
classement dans les séries L et Q. 

Eure-et-Loir. — Rapport de M. Merlet, 1906. — La publication de 
Y Inventaire sommaire est délaissée pour celle d'une collection de car- 
tulaires chartrains (sous la même rubrique) ; les volumes parus ou à 
paraître prochainement concernent Saint-Jean-en-Vallée et le Grand- 
Beaulieu. On pourra s'étonner qu'une collection d' « inventaires » com- 
prenne des recueils de documents intégralement publiés. 

— M. Gust. Daupeley a fait imprimer les Sommaires des délibéra- 
tions de la commune de Nogent-le- Rotrou pendant la Révolution (Nogent- 
le-Rotrou, Daupeley-Gouverneur, 1906 ; in-8 de vi-210 p. et pl.). 

Finistère. — Rapport de M. Bourde de La Rogerie, 4906. — L'im- 
pression de l'inventaire sommaire de la série B, t. il et III, se poursuit. 
Classement de la série L. — Les archives municipales de Brest sont 
classées. — Il existe à l'école de laiterie de Kerliver, propriété de la 
commune de Hanvec,des titres de propriété remontant au xvi* siècle et 
les papiers du général F. E. de Montigny (4749-1819), père du donateur. 
Ces documents sont intéressants pour l'histoire des établissements fran- 
çais de l'Inde ; on y remarque des placards imprimés en français et en 
bengali portant interdiction de vendre des indigènes comme esclaves, 
des cartes, diplômes, mémoires maritimes et commerciaux, de la cor- 
respondance. 

Gers. — Rapport de M. Pagel, 1906. — L'archiviste signale la né- 
cessité de faire opérer le versement de vingt-neuf bureaux d'enregis- 
trement et réclame la réintégration du fonds du collège d'Auch, indû- 
ment retenu par la bibliothèque d'Auch. — Dépôt par M e Barthe, 
notaire à Auch, de deux cent trente-sept registres (xvi e -xvm e s.), dont 
état sommaire. La rédaction de l'inventaire se poursuit pour la série E 
(fonds Carrère), et l'impression pour la série B et les archives commu- 
nalesd'Auch. — Il existe un fonds hospitalier et intéressant (xvi c -xvm 6 s.), 
à Gimont. 

Gironde. — Les archives de la marine à Bordeaux, dispersées dans 
divers locaux, ont été réunies en 1904 dans une même salle par les 
soins de M. Lacoste, administrateur de l'inscription maritime. Ce fonc- 
tionnaire a entrepris le classement des dossiers en constituant deux 
séries bien distinctes : fonds antérieur à la Révolution et fonds posté- 
rieur ; et en adoptant pour chacune d'elles le cadre de classement des 
archives du ministère et du port de Saint-Servan. Ce classement a per- 
mis d'établir un inventaire sommaire qui vient de paraître (Inventaire 
des archives du port de Bordeaux, Paris, 1906;Jin-8de 44 p., extrait de 



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370 



CHRONIQUE DES ARCHIVES. 



la Revue maritime, numéro de décembre 4006), et comprend tous les do- 
cuments jusqu'à 1879. Le fonds de l'ancien régime est intéressant pour 
l'histoire du xvme siècle. 

Indre, — Rapport de M. Hubert, 4906. — Impression de l'inventaire 
des délibérations du Directoire du département. Le rapport contient : 
1° une liste des communes pour lesquelles il existe, aux, archives dé- 
partementales, des procès-verbaux d'élection des députés aux baillia- 
ges, et les doléances rédigées par ces députés ; 2° une liste des émigrés 
ou condamnés dont les biens furent vendus nationalement, avec le nom 
des communes intéressées. 

Indre-et-Loire. - Le tome XLIV (190b) des Mémoires de la Société 
archéologique de Touraine est entièrement consacré au début de l'in- 
ventaire des registres de l'état civil du canton de Tours avant 1793 
(communes de Fondettes et Vallières, Mettray et La Membrolle, Saint- 
Cyr-sur-Loire et Sainte- Radegonde). Indépendamment des renseigne- 
ments fournis par ces actes pour la généalogie des familles touran- 
gelles, on y trouvera une série de documents curieux relatifs aux 
artistes, aux écoles, à la météorologie, aux assemblées de paroisses, aux 
visites épiscopales, aux prix des denrées. Les registres inventoriés re- 
montent à Tannée 1539. Souhaitons que M. Louis de Grandmaison, 
après avoir entrepris cet utile travail, le mène à bonne fin et le com- 
plète par une table générale, indispensable pour les recherches. 

Isère. — Rapport de M. Prudhomme, 1906. - Le fonds de la maîtrise 
des eaux et forêts du Dauphiné a été classé, dont état sommaire dans 
le rapport. 

Meuse. — Rapport de M. P. d'Arbois de Jubainville, 1906. — Verse- 
ment des fonds judiciaires de la période révolutionnaire conservés à 
Saint-Mihiel (86* reg. et 217 liasses), dont l'archiviste donne un état 
sommaire. Versement par le conservateur des eaux et forêts de trente 
et un registres et cinq liasses (1723-1790) provenant des archives de la 
maîtrise de Saint-Mihiel, qui ont été joints dans la série B aux trente- 
sept registres de la maîtrise de Bar (versés en 1898). Réintégration aux 
archives départementales, par suite du classement des archives com- 
munales de Commercy, de dossiers, surtout de comptes des xvne- 
xvme siècles, concernant Lérouville. 

Morbihan. — Raj)port de M. Estienne, 1906. — L'état des locaux est 
déplorable ; les planchers enfoncent; il va falloir, pour les consolider, 
déménager les archives anciennes des salles qu'elles occupent, et il 
n'existe pas de locaux où l'on puisse les déposer provisoirement. La ré- 
daction de l'Inventaire se poursuit par le dépouillement du fonds du 
Chapitre de Vannes. L'on imprime la table de l'Inventaire de la série B, 
«t l'on prépare celle de l'Inventaire de la série E supplément. 

Pybénées (Basses-). — Un nôuveau volume de documents d'archives 



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CHRONIQUE DES ARCHIVES. 



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a paru : Archives municipales de Bayonne ; Délibérations du Corps de 
ville, II (Bayonne, impr. Lamaignère, 4906; in-4 de vn-608 p.). H com- 
prend les années 4580 à 4600. 

Pyrénées (Hautes-). — Rapport de M. Balencie, 4906.— Rédaction de 
l'Inventaire des archives communales de Vic-Bigorre. 

Pyrénées-Orientales. — Un notaire de Perpignan réclame aux ar- 
chives départementales les anciennes minutes de son étude que son 
prédécesseur y avait déposées. La question se pose de savoir jusqu'à 
quel point on peut lui donner satisfaction. 

Savoie. — Rapport de M. Pérouse, 4906. — M. Pérouse donne une 
liste des inventaires, tables et répertoires de tout genre qui existent 
dans son dépôt. L'impression de l'Inventaire sommaire se poursuit 
pour les fonds municipaux. 

Savoie (Haute ). Rapport de M. Bruchet, 1906. — Dépôt, par le 
greffe du tribunal d'Annecy, du fonds du tabellionage de Genevois 
(1697-an IX, sièges d'Alby, Annecy, Faverges, Rumilly et Thones, 649 
reg.) ; dépôt, par la commission administrative des hospices d'Annecy, 
d'une trentaine de documents du xiv* et du xv e siècle. Acquisition pour 
la bibliothèque des archives, avec un crédit extraordinaire voté par le 
conseil général, de la bibliothèque locale de feu A. Folliet, sénateur du 
département. 

Seine-et-Marne. — Rapport de M. Hugues, 4906. — Il a été acheté 
une série de cartes anciennes, plus un procès-verbal de criée de la 
terre de La Ferté-Gaucher en 4674. L'archiviste revendique plusieurs 
manuscrits appartenant à la bibliothèque du grand séminaire de 
Meauz : un cartulaire de l'abbaye de Faremoutiers (xm e s., avec nécro- 
loge en appendice) ; un obituaire de Marchémoret (xviir 5 s.) ; un livre 
du couvent des Récollets de Melun (4669-4790); un terrier de Doue, 
Mauroy et Villers (4780). 

Seine-Inférieure. — Rapport de M. Chevreux, 4906. — Ce rapport 
contient un état des inventaires et répertoires manuscrits de tout genre 
qui existent aux archives de la Seine-Inférieure Considérant l'en- 
semble de ce dépôt, l'archiviste insiste sur la nécessité d'établir pour 
les archives départementales les plus considérables un état sommaire 
général, plus développé que celui qui fut inséré dans Y État général par 
fonds et moins détaillé que les inventaires sommaires ordinaires. Les 
archives de la Seine-Inférieure ont eu l'avantage peu commun d'être 
dirigées par un archiviste aussi actif qu'érudit ; et malgré un labeur 
intense et un effort soutenu pendant de longues années, des séries non 
moins considérables que celles comprises dans les dix volumes de l'In- 
ventaire paru restent presque complètement inexplorées. 

Sèvres (Deux-). — Rapport de M. Dupond, 1906. — Dépôt de re- 
gistres des notaires de Saint-Maixent (4507-4704), de Cherveux (465i- 
4746), La Mothe Saint-Héray (4635-4698). 



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372 



CHRONIQUE DES ARCHIVES. 



Somme. — Rapport de M. Durand, 4906. — Don de trois registres de 
minutes de notaires du diocèse de Vabres (4447-4460). 

Vàucluse. — Rapport de M. Duhamel, 1906. — Rédaction de l'In- 
ventaire des séries E (duché de Caderousse) et Q; classement des 
archives municipales et hospitalières d'Avignon ; l'impression des in- 
ventaires sommaires se poursuit pour la série G, pour les archives 
communales de Cavaillon et d'Orange; elle est achevée pour le tome I 
d'Avignon. Réintégration de 300 registres, remontant au xv« siècle, de 
la Cour majeure de l'Isle, conservés dans la mairie de cette localité. 

Vendée. — Rapport de M. Gabory, 1906. — Le rapport contient 
l'analyse des registres de l'état civil des Sables-d'Olonne (1936-1755) et 
de Saint-Jean-Baptiste de Montaigu (1652-4790). 

Vienne (Haute-). — L'hôpital de Limoges a versé aux archives dépar- 
tementales son fonds révolutionnaire. 

Vosges. — Rapport de M. Philippe, 1906. — La table des tomes I 
et III de la série G est en préparation et formera un volume. Pour les 
archives communales l'impression de l'inventaire de Remiremont se 
poursuit, et celle de l'inventaire d'Épinal est achevée. 

Yonne. — Rapport de M. Porée, 1906. — Un classement sommaire a 
été fait pour les archives du bailliage de Sens, dont le fonds est joint à la 
bibliothèque de cette ville. — Le dépôt s'est enrichi par don de frag- 
ments de procès-verbaux de visite des églises du doyenné de Saint- 
Florentin en 4744; et, par copie d'un original appartenant à une col- 
lection particulière, des procès- verbaux des séances de la Société 
populaire de Chablis (1793-an III). — L'archiviste signale les riches 
archives révolutionnaires de Villeneuve-sur- Yonne. 



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CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES 



Allemagne. — Un important petit guide des bibliothèques existant 
dans la ville de Berlin vient d'être publié par MM. P. Schwenke et 
A. Hortzschanky : Berliner Bibliothekenfûhrer (Berlin, Weidmann, 
4906; in-46 de vi-163 p. ; prix : i mk. 20». Il y en a près de deux cent 
cinquante ainsi décrites, bibliothèques publiques, d'associations et de 
collèges, de musées, d'églises et de corporations (les collections pri- 
vées ont été mises de côté, à l'exception de trois). Pour chacune d'elles 
on trouvera l'indication du local, des jours et des heures d ouverture, du 
conservateur, du budget, des catalogues imprimés (s'il y en a) et ma- 
nuscrits, du nombre de volumes, brochures, cartes, plans, photogra- 
phies, et bien entendu aussi de l'intérêt qu'elle présente pour tel ou tel 
ordre de travaux : le tout sous une forme brève et claire, avec index 
par matières (anthropologie, chimie, géographie, horticulture, littéra- 
ture, médecine, etc.). Ce guide sera sûrement bien accueilli, et on 
ferait œuvre utile à Paris en y rédigeant un répertoire analogue. 

— Un important manuscrit de la bibliothèque royale de Dresde a été 
reproduit par les soins de Ludw. Schmidt : Die Dresdner Handschrift 
der Chronik des Bise ho f s Thietmar von Merseburg (Dresden, Brock- 
mann, 4905 ; in-8 de 4 p. et 385 pl.). 

— MM. J. Lutz et P. Perdrizet ont publié de leur côté un texte cri- 
tique du Spéculum humanae salvationis (traduction inédite de Jean 
Miélot, 4449), avec reproduction complète du manuscrit de Schelestadt, 
et introduction relative aux sources et à l'influence iconographique sur 
l'art alsacien du xiv* siècle (Mulhouse, impr. Meininger, 4906; 2 vol. 
in-4). Les cent quatre-vingt-douze miniatures du « Spéculum » sem- 
blent avoir été au moyen âge une sorte de répertoire qui a défrayé non 
seulement les prédicateurs a court d'idées, mais l'art religieux. 

France. — Bibliothèque nationale — Le rapport de l'administra- 
teur général pour 4906 (Journal officiel du 40 février 4907) accuse les 
statistiques suivantes : Département des imprimés, salle de travail : 
456,442 lecteurs ; 544,446 communications ; salle publique de lecture, 
38080 lecteurs; 53440 communications; section des cartes, 2277 lec- 
teurs, 38547 communications. Accroissement des collections : Dépôt 
légal, 24590 volumes, 504,400 périodiques, 6754 musique; 405 cartes et 



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374 



CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES. 



plans; acquisitions de 9782 ouvrages étrangers, 73500 périodiques, 
275 livres anciens ; 514 numéros, section de géographie ; dépôt admi- 
nistratif, 305 volumes ; dépôt international, 48 volumes ; dons, 2735 vo- 
lumes; 4042 dissertations étrangères; 276 cartes et plans. — Dé- 
partement des manuscrits : 37184 lecteurs, 66101 communications, 
529 prêts ; acquisitions, 627 manuscrits. — Département des médailles 
et antiques, 2500 visiteurs ; 800 communications. Acquisitions, 211 mon- 
naies, objets divers et livres; dépôt légal, 84 médailles; dons, 178. — 
Département des estampes, 17688 lecteurs; 51648 communications. 
Accroissements : dépôt légal, 4767 pièces ; acquisitions, 823 estampes 
ou volumes ; dons, 16700 pièces 

La situation misérable du personnel de la Bibliothèque nationale ré- 
sultant de la multiplication des hauts emplois sans augmentation bud- 
gétaire, du recrutement de fonctionnaires en dehors de la carrière, de 
l'attribution d'avancements doubles à quelques employés pour des 
raisons de comptabilité, de l'absence enfin de tout règlement concer- 
nant les nominations et promotions, est loin de s'être améliorée. Cette 
situation s'est au contraire aggravée par suite d'une réduction de 
crédits au budget de 1907, réduction demandée par la Commission du 
budget, acceptée par le gouvernement et votée par le Parlement, 
malgré les éloquents plaidoyers de M. Lintilhac au Sénat et de M. Che- 
navaz à la Chambre des députés. 

— M. Pierre Marcel a fait paraître récemment un Inventaire des 
papiers manuscrits du cabinet de Robert de Cotte, premier architecte du 
roi (1656 1735), et de Jules-Bobert de Cotte (î 683-17 67) conservés à la 
Bibliothèque nationale (Paris, Champion, 4906; in-8 de xxx-268 p.), qui 
apporte une contribution importante à l'histoire de l'architecture fran- 
çaise pendant cette période. 

Saint-Lô. — La ville de Saint-Lô, d'où Octave Feuillet était origi- 
naire, vient de recevoir en legs tous les manuscrits, lettres, livres et 
gravures ayant appartenu au célèbre écrivain, y compris ses propres 
manuscrits. 

Grande-Bretagne. — M. R. Hall, du Musée britannique, a publié 
un recueil de textes coptes et grecs de l'époque chrétienne conservés 
dans cet établissement (Coptic and Greek Texts of the Christian Period 
from ostraka, stelae, etc., in the British Muséum, London, 1906; 
in-folio, xi-159 p. et 101 pl.). 

Italie. — Les fils du général Nino Bixio ont offert à la bibliothèque 
de l'Université de Gênes la correspondance et les papiers de leur 
père, d'une grande valeur pour l'histoire militaire, la campagne de 4848 
et le siège de Rome. 

— La bibliothèque nationale de Florence a acquis récemment plu- 
sieurs manuscrits à mentionner; nous citerons : Un Frontin « De re 



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CHRONIQUE DES BIBLIOTHÈQUES. 



375 



militari » (xv« s., prov. des Colonna) ; un « Libellus singularium domini 
Ludovîci Pontani », suivi de plusieurs traités juridiques, écrit en 1474 
« per Paridem Nursinum » ; un poème latin adressé au pape 
Alexandre VI par Pietro Lazzaroni (xv* s., reliure originale); un traité 
de saint Augustin, « Liber de spiritu et anima », suivi de plusieurs 
épîtres de saint Jérôme (xv e s.), entièrement de la main de Piero di 
Ser Bonaccorso, notaire florentin ; une « Summa super titulum decre- 
talium » (xiii 9 s.), compilation de M e Gaufredo de Trano, chapelain du 
pape ; un « Liber qui dicitur Supplementum Magistrutie » daté de 1452, 
et écrit « in arce Lucignani per Laurentium de Argentina ». 

— L'incendie qui a éclaté à l'exposition de Milan a causé la perte de 
documents historiques de la plus haute importance, qui avaient été 
prêtés par des établissements publics; on cite notamment des bulles 
pontificales originales, des lettres des Sforza, un diplôme de Louis XII, 
roi de France, des partitions du maitre Verdi. 

Turquie d'Asie. — Le couvent chaldéen fondé au vi« siècle dans la 
montagne de Beith Edri par Rabban Hormezd, et encore aujourd'hui 
habité par des moines, a longtemps possédé une bibliothèque riche en 
manuscrits syriaques. Pillée trois fois au cours du xix e siècle, la biblio- 
thèque a été reconstituée par des acquisitions et le tout est actuelle- 
ment conservé au couvent de Notre-Dame des Semences, bâti en 1857 
au pied de la montagne. Mgr Addai Scher, archevêque chaldéen de 
Séert, à qui Ton doit un catalogue des manuscrits syriaques et arabes 
conservés dans la Bibliothèque épiscopale de Séert paru à Mossoul 
en 1905, a publié en 1906 dans le Journal asiatique (10* série, t. VII, 
p. 479-512, et t. VIN, p. 56-82), un catalogue des cent cinquante-trois 
manuscrits syriaques de Notre-Dame des Semences. 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE 



Bibliographies rétrospectives d'histoire économique. — Il con- 
vient de remercier vivement M. P. Boissonnade, professeur à l'Univer- 
sité de Poitiers, d'avoir pris la peine de rédiger deux travaux biblio- 
graphiques qui lui feront beaucoup d'honneur et qui seront très 
fréquemment consultés : Les études relatives à Vhistoire économique de 
la France au moyen âge; leur état actuel (Paris, Cerf, 4903 ; in-8 de 
442 p.), et Les études relatives à t histoire économique de la Révolution 
française (Paris, Cerf, 1906 ; in-8 de n-168 p.). Tous deux sont extraits 
de la « Revue de synthèse historique », qui fait toujours une large 
place à la bibliographie. La faveur dont jouissent de plus en plus les 
travaux relatifs à l'histoire économique permet de dire que ces deux 
publications arrivent à leur heure et indiquent d'une façon très com- 
plète le chemin parcouru jusqu'ici ; et ces longues listes démontrent 
suffisamment par elles-mêmes que, quoi qu'on dise, ce côté si curieux 
de l'histoire n'a jamais été négligé. Les sociétés locales ont fait beau- 
coup dans ce sens, et si les généralisations manquent souvent, c'est 
que, en cette matière surtout, il est dangereux de généraliser trop 
vite A part quelques légères incorrections de dates, quelques oublis 
inévitables, quelques indications parfois insuffisantes sur des bro- 
chures dont le titre n'est pas suffisamment explicite, on doit recon- 
naître que dans leur ensemble les dépouillements entrepris par 
M. Boissonnade ont été faits avec le plus grand zèle, de même que le 
classement des fiches a été opéré avec beaucoup d'habileté. Toute per- 
sonne qui voudra connaître l'état de la question sur l'histoire financière 
et économique, les classes agricoles et industrielles, les moyens de 
transport, les banques, les douanes, le crédit, les monnaies, le com- 
merce, les corporations, les biens communaux, les modes de posses- 
sion de la terre, la situation matérielle des différentes classes de la 
société, pendant le moyen âge et pendant la Révolution française, 
n'aura qu'à s'adresser en toute confiance aux précieux répertoires de 
M. Boissonnade. Il reste la lacune d'une période intermédiaire qui, il 
faut l'espérer, sera comblée à brève échéance avec la même autorité *. 

1. C'est peut-être le cas d'annoncer ici qne l'Institut international de biblio- 
graphie sociale, dont nous avions annoncé (p. 187) la création, a déjà vécu. — 
De même la Bibliographie des sciences sociales et politiques, bulletin mensuel 
des nouveaux livres, qu'avait lancé la librairie Chevalier et Rivière, rue Jacob, 



à Paris. 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



Bibliographie féministe. — C'est encore à la Revue de synthèse his- 
torique, XIII (1906), p. 99-406, qu'il faudra avoir recours si Ton a be- 
soin de recourir à une bibliographie de l'histoire des idées féministes 
depuis 4564 jusqu'à la fin du xviii* siècle ; Fauteur est M. G. Ascoli. 

Sommaires des périodiques belges. — Nous n'avons pas encore 
signalé la création, par la Bibliographie de Belgique, journal officiel de 
la librairie publié par le Cercle belge de la librairie et de l'imprimerie, 
d'un annexe mensuel intitulé : Bulletin mensuel des sommaires des pé- 
riodiques (abonnement à part : b* fr. par an pour l'étranger, 4 fr. pour 
la Belgique), qui est rédigé avec le concours et la méthode de l'Office 
international de bibliographie. Dans ce bulletin, le classement est fait 
par matières, dont voici les principales divisions ; Bibliographie, Philo- 
sophie, Sciences sociales et juridiques, Enseignement, Sciences, 
Sciences appliquées *, Sciences médicales, Beaux-arts, Littérature, His- 
toire et géographie, Biographie, avec de nombreuses subdivisions. Il y 
aurait bien des observations à présenter sur le classement: beaucoup de 
personnes se résoudront difficilement à chercher l'horticulture et la boxe 
dans les beaux-arts, le folklore dans les sciences sociales (à côté du 
féminisme et du commerce), et trouveront étrange que l'on soit obligé 
de chercher à trois endroits différents du même numéro les articles 
concernant les chemins de fer et les canaux (dans les sciences sociales 
sous la rubrique Transport, dans les sciences appliquées sous les ru- 
briques Chemins de fer, Canaux et ports, et plus loin sous la rubrique 
Industrie du transport) ; ou encore de chercher la Comptabilité à côté 
des Industries chimiques, et une étude archéologique sur les cloches 
dans le chapitre de la musique. La politique internationale de notre 
temps serait beaucoup mieux placée à l'Histoire qu'au Droit; et l'on ne 
voit pas bien pour quelle raison les règlements de manœuvres d'ar- 
tillerie sont rangés dans ce même groupement. Enfin, si la partie 
scientifique est extrêmement développée, il y a lieu de croire que la 
partie d'histoire et d'histoire littéraire gagnerait à l'être davantage. 
Malgré tout, c'est une œuvre utile qui, avec quelques améliorations, 
pourra devenir excellente. Mais pourquoi continuer les dépouillements 
sur la couverture (coloriée) de chaque numéro, qui est exposée à se 
salir, à se déchirer, et qui ne doit pas être destinée à une conservation 
indéfinie ? 

Bibliographies médicales. — Nous signalerons un travail de 
M. le docteur Le Tanneur : Répertoire de thérapeutique médico-chirur- 

1. Par suite de tâtonnements, le classement a été déjà modifié plusieurs fois; 
ce qui est pins fâcheux encore, c'est la présence de deux divisions • Sciences 
appliquées » dans le même numéro (mars 1906), à des intervalles très éloignés 
(p. 118 et 132). 

SEPTEMBRE-DECEMBRE 1906. 25 



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378 



(sHRONlQCE BIBLIOGRAPHIQUE. 



gicale (Paris, Maloine, 490b* ; in 8), qui contient d'utiles indications bi- 
bliographiques. — Le tome X (2« série) des Mémoires et documents de 
la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, paru en 190(3, contient 
une importante étude sur la médecine à Genève au temps de Calvin, 
qui renferme (p. 505-555) une étude bio-bibliographique du corps mé- 
dical genevois jusqu'à la fin du xviu e siècle. — Le Jahrbuch fur 
sexuelle Zwischenstufen (Leipzig, Spohr, 4906, in-8) contient entre 
autres communications une étude du docteur F. von Neugebauer : 
« Zusammenstellung der Literatur iiber Hermaphroditismus bei 
Menschen » (p. 685-700) ; et une autre du docteur N. Praetorius : 
« Die Bibliographie der Homosexualitât fûr 1905 » (p. 701-886). — 
Une place importante est réservée à la bibliographie étrangère dans le 
tome X des Ergebnisse der allgemeinen Pathologie und pathologischen 
Anatomie des Menschen und der Tiere (Wiesbaden, Bergmann, 1906), 
que publient le docteur 0. Lubarsch et le docteur R. Osterlag. 

La bibliothèque du chancelier Nicolas Rolin. — On doit à 
M. A. de Charmasse une Note sur l'inventaire des livres liturgiques 
donnés à l'église collégiale de Notre-Dame d'Autun, par Nicolas Rolin^ 
chancelier de Bourgogne (Autun, in-8 de 20 p. ; extr. des Mémoires de 
la Société éduenne, nouv. série, XXXIII, 1905). — On y trouvera le ca- 
talogue de la bibliothèque de ce personnage dressé en 1462, quelques 
jours après sa mort, ainsi que l'inventaire estimatif des manuscrits et 
imprimés que le cardinal Rolin, son fils, avait à Paris, lors de son décès 
en 1483. L'éditeur a cru, dans ce dernier document, qu'il ne s'agissait 
que de manuscrits et s'est étonné de ne point y trouver d'imprimés ; 
mais les mentions qu'on y lit, telles que celles-ci : « Ung autre livre 
en papier, en mole, contenant Vitas patrum ; » « ung livre en mole et 
en papier, contenant Fasciculus temporum ; » — « ung autre livre de 
papier et lettre de mole, contenant Dyalogus creaturarum ; » — « ung 
messel escript en parchemin et lettre de forme ; » — ung autre livre 
en mole, en papier, appellé Spéculum sapiencie ; » ne laissent sub- 
sister aucun doute : en réalité, le cardinal Rolin laissait en mourant 
une bibliothèque de 15 manuscrits et 13 imprimés; quelques-uns 
étaient la propriété de Jean Monnet, chanoine de l'église de Paris, qui 
les avait prêtés au défunt et se les fit restituer par le Parlement. 

Une nouvelle édition de Hain. — C'est à M. Konrad Haebler, le 
bibliographe bien connu de Dresde, que revient l'honneur d'avoir 
pensé à une nouvelle édition du Reperlorium de Hain. Tous les amis 
du livre ancien y applaudiront, et l'œuvre, bien que complexe, n'est 
pas irréalisable sous un tel directeur. Lorsque les matériaux seront 
prêts, il conviendra de songer à une impression plus claire et moins 
compacte que celle de l'édition originale. 

Société typographique du XV e siècle. — - Le même K. Haebler, 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



379 



avec MM. I. Collijn (d'Upsal), 0. Lange (de Copenhague) etE. Voullième 
(de Berlin) ont lancé également te programme d'une Gesellschaft fur 
Typenkunde des XV Jahrhunderts pour laquelle ils ont réclamé cent 
souscriptions à 25 mk. Tune (ou 500 mk. comme contribution à vie). 
L'éditeur sera Rudolf Haupt, libraire à Halle a. S. (Allemagne). Il s'agit 
de publier uniquement des planches de reproductions de toutes les 
fontes et de tous les caractères employés dans les différentes imprime- 
ries d'Europe au xv e siècle. 

Bibliographie des Van Eyck. — On a décidé, à Gand, d'éditer un 
recueil de documents authentiques concernant les Van Eyck, et de tous 
les textes relatifs à l'histoire de tableau de l'Agneau mystique depuis 
1432 jusqu'à nos jours. Avant d'entreprendre cette publication, on a 
songé à dresser le bilan du passé, et M. V. Fris s'est chargé de dresser 
une Bibliographie des Van Eyck; liste provisoire (Gand, Geirnaert-Van- 
desteene, 4906 ; in-8 de 25 p. ; extr. du Bulletin de la Société d'histoire 
et d'archéologie de Gand) qui, en attendant mieux, permet de s'orienter 
dans la masse des travaux de toute langue sur ces maîtres primitifs. 

Curiosités de la bibliographie limousine. — Sous ce titre, un bi- 
bliophile corrézien qui a voulu conserver l'anonymat a réuni une série 
d'articles précédemment donnés au Bibliophile limousin et qui sont très 
remarquablement documentés (Limoges, Ducourtieux et Gout, 4905; 
in-8 de 226 p.). De nombreuses questions d'histoire littéraire y sont 
abordées et élucidées ; de rarissimes volumes et brochures, appartenant 
à l'auteur (ou, si Ton préfère, à la riche bibliothèque de M. G. Clément- 
Simon), y sont décrits et analysés ; des renseignements très neufs sur 
les auteurs et sur les œuvres y sont apportés avec une générosité vrai- 
ment extraordinaire. Euslorg de Beaulieu, Jacques de Besse, Pierre de 
Brach, Jean de Loyac, Jean de Maumont, Gui de Montrocher, S. de 
Priezac, Antoine Valet, les de Roffîgnac et les de Selve y côtoient de 
plus ignorés, qui tous ont une origine ou une attache limousine. Com- 
bien y a-t il de ces « oubliés » et de ces « dédaignés » qui voudraient 
trouver un curieux aussi bien renseigné pour les faire sortir de Tom- 
bre, un amateur qui lit les livres qu'il collectionne et sait à merveille 
faire profiter lés autres de ses lectures ! Le bibliophile corrézien a droit 
à tous nos sympathiques remerciements. 

Catalogues de livres anciens. — Une place toute spéciale doit être 
réservée, au point de vue bibliographique, aux répertoires suivants : 
I. Uandschriften und Bruche des Mittelalters und der Renaissance, Ka- 
talog 500 (Handschriften des XI bis Jahrh., Incunabula), édités par la 
librairie Baer de Francfort-sur-le-Mein en 1905 (in-8 de 136 p. avec fig. 
et 8 pl.); — II. Catalogus XXXVIII de la librairie Jacques Rosenthal 
à "Munich (4906, in-16 de 98 p.), contenant quatre cent vingt éditions 
de toutes langues de Y Imitation de Jésus-Christ ou livres s'y référant ; 



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CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE. 



— III. Manuscripte des Mittelalters und spàterer Zeit; Katalog 330 
(Leipzig, Hiersemann, 1906; in-8 de vni-222 p. et 23 pl.) où Ton rencon- 
trera des spécimens variés et curieux, décrits avec abondance de dé- 
tails, de manuscrits ayant des origines diverses (allemands, anglais, 
français, italiens, néerlandais, slaves, espagnols, orientaux, musicaux). 

Bibliographies individuelles. — Parmi les nombreux* travaux 
de bio-bibliographie qui paraissent, nous croyons faire œuvre utile en 
signalant de temps à autre les principaux : celle du P. Henri Denifle 
par J. P. Kirsch (Revue d'histoire ecclésiastique, de Louvain, 1905,n* 3); 

— du savant belge H. Schuermans, qui ne comprend pas moins de 
deux cent quatre-vingt-douze numéros (Archives belges, 1905, n° 7) ; — 
du professeur Fr. Ratzel, par V. Hantzsch, à la fin du tome II des RatzeVs 
Kleine Schriften (Mûnchen, Oldenbourg, 1906); — de l'archéologue 
Èdouard Piette (Rennes, impr. Oberthùr, 1906 ; in-8 de 36 p. et fig.) ; 

— du professeur G. Mazzatinti (Archivio storico del risorgimento um- 
bro, II, 1906, p. ix-xxii) ; — de l'archiviste Jules Gauthier, par R. de Lu- 
rion (Mémoires de V Académie des sciences, belles lettres et «r/s de Besan- 
çon, 1906) ; — de l'érudit hébraïsunt Moïse Schwab, par P. Hildenfinger 
(Paris, 1905 ; in-8 de 39 p. autogr.). 

L'édition nouvelle (Paris, Sansot, 1906) de : Mes écarts ou ma tête en 
liberté, par le prince Ch. J. de Ligne, est accompagnée d'une biblio- 
graphie par F. Caussy ; — l'édition et traduction de Ylstria de Andréa 
Rapicio (Parenzo, 1906, in-8) est également enrichie d'une bibliographie 
de cet auteur en appendice. — Dans les Scritti letterari de Gius. 
Agresta (Messina, 1906, in-8), on trouvera un nouvel essai de bibliogra- 
phie de Giacorao Leopardi. — - La Collection des plus belles pages de Ri- 
varol (Paris, Mercure de France, 1906; in-18 de xn-435 p.), et la Collée- 
tion des plus belles pages de Henri Heine (même librairie, 1906 ; in-18) 
contiennent une bibliographie de chacun de ces auteurs. — On pourra 
comparer ce travail avec celui de C. Edgar Eggert dans l'édition des 
Poems of Heinrich Heine (Boston, Ginn, 1906; in-16). — Signalons en- 
core la Bibliography ofthe writtings of Alfred Lord Tennyson, rédigée 
par J. C. Thomson (New- York, Stechert, 4905 ; in-8 de vni-72 p.). 



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COMPTES RENDUS & LIVRES NOUVEAUX 



REVUES SPÉCIALES 

1. — Zentr alblatt fur Bibliothekswesen (sept. 4906) : H. Simon, 
Die Bûcherei der technischen Hochschule zu Danzig; — P. Tromms- 
dorff, E. M. Arndt in deutschen Bibliotheken. 

— Zentralblatt fur Bibliothekswesen (oct. 4906) : A. Hortzschansky, 
Die Berliner Bibliotheken im Jahre 4906 ; — P. Schwenke, Weitere 
Donat-studien ; — K. Lôffler, Zwei unbekannte Verôffentlichungen 
westfâlischer Humanisten. 

— Zentralblatt fur Bibliothekswesen (nov. 4906) : H. Schnorr von 
Carolsfeld, Zum Bibliotheksbetrieb ; — C. Van de Vorst, Verzeichnis 
der griechischen Handschriften der Bibliotheca Rossiana. 

— Zentralblatt fûr Bibliothekswesen (dez. 4906) : P. Schwenke, 
Dasneue Gebâude der Universitàtsbibliothek in Munster; — P. Tromms- 
dorff, Zur Bibliographie Ton E. M. Arndt (fin) ; — H. Paalzow, Ernst 
Fôrstemann. 

2. — Revue des Bibliothèques et des Archives de Belgique (sept.- 
déc. 4906) : Projet d'une association des archivistes, bibliographes et 
bibliothécaires de Belgique ; — J. Cuvelier, La matrice du sceau de 
Baudouin IV, comte de Flandre; — J. Van den Gheyn, Le don de 
M. Gielen à la Bibliothèque royale de Belgique; — H. Nelis, Charte fausse 
relative à l'église de Grimde (4432); — S. Muller, Le style de la Circon- 
cision ; réponse à M. Nelis ; — C. Vanden Haute, Les accroissements du 
dépôt des archives de Namur en 4905; — A. Bayot, Fragments de 
manuscrits trouvés aux Archives générales du Royaume (fin) ; — Le 
Congrès international de documentation photographique. 

3. — Revue des Bibliothèques (sept.-déc. 4906) : F. Lo Parco, Dei 
maestri canonisti attribuiti al Petrarca ; — E. Deville, Les manuscrits 
de l'ancienne bibliothèque de l'abbaye de Bonport ; — P. de Nolhac, Le 
catalogue de la première bibliothèque de Pétrarque à Vaucluse ; — 
J. Bonnerot, De la situation des amanuenses dans les bibliothèques 
suédoises; — G. Mercati, Un lessico tironiano di Saint-Amand; — 
J.-B. Chabot, Inventaire sommaire des manuscrits coptes de la Biblio- 
thèque nationale. 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



4. — Magyar Kônyvszemle (jul.-sept. 1906) : J. Schônherr, Le psau- 
tier d'Urbain de Nagylucse à la bibliothèque du Musée national hon- 
grois ; — A. Veress, Les manuscrits de Marsigli à Bologne ayant trait à 
l'histoire de la Hongrie (fin); — L. Ivancan, Le livre sibyllin de Cathe- 
rine de Zrinyi ; — J. Stockinger, Littérature anonyme ; — La biblio- 
thèque de l'Académie des sciences hongroises dans le 2« trimestre 
1906. 

— Magyar Kônyvszemle (okt.-dec. 1906) : Fr. Kanyarô, Les œuvres 
inconnues et perdues de Melius ; — J. Szekfù, Un manuscrit de Sche- 
saeus au Musée national hongrois ; — P. Gulyàs, Les règles de la des- 
cription bibliographique des imprimés modernes; — E. Sàgi, Notes 
hongroises dans un recueil d'incunables de la Bibliothèque Széchényi 
du Musée national hongrois ; — La bibliothèque du Musée de Transyl- 
vanie en 1905; — I. Horvâth, La littérature bibliographique hongroise 
dans le 3« trimestre 1906. 

5. — Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos (jul.-ag. 1906) : 
W. R. de Villa-Urrutia, Espafla en el Congreso de Viena segun la cor- 
respondencia oflcial de D. Pedro Gômez Labrador ; — M. Serrano y 
Sanz, El Consejo de Castilla y la censura de libros en el siglo xvm ; — 
1. Collijn, Un incunable espaftol desconocido existente en la Biblioteca 
de la Real Universidad de Upsala; — D. de Valencina, Cartas del beato 
Diego José de Câdiz ; — F. Alvarez-Ossorio. Brève noticia del Archivo 
que fué del duque de Osuna ; — S. de la Rosa y Lôpez, fil itinerario de 
D. Hernando Colôn y su vocabulario topogrâfico de Espafla ; — 
F. Gomez del Campillo, Apuntes para la estudio de las instituciones 
juridicas de la iglesia de Espafla desde el siglo vm al xi (fin). 

— Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos (sett.-dic. 1906) : 
W. R. de Villa-Urrutia, Espafla en el Congreso de Viena (suite); — 
M. Goyri, Romances que deben buscarse en la tradiciôn oral; — 
R. Torres Valle, Dos joyas tipogrâficas del siglo xv (Biblioteca nacio- 
nal); — ï. Collijn, Adiciones al estudio sobre un incunable espaflol. 

6. — TlJDSCHRIFT VOOR BOEK- EN BïBLIOTBEEKSWEZEN (jul.-aUg. 1906) : 

J. W. Enschedé, Over titelbeschrijving op het uilgeverscongres te 
Milaan ; — C. P. Burger, Dool-hoff; — C. H. Wubben, Een piatduitsche 
boekaankondiging uit het eind der XV eeuw ; — P. Verheyden, Banden 
met blinddruk in het Muséum Plan tin-More tus (fin); — V. A. De la 
Montagne, Nederlandsche boeken in de Waalsche gewesten en in het 
buitenland gedrukt (suite) ; — J. W. Enschedé, De prijsvraag over het 
drukkerswak van de koningl. Vlaamsche Académie. 

— TlJDSCHRIFT VOOR BOEK- EN BlBLIOTHEEKSWEZÇN (sept. -OC t. 1906) : 

J. W. Enschedé, Houten handpersenin de zestiende eeuw ; — P. Verhey- 
den, De grenzen der loopbaan van Doen Pietersz (1516-1536); — 
V. A. De la Montagne, Simon Janszoon drukker te Delft ; — W. Meijer, 



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COMPTES RKNDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



383 



Jean Maximilien Lucas ; — L. Knappert, De Index librorum prohibito- 
rum te Leiden in 1530. 

— TïJDSCHRIFT VOOR BOEK- EN BlBLIOTHEEKSWEZEN (nov.-dec. 1906) : 

P. Verheyden, Verhooren van Mark Martens en van Jacob van Lies- 
veldt; — V. A. De la Montagne, Gecensureede volksboeken; — 
J. D. Rutgers van der Loeff, Een merkwaardig boekje der Stadsbiblio- 
theek van Haarlem; — H. van Duyse, Gedichten bij eerste missen, 
bestedingen en geestelijke jubilaeums. 

7. — Nederlandsch Archievenblad (1906-1907, n° 1) : De vijftiende 
jaarvergadering gehouden te Utrecht (6 juli 1906) ; - M. Schoengen, De 
oorkonden uit het archief van het Fraterhuis te Zwolle ; — H. Brug- 
mans, Bibliographie der werken van Nederlandsche archivarissen over 
1905; — J. G. Joosting, De gemeente archieven in 1905. 

8. — Bulletin du Bibliophile et du Bibliothécaire (août-déc. 1906) : 
V le de Savigny de Moncorps, Petits métiers de Paris ; — abbé Tougard, 
L'Almanach de Milan ; — L. G. Pélissier, Lettres de divers écrivains 
français; — A. Lefranc, Pascal et Dalibray; — E. Griselle, Le P. Henri 
Chérot (essai bibliographique) ; — E. Courbet, Les derniers éditeurs de 
Montaigne ; — De Spoelberch de Lovenjoul, A propos des lettres de 
H. de Balzac. 

9. — RlVISTA DELLE BlBUOTECHE E DEGLI ARCHIVI (nOV.-diC 1906) : 

VII riunione délia Société bibliografica italiana ; verbali délie sedute 
pubbliche. 

10. — Le Bibliophile limousin (oct. 1906) : P. Ducourtieux, Contribu- 
tion à l'histoire dés périodiques limousins (suite) ; — R. Fage, La thèse 
d'un médecin limousin au xvin* siècle ; — P. Ducourtieux, C. Leymarie, 
ancien bibliothécaire de Limoges. 



COMPTES RENDUS 

Inventaire analytique de» archive» de la ville de Tournai, 

par Adolphe Hocqubt, archiviste de la ville. 1*» fascicule. Tournai, impr. 
Delcourt-Vasseur, 1905 ; in-8 de xvi-143 p. et tig. — Prix : 3 fr. 50. 

La ville de Tournai possède, on le sait, de superbes archives com- 
munales. Des chartes originales depuis le xiii 0 siècle, des cartulaires, 
une série complète de registres de délibérations à partir de 4385 et de 
registres de métiers depuis le xni e siècle, une magnifique collection de 
comptes à partir de 4240, les registres de la loi depuis 4275, d'innom- 
brables testaments et autres actes notariés, et des séries très intéres- 
santes sur les établissements religieux et hospitaliers, les impôts, les 
fortifications, les moulins, les marchés, les procès. On évalue le 
nombre total des pièces sur parchemin à 600,000, celui des volumes à 



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384 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



4600. Il existe plusieurs inventaires anciens de ce dépôt ; le plus an- 
cien, qui est aussi le meilleur, date de l'année .1434. Une partie de ces 
documents faillit disparaître en 1793, le club des Amis de la Liberté 
ayant réclamé, par imitation de ce qui se faisait à Paris, un autodafé 
de tout acte pouvant rappeler l'ancienne constitution et les privilèges 
de la féodalité ; mais les menaces ne furent pas exécutées. Un autre 
danger plus grave encore menaça ces archives en 1818, 1820 et 1823 : 
une quantité de parchemins et de papiers fut, par trois fois et par 
ordre de la municipalité, vendue comme vieux papiers inutiles, indé- 
chiffrables, dont le classement c nuisible à la santé » durerait « plu- 
sieurs années » et coûterait considérablement*. Heureusement on s'ar- 
rêta dans cette voie néfaste, et Gachard, alors simple secrétaire adjoint 
de la mairie de Tournai, s'occupa de la mise en ordre de ces archives 
jusqu'au jour où il alla occuper à Bruxelles un poste plus important. 

M. Hocquet aime passionnément son dépôt et a entrepris de le doter 
d'un inventaire. Il commence par les chartes, et ce premier fascicule 
nous conduit de 1188 à 1300. L'analyse de chaque document est conçue 
suivant les habitudes de l'érudition moderne ; toute la partie diploma- 
tique et sigillographique est particulièrement soignée ; des indications 
bibliographiques sont ajoutées partout où les textes ont déjà fait l'objet 
d'une publication *. 11 est nécessaire d'ajouter que l'on trouvera clas- 
sées à leur ordre chronologique les chartes dont les originaux ont dis- 
paru, mais qui sont transcrites dans les cartulaires Un index général 
et une table des sceaux complètent ce fascicule, qui rendra de grands 
services et qui présente un intérêt capital même pour l'histoire de 
France. H. S. 



IVolIzle augll arehlvl dl Atato, per dott. Ano. Pesce. Roma, tip. délie 
Mantellate, 1906 ; in-8 de 159 p. 

A la septième réunion bibliographique italienne, qui s'est tenue le 
3 juin 1906, M. Pesce, chef de section au ministère de l'intérieur, a 
fait une communication sur les archives d'État du royaume. Il y a 
réuni un certain nombre de renseignements précis sur ces dépôts, en 
passant successivement en revue, en autant de paragraphes distincts, 
l'historique de la législation, les procédés de la communication des do- 
cuments, le travail des inventaires, la situation du personnel, celle des 

1. Des archives tournaisiennes ont été rachetées il y a peu d'années par la 
municipalité de Tournai et par le gouvernement belge aux héritiers de sir 
Thomas Phillipps ; elles sont déposées partie à Tournai et partie à Mons. 

2. Contrairement à ce qui a été écrit dans la Bibliothèque de VÊcole des 
chartes, à propos de la publication de M. Hocquet, je crois que cet auteur a 
sagement fait en décrivant les sceaux déjà connus de Demay et en signalant 
la bibliographie donnée déjà dans Wauters. 



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COMPTBS RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



388 



locaux. Cette communication est brève, mais on y trouvera des faits 
utiles, des remarques et des vœux fort justes, en particulier en ce qui 
concerne les inventaires, ridiculement insuffisants. Elle est complétée, 
d'abord par des statistiques qui enregistrent un certain nombre de 
faits de la vie des archives (communications, frais de copie, etc.), en- 
suite, p. 37-141, par une très intéressante liste des dons et acquisitions 
faits par les différents dépôts de 1883 à 1905. Une bibliographie et des 
notes sur les améliorations récentes des dépôts terminent cette bro- 
chure, dont on ne saurait trop remercier M. Pesce. 

Cette publication a eu le mérite de susciter, de la part de M. F. Bal- 
dasseroni, des observations critiques dans VArchivio slorico italiano 
(t. XXVIII, p. 425-441). M. Baldasseroni montre la nécessité de veiller 
sur la conservation des archives notariales, communales, ecclésias- 
tiques et privées. Il proteste contre l'idée de M. Pesce de réduire le 
travail des archivistes à la seule besogne des inventaires, et veut faire 
des archives « propri laboratori scientifici e quasi templi sacri alla sto- 
ria de nostra gente ». Tout en repoussant le projet de créer une 
« École des chartes », il trouve, avec M. Pesce, qu'il faudrait plus 
d'unité administrative dans le régime des archives d'État, et pense que 
cette unité pourrait être réalisée par l'organisation d'une direction spé- 
ciale au ministère de l'instruction publique et d'une inspection géné- 
rale des archives. G. Bourgin. 



Le* miniaturistes français, par Hknry Martin, administrateur de la 
Bibliothèque de l'Arsenal. Paris, Henri Leclerc, 1906 ; in-8 de vni-247 p. et 
25 pl. — Prix : 25 fr. 

M. Henry Martin s'est voué à l'étude des miniatures ; le champ est 
vaste et on peut dire qu'il s'entend admirablement à l'exploiter. Aucune 
occasion ne s'offrait pour lui plus favorable à l'étude que l'Exposition 
des Primitifs français (Paris, 1904), section des manuscrits. Et telle est 
l'origine d'articles qui bien vite sont devenus un livre, et un livre très 
neuf, très fouillé, très précis. D'ailleurs, M. Henry Martin l'avoue très 
simplement, tout était à faire dans ce domaine ; à force de considérer, 
il a beaucoup remarqué et il a relevé beaucoup de curieux détails qui 
échappent à un examen superficiel. 

Après avoir jeté un coup d'oeil sur l'histoire de la miniature et 
montré la parenté des enlumineurs de manuscrits et des peintres de ta- 
bleaux, il étudie les portraits dans les manuscrits enluminés depuis le 
xiii e siècle, puis les noms des miniaturistes français du moyen âge ac- 
tuellement connus : ils sont peu nombreux, mais intéressants surtout 
à retenir lorsque, à côté d'un extrait de compte ou d'un texte d'ar- 
chives, on peut citer une œuvre signée ou un manuscrit dont il est 
facile de distinguer la main d'un artiste déterminé. Le moine Savalon, 
à Saint-Amand (xu e siècle), Étienne Garcia, à Saint-Sever (xi« siècle), 



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386 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX* 



sont des exceptions. L'atelier parisien d'Honoré, dont on a un spéci- 
men de savoir-faire à la bibliothèque de Tours (vers 1288), et qui est 
aussi l'auteur présumé du bréviaire de Philippe le Bel (ms. latin 4023), 
fut un des plus réputés de son temps, ainsi que celui de son gendre 
Richard de Verdun. L'autre atelier parisien, un peu postérieur (vers 
1330-1340), de Jean Pucelle et de ses brillants collaborateurs, Anseau 
de Sens, Jaquet Maci et J. Chevrier, a produit des œuvres charmantes 
et délicieusement harmonieuses, telles que le Bréviaire de Bel le ville 
et la Bible de 1327, auxquelles M. Henry Martin, d'ailleurs toujours 
prudent, ne craint pas d'ajouter un manuscrit des Miracles de Notre- 
Dame appartenant au séminaire de Soissons, et un missel de Saint- 
Louis de Poissy (Biblioth. de l'Arsenal). Plus tard viennent, dans tout 
l'épanouissement de leur talent, et peintres aussi, Jean Costé, André 
Beauneveu, Jacquemart de Hesdin, l'auteur des Grandes Heures du 
duc de Berri, Pierre Remiet, Pol de Limbourg et ses frères, à qui l'on 
doit des merveilles d'art dans les Très riches Heures du duc de Berri, 
l'illustre Jean Fouquet, Jean de Montluçon à qui on a le droit d'attri- 
buer les miniatures d'un livre d'Heures de la Bibliothèque de l'Arse- 
nal, signées, et aussi une miniaturiste femme, Anastaise, qu'on sait 
avoir été en relations étroites avec Christine de Pisan. Il convient de 
lire toute cette partie du livre de M. Henry Martin qui, très éloigné de 
s'attarder à des rapprochements trop dangereux, a traité la matière 
avec une sage circonspection, mais de main de maître. Ses apprécia- 
tions sont raisonnées, son jugement sûr. Son étude sera le point de dé- 
part de tout travail ultérieur. 

Les derniers chapitres sont consacrés aux sujets des miniatures et à 
l'illustration des livres d'heures, aux fonds, aux bordures et aux enca- 
drements, aux reliefs des fonds, aux calques, aux couleurs, au dessin, 
et à tous les procédés techniques des miniaturistes. Que de constata- 
tions intéressantes sur les procédés de ces vieux artistes, dont hier en- 
core nous ignorions tout ! On sent que M. Henry Martin a mis son ar- 
deur toute juvénile à pénétrer leurs secrets, et vraiment je ne saurais 
analyser ces résultats. Je ne sais ce qu'il faut le plus louer en l'auteur, 
de sa connaissance approfondie de la matière, ou de sa répugnance à 
suivre les sentiers battus. L'histoire de l'art français au moyen âge a 
été si longtemps encombrée de fantaisistes attributions, elle a donné 
lieu à tant d'hypothèses basées sur une fâcheuse interprétation des 
textes et des documents graphiques, qu'on est enfin heureux de trou- 
ver un ami des livres assez maître de lui pour faire à peu près table 
rase de tout le fatras accumulé précédemment, et pour se contenter 
de regarder sans passion et sans parti pris. M. Henry Martin a su re- 
garder r voir et composer. De cet examen sont sorties d'ingénieuses et 
substantielles remarques qui donnent à son travail une inappréciable 
valeur. H. S. 



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GO#PT£$ RRÛIMJ8 ET MYIB0 KOÏÏVgÀUX. 



3*7 



Inventaire tompialre de la collection Bucmuet-Auxcoutteoux, 

comprenant 95 volumes de documents manuscrits et imprimés rassemblés 
au xviii* siècle sur Beauvais et le Beauvaisis, rédigé par le D r Victor Le- 
blond, président de la Société académique de TOise. Paris, Champion [1906] ; 
in-8 de xxn-360 p. [Publications de la Société académique de l'Oise.] — 
Prix : 8 fr. 

Par une bonne fortune qui se rencontre bien rarement, la bibliothè- 
que de la ville de Beauvais s'est enrichie il y a un an d'un don inap- 
préciable : quatre-vingt-quinze volumes patiemment constitués et for- 
mant un amas considérable de matériaux pour l'histoire locale, d'après 
des originaux en partie perdus aujourd'hui. 

Par une autre bonne fortune qui vient heureusement compléter la 
première, il s'est trouvé à Beauvais un homme zélé et compétent pour 
dresser et publier très rapidement un catalogue général de cette col- 
lection, ainsi mise à la disposition de tous les travailleurs. Voilà un 
exemple à imiter ! Combien de fonds de nos dépôts publics devraient 
être inventoriés de la sorte, et attendent depuis longtemps un cata- 
logue même sommaire ! 

Cette collection provient, ainsi que d'autres analogues conservées 
aujourd'hui encore au château de Troussures (Oise), et au château de 
Vieux-Rouen (Seine-Inférieure) *, de trois érudits du xviii« siècle ayant 
formé le projet d'écrire l'histoire du Beauvaisis, Claude Le Mareschal, 
maire de Beauvais, Claude-Joseph Le Mareschal, avocat du roi, et Louis- 
J.-B. Bucquet, maire de Beauvais, leur parent. M. Leblond explique, 
dans une intéressante préface, comment ces papiers se sont conservés 
dans la famille jusqu'à ces dernières années. 

L'ordre des volumes a été respecté dans cet inventaire sommaire, 
qui es! analytique ; mais une bonne table détaillée (où on relèverait 
peut-être quelques omissions) facilite les recherches. Rien d'utile ne 
parait avoir été négligé, et pour toutes les époques on fera fructueuse 
moisson. D'importants extraits des délibérations municipales et des 
archives capitulaires permettront de combler quelques-unes des la- 
cunes qui existent dans les séries officielles. On ne peut donner, par 
un bref compte rendu, une idée suffisante de toute la variété qui existe 
dans la collection Bucquet- Auxcousteaux ; il faut parcourir la publica- 
tion du docteur Leblond. H. S. 



Bibliothèque* et ex-llbrla d'amateurs belge* aux XVII e , 
XVIII* et XIX* alèclea, par Benj. Linnio. Paris, H. Daragon, 1906; 
in-8 de [vi-Jn-190 p., avec 4 pl. et 77 fig. — Prix : 20 fr. 

Le joli volume, abondamment illustré, que vient de faire paraître le 
libraire Daragon dans sa « Bibliothèque internationale d'ex-libris », est 
consacré aux bibliophiles belges des trois derniers siècles. Mais on au- 

1. Tontes denx manies d'un inventaire manuscrit satisfaisant. 



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388 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



rait tort de croire qu'il s'agit d'un répertoire complet ou présumé tel. 
Le titre est quelque peu trompeur. Une large part, trop large à propor- 
tion, a été faite aux Anversois, et c'est d'une manière tout à fait insuf- 
fisante que sont représentés les bibliophiles gantois, brugeois, liégeois, 
tournaisiens et autres. Il y a donc lieu d'espérer que M. Linnig conti- 
nuera ses patientes recherches et nous gratifiera d'une seconde série 
où la part sera attribuée avec moins de parcimonie aux parties de la 
Belgique trop négligées cette fois ». 

Les notices sur des bibliophiles tels que van Heurck, Verdussen, 
KnyfF, Mois, de Nelis, de Mérode de Rubempré, le cardinal d'Alsace, 
G. J. de Servais, Lammens, van Hulthem, Custis, Rega, sont d'utiles 
contributions à l'histoire du livre en Belgique ; les notices sur les gra- 
veurs auxquels on doit les ex-libris seront appréciées. Peut-être aurait- 
on pu tirer un meilleur parti des catalogues de ventes des bibliothèques 
de tous ces amateurs; les citations, principalement en ce qui concerne 
les manuscrits, sont tout à fait insuffisantes pour qui voudrait les iden- 
tifier. En résumé, ouvrage imprimé avec luxe, mais sans prétention à 
épuiser le sujet. H. S. 



A M a nu al of practlcal Bibliographe, by James Duff Brown. London, 
Routledge, [1906] ; in-12 de vm-175 p. — Prix : 2 sh. 6 d. 

Après Rogers (1891), Ottino (4892) et Kleemeier (1903), M. Brown a 
voulu nous doter d'un nouveau manuel de bibliographie pratique. Il 
n'est ni sensiblement meilleur ni plus mauvais que les précédents. Il 
est très élémentaire, très clair, et donne d'utiles conseils pour décrire 
et cataloguer les livres. 11 traite successivement de l'utilité de la biblio- 
graphie, des marques d'imprimeurs, des formats, signatures et autres 
signes extérieurs du livre, des catalogues, des règles à suivre. L'au- 
teur s'est inspiré d'ailleurs des travaux de ses devanciers et est assez 
bien au courant de la littérature de son sujet. 

Je ferai quelques objections cependant. Lorsque l'auteur d'un livre 
paru sous l'anonymat est parfaitement connu, M. Brown propose d'ins- 
crire son nom en tête de la fiche du catalogue, en se contentant de 
faire suivre le titre du livre de l'abréviation Anon. Ce système ne me 
parait point convenable ; en tous cas le nom de l'auteur anonyme de- 
vrait être placé entre crochets. 

Lorsqu'il s'agit d'un auteur du xvi e ou du xvu e siècle ayant latinisé 
son nom, M. Brown demande que les fiches de catalogue portent le 
nom véritable de l'auteur et non point le nom sous lequel il est univer- 

1. Je me permets de lui signaler un manuscrit de la Bibliothèque de .l'Ar- 
senal, le Livre des Angeles, traduction française d'un ouvrage de Fr. de 
Xi menés, qui porte une reliure signée et un ex-libris d'une communauté fla- 
mande. 



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COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



389 



sellement connu. Ainsi pour Melanchthon, qu'il classe à Schwarzerd, 
pour Gronovius à Gronov, pour Grotius à de Groot.JSn même temps il 
approuve le British Muséum d'avoir fait figurer, dans son catalogue, à 
Arouet les ouvrages de Voltaire. On voit les conséquences fâcheuses de 
ce système poussé à l'excès. 

Par contre j'approuve entièrement M. Brown dans sa manière de 
compter les pages d'un livre, bien qu'il n'ait pas signalé toutes les diffi- 
cultés qui peuvent se présenter. Son autorité devrait bien s'exercer sur 
le Publisher's Circulai* qui, en présence d'un ouvrage en plusieurs 
tomes, totalise toujours les pages réunies desdits tomes, au lieu d'indi- 
quer très simplement les chiffres imprimés de chacun d'eux. 

L'appendice consacré à l'histoire de l'introduction de l'imprimerie 
dans les différentes villes de France est une liste incomplète, et qui ne 
remplace point le travail analogue paru en 1897 dans le Manuel de bi- 
bliographie générale. H. S. 



nibllografla delP Italla anllca, per Oian Francesco Gamurrini. Vol. I 
(Parte générale). Arezzo, tip. D. Racuzzi, 1905; in-8 de xvi-454 p. — Prix : 
10 lire. 

L'idée de ce travail est venue au savant conservateur du musée 
d' Arezzo, tandis qu'il préparait une carte archéologique du royaume 
d'Italie (projet désormais abandonné), et les encouragements officiels 
ne lui ont pas manqué. Môme après les manuels de Hiibner, de Lozzi 
et de Valmaggi, après la publication par M. Mau du catalogue de la 
riche bibliothèque de l'Institut archéologique allemand de Rome, on 
saura gré à M. Gamurrini d'avoir entrepris une bibliographie aussi 
considérable et aussi digne d'attention. 

Le classement est le suivant : Les origines (préhistorique, paléo- 
ethnologie, monuments mégalithiques, habitations lacustres, etc.) ; — 
L'histoire (ethnologie, grandes guerres, religion, vie privée, civilisa- 
tion, économie politique, agriculture, marine) ; — La topographie 
(grandes voies romaines) ; — Les monuments (arts, numismatique, mé- 
trologie, épigraphie) ; — Les antiquités chrétiennes (histoire, martyrs, 
cimetières, liturgie) ; — et un dernier chapitre, qui serait mieux placé 
au début, traite des ouvrages généraux, des périodiques, de la régle- 
mentation et de la législation des antiquités. Dans chaque chapitre le 
classement des livres est chronologique, non critique, et dépourvu de 
toute note complémentaire ou explicative. Je constate et n'apprécie 
pas. Peut-être un travail de critique aurait-il mené l'auteur fort loin et 
aurait-il décuplé ses recherches. 

M. Gamurrini craint de s'être attiré le reproche d'avoir cédé à la 
tentation de trop pénétrer dans le détail, et d'avoir noté des articles et 
des opuscules très difficiles à trouver ou inutiles à consulter. C'est là 
l'inconvénient inhérent à toute bibliographie non critique. Mais je ne 



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39* 



COMPTES RENDUS ET LIVRES NOUVEAUX. 



serai pas de ceux qui lui- feront ce reproche. Tel article, qui pour ce- 
lui-ci paraîtra superflu et indigne, sera fort apprécié de celui-là qui y 
trouvera son compte ; et, dès que Ton ne cherche pas à faire un réper- 
toire raisonné, on doit s'efforcer d'être aussi complet que possible, 
sans se- préoccuper de savoir si la brochure ou le périodique indiqué 
sont d'un accès facile ou non. 

Je reprocherai plutôt à l'auteur de n'avoir pas suffisamment dis- 
tingué, dans la liste des périodiques, ceux qui ont disparu de ceux 
dont la publication se poursuit. Je me permettrai de lui recommander 
en outre une plus grande correction typographique. Et je terminerai 
en formulant l'espoir de voir paraître un nouveau volume sans trop 
tarder ; car, malgré ses lacunes, une semblable bibliographie est un 
moyen de recherches bien précieux. H. S. 



Repertorlum ûber die In Zelt- und tammelichrl ften der 
Jahre 1901-10(10 enthnltoaen Aufiitze und Mlttellungen 
■ehwelzoricoBchlcbtlIcben Inhaltea, aïs Fortsetzuug zu Brandstet- 
ters Repertorium fur die Jahre 1812-1890 herausgegeben.... von D' Hams 
Barth, Stadtbibliothekar in Winterthur. Basel, Adolf Oeering, 1906; in-8 
de vm-359 p. — Prix : 10 fr. 

Les historiens suisses et étrangers ont été très reconnaissants à 
M. Brandstetter d'avoir entrepris un index général raisonné (depuis 
1812) des articles de périodiques de toute nature pouvant intéresser 
l'histoire de la Suisse. Ce répertoire porte la date de 1892. Une égale 
gratitude ira à son continuateur M. Hans Barth, qui s'est empressé de 
doter la bibliographie d'un travail analogue pour les années 1891-1900, 
dressé sur le même modèle et appelé à rendre les mêmes services. Les 
revues à dépouiller se sont multipliées *, et le travail, bien que portant 
sur une période de temps infiniment plus courte, a été presque aussi 
considérable. On possède désormais le bilan complet du xix« siècle. 

Le classement méthodique est le suivant : Époque préhistorique 
(p. 17-21); Époque romaine (p. 22-25); Histoire générale, la Suisse à 
l'étranger et les étrangers en Suisse (p. 26-45); Histoire des personnes 
et des familles (p. 46-51); Histoire des localités (p. 51-71) ; Histoire re- 
ligieuse (p. 72-81) ; Sources de l'histoire (p. 81-106); Héraldique, nu- 
mismatique et cartographie (p. 107-117) ; Histoire du droit (p. 118-123); 
Art (p. 123-137); Enseignement (p. 138-144); Philologie (p. 144-147) ; 
Histoire littéraire, Théâtre et musique (p. 148-161); Histoire militaire, 
économique, commerciale, industrielle, agricole, mœurs et civilisation 
(p. 161-174); Critique historique (p. 175-190); Voyages (p. 190-192); 
Biographie (p. 195-327). En tête, la liste des périodiques dépouillés; à 
la fin, un bon index des noms d'auteurs. 

1. L'auteur a compris aussi dans son dépouillement les Satnmehchriften et 
les Feêtaohriften, ce dont on aurait mauvaise grâce à le blâmer. 



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COMPTES RENDUS ET LIV1ES NOUVEAUX. 



Ainsi, les recherches sont très faciles dans le répertoire de M. Barth ; 
nous le recommandons à l'attention de tous ceux qui peuvent avoir des 
recherches à faire dans les périodiques suisses comme un indispen- 



Bibliograpble de la Révolution! Louli XVI et la famille 
royale. Catalogue énonçant les titras de 3000 volumes, par Armand Gma- 
mel. Toulouse, Privât ; Paris, Alph. Picard et fila, 1905 ; in- 12 de xvi-348 p. 
— Prix : 5 fr. 

On trouvera dans ce volume une liste des publications faites sur 
Louis XVI et la famille royale (y compris Louis XVII), depuis 4746 jus- 
qu'en 4905. Le classement est purement chronologique. Les titres sont 
transcrits sèchement, sans explications suffisantes pour mettre en 
garde contre des publications comme celles du baron d'Hunolstein, ou 
pour donner à un titre énigmatique sa signification véritable. La cor- 
rection typographique laisse fort à désirer surtout quand il s'agit 
d'ouvrages en langues étrangères. Le nombre de pages n'est jamais 
indiqué, môme pour des plaquettes rares ou des pamphlets peu com- 
muns. Une classification particulière, à la fin, a été réservée aux ou- 
vrages non datés : pour quelques-uns d'entre eux il eût été cependant 
bien facile de connaître la date. Une absence complète d'index empê- 
che de retrouver, à moins de feuilleter tout l'ouvrage, ce qui a pu être 
écrit et catalogué sur Trianon, sur le procès du collier, sur l'événement 
de Varennes, sur Bouillé ou sur Fersen. Enfin il n'est pas exact de 
dire que le sujet était entièrement neuf, après la bibliographie consa- 
crée par M. Tourneux à Marie-Antoinette. 

Dans sa préface, M. Granel assure qu'il n'est qu'un bibliographe d'oc- 
casion. Cela est malheureusement vrai, et, puisqu'il professe une es- 
time très justifiée pour les travaux de M. Maurice Tourneux, pourquoi 
n'a-t-il pas cherché à l'imiter? Il regrette également de nous donner 
une interminable et aride nomenclature. Autre vérité ; que n'a-t-il été 
moins sobre de notes complémentaires ? Mais il eût fallu dans ce cas 
voir les livres eux-mêmes, et ne pas se contenter de copier des titres 
empruntés à des catalogues plus ou moins exacts. M. Granel est fier 
d'être arrivé à un total de trois mille volumes catalogués, et parle de la 
« critique minutieuse et appliquée » que doit mettre en jeu la biblio- 
graphie révolutionnaire, par un effort persévérant. Je prends la liberté 
de lui dire que son effort a été médiocre et sa critique parcimonieuse 



1. Exemples : P. 276, Gaston III pour Georges III; — p. 277, Brothers 
comme nom d'éditeur anglais ; — p. 274, Ritter y pris pour un prénom ; — 
p. 279, Du Fresne de Beaumont pour de Beaucourt, etc. 



sable instrument de travail. 



H. S. 



à l'excès. 



H. S. 



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392 



LIVRES NOUVEAUX 



Manuel universel de la littérature musicale. [Rédacteur en chef : 
François Pazdirek]. T. VII (Oemont-EUis). Paris, Costallat (et Vienne), 
. 1906 ; in-8 de 169-531 et 1-80 p. 

C'est le fascicule septième de ce précieux « Guide pratique de toutes 
les éditions de tous pays » qui vient de paraître, en réalité la fin du 
tome IV (lettre D) et la moitié du tome V (lettre E). S'il y a eu quelque 
retard cette année, c'est pour marcher désormais d'un pas plus égal 
et plus régulier. Nous n'avons pas à revenir sur les services que le re- 
levé peut rendre au point de vue du répertoire des œuvre? musicales 
(et même des dates, parfois). On en saisira tout de suite l'importance 
en songeant par exemple que, dans cette nouvelle livraison, un article 
comme celui de Donizetti ne comporte pas moins de quatre-vingt-six co- 
lonnes (tant il a fallu enregistrer d'éditions et d'arrangements variés en 
toutes langues). D'autres, bien plus courts, sont cependant d'un déve- 
loppement intéressant ; tels ceux de Dvorak, de Diabelli, de Dussek, 
d'Eccard, d'Elgar, etc. On ne saurait trop souhaiter la prompte appari- 
tion des volumes à suivre : pour les musicographes, ce manuel est de 
ceux dont la consultation sera journalière. H. de Curzon. 



LIVRES NOUVEAUX 
Archives. 

Aurillac. — Inventaire des archives communales de la ville d'Au- 
rillac antérieures à 4790, par Gabriel Esquer, archiviste du départe- 
ment du Cantal. Tome I er . Aurillac, J. Sérieys, 1906 ; in-4 de [u-]xxvi- 
467 p. (Prix : 15 fr.) 

Grenoble. — Inventaire sommaire des archives communales anté- 
rieures à 4790 ; ville de Grenoble, 3« partie (DD = EE = FF), par 
A. Prudhomme. Grenoble, G. Dupont, 1906 ; in-4 de iv-417 p. 

Haubourdin. — Inventaires sommaires des archives communales et 
hospitalières de la ville d'Haubourdin (Nord), par de Cleene et J. Ver- 
maere. Lille, Danel, 1906; in-4 de xxxiv-121 p. 

Nord. — Inventaire sommaire des archives départementales anté- 
rieures à 1790, par l'abbé Dehaisnes et Jules Finot ; Nord, Archives ci- 
viles, série B (Chambre des comptes, art. 658 à 1560). Tome I" 
(2« partie). Lille, Danel, 1906 ; in-4 de [iv-]vi-562 p. 

Pézenas. — Archives de la ville de Pézenas; Inventaires et do- 
cuments. I (Inventaire de F. Rességuier), publié par Jos. Berthelé. 
Montpellier, Lauriol, 1907 ; in-4 de rv-264 p. 

' Pyrénées-Orientales. — Inventaire sommaire des archives départe-' 
mentales antérieures à 1790 ; Archives ecclésiastiques des Pyrénées- 



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LIVRES NOUVEAUX. 



393 



Orientales, série G, par B. Palustre. Perpignan, impr. de l'Indépen- 
dant, 490